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Thomas Ménagé, député Rassemblement national de la 4ème circonscription du Loiret et porte-parole du groupe parlementaire à l'Assemblée nationale est l'invité du Grand entretien de France Inter.

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00:00 France Inter, Alexis Morel, le 6/9.
00:07 Notre invité a été élu en juin 2022 dans la circonscription où se présentait Jean-Michel Blanquer.
00:13 De quoi lui garantir une petite notoriété d'emblée parmi les 89 députés du Rassemblement National
00:18 arrivés à l'Assemblée. Lui, l'ancien compagnon de route de Nicolas Dupont-Aignan, passé aussi par l'UMP.
00:24 Bonjour Thomas Ménager, député RN du Loiret et conseiller régional du centre Val-de-Loire.
00:30 L'actualité brûlante, si je puis dire, c'est cette canicule tardive sur les trois quarts du pays,
00:35 des épisodes qui se répètent désormais chaque été, couplés à la sécheresse aussi,
00:39 les deux tiers des nappes phréatiques sous les normales.
00:41 Et voilà un sujet, le changement climatique et ses effets, voilà un sujet sur lequel on ne vous entend pas beaucoup RN.
00:46 C'est encore secondaire l'écologie au Rassemblement National ?
00:49 Non, en aucun cas, c'est au cœur de notre projet. Mais c'est vrai qu'on a tendance à moins nous interroger sur cette question,
00:55 à beaucoup plus nous interroger sur des questions d'immigration, de sécurité et désormais de pouvoir d'achat.
01:00 Mais bien entendu, ça fait partie des préoccupations qui touchent le quotidien.
01:03 Et on le voit avec cette canicule, avec cet épisode climatique de plus en plus violent, de plus en plus récurrent.
01:10 Et nous aurons l'occasion d'échanger, d'évoquer cette question, notamment à la rentrée, avec un livret thématique sur l'environnement.
01:17 Parce que nous avons un projet global qui traite bien entendu ces questions.
01:20 Alors on va y revenir sur votre doctrine en matière d'écologie.
01:22 Juste le changement climatique, son ampleur, ses causes, ses effets, ça fait consensus dans vos rangs ?
01:27 Parce que Marine Le Pen disait encore au mois de mai, le GIEC, donc les experts climat de l'ONU,
01:31 le GIEC a toujours été très très alarmiste.
01:34 Oui, on est d'accord sur le fait qu'il y a un dérèglement climatique que l'on voit et que l'on constate sur le terrain.
01:39 Après, nous ne sommes pas des scientifiques. Nous ne souhaitons pas tomber dans une écologie punitive,
01:44 tomber dans la décroissance, mais nous souhaitons mettre en place un programme qui vise à lancer une économie,
01:49 une économie décarbonée, à mettre en place des mesures pour limiter.
01:54 Mais nous ne souhaitons pas, en fait, aujourd'hui, culpabiliser les Français.
01:57 Et nous ne pouvons pas uniquement nous baser sur les données du GIEC, mais dans tous les cas...
02:01 Ah bon ? Sur quelles autres données ?
02:03 Il n'y a pas seulement à suivre automatiquement ce qui peut être fait dans les données du GIEC.
02:08 Il y a à voir une vision politique qui bien entendu tient compte du réchauffement climatique.
02:12 Mais ça a été dit par Marine Le Pen. Ils ont parfois tendance à exagérer.
02:17 Et c'est leur rôle.
02:19 Vous avez dit que vous-même, on n'est pas scientifiques, nous, donc il faut quand même croire les scientifiques.
02:22 Oui, on les croit, on les suit bien entendu.
02:24 Mais notre rôle aussi, c'est de tempérer pour éviter que si on suit bêtement les données du GIEC,
02:29 on risque de contrevenir à la qualité de vie des Français, à aller vers quelque chose qui serait néfaste aussi pour eux.
02:37 Donc il faut trouver cet équilibre. C'est le rôle du politique.
02:39 C'était pareil pendant le Covid. Trouver l'équilibre entre les éléments scientifiques purs et la réalité du terrain et la qualité de vie des Français.
02:46 Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire une écologie sans contraintes pour les Français ?
02:50 Comment on fait par exemple sur la sécheresse si on ne réduit pas notre consommation, si on n'économise pas l'eau, si on ne réduit pas l'irrigation ?
02:56 Il doit y avoir une part de sobriété, nous sommes tous d'accord.
02:59 Mais cette sobriété, elle doit être pas contrainte.
03:01 Il ne faut pas que ça puisse changer le quotidien des Français de manière trop brutale.
03:06 Il ne faut pas que ça puisse contrevenir à notre économie et à la croissance.
03:09 Sur l'eau, nous avons des mesures. Il y a aujourd'hui un milliard de mètres cubes par an qui est perdu du fait des fuites dans les réseaux.
03:16 Il faut soutenir les collectivités. Il y a de la recherche en matière d'eau usée qui devrait être réutilisée.
03:22 Et tant mieux si le gouvernement lance enfin des études et un projet sur ce point.
03:26 Il y a la question de la désalinisation de l'eau couplée au nucléaire puisque ça consomme énormément d'électricité.
03:31 Il y a bien entendu des choses à faire mais on croit aussi à ce que ce soit la recherche qui puisse apporter ces solutions.
03:36 Il y a un sujet sur lequel vous vous êtes exprimé pour le coup, ce sont les ZFE, les zones à faibles émissions.
03:40 Vous voulez les supprimer tout simplement. Je rappelle le principe, c'est limiter l'accès des véhicules les plus polluants,
03:46 les vieux diesels aux grandes villes pour réduire la pollution.
03:49 D'ailleurs le ministre vient d'assouplir les règles de ces ZFE en début d'été.
03:53 La pollution de l'air, Thomas Ménager, c'est 48 000 décès prématurés par an en France.
03:57 Ça, ce n'est pas suffisant pour justifier aujourd'hui des ZFE ?
04:00 Nous sommes d'accord et nous sommes heureux de voir que la mobilisation des députés du Rassemblement National,
04:05 notamment Pierre Meurin et Anne-Sophie Frigou qui avaient lancé ce chantier au sein de notre mouvement,
04:09 a permis d'infléchir le gouvernement puisque ce sont les plus pauvres,
04:13 ceux qui ont des véhicules parfois les plus polluants, qu'il faut accompagner.
04:16 Petit à petit, progressivement, renouveler le parc automobile.
04:19 Mais le faire sans cette écologie punitive qui malheureusement touche les plus modestes.
04:23 Et il faut en parallèle, si vous voulez éviter que les gens prennent leur voiture,
04:26 développer de manière très massive le train, les transports, les modalités douces.
04:31 Et aujourd'hui, on peut le voir, moi je suis sur un territoire comme le Loiret,
04:34 90% des habitants de mon territoire sont obligés de prendre leur véhicule,
04:38 leur véhicule personnel et sont obligés d'aller à Orléans à plus d'une heure de route pour avoir les services publics.
04:43 Vous voulez profiter de cette colère qui monte contre les ZFE, contre ces mesures centre-ville ?
04:49 Vous voulez en faire un nouveau carburant, si je puis dire, pour le RN ?
04:52 On ne cherche pas à profiter, on cherche à apporter des solutions aux problématiques qui touchent les Français.
04:57 Et ça les touche à la fois dans les centres urbains, à la fois en ruralité.
05:01 Et notre objectif, nous qui souhaitons notamment en 2027 arriver au pouvoir,
05:06 c'est d'apporter des solutions très concrètes pour l'ensemble de la population.
05:09 Et ces problématiques écologiques très concrètes.
05:12 Aujourd'hui, il y a eu des contradictions pendant des années.
05:14 Mais nous avons un projet d'ensemble qui va de la mise en pause des accords de libre-échange.
05:20 Moi je suis à la tête actuellement d'une rapport d'information sur le bilan des accords de libre-échange.
05:24 C'est une catastrophe.
05:25 Et on s'apprête à ratifier, à mettre en place un accord avec la Nouvelle-Zélande,
05:29 qui est situé à 19 000 kilomètres, où on va apporter des agneaux.
05:32 Donc il y a des contradictions en matière environnementale.
05:34 Nous avons des mesures et un programme complet qui tient compte de cela.
05:36 Mais vous, par exemple, vous assumez d'avoir porté une proposition de loi pour réautoriser certains néonicotinoïdes,
05:41 qui sont ces insecticides tueurs d'abeilles.
05:44 Les bétraviers en sont privés, ils doivent trouver des alternatives.
05:48 Les bétraviers, ce ne sont pas des petits paysans, ce sont des grands exploitants.
05:51 Alors là, je vais vous contredire tout de suite, je suis sur un territoire où il y a énormément de bétraves.
05:56 J'ai une usine de bétraves sur mon territoire à Corbeil-en-Gatiney.
06:00 Ce sont des grands groupes, les usines de bétraves ?
06:02 Les usines, oui, bien entendu, les outils de production, les outils industriels.
06:05 Mais derrière, vous avez des agriculteurs qui, dans la diversification, ont quelques hectares de bétraves.
06:10 Et ça fait partie aussi de les soutenir, tant qu'il n'y a pas d'alternative.
06:14 On n'est pas heureux de mettre des néonicotinoïdes, personne n'est heureux de mettre de la chimie.
06:18 Et les agriculteurs, les premiers, parce que ça leur coûte très cher.
06:21 Mais aujourd'hui, cette suppression de la possibilité d'utiliser ces néonicotinoïdes,
06:26 c'est la certitude d'importer encore plus de sucre, notamment de l'Amérique du Sud,
06:31 notamment du Brésil, où il y a absolument des règles qui sont à l'opposé de nos standards en matière environnementale.
06:37 Thomas Ménager, des membres du Convoi de l'eau ont été accusés hier d'avoir dégradé un golfe dans la Vienne.
06:41 Vous avez dit que les soulèvements de la terre, c'était une forme de terrorisme, d'éco-terrorisme.
06:46 Forcé de constater que depuis, le Conseil d'État n'a pas la même interprétation, puisqu'il a suspendu leur dissolution,
06:51 il existe, selon le Conseil d'État, un doute sérieux sur les accusations de provocation à la violence.
06:56 Comment vous l'interprétez, du coup, cette réponse, qui ne va pas du tout dans le sens de ce que vous disiez ?
07:00 Je suis en désaccord, parce qu'en fait, c'est un référé.
07:03 Oui, on n'a pas eu de jugement sur le fond, mais « doute sérieux » dit le Conseil d'État.
07:07 Il y a des doutes sérieux, mais ça ne veut pas dire qu'au fond, le Conseil d'État n'ira pas en faveur du maintien de ce décret de dissolution,
07:13 ce que nous, nous souhaitons. Ce que je constate, c'est que oui, encore une fois, dans le cadre de ce convoi,
07:18 il y a eu des atteintes aux biens, il y a parfois des atteintes aux personnes, notamment aux gendarmes,
07:22 et que tous les groupuscules d'extrême gauche, d'extrême droite, éco-terroristes,
07:26 tout groupuscule violent, aujourd'hui, en France, doit être dissous.
07:29 Et si jamais le Conseil d'État, au fond, prenait une décision qui ne va pas dans ce sens,
07:33 il y aurait un travail du législateur pour trouver et apporter un cadre qui ne permet pas au juge,
07:38 qui fait son travail en droit, de mener un tel retour en arrière sur le décret de dissolution.
07:43 C'est une semaine de rentrée politique, alors pas chez vous, on y reviendra, mais chez les autres en tout cas.
07:48 Conseil des ministres, mercredi, avec en tête notamment les économies prévues sur le prochain budget,
07:53 15 milliards d'euros à trouver dans les budgets de l'État, mais aussi de la Sécu.
07:56 Parmi les pistes à l'étude, augmenter les franchises médicales, ce qui reste à payer par le patient sur un médicament remboursé.
08:02 Aujourd'hui, c'est 50 centimes, ça pourrait peut-être passer à 1 euro, ça reste des pistes.
08:06 Le budget, c'est la bataille que vous comptez mener cet automne, vous vous attendez le gouvernement au tournant là-dessus ?
08:12 Bien entendu, alors après, on a peu d'espoir, parce que dans tous les cas, il y a déjà une annonce de 49.3,
08:16 donc on ne nous permettra pas réellement de débattre et d'avancer.
08:19 Pas une annonce de 49.3, le gouvernement redoute de devoir passer par une 49.3.
08:22 Redoute, mais voilà, nous verrons ce qu'il en sera.
08:24 Mais ce qui est certain, c'est que ce budget, c'est à la fois un budget de looser, de perdant,
08:29 un budget de résignation et un budget de menteur.
08:32 Menteur, parce que Bruno Le Maire, il y a quelques semaines, au mois de juillet, a dit
08:35 "il n'y aura pas d'augmentation d'impôts".
08:37 Là, on voit qu'il va y avoir des augmentations sur un certain nombre de secteurs.
08:40 Et un budget de perdant, de résignation, parce qu'on va taper encore une fois sur les classes populaires, sur les classes moyennes.
08:45 Là, on parle de l'augmentation de la franchise sur les médicaments, sur l'augmentation quand vous allez voir votre médecin,
08:50 alors même qu'il y a 63% des Français qui aujourd'hui ont déjà renoncé à se soigner,
08:54 pour des questions notamment financières et encore plus dans le cadre des aires médicaux.
08:58 C'est le cas sur mon territoire.
08:59 - Mais justement, il faut bien trouver cet argent pour financer les hôpitaux qui sont encore aujourd'hui en crise,
09:03 pour mieux payer les enseignants, puisque c'est une promesse gouvernementale,
09:06 pour financer la transition écologique ?
09:08 - Vous avez totalement raison, et je vous dis que c'est pour ça que c'est un budget de loser, de perdante,
09:12 parce qu'ils sont résignés, ils n'ont pas le courage politique d'aller chercher l'argent où il est.
09:14 Nous, nous avons fait des propositions.
09:16 Vous savez, il y a des économies, d'abord sur le train de vie de l'État,
09:19 le rapport de la Cour des comptes pointe à chaque année le train de vie de l'État,
09:22 les agences, les autorités administratives indépendantes.
09:25 Les mackinces et les cabinets de conseil coûtent énormément d'argent.
09:28 Il y a de l'argent, nous, à aller récupérer, nous le disons, sur la question de l'immigration,
09:32 avec la réduction et la suppression de l'AME au profit d'une aide médicale d'urgence uniquement.
09:36 - C'est moins d'un milliard d'euros l'AME, l'aide médicale d'État.
09:38 - Oui, mais c'est une addition, bien sûr, d'économie qu'il faut faire.
09:40 Et après, il y a la question aussi de l'Union européenne.
09:42 Chaque année, nous versons 9 milliards de pertes.
09:45 Nous souhaitons réduire à 4 milliards, nous souhaitons participer à l'Union européenne,
09:47 mais pas à la hauteur que nous pensions.
09:49 - 3 milliards d'euros de dettes, la France qui sera le seul pays européen à dépasser encore les 3% de déficit en 2026.
09:55 Vous n'êtes pas pour le sérieux budgétaire, au RN ?
09:57 - Mais si, nous sommes pour le sérieux budgétaire.
09:59 Je vous ai dit, il y a à la fois des économies que je viens de vous citer, notamment,
10:02 la lutte contre la fraude fiscale, la fraude sociale, les cartes vitales biométriques, des recettes supplémentaires.
10:06 Nous souhaitons mettre en place un impôt sur la fortune financière pour taxer la spéculation,
10:10 ceux qui ne font pas profiter de leur argent pour l'économie réelle.
10:13 Il y a aussi la taxation des super-profits.
10:15 Mais vous savez, ce n'est pas aux Français de payer les échecs des gouvernements successifs.
10:19 Emmanuel Macron, c'est 600 milliards de dettes.
10:22 Ce n'est pas aux Français.
10:23 Et il faut avoir le courage de ne pas...
10:25 Et c'est toujours plus facile d'aller taper sur les classes populaires, sur les classes moyennes,
10:28 parce que ce budget, ce n'est plus un budget.
10:30 C'est un coup près. C'est un coup près pour les classes moyennes, les classes populaires,
10:32 ceux qui sont déjà d'une impression incroyable.
10:34 - Alors dans ce budget, dans les pistes, il y a aussi des taxations qui ne concernent pas les particuliers,
10:37 les sociétés d'autoroutes notamment.
10:39 - Et bien ça, tant mieux. Nous le disons depuis des années.
10:41 - L'autre chantier de la rentrée, c'est le projet de loi de migration,
10:44 que l'exécutif espère toujours présenter.
10:47 Pour vous, c'est toujours non ?
10:48 - Vraisemblablement. Alors nous allons entendre voir,
10:50 parce que sur la forme, on a eu plusieurs possibilités.
10:54 Une loi, deux lois...
10:56 On nous dit déjà qu'il y aura peut-être un 49-3,
10:58 Emmanuel Macron l'a annoncé sur ce texte.
11:00 Si il y a le maintien de la mesure qui vise à créer une nouvelle filière d'immigration
11:05 pour des nouveaux titres de séjour pour les métiers en tension,
11:08 ça sera non.
11:09 Après, on votera sûrement un certain nombre de mesures qui vont dans le bon sens,
11:12 qui pourraient être dans ce projet.
11:13 - Oui, parce que je rappelle que ce projet repose sur deux jambes,
11:16 plus de fermeté dans les expulsions et les reconductions,
11:19 et en contrepartie, des régularisations dans les métiers en tension,
11:22 là où on ne trouve pas de main d'œuvre, le BTP, la restauration.
11:26 Vous savez que les patrons concernés, certains soutiennent la mesure,
11:30 en disant aujourd'hui, sans travailleurs immigrés,
11:32 dans ma cuisine, sur mon chantier, ça ne tourne pas, ça ne marche pas.
11:36 Il n'y a que eux qui acceptent de faire ce travail-là.
11:39 Est-ce qu'on n'est pas là dans une grande hypocrisie
11:41 sur le refus de ces régularisations dans les métiers en tension ?
11:43 - C'est certain que certains patrons, mais pas tous,
11:45 moi j'en ai sur mon territoire, notamment dans l'hôtellerie,
11:47 qui ont eu des expériences qui n'ont pas été heureuses
11:49 et qui ne souhaitent pas renouveler ce type de dispositifs.
11:53 Aujourd'hui, il faut faire en sorte que,
11:55 alors même qu'il y a encore un chômage important dans notre pays,
11:58 je le vois sur mon territoire, j'ai un territoire où il y a plus de 10% de chômage,
12:00 un des territoires le plus pauvres du Loiret, dans le Mont-Arouet, dans le Gatinet.
12:03 Il faut faire en sorte que les personnes aient envie d'aller sur ces postes,
12:06 c'est-à-dire augmenter les salaires.
12:07 C'est pour ça que nous proposons une augmentation de 10% sans charge des salaires,
12:10 parce que c'est ce qui s'est passé dans les années 80.
12:12 On a déjà eu des expériences similaires.
12:14 Il n'y avait plus personne qui souhaitait être éboueur, à Paris notamment.
12:17 On a augmenté de manière très forte les salaires
12:19 et aujourd'hui il n'y a plus aucun problème, aucune tension sur ce secteur.
12:22 Il faut faire en sorte que les Français aient un intérêt à se lever le matin
12:26 et à aller faire ces métiers qui sont plus durs,
12:28 mais qui sont beaucoup mieux rémunérés.
12:30 - Vous parliez de votre circonscription, celle de Montargis, dans le Loiret.
12:33 Montargis, très touchée par les émeutes du début d'été,
12:35 dans une ville qui n'avait jamais connu cela.
12:37 Il faut donc reconstruire.
12:39 Il y a une loi qui est passée en juillet pour aider les maires à reconstruire plus vite.
12:43 Vous avez voté contre. On a un peu de mal à comprendre.
12:46 - Oui, je vais vous expliquer, c'est très simple.
12:48 Parce que la philosophie de cette loi n'était pas la bonne.
12:50 Nous souhaitons bien entendu reconstruire pour permettre un accès aux services publics
12:55 pour les habitants, et notamment sur mon territoire,
12:58 qui ont connu des dégradations, ou même les habitats.
13:01 Moi j'ai des immeubles entiers avec des habitations, des commerces,
13:03 qui ont été détruits par les flammes.
13:05 Mais le problème de ce gouvernement, c'est qu'il n'a pas traité les causes.
13:09 Il veut faire payer aux Français, là encore une fois, la reconstruction.
13:12 Parce que ce sera les assurances qui vont augmenter,
13:14 ce sera l'Etat, via les collectivités, qui vont payer cette reconstruction.
13:17 Nous souhaitons éviter de reconstruire sans régler les problèmes.
13:21 Puisque c'est la certitude de revoir une nouvelle fois de terre et de monde.
13:24 - Mais en attendant, il y a une urgence à reconstruire.
13:26 Il y a des écoles qu'il faudrait reconstruire, il y a la rentrée.
13:28 - Oui, c'est pour ça que nous avons voté certaines dispositions,
13:30 notamment les premiers articles, qui permettaient d'accélérer
13:33 les dispositions de reconstruction, notamment au niveau de l'urbanisme,
13:36 pour que les procédures soient plus rapides.
13:38 Mais nous avons voté contre, globalement et contre,
13:40 les dispositifs liés au financement.
13:42 Parce que ce sont ceux qui ont cassé qui doivent payer.
13:45 Nous sommes pour un principe simple, de casseurs-payeurs.
13:47 Et aujourd'hui, on va chercher les Français qui bossent, les classes moyennes,
13:50 ceux notamment qui ont été souvent pénalisés,
13:52 qui ont vu leur voiture brûler ou leur commerce brûler,
13:54 et qui vont devoir payer par leurs impôts.
13:55 - Thomas Ménager, on va faire un premier détour par le Standard,
13:58 pour retrouver Christophe.
13:59 Bonjour Christophe, vous nous appelez de Seine-et-Marne.
14:01 - Oui, bonjour.
14:02 - Je vous laisse poser votre question à Thomas Ménager.
14:04 - J'ai l'impression que dernièrement, ça parlait d'inégalité, peut-être,
14:07 ou de voitures qui ont brûlé.
14:09 Tout ça, c'est la conséquence, sûrement, d'un gros sentiment d'injustice,
14:12 qui n'est pas sans lien avec les questions écologiques,
14:16 écologie punitive, pas punitive, tout ça.
14:19 Est-ce que...
14:21 Vous n'avez pas l'air d'évoquer la possibilité de faire payer les Français,
14:26 comme vous dites,
14:28 qui ont les moyens, en fait.
14:34 Vous dites que l'écologie punitive serait nécessairement
14:38 attaquer les classes populaires,
14:40 mais les yachts et les jets privés,
14:43 et en fait ceux qui légifèrent...
14:46 - On a bien compris votre question, Christophe,
14:50 est-ce qu'il ne faut pas demander plus de contributions
14:55 aux plus aisés en matière d'écologie ?
14:58 - Merci Christophe, parce que c'est vraiment une question intéressante,
15:01 mais non, nous sommes favorables à ce que ceux qui le peuvent
15:04 puissent aujourd'hui payer et participer beaucoup plus.
15:06 C'est pour ça que nous souhaitons la taxation des super-profits
15:08 que nous avons connus et que nous connaissons actuellement,
15:10 que nous souhaitons mettre en place un impôt sur la fortune financière,
15:13 c'est-à-dire pour taxer les plus riches,
15:15 qui n'investissent pas sur le sol,
15:17 qui utilisent cet argent pour des yachts,
15:20 pour faire de la spéculation sur les marchés financiers.
15:22 Donc oui, il y a la possibilité d'aller dans ce sens,
15:24 mais aujourd'hui on a un gouvernement,
15:26 le gouvernement d'Emmanuel Macron,
15:28 qui veut, et c'est la même chose pour Europe Écologie des Verts,
15:31 pour la gauche, taxer, attaquer les plus pauvres,
15:34 ceux qui devront changer leur véhicule pour aller dans les villes,
15:37 qui veulent taxer les billets d'avion.
15:39 Moi je suis très choqué par ces rumeurs sur la taxation des billets d'avion,
15:43 mais on est aussi dans un pays avec des territoires...
15:46 - Ça ne concerne pas les plus pauvres forcément, les billets d'avion qu'on aménage.
15:49 - Je suis en désaccord avec vous.
15:50 Quand on habite en Outre-mer,
15:52 quand on habite en Corse, on est obligé de prendre l'avion.
15:55 Il y a une continuité territoriale.
15:56 En Outre-mer, il y a une des pires inflations que nous connaissons sur notre territoire.
16:00 Ça va être ces territoires ultramarins qui vont souffrir de ces augmentations d'impôts.
16:04 Ce n'est pas que les ultra-riches qui prennent l'avion.
16:06 Il faut arrêter avec cela.
16:08 Et puis en parallèle, si on augmente les prix des billets d'avion,
16:11 mais qu'on baisse les prix des trains, pourquoi pas ?
16:14 Je pense malheureusement que ça ne sera pas le cas.
16:16 - On parlait des chantiers de la rentrée.
16:17 Avant de retrouver l'Assemblée nationale cet automne,
16:19 un mot de l'année qui s'est écoulé pour vous.
16:21 88 députés RN à l'Assemblée.
16:24 Vous avez voté une part non négligeable des textes proposés par la majorité.
16:27 En revanche, aucun de vos textes à vous n'a jamais été voté.
16:30 La normalisation est plus compliquée que prévu à l'Assemblée ?
16:34 - Dans l'histoire de la Ve République, la plupart des groupes d'opposition ont rarement des victoires,
16:38 puisque la majorité ne va pas donner des victoires aux principales groupes d'opposition qui souhaitent conquérir le pouvoir.
16:42 Après, je m'inscris en faux. Il y a eu des centaines d'amendements.
16:46 - Je parle de loi là.
16:47 - Oui, mais ce sont des évolutions très concrètes.
16:50 Des amendements conjoints avec des membres de la majorité,
16:53 comme celui d'Aurélien Lopez sur la souveraineté numérique son passé.
16:56 Quand je dépose un amendement qui permet désormais à la rentrée
16:59 à des jeunes sapeurs-pompiers volontaires étudiants
17:01 d'avoir une adaptation de leur emploi du temps quand ils sont sapeurs-pompiers volontaires.
17:04 C'est une évolution très concrète.
17:05 Et puis on a aussi une capacité d'influence lors de notre niche parlementaire.
17:09 Au moment où nous décidons du programme,
17:11 nous avons fait le choix, Marine Le Pen, de mettre à l'ordre du jour
17:14 un texte qui vise à mettre en place une aide universelle pour les femmes victimes de violences.
17:18 C'est grâce à cela que la majorité, que l'Assemblée a décidé de le mettre à l'ordre du jour ordinaire.
17:24 Et que ce texte, avec un rapporteur de notre famille politique, Emmanuel Taché de la Pagerie,
17:28 est passé et que désormais il y aura une aide pour ces femmes victimes de violences.
17:32 Nous avons fait infléchir un certain nombre de votes.
17:34 Donc il y a des évolutions très concrètes.
17:36 - Justement, vous parliez des amendements.
17:37 Quand on regarde ce que vous faites à l'Assemblée, vous êtes certes très présent en séance.
17:40 En revanche, vous déposez très peu d'amendements.
17:43 Justement, 12 fois moins par exemple que les écologistes, qui sont pourtant bien moins nombreux que vous.
17:47 Donc ils travaillent les députés RN ?
17:49 - Non, les députés RN, contrairement aux écologistes, ils ne font pas des copies collées.
17:52 Ils ne font pas des copies.
17:53 Parce que vous savez, si vous voulez, on peut faire 88 fois plus, dès demain, d'amendements.
17:57 Il suffit, comme le font la gauche et l'extrême gauche,
18:00 comme ils l'ont fait notamment pendant la période des retraites,
18:02 de déposer 88 fois le même amendement en nom propre,
18:06 plutôt que de faire ce que nous nous faisons, dans un travail collectif dans la plupart des cas,
18:09 un amendement unique, co-signé par les 88 députés.
18:13 C'est juste des statistiques.
18:14 Ça ne prouve en aucun cas le travail que nous réalisons à l'Assemblée nationale.
18:17 Nous sommes le groupe le plus présent, celui qui votons le plus.
18:20 Et donc, ça c'est juste des subterfuges et de la communication en démultipliant des amendements identiques.
18:25 - Dans son dernier livre, Nicolas Sarkozy estime que Marine Le Pen a beaucoup progressé
18:29 sur la connaissance des dossiers, mais il reste quand même très critique.
18:32 Vous l'avez soutenu dans votre jeunesse, Nicolas Sarkozy.
18:35 Vous étiez à l'UMP.
18:36 Vous ne croyez pas aujourd'hui à l'union des droites,
18:38 parce que certains à LR sont assez proches de vous idéologiquement ?
18:42 - Je pense qu'il y a à droite, mais aussi à gauche, même si moi à titre personnel,
18:46 j'ai un passé de droite, je me considère de droite,
18:49 des personnes qui aiment la nation, qui veulent la défendre,
18:52 et qui aujourd'hui se réunissent derrière Marine Le Pen, derrière le Rassemblement national.
18:56 Ce qui est certain, c'est que, enfin Nicolas Sarkozy ouvre les yeux.
18:59 C'est ce qu'ont fait bien avant lui, les électeurs qui votaient pour lui, dont je faisais partie,
19:03 et qui ont compris que Marine Le Pen était très loin de l'image qui pouvait être donnée d'elle,
19:08 qu'elle était une femme courageuse, qui aime le pays,
19:11 qui est très loin de toutes les caricatures, et qui cherche à redresser le pays,
19:15 à faire en sorte que demain, les français vivent mieux dans notre pays,
19:19 et qu'elle bosse continuellement avec nous.
19:21 - Marine Le Pen, justement, on va la réentendre un jour,
19:23 parce qu'il y a un silence profond depuis plusieurs semaines,
19:27 depuis le début de l'été.
19:28 C'est quoi cette stratégie du silence, y compris pendant les émeutes ?
19:31 - Elle s'est exprimée à plusieurs reprises pendant les émeutes,
19:33 elle a fait des vidéos, elle a été présente sur le terrain.
19:36 J'entendais à l'instant le fait que nous étions absents pendant l'été.
19:39 Vous savez, c'est pas parce qu'on n'est pas sur les plateaux parisiens qu'on ne travaille pas.
19:42 Il y a un certain nombre de livrets thématiques, de travail de fonds qui est fait actuellement pendant l'été.
19:46 Nous sommes aussi au contact des français.
19:49 Parce que c'est ce qui manque souvent en politique, c'est d'aller sur le terrain,
19:51 d'être au contact des préoccupations.
19:53 Marine Le Pen, ne vous en faites pas.
19:55 Au grand regret de ses opposants, elle parlera et elle sera très présente à la rentrée,
19:58 comme elle a été présente tout le long de l'année à nos côtés à l'Assemblée nationale.
20:01 - Thomas Ménager, député Rassemblement National du Loiret, invité d'Inter, ce matin.
20:04 Merci, bonne journée. - Merci à vous, bonne journée.

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