Thomas Ménagé, député RN du Loiret : "Les valeurs que nous portons sont celles du gaullisme social"

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Thomas Ménagé, député Rassemblement National de la 4ème circonscription du Loiret et porte-parole du groupe parlementaire à l'Assemblée nationale est l'invité d'Ali Baddou et Marion L'Hour pour le grand entretien.

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Transcript
00:00 Le Grand Entretien ce dimanche matin avec Marion Lourdes, notre invité est député du Loiret, porte-parole du groupe Rassemblement National à l'Assemblée.
00:08 Posez vos questions, chers auditeurs, intervenez au 01 45 24 7000 ou sur l'application France Inter.
00:14 Thomas Ménager, bonjour.
00:16 Bonjour.
00:17 Merci d'être en duplex depuis Bocquer dans le Gard où le Rassemblement National tient son université d'été.
00:23 Beaucoup de questions à vous poser.
00:25 Commençons d'abord par le discours de rentrée de Marine Le Pen hier, un discours de campagne, elle sonnait la mobilisation pour les prochaines élections européennes.
00:34 Elle veut faire de la date du 9 juin 2024 l'occasion, je la cite, d'un nouveau réveil du peuple de France.
00:42 Les européennes, c'est comme le dit Jordan Bardella, l'unique occasion pour les Français de sanctionner le gouvernement et de préparer l'après-mandat.
00:50 C'est un scrutin de mi-mandat.
00:52 Oui, tout à fait, c'est le seul moment auquel les moments, les Français auront l'occasion de s'exprimer, de s'exprimer sur la politique d'Emmanuel Macron.
00:59 Dans un premier temps de dire stop à la situation que nous vivons actuellement en termes de sécurité, d'immigration, d'inflation, tout ce qui touche leur quotidien.
01:07 Ça sera aussi le moment de donner une majorité au niveau européen de réforme de cette Union européenne au profit d'une Europe des nations et des coopérations.
01:16 Et bien entendu, nous attendons une mobilisation massive des Français qui auront aussi l'occasion de nous préparer, de nous donner l'occasion, de nous donner une impulsion en vue des élections présidentielles de 2027.
01:27 Parce qu'il est clair, l'élection suprême de 2027 sera le moment où nous pourrons reprendre définitivement le contrôle du pays et pouvoir agir aux côtés de Marine Le Pen pour rendre aux Français leur argent et leur pays.
01:39 Marine Le Pen qui est en train de se bâtir un statut international.
01:43 Elle a rendez-vous ce soir avec le patron de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, dans le nord de l'Italie.
01:48 Mais Forza Italia, le parti de Giorgia Melloni, refuse toujours toute alliance avec votre parti, avec le RN, qualifié de force hostile à l'Europe.
01:56 Qu'est-ce que vous lui répondez à la dirigeante italienne ?
01:59 Vous l'avez très bien dit, notre allié en Italie, c'est la Lega. C'est Matteo Salvini avec qui Marine Le Pen tiendra un meeting commun.
02:07 C'est celui qui, quand il était aux responsabilités en tant que ministre de l'Intérieur, avait réduit de 80% l'immigration.
02:15 Après, aujourd'hui, je pense qu'il ne faut pas faire de pronostics sur les nouveaux groupes au niveau européen.
02:20 Parce que vous n'êtes pas dans le même groupe que Giorgia Melloni.
02:23 Non, nous ne sommes pas dans le même groupe que Giorgia Melloni.
02:26 Giorgia Melloni n'est pas notre allié. Notre allié direct en Italie, c'est la Lega, c'est Matteo Salvini.
02:31 Et je pense qu'aujourd'hui, les pronostics des différents groupes européens sont beaucoup trop tôt. Il est beaucoup trop tôt pour en faire.
02:37 Ce qui est certain, c'est que nous nous espérons une majorité dans sa diversité, dans la diversité des pays, des inspirations de chacun des peuples.
02:44 Mais avec un point commun, la volonté de dire stop à une Union européenne technocratique, une Union européenne non élue,
02:51 au profit d'une Europe des nations, des coopérations, des projets.
02:55 Une Europe qui laisse chaque pays décider pour son peuple ce qui est le mieux pour lui et pour améliorer son quotidien.
03:02 Parce que malheureusement, les peuples sont encore plus chaque jour en souffrance dans l'Union européenne.
03:06 Alors encore une question, Thomas Ménager, sur cette campagne qui a été lancée, la campagne pour les européennes.
03:12 Est-ce qu'il y aura une alliance entre le Rassemblement national et Reconquête pour ces élections ?
03:17 Marion Maréchal a déclaré que la porte était ouverte à une alliance avec votre parti.
03:22 Jordan Bardella lui répond que c'est à elle de faire le pas.
03:25 Aujourd'hui, vous n'avez pas manqué de remarquer que la liste qui est en tête est celle du Rassemblement national,
03:32 qui est donnée en pôle position dans l'ensemble des sondages.
03:35 Que notre adversaire, c'est la liste d'Emmanuel Macron, la liste de renaissance.
03:40 Que ce sera l'occasion de nous mettre en tête et d'envoyer ce message clair à Emmanuel Macron, à son gouvernement.
03:45 Et qu'il n'y a pas de débat, c'est bien entendu à Reconquête de se positionner vis-à-vis de la liste qui est aujourd'hui en tête,
03:51 qui est celle de Jordan Bardella, celle qui a déjà été plébiscitée la ligne politique lors des élections présidentielles,
03:57 lors des élections législatives.
03:59 Et donc, ça serait un non-sens que ce soit à Jordan Bardella de se ranger derrière Marion Maréchal.
04:04 Mais vous souhaitez cette alliance ?
04:06 Vous savez, nous on souhaite l'alliance de toutes les personnes qui défendent une Europe des nations et des coopérations.
04:12 Une Europe qui est au contraire de ce qui est actuellement en vigueur au sein de l'Union européenne.
04:19 Mais nous avons des divergences bien entendu avec Reconquête, elles ne vous ont pas échappé.
04:23 Et donc, c'est à eux de se positionner.
04:25 Lesquelles exactement d'ailleurs ces différences ?
04:28 Parfois on a du mal à s'y retrouver justement entre les positions du Rassemblement national et celles de Reconquête.
04:34 Qu'est-ce qui vous distingue fondamentalement ?
04:36 Il y a de multiples différences.
04:38 Vous savez, sur la question de la réforme des retraites, Reconquête, Éric Zemmour défendait une réforme jusqu'à 64, 65 ans.
04:44 C'était dans son programme.
04:46 Sur les questions sociales, sociétales, nous, nous parlons du pouvoir d'achat, des choses qui touchent les préoccupations des Français.
04:52 Nous ne sommes pas uniquement sur la question de l'identité, de la sécurité et de l'immigration.
04:56 Nous sommes un parti de gouvernement.
04:58 Nous sommes la première force à l'Assemblée nationale d'opposition.
05:01 Nous sommes aujourd'hui avec Marine Le Pen et Jordan Bardella en capacité de gouverner ce pays
05:05 et de traiter l'ensemble des maux qui touchent notre pays sur le pouvoir d'achat, sur l'environnement, sur le système social.
05:12 Au-delà des questions liées au régalien.
05:15 Et donc nous avons des différences, mais nous avons aussi des points communs.
05:18 C'est la volonté de reprendre en main, notamment, notre politique migratoire.
05:22 Il y a les points communs avec Reconquête et puis il y a peut-être des rapprochements possibles avec Les Républicains.
05:28 Jordan Bardella multiplie les signaux en direction de Nicolas Sarkozy.
05:32 Vous-même, vous avez un temps fait campagne pour ce candidat en 2007.
05:36 Est-ce que vous avez une volonté de rapprochement avec ce parti Les Républicains ?
05:41 Je pense que de nombreux électeurs des Républicains depuis Nicolas Sarkozy, et c'est mon cas, vous venez de le rappeler,
05:46 ont compris qu'il n'y avait plus rien à attendre de ce parti qui avait cédé sur tout,
05:50 qui avait trahi sur tout, sur un certain nombre de sujets, notamment sur la volonté du Karcher,
05:56 qui comme dit Valérie Pécresse, est restée à la cave, qui n'ont pas tenu leurs engagements vis-à-vis des Français.
06:02 Mais aujourd'hui, derrière les dirigeants des Républicains qui essaient de défendre un petit peu,
06:06 aujourd'hui, leur précaré, essayer de survivre, alors même qu'ils ont maintenant perdu leur aura,
06:12 et que les Français les ont abandonnés suite à leurs différentes trahisons,
06:15 il y a derrière des électeurs, des Français, qui défendent et soutiennent, je pense,
06:20 les valeurs que nous nous portons de récompense du travail, du mérite, de reprise en main de notre pays,
06:27 en matière de défense de notre identité, de reprise en main de l'immigration, de la sécurité.
06:32 Et voilà, une ligne de gaullistes sociales, celle que je défends et celle que j'ai retrouvée...
06:37 - De gaullistes sociales ?
06:39 - Oui, c'est celle que je retrouve auprès de Jordan Bardella et de Marine Le Pen.
06:43 Moi, je suis issu de l'UMP, j'ai été aux côtés Nicolas Dupont-Aignan,
06:48 j'ai défendu une ligne de gaullistes sociales, c'est-à-dire qui avance sur deux jambes.
06:53 Une jambe d'identité sur le régalien, sur la sécurité, sur l'ordre,
06:57 et une jambe sur le travail, la récompense du travail, le mérite,
07:02 et bien entendu d'avoir un État-providence qui est aux côtés de ceux qui souffrent
07:06 et qui sont de plus en plus nombreux dans notre pays.
07:08 C'est-à-dire de ne pas avoir cette détestation de ceux qui ont des difficultés,
07:13 mais que la France soit aux côtés de ceux qui peinent, ceux qui sont dans la difficulté,
07:17 qui ne trouvent pas un emploi, qui sont au RSA.
07:19 C'est-à-dire de ne pas être dans une ligne qui est celle aujourd'hui malheureusement de la droite,
07:22 qui ne comprend pas que nous souffrons aujourd'hui dans notre pays,
07:25 qu'il faut être aux côtés des plus fragiles.
07:27 - Alors l'actualité, Thomas Ménager, c'est évidemment ce qui se passe sur l'île de Lampedusa en Italie.
07:32 La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'y rendra ce soir à la demande
07:38 et en compagnie de Giorgia Meloni.
07:41 Est-ce que la situation à Lampedusa n'a pas montré justement que la politique strictement nationaliste a des limites ?
07:47 C'est une politique que défendait Giorgia Meloni et on voit que ça ne marche pas.
07:51 - Alors vous l'avez dit, la situation à Lampedusa est très difficile.
07:56 Elle est abominable quand on voit les conditions dans lesquelles se trouvent ces personnes.
07:59 6000 personnes sont arrivées en 24 heures, autant que le nombre d'habitants qu'il y a sur cette île.
08:04 C'est une préfiguration de la vague qui est actuellement en cours et qui ne fait que s'accentuer.
08:09 Et donc il y a nécessité à agir.
08:12 Je vous le disais, notre allié en Italie c'est Matteo Salvini,
08:15 qui lui a fait une politique très ferme et a fait baisser l'immigration de 80%.
08:20 - Il est dans le gouvernement de Giorgia Meloni ?
08:22 - Oui, parce que vous savez, le système électoral nécessite des coalitions.
08:25 On n'est pas comme en France, il y a nécessité d'organiser des coalitions.
08:28 - Oui, enfin il est quand même co-responsable malgré tout de la politique de Giorgia Meloni
08:32 et on voit que cette ligne nationaliste a des limites.
08:35 - Je pense qu'il a exprimé un certain nombre de fois ses différences et ses désaccords.
08:39 Après c'est le système des coalitions qui le veut.
08:41 Ce que je constate aujourd'hui c'est que l'Italie n'est pas la France.
08:43 Que Giorgia Meloni est malheureusement tenue par un chantage de l'Union Européenne concernant le plan de relance.
08:48 La France, elle, est double contributeur net.
08:50 Elle contribue et elle verse plus qu'elle ne reçoit au budget de fonctionnement de l'Union Européenne et au plan de relance.
08:56 L'Italie, elle, a besoin du plan de relance.
08:58 Elle est dans une situation économique qui est catastrophique.
09:01 Elle a une dette qui est abyssale et cherche à obtenir ce soutien.
09:05 Et donc nous ne sommes pas dans la même situation.
09:07 Et je pense qu'il y a la volonté de Mme Meloni qui n'est pas notre alliée, comme je vous le dis.
09:11 Celui qui est notre allié c'est Mathéo Salvini.
09:13 - Mais il y a une siège ensemble dans le même gouvernement, c'est ça qui est assez compliqué à comprendre.
09:17 - C'est compliqué pour un français parce que nous n'avons pas le même système électoral.
09:21 Mais il y en a nécessité pour obtenir un gouvernement, de faire des coalitions et donc d'accepter,
09:26 au-delà des différences qu'il peut y avoir entre les partis, de travailler ensemble.
09:29 - Alors parlons justement de la France et du président français Emmanuel Macron
09:33 qui défendait un devoir de solidarité européenne avec l'Italie.
09:37 Pour le président de votre parti, Jordan Bardella, il ne faut pas que la France accueille un seul migrant en provenance de l'Ampedouza.
09:45 Autrement dit, il faudrait laisser l'Italie seule face à ce qu'elle vit.
09:49 - Non, nous nous proposons une solidarité mais qui n'est pas la même.
09:52 Une solidarité afin d'aider l'Italie et nous nous proposons de mettre en commun nos marines nationales
09:57 au-delà de Frontex pour repousser ces bateaux, raccompagner ces bateaux à leur port d'origine.
10:02 C'est-à-dire qu'il ne faut pas traiter les conséquences mais il faut traiter les causes.
10:06 Il faut arrêter de laisser croire à ces populations, à ces personnes, qu'ils pourront trouver un Eldorado en Europe.
10:12 C'est honteux le comportement des dirigeants européens qui laissent ces personnes au péril de leur vie rêver un avenir meilleur.
10:19 Moi je n'en veux pas à ces personnes. Ces personnes cherchent, pour se poser des questions économiques, à venir en Europe.
10:24 Et je peux les comprendre. Mais notre rôle aussi, en tant que responsable politique, c'est de dire stop, comme l'a fait l'Australie.
10:30 - Thomas Ménager, certains cherchent pour des raisons économiques, d'autres peuvent être des réfugiés qui fuient une situation politique
10:36 et qui peuvent demander légitimement un titre de séjour en Europe.
10:39 - Vous avez raison, il y a l'asile et c'est la grandeur de la France de toujours défendre, et nous défendons fortement l'asile.
10:45 Mais pour pouvoir défendre l'asile, il faut éviter que l'asile soit dévoyé. Il faut que nous soyons en capacité de traiter les demandes.
10:50 C'est pour ça que nous proposons depuis de nombreuses années le fait de demander l'asile depuis, soit le pays d'origine, quand c'est possible,
10:58 bien entendu en fonction de la situation géopolitique du pays, soit dans un consulat ou une ambassade d'un pays voisin.
11:04 Vous n'êtes pas sans savoir que ces personnes ont fait souvent de longs périples, sont passées dans des pays où il y a des ambassades, des consulats,
11:09 et que l'objectif, quand on sait qu'aujourd'hui 95% de ceux qui seront déboutés du droit d'asile ne sont pas expulsés, que les OQTF ne le sont pas,
11:17 c'est le rôle des dirigeants français de protéger leur peuple et de dire aussi que nous ne sommes plus en capacité d'accueillir ces personnes.
11:24 Il y a 2,5 millions de Français qui n'ont pas de logement social, qui attendent un logement social.
11:28 Il y a aujourd'hui 5 millions de chômeurs. Ce n'est pas possible aujourd'hui.
11:32 C'est-à-dire que, bien entendu, si tout allait bien, on pourrait se poser la question d'accueillir toutes les personnes qui sont en difficulté dans le monde entier.
11:38 Et on en serait heureux. Mais il ne faut arrêter cette fausse générosité.
11:42 Thomas Ménager, le ministre des Transports Clément de Beaune, déclarait hier que l'extrême droite faisait, je le cite,
11:48 « son business électoral dégueulasse » avec ce qui se passe en ce moment à Lampedusa.
11:52 Ces mots sont forts. Qu'est-ce que vous lui répondez ?
11:55 Je trouve que les mots de M. Beaune ne sont pas à la hauteur de ceux qu'on en attend d'un ministre.
12:00 Il ferait mieux de s'occuper et d'être pleinement à la tâche plutôt qu'à taquer.
12:04 Quelles sont les propositions qu'il porte en la matière ?
12:07 Le gouvernement d'Emmanuel Macron en matière d'immigration a été celui de tous les records.
12:12 Explosion du nombre de titres de séjour en primo délivrance, de titres de séjour en matière économique.
12:18 Aujourd'hui, ils sont incapables d'exécuter les obligations de quitter le territoire français.
12:23 Donc, qu'il balaie devant sa porte, qu'il s'occupe de son travail, qu'il soit à la tâche et qu'il protège les Français sur l'inflation, mais aussi sur la crise migratoire.
12:32 Et malheureusement, M. Beaune cherche à exister, cherche à faire des polémiques en vue, je pense, des municipales de Paris.
12:38 Mais je pense que la France mérite mieux et les Français méritent mieux.
12:41 Question d'Adrien qui nous appelle de Haute-Savoie. Bonjour Adrien et bienvenue dans le 6.9 d'Inter.
12:47 Votre question à Thomas Ménager.
12:49 Oui, bonjour Thomas Ménager, bonjour M. le gaulliste social. Je voulais vous poser une question sur les origines.
12:57 Qu'est-ce que vous faites des origines pétinistes du Front National et du Rassemblement National ?
13:03 Parce qu'il n'a toujours été vraiment pas gaulliste.
13:06 Il y a des photos de Marine Le Pen avec des anciens nazis, des vrais nazis.
13:12 Et qu'est-ce que vous faites de ça ? Est-ce que vous le reniez ou est-ce que vous l'assumez ? Ou est-ce que finalement c'est dans la droite ligne de votre parti ?
13:19 Thomas Ménager va vous répondre, Adrien.
13:22 Vous savez, c'est toujours la même rengaine et la volonté de salir le Rassemblement National.
13:28 Je propose à Adrien de se faire son opinion par lui-même.
13:32 Ces photos n'existent pas, ces photos sont fausses.
13:35 Aujourd'hui, essayer de déterrer des choses qui sont totalement fausses, c'est comme si moi je remontais l'histoire de la SFIO qui a voté les pleins de pouvoirs à Pétain.
13:44 Les socialistes, ce sont les descendants des socialistes que M. Mitterrand a obtenus de la Francisque.
13:48 Il faut pas tous, mais un certain nombre.
13:51 Et donc aujourd'hui, l'histoire est beaucoup plus complexe que ça.
13:54 Et moi, je pense que le premier parti de France, le parti politique préféré des Français, celui qui a obtenu 13 millions de voix, est très loin de ces caricatures.
14:03 Et que les Français voient ce que nous sommes aujourd'hui, ce que nous sommes réellement, c'est-à-dire défenseurs de la nation, du peuple français et des personnes totalement dévouées à l'intérêt général.
14:12 Très loin de ces caricatures qui visent uniquement à nous salir, mais les Français ont bien compris.
14:17 On le voit, Thomas Ménager, vous défendez votre ligne sur les questions migratoires.
14:20 Vous voulez qu'il y ait une approche nationale, justement, il y en a une, puisqu'il y a une loi qui va être discutée à l'Assemblée sur l'immigration avec deux volets, deux jambes.
14:28 Le premier, on régularise les sans-papiers dans les métiers en tension, là où il manque des postes.
14:33 Et le deuxième, on facilite les expulsions, les exécutions des obligations de quitter le territoire.
14:38 Qu'est-ce que vous répondez aux patrons dans le BTP, l'hôtellerie, la restauration, qui ont besoin de main d'œuvre et qui attendent cette loi ?
14:44 Vous êtes prêts à la voter ?
14:46 Alors, nous, nous voterons tout ce qui va dans le bon sens, tout ce qui sera en faveur de la fermeté, plus de fermeté et moins de laxisme en matière d'immigration.
14:53 Nous ne sommes pas sectaires, donc s'il y a des dispositifs, une partie de la loi qui va dans le bon sens, nous le voterons.
14:58 Concernant la création de ces titres de séjour pour les métiers en tension, nous, je considère que c'est une mesure qui est un aveu d'échec.
15:07 Attendez, 375 000 emplois vacants en France aujourd'hui, on a besoin de bras !
15:12 Et 5 millions de chômeurs, voilà. 375 000 versus 5 millions de chômeurs.
15:16 Donc aujourd'hui, on se posera la question de faire le dur.
15:18 Tu ne postules pas à ces emplois qui ne sont pas pris ?
15:19 Oui, mais pourquoi ils ne sont pas pris ? Parce que comme les éboueurs dans les années 80, où plus personne ne voulait être éboueur,
15:24 quand on a augmenté les salaires, il y a eu des personnes qui ont postulé.
15:27 Et bien c'est la même chose. Aujourd'hui, rien n'a été tenté pour augmenter les salaires.
15:31 Aujourd'hui, personne ne veut se lever pour aller faire un métier qui est difficile,
15:34 si à la fin du mois, il n'est pas capable de boucler ses fins de mois, de nourrir ses enfants, de pouvoir se payer une place de cinéma.
15:40 Aujourd'hui, rien n'a été fait sur la formation...
15:42 Pardon, les salaires ont augmenté cette année, Thomas Ménager.
15:44 Oui, mais sans commune mesure, et ça dépend des secteurs, et sans commune mesure, avec un retard qui est important,
15:50 et qui surtout, ont augmenté, mais avec une inflation qui était bien plus forte que l'augmentation des salaires.
15:56 Donc il y a un décalage aujourd'hui, et c'est un aveu d'échec, un aveu de faiblesse.
16:00 C'est une logique ultra-capitaliste de considérer qu'on va faire venir de la main-d'œuvre étrangère,
16:04 qui va faire les travaux les plus difficiles et les moins payés dans notre pays.
16:09 Nous, nous proposons au Rassemblement National, 1) d'adapter les formations, et 2) d'augmenter les salaires de 10% sans charge.
16:17 Nous avons des mesures concrètes, et aujourd'hui, le gouvernement n'a que ça à la bouche,
16:22 tenu notamment par l'extrême-gauche, par la gauche, et par maintenant le président de la Commission des lois,
16:27 qui va être en charge de mener ces débats, et qui a fait une tribune commune avec les élus de gauche,
16:33 pour appeler à une régularisation massive.
16:35 Vous venez de le dire, on voit qu'on est au début d'une crise migratoire,
16:39 et on ne peut pas créer une nouvelle filière d'immigration, surtout en régularisant en plus des personnes
16:44 qui sont rentrées illégalement sur notre sol.
16:46 Ça serait envoyer un signal négatif, néfaste, et qui ne ferait qu'accélérer la situation migratoire
16:51 que nous connaissons malheureusement dans notre pays.
16:53 Alors, autre sujet qui ne devrait pas faire polémique, et pourtant, et pourtant, la Coupe du monde de rugby.
16:59 Le capitaine de l'équipe de France, Antoine Dupont, s'est ému d'avoir été en pleine couverture de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles.
17:06 Il leur a répondu "France, rugby, oui, vos valeurs, non".
17:11 Vous allez quand même l'applaudir devant les matchs du 15 de France ?
17:14 Oui, je pense que, et moi je regrette toujours que tant les artistes que les sportifs
17:19 prennent des positions politiques ou parapolitiques, comme c'est le cas,
17:22 avec cette réponse à la Une de Valeurs Actuelles.
17:25 Mais il n'était pas dans son rôle, Antoine Dupont, quand il appelait à faire barrage à Marine Le Pen comme il l'avait fait en 2022 ?
17:32 Moi je considère que ce n'est pas le rôle des sportifs, ce n'est pas leur rôle.
17:38 Ils doivent être là pour faire rêver les Français, pour nous donner des émotions, pour qu'on passe un beau moment,
17:43 pour ne pas diviser un pays qui est déjà profondément divisé.
17:49 Moi je n'ai pas envie de rajouter de la polémique à la polémique.
17:52 Antoine Dupont est un sportif de talent, on espère que la Coupe du Monde sera gagnée par les Français.
18:00 Et je considère qu'il ne faut pas exacerber les tensions et participer à de telles polémiques.
18:05 Question sur notre application France Inter de Xavier Lorient.
18:07 "Continuez-vous de penser, Thomas Ménager, que le GIEC exagère ?"
18:11 C'est ce que vous aviez dit à ce micro il y a quelques semaines à peine.
18:14 "Que propose le RN concernant l'écologie ?"
18:16 C'est vrai, Thomas Ménager, que le monde a connu son été le plus chaud.
18:19 Est-ce que vous maintenez votre déclaration ? Le GIEC exagère ?
18:22 Je maintiens tous les propos que j'ai tenus à France Inter, à votre micro, il y a un mois,
18:27 en expliquant qu'il y avait un réchauffement climatique, qu'il y avait un dérèglement climatique.
18:30 Et je maintiens qu'il y a eu une volonté de détourner mes propos.
18:34 Bien entendu, le volet 1 et le volet 2...
18:36 On vous a entendu quand même !
18:37 Comment ?
18:38 On vous a entendu le dire !
18:40 Oui, mais on a aussi extrait tout cela dans une interview de 20 minutes,
18:44 dans laquelle j'expliquais qu'il y avait un dérèglement climatique, un réchauffement.
18:47 Et aujourd'hui, vous savez, quand un certain nombre de membres du GIEC ont des engagements politiques,
18:52 c'est le cas de M. Gemmene, qui était dans l'équipe de M. Jadot en 2022,
18:55 de M. Jouzel, qui est membre du GIEC, lui aussi qui est dans l'équipe de campagne de Mme Hidalgo...
18:59 Qui est coprix Nobel, malgré tout !
19:01 Je ne remets pas en cause les scientifiques et ce qu'il y a dans le rapport,
19:05 et notamment le volet 1 et le volet 2 du GIEC.
19:07 Je dis juste qu'il y a dans le volet 3 des indications, à l'intention des décideurs,
19:13 qui doivent être prises avec sang-froid vis-à-vis des dirigeants politiques,
19:18 pour éviter que certaines décisions ne soient trop néfastes pour les Français.
19:22 Donc il faut tout mettre en œuvre pour répondre à l'urgence climatique,
19:26 tout mettre en œuvre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre,
19:28 mais il faut le faire de manière intelligente, progressive, concertée,
19:31 le plus rapidement possible bien entendu,
19:33 mais pour ne pas contrevenir à la qualité de vie des Français.
19:35 Mais aujourd'hui, je remarque surtout que ceux qui ont voulu me faire passer pour climato-sceptique,
19:39 ce que je ne suis pas et ce que nous ne sommes pas au Rassemblement national...
19:41 Vous n'êtes pas climato-sceptique ?
19:42 Mais absolument pas !
19:43 Toutes les missions, j'ai expliqué qu'il y avait un dérèglement climatique,
19:47 j'ai donné des mesures très concrètes, tant sur l'adaptation dans les centres-villes,
19:51 sur les îlots de fraîcheur, sur les nouvelles peintures qu'il faut mettre en place,
19:54 que des éléments pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
19:57 Ce sont ceux qui vont signer, ratifier un accord avec la Nouvelle-Zélande,
20:01 qui est située à des dizaines de milliers de kilomètres,
20:03 qui viennent me donner des leçons.
20:04 Ce sont eux qui ont rouvert des centrales à charbon,
20:07 parce qu'ils ont fermé ce Fessenheim, tant les macronistes,
20:09 que Europé Collegiers et Verts, qui sont venus me donner des leçons.
20:11 C'est-à-dire que ce sont eux qui accélèrent le réchauffement climatique,
20:15 qui accélèrent la situation catastrophique,
20:17 qui malheureusement peut arriver si nous ne faisons rien en matière climatique,
20:22 qui aujourd'hui donnent des leçons.
20:23 Dans une enquête de Mediapart, dernière question,
20:26 Thomas Ménager parut cette semaine dans l'affaire de son pré-Russe.
20:29 Marine Le Pen prétend avoir signé avec une banque, pas avec Poutine,
20:33 peut-on lire sur le site de Mediapart.
20:35 Mais des mails issus de la boîte du vice-président de la Douma,
20:39 Alexandre Babakov, démontrent pourtant comment le pouvoir russe s'est impliqué.
20:43 Est-ce que le Rassemblement National a travaillé étroitement avec le pouvoir poutinien ?
20:49 Non, Marine Le Pen a été auditionnée pendant plusieurs heures à l'Assemblée Nationale.
20:54 Au-delà des enquêtes de Mediapart, qui sont pour le moins orientées,
20:57 il y a un rapport d'une commission d'enquête,
21:00 qui après des heures d'audition d'un certain nombre de personnalités,
21:03 dont Marine Le Pen, ont prouvé qu'il n'y avait aucun lien
21:07 et que nous avions juste financé la campagne par un prêt à une banque.
21:12 Et c'est la seule entité à laquelle nous devons quelque chose.
21:16 Marine Le Pen est une femme libre, indépendante,
21:18 qui défend l'intérêt de la France et des Français,
21:21 et qui ne sera jamais, je peux vous le dire, pour la connaître,
21:24 vendue à quelque puissance étrangère que ce soit.
21:26 Merci Thomas Ménager, merci d'avoir été avec nous en duplex depuis Bocquer,
21:31 et merci à Julien Girard pour la liaison technique.

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