Le député MoDem Olivier Falorni était l'invité du Live Toussaint ce mardi pour évoquer l'épineux débat sur la fin de vie.
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00:00 Alors je ne connais pas le détail de ce qui s'est passé et le contenu de la procédure judiciaire,
00:07 donc je me garderai bien d'émettre un avis là-dessus.
00:10 Je me permettrais quand même de dire que cet homme de 87 ans doit-il être derrière les barreaux ?
00:17 Y a-t-il un risque de récidive ? Y a-t-il un risque de trouble à l'ordre public ? Y a-t-il un risque de fuite ?
00:24 Voilà, après, sur le fond, je ne me prononcerai pas à ça.
00:27 La justice estime probablement que l'acte en lui-même est suffisamment grave pour le placer en détention.
00:35 Mais les questions que vous posez me semblent tout à fait cohérentes.
00:38 Mettre ce monsieur de 87 ans derrière les barreaux, chacun jugera, je me garderai de juger la justice.
00:44 Ça me rappelle étrangement ce qui s'était passé avec un monsieur que j'ai bien connu, qui s'appelait Jean Mercier,
00:49 qui avait aidé sa femme à mourir en 2011, qui avait lui-même Parkinson, un cancer de la prostate,
00:55 et pendant six ans, il a été devant la justice, il a été relaxé en appel, la cour de cassation lui a donné raison,
01:04 et il est mort juste après avoir subi pendant six ans une procédure judiciaire.
01:09 Donc à un moment, je crois qu'il faut ouvrir les yeux sur la réalité de notre société, regarder la mort, j'allais dire, les yeux ouverts,
01:16 et constater que ces situations-là, elles sont peut-être en partie le fruit d'une forme d'hypocrisie dans notre pays,
01:26 qui ne veut pas regarder la réalité comme on ne la regardait pas avant la loi sur l'IVG en 1974.
01:34 – Donc vous dites en fait que si la loi était différente, si les conditions de la fin de vie en France étaient différentes,
01:40 ce drame n'aurait peut-être pas eu lieu, pourquoi ? Parce qu'on aurait aidé cette femme à finir sa vie autrement ?
01:48 – Alors je ne dis pas que s'il y avait une loi, cette situation n'aurait pas eu lieu,
01:52 parce que la plus belle loi du monde ne réglera jamais tous les problèmes,
01:57 mais je pense que bien des drames seraient évités, bien des souffrances seraient évitées,
02:02 et vous savez, le hasard a voulu que lorsque j'ai appris ce drame, j'étais hier soir avec Lynne Renaud,
02:08 et nous échangeons sur son prochain film qui va sortir bientôt, qui s'appelle "Le prochain voyage",
02:13 et qui parle justement d'un couple de personnes âgées, elle est malade, et à un moment, ils n'en peuvent plus et ils veulent partir.
02:21 Donc voilà, une loi ne répondra jamais à tout, mais je crois qu'aujourd'hui,
02:25 il faut sortir de cette forme d'hypocrisie que connaît notre pays, parce que qu'avons-nous aujourd'hui ?
02:32 Des exils à l'étranger, des euthanasies clandestines, et puis des personnes âgées qui se suicident,
02:38 ou qui demandent à leurs conjoints de le faire, pour pouvoir partir, comme ils l'entendent, dans leur propre conception de la dignité.