Avec Jean-Louis GUIHENEUF, commandant de Police honoraire, intervenant dans les stages de sensibilisation aux violences conjugales.
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00:00:00 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:04 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et nous sommes
00:00:08 aujourd'hui en compagnie de Jean-Louis Guilleneuve.
00:00:11 Il n'est absolument pas thérapeute, mais on va parler de la société.
00:00:16 Je ne sais pas si elle est plus violente qu'au siècle dernier, peut-être.
00:00:19 En tout cas, la violence, elle est là, quotidienne.
00:00:22 Et il n'est pas toujours simple d'abord de connaître la loi et puis ensuite de savoir
00:00:27 ce qu'on peut faire vraiment pour se défendre.
00:00:30 De toute façon, la vie en société, elle nous confronte forcément aux autres qui n'ont
00:00:35 pas toujours la même vision du monde.
00:00:37 Dans un premier temps, je crois, il faut déjà reconnaître la violence.
00:00:41 Elle est parfois très insidieuse, silencieuse même.
00:00:44 Un voisin, par exemple, ça peut être terriblement toxique sans qu'on s'en rende compte tout
00:00:49 de suite.
00:00:50 Alors évidemment, on parle aujourd'hui beaucoup du harcèlement, mais il se déguise aussi
00:00:53 parfois sous un masque mielleux.
00:00:55 Avec Jean-Louis Guilleneuve, durant ces deux heures, vous allez recevoir des conseils
00:01:00 qui seront très concrets sur ce que vous pouvez faire pour vous défendre.
00:01:04 Alors que ce soit dans le couple, en famille, au travail, à l'école ou tout simplement
00:01:08 en société.
00:01:09 Donc je vous invite à venir nous rejoindre et pour ça, bien sûr, vous nous appelez
00:01:13 au 0 826 300 300.
00:01:16 Alors je disais Jean-Louis Guilleneuve, bonjour d'abord.
00:01:18 Bonjour Brigitte.
00:01:19 Que vous n'êtes pas thérapeute parce qu'en fait, vous êtes commandant de police honoraire.
00:01:24 Vous avez été commissaire pendant de nombreuses années et aujourd'hui, vous intervenez notamment
00:01:27 dans des stages de sensibilisation aux violences conjugales, mais également dans la violence
00:01:33 quotidienne.
00:01:34 La violence du quotidien, tout à fait.
00:01:36 Aujourd'hui, je suis délégué du procureur, c'est à dire que je mets en place, je notifie
00:01:41 des alternatives aux poursuites et ces alternatives aux poursuites, j'aurais peut-être l'occasion
00:01:46 d'en présenter quelques unes au cours de cette émission parce qu'elles touchent pour
00:01:52 beaucoup les violences du quotidien.
00:01:54 Alors les petites violences, non, parce qu'il n'y a pas de petites violences, mais les violences
00:01:58 qui ne vont pas passer devant le tribunal correctionnel, mais pour lesquelles il faut
00:02:03 quand même faire cesser l'infraction et apporter une réponse et souvent une réponse pédagogique
00:02:09 pour éviter qu'elles se reproduisent.
00:02:11 Parce que c'est souvent la violence dans le couple, la violence sur les enfants, la violence
00:02:17 en intrat familial.
00:02:18 Alors j'ai reçu un livre qui est sorti qui s'appelle "Se préparer au pire aux éditions
00:02:24 Alba Michel" qui a été écrit par Antoine Eriva, qui est un livre pratique, qui donne
00:02:28 des conseils.
00:02:29 Alors c'est un livre assez alarmant, je pense qu'il faut pas non plus prendre tout ça au
00:02:36 premier degré.
00:02:37 Néanmoins, il y a des chiffres sur l'indélinquance et en effet, tout augmente, je veux dire,
00:02:42 tout augmente, même parfois 15% par rapport à la violence physique.
00:02:49 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:02:50 Ah oui, je suis d'accord, c'est un ressenti.
00:02:52 Ça fait maintenant 10 ans que je suis délégué du procureur et j'ai pas vu la situation
00:02:58 s'améliorer.
00:02:59 Je la vois plutôt s'aggraver dans la violence qui commence de plus en plus jeune.
00:03:04 Ça on remarque aussi.
00:03:07 Absolument.
00:03:08 11-12 ans.
00:03:09 Et il paraît-il de plus en plus féminine aussi.
00:03:11 Et également féminine, les filles s'y mettent aussi.
00:03:14 C'est assez déroutant, mais les filles se mettent à se battre entre elles et à régler
00:03:18 leur compte en se tapant dessus.
00:03:20 Oui, on a entendu d'ailleurs des histoires de faits divers, de jeunes filles qui avaient
00:03:24 séquestré, enfin on entend aussi des groupes de filles.
00:03:28 Oui, des vengeances de filles, des groupes de filles qui se battent, qui règlent leur
00:03:31 compte.
00:03:32 Tout à fait.
00:03:33 Et alors évidemment, la violence sexuelle, 11% de plus par rapport à l'année dernière.
00:03:38 Donc c'est quand même des chiffres qui sont…
00:03:40 On ne peut pas le nier.
00:03:42 C'est sûr que la situation ne s'améliore pas.
00:03:45 Et puis il y a évidemment le harcèlement.
00:03:48 On entend beaucoup parler ces derniers temps du harcèlement à l'école.
00:03:52 Ça c'est un fléau.
00:03:54 C'est terrible.
00:03:55 C'est un fléau parce que ça fait des morts.
00:03:58 C'est terrible.
00:03:59 Des suicides, oui.
00:04:00 Des suicides de jeunes garçons, enfin d'adolescents ou d'adolescentes.
00:04:04 Et c'est un drame.
00:04:05 Surtout qu'en faisant ensuite le retour sur l'histoire, on s'aperçoit que ça aurait
00:04:13 pu être évité si les bons réflexes avaient été…
00:04:19 Alors c'est quoi, justement, puisqu'on essaie de donner le concret, c'est quoi le
00:04:23 bon réflexe par rapport à du harcèlement scolaire ?
00:04:25 C'est une réponse immédiate.
00:04:28 Une réaction immédiate de toute la chaîne éducative.
00:04:34 Une réponse immédiate des enseignants, du chef d'établissement.
00:04:38 Une réponse immédiate des services de police, des services de justice.
00:04:45 Et une attention permanente des parents sur son adolescent qui doivent tout de suite
00:04:53 s'inquiéter s'il détecte un changement de comportement inexpliqué.
00:04:58 Et souvent l'enfant, l'adolescent qui est harcelé se renferme sur lui-même.
00:05:04 Ça c'est le premier signe.
00:05:05 Ça fait des notes.
00:05:06 Plus de joie de vivre.
00:05:08 Il se renferme.
00:05:10 Et comme il est en pleine adolescence, les parents pensent que c'est un comportement
00:05:15 d'adolescence, un comportement de secret.
00:05:17 Et malheureusement, ce n'est pas le cas.
00:05:20 Et dans tous les cas, l'enfant ne se confie jamais à ses parents quand il est victime
00:05:25 de harcèlement.
00:05:26 Jamais ?
00:05:27 Jamais.
00:05:28 C'est terrible ça.
00:05:29 Il protège ses harceleurs.
00:05:30 Il a honte d'être harcelé.
00:05:32 Il ne veut pas passer pour une balance.
00:05:34 Et c'est éminemment dur pour les parents de détecter un harcèlement.
00:05:40 Mais il existe des parades à ça.
00:05:44 Et une toute simple, lorsque le parent remarque que son garçon ou la jeune fille a changé
00:05:51 de comportement, essayer de mettre dans la boucle les parents de l'ami le plus proche.
00:05:58 Pour que les parents de cet ami le plus proche fassent parler à leur enfant qui lui est
00:06:02 au courant du harcèlement.
00:06:04 C'est-à-dire que le meilleur ami du garçon qui est harcelé, lui, généralement, le
00:06:08 sait ?
00:06:09 Il le sait systématiquement, puisque ça se passe en milieu scolaire.
00:06:12 On passe par les parents du meilleur ami.
00:06:14 Les parents.
00:06:15 Voilà.
00:06:16 Les parents qui vont le questionner.
00:06:17 Déjà, voilà une information importante.
00:06:18 Tout à fait.
00:06:19 Ne pas hésiter à s'adresser aux parents du meilleur ami pour dire, voilà, si vous
00:06:22 pouvez questionner votre enfant, mon fils a changé de comportement ou ma fille a changé
00:06:25 de comportement, est-ce qu'elle n'est pas victime de quelque chose ?
00:06:28 D'accord.
00:06:29 Donc ça, c'est une information concrète que vous donnez à tous les parents qui vous
00:06:31 écoutent.
00:06:32 Absolument.
00:06:33 De toute façon, un enfant qui change de comportement ou qui a les notes qui baissent, il peut y
00:06:37 avoir...
00:06:38 Il se passe quelque chose de grave.
00:06:39 On est d'accord.
00:06:40 Donc ça, c'est vraiment une première information importante.
00:06:43 Alors, j'ai entendu hier aux infos également qu'il y a une large augmentation de la violence
00:06:47 dans les transports.
00:06:48 Jean-Louis Guillenhoff, oui, non, c'est peut-être...
00:06:52 Alors, moi, je ne le ressens pas dans ma banlieue.
00:06:55 Moi, je travaille sur les Yvelines.
00:06:57 Il y a quand même beaucoup de transports dans les Yvelines.
00:07:00 Oui, il y a des zones un peu difficiles dans les Yvelines.
00:07:04 Alors, je n'ai pas d'affaires systématiquement de violence sur les lignes du RER pour aller
00:07:13 sur Paris ou pour rejoindre les banlieues.
00:07:15 Pourtant, il y a des quartiers un peu sensibles.
00:07:17 Alors, je n'en ai pas, mais peut-être que ça se passe ailleurs.
00:07:20 Je ne bénis pas le phénomène.
00:07:23 Ça, c'est important aussi, Jean-Louis Guillenhoff, en préparant l'émission, on en a parlé.
00:07:27 D'ailleurs, il faut aussi se méfier des médias qui aiment bien toujours mettre le focus sur
00:07:33 les violences.
00:07:34 Alors, c'est vrai qu'elles ont augmenté.
00:07:36 On est d'accord là-dessus.
00:07:37 Sauf que ce n'est pas non plus...
00:07:38 Enfin, comme je le dis souvent, on risque plus de mourir d'autre chose que d'un coup
00:07:44 de couteau dans la rue quand même.
00:07:46 Tout à fait.
00:07:47 Moi, je n'ai pas ressenti ce phénomène.
00:07:51 Je l'ai ressenti dans les violences conjugales, bien évidemment.
00:07:54 Les violences scolaires...
00:07:55 Elles sont en augmentation, les violences conjugales ?
00:07:57 Oui, mais ça, c'est la libération de la parole.
00:07:59 Je pense qu'il n'y en a pas plus qu'il y a 10 ans.
00:08:04 Elles existaient avant, mais on portait moins plainte.
00:08:06 Voilà.
00:08:07 Maintenant, il y a les femmes.
00:08:10 Ce sont les femmes qui sont victimes des violences conjugales, ce ne sont pas les hommes.
00:08:12 La plupart du temps, oui.
00:08:13 Il y a quand même des hommes dans les chiffres, mais ça représente très peu par rapport...
00:08:19 Il y en a, oui, c'est vrai.
00:08:20 Je crois que ce n'est même pas 10% d'hommes.
00:08:22 Et puis, c'est un phénomène complètement différent.
00:08:24 De toute façon, ça touche surtout les hommes qui sont dans des états de faiblesse psychologique
00:08:27 ou physique.
00:08:28 Oui, mais ça existe quand même.
00:08:29 Oui, ça existe.
00:08:30 Ça existe, tout à fait.
00:08:31 D'accord.
00:08:32 C'est la libération de la parole et c'est la recueille.
00:08:36 Ça s'est beaucoup amélioré dans le recueil de la parole des femmes battues.
00:08:42 L'accueil, d'abord, le recueil de la parole et ensuite le traitement, la prise en charge.
00:08:48 Il y a ces trois étapes qui ont été développées et qui continuent à s'améliorer.
00:08:55 Oui, mais en même temps, ce qui est terrible, je me souviens, vous me l'aviez dit, Jean-Louis
00:08:58 Guilleneuve, un jour, vous êtes intervenant dans les stages de sensibilisation aux violences
00:09:03 conjugales et vous m'aviez dit, il y a quand même 20%, 30% d'hommes qui viennent faire
00:09:09 ces stages et qui de toute façon ne comprennent pas pourquoi on leur reproche d'avoir tapé
00:09:13 leur femme.
00:09:14 Tout à fait.
00:09:15 Ça fait peur quand même.
00:09:16 Oui, oui, oui.
00:09:17 Là, le message ne passe pas.
00:09:18 C'est horrible quand même.
00:09:19 J'avais l'habitude de leur dire, moi, je ne suis pas là pour vous laver le cerveau,
00:09:23 mais si vous repassez à l'acte, vous ne repasserez pas devant moi.
00:09:26 Il n'y a pas de deuxième, il n'y a pas de session de rattrapage.
00:09:28 Il n'y a pas de deuxième chance.
00:09:29 Il n'y a pas de session de rattrapage.
00:09:30 J'utilisais cette formule.
00:09:31 Ce sera tant pis pour vous.
00:09:33 Moi, je vous ai prévenu.
00:09:34 Après, vous me racontez ce que vous voulez, que c'est une mise en scène, que vous vous
00:09:40 êtes défendu.
00:09:41 Mais d'abord, je ne vous crois pas et je ne changerai pas de discours.
00:09:47 Oui, et alors qu'est ce qu'ils vous répondent quand vous les mettez de face à ça ?
00:09:50 Ils ne répondent à rien.
00:09:51 C'est ça, c'est-à-dire que pour eux, de toute façon, c'est normal.
00:09:53 Ils se sont les victimes.
00:09:54 Si ta femme ne sait pas pourquoi tu l'as bat, elle...
00:09:57 Voilà, c'est un peu ça.
00:09:59 On en est encore là au 21e siècle.
00:10:02 Ah oui, oui, oui.
00:10:04 Et derrière, c'est quoi ? C'est des hommes qui n'ont pas eu de père, c'est des mères
00:10:08 qui étaient dans l'emprise, c'est des hommes qui battaient leur mère.
00:10:12 C'est tout ça.
00:10:13 Je pense que c'est une autorité, pas excessive, mais une autorité...
00:10:19 Patriarcale, ancestrale.
00:10:20 Oui, voilà, une mauvaise foi.
00:10:23 Ce qui est étonnant, c'est que...
00:10:25 C'est des pervers, quoi.
00:10:26 Un petit peu, je pense, parce que ce ne sont pas des gens violents dans leur vie de tous
00:10:30 les jours.
00:10:31 C'est-à-dire dans une confrontation sur la route, par exemple, ou dans une queue de supermarché
00:10:36 ou sur un parking, ils ne vont pas du tout être agressifs.
00:10:38 L'agressivité, ils ne la portent que sur leur compagne.
00:10:42 C'est vis-à-vis de leur compagne.
00:10:43 Ce ne sont pas des gros bagarreurs.
00:10:44 C'est des courageux, quoi.
00:10:46 Voilà, c'est ce que je leur dis un peu.
00:10:48 C'est facile de tabasser sa femme.
00:10:50 Peut-être pas en groupe, mais individuellement, quand je les ai devant moi individuellement,
00:10:57 et qu'ils ne veulent pas reconnaître les violences, je leur rappelle quand même que
00:11:00 physiquement la femme est plus faible que l'homme et que de fait de taper sur quelqu'un
00:11:04 plus faible que soi, c'est une lâcheté.
00:11:06 Ils sont lâches, ils n'aiment pas beaucoup.
00:11:08 Mais je ne mâche pas les mots.
00:11:10 Oui, vous essayez en tout cas de les faire réagir.
00:11:14 Du moins, de débloquer quelque chose, de stopper le déni.
00:11:17 Qui malheureusement ne fonctionne pas.
00:11:22 Et éviter la réitération parce que les couples se refont.
00:11:26 Je pense que la moitié des couples dans les affaires de violences conjugales restent ensemble.
00:11:33 Ils se remettent ensemble.
00:11:35 Il y a une autre chose qu'on va peut-être aborder aussi tout de suite, et puis après
00:11:41 on donnera la parole aux auditeurs qui nous appellent évidemment.
00:11:43 Jean-Louis Guillenhoff, il y a aussi, on va essayer d'être très large et de ne pas stigmatiser
00:11:49 personne, mais il y a aussi le profil de la personne qui risque plus d'être agressée.
00:11:54 Et oui, ça c'est une remarque, ce n'est pas compliqué.
00:11:57 Moi, je ne vois jamais en face de moi de victime.
00:12:00 Allez-y, parlez vrai.
00:12:01 De victime qui sont des gros costauds, ils ne sont jamais victimes ceux-là.
00:12:06 Et pareil sur les violences conjugales.
00:12:10 La femme qui est droite dans ses bottes, qui est épanouie, sportive, elle ne se fait pas
00:12:18 taper dessus par son mari.
00:12:19 Il y a toujours un rapport de victimisation.
00:12:22 Et dans les agressions dans la rue, on s'aperçoit que ce sont les jeunes qui se font agresser
00:12:28 par plusieurs, en milieu scolaire, j'ai toujours 3-4 qui attaquent un tout seul.
00:12:33 Pareil, dans les agressions de voie publique, c'est des personnes âgées qui se font agresser
00:12:41 pour les vols, mais ce n'est pas l'homme ou la femme de 40 ans qui marche droit dans
00:12:48 ses bottes en regardant devant elle.
00:12:51 Là, il y a rarement des agressions sur ces profils-là.
00:12:55 Donc là encore, on voit, malheureusement, on n'est pas loin de l'animal.
00:12:59 Les plus faibles.
00:13:00 Les profils les plus faibles, ou sous-entendu les plus faibles, ou alors à plusieurs.
00:13:05 C'est une constante.
00:13:07 Jean-Louis Guilleneuve est avec nous.
00:13:09 Vous voulez des conseils pratiques, précis, vous nous appelez au 0826 300 300 à tout
00:13:14 de suite.
00:13:15 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:13:18 Nous sommes avec Jean-Louis Guilleneuve, commandant de police honoraire, intervenant dans les
00:13:23 stages de sensibilisation aux violences conjugales, notamment, et qui peut répondre concrètement
00:13:28 à ce que vous rencontrez peut-être des violences, quelles qu'elles soient.
00:13:34 Bonjour Véronique.
00:13:35 Bonjour.
00:13:36 Merci d'être avec nous.
00:13:39 Justement, vous avez besoin de conseils, je crois.
00:13:40 Oui, bonjour à Jean-Louis et bonjour à vous Brigitte.
00:13:44 Oui, j'ai besoin de conseils parce que je suis victime de violences conjugales, mais
00:13:50 pas physiques, harcèlement moral.
00:13:53 J'ai été défaire une déposition en gendarmerie et je suis ensuite partie de mon domicile
00:14:01 avec l'accord de mon avocat parce que je suis en instance de divorce.
00:14:05 Ma déposition n'a pas été prise en compte.
00:14:08 Ça a été classé sans suite.
00:14:10 On a interrogé, auditionné ma fille qui était présente.
00:14:14 Concrètement, je n'ai pas été entendue dans le sens où mes propos ont été jugés
00:14:25 non suffisants, mes agressions non suffisantes.
00:14:27 Aujourd'hui, je suis quand même face à une situation où j'ai mes enfants qui sont
00:14:31 majeurs, mères certes, mais qui sont un petit peu pris à partie et voir le harcèlement
00:14:37 continu via leur biais puisque mon conjoint essaie de m'atteindre par leur intermédiaire
00:14:44 et c'est elle qui souffre aujourd'hui de son agressivité, de son harcèlement.
00:14:48 Aujourd'hui, je suis coincée puisque je n'ai pas accès à quoi que ce soit et c'est
00:14:54 surtout que j'aimerais protéger mes filles de l'agression.
00:14:59 Elles ont 20 et 23 ans.
00:15:02 Elles sont très jeunes.
00:15:03 Là, il y en a une qui est gendarme et qui a été présente la dernière fois.
00:15:09 L'agression qui a déclenché ma déposition était présente, donc elle a été entendue
00:15:15 par téléphone par des gendarmes qui ont laissé un message sur mon répondeur en me
00:15:20 disant "votre déposition est placée sans suite".
00:15:24 Aujourd'hui, ce que j'aimerais, c'est que son agressivité, toute sa violence qu'il
00:15:30 peut avoir, ne soit pas transférée sur mes filles et que ça s'arrête.
00:15:38 Aujourd'hui, je n'ai aucun moyen de le contacter, je n'ai aucun moyen d'agir là-dessus.
00:15:42 Mes filles m'ont vu vivre ça pendant toute leur enfance, toute leur vie.
00:15:48 Je n'ai pas pu résister, je n'ai pas su quoi faire, je n'ai pas bien réagi.
00:15:55 J'étais sous emprise pendant toutes ces années.
00:15:57 Je me dis que ce n'est pas une belle image que je leur ai donnée.
00:16:02 Elles ont du mal à comprendre à quel point ça peut me perturber et me faire peur.
00:16:09 On sait dans des cas de harcèlement moral, comment c'est difficile et c'est souvent
00:16:16 sans suite.
00:16:17 Mais c'est possible.
00:16:18 Qu'est-ce que vous répondez à Véronique ?
00:16:20 Alors, Véronique, ce qui me saute aux yeux, c'est que vous avez besoin d'être accompagnée
00:16:26 et de ne pas rester toute seule.
00:16:27 Vous avez besoin de conseils, vous avez besoin d'être prise en charge psychologiquement
00:16:36 et juridiquement.
00:16:37 Vous ne pouvez pas régler cette situation toute seule parce que vous êtes face à
00:16:42 quelqu'un qui est plus fort que vous et qui manipule vos filles.
00:16:45 Après, c'est un peu à votre choix.
00:16:49 Dans quel département vous habitez ?
00:16:51 Dans l'ISER.
00:16:52 Dans l'ISER, je pense que dans l'ISER, comme dans tous les départements français,
00:16:57 il y a des associations d'aide aux victimes de violences de quelque nature que ce soit.
00:17:04 Je pense que vous pourrez trouver ça à la mairie de votre domicile ou à la gendarmerie
00:17:09 de votre domicile.
00:17:10 Il y a des plaquettes, il y a des fiches.
00:17:13 Et rapprochez-vous d'une association d'aide aux victimes de violences.
00:17:19 Mais c'est de violences en général puisque de toute façon, l'assistance aux victimes
00:17:23 de violences, elle est globale.
00:17:27 Et ensuite, petit à petit, en fonction de votre situation, ces professionnels vont vous
00:17:35 orienter vers telle ou telle personne plus juridique ou plus thérapeute.
00:17:44 Alors, vous avez également dans les grandes villes des maisons de justice et du droit
00:17:52 où se trouvent des juristes qui épaulent gratuitement.
00:17:57 Les maisons de justice et du droit sont gratuites.
00:18:00 Et qui épaulent et qui conseillent les personnes dans des situations de détresse comme vous.
00:18:06 Et puis vous avez également au sein des mairies des consultations d'avocats gratuites,
00:18:13 au moins une fois par mois.
00:18:14 Mais ce qui est important pour vous, c'est d'aller vers des professionnels qui vous
00:18:19 prennent en charge et qui vous conseillent et qui vous orientent.
00:18:24 Parce que toute seule, vous n'allez pas y arriver.
00:18:25 Et puis malheureusement, et j'en termine avec ça, les gendarmes font avec ce qu'on
00:18:33 leur apporte.
00:18:34 Ils poursuivent une procédure en fonction des éléments matériels qui leur sont apportés.
00:18:40 Et si malheureusement, vous n'avez pas eu l'aide préalable pour réunir les éléments
00:18:45 matériels suffisants.
00:18:46 Il aurait fallu un enregistrement de...
00:18:48 Oui, des témoignages ou des copies de mails ou des copies de SMS injurieux ou dévalorisants.
00:18:56 Non, mais c'est important de donner les...
00:18:58 Exactement.
00:18:59 Et tout ça, ça vous sera apporté par des professionnels ou des gens qui assistent les
00:19:04 personnes dans votre situation.
00:19:05 D'accord.
00:19:06 De toute façon, j'ai tout un tas de choses, mais les gendarmes n'ont pas voulu voir les
00:19:11 mails et tout ça, les SMS.
00:19:13 Ils n'ont pas voulu.
00:19:14 Ils le connaissent.
00:19:16 Il a une très grande autorité.
00:19:18 Donc, c'est quelqu'un qui...
00:19:22 Alors, vous avez vraiment besoin d'être accompagné.
00:19:25 Peut-être, peut-être.
00:19:26 Moi, je ne fais pas de publicité pour les avocats.
00:19:28 D'abord, c'est interdit.
00:19:29 J'ai un avocat dans le cadre de ma procédure de divorce qui lui...
00:19:33 J'ai changé d'avocat d'ailleurs parce que la procédure n'était pas du tout à la hauteur.
00:19:39 Et lui, il essaye de récupérer la déposition.
00:19:41 Il essaye de voir comment on peut faire et ce qui a été dit.
00:19:44 Alors, là, j'entends bien que vous êtes face à quelqu'un qui est pervers.
00:19:47 Il aura toujours un coup d'avance sur vous.
00:19:50 D'où la nécessité, en effet, d'être vraiment aidé par des personnes qui connaissent ce
00:19:54 genre de phénomène.
00:19:57 Par un plateau technique.
00:19:58 Et alors, il y a dans l'ISER, je suis persuadé qu'il y a de très bons avocats pénalistes
00:20:06 qui, eux, savent monter les dossiers et pourront vous épauler pour que vous ayez un dossier
00:20:13 en béton à amener aux gendarmes pour qu'ils puissent apporter...
00:20:18 Ce n'est pas les gendarmes qui ont décidé de classer l'affaire.
00:20:22 C'est quand ils ont rendu compte des éléments qu'ils avaient en leur possession au magistrat,
00:20:27 au procureur de la République concerné.
00:20:31 Le procureur leur a dit qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour poursuivre.
00:20:35 Et pour ça, il faut un professionnel.
00:20:37 Merci beaucoup Véronique.
00:20:38 Et surtout, libérez-vous de cette culpabilité.
00:20:41 Vous avez fait ce que vous avez pu.
00:20:42 Et parfois, on est loin d'être parfait.
00:20:47 Personne, en effet, n'est parfait.
00:20:49 On fait une petite pause et puis on retrouve notre Sexy News comme tous les vendredis.
00:20:53 C'est Fleur Chéry qu'on va retrouver dans un instant.
00:20:55 Brigitte Laé, Sud Radio, c'est l'instant Sexy News.
00:21:00 Et bien Jean-Louis Guilleneuve, vous ne la connaissez peut-être pas, mais les auditeurs
00:21:04 la connaissent bien.
00:21:05 Fleur Chéry, Fleur Chéry qui travaille à Union.fr, qui a créé MySuiteFantasy.com et
00:21:13 qui paraît-il a créé...
00:21:15 Enfin, non, ce n'est pas vous, mais il y a une nouvelle pièce au Suite Paradise.
00:21:18 Une nouvelle pièce le 5 à 7, tous les dimanches à 16 heures.
00:21:23 C'est une pièce de théâtre érotique qui est conçue spécialement pour le désir des
00:21:29 femmes.
00:21:30 Et ça parle d'infidélité, de communication dans le couple.
00:21:33 Bon, ça peut peut-être être sympa, ça.
00:21:35 Exactement.
00:21:36 Et c'est moi qui l'ai écrite aussi.
00:21:38 Vous aviez raison en disant conçue par Fleur.
00:21:40 Vous avez tout à fait raison.
00:21:42 J'ai écrit cette pièce qui est la première pièce de théâtre qu'on a fait spécialement
00:21:47 pour le désir des femmes.
00:21:48 Donc, ce n'est pas des sweetie femmes qui se dénudent, ce qu'on propose souvent.
00:21:52 C'est vraiment un homme qui va incarner un rôle un petit peu autoritaire et qui va faire
00:21:56 des défis pour les spectatrices qui sont présentes.
00:22:00 Eh bien, dites donc, vous n'arrêtez pas, Fleur Chéry.
00:22:03 Je n'arrête pas, oui.
00:22:04 Et alors, vous nous parlez de quoi aujourd'hui ?
00:22:05 Alors, aujourd'hui, j'ai parlé de la mythologie.
00:22:08 On parle des différentes violences protéiformes.
00:22:12 Et quoi de plus violent que les grands mythes anciens qui parlent souvent de meurtre, viol,
00:22:17 trahison et de guerre.
00:22:19 J'ai écrit récemment un dossier sur la mythologie et la sexualité.
00:22:23 J'ai trouvé ça passionnant.
00:22:24 La mythologie, vous le savez, elle est multiculturelle.
00:22:27 Elle peut être grecque, romaine, égyptienne, japonaise, inca.
00:22:29 Et comme elle se veut raconter le monde et modéliser des forces invisibles qui l'habitent
00:22:35 à travers des monstres, des objets aux pouvoirs délirants et une nature toute puissante,
00:22:39 elle raconte aussi beaucoup de choses sur notre rapport entre les hommes et les femmes.
00:22:43 Déjà, il y a une figure qui est une constante de la mythologie et que l'on retrouve dans
00:22:48 toutes les cultures.
00:22:49 C'est celle de la déesse mère.
00:22:52 Tous les cultes féminisent et personnifient la nature en une déesse toute puissante et
00:22:57 très fertile.
00:22:58 On connaît bien sûr Gaïa chez les Grecs qui a enfanté tous les titans.
00:23:01 Mais il y en a plein d'autres.
00:23:03 Dans la mythologie basque, par exemple, il y a Marie, une déesse mère habillée très
00:23:07 élégamment, qui habite dans une grotte sous les humains et qui peut provoquer des orages
00:23:12 indispensables à la fertilité de la terre.
00:23:14 En Arménie, on retrouve Anahit, déesse de la fécondité, de la naissance, de la beauté
00:23:19 et de l'eau.
00:23:20 Mais il y a aussi Isis en Égypte, si belle au Proche-Orient et Xing Mu en Chine.
00:23:24 Mais la femme n'est pas qu'une terre agricole fertile.
00:23:28 Comme elle est souvent pensée par les hommes, elle peut aussi être dépeinte comme dangereuse
00:23:32 et mortelle.
00:23:33 On pense bien sûr à la méduse qui pétrifie les hommes qui la regardent.
00:23:36 Mais il y a aussi la déesse Kadèche en Égypte qui tient dans une main des fleurs de lotus
00:23:41 et dans l'autre des serpents vénimeux.
00:23:43 Elle peut empêcher ou déclencher des conflits d'ailleurs.
00:23:46 Herzli dans la mythologie vaudou est représentée avec un cœur et un poignard.
00:23:51 Fréja dans la mythologie nordique contrôle les hommes grâce à un collier surpuissant
00:23:56 qui les oblige à se soumettre à ses charmes.
00:23:58 Elle influe ainsi sur les victoires ou les défaites lors des guerres.
00:24:01 Et du côté des hommes, on a aussi deux figures distinctes qui se séparent.
00:24:05 On a d'un côté les gentils, les chasseurs de l'amour.
00:24:07 On pense à Cupidon dans la mythologie latine.
00:24:10 Et Rose et Apollon dans la mythologie grecque qui sont représentés avec des ailes et un arc.
00:24:14 Mais on a aussi Kama, divinité hindoue qui symbolise la libido masculine
00:24:19 et qui est armée d'un arc en canne à sucre et de flèches en forme de fleurs.
00:24:23 Ça a donné le nom d'ailleurs au fameux Kama Sutra.
00:24:26 Et de l'autre, clairement, l'autre figure masculine, ce sont les bêtes.
00:24:30 Les hommes qui ne visent pas précisément et qui sont agités par des pulsions animales anarchiques.
00:24:34 On pense à Priap qui est laie, abandonnée par sa mère Aphrodite
00:24:37 et qui s'ouvre d'un sexe étyphalique constamment dressé en érection.
00:24:41 On pense au satyre qui forme le cortège de Dionysos, moitié homme, moitié bouc,
00:24:44 qui jouissent de façon anarchique par la masturbation, la zoophilie et des activités
00:24:49 homo ou hétérosexuelle, diverses et variées.
00:24:51 En bref, si on voulait grossir le trait sur les leçons données par les mythologies,
00:24:54 on comprend que les hommes trouvent les femmes nécessaires à leur survie mais dangereuses
00:24:59 et que leur libido peut se montrer aussi légère et élégante qu'une flèche lancée en plein ciel,
00:25:03 comme bestiales et corrosives s'ils sont livrés trop longtemps à eux-mêmes en pleine nature.
00:25:08 C'est très intéressant et je suis tout à fait d'accord.
00:25:11 La mythologie, on a tendance un peu aujourd'hui à l'oublier,
00:25:14 mais elle est importante parce qu'elle parle de notre inconscient collectif universel
00:25:19 et on voit bien à quel point il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de violences dans l'homme,
00:25:25 dans l'humain en quelque sorte.
00:25:27 Et dans les rapports avec les femmes ?
00:25:30 Oui, bien sûr, déjà.
00:25:32 Déjà ?
00:25:33 De jalousie, d'envie.
00:25:34 Moi, je me souviens, à une certaine époque, j'avais demandé à Marek Halter de faire une chronique.
00:25:39 Il venait une fois par semaine faire une chronique pour montrer la violence de la Bible,
00:25:44 où on tue ses enfants, on tue ses parents.
00:25:47 Enfin, c'est vrai que c'est quand même...
00:25:51 Ça veut bien dire que si on n'accepte pas cette violence, on ne pourra jamais la combattre.
00:25:56 Il faut la reconnaître.
00:25:58 Oui, tout à fait.
00:25:59 Pour la canaliser.
00:26:01 Il faut connaître son ennemi pour le combat.
00:26:02 Je suis tout à fait d'accord avec vous, bien sûr.
00:26:05 Avoir une pulsion meurtrière, je dirais, après tout, c'est possible.
00:26:09 Le tout, c'est de la reconnaître et de ne pas passer à l'acte.
00:26:13 C'est tout à fait ça.
00:26:14 Et voilà, après...
00:26:16 C'est vrai qu'on en revient sur la question du déni,
00:26:18 parce que je pense que ce qui fait le plus de mal, c'est de nier sa propre pulsion violente,
00:26:22 ses propres envies, en disant "ça n'existe pas, ce n'est pas moi, il n'y a pas de monstre en moi".
00:26:27 Et c'est quand on se nie peut-être, quand on nie le monstre en soi,
00:26:30 qu'on peut passer aux actions en les minimisant.
00:26:33 Et qu'on ne peut pas les corriger.
00:26:34 Et qu'on ne peut pas les corriger, oui.
00:26:35 On ne peut pas se corriger et on ne peut faire qu'aggraver la situation.
00:26:39 La situation ne peut que s'aggraver.
00:26:41 Oui, je crois que c'est vraiment important de comprendre ça.
00:26:44 C'est vrai que ce n'est pas agréable de voir nos mauvais penchants, notre envie,
00:26:53 mais si on ne le reconnaît pas, on ne pourra pas le canaliser
00:26:57 et on risque en effet de passer à l'acte et de se retrouver en prison.
00:27:01 C'est tout à fait ça.
00:27:02 Et d'ailleurs, je rebondis là-dessus, dans les mesures judiciaires pour les maris violents,
00:27:08 il y a des obligations de soins quand ils sont sous dépendance d'alcool
00:27:13 ou sous dépendance d'autres produits qui a favorisé le passage à l'acte.
00:27:19 Donc il y a une obligation d'aller voir un thérapeute pour qu'un professionnel gère ce...
00:27:25 Oui, ce qui est dommage, c'est qu'on n'arrive pas, et moi je n'ai pas de solution,
00:27:31 Flore Chéry, Jean-Louis Guilleneuve, mais on n'arrive toujours pas à vraiment définir
00:27:35 la personne qui de toute façon repassera à l'acte.
00:27:37 On le sait pour la pédophilie, par exemple, certains thérapeutes qui travaillent sur la pédophilie
00:27:42 avec des pédophiles me disent qu'il y en a au moins 30%,
00:27:47 c'est marrant, on revient au même chiffre, 30% qui de toute façon sont inguérissables.
00:27:52 Et alors on en fait quoi ? Vous avez une solution ?
00:27:55 Ah mais ils sont...
00:27:58 Dans le passé, quand j'étais policier, j'ai travaillé sur ce contentieux,
00:28:01 à la brigade de protection des mineurs à Paris, sur les pédophiles,
00:28:05 et déjà les thérapeutes évoquaient ce risque de passage à l'acte,
00:28:13 et l'impossibilité de les soigner, de les guérir, mais il y a une possibilité de calmer les pulsions
00:28:19 par des traitements peut-être lourds, mais des traitements qui bloquent les libidaux.
00:28:23 Mais faut-il encore qu'ils les prennent ?
00:28:25 Ah oui, parce qu'on ne peut pas obliger les gens à se soigner.
00:28:28 Moi j'ai une solution, on les fout tous sur une île entourée de caïmans et puis ils se démerdent entre eux.
00:28:33 Oui mais c'est pas autorisé.
00:28:36 C'est pas possible.
00:28:37 Flore Chéry, vous avez une solution ?
00:28:38 C'est une vraie question de société, comment faire société avec des gens qui sont déjà pédophiles,
00:28:44 dont certains ne sont pas pédocriminels ?
00:28:47 C'est-à-dire qu'ils souffrent parfois de leur propre pédophilie et qu'ils veulent ne pas passer à l'acte ?
00:28:51 Je pense qu'il y a des gens qui prennent la castration chimique,
00:28:53 ce qu'on appellerait de confort convenant.
00:28:55 Volontairement bien sûr.
00:28:57 Mais s'ils sont dans le fantasme et qu'ils savent en parler...
00:29:01 Et là on n'est pas dans le déni, là ils savent qu'ils ont le "monstre",
00:29:04 qu'ils ont cette salle Stella qui veut corriger.
00:29:06 Ceux-là on pourra les canaliser.
00:29:08 Ceux qui sont dans le déni, je ne sais pas comment on fait société avec eux, mais c'est un vrai sujet.
00:29:12 Bah oui, c'est quand même terrible.
00:29:14 Ou dans le refus du soin.
00:29:16 Ou dans le refus du soin.
00:29:18 Ou l'interruption du soin.
00:29:20 Alors évidemment, peut-être, les mesures d'isolement sont peut-être commandées dans ce cas-là,
00:29:26 mais je connais mal les différents dispositifs qui sont à disposition pour
00:29:30 mettre à l'écart les gens de la société ou les cadrer.
00:29:33 Il y en a un qui est relativement simple, c'est le fichier des...
00:29:37 Je ne me rappelle plus son nom exact, son acronyme exact,
00:29:41 mais c'est le fichier des délinquants sexuels.
00:29:43 Et qui est accessible à toutes les structures
00:29:47 qui travaillent avec des enfants.
00:29:51 Oui, mais on a vu combien de fois il y a eu des failles dans ce système.
00:29:55 Parce que la personne n'avait pas été inscrite, effectivement.
00:30:02 Il y avait un oubli d'inscrire la personne, ou il n'y avait pas eu la recherche.
00:30:04 L'oubli de faire la recherche.
00:30:06 Après il y a les parcs publics, il y a plein d'endroits où il y a des enfants,
00:30:09 qui sont accessibles à tout le monde.
00:30:11 C'est vrai, c'est vrai.
00:30:13 Il y a aussi une autre mesure, c'est l'obligation pour les délinquants sexuels
00:30:20 de déclarer leur domicile et leur changement de domicile.
00:30:24 Et pour certains, d'aller pointer.
00:30:27 Même en l'absence de passage à l'acte.
00:30:31 Avec des passages à l'acte antérieurs, bien sûr,
00:30:33 mais une fois que la peine de prison est effectuée,
00:30:36 il y a une mesure de sécurité.
00:30:40 Mais c'est là où ça pose toute la question.
00:30:42 En effet, en même temps, on est dans un pays démocratique,
00:30:45 et on ne peut pas non plus leur faire porter une étoile rose.
00:30:51 Exactement. Par contre, on peut leur interdire des activités au contact des enfants.
00:30:57 Bien sûr.
00:30:58 En tout cas, Jean-Jacques Rousseau, quand il disait que l'homme est fondamentalement bon,
00:31:02 il n'avait peut-être pas tout à fait raison.
00:31:04 Il voulait le voir comme ça ?
00:31:06 Il est fondamentalement bon s'il veut se corriger lui-même.
00:31:09 Peut-être. Restons positifs.
00:31:11 Merci beaucoup, Flore Chéry.
00:31:14 Je rappelle donc d'aller découvrir cette nouvelle pièce au suite Paradis.
00:31:18 Je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui ont déjà été,
00:31:20 mais c'est "12 rues Marie Stuart".
00:31:22 C'est Flore Chéry qui l'a écrite.
00:31:24 Ça s'appelle "Le 5 à 7", c'est le dimanche à 16h.
00:31:27 Donc voilà.
00:31:29 Nathalie, bonjour.
00:31:31 Bonjour, Éric.
00:31:33 Bonjour, Nathalie.
00:31:35 Merci d'être avec nous.
00:31:37 On va faire une question intime, donc on va être un peu plus léger avec vous.
00:31:41 Première question.
00:31:43 Votre première fois, est-ce que c'était agréable ?
00:31:47 Il y a longtemps que je n'ai pas posé celle-là.
00:31:49 Ma première fois, je n'ai pas ni manque de souvenirs.
00:31:53 On oublie, d'accord.
00:31:55 On passe à la deuxième.
00:31:57 C'est malheureusement la réponse que j'entends un peu trop souvent, à mon goût.
00:32:03 Deuxième question.
00:32:05 Vous avez un timbre préféré ?
00:32:07 Un timbre préféré ? Non, ma mère.
00:32:11 Mes doigts.
00:32:13 Oui, très bien.
00:32:15 Vous avez raison, on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même.
00:32:17 Que par soi-même, c'est ça.
00:32:19 Ça vous arrive d'en utiliser ou pas du tout ?
00:32:21 Ça m'est arrivé, mais plus.
00:32:23 Non, parce que c'est les doigts qui vont bien.
00:32:27 Oui, voilà.
00:32:29 Très bien.
00:32:31 Vous avez peut-être un compagnon sous la main ?
00:32:33 Oui, tout à fait.
00:32:35 Dernière question.
00:32:37 Quel est le mot préféré que vous entendez, que vous préférez entendre de la part de votre compagnon ?
00:32:45 Madouce.
00:32:47 Madouce, oh là là.
00:32:49 C'est mignon, c'est très très mignon.
00:32:51 Nathalie, vous pouvez poser une question à Jean-Louis Guilleneuve, il vous écoute.
00:32:55 Ça rejoint ce qu'on était en train de dire juste avant.
00:32:59 Moi je suis effarée de voir comment on peut parler des choses maintenant.
00:33:03 Bon, il y a aussi la pédocriminalité, l'inceste, le machin, le truc.
00:33:07 Mais comment, je vois comment on peut en parler, comment les choses vont en puissance.
00:33:13 Et alors c'est quoi votre question ?
00:33:15 Et bien, comment se fait-il ?
00:33:17 Puisqu'aujourd'hui on en parle beaucoup, qu'il y a des formations qui sont faites, que si, que là, comment ça se fait ?
00:33:23 Comment ça se fait ? Quoi qu'il y ait des passages à l'acte ?
00:33:27 Oui, qui connaît encore des gens qui puissent...
00:33:31 Ah bah parce qu'on ne peut pas savoir...
00:33:33 Qui est récidive justement.
00:33:35 Qui est récidive, oui.
00:33:37 Pourquoi il y a encore des gens qui récidivent ?
00:33:39 Parce qu'on n'est pas dans la tête des gens, on ne peut pas savoir qui va recommencer ou pas.
00:33:43 Il y a beaucoup de gens, de délinquants sexuels, qui simulent une guérison, ou qui racontent des histoires.
00:33:55 En fait c'est la question de la perversité.
00:33:57 Et puis il y a des pulsions, bon moi je ne suis pas thérapeute, loin de là, mais je pense qu'il y a des pulsions incontrôlables.
00:34:05 Et si la pulsion survient, dans les enquêtes que j'ai pu faire, dans les passages à l'acte, la pulsion survient au moment où la victime est présente et à portée de main, il y a un passage à l'acte automatique.
00:34:19 Alors que si la pulsion survient alors qu'il n'y a pas de victime potentielle à proximité, elle retombe.
00:34:26 D'où l'intérêt de les empêcher d'être au contact d'enfants.
00:34:29 Exactement.
00:34:31 Mais il y aura toujours des passages à l'acte, ça c'est certain. On ne peut pas protéger tout le monde. C'est terrible mais on ne peut pas protéger tout le monde.
00:34:38 On ne peut pas mettre un policier derrière chaque pédophile.
00:34:42 Ou surveiller tous les enfants dans leur déplacement ou quand ils sont en groupe.
00:34:52 Et puis il y a aussi, puisqu'on parle de ces pédophiles, une grande perversité de ces gens-là qui arrivent à gagner la confiance des parents, qui arrivent à gagner la confiance des éducateurs et qui arrivent à s'approcher de cette façon de leur victime.
00:35:12 Il y a un très beau film d'ailleurs, "L'échange" de Clint Eastwood, qui est beau, sur le fait que le pédo criminel, il allait chercher les petits garçons avec son fils.
00:35:22 Et comme il y avait son fils dans la voiture, les petits garçons y montaient.
00:35:26 Complètement.
00:35:27 Puisqu'il y avait un copain.
00:35:28 Complètement.
00:35:29 Vous savez Nathalie, en préparant l'émission, Jean-Louis Guilleneuve m'a dit aussi une chose horrible.
00:35:34 Il paraît qu'il y a à peine 10%, mais quand même presque 10% d'hommes qui ont été violents avec leur femme et qui une fois sortis de prison iront la tuer malgré tout.
00:35:47 Malheureusement, c'est une réalité.
00:35:52 Et pour l'instant...
00:35:56 Là pareil, la société est impuissante.
00:35:59 Donc voyez, on a encore du chemin à faire.
00:36:01 On a du chemin à faire, oui.
00:36:03 Et nous, on s'y attelle Nathalie.
00:36:05 Je sais bien, je vous écoute très souvent et j'adore vos émissions pour ça parce que vraiment, vous dénoncez beaucoup de choses.
00:36:12 Et puis on parle vrai dans cette radio.
00:36:14 Et je dis souvent aux gens, quand j'entends des discussions, j'ai dit "écoutez Brigitte Lahaie".
00:36:19 "Écoutez Brigitte Lahaie".
00:36:20 Ça va vous ouvrir l'esprit, ça va vous informer sur les choses qui se passent.
00:36:24 Merci Nathalie.
00:36:25 Merci beaucoup.
00:36:26 Allez, on fait une petite pause.
00:36:27 On se retrouve dans un instant.
00:36:28 Jean-Louis Guilleneuve est avec nous.
00:36:35 Nous évoquons la violence, la violence sous toutes ses formes.
00:36:39 Et Jean-Louis Guilleneuve est là pour nous donner des réponses concrètes.
00:36:43 Encore une fois, on n'est pas là.
00:36:45 Il n'est pas thérapeute.
00:36:46 Il a été durant longtemps commissaire.
00:36:49 Et il fait maintenant des stages de sensibilisation aux violences conjugales.
00:36:53 Sidonie, bonjour.
00:36:54 Bonjour Brigitte et bonjour Jean-Louis.
00:36:56 Bonjour Sidonie.
00:36:57 Merci pour cette émission.
00:36:59 Et pour mon appel.
00:37:02 Je vous en prie.
00:37:03 Et puis on vous écoute, allez-y, dites-nous.
00:37:05 Alors en fait, moi ça concerne plutôt des violences qui peuvent être qualifiées plutôt de psychologiques.
00:37:14 Même si j'ai reçu beaucoup de gifles totalement injustifiés par ma mère.
00:37:23 Et c'était dans le foyer parental.
00:37:27 Oui, familial.
00:37:29 Familial.
00:37:30 J'ai mis longtemps à le comprendre.
00:37:32 Je suis restée très longtemps très loyale et soudée.
00:37:39 Pleine d'amour envers mes parents.
00:37:47 Et en fait, quand j'ai ouvert les yeux, c'était sur le tard.
00:37:51 Puisque j'avais 45 ans.
00:37:53 Et maintenant, j'ai 52.
00:37:56 Donc vous voyez, c'est un travail maintenant.
00:37:59 C'est un travail de déconditionnement.
00:38:01 Mais c'est très douloureux.
00:38:05 C'est très très douloureux.
00:38:07 En fait, moi ce sont mes deux parents qui ont...
00:38:10 Qui étaient violents avec vous ?
00:38:12 Qui usaient alternativement de...
00:38:18 Qui s'appuyaient beaucoup sur ma compassion.
00:38:21 Qui ont appelé quelque part à ce que je les nourrisse.
00:38:27 Ils se sont nourris de mon énergie.
00:38:29 Puisque je suis un puissant fond.
00:38:31 J'ai servi de faire valoir.
00:38:33 J'étais en même temps le bouc émissaire.
00:38:36 Et c'est vrai que j'ai donné sans retenue tout ce que j'avais.
00:38:43 Je me remets continuellement en question.
00:38:46 Et j'ai endossé beaucoup de la souffrance des autres.
00:38:51 Mais surtout forcément celle des parents.
00:38:53 Vous aviez des frères et sœurs ?
00:38:55 Une seule sœur qui est née dix ans après moi.
00:38:59 Avec laquelle j'ai dû couper les liens également.
00:39:03 J'ai coupé les liens avec mes parents.
00:39:06 J'ai commencé par ma sœur.
00:39:08 Puisqu'elle est vraiment, réellement très psychotique.
00:39:12 Moi je me suis fait suivre.
00:39:14 Je me suis beaucoup analysée dans ma vie.
00:39:16 Mais je me suis fait suivre parce que là c'était le pompon.
00:39:18 C'était exponentiel au niveau violence.
00:39:20 En fait, je continuerai à aller voir que ça continuerait encore.
00:39:23 Donc si je comprends bien, vous êtes certainement hyper sensible.
00:39:26 Et vous avez subi une violence à la fois psychologique certes.
00:39:31 Mais également physique.
00:39:33 Parce que je rappelle que donner une gifle à son enfance est aujourd'hui interdit par les lois.
00:39:37 C'est un délit.
00:39:38 J'en ai reçu énormément.
00:39:41 Donc s'il y avait eu par exemple un voisin qui avait pu porter plainte.
00:39:46 Un signalement de l'école.
00:39:48 Vraiment vos parents auraient été...
00:39:51 Peut-être pas à l'époque remarqué.
00:39:53 Non pas à l'époque.
00:39:55 Parce que quand j'ai délié...
00:39:57 Oui pardon je vous coupe la parole.
00:39:59 Quand j'ai délié ma langue.
00:40:01 Les langues autour de moi se sont déliées.
00:40:03 Parce que j'ai recherché des figures d'attachement desquelles j'étais coupée.
00:40:06 Ma mère me coupait forcément.
00:40:10 Elle démigrait énormément les autres.
00:40:16 Elle était très jugeante et cassante.
00:40:18 Donc elle me coupait des liens qui auraient pu être des liens d'attachement pour moi.
00:40:21 Et c'est cur.
00:40:23 Et en fait quand j'ai rouvert toutes ces portes qui me manquaient terriblement.
00:40:27 Qui n'étaient pas mal saines pour moi.
00:40:29 Quand j'ai reconnu tout ça.
00:40:30 Les langues se sont déliées aussi.
00:40:32 Et les gens ont reconnu que j'étais maltraitée.
00:40:34 Qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
00:40:36 Mais au fond...
00:40:38 C'est pas pour autant que...
00:40:40 Les gens ont vu aussi.
00:40:42 Les gens ont vu.
00:40:44 Malgré ça personne n'est venu à votre secours.
00:40:48 Peut-être que ça change ça actuellement quand même ?
00:40:53 Ah oui.
00:40:55 Aujourd'hui, la violence intrafamiliale sur les enfants est physique et psychologique et rigoureusement interdite.
00:41:04 Il y a un parallèle avec la violence conjugale.
00:41:06 De toute façon ce sont les mêmes...
00:41:08 En justice et même en police ce sont les mêmes services qui s'occupent de ça.
00:41:12 La violence conjugale et la violence intrafamiliale sur les enfants.
00:41:15 Souvent ça ne se voit pas.
00:41:17 Psychologiquement ça ne se voyait pas.
00:41:19 Maintenant, s'il y a une attention.
00:41:22 Je suis sûr qu'à un moment...
00:41:24 Jusqu'à quel âge vous avez été maltraitée ?
00:41:26 En fait...
00:41:28 Physiquement déjà.
00:41:29 Jusqu'à quel âge vous avez pris des gifles ?
00:41:31 Jusqu'à 15 ans.
00:41:34 Donc jusqu'à 15 ans votre père ou votre mère vous donnait des gifles ?
00:41:38 Ma mère surtout.
00:41:39 Et lui non, très absent mais très complice les deux.
00:41:42 Hyperactif, il fouillait dans le travail et il me laissait avec elle qui était dépressive chronique et très instable.
00:41:49 Donc jusqu'à 15 ans vous avez pris des gifles.
00:41:51 Une gifle ça laisse une trace rouge quand même.
00:41:54 Et si vous allez au lycée ou au collège le lendemain, vous pouvez largement la montrer à l'infirmière scolaire.
00:42:03 Et lui confesser que vous avez été frappée par...
00:42:07 Aujourd'hui bien évidemment.
00:42:09 A l'époque aussi.
00:42:11 Mais bon, peut-être que la réactivité aurait été moins immédiate.
00:42:15 Mais aujourd'hui, l'infirmière scolaire fait un signalement immédiat aux autorités de justice.
00:42:21 On va revenir avec vous Sidonie.
00:42:22 Je crois qu'il y a beaucoup de choses à dire pour ceux qui nous écoutent.
00:42:25 Et qui pourraient peut-être venir à l'aide d'une jeune fille comme vous.
00:42:29 Qui à l'époque malheureusement n'a pas été soutenue.
00:42:33 Avant de laisser la place aux infos, on n'échappe pas à la devinette du jour.
00:42:37 Quand est-ce que la pudeur des femmes tombe ?
00:42:40 Jean-Louis Guilleneuve, vous pouvez réfléchir.
00:42:42 Peut-être me trouver une réponse.
00:42:44 Non, vous avez une dame à l'angoisse.
00:42:46 Oui, vous aurez la réponse après les infos.
00:42:49 Et puis je vous rappelle qu'on peut vous aussi peut-être vous aider.
00:42:54 Vous donner une réponse concrète.
00:42:56 Si vous avez envie de poser une question à Jean-Louis Guilleneuve.
00:42:59 Vous nous appelez sur Sud Radio au 0 826 300 300.
00:43:03 On continue bien sûr à invoquer tous les sujets de violence dans notre société.
00:43:09 Qui malheureusement, on l'a compris, est violente.
00:43:12 Parce que l'homme a en lui une violence qu'il n'est pas toujours capable de gérer.
00:43:23 Nous sommes aujourd'hui avec Jean-Louis Guilleneuve, commandant de police honoraire.
00:43:27 Intervenant dans les stages de sensibilisation aux violences conjugales.
00:43:30 Là, on va revenir sur les violences faites aux enfants.
00:43:32 C'est un sujet qu'on aborde peu.
00:43:34 Et pourtant, il y aurait tellement à dire.
00:43:36 Avec Sidonie qui est avec nous, qui a donc subi de la violence familiale durant de nombreuses années.
00:43:41 Mais quand même, je veux ma devinette la réponse en tout cas.
00:43:45 Quand est-ce que la pudeur des femmes tombe ?
00:43:48 Quand elles enlèvent leurs vêtements, tout simplement.
00:43:51 C'était facile.
00:43:53 C'était tellement évident.
00:43:55 Que je n'ai pas trouvé.
00:43:57 C'est important.
00:43:59 Donc Sidonie, est-ce que, parce que ce que dit Jean-Louis Guilleneuve est intéressant.
00:44:05 En effet, vous en auriez parlé à l'infirmière scolaire.
00:44:08 Mais est-ce que vous en avez parlé à une de vos copines, à quelqu'un,
00:44:11 quand vous aviez 13, 14, 15 ans ?
00:44:14 Non, parce que je n'en avais absolument pas conscience quelque part.
00:44:18 Et je n'aurais jamais pu imaginer que c'était...
00:44:22 Pas normal.
00:44:24 Pas normal. Et puis je les protégeais énormément.
00:44:27 Moi, je m'étais donnée comme rôle, enfin je l'avais pris, de les réparer.
00:44:32 J'étais à la fois leur mère et leur psy.
00:44:35 Et ils étaient profondément immatures et ils me demandaient de les réparer.
00:44:39 Donc ce que dit Sidonie, je crois, Jean-Louis Guilleneuve, c'est ce qu'on entend souvent.
00:44:43 C'est que l'enfant trouve à la limite normal ou en tout cas prend sous son aile sa mère ou son père,
00:44:50 quitte à même subir des violences comme ça.
00:44:52 Bien sûr.
00:44:53 Mais on peut quand même imaginer qu'autour de Sidonie,
00:44:56 il y a des gens qui ont vu que cette petite fille n'était pas bien.
00:44:59 Oui, les gens le voyaient.
00:45:01 Certainement, certainement.
00:45:04 C'est très difficile de faire ressortir dans le public
00:45:10 ce qui se passe à l'intérieur de la cellule familiale qui est éminemment fermée,
00:45:15 qui est censée être protectrice et dans laquelle il ne doit pas y avoir d'intrusion.
00:45:21 Or, vous étiez en danger permanent et en souffrance permanent.
00:45:27 Mais est-ce que vous avez, en devenant adulte,
00:45:34 est-ce que vous avez pu faire passer au moins une fois le message à votre père ou à votre mère
00:45:38 qu'ils avaient été violents avec vous et qu'ils vous avaient fait souffrir ?
00:45:43 J'ai essayé et ça n'a pas été entendu du tout.
00:45:46 Ils se sont mis en colère.
00:45:48 J'ai été encore plus rabaissée et méprisée.
00:45:52 J'ai essayé de faire comprendre ça et je n'ai pas passé le message, mais alors pas du tout.
00:46:01 Écoutez, Sidonie, vous touchez du doigt la problématique.
00:46:05 La phrase des parents violents, c'est "mon enfant, je fais ce que je veux avec lui".
00:46:11 Et si aujourd'hui, et on en parle depuis le début,
00:46:17 il existe des stages pour les maris, les compagnons violents,
00:46:22 il existe également des stages pour les parents violents.
00:46:25 Il s'appelle le stage de responsabilité parentale.
00:46:28 Et ce stage est notifié, les parents qui ont fait l'objet d'une procédure pour violences sur leurs enfants,
00:46:36 en plus des sanctions qui peuvent leur être prononcées, ont l'obligation de suivre ce stage
00:46:42 qui se déroule également avec un peu les mêmes structures que pour le stage de violences conjugales.
00:46:49 Et j'ai été amené à plusieurs reprises à animer les stages de violences parentales.
00:46:57 Et c'est très difficile de faire comprendre à des parents que leur enfant ne leur appartient pas
00:47:03 et qu'ils ne font pas ce qu'ils veulent avec leurs enfants.
00:47:07 - Mais c'est horrible, c'est-à-dire qu'on en arrive toujours pareil au déni ?
00:47:10 - Justification. C'est mon enfant, je fais ce que je veux.
00:47:14 - Donc ils ignorent la loi ?
00:47:16 - Oui, et je leur réponds "non". "Ben non, c'est votre enfant, mais vous ne faites pas ce que vous voulez".
00:47:20 - Oui.
00:47:22 - Et c'est une découverte pour certains.
00:47:24 - En tout cas, ce qu'on peut dire à ceux qui nous écoutent, c'est que si vous voyez un enfant qui ne va pas bien,
00:47:29 votre rôle c'est quand même d'essayer de savoir s'il subit de la violence intrafamiliale.
00:47:35 - De questionner, mais c'est très difficile.
00:47:38 - Oui, c'est bien.
00:47:39 - Parce que, comme l'explique très bien Sidonie, elle protégeait ses bourreaux.
00:47:46 - Oui, parce que l'enfant ne peut pas entendre du tout, il ne peut pas concevoir que les parents sont effrayants.
00:47:57 - Mais bien sûr, un enfant aime aveuglement ses parents.
00:48:01 - Et puis il veut qu'il aille bien, donc il souhaite du coup les réparer.
00:48:05 Moi je voyais très très bien qu'ils n'allaient pas bien du tout, qu'ils étaient...
00:48:10 Et puis très complices finalement, parce que mon père par exemple rejette toujours ses systématiques,
00:48:19 mais me rejetait toujours la responsabilité de ses actes.
00:48:22 Donc moi j'absorbais, culpabilisation XXL.
00:48:27 Je suis très résistante, alors je me suis super adaptée constamment à leur névrose,
00:48:31 mais les deux étant de manière aléatoire et de façon différente.
00:48:34 - Mais enfin, ce qui est important là, Sidonie, à comprendre,
00:48:38 mais je suppose que vous l'avez peut-être compris en faisant ce travail sur vous,
00:48:42 puisque visiblement vous avez fait des thérapies,
00:48:45 ce qu'il faut bien comprendre, c'est pas que vous étiez forte, c'est que vous vous êtes adaptée.
00:48:49 C'est-à-dire que la fragilité d'un enfant, le manque de repère d'un enfant,
00:48:56 il est obligé de s'adapter aux parents qu'il a.
00:49:00 Et donc face à ces parents-là, tout doucement,
00:49:05 vous vous êtes construite en apparence très dure, très forte,
00:49:13 mais c'est une apparence trompeuse, parce que j'imagine bien qu'à l'intérieur...
00:49:18 - Il y a des as.
00:49:20 - Voilà, et c'est ça qui a été long, j'imagine, dans le travail thérapeutique que vous avez fait plus tard.
00:49:26 - Oui, parce que je n'avais pas appris à me protéger, à respecter mon énergie et mes besoins, pas du tout.
00:49:31 Personne n'avait éclairé ça chez moi, en tout cas de mes parents.
00:49:38 Mais l'un qui jouait avec le chantage affectif, un climat incestuel, très égocentré,
00:49:43 l'autre manipulatrice, colérique et violente, qui exigeait d'être comprise sans rien en exprimer,
00:49:50 voyait bien un petit peu les failles qu'il y avait chez ces deux-là.
00:49:54 Aujourd'hui, j'ai compris qu'il n'était pas en capacité de conscientiser tout ça,
00:49:59 qu'il demandait à ce que ce soit moi qui le fasse.
00:50:03 Enfin, il ne le demandait pas explicitement, mais moi j'ai pris ce rôle.
00:50:07 Et je pense que l'enfant prend ce rôle, sinon il se sent en danger de mort.
00:50:10 Je ne sais pas, il y a un truc...
00:50:12 - Mais l'enfant...
00:50:14 - En sécurité.
00:50:15 - Vous savez, l'enfant, je ne vais pas revenir sur l'enfant est fondamentalement bon,
00:50:19 comme le disait Jean-Jacques Rousseau.
00:50:21 Non, mais je pense que fondamentalement, l'enfant, pour grandir, il a besoin d'amour.
00:50:26 D'amour au sens large du terme.
00:50:29 Donc, s'il a des parents dissonants comme les vôtres,
00:50:33 sa seule solution, c'est de les aimer encore plus pour les porter quelque part.
00:50:39 - Oui, c'est ça.
00:50:40 - Et donc, vous les avez aimés malgré eux,
00:50:44 mais ça, c'est au prix, en effet, de votre énergie vitale.
00:50:48 Et je ne serais pas surprise si ça n'a pas déclenché des maladies un petit peu auto-immunes
00:50:53 ou des choses comme ça.
00:50:54 - J'ai eu un cancer à 32 ans.
00:50:56 - Ben voilà, on est d'accord.
00:50:58 Vous en avez payé le prix fort,
00:51:00 mais c'est ce prix fort peut-être aussi qui vous a fait vous reconstruire.
00:51:03 - Oui, et puis c'est fabuleux parce que j'en suis engrandie et vivante.
00:51:09 Et puis j'ai appris sur moi, du coup, une autre partie de moi.
00:51:14 Je ne me laisse plus m'affecter.
00:51:16 - Vous vous êtes mis, vous vous avez remis au monde.
00:51:24 - C'est clair qu'on ne m'a rien transmis et on ne m'a pas mise en sécurité.
00:51:30 Je dois apprendre à le faire seul.
00:51:32 Ça, c'est un apprentissage.
00:51:34 Je comptais peut-être un petit peu trop sur la reconnaissance que j'aurais pu obtenir d'eux,
00:51:38 qui ne viendra jamais.
00:51:39 Ça, je l'ai appris aussi.
00:51:40 Ça a été un grand apprentissage, ça aussi.
00:51:42 Mais c'est vrai que de l'extérieur,
00:51:44 si on avait pu venir me secourir,
00:51:51 je pense qu'il y a des enfants qui sont en bien plus grand danger que j'ai pu l'être.
00:51:55 Mais c'est très, encore une fois, c'est très étrange de se sentir à la fois aimé,
00:52:00 mais il ne faut pas trop briller, à la fois boucler mes serres et puis faire valoir.
00:52:04 C'est très perturbant.
00:52:06 Chaud, froid, oui, non.
00:52:07 - C'est ce qu'il y a de plus perturbant pour des enfants.
00:52:09 - Oui, on ne sait pas sur quel pied danser.
00:52:12 - Chaud et froid sans arrêt.
00:52:14 Ce qui vous a peut-être sauvé, c'est que ce ne sont pas visiblement des grands pervers.
00:52:19 C'est plus des gens qui ne sont absolument pas construits.
00:52:24 - Perturbés.
00:52:25 On appelle ça des parents toxiques.
00:52:27 - C'est clair.
00:52:28 - Ils ne sont pas mortels, mais ils sont toxiques.
00:52:32 Et ce qui est terrible dans ces situations,
00:52:35 quand la justice intervient dans ces situations-là,
00:52:38 c'est qu'elle vous retire des parents.
00:52:39 Elle retire les enfants.
00:52:40 Elle les place.
00:52:41 Ah ben oui, ils ne peuvent pas laisser des parents.
00:52:44 L'autorité judiciaire ne peut pas laisser l'enfant dans le milieu dans lequel il se trouve en danger.
00:52:52 Il faut le protéger.
00:52:53 Et l'enfant est placé dans une autre famille.
00:52:55 Et c'est aussi un traumatisme pour l'enfant, ce qui vient s'ajouter.
00:53:00 Donc c'est assez terrible.
00:53:03 - Mais tout ça, c'est un huis clos.
00:53:04 Par exemple, si elle me...
00:53:05 Parce que moi, je partais à l'école quand j'étais petite avec des paires de claques
00:53:09 parce qu'elle n'arrivait pas à me coiffer, s'énerver sur moi, me tirer dans tous les sens.
00:53:13 Enfin bref, c'était n'importe quoi.
00:53:14 Je partais en pleurs, toute rougie par les gifles, effectivement.
00:53:18 Mais ça, personne ne le voyait.
00:53:21 Et lui, quand il menait son petit cheminement de climat incestuel,
00:53:26 moi, moi, moi, à raconter sa vie sexuelle à table, etc.,
00:53:30 ou à...
00:53:31 Enfin, je veux dire, à avoir les clés de chez moi.
00:53:34 Enfin, il a continué ça longtemps,
00:53:36 en disant "je fais ce que je veux, je dis ce que je veux",
00:53:39 en exigeant que je sois un garçon alors que j'étais une fille.
00:53:43 Bon, il y a eu des choses quand même, mais les gens ne le savaient pas.
00:53:46 C'était à l'intérieur du foyer, ça.
00:53:48 - Oui, enfin, vous avez quand même dit que vous aviez quelques proches
00:53:51 qui ont assisté à des gifles que vous avez reçues.
00:53:54 Donc il y a quand même eu de la non-assistante à personne en danger.
00:53:58 - Oui, absolument.
00:53:59 - Il faut quand même le dire, ça.
00:54:00 Je suis désolée, mais aujourd'hui, peut-être qu'ils auraient réagi
00:54:05 parce qu'on en parle quand même un peu plus de la violence faite aux enfants,
00:54:09 me semble-t-il.
00:54:10 - Elle est manifestement interdite, et il y a une obligation de le signaler.
00:54:16 Et d'ailleurs, c'est un des rares cas où le médecin peut ne pas observer le secret professionnel.
00:54:25 Il doit le signaler, le secret médical, il doit le signaler à la justice
00:54:28 quand il constate ou qu'il a une révélation de violence sur un enfant.
00:54:34 - À l'époque, il lui filait plutôt une ordonnance de trancsène ou de temesta, je ne sais plus quoi.
00:54:41 - Et d'ailleurs, ça m'amène une remarque, votre témoignage, Sidonie.
00:54:47 Peut-être que toute personne qui soigne des personnes comme votre mère,
00:54:53 on voit bien la toxicité de votre mère, peut peut-être se poser la question des enfants.
00:54:58 - Complètement.
00:55:00 - Même le thérapeute qui soignerait votre mère, ou le psychiatre,
00:55:05 peut peut-être se poser la question de si cette femme a des enfants,
00:55:08 qu'est-ce qui se passe dans le milieu intrafamilial ?
00:55:12 - Oui, parce qu'elle n'était pas en mesure de garder convenablement le bébé,
00:55:17 il n'en peut pas faire quand elle est née, j'étais quand même pas en mesure moi de le faire.
00:55:22 - Donc c'est là aussi, Jean-Louis Guilleneuve, on voit que la société peut avancer sur tout ça.
00:55:28 - Elle a avancé grandement, heureusement.
00:55:30 - Oui, mais sans aller jusqu'à donner un permis d'être parent.
00:55:33 - Non, de bon parent, non, il y a une surveillance.
00:55:36 - Oui, il y a une surveillance, dès qu'on est avec des gens qui sont parents,
00:55:40 mais qui ne sont pas très nets, on essaye quand même de vérifier ce qui se passe.
00:55:44 - Et souvent, ça part de l'école et de l'infirmière scolaire.
00:55:49 Elle sauve beaucoup d'enfants, les infirmières scolaires.
00:55:52 - D'accord. Merci beaucoup en tout cas, Sidonie, de cet appel.
00:55:56 C'est bien aussi de rentrer de plein pied dans la violence faite aux enfants.
00:56:01 Merci beaucoup aussi, Sidonie. On fait une petite pause, on retrouve Hédène dans un instant.
00:56:05 Toujours en compagnie de Jean-Louis Guilleneuve,
00:56:13 qui nous donne des conseils concrets pour sortir de la violence, quelle qu'elle soit.
00:56:18 La violence, on l'a dit en tout début d'émission, je le redis, elle est malheureusement en augmentation.
00:56:24 Il y a plusieurs raisons, peut-être aussi qu'il y a une difficulté dans la parole, peut-être aussi,
00:56:36 qui provoque plus de violence.
00:56:38 - C'est difficile. Je n'ai pas d'explication satisfaisante.
00:56:43 Ce sont des constatations, je ne sais pas.
00:56:46 - Une société qui se délivre peut-être ?
00:56:48 - C'est compliqué. Des repères, une perte de repères, il faut bien trouver.
00:56:52 Mais des fois, il n'y a pas forcément une explication rationnelle.
00:56:56 Je pense que c'est multifactoriel.
00:56:58 - Oui, oui, sûrement, il y a plusieurs paramètres.
00:57:00 J'ai quelques proches invités qui me disent que c'est aussi une éducation un petit peu trop axée sur l'enfant roi,
00:57:09 sur le manque d'autorité, au sens des interdits, au sens des plaisirs, et le principe de réalité.
00:57:19 La réalité, c'est que l'autre existe.
00:57:22 - C'est possible, mais si on avait la solution, je pense que...
00:57:27 - Déjà, si on connaissait un peu mieux les problèmes et qu'on ose accepter les raisons qui font que la violence augmente,
00:57:33 on pourrait peut-être trouver plus de solutions.
00:57:35 Tant qu'on nie l'augmentation de la violence...
00:57:38 - Déjà, pour commencer, ce n'est pas le bon comportement.
00:57:42 - Mettre la tête dans le sable...
00:57:44 - Ça ne fait pas arrêter le phénomène.
00:57:46 - On est bien d'accord.
00:57:47 Bonjour, Hédène.
00:57:48 - Oui, bonjour.
00:57:49 - Merci d'être avec nous, Hédène.
00:57:51 - Avec plaisir.
00:57:53 - Vous, c'est également de la violence conjugale.
00:57:58 Vous l'avez connue avec votre ex-mari, mais vous voulez parler d'un harcèlement d'une voisine, c'est ça ?
00:58:03 - Oui, c'est ça.
00:58:05 En fait, quand j'ai eu ce matin la dame, elle m'avait dit "toutes sortes de violences".
00:58:11 Alors, ça a commencé déjà étant jeune, avec de la violence physique, morale, sexuelle chez moi.
00:58:17 - De vos...
00:58:18 - En train familial.
00:58:20 Après, on retombe sur le même schéma.
00:58:23 - Avec son mari, oui, son ex-mari.
00:58:25 - Voilà. Donc, on retombe sur le même schéma.
00:58:28 Et puis, après, j'ai fait une thérapie, ce qui m'a beaucoup aidée, ce qui m'a ouvert les yeux et tout.
00:58:37 Et après, quand j'ai déménagé, après mon ex-mari, j'ai déménagé dans une résidence où j'ai aussi vécu de l'harcèlement.
00:58:49 - De la part de...
00:58:51 - D'une femme, oui.
00:58:53 - Alors, racontez-nous, parce que ça, c'est un cas qu'on n'a pas encore abordé, donc on va peut-être pouvoir être plus précis.
00:58:59 Dites-nous, comment ça s'est passé ?
00:59:02 - En fait, je venais d'arriver dans la résidence et puis, je pense que je commençais à être...
00:59:09 Je ne sais pas, pour me vanter, je commençais à être un petit peu appréciée.
00:59:13 Donc, voilà, il y avait une femme qui... Je ne sais pas, je ne peux pas dire qu'elle ne m'aimait pas ou quoi, je ne sais pas.
00:59:19 Mais en tout cas, cette dame-là, elle a quand même été aller voir plusieurs voisinages à moi en disant que j'allais prendre les maris des femmes déjà mariées.
00:59:30 - Elle s'est permis d'être médisante vis-à-vis de vous et puis de faire courir de faux...
00:59:36 - Une rumeur.
00:59:37 - Oui, une rumeur, merci.
00:59:39 - Donc, du coup, je n'arrivais plus à sortir de chez moi, j'avais honte de sortir de chez moi.
00:59:42 Je calculais quand est-ce que les gens sortaient, quand est-ce que les gens ne sortaient pas, puisque comme ça, je pouvais sortir toute seule, que personne ne me regarde.
00:59:50 Je mettais tout sur ma capuche quand je sortais, tellement que j'avais honte.
00:59:56 - Je vous remercie, Eden, parce que là, ce que vous dites est très significatif, en effet, d'un harcèlement moral.
01:00:09 - Absolument.
01:00:10 - Et au lieu de pouvoir vous défendre, vous avez subi et vous êtes devenu finalement la coupable, en quelque sorte.
01:00:17 Qu'est-ce que Eden aurait pu ou aurait dû faire ?
01:00:20 - Alors, est-ce que vous êtes allée la voir pour lui demander pourquoi elle se comportait ainsi vis-à-vis de vous ? Qu'est-ce qu'elle vous reprochait exactement ?
01:00:28 - Non, je ne lui ai strictement rien demandé parce que c'est une fille qui est... Comment dirais-je ?
01:00:35 C'est une fille qui cherche les problèmes et qui aime bien avoir des problèmes.
01:00:39 Donc, non, j'ai essayé juste de laisser le temps faire les choses et puis après, voilà, maintenant...
01:00:43 - Est-ce que... Je me permets de poser des questions, c'est un peu brutal.
01:00:48 Est-ce qu'elle vous fait peur ?
01:00:50 - Oui, bien sûr.
01:00:52 - Est-ce qu'elle vous fait peur physiquement ?
01:00:54 - Oui, bien sûr. Maintenant, peut-être un petit peu moins, mais à l'époque, oui.
01:01:00 Et quand on était tous dans la résidence en train de jouer, elle disait "ne vous approchez pas d'Eden et de son fils".
01:01:07 Elle parlait comme ça, alors qu'on faisait rien, on n'embêtait personne, on jouait dans notre coin, quoi.
01:01:12 Donc voilà, c'était le genre de rumeurs que j'avais et qui étaient très difficiles pour moi.
01:01:19 - Dans cette résidence, est-ce que vous aviez une personne de confiance qui aurait pu aller la voir à votre place
01:01:26 et faire la démarche à votre place pour lui demander "pourquoi tu persécutes autant Eden ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?"
01:01:35 - Pas du tout, parce que tout le monde a peur d'elle.
01:01:38 - D'accord, donc là, on est vraiment face à la caïd, s'il vous plaît, du quartier.
01:01:43 - La personne toxique.
01:01:44 - Oh voilà, mais tout le monde a peur d'elle.
01:01:46 Et je me rappelle même que quand elle me parlait mal devant toute la résidence, je ne disais pas un mot.
01:01:52 Et il n'y avait personne qui disait un seul mot.
01:01:54 Et bien, quand je rentrais chez moi, je me disais "je suis choquée, il n'y a personne qui dit rien du tout".
01:01:58 - Est-ce qu'elle est toute seule ou elle a un compagnon qui est costaud et qui pourrait l'épauler
01:02:02 si jamais elle s'est trouvée dans une situation difficile d'agression ?
01:02:06 - Non, elle n'a pas un compagnon, elle en a dix. Donc je ne sais pas.
01:02:10 - Bon, et qu'est-ce qu'Eden aurait pu faire ? Alors concrètement, ça a l'air d'aller mieux là,
01:02:13 mais qu'est-ce qu'elle aurait dû faire concrètement ?
01:02:16 - Alors, effectivement, elle peut toujours aller au service de police local ou au commissariat local
01:02:21 en disant qu'elle souffre de troubles de voisinage.
01:02:24 - Oui, oui, mon psychologue me l'avait dit.
01:02:27 - Oui, mais là, ça n'aurait pas abouti et elle serait devenue encore plus...
01:02:30 - Sauf si cette personne s'était déjà signalée négativement dans d'autres circonstances.
01:02:37 Généralement, les gens difficiles comme ça ont eu des affaires judiciaires dans d'autres circonstances.
01:02:43 - Bien sûr.
01:02:44 - Et ça vient se rajouter. Et du moins, ils sont connus comme tels et votre signalement est pris en compte.
01:02:50 Mais c'est sûr que si elle n'a jamais sorti les radars, c'est pas évident d'avoir un déclenchement.
01:03:02 - Sur le plan juridique, légal, on ne peut rien faire.
01:03:05 - Oui, oui, mais bien sûr, même s'il y a une souffrance.
01:03:10 - Donc la seule solution, c'est en effet d'arriver à être indifférente à ce qu'elle...
01:03:14 - C'est ce que je fais.
01:03:16 - Et à force, elle s'est arrêtée et elle a pris une autre victime.
01:03:19 - Exactement, tout à fait.
01:03:21 - Oui, oui. Ce qui est dommage...
01:03:23 - Il faut avoir une certaine force pour être indifférente à chaque fois.
01:03:27 - Bien sûr, bien sûr.
01:03:28 - Je vais dire quelque chose d'un peu décalé, mais bon, le conseil que je donnerais à une amie,
01:03:34 - Allez-y, oui.
01:03:35 - Eden, c'est, j'en reviens, que toute seule vous n'y arrivez pas,
01:03:40 parce que vous avez le droit d'avoir peur d'elle, c'est tout à fait légitime.
01:03:45 Par contre, vous pouvez trouver quelqu'un qui n'aura pas peur d'elle
01:03:50 et lui faire faire la démarche à votre place.
01:03:54 Alors, c'est un peu délicat ce que je dis, j'ai un petit peu honte,
01:03:58 rien ne vous empêche de séduire un garçon qui aille la calmer vite fait bien fait.
01:04:06 Enfin, à l'époque, maintenant si vous êtes tranquille.
01:04:08 - Oui, maintenant c'est fini. Oui, oui, non mais je comprends bien.
01:04:10 - Vous avez le droit de vous défendre de cette façon.
01:04:14 - On trouve un mec assez musclé qui dit "tu arrêtes d'embêter Eden".
01:04:20 - Et puis je peux vous dire que, en plus, pour flatter sa masculinité vis-à-vis de vous,
01:04:26 il va aller lui dire deux mots à cette dame.
01:04:30 Et elle va peut-être comprendre qu'elle n'a pas intérêt à recommencer
01:04:33 parce que vous n'êtes plus toute seule, vous êtes protégée.
01:04:36 - Oui, c'est un bon conseil.
01:04:37 - Il n'y a pas que des compagnons violents, il y a aussi des compagnons protecteurs.
01:04:41 - Absolument, c'est un conseil tout à fait judicieux qu'on peut donner à ceux qui nous écoutent.
01:04:45 Merci Eden, en tout cas, parce que c'était un autre cas qu'on pouvait également aborder.
01:04:50 On va faire une petite pause et on va aborder le Love Conseil.
01:04:53 Je vous propose une loterie amoureuse, à tout de suite.
01:04:56 Alors Jean-Louis Guiagnaf, même si vous n'êtes pas sexothérapeute,
01:05:03 que vous êtes commandant de police sonoraire,
01:05:06 vous pouvez évidemment réagir à ce Love Conseil, si vous voulez.
01:05:09 C'est en tout cas un petit Love Conseil qui peut améliorer votre quotidien sexuel.
01:05:14 Je vous propose une roue.
01:05:15 Vous savez, vous connaissez la roue de la loterie.
01:05:18 - Oui.
01:05:19 - C'est un grand cercle sur lequel il y a plein de petites cases.
01:05:22 Vous inscrivez dans chaque case une petite fantaisie particulière.
01:05:26 Vous pouvez mettre par exemple 16 cases, ce n'est pas la peine d'en mettre trop non plus.
01:05:30 Et puis la femme va remplir les cases au nombre de paires,
01:05:34 l'homme, celle des nombres impaires.
01:05:37 Tout simplement parce que sur notre carte de vital,
01:05:42 c'est le 2 le féminin et le 1 le masculin.
01:05:45 Ce n'est pas par hasard que je choisis paire et impaire.
01:05:48 Et puis après, vous faites tourner la roue,
01:05:51 ça s'arrête à un endroit et vous saurez ce que vous pouvez faire ce soir-là ou ce week-end-là.
01:05:57 Alors il faut inscrire ce que vous avez envie d'inscrire,
01:06:00 mais c'est très variable.
01:06:01 Ça peut être des choses très romantiques comme un dîner aux chandelles,
01:06:03 ou bien des choses beaucoup plus hard comme faire l'amour dans un parking.
01:06:07 L'essentiel bien sûr, c'est de ne pas imposer à votre partenaire ce qu'il ne veut pas faire.
01:06:12 Donc il y a quand même une possibilité de dire non,
01:06:15 ou en tout cas un joker.
01:06:17 Et puis peut-être s'il dit non ou elle dit non, expliquer les raisons de son refus.
01:06:22 Mais en tout cas, ça peut être amusant de trouver des petites choses à inscrire sur cette loterie amoureuse.
01:06:32 Et puis ça vous permettra, si vous avez envie de sortir un petit peu du quotidien,
01:06:37 qui est parfois un peu un "tu l'amour", un "tu désir",
01:06:40 ça peut relancer le désir.
01:06:42 - Tout un programme. - Exactement.
01:06:45 - Tout un programme à mettre en oeuvre. - A mettre en oeuvre.
01:06:48 Alors lundi, je le dis tout de suite parce que je sais que vous aimez beaucoup Yvon Dallaire,
01:06:51 c'est un sexothérapeute canadien.
01:06:53 Et avec lui, on va décoder le langage amoureux masculin et féminin,
01:06:56 parce que c'est vrai qu'on ne parle pas tout à fait la même langue.
01:06:58 Et c'est pourquoi il y a souvent beaucoup d'incompréhension.
01:07:01 Mais tout de suite, Jean-Louis Guilleneuve, nous accueillons Alain Braconnier.
01:07:05 - Bonjour Alain. - Bonjour.
01:07:07 Merci d'être avec nous. Alors, vous êtes psychologue, psychiatre,
01:07:11 vous avez écrit déjà de nombreux livres.
01:07:13 Je crois que vous êtes déjà venu dans cette émission plusieurs fois.
01:07:16 Et vous nous revenez avec un livre un peu surprenant pour un psychiatre,
01:07:22 mais c'est ça qui est justement intéressant,
01:07:24 qui est sorti aux éditions Odile Jacob,
01:07:26 "Le meilleur thérapeute, c'est vous", et en sous-titre,
01:07:29 "Comment prendre soin de soi".
01:07:31 Alors moi, j'ai beaucoup aimé, parce que je trouve en effet
01:07:34 qu'il est plus que temps de responsabiliser les gens.
01:07:38 Il y a des tas de manières d'aller mieux.
01:07:41 Alors, je trouve que dans votre livre, vous donnez énormément de pistes,
01:07:46 toutes sortes de pistes.
01:07:48 Vous parlez de la médecine de l'âme, et j'aime beaucoup cette formule.
01:07:54 Oui, c'est vrai que c'est une formule qui permet de rendre compte
01:07:59 de tout ce que les personnes, à des degrés divers, de façon différente,
01:08:05 dans une société qui change beaucoup, ont besoin quand même de se sentir aidées.
01:08:13 Et en même temps, aujourd'hui, doivent faire des choix.
01:08:18 Et dans ce livre, j'ai essayé vraiment de montrer tout ce que
01:08:21 ma petite carrière m'a permis de vivre et d'entendre,
01:08:25 qui est que si vraiment on ne veut pas s'aider,
01:08:29 le meilleur thérapeute possible n'y arrivera pas.
01:08:32 Par contre, si on travaille ensemble, ou si même la personne par elle-même
01:08:37 s'engage dans quelque chose qui lui paraît utile,
01:08:41 eh bien ça marche très bien, ça marche pas, tant pis,
01:08:44 on passe à autre chose.
01:08:46 J'ai vraiment voulu faire le point aujourd'hui sur ce monde en changement,
01:08:49 qui est un monde où il y a beaucoup, beaucoup de possibilités
01:08:53 de se faire aider, de s'aider soi-même,
01:08:56 ce qui n'était pas le cas il y a 20 ou 30 ans.
01:08:59 Et je trouve que c'est important en effet que chacun
01:09:03 prenne un peu son petit sac personnel.
01:09:08 Au lieu de rester une victime de la violence, de la société, de l'inflation,
01:09:14 il faut dire que les médias ne nous aident pas beaucoup à nous responsabiliser.
01:09:18 Oui, alors les médias, par définition, ce sont des médias,
01:09:23 c'est-à-dire qu'ils sont entre une société et l'information qu'on peut leur donner.
01:09:27 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, je crois que ce livre, c'est vraiment ce but-là,
01:09:35 bien de clarifier quand on a un coup de blouse,
01:09:39 on a un coup de blouse, quand on a un problème de sommeil, on a un problème de sommeil,
01:09:41 quand on a une déprime, c'est un peu autre chose.
01:09:44 Et qu'il faut clarifier un petit peu tout ça,
01:09:46 parce que les personnes d'abord s'intégrent à elles-mêmes.
01:09:48 Si elles sont malades ou pas, parce que vous parlez de médecine de l'âme,
01:09:51 je veux dire, quand on a par exemple une paranoïa, on est malade.
01:09:55 Et si on ne va pas se faire aider, on risque non seulement d'aller encore plus mal,
01:10:00 et puis on risque même d'aller jusqu'à tuer sa compagne.
01:10:03 Exactement, puis on est dans un monde aussi, en effet,
01:10:07 si j'ai bien compris, l'émission porte aussi là-dessus,
01:10:10 où la violence est quand même plus fréquemment rencontrée par le passé,
01:10:15 en tout cas, on en parle peut-être plus, je ne sais pas.
01:10:17 Les chiffres sont là, il y a presque, on va dire grosso modo, 10% de plus de violences,
01:10:22 toutes violences confondues.
01:10:24 Toutes violences confondues, oui, on peut le dire,
01:10:27 même si ce n'est pas si facile que ça à chiffrer, ça reste les chiffres.
01:10:30 Mais le ressenti est là, de toute façon, on ne peut pas nier le ressenti.
01:10:34 C'est énorme, 10% quand même.
01:10:36 Oui, c'est important.
01:10:37 Et ça montre bien que là, il y a quelque chose qui n'est plus peut-être suffisamment accompagnant,
01:10:42 et par la personne elle-même, vis-à-vis d'elle-même,
01:10:46 prendre soin de soi, savoir prendre soin de soi,
01:10:49 et ne pas savoir toujours peut-être se reposer sur les autres,
01:10:53 et être en colère s'ils ne peuvent pas vous apporter ce que vous attendez.
01:10:56 Mais en même temps, il y a incontestablement des personnes qui ont beaucoup de mal,
01:11:00 et que c'est toutes ces situations-là que moi j'ai bien essayé de clarifier.
01:11:04 C'est un livre de clarification, et surtout de conseil, pour comprendre ce qui se passe.
01:11:09 Et je trouve sincèrement qu'il est très grand public, en plus, je trouve.
01:11:12 On peut trouver des réponses à tout niveau.
01:11:17 Il y a plusieurs choses que je trouve intéressantes.
01:11:20 Déjà, à un moment donné, vous parlez du monde intérieur et du monde extérieur.
01:11:26 Et je trouve cette image très belle, parce que le monde intérieur c'est nous,
01:11:30 avec nos émotions, avec notre corps, avec notre tête,
01:11:33 et puis le monde extérieur c'est les autres.
01:11:35 Mais si à l'intérieur de nous on ne va pas bien,
01:11:39 on ne peut pas compter que sur les autres pour aller mieux.
01:11:42 Oui, il faut qu'on prenne en compte, et c'est ça, j'ai fait tout un chapitre sur au fond,
01:11:47 qu'est-ce qui peut vous amener, vous, à réfléchir comment faire.
01:11:50 Mais vous, avec vous-même, comment vous pouvez faire pour vous faire aider,
01:11:55 ou pour être aidé, ou pour vous aider vous-même.
01:11:58 Et que ça c'est vraiment le monde intérieur qui travaille sur ce sujet-là.
01:12:02 Après le monde extérieur, il est là aussi pour vous aider,
01:12:05 ou il devrait être là pour vous aider.
01:12:07 On parlait de tous les paramètres qui font que le monde devient plus difficile.
01:12:11 Il y en a un qu'on a peut-être oublié, Jean-Louis Guilleneuve,
01:12:14 c'est le milieu familial.
01:12:16 Les familles sont de plus en plus seules, enfin je veux dire, les gens sont de plus en plus seuls.
01:12:20 Isolé dans la famille.
01:12:22 Oui.
01:12:23 C'est vrai, il y a certainement beaucoup moins de communication dans le milieu familial,
01:12:28 parce qu'il y a plein d'objets qui renferment les gens sur eux-mêmes.
01:12:33 Il y a déjà beaucoup de familles monoparentales.
01:12:36 Déjà.
01:12:37 Quand on est seul, c'est peut-être plus difficile.
01:12:40 Enfin, je ne dis pas qu'il faut rester avec un conjoint ou une conjointe avec laquelle on n'est pas bien,
01:12:45 mais tout ça joue peut-être beaucoup.
01:12:48 On sait que les gens sont beaucoup plus seuls qu'il y a 50 ans.
01:12:53 Ah oui, oui, je crois qu'il y a justement, c'est là, ça c'est le monde extérieur qui probablement a changé,
01:13:00 qui fait qu'on a une société qui n'est plus la même que par le passé,
01:13:04 et qui fait que trouver au fond des appuis,
01:13:08 avoir la possibilité qu'il y ait quand même quelques invariants,
01:13:12 c'est-à-dire que avant les transmissions, elles se faisaient de parents à enfants,
01:13:17 de grands-parents à parents à enfants, voilà.
01:13:20 Et puis tout le monde s'entraidait un peu plus ou moins bien, mais s'entraidait.
01:13:24 Aujourd'hui, c'est vrai quand même, les familles sont plus isolées.
01:13:29 C'est vrai aussi que pour les enfants, ce n'est pas facile d'être parent aujourd'hui,
01:13:33 parce qu'ils sont dans un monde qui est quand même nouveau aussi pour les parents.
01:13:36 Oui, le monde virtuel.
01:13:37 Et que tout ça est à prendre en compte, et qu'il faut bien comprendre tout ça,
01:13:41 pour pouvoir se dire, voilà, moi ce qu'il me faut, ce serait plutôt ça ou plutôt ça.
01:13:46 Alors j'aime bien aussi parce que vous évoquez l'art, le sport,
01:13:50 et vous parlez de votre passion pour l'art africain.
01:13:54 Oui, ça c'est mon petit hobby.
01:13:56 Oui, allez-y.
01:13:57 C'est-à-dire que mon petit hobby, il est sur ce domaine,
01:14:01 parce que je crois qu'à un certain niveau, on n'a rien inventé non plus.
01:14:06 C'est-à-dire que dans ce monde...
01:14:09 Vous savez que je suis très fan du shaman, des shamans.
01:14:12 Ben oui, et vous savez, nous on est des descendants des shamans.
01:14:15 Oui.
01:14:16 On est là pour donner des conseils, pour influencer, mais dans le bon sens du terme,
01:14:22 pour suggérer qu'est-ce qui est possible dans ce qui arrive,
01:14:26 et comment on peut y apporter quelque chose.
01:14:29 Mais même aujourd'hui, c'est amusant, on retrouve par exemple,
01:14:32 je parlais des problèmes de sommeil tout à l'heure, je le cite dans ce livre,
01:14:35 il y a des petits talismans pour mieux dormir,
01:14:40 et puis il y a des petites boules qu'on prend dans sa main quand on est énervé dans son travail.
01:14:45 Ça remonte depuis que le monde est monde.
01:14:49 Donc on retrouve quand même des continuités.
01:14:54 Il n'y a pas une fois de plus que le monde intérieur,
01:14:57 parce que parfois les psys ont pensé qu'il n'y avait que le monde intérieur qui était important,
01:15:00 mais il y a aussi le monde extérieur qui peut...
01:15:03 Vous parliez du sport, vous parliez de l'activité physique,
01:15:05 on sait que par exemple pour les dépressions,
01:15:07 et ça je le montre par des études,
01:15:10 les activités physiques jouent un rôle important,
01:15:12 la musique joue un rôle important.
01:15:14 Si c'est des graves dépressions, il faut évidemment se traiter différemment.
01:15:18 Mais tout ça doit être un peu mis à jour pour qu'on puisse se dire,
01:15:23 allez, on peut faire quelque chose, même si on ne va pas bien,
01:15:26 on a aujourd'hui des possibilités qu'on n'avait pas avant.
01:15:28 Vous parlez évidemment des thérapies,
01:15:30 vous parlez de toutes les thérapies qui existent aujourd'hui,
01:15:33 et elles sont nombreuses, donc tout le monde peut trouver celle qui lui plaît,
01:15:36 mais rien n'empêche, même si on fait une thérapie,
01:15:38 à côté, d'aller se promener dans la nature,
01:15:41 de faire du sport, d'écouter de la musique...
01:15:44 Tout à fait.
01:15:45 Alors ça, c'est mon constat depuis 10-15 ans.
01:15:49 Les patients que je vois qui viennent me voir pour des thérapies, bien sûr,
01:15:53 ils font autre chose.
01:15:55 Ils font autre chose pour se faire du bien.
01:15:59 Alors le sport, la musique,
01:16:03 les techniques qui ne sont pas purement thérapeutiques au sens médical du terme,
01:16:08 mais le yoga, la méditation, etc.,
01:16:11 tout ça, moi je suis pas contre, ça n'empêche pas que si vraiment on n'y arrive pas,
01:16:15 selon moi, une thérapie est utile.
01:16:16 Mais une fois de plus, tout ça, il faut essayer de clarifier qu'est-ce qui nous fait du bien,
01:16:20 et qu'on a quand même à rencontrer de temps en temps des personnes qui vont nous aider,
01:16:25 différents types de personnes,
01:16:27 mais qu'aujourd'hui, il est important aussi de réfléchir à ce dont on a besoin,
01:16:31 et à ce qui marche.
01:16:33 Jean-Louis Guilleneuve, qu'est-ce que vous avez envie de dire à Alain Braconnier ?
01:16:38 Deux choses me sont venues à l'esprit.
01:16:42 La première, dans l'esprit du titre,
01:16:46 "Le meilleur thérapeute, c'est vous",
01:16:49 c'est une espèce de continuité, c'est "Apprenons à nous aimer".
01:16:53 Oui, tout à fait.
01:16:55 Apprenons à nous aimer quand nous, on nous rencontre des personnes
01:16:59 qui évidemment ne s'aiment plus.
01:17:01 Qui se dénigrent.
01:17:03 Ça va du manque de confiance en soi jusqu'à vraiment du dénigrement.
01:17:07 Et ça, apprendre au fond à retrouver en soi quelque chose qui a été...
01:17:11 Hier, je voyais une personne qui me disait "J'ai pas confiance en moi".
01:17:15 Alors, moi en tant que psy, je lui disais "Ah bon, mais d'où ça vient ?"
01:17:20 Elle me racontait un peu son histoire.
01:17:22 Mais je lui dis "Mais qu'est-ce que vous avez réussi aussi dans la vie ?
01:17:25 Est-ce qu'il y a des choses que vous avez réussies ?"
01:17:27 Elle me dit "Bah oui, quand même, j'ai été ceci, j'ai été cela".
01:17:30 Et c'était au fond un actif.
01:17:32 On voit toujours ce qu'on a raté et jamais ce qu'on a réussi.
01:17:34 On a tendance.
01:17:36 C'est toujours le verre à moitié plein et le verre à moitié vide.
01:17:38 Et quand on est un peu moins optimiste, je dirais, ou même franchement pessimiste,
01:17:43 on voit plutôt le verre à demi vide.
01:17:46 Mais c'est vrai que chacun a des ressources.
01:17:49 Bien sûr.
01:17:50 Je suis profondément persuadé, depuis 30 ou 40 ans d'existence de vie professionnelle,
01:17:55 que chacun a des ressources et qu'il faut les mettre en valeur.
01:17:58 Et c'est ça que j'essaye de montrer.
01:18:00 Et c'est ce que vous faites très bien dans ce livre, "Le meilleur thérapeute, c'est vous" aux éditions Andy Le Jacob.
01:18:03 Et puis peut-être aussi qu'il faut dire aux gens de faire des petits pas.
01:18:07 On ne va pas du jour au lendemain monter l'Everest.
01:18:11 Tout à fait.
01:18:12 Il faut savoir qu'aucune méthode n'est 100% sûre du résultat.
01:18:17 Aucune méthode.
01:18:18 Ça c'est de la magie.
01:18:20 C'est peut-être de la magie qui peut de temps en temps être utile.
01:18:23 Je ne suis pas allé de l'Afrique, mais c'est de la magie.
01:18:26 Justement, on va faire une petite pause et puis on va revenir, j'ai trouvé ça très intéressant,
01:18:31 sur ces trois appuis qui nous permettent de nous en sortir par nous-mêmes.
01:18:36 Quels sont ces trois appuis ? Jean-Louis Guéhenneuf, ne me regardez pas comme ça.
01:18:41 J'ai l'impression de passer un oral.
01:18:43 Vous allez le savoir dans un instant.
01:18:45 On se retrouve tout de suite avec Jean-Louis Guéhenneuf et toujours Alain Braconnier qui sont avec nous.
01:18:51 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:18:55 Eh bien nous sommes toujours avec Jean-Louis Guéhenneuf dont on attend un livre,
01:19:00 un livre pratique comme celui-ci, "Se préparer au pire" qui est sorti aux éditions Albin Michel
01:19:05 avec des conseils pratiques pour comment réagir face aux différentes violences.
01:19:10 Allez au boulot Jean-Louis Guéhenneuf, parce que tout ce que vous avez dit depuis 14h,
01:19:13 c'est très très utile aux auditeurs.
01:19:16 C'est un défi que vous me lancez Brigitte.
01:19:19 Oui mais vous en êtes capable.
01:19:21 Alors je ne vais pas me dénigrer, je ne vais pas dire non, mais c'est un défi quand même.
01:19:26 Eh bien il faut commencer, vous savez la première page.
01:19:29 La première page est la plus dure à écrire, c'est vrai.
01:19:32 Mais déjà il faut trouver le titre.
01:19:33 Une fois qu'on a trouvé le titre, je crois que c'est plus facile.
01:19:35 Je vous en prie, je vais vous le trouver.
01:19:38 Et puis nous sommes également avec Alain Braconnier qui lui a déjà écrit de nombreux livres
01:19:42 et j'aime beaucoup ce dernier livre.
01:19:44 Franchement grand public, n'hésitez pas, ça vous donnera des pistes pour être votre meilleur thérapeute.
01:19:50 Ça s'appelle en effet "Le meilleur thérapeute c'est vous".
01:19:53 "Comment prendre soin de soi" c'est aux éditions Albain et Michel.
01:19:56 Non, Odile Jacob, pardon, excusez-moi, c'est la fin de la semaine, j'ai besoin de repos.
01:20:00 Alors, trois appuis.
01:20:02 Ce pouvoir de s'en sortir par soi-même repose au moins sur trois appuis.
01:20:06 Alors c'est formidable parce que ces trois appuis, moi je les ai.
01:20:09 Donc tout va très bien, je n'ai pas besoin de psychiatre Alain Braconnier.
01:20:12 Alors c'est quoi les trois appuis Jean-Louis Guillénin, vous avez trouvé ?
01:20:15 J'en avais évoqué un qui me venait à l'esprit tout à l'heure, c'est "Apprenons à nous aimer".
01:20:20 Arrêtons de nous dénigrer, après les deux autres...
01:20:24 Alors la confiance qu'on s'accorde, oui, c'est ce que vous écrivez dans le livre, c'est la même chose.
01:20:29 C'est ça.
01:20:30 S'aimer, se faire confiance, on pourrait dire ça.
01:20:31 Tout à fait.
01:20:32 Absolument.
01:20:33 Et alors les deux autres c'est assez surprenant.
01:20:35 Alors il y en a un, on pourrait à peu près le deviner, c'est l'effet placebo.
01:20:38 Il me paraît qu'il vaut mieux se dire "je vais y arriver" que "je ne vais pas y arriver".
01:20:41 Oui, oui, l'effet placebo ça existe et je crois que c'est un effet qu'il ne faut pas négliger,
01:20:48 qui n'est pas une fois de plus magique, mais au fond croire que quelque chose,
01:20:54 que quelqu'un peut nous aider, ça je montre comment ça fonctionne dans l'esprit humain,
01:20:59 c'est par la suggestion, l'auto-suggestion, et que ça vraiment c'est utile.
01:21:03 Alors le troisième, ça m'a un peu surprise et je vais vous demander de nous expliquer.
01:21:08 L'intuition.
01:21:09 L'intuition est un bon appui pour se sortir de soi-même de moments difficiles.
01:21:13 Oui, moi je crois à l'intuition.
01:21:15 Moi aussi, mais ça m'a surprise.
01:21:17 On a, qu'on le veuille ou non, on est évidemment amené à être dans un monde qui doit être suffisamment concret,
01:21:26 rationnel, qui doit être suffisamment, je dirais, examiné, construit.
01:21:32 Mais tout un chacun de l'intuition.
01:21:35 Regardez les enfants, c'est incroyable.
01:21:37 Ils ont une capacité à vous dire quelque chose qui fait rire tout le monde.
01:21:43 Ils ont l'intuition.
01:21:44 Un bon sens aussi.
01:21:45 Un bon sens.
01:21:46 Parce que dans l'intuition, il y a du bon sens.
01:21:48 Il y a quelque chose qui vient spontanément et qui fait qu'au fond,
01:21:52 on utilise toutes nos possibilités humaines pour pouvoir avancer.
01:21:55 Alors vous savez que j'ai travaillé sur l'intuition qui chez moi est assez forte,
01:21:59 il faut bien le reconnaître, et pour moi c'est de l'intelligence artificielle.
01:22:02 C'est à dire que notre cerveau, il va très très rapidement mettre plein de paramètres qu'on a,
01:22:08 et hop, il a cette fulgurance.
01:22:12 Bien sûr.
01:22:13 Oui, moi ma question c'est pourquoi cette intuition de l'enfant, vous avez tout à fait raison,
01:22:18 que vous avez eue quand vous étiez dans votre métier, j'imagine.
01:22:23 Mais pourquoi elle s'arrête à un moment du développement de l'enfant,
01:22:27 où l'enfant perd sa spontanéité ?
01:22:29 Je crois qu'elle ne s'arrête jamais.
01:22:31 Elle est enfrainée alors.
01:22:32 Elle est enfrainée parce que l'enfant va être moins spontané,
01:22:36 comme vous l'avez utilisé le terme tout à fait exact,
01:22:39 et qu'on lui demande quand même de suivre des règles, des consignes,
01:22:43 de comprendre, de faire attention à ce qu'on lui demande, etc.
01:22:47 Donc ça, à la fois ça inhibe un peu l'intuition, bien évidemment,
01:22:51 mais en même temps ça lui permet aussi de prendre un peu de responsabilité,
01:22:54 et de se sentir un peu responsable au fond de ce qui arrive.
01:22:58 Donc ça c'est la construction du développement,
01:23:01 mais je crois que l'intuition elle ne s'arrête jamais.
01:23:03 Quand vous commencez à vous endormir,
01:23:07 et bien quand vous commencez à vous endormir,
01:23:09 il y a des choses qui vous viennent un peu naturellement, comme ça,
01:23:12 et qui tout d'un coup vous révèlent quelque chose auquel vous n'aviez pas pensé.
01:23:15 Ça montre bien qu'il y a quelque chose dans les périodes...
01:23:19 - Je crois que vous allez bien aimer cette image Alain Braconnier.
01:23:22 En fait il faut avoir les pieds sur terre, certes,
01:23:24 mais il faut garder la tête dans les étoiles.
01:23:26 - Ah oui, il faut garder un peu la tête dans les étoiles.
01:23:28 C'est l'imaginaire au fond.
01:23:29 Si on n'a pas d'imaginaire, et si on n'arrive pas à imaginer,
01:23:32 après on le réalise, on ne le réalise pas,
01:23:34 on peut le réaliser, on ne peut pas le réaliser,
01:23:36 mais c'est important.
01:23:37 Ça n'élimine absolument pas la rationalité.
01:23:39 - Tout à fait. Je reviens à vos trois appuis,
01:23:42 dans l'effet placebo.
01:23:44 Je vais visualiser un peu différemment l'effet placebo,
01:23:50 mais plutôt par rapport à ce qu'on pourrait appeler l'objet magique
01:23:53 ou l'objet rassurant.
01:23:55 L'objet que vous avez sur vous,
01:23:57 et à qui vous donnez une certaine magie,
01:24:01 parce qu'il vous rassure.
01:24:03 N'importe quel objet, ça peut être une médaille,
01:24:07 ça peut être un gris-gris,
01:24:10 et le fait de l'avoir sur vous va vous donner plus de confiance en vous,
01:24:15 et quand vous ne l'avez pas, vous perdez cette confiance.
01:24:19 Je pense qu'on a tous quelque part, dans notre poche ou dans notre sac,
01:24:24 l'objet magique.
01:24:25 Ça peut être un stylo.
01:24:26 Moi j'ai mon stylo, c'est un stylo qui a été offert
01:24:29 il y a une cinquantaine d'années par mon grand-père.
01:24:31 - Et vous l'avez toujours.
01:24:32 - Et je l'ai toujours, et c'est pas par hasard si je l'ai toujours.
01:24:36 - C'est une baguette magique.
01:24:38 - Il me rassure, l'objet me rassure.
01:24:40 - C'est parce que vous avez une totale confiance dans votre objet,
01:24:43 il y a un lien qui est affectif.
01:24:46 - Profondément affectif.
01:24:47 - Profondément affectif.
01:24:48 - Bien évidemment, mon grand-père est parti depuis très longtemps.
01:24:50 - Et que, au fond, cet objet vous aide,
01:24:53 dans l'effet placebo que vous possédez en vous,
01:24:56 il vous aide à trouver une solution.
01:24:59 Cet objet, il est l'outil du placebo.
01:25:02 - Cet objet me rassure.
01:25:03 - Il vous rassure.
01:25:04 - Si jamais...
01:25:05 - Mais si, il fait que vous vous rassurez.
01:25:08 Et si vous n'aviez pas vous-même, au fond, le sentiment qu'il peut vous rassurer,
01:25:12 c'est ça l'effet placebo.
01:25:14 - Il déclenche.
01:25:15 - Il déclenche.
01:25:16 - Il déclenche la activité.
01:25:18 - Alors, il nous reste très peu de temps,
01:25:20 mais il y a la question qu'il faut que je pose, Alain Braconnier.
01:25:22 Vous avez parlé du sport, de la culture, de la musique,
01:25:25 je suis tout à fait d'accord avec ça,
01:25:27 mais alors, le sexe, est-ce que ça peut être un bon thérapeute ?
01:25:30 - Alors, c'est un point important,
01:25:33 parce que ça aussi, depuis quelques années,
01:25:37 on sait vraiment maintenant que dans les thérapies au sens professionnel du terme,
01:25:42 au sens fait par les psychologues, les médecins,
01:25:45 30 à 50% reposent, et au fond, c'est du bon sens,
01:25:50 sur le bon contact avec la personne, dans les deux sens.
01:25:54 Dans les deux sens.
01:25:55 Et que la relation entre le thérapeute et la personne qui vient le voir
01:26:00 repose sur une alliance,
01:26:04 qui est une alliance qui nécessite qu'il y ait une certaine proximité.
01:26:09 - Oui, mais je parlais, est-ce que la sexualité est un bon moyen d'aller mieux,
01:26:13 et de mieux se connaître ?
01:26:14 C'était ça ma question, c'était pas la relation entre le thérapeute et le patient.
01:26:18 - Dans la sexualité, bien évidemment, la sexualité fait partie de l'humain.
01:26:22 Et donc, c'est un moyen de se connaître,
01:26:25 d'ailleurs on en voit bien par moments les difficultés,
01:26:28 donc ça montre bien qu'il y a à la fois des très très bons aspects,
01:26:32 et qui fait qu'on peut tout à fait en faire quelque chose qui vous rend heureux,
01:26:36 et en même temps, par moments, il y a des difficultés qu'il faut essayer de dépasser.
01:26:40 - En tout cas, ça s'appelle "Le meilleur thérapeute, c'est vous",
01:26:42 c'est aux auditions Odile Jacob.
01:26:44 Merci beaucoup Alain Braconnier, merci beaucoup.
01:26:47 Et puis merci Jean-Louis Guilleneuve, on a donné quelques conseils,
01:26:50 on en aurait encore beaucoup à donner, donc on attend votre livre.
01:26:53 - A la prochaine fois alors.
01:26:54 - Merci Brigitte, de me donner la parole.
01:26:56 - Tout de suite, vous retrouvez Alexandre Delevanne pour l'émission "À votre écoute".
01:27:00 Et puis lundi, je l'ai déjà dit, mais je le redis,
01:27:02 nous serons avec Yvon Dallaire, il n'est pas là souvent, parce qu'il vit au Canada,
01:27:06 mais il sera là pour nous aider à décoder le langage amoureux masculin et féminin,
01:27:11 parce que parfois, on ne parle pas tout à fait la même langue.