Thomas Cazenave : "Nous allons créer un délit de promotion de la fraude"

  • l’année dernière
Avec Thomas Cazenave, ministre du budget.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-09-20##
Transcript
00:00 - Notre invité ce matin, Thomas Cazenave, ministre des comptes publics. Les comptes publics...
00:05 - Les comptes publics... - L'État est dans le rouge.
00:08 Thomas Cazenave, bonjour d'abord. - Bonjour. - 0826-300-300.
00:12 Ça c'est pour les auditeurs qui peuvent réagir évidemment tout à l'heure après 9h. L'État est dans le rouge, nous,
00:17 nos comptes
00:20 perso sont souvent dans le rouge. Aussi Thomas Cazenave, nous allons faire un peu un parallèle.
00:25 Alors le budget présenté la semaine prochaine, budget 2024 en conseil des ministres, je vais commencer avec
00:32 le coût du carburant, que ça plombe nos portefeuilles, le coût du carburant, le prix de l'essence...
00:38 Vous avez imaginé une vente à perte.
00:42 Et puis voilà que les distributeurs disent non.
00:45 Le PDG de Total dit non. Alors franchement je vais être un peu familier. Vous faites un bide ?
00:52 Non, on est complètement mobilisés sur le prix du carburant. On utilise toutes les solutions possibles.
00:58 On demande aux distributeurs de limiter leur prix. D'ailleurs c'est le cas de Total Énergie, avec le fait qu'ils plafonnent.
01:04 - 1,99. - Oui, ils plafonnent. Ils maintiennent le plafonnement, c'est un effort. Est-ce qu'il y a d'autres distributeurs, certains disent "je peux pas faire mieux, je peux pas
01:11 vendre à perte". Ce que dit la première ministre, elle dit "bah chiche,
01:14 regardons dans quelles conditions vous pouvez aller plus loin". C'est pas une mesure obligatoire.
01:19 Celles et ceux qui peuvent, on leur crée la possibilité de faire des opérations. - Mais ils vous ont tous dit non.
01:24 - Il n'y a pas d'obligation. Ce que l'on veut, c'est permettre à ceux qui peuvent le faire, de le faire.
01:29 Des opérations coup de poing, du plafonnement, et pour ceux qui le veulent, de la vente à perte. - Vous maintenez la mesure.
01:33 - Oui, on maintient la mesure. On a même regardé comment, avec les pompistes indépendants... - Mais qui va faire baisser ?
01:39 Qui va vendre à perte ? Mais qui ? Puisque les distributeurs ne veulent pas, Total qui est aussi un distributeur ne veut pas non plus.
01:46 Les distributeurs qui nous disaient, il y a encore quelques semaines, "on ne peut pas faire plus parce qu'il est interdit de vendre à perte",
01:53 on les a pris au mot. Avec la première ministre, on dit "on va regarder dans quelles conditions vous pouvez vendre à perte de manière
01:59 exceptionnelle, de manière temporaire".
02:02 On crée les conditions pour faire plus.
02:04 C'est ça notre enjeu. Et maintenant qu'ils expliquent "je peux, je ne peux pas faire", mais au moins il n'y a plus l'argument
02:09 "je ne peux pas vendre à perte pour faire plus d'efforts sur le prix des carburants". - Bien, nous verrons ce qu'ils feront.
02:12 En revanche, les petites stations-services, elles,
02:16 ne vont pas vendre à perte, elles vont fermer la porte. - Et c'est la raison pour laquelle on leur a dit "on va vous accompagner".
02:22 On a bien compris le problème. Autant les grandes surfaces, les grands distributeurs, on comprend qu'ils peuvent faire des opérations coup de poing,
02:28 les pompistes indépendants, c'est plus difficile, un fond va être créé pour les accompagner,
02:33 les protéger dans la période. - Un fond ? De combien ? - Un fond, on est en train de le chiffrer.
02:38 On est en train de le chiffrer. - Si je comprends bien,
02:41 si je comprends bien, pour résumer la situation, parce que c'est un peu compliqué votre affaire, pour résumer la situation,
02:46 vente à perte,
02:49 possible, très bien, personne ne dit "je vais vendre à perte". En revanche,
02:54 puisque la vente à perte est possible, il y a des petites stations qui risquent de fermer. Alors là, vous dites "on va créer un fond",
03:01 donc on va dépenser de l'argent pour aider ceux
03:05 qui ne peuvent pas vendre à perte. - C'est un peu compliqué votre affaire. - Alors je résume en plus, je résume encore Thomas Cazenave,
03:12 les pétroliers
03:14 accroissent leurs bénéfices à travers le raffinage, en ce moment, vous en convenez,
03:19 multiplié par cinq depuis le mois de juillet. Première chose, les distributeurs ne veulent pas vendre à perte. Deuxième chose,
03:26 l'argent
03:28 engrange de la TVA, si j'en crois Marine Le Pen et Xavier Bertrand, sur le dos des français.
03:34 - Équipé tout ça ? - Bah les français !
03:36 - Alors, il y a un certain nombre de mensonges qui ont été véhiculés. Alors quand j'entends dire que l'État se ferait de l'argent
03:44 sur l'inflation et prix du carburant, j'en tombe de ma chaise.
03:47 Pourquoi ? En gros, l'augmentation des prix du carburant, ça a permis de générer des recettes, 2 milliards d'euros de plus de recettes de TVA.
03:54 Combien l'État français a dépensé pour protéger les français face à l'inflation et les prix du carburant en 2023 ?
04:02 40 milliards d'euros.
04:04 Qui peut sérieusement dire, dans notre pays, que l'État se ferait un pactole sur le dos des français ? On a protégé comme jamais
04:13 40 milliards d'euros à comparer aux 2 milliards d'euros. Et j'en viens à votre
04:18 réaction sur le prix des carburants. Moi, le ministre des comptes publics que je suis, je préfère négocier avec les distributeurs
04:25 plutôt que suivre Xavier Bertrand qui nous propose une ristourne carburant qui serait un coût pour le contribuable.
04:30 Parce que l'État, c'est le contribuable. De 12 milliards d'euros.
04:33 12 milliards d'euros. Je préfère qu'on négocie avec les distributeurs plutôt que de demander aux contribuables
04:39 de financer une ristourne carburant. - Et la TVA ?
04:41 Comme le dit Marine Le Pen, qui veut faire passer la TVA à 5,5. - Mais la TVA, je vous l'ai dit, on a mis
04:48 40 milliards d'euros pour protéger les français. Ça nous a rapporté... - Oui, mais maintenant, continuez à les protéger.
04:56 - La TVA ne nous a rapporté que 2 milliards d'euros face aux 40 milliards. Ce n'est pas sérieux.
05:02 Marine Le Pen, ce n'est pas sérieux. - Alors, hausse des marges du secteur pétrolier, je le disais.
05:07 Alors justement, justement, et notamment le raffinage.
05:11 Multiplié par 5. Allez-vous reconduire la taxe sur les super profits des pétroliers ? - Moi, je l'ai dit, tout est sur la table.
05:18 On a lancé une mission pour regarder les marges de raffinage. C'est le cas notamment des services
05:25 d'Agnès Pannier-Runacher et à Bercy de Bruno Le Maire. Et tout est sur la table.
05:29 - Oui, tout est sur la table. - Et y compris la taxe... Vous l'avez dit, vous l'avez dit, Monsieur Bourdin. - Elle sera reconduite.
05:35 - Vous avez dit que nous avions l'année dernière mis en place une taxe de solidarité. - Oui.
05:39 - Et nous pouvons envisager de reconduire cette taxe en fonction... - Vous êtes favorable à la reconduction de cette taxe.
05:44 - En fonction de l'analyse qui sera faite. - Thomas Cazenave.
05:46 - En fonction de l'analyse qui sera faite. - Mais non, je vous l'ai fait l'analyse.
05:49 - Non, parce qu'il faut regarder... - Multiplié par 5 depuis juillet.
05:51 - Il faut regarder ce qu'il se passe, le raffinage en France, le raffinage à l'étranger. C'est plus compliqué que ça, je pense que vous le savez.
05:57 Donc on regarde. Ce que je peux vous dire, comme ministre des Comptes publics, c'est que cette question, elle est sur la table.
06:03 Et on est prêt, s'il le faut, à reconduire cette taxe de solidarité.
06:06 - Alors, le budget 2024, vous prévoyez une croissance de 1,4 et une inflation de 2,6. On est bien d'accord.
06:12 La Banque de France n'est pas d'accord avec vous, prévoit 0,9. De croissance, écart de 12 milliards d'euros.
06:18 Pourquoi cet écart ? Le gouverneur de la Banque de France vous dit "le budget est trop optimiste, vous manquez de crédibilité". Que lui répondez-vous ?
06:29 - Alors, vous savez, les prévisions de croissance, c'est toujours un exercice difficile.
06:33 Pour l'année 2023, la Banque de France s'était trompée dans ses prévisions. Nous allons avoir 1% de croissance en 2023.
06:41 - 1% ? - 1% en 2023. Contre toutes celles et ceux qui pensaient qu'on était trop optimiste.
06:47 Notre croissance, nos entreprises résistent en 2023. Elles résistent. Regardez, l'Allemagne est entrée en récession, la France résiste.
06:56 Donc, vous savez, c'est compliqué, ces prévisions. On ne s'est pas trompé en 2023. On a révisé la croissance pour 2024.
07:03 On voulait 1,6. On avait dit 1,6. Avec Bruno Le Maire, on a dit "compte tenu du climat international, du ralentissement de la Chine, de la politique monétaire,
07:11 il est plus raisonnable de faire 1,4". Donc, on a revu notre croissance à la baisse, mais on reste optimiste sur 2024,
07:19 parce qu'on a un tissu économique solide, parce que nos entreprises continuent à créer des emplois, parce que nous réindustrialisons le pays.
07:25 Donc, nous avons encore une hypothèse optimiste et nous tiendrons cet objectif.
07:29 - Alors, budget à l'Assemblée avec utilisation probable du 49-3. Vous vous préparez, j'imagine, Thomas Cazenab.
07:35 Remarquez, sur les questions budgétaires, c'est habituel.
07:38 - Bah écoutez, moi je pense que les Français peuvent comprendre que les oppositions ne votent pas un budget.
07:44 Moi, je ne jette pas la pierre aux oppositions si elles ne votent pas le budget. Quand on est dans l'opposition, c'est vrai qu'on ne vote pas le budget.
07:49 En revanche, les Français ne comprendraient pas qu'on n'ait pas de budget à la fin de l'année.
07:54 Avoir un budget, c'est quoi ? C'est financer nos écoles, nos hôpitaux, nos enseignants, nos forces de l'ordre.
08:00 Donc, il nous faut absolument un budget. Donc, finalement, le recours au 49-3, c'est la garantie que le pays ait un budget avant la fin de l'année.
08:08 Et ma seule responsabilité comme ministre des Comptes publics, c'est qu'on ait un budget en 2024.
08:13 - On aura un budget. - Mais il faut un 49-3 pour un budget.
08:16 - Alors, derniers arbitrages avec les parlementaires. Vous les avez rencontrés, vous en avez rencontré une vingtaine, je crois, de tous bords politiques.
08:23 Mais avant de parler de ces arbitrages, je voudrais revenir sur un fait qui défrait la chronique sur les réseaux sociaux.
08:29 C'est ce YouTuber, Mertel, inconnu au bataillon, qui se vante de toucher plusieurs aides sociales
08:38 et de vivre avec 1800 euros par mois d'argent public, notre argent, sans rien faire.
08:45 - Je trouve ça, je vais vous dire, scandaleux. Et nous allons, je vous l'annonce, nous allons mettre dans le projet de loi de finances, un délit de promotion de la fraude.
08:56 Il faut que l'on puisse condamner celles et ceux qui font la promotion de la fraude fiscale, sociale, avec la plus grande fermeté.
09:05 Et c'est la raison pour laquelle il y aura un dispositif dans le projet de loi de finances que nous défendrons dès la semaine prochaine à l'Assemblée avec Bruno Le Maire.
09:14 - Bien, autre sujet évoqué, l'impôt maximal mondial de 15% sur les multinationales. Est-ce que vous allez l'appliquer aussi aux particuliers ?
09:25 - Alors, d'abord, véritable avancée. Quand j'entends la NUPES qui nous dit "il faut avancer sur un impôt universel sur les entreprises", je leur dis "c'est le cas".
09:34 Grâce à l'accord que nous avons trouvé avec les pays de l'OCDE, à l'initiative de la France, un taux minimal d'impôt sur les sociétés de 15% va être inscrit pour la première fois dans notre budget 2024.
09:46 - 2024. - Moi j'ai proposé, dans le cas des dialogues de Bercy, c'est quoi les dialogues de Bercy ?
09:50 C'est toutes les forces politiques de l'Assemblée du China réunies. Et moi je leur ai dit "mettons-nous d'accord sur quelques sujets".
09:57 Là-dessus, je les ai invités, on va créer un groupe de travail transpartisan pour faire la même chose pour les particuliers.
10:01 En disant au fond "si on pense qu'à l'échelle internationale, il faut s'assurer que les particuliers sont bien redevables de l'impôt, chiche, je suis prêt à y travailler, je suis prêt à mettre un groupe de travail".
10:11 - Un impôt de 15% pour les particuliers ? - Non, c'est encore différent. On ne peut pas traduire, on ne peut pas passer des entreprises aux particuliers.
10:18 - Le taux ne sera pas le même ? - Non, il y a un travail, c'est plus compliqué.
10:21 - Ça peut être plus élevé ou moins élevé ? - Ça peut prendre plus de formes.
10:25 - Ça peut être plus élevé, ça peut être moins, ça ne sera pas plus, si j'ai bien compris. - Ça peut prendre des formes très différentes.
10:29 En revanche, nous on est prêt à y travailler, c'est une demande. Tout comme, je le dis, hier, tous les groupes politiques m'ont interpellé sur la question des rachats d'actions.
10:38 - J'allais en parler. - Alors, les rachats d'actions, c'est quoi ?
10:42 C'est quand vous avez une politique, une entreprise qui utilise ses bénéfices pour racheter ses actions.
10:47 Ça peut être une pratique courante, mais c'est aussi, et c'est là-dessus que moi je suis prêt à ce qu'on regarde ce sujet-là,
10:52 des fois une manière d'enlever un peu du bénéfice qui aurait pu être redistribué aux salariés.
10:57 - Évidemment, ou à l'investissement. - Exactement. Et donc, comme ça a été demandé par tous les groupes politiques,
11:03 moi j'ai annoncé hier soir que nous étions prêts à travailler avec toutes les forces politiques qui le demandaient,
11:09 pour que dans le débat parlementaire, par amendement, on puisse avancer sur ce sujet.
11:15 - La fiscalité du logement touristique, là aussi, c'est totalement anormal.
11:20 Quand on loue son logement à des fins, je pense à Airbnb ou d'autres plateformes,
11:26 on a une fiscalité avantageuse par rapport à celui qui loue son logement à l'année.
11:31 - Vous avez raison. - Alors, qu'allez-vous faire ?
11:33 - Vous avez raison, et c'est d'ailleurs une proposition qui a été avancée par les parlementaires hier soir.
11:39 Et des groupes d'opposition comme de la majorité. Vous savez, moi je suis dans le dialogue,
11:44 ils sont arrivés des parlementaires d'horizons différents en disant "on souhaite remettre en cause l'avantage fiscal sur les logements touristiques".
11:52 Je leur ai dit "je vois que se dessine un consensus entre vous, nous sommes prêts à y travailler,
11:57 parce que j'ai bien conscience que dans certaines zones tendues, celles et ceux qui travaillent dans ces territoires
12:02 n'arrivent plus à se loger au bénéfice de logements touristiques, c'est pas que du Airbnb".
12:06 - Mais vous êtes prêts à quel effort ? A baisser cet abattement fiscal ?
12:10 - Oui, les parlementaires le souhaitent, nous sommes ouverts à remettre en question cet avantage fiscal
12:17 pour le mettre sur le droit fiscal normal.
12:21 - Bien, les économies et administrations baissent des dépenses de fonctionnement dans le budget,
12:27 réduction du nombre de fonctionnaires ?
12:29 - Non, je préfère le dire, on va baisser la dépense de l'État, on va faire 16 milliards d'euros d'économies,
12:36 mais dans le même temps, on a un budget tourné vers l'avenir,
12:39 qui va permettre d'investir pour recruter des magistrats, des policiers, mieux payer nos enseignants,
12:46 il y a un besoin dans le pays de services publics.
12:49 Donc notre enjeu c'est baisser la dépense et protéger nos services publics, tout comme réaliser la transition écologique.
12:57 - Alors j'y reviens, la transition écologique dans le budget, 7 milliards d'euros supplémentaires,
13:03 alors j'ai vu la répartition, le Premier ministre en a parlé,
13:08 est-ce qu'il y aura une augmentation de la taxe sur les billets d'avion ?
13:12 - Aujourd'hui, la décision n'est pas prise.
13:14 - Ah bon ? À 8 jours de la présentation du budget ?
13:17 - Non mais je suis transparent avec vous, pourquoi ?
13:19 Parce qu'on réfléchit aussi à une taxation des gestionnaires d'infrastructures
13:23 qui concernent les sociétés d'autoroutes mais aussi les aéroports.
13:26 - C'est-à-dire, vous pourriez... les sociétés d'autoroutes seront taxées ?
13:31 - Notre souhait, c'est de mettre à contribution les gestionnaires d'infrastructures,
13:35 notamment des transports les plus polluants,
13:39 donc la route, les autoroutes et les aéroports,
13:41 pour financer des transports propres, notamment le ferroviaire.
13:45 - Ah, alors taxe ! Taxe ! Au péage ?
13:48 - Non !
13:49 - Ah non, non, non, non, non.
13:50 - Vous savez pourquoi je dis ça ? Je le fais exprès.
13:53 Parce que les sociétés d'autoroutes vont évidemment répercuter...
13:55 - Évidemment non ! C'est pas possible.
13:57 Parce que l'augmentation des péages, c'est la décision de l'État.
13:59 Et je peux vous le dire, que quand on mettra en place cette contribution
14:03 des gestionnaires d'infrastructures pour financer la transition écologique,
14:07 ça se fera sans hausse des péages.
14:09 - Donc, taxe sur les sociétés d'autoroutes et sur les aéroports.
14:12 On est bien d'accord, ça va être annoncé avant mercredi prochain, j'imagine.
14:17 On est d'accord.
14:18 Bon, plus de bonus automatique pour l'achat d'un véhicule électrique,
14:21 5 000 ou 7 000 euros, alors ça sera plus simple.
14:25 Désormais, chaque véhicule vendu en France aura son score environnemental.
14:28 Il y aura une liste qui sera connue mi-décembre, une liste de véhicules.
14:32 Ça veut dire plus de bonus pour les voitures électriques fabriquées en Chine.
14:37 - Notre objectif, c'est que la transition écologique,
14:39 ça doit être aussi une bonne nouvelle pour notre réindustrialisation.
14:42 Et il y a aussi quelque chose de paradoxal.
14:44 Si vous importez un véhicule électrique qui arrive du bout du monde,
14:49 avec finalement un gros impact environnemental,
14:55 il faut qu'on regarde le coût environnemental complet.
15:00 Et donc c'est pour ça que l'on souhaite revoir le dispositif du bonus
15:04 pour favoriser des véhicules propres, mais aussi des véhicules qui sont fabriqués du proche territoire.
15:09 - Donc plus de bonus pour les véhicules électriques fabriqués en Chine.
15:12 - Oui, l'objectif c'est d'inciter aux véhicules électriques
15:17 qui sont fabriqués notamment sur notre territoire européen, continental.
15:21 - Donc plus de bonus pour la Spring de Renault par exemple.
15:24 Terminé la détaxation du gazole pour les agriculteurs, les travaux publics,
15:28 vous avez trouvé des accords ?
15:30 - Des accords.
15:31 - Les pêcheurs ?
15:32 - Non, aujourd'hui, ce qu'on souhaite, je le dis très clairement,
15:35 ce qu'on appelle le gazole non routier, c'est un avantage fiscal.
15:38 - Le GNR.
15:39 - Le GNR, qui est contraire à notre ambition de la transition écologique.
15:42 On ne fera aucune économie sur le sujet, que les choses soient très claires.
15:46 On discute avec chacun des secteurs pour regarder quels sont les alternatives sur la table.
15:52 Et nous allons les accompagner.
15:54 Donc nous ne ferons pas 1 euro d'économie sur ces professions, on les accompagne.
15:58 Par contre, c'est notre objectif de verdissement de la fiscalité,
16:00 il faut qu'on soit cohérent.
16:01 On ne peut pas mettre 7 milliards d'euros de plus sur la transition écologique d'un côté
16:05 et laisser des avantages fiscaux qui sont contraires à nos objectifs de transition écologique.
16:10 - Une vignette pour les poids lourds étrangers qui ne feront pas le plein en France.
16:14 C'était une réflexion, une idée ?
16:16 - Non, elle n'est pas sur la table.
16:18 - Elle n'est pas sur la table, très bien.
16:20 La lutte contre la pauvreté, est-ce que vous confirmez l'intégration dans le budget d'une aide exceptionnelle ?
16:27 Pour lutter contre la pauvreté.
16:29 - Aujourd'hui, nous avons des moyens considérables qui sont mis pour lutter contre la pauvreté.
16:35 Ce sont des moyens à destination du secteur associatif.
16:39 Et je vais vous dire, la décision qu'on a prise dans ce budget,
16:43 c'est d'indexer les pensions de retraite, d'indexer les prestations sur l'inflation.
16:49 25 milliards d'euros destinés à protéger les Français de l'inflation et des salariés aussi.
16:56 Pourquoi je vais au bout de mon raisonnement ?
16:58 - Ça veut dire que les retraites vont augmenter, l'inflation sera à 4-6.
17:01 - Elle sera connue, elle sera connue entre 4 et 5.
17:05 - Le montant des retraites va augmenter de 4,5.
17:07 - On va absolument l'indexer sur l'inflation.
17:11 Pourquoi ? Parce qu'on veut protéger contre l'inflation, mais également les salariés.
17:15 On va faire quelque chose de très important, c'est que le barème de l'impôt sur le revenu,
17:18 il va être revu en fonction de l'inflation.
17:20 - J'ai vu ça, oui.
17:21 - Pourquoi ? Parce que les salariés ont obtenu à peu près 4% d'augmentation de leur salaire.
17:25 Donc certains pourraient se mettre à payer de l'impôt, ou d'autres payer plus d'impôt.
17:29 On ne va pas reprendre aux salariés d'un côté ce qu'ils ont négocié de l'autre.
17:33 Donc on va faire augmenter ces barèmes de l'impôt sur le revenu,
17:36 pour protéger les salariés de l'inflation.
17:39 Donc c'est un effort considérable qui est fait dans le budget de l'État,
17:42 pour protéger tous les Français de l'inflation.
17:44 - Je reviens à la lutte contre la pauvreté.
17:46 Il y a eu cette annonce d'une aide exceptionnelle dans le budget.
17:50 Il y aura une aide exceptionnelle ?
17:52 J'ai vu 50% d'augmentation des crédits attribués à la lutte contre la pauvreté.
17:55 Oui ou non ?
17:57 - Il y a un plan pauvreté.
17:59 - Oui, il y a un plan pauvreté.
18:01 - Un plan pauvreté sur plusieurs années, qui a été présenté...
18:03 - Mais là, dans le budget 2024...
18:05 - Mais qui traduit nos engagements !
18:07 - Donc 50% d'augmentation des crédits ?
18:09 - Non mais pas 50% d'augmentation des crédits en une année.
18:12 - J'ai vu ça, sur plusieurs années.
18:14 - Sur plusieurs années, voilà.
18:16 - Et sur l'année 2024, ce sera quoi ?
18:18 - Je ne sais pas quel est le montant précis sur l'année 2024,
18:20 de chacun des budgets.
18:22 - Non parce que vous avez entendu, les associations.
18:24 - Bien sûr. Et après, je vais vous dire,
18:26 le vrai combat contre la pauvreté,
18:28 c'est notre combat pour le plein emploi.
18:30 On a réussi à créer 2 millions d'emplois.
18:33 Le chômage a été ramené à 7%.
18:35 - Sauf que le chômage, dans les prévisions,
18:37 devrait légèrement réaugmenter l'année prochaine.
18:40 - Non, on va se battre pour ça.
18:42 Parce que la plus grande des conquêtes sociales,
18:44 je veux insister là-dessus,
18:46 c'est de lutter contre le chômage de masse.
18:48 Je me souviens encore, il y a quelques années,
18:50 où le sujet de préoccupation numéro 1,
18:52 c'était le chômage de masse.
18:54 On est en train de remporter cette bataille.
18:56 Et c'est ça la meilleure protection
18:58 contre la pauvreté.
19:00 - Alors, le coût de la vie, j'en parlais,
19:02 les assurances vont augmenter,
19:04 les assureurs l'ont annoncé hier, vous avez vu,
19:06 entre 4 et 8%.
19:08 C'est énorme, énorme pour les Français.
19:10 La santé va coûter plus cher.
19:12 Tiens, parlons de la santé, le budget de la sécurité sociale.
19:14 Les médecins généralistes
19:16 veulent une augmentation du tarif
19:18 des consultations, et passer à 30 euros,
19:20 minimum, sinon c'est la grève.
19:22 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
19:24 - Nous on a un enjeu, moi je l'assume comme ministre des comptes publics,
19:26 je tiens à la pérennité de notre modèle
19:28 de sécurité sociale. Et pour
19:30 pérenniser notre modèle de sécurité sociale,
19:32 il faut qu'on maîtrise mieux nos dépenses,
19:34 notamment de santé.
19:36 Elles sont extrêmement dynamiques.
19:38 Et je pense à un sujet en particulier,
19:40 c'est les dépenses dans le secteur du médicament.
19:42 Il y a des prescriptions qui sont
19:44 des fois trop importantes,
19:46 une consommation de médicaments,
19:48 - C'est un reproche que vous faites aux médecins ?
19:50 - Mais chacune et chacun d'entre nous,
19:52 vous constatez, vous ouvrez votre boîte à pharmacie,
19:54 j'imagine que vous avez plein de médicaments.
19:56 C'est inutilisé que vous finirez par jeter ou remplacer.
19:58 Donc il faut qu'on fasse
20:00 collectivement plus attention à la prescription
20:02 des médicaments. Et je pense, et ça c'est
20:04 l'engagement aussi pris par le ministre de la Santé,
20:06 de travailler avec les professionnels de santé,
20:08 en disant comment est-ce qu'on peut
20:10 mieux prescrire, moins prescrire,
20:12 pour éviter des dépenses qui
20:14 parfois sont inutiles. - Mais il n'est pas question d'aller plus loin
20:16 que 27,50 euros la consultation ?
20:18 - Ça c'est la négociation.
20:20 C'est la négociation qui sera... - Il y a une marge de manœuvre ?
20:22 - Non vous n'êtes pas ministre de la Santé.
20:24 - Voilà, je ne suis pas ministre de la Santé.
20:26 - Mais enfin vous regardez les comptes.
20:28 - Bien sûr, et je suis très attentif.
20:30 - Il est sous surveillance, si j'ai bien compris
20:32 le ministre de la Santé. - C'est une construction
20:34 commune le budget. Et je tiens parce que c'est
20:36 l'engagement qu'on a appris vis-à-vis des Français,
20:38 il faut qu'on baisse nos déficits publics.
20:40 Si l'État a pu protéger tout le monde, c'est qu'on avait
20:42 un déficit public faible en 2018.
20:44 - Oui, mais le déficit de la Sécurité Sociale
20:46 va encore se creuser en 2024.
20:48 - Et donc 13 milliards d'euros de plus.
20:50 - Et donc notre responsabilité,
20:52 il sera divisé par deux par rapport à 2023.
20:54 - Oui, 13 milliards de plus.
20:56 - Bien sûr, mais c'est pour ça que je vous dis,
20:58 il faut qu'on soit attentif et qu'on n'ait pas peur
21:00 d'ouvrir des sujets comme la prescription des médicaments.
21:02 Je pense que les Français peuvent le comprendre.
21:04 Il faut qu'on fasse plus attention,
21:06 et je ne suis pas en train de dire qu'on ne va pas baisser
21:08 les dépenses de santé, il faut qu'elles augmentent moins vite.
21:10 - Oui, les dépenses de santé,
21:12 il faut qu'elles augmentent moins vite,
21:14 mais l'effort que vous faites en direction des hôpitaux
21:16 et des EHPAD est insuffisant.
21:18 C'est ce que vous dit la Fédération hospitalière.
21:20 - On sort d'une période
21:22 où on a mis plus de 10 milliards d'euros
21:24 sur le Ségur de la santé,
21:26 on a fait des investissements
21:28 considérables, considérables.
21:30 Il faut aussi, moi je considère que
21:32 les ressources publiques, elles ne sont pas illimitées.
21:34 Elles ne sont pas illimitées, il faut qu'on fasse des choix
21:36 et qu'on gère un peu mieux
21:38 chaque euro dont nous disposons.
21:40 Et donc je pense qu'il faut qu'on ait ce débat-là
21:42 dans le secteur de la santé, comme dans d'autres secteurs,
21:44 en disant comment on peut faire mieux,
21:46 comment on peut parfois dépenser moins,
21:48 je crois que tout le monde peut le comprendre,
21:50 y compris sur les dépenses de santé.
21:52 - Alors le coup de la vie, j'en termine,
21:54 Thomas Cazenave, avec le prix
21:56 d'électricité en 2024,
21:58 moins de 10% la hausse ?
22:00 - Aujourd'hui on ne sait pas
22:02 comment va évoluer le prix de l'électricité,
22:04 il faut être clair avec les Français.
22:06 - Il y a un accord à Bruxelles
22:08 entre les 28... - On le saura à la fin de l'année.
22:10 Ce qu'il faut savoir quand même,
22:12 c'est que le prix de l'électricité et du gaz,
22:14 il a considérablement baissé
22:16 par rapport à 2022, par rapport à la crise.
22:18 Il a considérablement baissé.
22:20 C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous, progressivement,
22:22 on sort des dispositifs de protection.
22:24 10 milliards d'euros. Ma responsabilité,
22:26 c'est quand même aussi de réduire le déficit public.
22:28 On verra à la fin de l'année,
22:30 mais ce que je peux vous dire,
22:32 c'est que le prix de l'électricité, si jamais il devait augmenter,
22:34 il n'augmentera pas au-delà de 10%.
22:36 - Et moins de 10% c'est possible ?
22:38 - Oui, c'est tout à fait possible, mais aujourd'hui,
22:40 on ne le sait pas encore.
22:42 - Merci Thomas Cazenave d'être venu nous voir ce matin.
22:44 - Merci à vous.
22:46 - Pour parler du budget. Il est 8h56.

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