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Une attaque au couteau a fait un mort et trois blessés à la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras (Pas-de-Calais).

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Transcription
00:00 Nous sommes en direct avec la porte-parole du ministère de l'Intérieur.
00:03 Bonsoir Camille Chez.
00:05 Bonsoir.
00:06 Est-ce que vous pouvez d'abord nous confirmer le bilan qui est celui du jour
00:10 et revenir avec nous sur le déroulé des faits ce matin à Arras ?
00:15 Oui, le bilan est effroyable.
00:17 Ce professeur assassiné, deux autres personnels enseignants et de la communauté éducative
00:24 qui sont pris en charge dans un état d'urgence important.
00:29 Et puis une cinquantaine de personnes qui sont impliquées,
00:33 donc qui ont été au plus près des événements
00:36 et qui peuvent à tout moment ressentir un traumatisme psychique
00:41 et qui sont pris en compte par une cellule d'urgence médico-psychologique.
00:44 Ça c'est le bilan humain qui nous remémore bien sûr Samuel Paty
00:49 et la tragédie et l'horreur d'il y a quelques années
00:51 mais aussi les séries d'attentats qui nous avaient touchés en 2015-2016
00:56 et nous replongent nous les forces de l'ordre dans cette ultra mobilisation
01:00 que nous avions eue à l'époque et que nous avons remise en oeuvre dès tout à l'heure.
01:05 Samuel Paty a été assassiné le 16 octobre 2020.
01:09 Nous allions marquer ce lundi les trois ans de son assassinat.
01:14 Ça vous est immédiatement revenu à l'esprit quand vous avez appris l'attaque de ce matin ?
01:19 Bien sûr, je pense qu'on y a tous pensé et dans le même temps
01:23 on a pensé à une intervention de police aussi assez différente.
01:27 Là, elle a eu lieu immédiatement en quelques minutes.
01:30 Nos collègues sont intervenus pour éviter ce périple meurtrier,
01:34 ce cheminement du terroriste qu'on redoute tant dans ce type de situation.
01:37 Je pense que les choses aussi ont évolué depuis trois ans.
01:40 Il y a maintenant dans tous les établissements scolaires
01:42 une très grande proximité avec les forces de l'ordre.
01:44 Il y a des exercices qui sont mis en place.
01:46 Donc oui, on y a tous pensé et en même temps en trois ans
01:49 la préparation, les contacts entre les policiers, les gendarmes
01:55 et les enseignants et les proviseurs ont vraiment évolué.
01:58 On ne peut pas dire que les choses sont à l'identique.
02:01 Oui, c'est ce qui s'est passé et puis c'est ce qu'on a mis en oeuvre aussi à titre préventif
02:05 dès que le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Éducation nationale
02:08 nous ont demandé de remonter les niveaux de surveillance, de vigilance
02:12 et donc la protection de ces 60 000, un peu plus de 60 000
02:16 établissements scolaires, collèges, lycées.
02:18 Ce sont des choses qui ont été grandement facilitées
02:21 par ces contacts très proches que l'on a désormais avec les établissements scolaires.
02:25 Camille Chesse, est-ce qu'il est possible aujourd'hui
02:28 de surveiller l'ensemble des établissements ?
02:30 Ça représente des dizaines de milliers d'écoles maternelles, primaires, élémentaires
02:35 de collèges, de lycées ou d'autres établissements.
02:38 Oui, c'est plus de 60 000 lieux mais comme vous le savez
02:41 on a aussi des mesures renforcées sur les lieux de confession juive
02:47 notamment, les lieux cultuels.
02:49 On a un certain nombre d'autres sites et d'autres obligations
02:52 donc c'est sûr que c'est un engagement particulier.
02:54 On met en place des patrouilles, des équipes mobiles, des équipes fixes
02:59 selon aussi les heures de sortie et tout ça on le travaille avec les chefs des établissements
03:03 et puis on a aussi ce contact privilégié, ce contact renforcé que j'évoquais
03:07 on a dans tous les commissariats, toutes les brigades territoriales
03:10 des référents, établissements scolaires qui sont depuis ce matin actifs
03:14 pour ajuster au maximum le besoin de sécurité.
03:18 Il y a aussi des patrouilles que l'on ne voit pas nécessairement
03:22 qui sont en civil, on fait vraiment le maximum pour être au plus près du terrain
03:27 et tous les policiers et les gendarmes disponibles
03:30 à croître au maximum cette capacité opérationnelle
03:32 dans des moments de tension comme celui d'aujourd'hui.
03:36 Des policiers de terrain que l'on voit d'ailleurs passer juste à côté de nous
03:40 ici dans le centre-ville d'Arras, totalement bouclé.
03:43 Emmanuel Macron, Camille Chez a rendu hommage à cet enseignant
03:47 qui a été tué en soulignant qu'il avait sans doute évité un drame plus important.
03:52 C'est ce qui s'est passé ?
03:53 Oui, c'est toujours ce qu'on redoute, le périple meurtrier
03:56 c'est-à-dire que le terroriste continue à tuer à l'intérieur de l'école, à l'extérieur de l'école.
04:01 On sait qu'il y a dans ces moments-là des ressorts psychologiques, psychiatriques,
04:06 une rationalité particulière et donc tout faire pour éviter ce nouveau passage à l'acte.
04:13 Et donc l'interpellation a eu lieu effectivement seulement quelques minutes après
04:17 et donc on peut saluer une fois de plus cette rapidité et ce courage,
04:22 il faut dire les choses avec les mots qui sont nécessaires,
04:26 ce courage des forces de l'ordre pour cette intervention
04:28 quand ils savaient qu'elle comportait un risque imminent.
04:31 Vous avez parlé d'une cinquantaine de personnes qui avaient pu être directement marquées
04:36 pour avoir assisté à la situation, ce sont des témoins directs de la scène ?
04:40 Oui, ce sont des personnes impliquées qui ont été soit présentes,
04:44 soit qui ont vu un certain nombre d'éléments et pour eux les concernant,
04:48 la stratégie est double, déjà une stratégie de protection,
04:52 de prévention des risques, notamment psychologiques,
04:55 c'est pour ça qu'il y a des médecins de cette cellule d'urgence médico-psychologique
04:59 qui a été sollicité par la préfecture, qui est un oeuvre,
05:02 mais c'est aussi des témoins potentiellement,
05:04 ils sont entendus d'ailleurs par les officiers de police judiciaire qui sont présents sur place,
05:09 donc c'est aussi pour ça que vous voyez encore sur place autant de forces de l'ordre,
05:15 il y a cette action judiciaire qui est en cours, vous l'avez su,
05:17 il y a eu un certain nombre d'interpellations de proches de ce terroriste.
05:21 Quelque chose que vous gardez à vue, vous nous le confirmez ?
05:23 Je ne peux pas vous le confirmer, c'est des éléments judiciaires, peut-être davantage,
05:26 l'idée c'est vraiment de rassembler et d'arriver à interpeller et placer en garde à vue
05:31 toutes les personnes qui de près ou de loin ont pu être impliquées,
05:33 soit qui sont complices, soit qui savent un certain nombre de choses,
05:36 de rassembler ces preuves, mais aussi de réaliser des levées de doutes,
05:40 chaque fois qu'on a un doute, on va aller vérifier les choses dans des moments de tension comme aujourd'hui.
05:44 Emmanuel Macron a parlé d'un autre attentat déjoué dans une autre région,
05:48 est-ce que vous pouvez nous donner des détails ?
05:51 Oui, je peux vous donner quelques détails, mais ce qu'il faut vraiment comprendre,
05:55 c'est que c'est le contexte qu'on redoute le plus, c'est-à-dire de la mise en place d'une sorte de mimétisme
06:00 qui donne des idées, j'allais dire de passage à l'arc à certaines personnes,
06:05 soit à des motifs terroristes, soit des personnes qui ont une vraie faiblesse psychiatrique.
06:10 Et effectivement aujourd'hui dans les Yvelines, un individu qui sortait d'une salle de prière
06:15 a eu un comportement suspect aux abords d'un établissement scolaire,
06:19 et donc il a pu effectivement être interpellé, il était porteur d'un couteau.
06:23 Donc on voit une similitude, un mimétisme, voilà.
06:27 Ce qui fait que c'est vraiment une caractérisation terroriste, ça sera le commencement d'un acte,
06:33 donc il faudra voir vraiment la caractérisation pénale qui sera apportée à cet événement.
06:39 Mais ce qu'on redoute tous, et c'est aussi pour ça qu'on est tant mobilisés,
06:43 c'est cet effet de mimétisme, ou d'événement connexe, de passage à l'acte, tout à fait.
06:52 Et c'est pour ça qu'on ne laisse rien au hasard,
06:56 et qu'il y a des mesures de garde à vue qui sont prises à l'encontre de ce type de profil dès lors qu'il se présente.
07:04 – Concernant le suspect de cette attaque ici à Arras ce matin,
07:09 est-ce que vous pouvez évoquer avec nous son profil et nous confirmer qu'il était suivi
07:14 de particulièrement près par les services de renseignement ?
07:17 – Oui, je vous le confirme, les services de renseignement connaissaient cet individu,
07:22 il était fiché dans un fichier des personnes radicalisées,
07:28 comme plus de plusieurs milliers de personnes d'ailleurs,
07:31 et donc il y avait un suivi actif de cet individu,
07:35 un membre de sa famille avait été lui écroué pour des faits
07:43 que le procureur national antiterroriste développera je pense tout à l'heure.
07:47 Donc cet individu était connu, suivi, il faisait l'objet de ce qu'on appelle des techniques de renseignement,
07:53 donc de dispositifs d'écoute, mais aussi de surveillance humaine
07:58 qui permettait de vraiment le suivre de près.
08:01 Après dans les éléments qui ont été portés…
08:03 – Rien n'indiquait un passage à l'acte ?
08:05 – Dans les éléments qui ont été portés à ma connaissance,
08:07 rien dans ces éléments d'écoute ou dans les éléments visibles
08:12 par les policiers qui pouvaient le suivre ne laissait à penser qu'un passage à l'acte était imminent.
08:18 C'est toute la difficulté que l'on a sur la détection de personnes
08:22 dont on sait qu'elles sont potentiellement dangereuses,
08:24 c'est pour ça qu'on les suit en termes de renseignement,
08:26 mais dont on ne sait pas si à un moment donné elles vont passer à l'acte,
08:29 ni à quel moment, on a déjà eu ça dans le passé, je me souviens en 2015 à Nice,
08:34 une attaque au couteau contre des militaires,
08:37 où l'individu qui a d'ailleurs été condamné depuis,
08:40 était assis pendant de longues heures sur un banc à boire un breuvage alcoolisé,
08:45 et tout d'un coup il va se lever et donner ses coups de couteau aux militaires.
08:48 Et cette difficulté de moment de passage à l'acte
08:52 est extrêmement complexe à détecter pour les services de renseignement.
08:55 Est-ce que vous nous confirmez que cet homme a été visé par un contrôle de police hier ?
09:00 Oui, c'est exactement dans la même dynamique,
09:04 quand on a des personnes qui sont suivies par nos services de renseignement,
09:07 il se peut à différents moments qu'il y ait des techniques de police
09:13 pour arriver à en savoir un petit peu plus sur des intentions,
09:16 ou sur des éléments de contexte,
09:18 effectivement je peux vous confirmer qu'il y a eu un contrôle réalisé par des effectifs de police.
09:23 Pourquoi ?
09:25 Pour essayer d'en savoir un peu plus et recouper un certain nombre d'éléments d'environnement,
09:29 c'est comme ça qu'on travaille, arriver à avoir le plus d'éléments de contexte.
09:32 C'est ce que font les services de renseignement, qui sont le plus complet possible,
09:37 mais il y a un moment, s'il n'y a aucun élément,
09:41 ni dans les écoutes, ni dans les surveillances, ni dans les renseignements,
09:44 comment arriver à détecter ce passage à l'acte ?
09:47 C'est seulement dans cet esprit perturbé de cet individu
09:52 que quelque chose s'est passé aujourd'hui.
09:55 Un tout dernier mot, si vous le voulez bien, concernant la cellule psychologique,
09:59 l'aide mise en place pour les victimes,
10:02 pour les personnes qui ont été témoins de cette attaque ce matin à Arras,
10:05 comment s'organise-t-elle ?
10:07 C'est à la fois des psychiatres, des psychologues,
10:10 qui sont envoyés notamment par le SAMU, sous la coordination de la préfecture.
10:14 Ils vont rester plusieurs heures, sans doute plusieurs jours sur place,
10:17 pour que toutes les personnes qui souhaitent s'y rendre le puissent.
10:21 Ce qui est important, c'est qu'il ne faut pas être obligé d'y aller immédiatement,
10:25 c'est des fois quelques heures, quelques jours après,
10:27 qu'on peut ressentir ce besoin d'un suivi psychologique.
10:31 De toute manière, ils resteront à proximité, à disposition des personnes
10:35 qui en ont besoin le plus longtemps possible.

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