Alain Ridaoui, cargé de projet prévention et biodéchets secteur de Flers/Condée

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Le 1er janvier 2024, le compostage devra entrer dans les habitudes des Français. Une nouvelle loi imposera la mise à disposition de bacs de collectes de biodéchets (épluchures, marc de café, herbes tondues….). 200 composteurs collectifs seront installés dans le secteur de Flers/Condée
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00:00 - Tarkar, bienvenue, si vous nous rejoignez sur France Bleu et France 3 Normandie, l'heure de notre invité ce matin d'idée de charpin,
00:05 Alain Ridaoui, chargé de projet prévention et biodéchets
00:09 au CIRTOM de la région Flair-Condé. - Bonjour Alain Ridaoui.
00:13 Dans trois mois, à partir du 1er janvier 2024, tous les ménages devront pouvoir
00:19 trier leurs biodéchets, des épluchures de légumes, des épluchures de fruits, des déchets verts, une tente de pelouse par exemple.
00:25 Mettre tout ça dans des composteurs, ça dépend de vous, les communautés de communes, est-ce que vous serez en mesure de fournir,
00:31 d'ici là, tous ces fameux composteurs ?
00:33 - Écoutez, en tout cas, on l'espère. D'abord merci à vous à l'antenne de relier ce sujet qui nous est cher,
00:41 parce qu'effectivement donc la problématique déchets
00:45 devient très importante et donc le législateur, on va dire les pouvoirs publics, ont décidé de prendre à bras le corps ce sujet.
00:55 Donc à travers des lois successives,
00:57 on va remonter à 2015 en gros, donc il y a la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte
01:04 qui a fixé en fait au départ au 1er janvier 2025 cette obligation de tri,
01:09 mais c'était avant et donc une directive européenne de 2018 a fixé cette date au 1er janvier 2024
01:16 et on l'a adaptée par la loi AGEC de 2020 qui fixe effectivement au 31 décembre ou au 1er janvier l'obligation du tri.
01:23 - Je repose ma question, vous êtes prêt ou pas ?
01:25 - En tout cas, au niveau stratégie, on a un programme sur trois ans qui a démarré pour pouvoir répondre à cette obligation.
01:34 C'est un programme assez ambitieux si vous voulez, parce qu'il s'étale sur trois ans, donc on a l'intention d'installer
01:41 200 sites de compostage sur notre territoire. Je rappelle donc le CIRTOM est à cheval sur deux départements.
01:47 - Donc des sites collectifs, rien d'individuel.
01:50 - De site de compostage partagé, parce qu'on part de l'idée que le compostage domestique individuel,
01:56 les gens qui ont déjà un jardin ou un terrain, ils ont cette obligation de le faire,
02:02 puisqu'ils peuvent disposer d'un jardin, donc d'un composteur domestique,
02:06 mais nous on a une obligation de répondre aux gens qui habitent dans des zones de l'habitat
02:10 urbain, de type vertical, où il y a une concentration,
02:16 hors habitat, ou logiciel, donc l'habitat social.
02:19 - Donc là vous leur demandez de se rendre d'eux-mêmes avec l'endéchet dans ces sites.
02:23 - Donc on installe au pied des immeubles, si vous voulez, un dispositif assez précis que je peux vous expliquer, de compostage.
02:30 À travers toute une méthode, on les amène à venir au pied de leur immeuble pour composter leurs
02:37 biodéchets, je rappelle la définition, biodéchets, déchets de cuisine et déchets de jardin.
02:41 - 200 sites
02:43 de compostage partagé, pour reprendre votre formule,
02:46 65 communes, 77 000 habitants. - Exactement. - C'est suffisant.
02:50 - Écoutez, ça répond à l'obligation du moins, parce que si vous voulez, par le maillage... - Est-ce que ça répond qu'un minima,
02:55 dans un premier temps ? - Non, parce que si vous voulez, alors sur notre territoire, vous l'avez dit, on a 30, plus ou moins,
03:00 34 500 foyers. Sur les 34 500 foyers, on a déjà 10 000 foyers qui compostent, on le sait,
03:06 parce qu'on a fait une étude de faisabilité.
03:09 Donc ça fait déjà, on va dire, 10 000 foyers, sur le reste, on va continuer
03:16 à inciter les gens à s'équiper de composteurs domestiques.
03:19 Par contre, les endroits où, bien sûr, les gens ne peuvent pas composter parce qu'ils sont dans un immeuble, j'ai entendu
03:26 une dame dire qu'elle ne peut pas se déplacer où elle est dans un immeuble,
03:29 évidemment, donc là, on va se rapprocher de ces gens-là, pour pouvoir leur permettre de composter leurs déchets.
03:36 - Le composteur, il sera au quai de l'immeuble, il sera pour un quartier ? - Ils sont généralement
03:40 disposés à moins de 150 mètres de l'habitat dense.
03:45 - D'accord, 150 mètres, c'est la règle que vous avez établie.
03:48 - Voilà, pour des raisons. Donc nous, dans notre façon de travailler, on fait d'abord des réunions d'information auprès du public,
03:55 donc on les informe, on les réunit, on leur explique le principe du compostage, on parle pas trop d'obligation, mais on parle de gestes
04:03 éco-citoyens à la base. - L'obligation, elle est pour vous de fournir le matériel ? - Absolument.
04:08 - Elle n'est pas pour les gens, on ne va pas mettre un policier, on ne va pas surveiller chaque poubelle.
04:10 - Exactement, et on essaie d'effacer les craintes et les a priori du compostage, Dieu sait s'il y en a.
04:17 - Alors justement, les craintes et les a priori, ça sent pas bon.
04:20 - Encore une fois, si vous voulez, la poubelle, ça sent mauvais, on est d'accord, une poubelle ça sent mauvais, un bon compost,
04:28 s'il est bien tenu, ne sent pas mauvais.
04:30 - Qu'est-ce qu'on met également, des questions très pratiques que peuvent se poser les gens ?
04:35 - Alors, qu'est-ce qu'on met ? Alors, on distingue, pour nous, en tant que collectivité, on distingue deux choses.
04:41 Le compostage domestique, vous pouvez mettre tout ce qui est organique, c'est-à-dire à partir du moment où ça se décompose,
04:47 vous pouvez mettre ce que vous voulez, viande, poisson, carcasses.
04:49 - Viande, poisson, ça n'attire pas les rongeurs.
04:51 - Chez vous, vous faites ce que vous voulez.
04:53 - Oui, mais dans le bac de compost.
04:55 - Lorsqu'on parle de compostage partagé, pour des raisons de voisinage, d'odeur, d'hygiène, pour ne pas attirer les rongeurs,
05:04 on va demander aux citoyens de composter tout ce qui est organique, c'est-à-dire les pâtes, le riz, les épluchures,
05:12 vous l'avez bien dit, les tomates, les carottes, le marre de café, sacheté, mais on va éviter les viandes et les poissons.
05:18 Pourquoi ? Parce que ça peut attirer les rongeurs. Encore une fois, ça c'est ce qui revient le plus souvent,
05:24 c'est dire "attention, ça va attirer les rongeurs" et le système, j'espère que d'autres collectivités le font,
05:30 on a trouvé la parade, et bien on a équipé tous nos composteurs d'une grille anti-rongeurs qu'on installe au fond de nos composteurs
05:37 et qui empêche évidemment les rongeurs d'approcher. Et une fois qu'on explique et qu'on fait voir physiquement aux citoyens ce dispositif,
05:45 de suite les a priori tombent et l'adhésion au projet intervient.
05:49 - La pédagogie, elle sera cruciale pour que ça fonctionne ?
05:52 - Je dirais que c'est 90% du travail. Aujourd'hui, c'est comme le tri sélectif, les sacs jaunes, on a mis des années à expliquer aux gens
06:04 et aujourd'hui on a encore des difficultés, mais tout le monde sait ce que c'est un sac jaune, depuis l'extension des consignes du tri ça fonctionne.
06:12 - Et donc maintenant, le bac de compostage, le composteur ?
06:15 - Nous on espère en tout cas au début, il faut qu'il y ait un maximum de personnes qui adhèrent au projet.
06:21 Après, qu'est-ce qu'on y met ? Ça c'est de la pédagogie au quotidien, c'est des relais, c'est de l'information, c'est de l'internet, c'est du Facebook, c'est des réseaux sociaux.
06:30 C'est des ambassadeurs qui vont aller relier cette information.
06:32 - Ça va être votre priorité. Merci beaucoup.
06:34 Alain Ridaoui, chargé de projet prévention bio-déchets au SIRTOM, syndicat mix de ramassage et de traitement des ordures ménagères pour flaires et condés.
06:43 et Condé. Merci à vous.

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