"Uber a défié toutes les lois françaises", Jean Barreira (Président des nouveaux taxis parisiens)

  • l’année dernière
Avec Jean Barreira, Président des nouveaux taxis parisiens

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##LA_VIE_EN_VRAI-2023-10-12##
Transcript
00:00 La vie en vrai est quand les taxis attaquent la société Uber pour concurrence déloyale.
00:05 Ils demandent réparation du préjudice qu'ils disent subir depuis l'arrivée du géant américain en France.
00:10 Le procès aura lieu demain.
00:11 Nous sommes ce matin avec Jean Barrera qui est président des nouveaux taxis parisiens.
00:16 Bonjour !
00:16 - Bonjour tout le monde, comment ça va ?
00:18 - Oui, ça va bien ce matin ?
00:21 Parce que les chauffeurs de taxi en général se lèvent tôt.
00:23 - L'acte de vent, exactement.
00:25 - Oui, oui, c'est ça.
00:26 - En fait, ils se couchent, ils travaillent, ils font les 3-8.
00:28 Il y a toujours quelqu'un qui est en train de travailler.
00:30 - Oui, ça c'est vrai.
00:32 C'est une profession bien sûr qui vit le jour, la nuit, etc.
00:36 Alors, on ne travaille pas 24 heures sur 24 quand on est chauffeur.
00:40 Tout de même pas, mais c'est vrai que les horaires sont quand même assez longs.
00:44 Alors, en quoi l'arrivée d'Uber, puisque c'est le sens du procès qui est engagé,
00:49 en quoi l'arrivée d'Uber en France a été préjudiciable pour vous ?
00:53 - En fait, vous avez une profession qui est une profession régulée centenaire,
00:58 régulée depuis Louis XIV.
01:00 Et du jour au lendemain, il y a une entreprise américaine qui débarque sur le sol français
01:04 et qui fait filer toutes les lois françaises.
01:08 Quasiment, elles ont des chauffeurs qui les font travailler avec un statut de salarié,
01:15 mais bien sûr sans en avoir les droits.
01:18 Ces chauffeurs-là ne sont pas du tout salariés.
01:20 Ils ne payent pas de cotisations sociales pour eux.
01:23 Ils n'ont pas de protection sociale.
01:25 Le chauffeur peut être déconnecté du jour au lendemain.
01:27 Et en fait, ce statut-là, on s'est rendu compte qu'il y avait,
01:31 sur le temps où on les attaque pour vouloir faire de la concurrence déloyale,
01:37 il y a à peu près 4 milliards d'euros de manque à gagner pour l'État, rien qu'en cotisations sociales.
01:42 Donc, quand vous avez une entreprise qui paye et d'autres qui ne payent pas,
01:47 vous n'êtes pas en concurrence loyale. C'est tout simplement ça.
01:49 - Oui. Bon. Et alors, vous attendez quoi de ce procès ?
01:53 Alors, qu'on vous donne raison, parce que c'est quelques années après,
01:56 quasiment 10 ans après que vous avez lancé cette procédure.
02:01 Parce que, grosso modo, Uber est arrivé en 2014 en France, c'est ça ?
02:06 2013-2014.
02:07 - 2014, voilà. Exactement.
02:09 C'est en 2014 qu'on a commencé à entendre parler d'eux.
02:11 Mais vous savez, la justice en France est très très longue.
02:14 Il y a eu plusieurs dépôts de plaintes.
02:17 Il y en a un récent, la semaine dernière, qui les a condamnés à 850 000 euros
02:21 pour concurrence déloyale, déjà.
02:24 Uber a été déjà condamné à plusieurs reprises par ses propres chauffeurs
02:27 en recalification de contrat de travail.
02:29 Donc aujourd'hui, on sait que Uber a exercé, pendant son arrivée en France,
02:34 avec un statut qui n'était pas légal, qui ne respectait pas la loi.
02:38 Alors c'est très facile de faire de la concurrence à quelqu'un
02:41 avec des règles complètement différentes.
02:43 Nous, on dit qu'il y a 2480 taxis, c'est pas ça.
02:48 Il y a 2480 entreprises de taxis.
02:50 Ces entreprises de taxis, elles se sont prises en peine face
02:55 des personnes qui avaient des règles complètement différentes d'eux.
02:58 Alors c'est facile de nous concurrencer.
03:01 Les conséquences, c'est des chauffeurs qui ont dû
03:04 augmenter considérablement leur temps de travail
03:07 pour essayer de continuer à faire du bénéfice.
03:09 Parce que, comme une entreprise, c'est pas parce que vous allez travailler
03:12 que vous allez avoir un salaire.
03:13 Il faut absolument dépasser un certain cap dans la journée de travail
03:17 en termes de chiffre d'affaires pour commencer à gagner de l'argent.
03:19 Pire que ça, les licences de taxis qui étaient à l'époque à 230 000 euros
03:22 quand Uber est arrivé, se sont effondrées à 115 000 euros.
03:25 Pour la plupart des chauffeurs de taxi, c'est un complément de retraite.
03:28 Quand ils partaient à la retraite, ça leur permettait,
03:30 c'est un fonds de commerce, ça leur permettait de le revendre
03:33 et de passer une retraite un peu plus confortable
03:35 qu'avec une retraite misérable à 1 000 euros par mois.
03:38 - C'est le monde numérique qui est venu perturber aussi un petit peu
03:42 l'ensemble de l'écosystème, pour les taxis comme dans d'autres secteurs,
03:45 bien sûr qui a été touché aussi par cette nouvelle forme de concurrence
03:49 accélérée et possible grâce au réseau, grâce au numérique,
03:53 grâce au digital et avec les GAFA qui étaient évidemment en tête de gondole.
03:59 Et vous demandez quoi alors ? Vous demandez réparation ?
04:02 - On demande réparation, alors on demande déjà une réparation
04:06 pour les dommages subis au sein de ces 2 480 professions.
04:11 C'est 455 millions d'euros de dommages et intérêts qu'on demande à Uber,
04:16 mais en plus on leur demande une infrinte journalière d'un million 700 000 euros
04:20 jusqu'à ce qu'ils se conforment à la loi.
04:22 C'est tout simple. Nous on veut pas qu'Uber disparaisse de Paris,
04:25 c'est pas notre... de Paris, de France, c'est pas notre objectif.
04:27 Notre objectif c'est que cette entreprise concurrente des taxis,
04:30 comme les autres taxis, respecte la loi.
04:33 C'est la seule chose qu'on leur demande.
04:34 - Bon, alors est-ce qu'il y a des...
04:37 vous vous appuyez sur des jugements qui ont été rendus à l'étranger déjà
04:42 lors d'attaques d'Uber comme ça ?
04:44 - Oui, pas qu'à l'étranger, en France aussi.
04:46 - Oui, en France aussi, il y a déjà eu.
04:48 - Alors Uber s'est toujours caché avec des pseudos-histoires au début.
04:52 Quand ils sont arrivés ils disaient que c'était pas une entreprise de transport
04:54 mais une entreprise informatique.
04:56 La Cour de justice européenne les a condamnés en disant
04:59 "Non, Uber est pas une entreprise informatique, c'est une entreprise de transport."
05:02 Donc aujourd'hui on sait que Uber est une entreprise de transport
05:05 qui aurait dû salarier ses chauffeurs.
05:07 Mais à chaque fois Uber fait traîner les procès.
05:09 Vous vous rendez pas compte depuis combien de temps
05:11 ça dure cette affaire avec eux.
05:13 Ils ont des gros cabinets d'avocats qui font tout le nécessaire
05:16 pour que ça traîne en...
05:19 - Oui, et puis eux ont des arguments en disant
05:21 "Ben oui, mais on procède en fait différemment,
05:24 ça a permis de mettre de nouveaux taxis sur le marché,
05:27 de créer de l'emploi quoi."
05:28 Et c'est pour ça d'ailleurs que certains se sont affiliés à Uber.
05:33 Qu'est-ce que vous répondez à ça pour conclure Jean-Barré ?
05:35 Avant le procès donc demain.
05:36 - Alors, ils ont créé des emplois très précaires.
05:40 La preuve c'est que nos écoles de taxi aujourd'hui
05:42 sont remplies d'anciens chauffeurs VTC,
05:44 d'Uber qui ne veulent qu'une chose, c'est la sécurité de l'emploi.
05:47 Pourquoi ? Parce que quand vous avez une entreprise
05:49 qui décide de ses tarifs,
05:51 qui peut les augmenter ou les baisser fortement du jour au lendemain,
05:54 vous avez des chauffeurs qui sont dépendants de l'entreprise.
05:56 Donc il n'y a pas du tout d'indépendance.
05:58 Est-ce que vous avez déjà vu une entreprise
06:01 où ce sont les clients qui décident du tarif ?
06:03 - Le client c'est Uber.
06:06 Les chauffeurs qui font des entreprises individuelles.
06:09 Donc il y a un vrai problème.
06:11 - Bon, on va suivre ça.
06:13 Donc le procès demain Jean-Barré.
06:15 - Le procès demain à 13h30 au Trouvial de Commerce de Paris.
06:18 - Merci d'avoir été avec nous.
06:20 Et on salue au passage tous les chauffeurs de taxi.
06:22 Puis là je mets tout le monde,
06:24 je salue tout le monde.
06:26 Les taxis plus classiques,
06:28 comme les chauffeurs Uber qui eux,
06:30 en ont profité pour essayer d'avoir un emploi
06:32 un emploi ou en tout cas une activité, peut-être plus qu'un emploi, une activité.

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