DANIEL HERRERO : "LE RUGBY FRANÇAIS EST EN EFFERVESCENCE"

  • l’année dernière
Votre rendez-vous rugby avec Daniel Herrero et Alexandre Priam. Au programme, le point sur l'équipe de France à 1 jour de la Coupe du Monde et un invité exceptionnel avec Imanol Harinordoquy, ancien international français.
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##AU_COEUR_DE_LA_MELEE-2023-09-08##

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Sports
Transcript
00:00 Bienvenue au cœur de la mêlée avant cette Coupe du Monde, dernière 24 heures avant la Coupe du Monde de rugby.
00:07 La tension qui monte et toute l'équipe Sud Radio est là, mobilisée.
00:10 La radio de la Coupe du Monde de rugby est mobilisée pour vous faire vivre ce fantastique événement.
00:14 Inédit, une Coupe du Monde entièrement en France avec le coup d'envoi demain de France-Nouvelle-Zélande et de cette Coupe du Monde 2023.
00:25 On est tous ensemble autour de la table et on est avec Daniel.
00:27 Salut Daniel, très heureux de t'avoir avec nous.
00:31 La réciproquée, amis de Sud Radio, je vous salue bien bas, je suis en bonne forme et je suis évidemment très affûté à l'idée que ce que nous allons avoir devant les yeux pendant 3 semaines,
00:41 enfin pendant 7 semaines mais essentiellement demain soir, me réjouit et nous met dans un état de fébrilité absolue.
00:48 Fébrilité, on va passer une heure avec toi Daniel, avant de passer un peu plus d'heures avec toi.
00:54 Ça me connaît, on aura tout le match à faire.
00:58 Et là on va parler de rugby, vous allez parler de rugby avec nous, avec Daniel, jusqu'à 21h avant de passer sur le grand match de Prod2 Brieve X.
01:06 Vos questions au 0826 300 300 et sur Twitch aussi en direct avec vous sur la chaîne Sud Radio.
01:14 Avant d'attaquer cette mêlée, puisqu'on est au cœur de la mêlée, on va parler un tout petit peu de Prod2.
01:19 Sud Radio Rugby, le tour des stades.
01:23 Le tour des stades de cette 4ème journée de Prod2, Van Montauban-Antoine Mazère.
01:28 Match intéressant, très important.
01:30 30ème minute de jeu entre Van et Montauban, ce sont les Van'té qui mènent 13-0 avec notamment un grand Maxime Lafache qui réalise un très beau match.
01:37 Donc les Van'té qui mènent 13-0 face à l'équipe montalbanaise.
01:40 Angoulême-Dax, Adrien Abadie.
01:42 10-9 pour Angoulême face à Dax, on joue la 33ème minute.
01:46 Angoulême qui est d'ailleurs hauteur du seul essai du match, voilà 10-9 pour Angoulême face à Dax, 33ème minute de jeu.
01:52 Lucien Gasparracq, Monde-Marsan, Béziers, 31ème minute de jeu et 13 pour Monde-Marsan, 3 pour Béziers.
01:58 Colomiers-Auriac.
01:59 Et 6 pour Auriac qui se déplace sur le terrain de Colomiers, 0 pour Colomiers à la 28ème minute de jeu.
02:04 Nevers-Valence-Romand.
02:05 Et 14-0 pour Nevers à la 27ème minute de jeu.
02:08 Et puis le match qui avait commencé à 19h entre Rouen et Agen, 7-10 en faveur des Lotte-Garonne sur la pelouse normande.
02:16 Sud Radio au cœur de la mêlée.
02:19 Vous êtes au cœur de la mêlée de Sud Radio, la radio de la Coupe du Monde de rugby.
02:23 Et on est là pour parler de rugby, mais pour parler de tous les rugbys, de tout ce qui compose le rugby,
02:27 de cette fébrilité qui nous habite là maintenant à 24h du coup d'envoi de cette Coupe du Monde.
02:32 Daniel, en préambule, cette excitation, tu l'as déjà ressenti toi Daniel, de cette Coupe du Monde qui arrive,
02:39 qui approche de nous, de ce qu'on va vivre.
02:45 Ce n'est pas la première Coupe du Monde que tu fais, loin de là j'ai l'impression Daniel, mais elle est en France celle-ci.
02:51 Elle est entièrement en France.
02:53 - Oui, cette remarque est juste. J'ai le privilège d'avoir vécu toutes les Coupes du Monde sans exception depuis 1987,
03:00 la première sur la terre néo-zélandaise.
03:03 Une seule, je n'étais pas sur place, mais je l'ai vécue assez intensément en commentant les matchs, celle de 2011.
03:09 Voilà, donc je me suis à la fois buriné, inspiré à travers le temps de cet événement.
03:17 Je l'ai vu prendre importance, je l'ai vu prendre saveur, je l'ai vu prendre considération,
03:24 l'événement de la Coupe du Monde, ce grand forum international qui a lieu tous les 4 ans.
03:28 On a vu à travers les Coupes du Monde la fin de la grande aventure du rugby amateur du 19ème et du 20ème siècle,
03:38 qui arrivait à terme dans les années 1995 avec la première Coupe du Monde en Afrique du Sud.
03:43 Il y en avait donc 2 ou 3 qui portaient encore les charges affectives, émotionnelles, structurelles,
03:49 de la tradition rugbystique autour des grandes valeurs, la convivialité et les fraternités autour du jeu.
03:56 À partir de 1995, ça a pris une autre tournure.
04:00 Et depuis 2000, les Coupes du Monde nous ont proposé à chaque fois des choses intéressantes,
04:07 marquant ou des évolutions ou des stagnations dans le destin du jeu de rugby.
04:11 Rappelons qu'effectivement, celle qui arrive demain, qui nous met dans cette étape peut-être un peu fébrile,
04:18 ce qui veut dire qu'on n'a pas évidemment de certitude, on a des émotions un peu contradictoires.
04:22 On est à la fois dans la joie, dans l'attente et en même temps un peu dans la crainte,
04:28 essentiellement autour du rugby, d'avoir des adversaires qui pourraient nous dominer.
04:32 Il y a autour de tout ça une espèce de sensation profonde.
04:36 Mais précisons que, et tu le disais tout à l'heure Alex, avec fierté,
04:41 c'est quand même la première fois, moi qui ai vagabondé aux 4 coins du monde pour la voir,
04:46 cette Coupe du Monde, c'est la première fois qu'elle est totalement en France.
04:49 On se rappelle qu'effectivement en 2007, elle avait eu lieu sur le territoire national,
04:53 mais bizarrement, tiens-toi bien, il y avait une poule qui était chez les Galois,
04:58 cette poule avait aussi fait en sorte qu'il y ait un quart de finale chez les Galois,
05:05 ça a paraissu un peu bizarre, la Coupe du Monde était totalement en France,
05:08 mais un quart de finale aurait eu lieu au pays de Gale, et bien c'était le quart de finale
05:11 qui avait vu la France, étrangement, non pas battre les Role Black,
05:15 mais jouer ce quart de finale loin de chez elles, et puis cette Coupe du Monde,
05:19 elle nous laisse le bon goût de cette victoire française, c'était à l'étranger,
05:26 et sur la terre de France, on avait vu des belles choses, mais on avait aussi vu
05:29 nos Français être battus deux fois par les Australiens, avoir une qualité de rubis incertaine, on dira,
05:38 et elle nous laisse quand même un bon souvenir, mais celle-là, c'est tout à la maison.
05:42 Celle-là, ça fait quatre ans qu'on l'attend, celle-là, le rubis français est en effervescence,
05:47 le rubis français est en progression, le rubis français est en état moral satisfaisant,
05:54 et nous sommes non seulement très en bouche, mais il est probable qu'elle pourrait s'avérer
05:59 être un grand cul, et peut-être même unique, d'autant que les Coquelets pourraient être des candidats.
06:04 - Il y a Yannis de Bordeaux qui te souhaite le bonjour, Daniel.
06:07 - Je vais transmettre mes amitiés à cette jeune dame.
06:09 - Voilà, du côté de Bordeaux, et on va prendre la direction de La Grande Motte.
06:13 Bonsoir Philippe.
06:14 - Bonsoir à vous les gars.
06:16 - Bonsoir Philippe.
06:17 - Très heureux de t'avoir avec nous Philippe, de Leroy, La Grande Motte, et le rugby, a priori,
06:23 c'est toute ta vie, c'est aussi un peu, en termes de raccourci, le nôtre, c'est aussi toute ma vie.
06:29 - C'est pas toute ma vie, mais en tout cas c'est vraiment une passion que j'ai eue depuis toujours,
06:34 depuis l'enfance, beaucoup de respect pour Daniel Leroy, pour tout ce qu'il a fait.
06:39 Moi je suis un supporter de tout le monde, donc voilà.
06:42 - J'ai vraiment un certain nombre d'attributs respectables.
06:44 - Je vais vous laisser, parce que je pense que là vous avez des choses à vous dire.
06:48 - Vas-y Philippe.
06:49 - J'ai eu des grands moments, des grands souvenirs, et j'ai pu partager des moments, justement,
06:53 discuter avec Daniel, c'est vraiment un type formidable dans la vie, comme à l'écran,
06:58 et comme à la radio, mais en tout cas voilà, c'est une impartée.
07:01 - Il y a vraiment beaucoup de joie, beaucoup de plaisir avec cette couple du monde qui arrive là.
07:06 Beaucoup d'excitation aussi, beaucoup de crainte parce qu'on nous voit beaux,
07:10 on nous voit très très beaux, mais c'est solide aussi en face.
07:13 Et je pense que ça ne va pas être si simple que ce que les gens pensent.
07:17 Il y a un enthousiasme des connaisseurs et des moins connaisseurs qui voient une belle équipe de France.
07:24 C'est une belle équipe de France, mais moi qui ai bien suivi notamment le championship,
07:30 les Sud-Africains, même les All Blacks, on les voit affaiblis, on ne les donne pas en haut du pronostic,
07:39 et il va falloir, comme on dit, se les peler.
07:41 Ça va être très très solide en face, et je pense que même demain on risque d'être étonné.
07:47 Et je ne veux pas faire le chat noir, j'aimerais beaucoup que l'équipe de France gagne demain,
07:53 mais c'est du haut niveau, ça se joue sur pas grand chose.
07:58 Il y a des équipes, les Sud-Africains par exemple, beaucoup beaucoup impressionnés.
08:03 - Philippe, il y a cette attente-là, et je rejoins ce que tu dis avant de faire réagir Daniel,
08:08 il y a Kefa qui nous dit, est-ce que cette attente, cette peur,
08:11 elle n'est pas due au fait que l'équipe de France a ce maillot de favori,
08:15 ou en tout cas qui est capable d'aller vraiment chercher cette Coupe du Monde,
08:19 est-ce que ce n'est pas cette peur-là qu'on ressent ?
08:21 Et ça rejoint aussi les propos de Philippe Delagrande-Mode, Daniel.
08:24 - Philippe Delagrande-Mode, évidemment que je salue avec affection,
08:28 il signale deux éléments qui peuvent pas forcément troubler,
08:36 mais qui vont agiter l'aventure du rugby français dans ces temps-là, dans le temps de la Coupe du Monde.
08:40 Il y a incontestablement autour du XV national, autour du rugby français dans son ensemble,
08:45 mais autour du XV national dans cette épreuve-là, il y a un courant de sympathie, mais considérable.
08:49 Un courant de sympathie considérable.
08:52 Tu sens l'initié très proche de cette aventure-là et de ce goût-là, du goût de soutenir le XV de France,
08:58 tu sens chez les profanes, chez les approximatifs, ceux qui aiment un peu, mais pas régulièrement,
09:03 tu sens une excitation qui est un peu excessive, et même tu sens chez des gens assez éloignés,
09:08 il y a quelque chose qui se dégage, et il va falloir l'analyser,
09:11 pourquoi cette équipe de France est aussi sympathique,
09:13 et pourquoi à partir de la sympathie qu'elle dégage, on pourrait estimer qu'elle est candidate,
09:18 qu'elle est au moins... "favorite", on aime guère le terme,
09:20 mais qu'elle fait partie de ceux qui peuvent prétendre au podium, et peut-être au titre.
09:24 Voilà, l'équipe de France, elle a conquis depuis maintenant 3 ans,
09:29 une qualité d'ensemble presque prioritairement autour des valeurs qu'elle stimule, qu'elle impulse.
09:37 L'équipe de France, elle est généreuse. Ah, ok, intéressant.
09:40 L'équipe de France, elle est très courageuse. Ah, extrêmement intéressante.
09:44 Cette valeur-là est plutôt extrêmement respectable et sympathique, à l'évidence.
09:48 L'équipe de France, elle est sereine. Alors ça, c'est une valeur plus complexe à analyser.
09:52 Ça vient d'où le fait qu'elle soit calme comme ça ?
09:54 Ça vient d'où que cette génération, face aux turbulences de l'événement sportif de haut niveau,
09:58 elle arrive avec... je ne vais pas offrir le mot de sérénité, mais elle arrive avec lucidité.
10:03 Jamais elle ne s'est melonée, en d'autres termes, elle ne s'est prise pour quelqu'un d'autre.
10:07 Elle reste à sa place. On a la sensation qu'elle est effrayée par peu de choses.
10:12 Elle n'a pas l'effroi qui peut venir d'une analyse du monde.
10:17 Elle est assez sereine sur la dangerosité qui l'attend.
10:20 Tu as l'impression qu'elle n'a pas peur. Ça ne va pas générer de la suffisance,
10:24 ça va générer de la lucidité dans l'affrontement. Ouh !
10:27 Cette équipe de France, ces valeurs-là vont lui donner un incroyable courant de sympathie dans la foule.
10:32 J'allais dire dans la grande masse, dans le grand nombre.
10:35 Et c'est toujours le plus difficile. Et la sympathie qui va éprouver le grand nombre,
10:39 ça va la mener à la permanence, depuis deux ou trois saisons,
10:46 de chaque match est une hypothèse victorieuse.
10:48 - Bien sûr. - Tu vois, c'est-à-dire que tous les matchs portent l'hypothèse d'une victoire.
10:53 Et l'hypothèse d'une victoire, c'est aussi l'hypothèse d'une glorieuse, entre guillemets,
10:56 quelque chose qui satisfait, qui donne du joie et du plaisir.
10:59 L'équipe de France, elle a ça. Hop ! Il y a un petit bémol quand même.
11:02 Et le bémol, c'est la deuxième partie de la question du collègue.
11:04 Est-ce que ça, c'est vraiment quelque chose qui va être utile, qui va être fort, qui va être dynamisant ?
11:09 Ou alors qu'on trouve quelque chose qui pourrait être un peu inhibant ?
11:12 Ça c'est un gros sujet, personne n'a la réponse.
11:15 Qui peut dire que quand on t'aime de partout... - Peut-être Philippe ?
11:18 - On va voir. Non, Philippe, j'ai bien entendu son idée.
11:21 Philippe, il dit, il ne faudrait pas quand même que ça nous trouble,
11:24 que ça nous perturbe un peu, que ça nous... Tu vois ?
11:26 Et après, j'entends Philippe, mais tu vas un peu y revenir.
11:29 J'aimerais que tu me dises, Philippe, en quoi, quand on t'aime comme un fou,
11:34 en quoi ça peut améliorer ton niveau de performance, à l'échelle du grand nombre ?
11:37 Tu vois ça ? Moi, j'aimerais un peu ça.
11:40 Et en même temps, après, le dernier point, c'est...
11:45 Les équipes concurrentes dont on n'est pas à l'heure actuelle,
11:48 c'est certain que la France est au-dessus.
11:50 Tu vois ? Tu l'as dit, Philippe, et je te rejoins, tu as dit,
11:53 il est probable que les Irlandais ne sont pas loin.
11:55 Il est probable que les Springboks, qu'on n'aime pas trop,
11:57 parce qu'ils sont une arme destructrice féroce, tu vois ?
12:00 Il est probable que les Springboks, quand même,
12:02 ne sont non seulement pas très loin, mais peut-être à côté,
12:05 peut-être même un peu au-dessus, et qu'il pourrait estimer
12:08 que nous sommes très largement au-dessus des All Blacks,
12:10 on va rencontrer demain, on en reparlera demain soir,
12:12 mais enfin, ça nous étonnerait qu'il y ait des montagnes
12:16 de différences techniques et stratégiques.
12:18 En d'autres termes, sur le rubis produit, il y en a 3 ou 4
12:20 qui sont à peu près de notre niveau.
12:21 Donc, à l'heure actuelle, le grand courant de sympathie,
12:23 il génère une espérance, l'espérance, elle est
12:26 une équipe de France est belle, elle est bien dans son cœur,
12:28 elle est bien dans sa tête, est-ce qu'elle sera bien
12:30 dans son rubis ? Ça nous apparaît probable.
12:32 Est-ce qu'elle sera capable de produire un rubis au-dessus
12:34 de ces 2 ou 3 autres équipes qu'on mettrait susceptibles
12:38 d'obtenir le titre ? Ah, là, j'avoue que je suis
12:40 en certitude, et à partir de là, même pour ce qui est
12:43 du pronostic de demain, je suis assez réservé.
12:45 - Philippe Lemoyne, La Fan.
12:47 - Pour terminer, je suis d'accord avec toi et Daniel,
12:50 sur le fait que oui, cette équipe de France,
12:52 on a envie de l'aimer, parce que comme tu dis,
12:54 elle véhicule de belles valeurs, il y a des joueurs
12:56 qui sont vraiment sympas, qui donnent vraiment envie
12:59 de les encourager, et ça fait plaisir d'avoir
13:01 une belle équipe de France comme ça, surtout après
13:03 les années compliquées qu'on a eues il y a quelques temps,
13:05 et c'est vrai que ça fait vraiment plaisir.
13:07 Après, comme je te l'ai dit, et comme tu le sais,
13:10 je vais pas t'apprendre dans le rugby, mais le rugby,
13:12 c'est 15 types sur un terrain face à 15 types,
13:14 et moi, sincèrement, je pense qu'il faut pas trop
13:18 s'enflammer, j'aime pas trop ce maillot de favori
13:21 qu'on nous donne un petit peu, et j'ai peur que ça nous
13:23 porte le chat noir, et j'aimerais vraiment me tromper,
13:27 mais honnêtement, on verra, mais honnêtement,
13:32 je suis derrière l'équipe de France, comme tous les Français,
13:36 mais j'ai peur que la réalité nous rattrape un peu,
13:39 notamment j'ai très peur des Sudafs.
13:41 - Eh oui, on a tous un petit peu peur.
13:43 - Non, le risque serait, Philippe, le risque serait
13:46 que les Français se surjouent, se surestiment,
13:51 on t'aime tellement que tu finis par te croire beau,
13:55 te croire franchement bon, et peut-être même
13:57 te croire invincible, ça serait une stupidité pas possible.
13:59 Il pourrait y avoir aussi le fait qu'on t'aime tellement,
14:02 on est tellement derrière toi, on est tellement fidèle
14:04 avec toi, que ça te met une pression de performance
14:06 et de résultat, et que ça trouble un peu ton potentiel jeu.
14:09 Je ne crois guère, je pense qu'il y a une telle sérénité
14:12 d'ensemble, que le fait que dans les tribunes,
14:15 sur le terrain, aux quatre coins du pays,
14:18 il y ait énormément de monde qui soutienne
14:21 les équipes de France, je pense que c'est un attribut libérateur.
14:24 - Exactement, merci beaucoup Philippe d'avoir appelé
14:26 le 0800 6300 300, et pouvez interagir avec nous aussi
14:29 sur Twitch, sur la chaîne Sud Radio.
14:31 On fait un point sur la Prod2.
14:34 Sud Radio Rugby, le tour des stades.
14:36 - Antoine Mazère, Van Montauban, Van mène 20 à 0
14:39 face à Montauban, et c'est la mi-temps.
14:41 - Adrien Abadie, Angoulême-Dax.
14:43 - C'est la mi-temps entre Angoulême et Dax, 10 à 9 pour Angoulême.
14:46 - Mont-de-Marsan-Béziers, Béziers élu, Cien Gasparrac.
14:49 - C'est bientôt la mi-temps, 16 pour Mont-de-Marsan, 3 pour Béziers.
14:51 - Colomy-Auriac. - 11 pour Auriac, 0 pour Colomy à la mi-temps.
14:54 - Nevers-Valence-Romand. - C'est bientôt la mi-temps,
14:57 14 pour Nevers, 5 pour Valence-Romand.
14:59 - Le match a commencé à 19h, Rouen-Agen, 7-22 en faveur d'Eloteg et René en Normandie.
15:04 A tout de suite sur Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby.
15:06 - Vous êtes au cœur de la mêlée avec Daniel Herrero, et vous au 0826-300-300.
15:12 Et sur Twitch, sur la chaîne Sud Radio, toutes vos questions pour Daniel Herrero,
15:16 pour parler rugby ensemble. Et on va directement, tiens, dans le Gers,
15:19 accueillir Vincent. Bonsoir Vincent.
15:22 - Bonsoir Sud Radio, la radio du rugby de la passion mobile.
15:26 - Bonsoir Vincent. - Ah, bravo Vincent.
15:28 C'est une très très belle entrée en matière.
15:31 Et on rejoint aussi, alors c'est pas un auditeur, c'est un invité,
15:34 Imanol Arinordoki qui était avec nous.
15:37 Imanol, bonsoir. - Bonsoir tout le monde.
15:40 - Très heureux de vous avoir Imanol, sur Sud Radio avec Daniel Herrero
15:44 pour parler un petit peu de rugby, puis aussi pour parler, tiens, de Gueule du rugby.
15:48 Gueule du rugby, le tome 4, les pré-ventes, c'est dans quelques heures maintenant,
15:52 dans moins de 6 heures, vous aviez été passionnant dans le tome 2,
15:56 Imanol Arinordoki, voilà, pour ceux qui ne le connaissent pas très bien,
15:59 82 sélections, 13 essais, des titres un peu à l'appel quand même,
16:04 4 tournois des 6 nations, une carrière extraordinaire,
16:10 Imanol, et un souvenir aussi, alors pas forcément toujours un bon souvenir,
16:14 c'est 2011, mais vos mots sont tellement beaux,
16:18 dans le document de Gueule du rugby, qu'on voulait d'ailleurs,
16:21 vous le proposer, on écoute Imanol Arinordoki.
16:24 - Moi je me souviens d'une mêlée où c'est 30 mètres en face des poteaux,
16:27 donc je suis en numéro 8, je ballonne dans les pieds, on avance,
16:30 donc je me suis dit l'arbitre va nous donner pénalité, je me souviens,
16:32 donc c'était Jouper, il nous dit "jouez là, play on, play on, play on",
16:35 il nous gueule de la jouer parce qu'il allait pas nous donner pénalité.
16:38 Donc on la joue, il y a d'autres actions, je me souviens de Jérôme Queneau
16:42 qui est à genoux devant moi dans un reposement,
16:44 il prend le ballon comme ça dans les mains,
16:46 l'arbitre lui dit "non, il faut pas la prendre",
16:49 il repose le ballon, c'est peut-être pas aussi flagrant,
16:52 mais il fait le geste, et l'arbitre il n'a même pas le bras,
16:56 après il fallait un plus fort.
16:58 - Il fallait un plus fort, c'était en 2011,
17:00 des souvenirs forcément douloureux Imanol,
17:02 et je reprends aussi cette phrase auprès d'Actu Rugby,
17:06 "Pendant l'hymne en 2007, on était blancs comme des cachets d'aspirine".
17:09 Cette pression que vous aviez vécue en 2007,
17:12 qu'est-ce qui va empêcher les bleus de la vivre demain Imanol ?
17:16 - Justement de ne pas rééditer les erreurs du passé,
17:20 qui sont servies des multiples expériences des différentes équipes de France
17:25 lors des dernières Coupes du Monde justement,
17:28 et certainement l'expérience de ce match d'ouverture manquée en 2007,
17:35 puisque nous on avait fait notre réparation en vase clos,
17:39 on ne s'était pas du tout immergé dans le bain de foule,
17:43 on n'avait pas du tout vu l'effervescence, tout l'engouement,
17:48 la ferveur qu'il y avait autour de l'équipe.
17:50 Ça nous a sauté au visage le jour du premier match,
17:55 quand on partait au stade on a vu des centaines de motos nous suivre,
17:59 il y a un hélicoptère qui était au-dessus du bus,
18:02 on a vu tous les drapeaux, toute l'attente qu'il y avait,
18:05 finalement ça a été une pression qui nous a écrasé,
18:09 plutôt que de nous porter,
18:11 c'est pour ça que je dis que quand on regardait les lignes,
18:13 on était blancs comme des cachets d'aspirine,
18:15 c'est pour ça qu'on est passé à côté de ce match d'ouverture,
18:18 en plus sur une action, au début du match on doit marquer,
18:21 on prend un contre et c'est contre nous,
18:23 donc voilà, je pense qu'on a tous été inhibés un peu par l'enjeu,
18:26 et finalement il a fallu ce match perdu pour lancer vraiment notre compétition,
18:31 cette Coupe du Monde en France,
18:33 et c'est pour ça qu'on est vraiment devenus acteurs de cette Coupe du Monde.
18:38 - Daniel, ces mots sont quand même précieux d'Imanol,
18:41 sur l'engouement qu'ils ont pris en pleine face en 2007,
18:45 parce qu'ils avaient été coupés du monde par le staff de l'équipe de France,
18:49 là on a quand même choisi l'inverse,
18:51 on a justement évité de rester à Marcoussy,
18:54 et on a ouvert les vannes aux supporters à Rueil-Malmaison
18:57 pour être proches des supporters,
18:59 c'est l'expérience du passé ?
19:01 - Oui, sans seconde doute l'expérience du passé,
19:03 il y a aujourd'hui dans le staff notamment du 15 national,
19:07 des joueurs, ou des gens pardon,
19:09 je pense à évidemment Raphaël essentiellement,
19:11 mais qui auraient été proches de l'aventure de 2007,
19:15 et qui pourraient en tirer quelques conclusions,
19:17 ou quelques expériences majeures.
19:19 Je retiens d'abord, je salue à l'évidence le seigneur de l'aventure rubistique des temps contemporains,
19:25 qui est Imanol Arinordoqui,
19:27 sa route, sa carrière, ses coupes du monde,
19:29 attestent à la fois un haut niveau,
19:32 et il est un prototype de Rubiman qui a marqué un peu l'entretemps.
19:38 Après, derrière, il y a deux choses,
19:42 la première chose c'est pourquoi on perd par exemple en 2011,
19:44 alors qu'on fait une coupe du monde absolument catastrophique,
19:46 presque piteuse en 2011 ?
19:48 On est indécent en 2011,
19:50 honnêtement, sur l'attitude, sur le comportement,
19:52 dans le regard des hommes et dans la maîtrise du jeu,
19:54 vraiment, et je me souviens,
19:56 après la victoire contre les gallois en demi-finale,
19:59 avoir écrit un article, peu importe où,
20:02 en disant "je crois qu'il ne faut pas y aller,
20:04 nous avons produit un rubis si bas,
20:06 mais nous avons produit un rubis si bas,
20:08 presque indécent,
20:10 notre victoire ne ressemble pas à un chappardage,
20:12 mais elle a quelque part un peu l'allure,
20:14 pour ne pas dire un hold-up,
20:16 enfin bon, peu importe, je dis quand même,
20:18 on peut y aller malgré tout, jouer la finale,
20:20 parce qu'on n'avoue les personnes,
20:22 on a fait le plaquage cathédral sur Vincent Clerc,
20:24 et ce n'est pas nous qui nous appelons Samuels,
20:26 ou Abortone, enfin bon, peu importe,
20:28 mais bon, nous n'étions pas bons,
20:30 et là, nous sommes allés en finale, et c'est presque un miracle,
20:32 et à partir de là,
20:34 la finale, elle va avoir un relief totalement inattendu,
20:36 c'est impensable qu'on arrive
20:38 à produire
20:40 dans un événement de ce genre,
20:42 après six semaines,
20:44 tu vois,
20:46 d'errance rubistique
20:48 sur des terrains du monde,
20:50 de produire une finale de ce genre,
20:52 et c'est vrai qu'il y a l'Oréol,
20:54 je ne l'aime pas trop, je l'avoue,
20:56 mais elle est incontestable, et Imanol,
20:58 qui avait le nez dans le cœur de l'aventure,
21:00 qui avait le corps et la couane,
21:02 lacéré par la rudesse du match,
21:04 et en même temps,
21:06 qui était dans la considération objective
21:08 de ce que c'était ce match, c'était une finale de la coupe du monde,
21:10 lui, il le savait, Imanol,
21:12 c'était une finale en Nouvelle-Zélande, il le savait aussi,
21:14 c'était une finale qui venait
21:16 quatre ans après la défaite des All Blacks contre les Français,
21:18 en 2007 à Cardiff,
21:20 enfin, tout ce contexte-là, et c'est vrai qu'il y a
21:22 une zone qui est
21:24 extrêmement difficile à analyser,
21:26 et extrêmement pénible en même temps, parce qu'on peut supposer
21:28 que l'arbitre n'a pas été objectif, qu'il a peut-être
21:30 été injuste, s'il le fait en toute conscience,
21:32 ça deviendrait très équivoque, et s'il le fait
21:34 de façon partiale, ça deviendrait suspect,
21:36 il mériterait la pendaison. À partir de là,
21:38 il reste autour de ça, et bon,
21:40 je cautionne pas, je cautionne pas.
21:42 Mais je cautionne quand même que dans la
21:44 fragilité du cœur de cet arbitre-là,
21:46 il y a le regard de Macron qui lui fait comprendre
21:48 que
21:50 une petite faute bénigne
21:52 pourrait amener un
21:54 pays dans son ensemble, et une culture,
21:56 celle des Néo-Zélandais, vers les ténèbres,
21:58 ce qui serait suspect. Bon, voilà. Et après,
22:00 alors il y a, juste pour finir, mais en un mot,
22:02 après, je pense que Vincent va nous prendre le relais,
22:04 Vincent, il faut que tu nous donnes ton
22:06 opinion, mais 2007,
22:08 2007, comment on
22:10 se prépare en 2007 ? Mais on ne peut pas ignorer
22:12 2007, il faut faire attention,
22:14 Emmanuel, mais on n'est pas sur le vieillissant,
22:16 mais on arrive quand même avec une grande maturité,
22:18 de 2007, je crois. - En 2007, oui.
22:20 - Oui, en 2007, cette
22:22 coupe du monde, où tu faisais référence
22:24 tout à l'heure à une préparation à la fois
22:26 angoissante et une découverte
22:28 d'un support populaire qu'on ne
22:30 suspectait pas, parce qu'on avait été un peu coupé
22:32 du monde. En 2007, quand même,
22:34 il y a l'interrogation majeure,
22:36 c'est comment l'expérience
22:38 acquise par ce 15 de France, le titulaire
22:40 d'un grand bout de route,
22:42 comment, à l'ouverture
22:44 de la coupe du monde chez lui, a-t-il pu avoir
22:46 un tel comportement,
22:48 je dirais,
22:50 anormalement
22:52 concentré sur la force
22:54 de l'événement, quoi. On
22:56 rentre contre l'Argentine,
22:58 tu vois, au max d'ouverture,
23:00 comme si on était perturbés
23:02 par des diableries
23:04 infantiles d'un coach qui n'est pas
23:06 à sa place, d'un joueur qui n'aurait pas dû jouer
23:08 mais qui joue parce qu'il est un peu blessé, d'une préparation
23:10 psychologique, faisant référence à Guy Moquet,
23:12 dont on a plus...
23:14 dans le contexte qui est le nôtre
23:16 à ce moment-là, qui n'a rien à voir
23:18 où le choc émotionnel est
23:20 manqué totalement, comment avait
23:22 le potentiel l'expérience ? Et moi l'angoisse, tu veux que
23:24 je te dise, c'est que l'équipe d'aujourd'hui,
23:26 a priori, elle n'a pas ses paramètres,
23:28 elle n'a pas ses troubles autour d'elle, a priori.
23:30 Voilà. Je pense donc qu'on
23:32 n'aura pas besoin d'une grande expérience pour faire
23:34 fi des balourdises des temps passés.
23:36 - Emmanuel, je vous invite à rester avec nous
23:38 deux ou trois minutes après la pause, parce que
23:40 ça mérite quand même
23:42 de faire un peu l'analogie avec ce qui s'est passé
23:44 en 2007. A tout de suite.
23:46 Avec Daniel Herrero, au cœur de la mêlée,
23:48 avec Emmanuel Arinordoki, de 3ème
23:50 ligne, ça commence à être intéressant
23:52 en termes de composition d'équipe.
23:54 On en direct sur Sud Radio, la radio de la Coupe du monde de rugby
23:56 avec vous, au 0826 300 300
23:58 Venez poser vos questions à Daniel, venez
24:00 parler rugby avec nous, avec vous
24:02 aussi sur Twitch,
24:04 sur la chaîne Sud Radio.
24:06 On parlait de 2007, Emmanuel,
24:08 de cette préparation en 2007, de ce qui
24:10 s'est passé, de cette découverte
24:12 de l'engouement,
24:14 et du coup, cette question qui nous vient, aujourd'hui
24:16 en 2023, est-ce que
24:18 Emmanuel, vous pensez que cette équipe de France
24:20 est mieux préparée ?
24:22 - D'abord, je veux remercier
24:24 Daniel, parce que
24:26 je bois toujours tes paroles, donc c'est
24:28 un plaisir de t'avoir.
24:30 Ensuite, pour revenir
24:32 à ta question,
24:34 je pense qu'on est dans
24:36 une toute autre époque.
24:38 J'ai envie de dire que
24:40 la dernière Coupe du monde, on ne maîtrisait rien,
24:42 et c'est la première fois qu'on maîtrise
24:44 une Coupe du monde,
24:46 qu'on la prépare depuis 4 ans, ça n'est
24:48 jamais arrivé dans l'histoire du rugby.
24:50 On a toujours préparé,
24:52 moi j'ai joué 3 Coupes du monde, on les a
24:54 toujours préparées 2 mois avant, pendant la
24:56 préparation. Il n'y a jamais eu
24:58 de préparation, d'écoute,
25:00 d'entente avec les clubs pour que les joueurs soient
25:02 à la disposition de l'équipe de France,
25:04 qu'on crée vraiment un groupe avec une expérience
25:06 collective forte.
25:08 Nous, on changeait de joueur, on changeait de charnière,
25:10 c'était toujours la révolution,
25:12 même si on mettait toujours
25:14 la politique de l'homme en forme
25:16 du moment qu'il était sélectionné.
25:18 Aujourd'hui, c'est une
25:20 toute autre aventure, ça fait 4 ans qu'il y a
25:22 des joueurs, un groupe,
25:24 et beaucoup de joueurs
25:26 auxquels on a fait appel, qui se sont
25:28 mis aussi, qui ont su se mettre au
25:30 niveau international
25:32 et même
25:34 à un très très bon niveau, qu'on a fait
25:36 appel à eux. Donc, on a un réservoir
25:38 important, on a
25:40 des joueurs qui travaillent ensemble depuis 4 ans,
25:42 avec des résultats, avec
25:44 à nouveau une ferveur, un engouement, une
25:46 attente autour de cette équipe de France,
25:48 et je crois que rien
25:50 n'a été laissé au hasard
25:52 dans la préparation.
25:54 Maintenant, c'est sûr que ça reste une compétition,
25:56 ça reste du sport. Il y aura des aléas,
25:58 il y aura des choses compliquées à gérer,
26:00 mais on sent vraiment aussi les joueurs
26:02 dans leur approche, dans leur maturité.
26:04 Ils restent aussi
26:06 très humbles, et on a l'impression
26:08 que rien ne peut les atteindre.
26:10 On les a vus,
26:12 il y a quelques matchs qu'ils ont perdus
26:14 dernièrement, que ce soit en Écosse,
26:16 que ce soit le tournoi
26:18 dernier, où ils ont
26:20 su tirer les enseignements aussi de ces défaites.
26:22 Ils travaillent aussi tous les
26:24 scénarii à l'entraînement, on a l'impression
26:26 que jusqu'à la dernière minute, ils sont capables
26:28 de marquer un essai pour remercier le match.
26:30 Aujourd'hui, ils ont
26:32 les armes pour
26:34 aller au bout, pour rebondir
26:36 par rapport même à 2011. On ne maîtrisait
26:38 rien, on a fini à un point, donc je me dis
26:40 qu'aujourd'hui, en plus en tout, on a
26:42 très peu de chance de finir avec un point de plus.
26:44 - On va du côté du Gers,
26:46 Emmanuel reste avec nous. Vincent,
26:48 après
26:50 avoir écouté Emmanuel et
26:52 Daniel, est-ce que
26:54 tu partages cette idée-là, que cette équipe de
26:56 France est mieux préparée,
26:58 elle a un calendrier
27:00 peut-être un peu plus... des conditions en tout cas
27:02 optimales pour cette préparation
27:04 et des gens
27:06 qui sont dans le staff et aussi sur le terrain
27:08 qui mettent à profit ces conditions
27:10 optimales, Vincent ?
27:12 - D'abord, je suis vraiment hyper
27:14 intimidé et je sens qu'on va
27:16 pouvoir discuter avec deux personnes que j'admire,
27:18 qui sont Vingodurev,
27:20 Daniel d'un côté, le pirate et le gourou
27:22 de la RAD, de l'autre côté,
27:24 Emmanuel, le contrebandier
27:26 délactique, magnifique,
27:28 qui a fréquemment rêvé.
27:30 Pour revenir à ta question, oui, j'ai l'impression que l'équipe
27:32 de France depuis 4 ans, depuis l'arrivée
27:34 de Stave Gauthier,
27:36 est devenue une vraie machine à gagner,
27:38 puisqu'on a bâti toutes les nations, on est vraiment
27:40 ponctuel au rendez-vous, les voyants sont ouverts,
27:42 on a l'impression qu'ils ont le but de la
27:44 victoire en eux, comme dit Emmanuel,
27:46 il n'y a pas nul que jamais, même s'il perd, ils savent qu'à la fin,
27:48 il passe sur l'occasion, on rembourse la place.
27:50 Est-ce que derrière, le travail est bien fait
27:52 pour les mettre dans ces conditions-là aussi,
27:54 Vincent ? - Ah oui, tout à fait, pour moi,
27:56 c'est un ensemble en effet de facteurs,
27:58 c'est les joueurs, c'est le staff, rien n'est
28:00 laissé au hasard, on a vraiment des
28:02 experts qui les accompagnent,
28:04 et même, tu vois, un changement aussi notoire
28:06 pour moi, c'est les supporters,
28:08 notamment le Stade de France. - Oui, oui.
28:10 - Auparavant, on était de tristesse infinie,
28:12 et là, depuis quelques temps, c'est quasiment une
28:14 couette de nuit, une ambiance de feu, et même,
28:16 ça impressionne les adversaires, qui disent "mais on est tombés où, là ?"
28:18 Et on sent que ça a un impact vraiment sur les joueurs,
28:20 les Français, ça les transcende, et les adversaires,
28:22 ça les impressionne, et on sent
28:24 que vraiment, ça a métamorphosé
28:26 autant les joueurs sur le terrain,
28:28 le staff, que le public, l'environnement,
28:30 tout est favorable, tout est réuni, pour qu'on aille vraiment
28:32 loin dans la compétition. - Vincent,
28:34 Daniel, souhaite, a priori,
28:36 rebondir sur cet engouement
28:38 du public, mais d'abord, on écoute Cameron Wauquiez,
28:40 écoutez, lui, il a tout à fait
28:42 conscience de cet engouement, il était au micro
28:44 d'Antoine Mazère aujourd'hui. - On voit que
28:46 ça prend pas mal d'ampleur, on voit que
28:48 il y a un engouement autour
28:50 de l'équipe de France, donc
28:52 honnêtement, on est super contents de ça,
28:54 on sait qu'on est soutenus
28:56 et accompagnés, donc ça nous fait énormément plaisir,
28:58 et ça nous aide aussi à notre performance,
29:00 à forcément pas décevoir
29:02 nos familles, le public français,
29:04 donc, on voit que
29:06 l'événement arrive
29:08 très vite, c'est déjà demain,
29:10 donc, il faut, comme je l'ai dit,
29:12 profiter de chaque moment, se servir de
29:14 tout ça pour faire une belle performance demain.
29:16 - Daniel, cet engouement,
29:18 c'est vrai que ce stade de France,
29:20 il porte son nom, aujourd'hui, vraiment.
29:22 - Ah oui, ça c'est assez beau, Alex,
29:24 c'est-à-dire que nous sommes là,
29:26 sans doute, dans la grande maison du pays,
29:28 dans l'Antre, le plus
29:30 resplendissant,
29:32 tu vois, il y a beaucoup de beaux stades en France,
29:34 notamment des stades de rubis,
29:36 avec des vieilles cultures patinées par
29:38 le camphre, la chaleur
29:40 des anciennes, et même la beauté des lieux,
29:42 on pense, presque tous,
29:44 presque tous nos stades de France
29:46 sont jolis.
29:48 Mais ce stade de France, il a,
29:50 alors que je le dis, c'est quand même
29:52 une petite modésit, j'ai été jury
29:54 pour en donner le nom.
29:56 Tu vois, en 97, il a été
29:58 baptisé officiellement, après,
30:00 en 97-98, pour la coupe du monde
30:02 de rubis. - Et tu étais pour ce nom ?
30:04 - Alors, on a
30:06 étudié 900 noms pour donner le nom
30:08 de stade de France, 950 noms.
30:10 On est resté trois jours à travailler très
30:12 intensément, une équipe dans laquelle il y avait
30:14 des gens de la société dite civile, qui n'étaient pas
30:16 forcément des sportifs, et trois ou quatre qui étaient des sportifs
30:18 essentiellement, rugbyman
30:20 et footballeur.
30:22 Le jury en était Bernard Pivot, le président du jury.
30:24 Bon, voilà, nous avons...
30:26 Et arriver à sortir
30:28 stade de France, ça a été
30:30 un très très gros match, tu vois.
30:32 C'est-à-dire un lieu qui représenterait à lui tout seul
30:34 l'Hexagone, qui représenterait
30:36 à lui tout seul notre histoire,
30:38 notre culture, je sais pas moi, tu vois, de Versailles-Gétorix
30:40 à... je sais pas,
30:42 à Jean Moulin, tu vois,
30:44 qui porterait à la fois notre culture,
30:46 notre goût du bordel et en même temps notre
30:48 application volontaire dans le combat,
30:50 tu vois, notre désir
30:52 de ne jamais baisser les yeux nulle part, mais en même temps
30:54 de nous battre avec...
30:56 ou d'être des...
30:58 des aventuriers de l'aventure
31:00 sportive avec l'élégance de la culture
31:02 française, tu vois. Ouh !
31:04 On le baptise comme ça, tu vois.
31:06 Et au bout du compte, on a décidé d'appeler ça "Le Stade de France".
31:08 A partir de là, il devient
31:10 le lieu, l'ancre. Il reste que
31:12 il est à un carrefour autoroutier.
31:14 Tu vois, il est à... - A Saint-Denis.
31:16 - Il est à une encablure. Il est à une
31:18 encablure, il est pas loin, il est à portée de mer,
31:20 avec une bécane, tu y arrives. Mais enfin, quand même,
31:22 son périmètre ne respire pas.
31:24 On en a beau nous dire que Saint-Denis,
31:26 c'était la grande plaine des rois,
31:28 tu vois, et il y a une
31:30 grande histoire autour de la royauté
31:32 dans cette grande plaine-là, mais autour des rois de France,
31:34 on sait qu'ils sont entassés à la chapelle,
31:36 mais en même temps,
31:38 pour que ce lieu devienne
31:40 l'ancre majeure de l'élite
31:42 sportive française, c'était pas une évidence.
31:44 Et va-t-en voir que, pendant
31:46 longtemps, il s'est pas...
31:48 Il a pas trouvé la grande identité.
31:50 Et même en 98, avec nos
31:52 foot-balleurs, un petit peu quand même. En rugby, difficile.
31:54 Et il s'est vite
31:56 dégagé une idée que dans
31:58 ce lieu-là, il y a une telle excellence
32:00 des
32:02 supporters, il y a une telle
32:04 excellence de la grande foule qui vient soutenir
32:06 le rugby, que quand le terrain pleure,
32:08 la tribune dit rien.
32:10 Quand le terrain est maigre, radin,
32:12 épingre, étriqué,
32:14 sans jovialité, la tribune
32:16 accompagne décemment. On a eu
32:18 peu de joie collective dans la tribune
32:20 du Stade de France. Va-t-en voir que depuis
32:22 2 ou 3 ans, ouh, elle exulte.
32:24 Quand le terrain chante
32:26 de belles valeurs, quand le terrain se présente
32:28 bien, quand le coq est ardent,
32:30 je dirais, tu vois, qu'il est
32:32 susceptible d'aucun reproche
32:34 dans aucun comportement du jeu, sinon
32:36 le talent. Tu vois,
32:38 sinon le talent. - Bien sûr. - Voilà.
32:40 Et Saint-Denis
32:42 chante. Le terrain
32:44 danse un peu, et la tribune
32:46 chante. Donc il y a une espèce d'osmose
32:48 là. Ce qui fait que je pense que la tribune
32:50 rubistique, dans les temps moments, est très
32:52 redevable.
32:54 Dans son évolution, dans son intelligence,
32:56 et dans son soutien, elle est très redevable
32:58 de ce que présente l'exemplaire
33:00 joueur de rugby. - Le Stade de France,
33:02 ambiance nouvelle. Merci beaucoup
33:04 Imanol d'avoir été avec nous. Très très très
33:06 heureux de t'avoir eu.
33:08 - Ciao, ciao, le minot. - Très belle Coupe du Monde.
33:10 - Ah oui, très très belle Coupe du Monde. Evidemment,
33:12 sur Soudradio, la radio de la Coupe
33:14 du Monde de rugby. Et aussi,
33:16 eh bien, avec toi, et avec les gueules
33:18 du rugby, puisque le 4ème tome
33:20 est en prévente dans quelques heures, désormais,
33:22 pour ce jour exceptionnel
33:24 demain, du lancement de la Coupe du Monde
33:26 de rugby. Merci Vincent d'avoir été...
33:28 - Ciao, ciao Vincent, à très bientôt.
33:30 - Merci Vincent d'avoir été avec nous. Ton pronostic
33:32 Vincent ? - Pour demain,
33:34 c'est tout. - Pour demain, ouais.
33:36 - On va être sereins, on va dire une victoire française, même si
33:38 c'est pas pour moi le match le plus important. Pour moi,
33:40 c'est le quart qui sera décisif pour la suite.
33:42 - On est d'accord là-dessus. Mais le tempo.
33:44 - Oui, dynamique, mais bon,
33:46 si demain on gagne, et qu'on se baisse, qu'on perd encore
33:48 quelques joueurs, et qu'il y aura la virus,
33:50 pour moi, c'est le quart.
33:52 - Le plus important, c'est le quart.
33:54 Pour toi, donc,
33:56 Vincent, on va du Gers vers
33:58 Saint-Henri-sur-Mer. Où tu connais Daniel ?
34:00 - Ça sent le pays ! - Bonsoir Théo !
34:02 - Bonsoir, vous m'entendez ?
34:04 - Je vous entends très bien, Théo.
34:06 Très très heureux de t'avoir sur
34:08 la radio de la Coupe du Monde de rugby.
34:10 Une question. Quel jeu pour cette
34:12 Coupe du Monde de rugby, Théo ?
34:14 Qu'est-ce qu'on va avoir sur le terrain ?
34:16 Quel va être le grand principe de jeu ?
34:18 Depuis des années, on entend des possessions,
34:20 repossessions, possessions
34:22 désormais. Qu'est-ce que tu attends
34:24 de voir comme jeu ? Qu'est-ce que tu pronostiques comme jeu
34:26 sur le terrain, dès demain soir ?
34:28 - Je pense que ça va être un jeu basé
34:30 sur la vitesse, avec un jeu
34:32 notamment de dépossession, avec des rugs
34:34 rapides, très rapides. On peut
34:36 attendre de Madjali Berk qui casse
34:38 le rythme de l'adversaire, sur des
34:40 ballons de récupération. On attend aussi
34:42 de Antoine Dupont, qui enflamme
34:44 le jeu. Voilà.
34:46 - Donc un jeu fait de ruptures,
34:48 en termes de rythme,
34:50 et un jeu avec
34:52 à la fois des temps lents
34:54 appuyés, puis des temps rapides
34:56 là aussi appuyés. Ce jeu
34:58 aux extrêmes, est-ce que tu es d'accord vers ça, Daniel ?
35:00 Est-ce que tu penses qu'on va avoir ça ? Alors c'est un peu
35:02 le jeu des pronostics, c'est pas facile ?
35:04 - Oui, voilà, c'est le jeu des hypothèses.
35:06 Là, Théo, il dit,
35:08 le premier mot qui lui vient, il dit
35:10 "Je pense, peut-être pour le 15 de France
35:12 ou peut-être pour l'ensemble de la Coupe du Monde
35:14 que la vitesse sera un paramètre
35:16 à prendre en considération dans toutes les stratégies."
35:18 Ça nous apparaît presque une évidence,
35:20 je sais pas, moi, chez les Japonais, par exemple.
35:22 Tu vois, où la vitesse est un élément
35:24 base de leur stratégie de construction.
35:26 Ça nous apparaît même une évidence pour les
35:28 écossais, qui font de la vitesse
35:30 notamment la vitesse de la circulation de la balle
35:32 et pas forcément la vitesse de la course des hommes,
35:34 mais la vitesse de la circulation de la balle, une de leurs bases stratégies.
35:36 Après, si on arrive chez les
35:38 grands, les candidats, je pense
35:40 aux nôtres, la vitesse est un paramètre
35:42 indispensable, évident. Mais Théo,
35:44 il dit "Autour de la vitesse,
35:46 il y aura probablement, si les ballons sortent vite
35:48 et les éjections sont rapides, si l'on déplace
35:50 le jeu dans les différents axes, de l'axe
35:52 profond à l'axe latéral,
35:54 si tout ça se fait assez vite,
35:56 il va falloir qu'il y ait des paramètres pour qu'on le fasse vite."
35:58 - Et puis il y a des équipes qui vont pas vouloir que ça aille vite.
36:00 - Oui, et puis il y a des équipes qui vont vouloir que ça aille vite
36:02 et puis ça peut pas aller vite, si tu n'avances jamais,
36:04 tu vois, en général... - Parce que c'est compliqué
36:06 de faire des ballons vite. - Voilà, en général, quand les ballons sortent
36:08 à l'équilibre, il est très difficile d'aller vite
36:10 dans la balle et d'aller vite dans la course, quand l'adversaire est sur toi.
36:12 Bon, il y a des principes
36:14 ensuite tactiques qu'on verra,
36:16 mais en même temps,
36:18 Théo, il dit "Si ça va vite,
36:20 on en a deux ou trois",
36:22 et il cite évidemment Antoine Dupont et il cite
36:24 Mathieu Jalibert, "qui pourraient avoir, de par leur talent
36:26 individuel, tu vois, dans la construction
36:28 rapide, dans le désordre potentiel,
36:30 qui pourraient avoir des
36:32 opportunités de briller et de mettre
36:34 le 15 de France en avantage."
36:36 Moi j'avoue que bon, ça c'est pas un plan stratégique,
36:38 ça c'est pas un plan stratégique.
36:40 Le plan stratégique, je crois, mais qui interroge
36:42 beaucoup, c'est le volume
36:44 de construction que
36:46 les équipes, et notamment l'équipe de France,
36:48 le volume de construction qu'elle est prête,
36:50 que l'équipe de France est prête à
36:52 déployer dans un match comme celui de demain.
36:54 Qu'est-ce qu'elle va faire, quoi ? Est-ce qu'elle va en faire
36:56 pas mal, beaucoup ? Je crois
36:58 qu'on est pour l'instant,
37:00 et on le retrouve à mon sens dans
37:02 beaucoup d'équipes, dans les 4 ou 5 ou les 7
37:04 ou 8 même, qui occupent les potentiels
37:06 tu vois,
37:08 victorieux, on dira.
37:10 On trouve un schéma
37:12 quand même assez classique, on joue peu
37:14 ou pas du tout dans nos 40 mètres.
37:16 - Ça, ça t'embête vraiment, Daniel ?
37:18 - Non, ça m'embête pas, c'est un constat.
37:20 Ça veut dire qu'il y a une partie importante du terrain
37:22 sur lequel tu décides de ne pas être
37:24 dangereux sur l'adversaire. Tu ne fais
37:26 simplement que te sécuriser en
37:28 occupant le terrain de l'adversaire, en occupant le terrain loin,
37:30 en refroidissant ta ligne, en te chauffant un peu
37:32 de la ligne adverse, mais elle est loin,
37:34 en ayant une approche
37:36 territoriale
37:38 qui se base sur la prudence, de fait.
37:40 La prudence, éviter l'erreur
37:42 qui serait préjudiciable quand on est dans ton camp.
37:44 Bon, je trouve
37:46 que c'est préjudiciable, tu n'utilises
37:48 la construction,
37:50 le jeu lui-même, ce qu'il t'offre,
37:52 que de façon partielle. Probablement
37:54 la France, elle sera là. Donc,
37:56 le jeu de dépossession, qui reste un
37:58 artifice intellectuel, tu vois,
38:00 qui se résume à dire "quand on a la balle dans notre
38:02 camp, on ne joue pas, c'est trop dangereux, on va là-bas".
38:04 Après, là-bas, qu'est-ce qu'on fait ? Quand on arrive
38:06 dans l'entrée de jeu, beaucoup d'équipes,
38:08 les grandes, seront dans la construction.
38:10 Et les français, je pense. Alors, la construction,
38:12 ça veut dire, dans l'entrée de jeu,
38:14 de part et d'autre de la ligne centrale,
38:16 là, c'est l'espace où on construit. Toutes les
38:18 touches, on fait des choses. Toutes les mêlées, on fait des choses.
38:20 Tous les renvois, on fait des choses.
38:22 Même sur les pénalités, on fait des choses.
38:24 D'ailleurs, on construit, c'est des choses qu'on a élaborées,
38:26 qu'on a préparées, où notre fond de jeu se trouve.
38:28 Et là, on va voir, ceux qui vont plutôt
38:30 jouer vers la vitesse, ceux qui vont plutôt jouer
38:32 vers le défi physique, vers l'affrontement.
38:34 Là, il y a le volume de construction. Ceux qui vont essayer de tout faire.
38:36 Les hold-blacks, c'est sûr qu'ils vont tout faire dans l'entrée de jeu.
38:38 Les français, c'est pas encore très sûr.
38:40 Tu vois, les spring-box,
38:42 très peu. Tu vois, les anglais,
38:44 méthodiques. Tu vois,
38:46 les japonais, énormément.
38:48 Les irlandais, pas mal.
38:50 Dans l'entrée de jeu, les irlandais construisent. Ils construisent sur des cellules
38:52 que l'on comprend et que l'on connaît, mais ils construisent.
38:54 Et après, alors, et après, alors là,
38:56 tu vas les retrouver toutes et tu vas voir sans doute
38:58 l'espace des différences. Et après, quand on arrive
39:00 près de la ligne adverse, tu as
39:02 la stratégie de la construction très affinée
39:04 ou alors l'euphorie.
39:06 L'euphorie.
39:08 Presque toutes les grandes équipes, quand elles s'approchent
39:10 de là, elles deviennent stratégiquement
39:12 euphoriques. C'est le climat moral...
39:14 Non, c'est le climat moral qui change la stratégie
39:16 du jeu. C'est pas la construction.
39:18 Quand on arrive là,
39:20 l'euphorie doit impérativement
39:22 gagner tous les joueurs qu'on abat,
39:24 tous les joueurs qui soutiennent le porteur du ballon.
39:26 Et si y'en a un qui se met pas dans le climat euphorique,
39:28 c'est-à-dire qu'il passe pas un peu au-delà, en tonicité,
39:30 en vitesse, en rayonnement...
39:32 - Il détonne. - Il part au frigo !
39:34 Il part au frigo !
39:36 Celui qui ne serait
39:38 que dans un acte de raison quand on s'approche de la ligne,
39:40 il part au frigo. Ce qui veut dire que dans ces zones-là,
39:42 les stratégies sont approximatives.
39:44 On en voit bien quelques-unes, on les reconcentre un peu,
39:46 on les défie sur le piquengo, tu vois, c'est une hypothèse.
39:48 Ou alors au contraire, on va vite chercher
39:50 des extrémités, après une petite concentration
39:52 sur un vieux molle de touche,
39:54 ou sur un seul piquengo. Il peut y avoir.
39:56 Mais le comportement moral,
39:58 c'est lui qui détermine la stratégie. Là, je pense
40:00 que les Français y sont exceptionnels.
40:02 Je pense que les Français y sont exceptionnels.
40:04 L'embêtant, pour ne pas dire l'emmerdant,
40:06 c'est qu'il y en a beaucoup d'équipes qui sont exceptionnelles
40:08 quand elles arrivent dans cette zone-là. Tu vois, ce mot
40:10 qui dit, ce mot, un peu...
40:12 qui définit une stratégie,
40:14 une manière d'être au monde, et une façon d'être
40:16 potentiellement victorieux,
40:18 c'est quand c'est un temps fort, on y passe pas à côté.
40:20 - Une question pour Théo.
40:22 Théo, on t'invite
40:24 à rester un petit peu après pour un petit jeu,
40:26 pour aller gagner quelque chose.
40:28 Ce sera le ballon de l'équipe de France,
40:30 le ballon de la Coupe du monde de rugby,
40:32 avec le logo Sud Radio.
40:34 Tu affronteras dans un instant Alain de Carcassonne.
40:36 Une question.
40:38 Il y a eu une conférence de presse,
40:40 hier, avec Yann Foster.
40:42 Une question, conférence de presse,
40:44 je cite, "Comment appréhendez-vous
40:46 l'ambiance ébouriffante
40:48 qui s'annonce au Stade de France vendredi soir ?"
40:50 Réponse de Yann Foster,
40:52 "Quand on joue à l'extérieur, on a toujours
40:54 envie de réduire le public au silence,
40:56 et encore plus, cette fois-ci."
40:58 Es-tu embêté par cette déclaration,
41:00 Théo ? Ou tu trouves ça de bonne guerre
41:02 de la part du sélectionneur adverse,
41:04 sélectionneur des All Blacks ?
41:06 Toujours un poste un peu à part, quand même.
41:08 - Non, c'est de bonne guerre, bien évidemment,
41:10 qu'eux, ils vont pas...
41:12 ils vont tout faire pour gâcher la fête,
41:14 mais oui, bien évidemment,
41:16 c'est de bonne guerre, et...
41:18 et voilà, ça rajoute un peu de piment
41:20 pour ce match.
41:22 - Daniel, c'est...
41:24 - C'est une réponse un peu bizarre,
41:26 celle de Foster, qui dit, tu vois,
41:28 "Ah, il va s'y faire, il chante tonne."
41:30 - C'est digne d'un sélectionneur
41:32 des All Blacks, ça ? - Oui.
41:34 Parce que c'est pas pervers, de fait.
41:36 Moi, je vais te montrer que
41:38 tu peux te calmer. C'est pas non plus très noble,
41:40 je te l'avoue, mais c'est pas fondamentalement
41:42 pervers. - J'imagine pas Stevenson ou Graham Henry
41:44 faire ça, par exemple. - Moi non plus.
41:46 Moi non plus. Lui, il est dans...
41:48 il est dans...
41:50 il sait pas que le public de France
41:52 va pas siffler. Il sait pas.
41:54 Il sait pas qu'on est éduqué sur la tribune
41:56 du pays de France dans les périodes du bon moment.
41:58 - On parle du haka, notamment. - Ouais. Non, on va pas le siffler,
42:00 non. Non, mets ton oreille,
42:02 t'es toujours dans le... - Ça sera embêtant.
42:04 - Ouais, ça sera embêtant, puis ça sera équivoque,
42:06 puis ça serait pas légal,
42:08 ça serait pas logique dans la...
42:10 Non, ce qu'il faut qu'il sache, lui, il le sait,
42:12 sans doute. Quand un public chante,
42:14 quand un terrain de danse, le public chante,
42:16 quand le public de France encourage
42:18 le joueur de France,
42:20 ça n'a rien à faire avec les All Blacks. Les All Blacks, faites votre vie,
42:22 nous avons pas d'animosité contre vous.
42:24 Tu vois ?
42:26 Un public qui siffle,
42:28 un public qui insulte, tu vois,
42:30 il génère de fait plus de réactions
42:32 sur l'adversaire qu'un public qui chante.
42:34 Le public du Stade de France chantera
42:36 pas pour embêter les All Blacks, sans doute pour encourager
42:38 les Caisses de France. L'All Black, qu'il soit
42:40 tranquille, on l'en veut pas de mal. Simplement,
42:42 tout le monde va donner un peu quelque chose
42:44 dans le dos du Caisse de France. Quand le public
42:46 chante, le terrain chante.
42:48 - Rapidement, Théo, qu'est-ce que tu attends des All Blacks
42:50 demain ? Comment tu...
42:52 De ce que tu as vu depuis
42:54 maintenant quelques années, sous le mandat de
42:56 Jan Forster et le capitana de Sam Kain,
42:58 est-ce que cette équipe te fait peur ? Est-ce que tu as une crainte
43:00 à affronter les All Blacks, comme nous
43:02 on a eu les craintes légitimes
43:04 d'affronter les All Blacks durant...
43:06 pas durant un siècle...
43:08 - Pour être honnête,
43:10 les Sud-Africains me font plus peur.
43:12 Mais depuis août,
43:14 les All Blacks, et surtout avec
43:16 les frères Barrette,
43:18 j'ai vu, ils ont
43:20 eu un recycle.
43:22 Mais après, évidemment,
43:24 avec le petit frère Barrette en 12
43:26 qui n'est pas là... - Qui se râpe, tout à fait,
43:28 Jordi. - Jordi, oui, Jordi Barrette,
43:30 tout à fait. Il y a Munga en 10,
43:32 qui ne fait pas de très belles perfs
43:34 avec les All Blacks.
43:36 On peut s'attendre à tout.
43:38 Après, on se rappelle qu'en 2021,
43:40 on avait gagné les All Blacks,
43:42 mais les souvenirs sont bons, ils sortaient
43:44 de 7 mois sans voir leur famille,
43:46 c'était un peu compliqué pour eux.
43:48 On s'attend à tout. Tout dépendra
43:50 du début de match et de l'engagement des Français.
43:52 Je me dépendrai, je pense,
43:54 du début de match.
43:56 - Je vais reprendre les mots de Daniel,
43:58 dans le magnifique livre qu'on vous montre à l'écran.
44:00 Vous pouvez le voir sur Twitch, sur la page Sud Radio.
44:02 "Dictionnaire amoureux du rugby,
44:04 "dictionnaire moderne", s'est signé Daniel Herrero.
44:06 Je reprends des mots, page 177,
44:08 "Relance française", Daniel.
44:10 On est sur un France All Black
44:12 effectivement en 2021.
44:14 Ma respiration se bloque en même temps
44:16 que celle des Français, je suis tout en postillon
44:18 dans le micro de Sud Radio. Je trouvais ça sympa
44:20 de commencer par ça. La chevauche des Blacks
44:22 a démarré dans les retranchements de leur camp,
44:24 elles transpercent désormais la ligne de démarcation
44:26 de la défense française. Je saute
44:28 quelques lignes. C'était sans compter
44:30 sans Romain Intamac. Notre numéro 10,
44:32 au fond de son embute,
44:34 Assaï, chope la balle au vol. Il arrive de si loin,
44:36 de Toulouse, de chez son père Emile,
44:38 de notre concitoyen Dovali,
44:40 raffiné. Surpris, les deux All Blacks privés
44:42 d'extase, essayent sur Romain à la
44:44 "Desperados", en italique, la morsure
44:46 au mollet et la mandale en plein buffet,
44:48 en vin. Un demi-tour sur lui-même
44:50 offre à Romain Intamac l'immensité.
44:52 Romain démarre, fort de l'accent
44:54 acide de ses coéquipiers au bord de l'évanouissement.
44:56 Il s'agit là de la plus
44:58 téméraire des relances, de la plus
45:00 audacieuse des chevauchées
45:02 qui se déroulent sous les clameurs du
45:04 Stade de France. Langue pendante,
45:06 les partenaires de Romain Intamac
45:08 courent en soutien. Il ne se séparera
45:10 de la balle que lorsqu'il sentira dans son dos
45:12 un jaminet captant le cadeau
45:14 au micro "Je suffoque".
45:16 On veut ça demain, Daniel ?
45:18 - Oui, alors, ce qui est
45:20 intéressant, c'est le pourquoi
45:22 de cette relance et pourquoi ce genre
45:24 de comportement. - Et pourquoi pas ?
45:26 - Et pourquoi on a mis 10 ans
45:28 à la voir ? - C'est ce que tu dis d'ailleurs
45:30 juste ensuite, oui. - C'est même pas
45:32 le drame, l'énigme est là, mais comment
45:34 on a attendu 10 ans ? Et cette seule relance-là
45:36 nous donne comme une espèce de
45:38 percussion affective, émotionnelle
45:40 - C'est la fin d'une nuit de 10 ans. - C'est la fin
45:42 d'une nuit de 10 ans. Et alors,
45:44 le comportement est magnifique, il part de l'ambute, il fait 100 mètres
45:46 tu vois, on doit marquer un essai sur les poteaux, on ne le marque pas
45:48 mais il y a quelque chose de splendide à la dernière
45:50 mais il y a surtout un signal. L'équipe
45:52 de France peut faire ça, mais pourquoi elle ne le faisait pas avant ?
45:54 Elle peut faire ça, et surtout elle s'est
45:56 autorisée à faire ça. Comme s'il y avait
45:58 quelque chose qui
46:00 pesait quelque part sur le coeur
46:02 et sur les guibolles des français depuis 10 ans.
46:04 On n'avait pas le droit de faire ça. Il peut faire ça.
46:06 C'est un signal considérable dans l'évolution
46:08 du rugby français. Et moi je dis,
46:10 si le panache peut revenir,
46:12 c'est l'hypothèse du panache, même si ça ne revient pas,
46:14 mais c'est l'hypothèse jouable. Si on te dit
46:16 collègue, si on te dit "attaque" et que
46:18 la première fois où tu attaques, tu tombes le ballon et tu te
46:20 prends deux emplâtres et tu fais 6 mois de frigo,
46:22 évidemment que le schéma d'attaque va
46:24 ralentir dans la construction d'une équipe.
46:26 Et cet événement contre les All Blacks,
46:28 il donne un signal considérable. Les français
46:30 peuvent jouer de partout, et notamment,
46:32 et ils en sont restés là quand même,
46:34 et notamment dans le secteur récupération, dans le contre.
46:36 Dans le contre, dans la contre-attaque,
46:38 ou dans le contre tout court,
46:40 ou simplement dans l'interception. Dans ces situations-là,
46:42 non prévues par l'attaque
46:44 adverse, dans ces situations-là,
46:46 les français ont des autorisations totales.
46:48 Y compris tout terrain.
46:50 C'est le seul espace où de loin
46:52 ils peuvent partir les français sur une récupération.
46:54 Mais là,
46:56 j'y vois à la fois une beauté
46:58 stratégique, franchement,
47:00 les français sont capables de faire ça, s'ils n'ont pas
47:02 enterré l'idée de, quel que soit
47:04 le terrain, dans des circonstances originales,
47:06 dans les grandes zones du désordre,
47:08 on peut par le talent des hommes mettre le feu
47:10 chez l'adversaire, alors là, il y a un signal que dans les cœurs
47:12 ça tient. Dans les cœurs ça tient. On est
47:14 plutôt à l'aise avec l'idée
47:16 de, sur un terrain, toutes les libertés
47:18 sont possibles, même si la première
47:20 c'est de respecter ce que nous devons
47:22 faire tous ensemble.
47:24 - Daniel, on se retrouve demain ? - On se retrouve demain,
47:26 les collègues, tu m'imagines que je vais me mettre un dimanche
47:28 et que je m'habille au propre ? - J'ai hâte de te voir demain !
47:30 - Et que...
47:32 - Et t'as l'accréditation, tout va bien ! - Ouais, jusque là
47:34 tout va bien. Je vous retrouve demain

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