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Avec Caroline Fourest

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-09-26##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue pour ces deux heures d'info.
00:08 Bonjour Gilles Gansman.
00:09 Bonjour Valérie.
00:10 Vous avez vu, j'ai sorti la chemise.
00:11 Quand je sors la chemise, c'est que j'aime l'inviter.
00:12 C'est un invité.
00:13 Il a des petits signes comme ça.
00:15 Je serai en t-shirt pour Mireille Dumas.
00:17 Oh, c'est pas vrai.
00:18 Vous l'aimez beaucoup Mireille.
00:19 Je l'adore.
00:20 Notre invitée aujourd'hui, c'est Caroline Fourest.
00:23 Bonjour Caroline Fourest.
00:24 Merci d'être avec nous.
00:25 Vous êtes éditorialiste sur LCI, directrice de la rédaction de l'hebdomadaire Frontier
00:29 Tireur.
00:30 Vous êtes l'une de nos intellectuelles les plus brillantes, je le dis comme je le pense.
00:35 J'ai bien fait de venir ce matin, merci.
00:36 Oui, oui, non, non.
00:37 Vous avez des combats.
00:38 Une combattante.
00:39 Combattante pour la laïcité, pour les minorités sexuelles, pour un certain nombre de causes
00:46 sur lesquelles vous êtes extrêmement engagée.
00:49 Ce soir, France 2 propose une grande soirée, une soirée spéciale avec la diffusion, entre
00:56 autres, de votre film "Sœur d'armes" qui a été réalisé et qui a été diffusé en
01:04 2019 au cinéma.
01:05 Et ce soir, c'est quoi ? C'est la première diffusion télé ou il y a eu une diff ?
01:08 C'est la première fois qu'on peut le voir en France à la télévision.
01:11 Et c'est un film…
01:12 Coup de poing.
01:13 Coup de poing, bouleversant, étonnant, inquiétant, qui raconte une histoire qu'on voit assez
01:20 peu, c'est-à-dire ces femmes qui sont parties combattre aux côtés de leurs sœurs et des
01:26 femmes combattantes.
01:27 C'est vrai qu'on n'en voit pas beaucoup.
01:28 On n'en parle pas et on n'en voit pas beaucoup.
01:30 On en a parlé, mais on a vu peu d'images de la déportation des yézidies, des femmes
01:36 yézidies, esclavagisées et violées par Daech.
01:38 Et on a vu peu d'images de ceux qui sont partis se battre.
01:40 On a beaucoup parlé de ceux qui sont partis se battre du côté de Daech.
01:43 Très peu de cette jeunesse qui est partie se battre du côté des Kurdes.
01:45 C'est pour ça que j'avais envie de ces images, moi aussi.
01:48 De ces femmes dont vous racontez l'histoire.
01:52 Franchement, regardez ce film Amira Kazar, formidable, Camelia Jordana.
01:57 C'est un film remarquable et vous nous en parlerez dans un instant.
02:01 Oui, et puis surtout, vous verrez que la caméra est au cœur des combats.
02:04 C'est ça qui est assez incroyable.
02:07 On passe au Zapping.
02:08 Bien sûr.
02:09 Sud Radio Média.
02:10 L'instant Zapping.
02:11 Oh, là, Valérie, je suis embêté pour Pascal Praud et sa buvette.
02:16 Pourquoi ?
02:17 Parce qu'il y a un autre café qui s'est ouvert juste en face.
02:20 On va encore papoter.
02:22 C'est le café de Laurent Ruquier qui a ouvert sur BFM hier.
02:25 Pour l'occasion, il s'est fait le look de journaliste.
02:27 Je ne sais pas si vous avez vu.
02:28 Petite coupe bonne élève, costume cravate.
02:31 Avec un retour qui va vous faire plaisir puisqu'il commence par une refus de presse, des dessins satiriques.
02:38 Et évidemment, vous qui viens de Charlie Hebdo, c'est quelque chose qui doit vous toucher.
02:43 Madame, monsieur, bonsoir.
02:45 Heureux de vous retrouver sur BFM TV.
02:47 Bonsoir Julie.
02:48 Bonsoir Laurent.
02:49 Bonsoir à tous.
02:50 Vous savez, le président de la République a parlé hier soir à 20h après une semaine
02:53 chargée pendant laquelle il a reçu le roi Charles III à Paris et le pape François
02:58 à Marseille.
02:59 Ce qui nous a valu ce dessin, regardez, dessin signé Urps dans Sud-Ouest.
03:02 On voit un couple de Français qui dit Charles III, le pape, un marathon de réception.
03:07 On annulerait bien le repas avec ta mère dimanche.
03:10 Avec forcément l'envie pour le président de répondre au roi et au pape.
03:14 Ça, c'est un pupitre qui vient de tomber.
03:16 La petite pédale, mais c'est pas grave.
03:17 Comment ça la petite pédale ?
03:18 La pédale pour le pompteur.
03:21 Non, pas du tout.
03:22 C'est un toque-à-voix qui vient de tomber, mais j'apprends le studio.
03:25 Vous avez eu peur.
03:27 Voilà un début avec un petit incident.
03:30 C'est important les dessins de presse ?
03:31 C'est un regard sur le monde irremplaçable et de plus en plus dur et qui demande beaucoup
03:37 de talent, beaucoup de recul et qui demande aussi une culture pour le comprendre.
03:41 C'est ça qu'on doit transmettre, c'est apprendre à avoir cette distance qui parfois est prise
03:46 pour du cynisme ou de l'humour noir.
03:48 L'humour noir est très peu compris, alors que pour moi c'est le meilleur monde.
03:51 Il n'y a rien de mieux pour nous aider au contraire à vaincre nos peurs.
03:54 Vous continuez à lire Charlie Hebdo ?
03:55 Ah oui, bien sûr, je serai toujours fidèle à Charlie, même en faisant un journal à
04:00 côté d'eux et un autre hebdomadaire.
04:03 Bien sûr, on est heureux d'être plusieurs dans la presse à partager certaines valeurs.
04:07 Ils en sont morts, nos camarades, Charb, Cabu, Wolinsky, on ne va pas tous les citer, mais
04:14 ils sont morts de ce manque de recul, de ceux qui n'ont pas compris leur dessin et ces
04:20 tragédies de la distance.
04:22 De distance et de solidarité.
04:23 Et en fait, le film de ce soir, c'est aussi un peu pour moi la fin d'une, pas d'une boucle,
04:27 mais c'est la fin d'une histoire qui a commencé avec leur mort, parce que Charb par exemple
04:32 voulait rejoindre l'écureuil, il voulait se battre à leur côté avant sa mort.
04:35 Et quand j'ai montré, je peux vous dire, le film à ses parents, on a évidemment partagé
04:39 un moment très émouvant et je me souviens encore de ce que m'a dit la maire de Charb
04:44 en me disant peut-être que s'il était parti là-bas, il serait vivant.
04:47 Et j'en suis pas sûre, parce que beaucoup de nos camarades kurdes sont morts pour que
04:50 nous soyons vivants et que nous soyons heureux de profiter de cette démocratie qu'on a tendance
04:54 un peu à mépriser parfois.
04:55 Vous irez dans l'émission de Laurent Ruquier, vous êtes réconciliés ou pas ?
04:59 Il a dit qu'il vous recevrait plus jamais.
05:01 Non, ça depuis il m'a réinvité, je ne suis pas allée, mais parce que j'étais trop prise.
05:06 Mais là peut-être vous irez si il vous invite.
05:08 Peut-être.
05:09 C'est pas une grande envie.
05:10 Là en ce moment je suis un peu prise, mais sinon volontiers.
05:13 Dimanche il y a eu un témoignage fort, je ne sais pas si vous l'avez vu, c'était dans
05:17 7 à 8, le témoignage de Afshan Riaz, née au Pakistan, élevée en France, et elle part
05:23 pour ses 25 ans, sans se méfier, en vacances au Pakistan.
05:26 Elle ne s'imagine pas alors que son père a décidé de la marier de force.
05:30 Vos parents sont pakistanais, musulmans, et votre père entend perpétuer les traditions
05:35 de son pays, de sa tribu.
05:37 Oui, la religion n'a rien à voir dedans, on est dans une tribu, c'est une sorte de caste
05:42 des Rajputs.
05:43 L'idée nous c'est pakistanais, rajputs, musulmans.
05:47 On ne se mélange pas avec d'autres castes, on grandit avec ça.
05:50 Notre papa nous a mis toute notre vie dans notre tête, c'est "attention à mon honneur,
05:56 faites attention à mon honneur".
05:57 Il nous dit clairement "alors moi, c'est moi qui choisira votre mari, vous avez interdiction
06:02 de me présenter qui que ce soit, je refuserai tout, et si vous voulez un jour le faire,
06:08 et ben vous partez de chez moi".
06:10 C'est incroyable d'entendre ça.
06:13 En fait, moi je pensais qu'avec les nouvelles générations, les choses évolueraient, et
06:18 en fait on rétrograde.
06:19 Ah mais je pense qu'on a tous cette naïveté de penser que parfois les mécanismes patriarcaux,
06:26 l'enfermement des femmes, sont liés qu'aux traditions.
06:29 Il y a des gens qui y ont intérêt, il y a des gens qui veulent maintenir cet ordre établi,
06:33 ou cet ordre tribal.
06:34 Et comme on est en train de revenir tous un peu, et ça, ça nous concerne vraiment tous,
06:38 à l'âge identitaire qui honnêtement est un âge bête, et un peu primaire, et bien
06:43 le patriarcat revient avec, partout dans le monde, et si en plus des propagandistes,
06:47 ils voient l'intérêt de regagner un petit peu de domination, ils s'entendent formidablement
06:51 pour que ça revienne.
06:52 Un mot peut-être sur cette gauche qui soutient le port du voile ?
06:56 Ah bah non !
06:57 Ah bah non, c'était prévu dans la réponse !
06:59 Ah bah oui, je découvre !
07:00 Je dis rien alors, on continue !
07:02 Juste après, vous pourrez enchaîner.
07:04 Pendant que les femmes se battent, voilà !
07:06 Voilà, pardon, excuse-moi !
07:08 Non, pas du tout Val !
07:09 Pendant que les femmes se battent, sous la chaleur confortable des projecteurs, parce
07:13 que c'est toujours plus simple, dans "Touche-moi à mon pote" Gilles Verdez et sa bande, se
07:17 révoltaient sur la décision de la France d'interdire le voile lors des Jeux Olympiques.
07:21 C'est une folie cette décision !
07:23 Pourquoi discriminer encore une fois les musulmans ?
07:25 Parce que c'est directement de la stigmatisation.
07:28 Le CIO, Comité Olympique, l'autorise, la FIFA dans le foot l'autorise, et nous on n'en veut pas !
07:33 Donc il y en a marre quoi !
07:34 Parce que l'argumentaire qui est développé là, on le voit bien, c'est une question de
07:38 ne pas vouloir politiser...
07:40 Les Jeux Olympiques !
07:42 Voilà, c'est l'idée qui est derrière.
07:45 ... la Pakistan, puis juste après, bim !
07:47 Ah bah oui, c'était construit !
07:49 Je découvre !
07:50 Bah oui, je sais bien ! Eh bah allez-y !
07:52 C'est bien qu'on entend Gilles Verdez, parce que je ne sais pas où on classe Gilles Verdez,
07:56 mais moi j'entends "N'en touche pas à mon pote" dans des émissions de Moulot d'Achoum,
07:59 cette petite musique qui n'est pas dédiée qu'à la gauche politique, je veux dire.
08:04 Cette petite musique relativiste, et qui considère qu'au fond, l'important c'est de tout tolérer,
08:11 même l'intolérable, ou même le sexisme, ou même le retour de signes qui sont vraiment
08:17 des tests contre l'école laïque, par exemple, c'est une petite musique qu'on entend beaucoup, beaucoup.
08:22 Et encore une fois, la seule réponse, c'est de garder beaucoup de patience, déjà, de pédagogie,
08:27 parce que sincèrement, entre ceux qui perdent patience et qui cèdent à la haine,
08:31 et puis ceux qui cèdent tout court, on sent que l'espace se réduit un petit peu,
08:35 on a quand même un peu de mal à respirer, mais pour ça, on a quelque chose de magnifique
08:38 qui s'appelle l'école laïque, qui nous permet d'apprendre à être des citoyens,
08:42 en dehors de la pression de notre entourage, de notre quartier, de nos parents,
08:47 et puis ensuite, comme on est une grande démocratie, et là aussi, je pense qu'il faudrait qu'on réapprenne à l'apprécier,
08:52 et bien, en tant qu'adulte, on fait ce qu'on veut. Si on veut porter un voile, on porte un voile.
08:56 Il y a juste des espaces comme le sport et l'école qui sont un peu réglementés,
09:00 mais la vie, c'est fait de règlement, de toute façon, et ceux-là sont plutôt faits pour protéger la liberté de se déterminer.
09:05 Mais cette gauche, encore une fois, qui défend le port du voile pour les femmes,
09:12 moi j'avoue que je suis dans une incompréhension totale, et en particulier de la part de Jean-Luc Mélenchon,
09:16 dont on sait les liens qu'il avait avec Charbes, justement, ce revirement,
09:22 on a pu entendre d'ailleurs les positions qu'il avait il y a quelques années,
09:25 mais comment des gens de gauche peuvent soutenir l'enfermement des femmes avec le voile ?
09:30 Alors ce qui est terrible, évidemment, aujourd'hui, c'est que la gauche politique n'est représentée
09:33 que par des gens qui ont fait ce virage cynique, parce que c'est un virage cynique.
09:37 Moi j'ai fait des conférences sur la laïcité avec Jean-Luc Mélenchon,
09:40 personne n'en parlait mieux, personne ne parlait mieux que lui,
09:43 de l'importance de préserver l'école laïque du voile et de ces signes-là,
09:47 et aujourd'hui il tient un tout autre discours pour des raisons de comptage électoral.
09:52 Donc c'est terrible à double titre, parce que c'est une trahison du Jean-Luc Mélenchon
09:57 qu'on a entendu à la mort de Charles prononcer un très beau discours et tous ses discours,
10:03 mais c'est en plus une image détestable de la politique.
10:06 En plus ça donne le sentiment que certains idéaux, on peut les piétiner,
10:10 et de toute façon tout le spectacle que donne la NUPES en ce moment est quand même assez triste.
10:14 - Ça veut dire qu'il ne le pense pas et qu'il le fait pour devenir roi ?
10:17 - Ah oui, je le pense, j'en suis convaincu,
10:20 je pense qu'il sait exactement pourquoi on a protégé l'école laïque des signes religieux.
10:23 Je l'ai entendu de sa bouche l'expliquer mieux que je ne le ferais, honnêtement.
10:27 Donc je l'entends aujourd'hui remettre tout ça au placard pour des calculs,
10:32 parce qu'il lui manque tellement ses 606 000 voix,
10:35 600 000, mais je pense que dans sa tête on n'est plus qu'à 6,
10:41 qu'il a décidé de, mais c'est comme la manifestation ce week-end,
10:44 alors qu'on est en train de célébrer le triste, triste anniversaire
10:48 de l'assassinat des policiers de Magny-en-Ville,
10:50 choisir ce week-end pour faire une manif sur la violence policière,
10:53 tout ça est assez grossier, et encore une fois,
10:56 je le dis au micro de Suède Radio parce que je pense qu'on le dit plus beaucoup dans les médias,
10:59 il y a toute une gauche qui n'est pas représentée par cette gauche-là,
11:02 qui existe toujours dans ce pays, qui est une gauche républicaine,
11:05 laïque, universaliste, courageuse, qui a payé le prix du sang pour la gauche Charlie,
11:09 et qui est aujourd'hui très orpheline et pas représentée par ces gens-là.
11:13 - Mais vous, si à un moment, moi j'ai suivi ce trajet-là en fait,
11:17 vous étiez quelqu'un où il n'y avait pas d'impuissance,
11:20 et puis vous avez modifié votre discours, comme si vous aviez été trahi par votre clan,
11:25 parce qu'il est devenu un peu justemboutiste et un peu wauquisme,
11:29 et d'un seul coup, il y a une autre population qui s'est mise à vous aimer,
11:33 et à voir votre combat, est-ce que vous, vous avez senti ce... ?
11:37 - Alors, si je peux rectifier quelque chose, c'est que moi je n'ai jamais eu de clan,
11:40 j'en en aurais jamais, et j'ai essayé de considérer que la difficulté d'être éditorialiste aujourd'hui,
11:45 par exemple, c'est de justement s'affranchir des retours, de l'interactivité,
11:49 d'une pression qui peut être très stimulante de ceux qui vous écoutent ou qui vous suivent parfois,
11:54 mais on essaie simplement de se faire une idée en fonction de quel est l'intérêt commun,
11:59 c'est subjectif, il faut l'assumer, de défendre quelques valeurs de base,
12:04 et donc ce que vous dites qui est vrai, mais qui est plutôt le regard sur moi,
12:07 que mon évolution à moi, c'est que...
12:09 - Ah d'accord, c'est le regard qui a évolué sur vous, vous vous êtes resté la même pour vous.
12:13 - Non, ce que je vais vous dire où j'évolue, c'est que quand il faut sonner l'alerte,
12:16 quand je suis face à Tariq Ramadan, quand je suis face à des gens qu'on présente comme des modernistes
12:21 alors qu'il s'agit en fait de leaders intégristes et qu'il faut démonter tout un double discours
12:24 et prendre des coups pour ça, je vais prendre des coups,
12:27 donc on me voit dans des situations de duel, de polémique, dures.
12:30 Quand je sens que d'abord l'alerte est passée, qu'aujourd'hui d'ailleurs tout le monde la répète un peu en boucle,
12:35 et qu'au contraire le pays bascule vers une perte de patience, vers une usure, vers une aigreur,
12:41 qui me fait peur aussi et qui m'inquiète aussi, j'essaie d'être un facteur plutôt d'apaisement.
12:46 Mais je ne vais pas changer, je fais en fonction aussi de ce pays que j'aime
12:50 et que j'aimerais parfois qu'il ne se trompe pas de colère.
12:54 - Alors vous savez Karine qu'on ne se connaît pas, mais moi j'aime chuchouter les invités,
12:59 en fait je préfère en plaisanter tellement c'est pathétique.
13:02 Alors vous n'aurez pas de chocolat ou de fleurs, est-ce que vous avez vu que Tariq Ramadan sort un single ?
13:08 - Non, non.
13:10 - Tu te rends fort !
13:12 - C'est incroyable !
13:13 - Tariq Ramadan sort un single où il slame sa détresse.
13:18 - Mais ce n'est pas vieux ça, il ne l'a pas fait il y a quelques mois.
13:20 - Non, non, il sort là, ça sort dans trois jours, c'est un peu notre grand corps halal.
13:24 Derrière son attitude j'ai senti le rejet, ce regard au fer à son colère.
13:33 J'ai appris depuis les blessures de sa vie,
13:37 le silence de sa solitude et de son ennui.
13:40 Il se bat tous les jours pour rester debout.
13:44 J'avais pris contre moi la corde à son cou.
13:49 Et mon cœur murmura, ne juge pas, on ne sait jamais, tu ne sais pas.
14:00 - Je suis obligé de vous faire réagir.
14:04 - Là vous m'avez un peu cueillie par surprise.
14:05 - C'est mon petit cadeau !
14:07 - Je ne le vois nulle part.
14:08 - Je sais, je suis trop fort Valérie Expert, c'est ça être journaliste ?
14:11 - Non, vraiment, bravo.
14:12 - Vous en pensez quoi du single de Tariq Ramadan ?
14:15 - Je...
14:16 - On en parle après la pub.
14:18 - Allez, à tout de suite.
14:19 L'invité du jour c'est Caroline Fourest,
14:32 on la reçoit à l'occasion de cette soirée spéciale sur France 2,
14:35 à ne pas manquer ce film "Sœurs d'armes"
14:38 qui a été réalisé, écrit et réalisé par Caroline Fourest
14:42 qui raconte l'histoire de ces combattantes yézidis
14:46 qui sont venues, et d'autres combattantes d'ailleurs,
14:49 un venu du monde entier, kurdes,
14:51 pour aider leur sœur à se battre contre les foudalas.
14:57 C'est un film qui raconte ce conflit qui était en 2014,
15:01 un conflit génocidaire,
15:03 puisque l'idée était d'exterminer complètement cette population.
15:08 - Le génocide a eu lieu pendant qu'on vivait le pire des attentats,
15:12 ou le début du gros des attentats à Paris.
15:14 On ne voyait pas que se déroulait l'autre bout de ce conflit,
15:18 parce que c'est le même groupe,
15:20 c'est un autre groupe que la CDH,
15:22 qui a vraiment envahi des villages yézidis,
15:25 déporté les femmes pour les réduire en esclavage sexuel.
15:29 - Elles ont été prostituées.
15:31 - Elles ont été revendues et revendues sur des marchés,
15:34 où on évaluait leurs valeurs en fonction de leur virginité.
15:38 Et ce qui était fou, c'est que de l'autre côté,
15:41 et c'est pour ça que je n'ai pas pu résister à l'idée de faire...
15:44 Cette idée m'a emportée,
15:46 elle était tellement folle, tellement forte,
15:48 c'est que je me disais dans le même conflit,
15:50 la guerre, qui est quand même la guerre la plus importante de notre génération,
15:52 avant celle de l'Ukraine,
15:54 où on a d'un côté des femmes qui vivent le pire du pire,
15:57 l'esclavage, du viol, d'être réduit comme un animal à être un objet,
16:01 et de l'autre côté, on a des femmes qui rejoignaient les combattantes kurdes,
16:05 et qui terrorisaient les islamistes de Daesh sur le champ de bataille,
16:08 parce que les islamistes étaient persuadés
16:10 que si une femme leur tirait une balle dans la tête,
16:12 en gros, ils n'iraient pas au paradis,
16:14 ils n'auraient pas droit aux fameuses 72 vierges qui les motivaient tant.
16:17 Et donc se dire, mais dans le même conflit,
16:20 je peux écrire un article là-dessus, mais c'est même pas...
16:22 C'est au-delà de la fiction.
16:24 Et donc j'avais envie d'écrire une fiction,
16:26 j'avais envie de vivre, j'avais envie de tourner
16:28 avec des gens, avec des acteurs, cette histoire folle,
16:31 et on a... je veux dire qu'on a vécu des moments quand même pendant ce tournage,
16:34 c'est incroyable, quand vous tournez avec des figurants berbères,
16:37 qui s'identifient... - Oui, parce que vous avez tourné au Maroc, non ?
16:40 - On a tourné une grande partie du film au Maroc,
16:42 et j'ai une pensée évidemment pour toute l'équipe,
16:44 qui se remet doucement de ce terrible tremblement de terre,
16:47 mais la plupart vont bien.
16:49 On a tourné des vraies scènes aussi,
16:51 qui sont insérées, notamment des gros plans de vrais combattants kurdes,
16:54 aux Kurdistan, on était six mois après Mossoul,
16:57 et je tournais... alors moi j'étais allée pendant que Mossoul était occupée par Daesh,
17:01 je suis allée plusieurs fois pour des repérages,
17:03 j'ai été rencontrer des vraies combattantes,
17:05 et je voulais les mettre dans ce film.
17:07 Ce que mon distributeur métropolitain ne voulait pas,
17:09 autant vous dire que dans le cinéma ça se fait pas tellement d'aller
17:11 envoyer des équipes de cinéma près des zones de guerre,
17:14 et donc je suis partie un peu en mode kamikaze
17:17 et documentaire avec une toute petite équipe,
17:20 un droniste et un chef opérateur,
17:22 avec l'armée des vraies combattantes kurdes et yézidis,
17:24 en Irak, avec l'armée des Peshmerga,
17:27 qui a mis à ma disposition un certain nombre de véhicules,
17:29 où on a pu faire ces scènes de guerre aussi,
17:31 et de convois, et c'était absolument inouï,
17:34 et le plus inouï à vivre,
17:36 c'est quand vous devez expliquer à une vraie combattante kurde
17:39 qui revient de la guerre,
17:41 pourquoi elle doit faire onze fois une prise,
17:43 et descendre onze fois d'un pick-up,
17:45 en plein cagnard,
17:47 et l'une d'elles un peu au bout de la onzième prise,
17:49 et me dit "vous savez Daesh, j'ai survécu à Daesh,
17:52 mais vous avez failli me tuer à vos prises,
17:54 onze fois en plein cagnard".
17:56 - Comment ils ont appris à utiliser les armes, à se battre ?
17:59 - C'est des kalachnikovs là-bas, donc c'est assez facile,
18:01 et puis quand vous avez votre sœur qui a été
18:03 emportée, déportée,
18:05 ou qui est toujours prisonnière de Daesh,
18:07 vous apprenez vite en fait, elles ont appris sur le tas.
18:09 - Dans le film, il y a cette incroyable solidarité aussi,
18:12 de ces femmes, c'est aussi l'histoire d'un groupe de femmes,
18:15 c'est ce qui est très puissant dans le film,
18:17 c'est ce lien qui les unit justement,
18:20 et qui ressort de façon très puissante
18:23 quand on regarde le film.
18:25 - Mais dans les morceaux qu'on a écrits aussi pour le film,
18:27 la musique, et dans les scènes scénifiques,
18:29 - Une musique très importante dans le film.
18:30 - Oui, de Mathieu Lambollé avec la voix de Bobi,
18:32 qui est une chanteuse incroyable,
18:33 et j'ai eu le privilège d'écrire deux morceaux sur la sororité de combat,
18:36 parce que justement ça parle de la sororité,
18:38 des femmes, ça parle des hommes et des femmes
18:40 qui se sont battus, déjà pour ce slogan,
18:42 qui est le slogan des femmes kurdes,
18:44 des combattantes kurdes,
18:45 "Femmes, vie, liberté".
18:47 Et ça n'est pas un hasard,
18:48 si vous voyez qu'aujourd'hui en Iran,
18:50 depuis maintenant plus d'un an,
18:51 il y a cette révolution, notamment des iraniennes,
18:54 qui ne supportent plus la loi du voile
18:56 et du régime islamique des mollahs,
18:59 parce qu'elles, elles ont vu des combattantes kurdes
19:02 se battre au nom de "Femmes, vie, liberté",
19:04 slogan qu'elles crient aujourd'hui dans les rues de Téhéran,
19:06 et je peux vous dire que c'est une des choses
19:08 qui me rend moi le plus fière,
19:09 c'est que je ne suis pas sûre,
19:10 j'ai fait un film qui est une épopée,
19:11 qui est un film d'héroïsme,
19:13 c'est pas forcément quelque chose qui plaît aux cinéphiles,
19:15 qui aime la nouvelle vague,
19:16 et qui aime les films où on parle pendant 4 heures
19:18 au café de la guerre en Syrie.
19:20 Moi j'ai fait un film de guerre, réellement,
19:22 mais surtout, moi, la plus grande fierté,
19:24 c'est que le film, depuis 3 ans,
19:25 il est téléchargé en Iran, sous le manteau,
19:27 parce qu'il est doublé en farsi,
19:28 on l'a tourné, je le dis d'ailleurs,
19:30 aux spectateurs qui le regardent bien en langue originale,
19:33 pas en VF, s'il vous plaît.
19:35 - Parce qu'effectivement, ça change...
19:37 - En VF, c'est quand même très différent,
19:38 on l'a tourné en anglais, en kurde et en arabe,
19:40 mais le film est doublé en farsi,
19:42 et dans toutes les langues,
19:44 il est doublé en turc aussi,
19:46 j'ai des messages de jeunes turcs non-kurdes
19:48 qui ont été bouleversés par le film,
19:49 mais ce qui me touche le plus,
19:50 c'est de savoir à quel point il est téléchargé en Iran depuis 3 ans.
19:53 - Et je vous propose, Valérie,
19:55 d'écouter la bande-annonce de ce film
19:57 diffusé ce soir sur France 2.
19:59 À cette époque,
20:01 je ne savais pas ce qu'ils pouvaient nous faire.
20:03 Ni à quel point cette guerre
20:10 Allait me changer.
20:12 - Et elle, c'est qui ?
20:16 - Nos forces spéciales.
20:18 - C'est aussi une révolution féministe, non ?
20:21 - Notre révolution ne connaît aucune frontière.
20:23 - Durant des milliers d'années,
20:26 les hommes en guerre sont passés sur le corps des femmes.
20:28 - Et ici, pour la première fois,
20:32 ils nous craignent.
20:34 - Pitié, laisse-moi te tuer par un homme.
20:36 - Il n'y a pas d'homme ici.
20:38 - J'ai décidé de rejoindre mes soeurs d'armes
20:40 pour venger mon père et sauver mon frère.
20:42 Une fois qu'on n'a plus besoin d'elles,
20:46 les femmes sont effacées de l'histoire,
20:48 effacées de la société
20:50 et renvoyées chez elles
20:52 pour être des esclaves.
20:54 Mais pas cette fois.
20:58 - C'est assez...
21:04 On ressent vraiment le film de guerre.
21:06 Ce que vous disiez,
21:08 ces combats, c'est assez complexe.
21:10 - C'est l'énergie.
21:12 C'est étonnant parce que quand on fait un film de cinéma,
21:14 on doit le faire avec le langage
21:16 de ceux qui vivent dans le monde de la paix
21:18 et qui font des films de cinéma.
21:20 Mais quand on a été beaucoup voir ces combattantes
21:22 sur la ligne de front et qu'on les connaît
21:24 dans leur "élément",
21:26 on sait qu'elles le vivent vraiment comme ça.
21:28 Plein d'éléments de langage
21:30 qui sont très guerriers
21:32 et qui peuvent paraître très cinématographiques
21:34 et très spectaculaires. Ils sont inspirés de vrais textes
21:36 de ces combattantes, de leurs manifestes.
21:38 À l'inverse, les fatwas qui ont parfois fait rire,
21:40 y compris parce que
21:42 tellement elles sont grotesques,
21:44 comme "Il ne faut jamais faire l'amour
21:46 avec un cadavre plus d'une heure après sa mort"
21:48 que dit un jour, dit dans le film
21:50 un camion de Daesh,
21:52 ce sont des vrais fatwas. Je me suis inspirée
21:54 de choses absolument réelles
21:56 parce que notre réel est spectaculaire.
21:58 On ne l'a pas réalisé. On a traversé une guerre
22:00 absolument folle et ces femmes
22:02 qui sont de ce cran-là, elles sont aussi
22:04 d'une autre époque, un peu comme les Ukrainiens aujourd'hui.
22:06 Elles vivent quelque chose de tellement fort
22:08 qu'aujourd'hui encore,
22:10 elles sont abandonnées. D'ailleurs, c'est ce qui
22:12 menaçait d'arriver et on ne s'est pas trompé,
22:14 malheureusement c'est arrivé.
22:16 Une fois qu'elles ont gagné cette guerre pour nous,
22:18 aujourd'hui, les femmes kurdes comme les Kurdes en général
22:20 sont seules. Ils sont seules sous les attaques
22:22 des Turcs, leurs bombes, leurs
22:24 petits hommes verts comme savent faire aussi les Russes
22:26 et il n'y a plus personne
22:28 pour être solidaire d'eux. C'est aussi
22:30 pour ça que je suis heureuse que ce film passe ce soir en France
22:32 pour nous rappeler. - C'est vraiment important
22:34 de le regarder. La situation aujourd'hui
22:36 - Elle est terrible.
22:38 Elle est terrible parce qu'on n'a pas su
22:40 saisir l'opportunité de ce
22:42 conflit pour aider les Kurdes à avoir
22:44 un territoire qu'ils méritent honnêtement,
22:46 qu'ils ont gagné à la force des armes
22:48 en défendant des valeurs de paix
22:50 et des valeurs qui sont les nôtres.
22:52 Les Kurdes de Syrie
22:54 défendent un modèle très égalitaire
22:56 entre les hommes et les femmes, très laïque
22:58 et c'est une poche d'espérance dans ce monde
23:00 cerné par encore une fois l'Iran, la Turquie,
23:02 la Syrie et le fait qu'on n'ait pas
23:04 su faire tenir cette poche,
23:06 qu'on ne les ait pas aidés à faire tenir, honnêtement
23:08 c'était très très compliqué. - C'était difficile.
23:10 - C'était très très compliqué.
23:12 Mais cette poche reste comme une plante,
23:14 comme une graine dont on espère qu'elle ne va pas
23:16 entièrement mourir parce qu'un jour
23:18 cette terre sera bien obligée de s'en inspirer.
23:20 - Est-ce que vous avez eu du mal
23:22 à monter ce film ? Vous avez été menacé ?
23:24 - Pas menacé mais déjà
23:26 dans un premier temps, enfin menacé oui certainement
23:28 - C'était pas le plus dur les menaces pour monter un film.
23:30 - C'est quand vous arrivez avec cette idée auprès d'un producteur.
23:32 - C'est ça. Non le plus dur c'était
23:34 de financer ce film et puis surtout
23:36 on est en France donc quand vous êtes un télo, vous faites des livres,
23:38 vous faites des documentaires, changer de case
23:40 c'est très dur.
23:42 J'avais écrit une comédie il y a quelques années, celle-là
23:44 je peux vous dire que je ne la ferai pas tout de suite parce qu'il va falloir
23:46 que je fasse mes preuves comme cinéaste avant d'y revenir.
23:48 Mais quand j'ai fait un film de guerre c'était déjà
23:50 un peu plus cohérent vis-à-vis de mes interlocuteurs
23:52 mais néanmoins c'est un vrai film de guerre
23:54 ça veut dire que vous faites un film de guerre
23:56 qui est un premier film. J'avais deux brillants et talentueux
23:58 producteurs Léo Meidenberg et Jad Ben Amar
24:00 que j'embrasse, dont c'était aussi
24:02 le premier film. Donc on est allé comme des cow-boys
24:04 - Mais où vous avez appris la lumière,
24:06 les angles, la distance
24:08 de la caméra ?
24:10 - C'est une équipe, c'est 120 personnes qui font un film.
24:12 J'ai Stéphane Vallée mon directeur photo qui est un
24:14 talent fou. Moi j'ai une passion pour ça
24:16 réellement l'image depuis que je suis toute petite
24:18 j'ai fait 22 documentaires quand même
24:20 je connais le montage, j'ai moi-même été
24:22 caméraman, woman brièvement
24:24 quand j'étais jeune journaliste. J'adore ça
24:26 j'adore la caméra, j'adore la lumière
24:28 et c'est presque ce qui... Ma thérapie
24:30 elle était aussi là, c'est à dire qu'après les attentats
24:32 après tout ce qu'on avait passé, où moi j'avais du mal
24:34 à retrouver ce calme dont j'estime
24:36 qu'il est nécessaire pour parler en démocratie
24:38 faire ce film ça a été ma thérapie
24:40 me plonger dans reconstruire un univers
24:42 montrer la guerre, la vivre mais de façon
24:44 cinématographique et pas en vrai
24:46 m'a fait du bien mais vous avez raison
24:48 c'est aussi un vrai plaisir de réalisation
24:50 or le défi
24:52 c'est quand vous faites un premier film français
24:54 avec un budget français et que vous
24:56 aimez plutôt le cinéma américain et que vous aimez ce qui en voit
24:58 avec un peu d'ampleur, là je peux
25:00 vous dire que la bataille pour y arriver
25:02 c'est... J'en ai connu
25:04 des batailles mais celle-là...
25:06 On y revient dans un instant
25:08 C'est vrai à Motion Arms
25:10 Soirée spéciale "Sœur d'armes"
25:12 donc avec le film qui sera diffusé
25:14 à 21h10
25:16 et puis un documentaire
25:18 "Ciri, les femmes dans la guerre"
25:20 qui est un documentaire
25:22 de Kamal Redouani
25:24 on en reparle dans un instant
25:26 (musique)
25:28 Le 10h30 Sud Radio Média
25:30 Valérie Exper, Gilles Gansman
25:32 Sud Radio
25:34 Le Supplément Média
25:36 Le Supplément Média
25:38 Caroline Fourest est avec nous, je vous rappelle ce soir
25:40 la soirée spéciale "Sœur d'armes"
25:42 d'armes, pas d'armes, d'armes, pardon
25:44 qu'on vous conseille
25:46 réellement sur le
25:48 destin de ces femmes
25:50 qui, je les ai dit, qui sont parties combattre
25:52 et combattre Daesh
25:54 c'est évidemment
25:56 un sujet dont on n'a pas
25:58 forcément suffisamment parlé
26:00 il faut se rappeler
26:02 et en tout cas penser à ces femmes qui aujourd'hui
26:04 sont encore dans une situation
26:06 compliquée. Il n'y a plus de combats
26:08 aujourd'hui ? - Alors en Syrie
26:10 il y a quand même toujours une situation compliquée avec les Turcs
26:12 là ça s'est déplacé, c'est plus Daesh
26:14 donc les Turcs nous ont aidé un peu sur
26:16 le combat contre Daesh mais ils ont substitué
26:18 des hommes qui sont tout aussi salafistes dans des zones
26:20 où maintenant ils combattent les Kurdes
26:22 et évidemment du point de vue
26:24 des femmes, c'est pas extraordinaire
26:26 mais surtout il y a beaucoup de femmes yézidis
26:28 qui ont été déportées dont on n'a jamais retrouvé
26:30 ni le corps ni la trace, il y a encore des milliers de
26:32 disparues, parce que quand Daesh
26:34 est parti dans sa fuite, les derniers régiments sont
26:36 partis avec des esclaves. - Qu'est-ce qu'elles sont
26:38 devenues justement ? - Il y en a qu'on a retrouvées
26:40 dans des fosses décapitées, abattues
26:42 et il y en a qu'on a jamais retrouvées.
26:44 - Mais est-ce que vous êtes optimiste sachant
26:46 ce qui s'est passé, le rôle de la femme
26:48 il y a quelques années en France c'était
26:50 pas de la même façon mais elle n'avait
26:52 pas vraiment entre guillemets
26:54 son mot à dire et puis les mœurs
26:56 les choses ont évolué, est-ce que vous pensez
26:58 que l'évolution va être
27:00 aussi pour ces pays ?
27:02 - Alors je crois qu'on se berce d'illusion
27:04 quand on pense que c'est des évolutions linéaires qui finissent
27:06 toujours par arriver, c'est vraiment des rapports de force et c'est vraiment
27:08 des batailles et donc typiquement
27:10 je crois beaucoup que l'exemple des combattantes
27:12 kurdes pendant cette guerre reste
27:14 un modèle qui aura des conséquences
27:16 pour toute la région. Les iraniennes
27:18 et notamment le Kurdistan iranien qui se révolte
27:20 en ce moment contre l'Emmola a vu ces combattantes
27:22 kurdes, les kurdes de Turquie
27:24 de Syrie
27:26 sont à la vanguarde de ce féminisme-là
27:28 aussi et donc même
27:30 les arabes de ces pays sont inspirés par
27:32 l'exemple, les femmes arabes libres qui aspirent
27:34 à la liberté et qui ont elles-mêmes
27:36 des références très fortes qu'on a effacées, oubliées
27:38 mais qui existent, parce qu'il y a des féministes
27:40 dans l'histoire arabe, il y en a des très très fortes
27:42 et dans l'histoire berbère, en Tunisie
27:44 et partout, mais dans le Moyen-Orient
27:46 cet exemple
27:48 laissera des traces si on le porte.
27:50 Pourquoi est-ce que je fais un film ? Parce que je ne veux pas que cette
27:52 iconographie meure, je ne veux pas qu'on l'oublie
27:54 qu'on l'efface comme on est en train un peu de le faire
27:56 en passant déjà à la prochaine guerre
27:58 et en oubliant celle qui
28:00 a été. Et donc
28:02 c'est d'où l'importance de faire des films
28:04 et je vous disais quand j'ai essayé de monter ce film
28:06 il y avait un autre film, heureusement on est deux à y avoir
28:08 pensé, parce qu'on n'est pas beaucoup à avoir fait des films sur ce sujet
28:10 et donc c'était très très dur de monter le film
28:12 et je rencontrais des producteurs, des distributeurs
28:14 qui me disaient "ah mais non, mais il y a déjà un projet"
28:16 je dis "mais vous avez fait combien de films sur la guerre du Vietnam ?"
28:18 "Expliquez-moi, vous êtes en train de me dire que
28:20 deux films c'est trop sur le fait
28:22 que là, je vous parle d'il y a six mois
28:24 des femmes ont défait
28:26 des combattants totalitaires qui esclavagisaient
28:28 d'autres femmes, et parfois c'était
28:30 la même femme qui avait subi l'esclavage, la déportation
28:32 qui prenait les armes pour se venger de son bourreau
28:34 ce qui est l'histoire de Zara dans le film
28:36 et vous me dites que ça suffit
28:38 on fait un petit film et puis on passe à autre chose
28:40 plaisanté
28:42 - C'est des films qui en plus
28:44 ont le mérite de rester encore une fois
28:46 puisque c'était en 2019, aujourd'hui on le voit
28:48 vous dites qu'il est énormément
28:50 téléchargé dans ces pays, on le rappelle c'est très
28:52 important de le dire - Alors c'est pas bien pour mes producteurs
28:54 mais moi c'est mon plus grand plaisir, et je peux dire qu'on a fait
28:56 la première de ce film à Souleymanie
28:58 dans un festival où il y avait 1700
29:00 Kurdes et Yezidis qui sont venus le voir dans un cinéma
29:02 c'était un moment inouï, on était à la frontière
29:04 de l'Iran, parce que c'est la partie du Kurdistan
29:06 qui est frontalier de l'Iran
29:08 et j'ai vu ce que c'est que de montrer
29:10 un film qui parle d'une guerre qui n'était pas
29:12 un corps fini, ce qui est quand même rare, devant
29:14 1700 Kurdes et Yezidis
29:16 dont certains avaient perdu une soeur, un frère
29:18 au combat ou en déportation
29:20 être en larmes
29:22 être en joie par le même film
29:24 et j'ai vu surtout ce qui a été le moment le plus fort pour moi
29:26 parce qu'ensuite on est montés sur scène pendant la
29:28 "Carnigovation", il y avait des vrais combattants de Kurdes
29:30 qui pleuraient comme des madeleines
29:32 tellement elles avaient été bouleversées
29:34 et il y avait des survivantes, Yezidis, qui en montant
29:36 sur scène avec leur habit traditionnel
29:38 disaient à la salle "je fais partie
29:40 de ces femmes qui ont été violées peut-être 100 fois
29:42 par Daesh" et qui honnêtement ne pensaient
29:44 pas monter sur scène tellement
29:46 leur corps ne leur permettait pas de le faire
29:48 et elles sont montées, elles étaient fières
29:50 après ce film et moi c'est la plus belle des récompenses
29:52 pour une cinéaste, c'est d'avoir vu leur corps
29:54 se redresser et être applaudie
29:56 après avoir survécu à tout ça
29:58 grâce à ce moment de communion en fait.
30:00 - Vous les avez revus ? Vous vous êtes retournés ?
30:02 - On s'est parlé
30:04 notamment après la première fois où elles ont
30:06 vu le film avant de revoir
30:08 le film ensemble pour monter sur scène
30:10 et alors elles m'ont fait des retours qui sont très différents
30:12 de ce que des producteurs, des distributeurs
30:14 ou des critiques des fois cinéma
30:16 peuvent vous faire parce que quand on voyait en France
30:18 vous avez des critiques cinéma qui trouvent "ah il y a
30:20 trop d'action, c'est trop dur,
30:22 ce film est trop dur" moi les survivantes
30:24 yézidis qui ont vu ce film
30:26 elles ont trouvé que c'était doux par rapport à ce qu'elles avaient vécu.
30:28 - Est-ce que le plus dangereux
30:30 c'est l'islam radical
30:32 ou
30:34 le rassemblement national ?
30:36 - Ah mais je crois que
30:38 je vais pas faire une échelle parce que c'est des dangers
30:40 radicaux différents
30:42 qui prennent pas le même visage, la même voix
30:44 mais ils s'entendent quand même
30:46 très très très très bien pour tirailler
30:48 notre monde et le faire dégringoler
30:50 vers ce qu'il y a de plus
30:52 de plus triste et de plus
30:54 désagréable et haineux
30:56 donc si vous voulez
30:58 pour être honnête, en France moi je n'ai
31:00 jamais cru même quand je combattais Tariq Ramadan du temps
31:02 où il était pas chanteur, je veux dire du temps où il était vraiment dangereux
31:04 il est toujours d'une certaine manière
31:06 il me fait encore un procès pour avoir
31:08 dit ce que je pensais de son
31:10 attitude vis-à-vis des femmes
31:12 mais quand
31:14 je me bats contre les islamistes et les frères musulmans
31:16 dont je pense que c'est un mouvement
31:18 totalitaire les plus dangereux au monde
31:20 je n'ai pas comme
31:22 Houellebecq dans ses fictions la crainte de voir un islamiste
31:24 être élu en France
31:26 je ne crois pas qu'un islamiste sera élu en France
31:28 peut-être dans quelques cités, peut-être dans quelques quartiers
31:30 peut-être dans quelques villes
31:32 il pèse sur la bêtise d'une certaine
31:34 pas seulement gauche, la droite locale
31:36 fait aussi beaucoup de compromissions
31:38 mais ce qui me fait réellement peur pour les années qui viennent
31:40 devant nous désormais, après les attentats
31:42 après tout ce qu'on a digéré et traversé
31:44 c'est évidemment que le Rassemblement
31:46 national en tire
31:48 finalement un profit électoral
31:50 parce que eux peuvent vraiment arriver au pouvoir
31:52 et de ce point de vue là
31:54 du point de vue des femmes, ce ne sera pas la même
31:56 évidemment que ce ne sera pas, on ne va pas tous être voilés, on a compris
31:58 mais ce retour
32:00 de bâton liberticide, vous aurez quand même
32:02 l'idée que pour résister à l'invasion
32:04 à l'immigration, il faut que les femmes
32:06 fassent plus d'enfants ou retournent à la maison
32:08 comme on l'a entendu hier dans l'hémicycle
32:10 ce sera un retour de bâton
32:12 patriarcal, il ne faut pas s'y tromper
32:14 même quand le patriarcat est porté par une femme
32:16 forte qu'est Marine Le Pen
32:18 parce qu'une femme forte, le patriarcat l'a toujours
32:20 toléré, vous pouvez être une femme si vous avez le nom du père
32:22 et si vous avez, vous portez
32:24 les idées de votre clan justement
32:26 tout va bien
32:28 mais ces femmes là s'en sortent
32:30 sur le dos des autres femmes
32:32 elles portent un projet de société qui in fine
32:34 quand vous avez peur, quand vous êtes sur
32:36 un projet de peur et de rétrécissement
32:38 identitaire par définition
32:40 - Mais pourquoi vous n'allez pas faire de la politique ?
32:42 Pourquoi vous voulez combattre en tant qu'éditorialiste
32:44 et journaliste ou à travers vos films
32:46 et pourquoi vous n'allez pas plus loin dans votre démarche ?
32:48 - Alors parce que comme vous l'avez compris
32:50 j'adore la réalisation, l'image, j'aime créer
32:52 moi, c'est ça que j'aime dans ma vie
32:54 - Mais tant que le combat n'est pas plus important ?
32:56 - Ah non mais, politiquement, vous comprenez ce que je veux dire ?
32:58 - Je comprends ce que vous dites
33:00 je me suis beaucoup, beaucoup, beaucoup honnêtement
33:02 sacrifiée pour essayer de défendre ce que je pense
33:04 être des valeurs dont on a besoin tous ensemble
33:06 sur le Rassemblement National
33:08 j'ai fait des livres, j'ai eu un procès
33:10 j'ai fait des bandes dessinées, j'ai fait des documentaires
33:12 je ferai peut-être un jour une fiction
33:14 je fais tout ce que je peux, je fais un journal
33:16 pour essayer de faire en sorte que ce pays
33:18 garde le cap, à droite, à gauche
33:20 je m'en fiche, mais garde un cap digne
33:22 et républicain et laïc
33:24 mais je n'ai pas envie de faire de la politique
33:26 et je vais vous dire, j'ai beaucoup de respect
33:28 et d'admiration pour ceux qui osent en faire
33:30 et qui en font, je ne comprends pas
33:32 comment ils tiennent, c'est une vie
33:34 ignoble, infernale
33:36 vous vous faites cracher dessus, marcher dessus toute la journée
33:38 et en plus vous devez composer
33:40 au sens noble, vous devez composer
33:42 avec tout le monde. - C'est ce que disait François-Xavier Ménage
33:44 hier dans son livre
33:46 est-ce que vous, vous êtes menacé
33:48 régulièrement sur les réseaux sociaux ?
33:50 Vous les regardez les réseaux sociaux ? - Non, pas les commentaires
33:52 sinon on ne peut plus
33:54 franchement je conseille... - Ah je peux vous dire des messages ?
33:56 - Après on me fait suivre les sympas
33:58 et puis j'ai des gens
34:00 qui regardent pour moi pour me dire dans quel sens ça va
34:02 mais ce que je veux dire c'est que
34:04 si on veut, il y a plein de moyens de résister
34:06 et de faire de la politique autrement que de faire de la politique
34:08 pour être député ou au ministre
34:10 ou que sais-je. - Oui.
34:12 - Être engagé, voilà, être engagé, prendre une caméra
34:14 engagée, faire un journal
34:16 faire des éditos, c'est une façon d'être engagé
34:18 c'est la mienne, en tout cas
34:20 c'est ce qui me réussit. - On peut dire
34:22 quelques mots de Franck Thireur, le magazine
34:24 important que vous avez
34:26 monté avec Raphaël Enthoven
34:28 - Tout à fait. - Un journal
34:30 libre qui
34:32 justement aborde des sujets
34:34 qu'on ne voit pas forcément ailleurs,
34:36 c'est une petite rédaction. - C'est une petite rédaction
34:38 de combat aussi. - Oui, vous êtes gonflé
34:40 ce film alors que vous n'étiez pas réalisatrice
34:42 ce journal alors que la presse est
34:44 quand même au plus mal
34:46 et ce journal fonctionne très bien.
34:48 - Il marche très bien et c'est vrai que quand on l'a fondé
34:50 là aussi un peu fleureux au bout du fusil
34:52 mais avec l'appui quand même de toute une équipe
34:54 avec Raphaël
34:56 c'est vrai qu'on ne savait pas du tout si le journal
34:58 vivrait 6 mois, 1 an, 2 ans
35:00 il a trouvé son public, il marche
35:02 extrêmement bien en queue, il a aussi
35:04 beaucoup d'abonnés, on est à plus de
35:06 23, 24 000 abonnés
35:08 et on est autour de 20 000 ventes en queue, ce qui est énorme
35:10 aujourd'hui pour un hebdo. - Pour un journal qui a été lancé
35:12 - On joue dans la cour des grands avec
35:14 la plupart des grands hebdomadaires
35:16 et on le fait avec une petite équipe
35:18 et on se concentre sur essayer
35:20 de réarmer intellectuellement les gens sans les
35:22 ennuyer, de façon mordante
35:24 et nuancée contre toutes les polémiques
35:26 et tous les extrêmes qui peuvent un peu
35:28 leur bousiller leur semaine
35:30 et on prend beaucoup de plaisir
35:32 à le faire. - Tous les jeudis vous êtes
35:34 - Tous les mercredis, on sort un peu avant les autres
35:36 - Non, je parle de David Pujadas, vous y êtes
35:38 - Ah ça c'est le mardi ça - C'est le mardi
35:40 - Est-ce que
35:42 il relise vos papiers ou vous demande
35:44 à voir ce que vous dites avant ?
35:46 - Alors là vous parlez de qui ? De Franthiro ?
35:48 Alors Franthiro, comme je suis la bosse personne ne me
35:50 lise les papiers. - Et Pujadas ?
35:52 - Non ça ne se passe pas du tout comme ça, on a une relation
35:54 très simple avec David et très agréable
35:56 parce que c'est un immense professionnel, j'ai beaucoup
35:58 d'admiration pour David Pujadas, je pense
36:00 qu'il fait partie de ces journalistes qui
36:02 aident la démocratie, qui font de la
36:04 pédagogie, qui font du bien à tout le monde, c'est jamais
36:06 énervé, c'est toujours utile et instruit
36:08 et
36:10 fin quoi. Et donc j'aime cet espace
36:12 mais non, David on s'appelle, on se dit
36:14 j'ai envie de parler de ça, je lui raconte un peu ce que
36:16 j'ai en tête
36:18 et ensuite on commence
36:20 à se connaître, donc on se suit à l'antenne
36:22 - Oui on sent la vraie complicité
36:24 moi je regarde souvent, on sent
36:26 la bienveillance
36:28 même si j'aime pas trop le mot mais en tout cas
36:30 il y a un vrai... - Je crois qu'il y a du respect
36:32 - Du respect de part et d'autre
36:34 - Rapidement Vénéry
36:36 parce qu'on a pris du retard, rapidement
36:38 il y a eu ces cris homophobes
36:40 dans les stades
36:42 je voulais vous faire écouter également
36:44 ce que disait Oshie dans
36:46 Clique sur le harcèlement, c'était
36:48 juste pour vous faire entendre et avoir une réaction
36:50 sur ce que vous pensez de ce qui s'est passé
36:52 lors de PSG OM
36:54 - Comment est-ce que t'as réussi
36:56 à annoncer à tes parents que tu aimais les femmes
36:58 alors qu'on t'a agressé en supposant que tu aimais les femmes
37:00 - C'est une bonne question
37:02 ça a été dur pour moi parce que du coup
37:04 la première fois où j'ai vraiment commencé à me poser
37:06 la question c'était à cause d'une agression
37:08 c'est comme ça que j'ai commencé
37:10 à me dire "ok je mets un mot sur ce que je suis"
37:12 et ça a été bien
37:14 après, ça a été au lycée que je leur ai dit
37:16 au bout d'un moment, parce que j'étais amoureuse
37:18 d'une fille et que
37:20 la situation a fait que j'ai dû
37:22 leur dire et ils l'ont trop bien pris
37:24 mais je pense qu'ils ont fait le lien
37:26 avec ce qui s'était passé avant surtout
37:28 et ça a changé leur regard aussi
37:30 sur ma souffrance
37:32 - Première question, sur le harcèlement
37:34 quand on est homosexuel
37:36 ça continue toujours dans les écoles ?
37:38 - Je crois que le harcèlement en général
37:40 a explosé même dans les écoles et que donc
37:42 tout ce qui fait un peu votre singularité
37:44 ou ce qui peut être perçu par une meute
37:46 comme étant une source de fragilité
37:48 parce que quand on se découvre, on est fragile par définition
37:50 peut être source de
37:52 grande violence
37:54 l'homophobie a reculé dans la société
37:56 mais comme l'esprit de meute, lui
37:58 a explosé, tout est bon
38:00 pour réscuer les autres
38:02 - Qu'est-ce que vous avez pensé des propos de Muriel Romain ?
38:04 - Vous avez fait un édito d'ailleurs
38:06 - C'est un long débat !
38:08 - J'ai fait un édito, je ne sais pas si vous êtes au courant mais on a une pub
38:10 et vous avez débordé de 4 minutes
38:12 - Donc il faut aller voir
38:14 - C'est vous après ?
38:16 - Je sais mieux que vous, tant pis
38:18 - On ira voir l'édito
38:20 - Je l'ai trouvé très intéressant
38:22 parce que j'étais interpellée par ce qu'a dit Muriel Romain
38:24 - Il y a la pub
38:26 - En un mot, je trouve que c'est plus compliqué qu'une histoire d'homophobie
38:28 c'est une crise de l'universalisme, on a du mal à se projeter sur l'autre
38:30 s'il ne nous ressemble pas
38:32 et ça c'est plus profond et ça nuit au cinéma
38:34 - On vous aurait bien gardé une heure de plus Caroline Forest
38:36 soirée spéciale Sœur d'Armes
38:38 ce soir à ne pas manquer
38:40 le film à 21h10
38:42 et puis ce documentaire "Ciri des femmes dans la guerre"
38:44 c'est un
38:46 reportage, un documentaire
38:48 de Kamal Redouani
38:50 sur ces femmes qu'il fait parler justement
38:52 et c'est à ne pas manquer ce soir sur France 2
38:54 Merci Caroline Forest, dans un instant
38:56 la pub et les débats