Samedi 14 octobre 2023, SMART FOOD reçoit Sylvain Noailly (Directeur Général, Nutridry)
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00:00 On s'intéresse maintenant au marché de la nutrition sportive avec Sylvain Noailly,
00:07 directeur général de Nutri-Dry.
00:10 Est-ce que vous pouvez nous rappeler l'activité de Nutri-Dry ?
00:15 Nutri-Dry est une société qui est née il y a 2 ans et demi,
00:19 sous l'impulsion de Christophe Fennard.
00:22 Nous faisons des produits déshydratés et lyophilisés.
00:25 L'idée c'est qu'on fasse des produits nutritionnellement bons en toutes circonstances.
00:30 C'est important le "toutes circonstances".
00:32 Vous pouvez développer ?
00:34 Aujourd'hui on a acheté 7 sociétés dans les 2 ans passés.
00:38 Nous sommes industriels "Made in France",
00:42 depuis la région aquitaine, en passant par la Vendée, le nord de la France, l'Alsace,
00:47 ainsi qu'à Outrecht, au sud d'Amsterdam en Hollande.
00:51 Nous avons ces 5 sites industriels qui fabriquent nos produits déshydratés et lyophilisés.
00:56 "Toutes circonstances" veut dire quoi ?
00:59 Nous avons 3 business units.
01:01 Une qui est pour les solutions culinaires.
01:04 On fait tous les produits secs.
01:06 On travaille beaucoup pour la grande distribution.
01:08 Les soupes, les potages, les fonds de sauce, les fumées, etc.
01:11 Nous faisons aussi des produits nomades, des produits lyophilisés.
01:15 On fait des produits pour les armées, des rations pour les armées.
01:18 On fait des produits d'urgence pour la SNCF, pour Air France.
01:21 Ca montre l'ensemble des champs où on mange nos produits.
01:25 Nous faisons aussi des produits de survivalisme.
01:28 Très longue conservation de 20 à 25 ans.
01:31 Et enfin, nous faisons des produits pour le sport.
01:34 C'est là où on se retrouve aujourd'hui.
01:36 La division "Performance".
01:38 Dans cette division, nous avons plusieurs marques, dont MX3, la marque leader.
01:42 Nous faisons des produits dédiés aux activités, notamment sportives.
01:46 Vous nous avez dit que vous avez fait plusieurs acquisitions.
01:48 Pourquoi est-ce que vous en avez fait dans le secteur de la nutrition sportive ?
01:52 Parce que notre technologie a plusieurs avantages,
01:55 notamment celle du lyophilisé.
01:57 Grosso modo, on travaille dans les solutions secs ou sèches.
02:01 Donc très longue durée de conservation,
02:04 ou du moins facile à conserver en température ambiante.
02:07 Une grande partie des produits dans la nutrition sportive sont des produits secs.
02:11 Si vous prenez l'ensemble des protéines,
02:14 ce sont des produits sèches.
02:16 C'est sous forme de sachets, de peaux ou autres,
02:19 mais c'est de la matière sèche que vous réhydratez.
02:22 C'est notre savoir-faire.
02:24 Qu'est-ce que vous constatez comme évolution sur le marché de la nutrition sportive ?
02:28 J'imagine que si vous avez fait vos acquisitions,
02:30 c'était parce que vous souhaitiez que ça se développe.
02:33 Absolument. Le marché est très encombré, comme on dit.
02:36 Il y a beaucoup de gens, de marques très belles, très performantes.
02:40 Mais c'est un marché très valorisé.
02:42 Aujourd'hui, dans les tendances de fond, qu'est-ce qui se passe ?
02:45 On mélange, ou du moins, sont mixés aujourd'hui le sport, la santé, la nutrition.
02:49 C'est un élément fondamental des évolutions sociologiques,
02:53 puisque les gens consomment des produits
02:56 et se maintiennent en forme via le sport.
02:59 Quand vous faites du sport, vous écoutez les gens qui sont venus parler avant moi.
03:04 Il faut bien manger pour se maintenir en forme.
03:07 Et faire du sport contribue à une meilleure santé au sens large du terme.
03:11 Nous, comme nous sommes fabricants de produits agroalimentaires,
03:14 nous allons nous inscrire dans cette dynamique-là.
03:16 Mais comme c'est un marché qui est en croissance,
03:18 et qui est, si on raisonne d'un point de vue industriel, plutôt valorisé,
03:21 ça veut dire que les prix sont intéressants
03:24 et que les marges sont intéressantes d'un point de vue business.
03:27 Donc, on s'est inscrits là-dedans.
03:29 En plus, nous avons 2 marques, que sont MX3 et MOS.
03:32 MX3 est une marque historique du groupe, puisqu'elle a été écrite en 1996.
03:37 Il y a une autre qui s'appelle MOS, pour Military Optimized Superfoods.
03:41 Ce sont des produits destinés aux forces spéciales.
03:44 Et en ça, nous sommes uniques dans les 2.
03:47 L'idée, c'est de nous différencier dans la démarche que nous avons
03:50 dans les lancements et les développements de ces 2 marques-là.
03:53 Je pourrais vous raconter un peu plus, si vous voulez.
03:55 Donc, Antoine, de fond, l'évolution de ce secteur,
03:58 c'est d'abord une évolution des mentalités, derrière le sport.
04:02 Oui, des habitudes de consommation qui vont vers du simple,
04:05 pour bien manger, pour être en forme.
04:08 Et le sport accompagne tout ça.
04:10 Est-ce que vous avez quelques chiffres sur le secteur de la nutrition sportive
04:14 à nous donner, pour illustrer tout ça ?
04:16 Alors, il n'y a pas un track record qui est très précis.
04:20 Il y a plein d'études qui existent.
04:21 Mais schématiquement, le marché du sport fait à peu près
04:24 une cinquantaine de milliards de chiffres d'affaires dans le monde.
04:27 Une grosse partie est faite sur le continent nord-américain, 22 milliards.
04:31 En Europe, c'est 14 à peu près.
04:33 Alors, à l'arrondi près des chiffres, parce qu'on peut discuter des chiffres,
04:36 mais en gros, c'est ça, les grandes masses.
04:38 Et en fait, en Europe, le principal pays consommateur, c'est le UK,
04:41 donc tout ce qui est l'Angleterre.
04:43 Après, c'est l'Allemagne.
04:44 Et après, la France n'arrive pas avant la 5e ou 6e place.
04:47 La preuve en est que sur un marché qui fait 14 milliards,
04:50 la France pèse un peu moins de 200 millions.
04:52 Donc, la France se met en route dans une consommation
04:56 de type produits pour le sport.
04:58 Alors que les Anglais, les continents anglais,
05:01 on va dire d'obédience plutôt avec influence américaine,
05:05 sont plus en avance.
05:07 Mais il y a une explication pour ça.
05:09 - Oui, j'allais dire, c'est la mentalité américaine
05:11 qui touche la France ou vous voyez une autre explication ?
05:13 - En fait, si vous prenez les 3, 4, 5 plus gros segments
05:17 dans la nutrition sportive,
05:19 le 1er, c'est tout ce qui est whey et protéines.
05:21 Et en fait, pourquoi ?
05:23 Parce que ça correspond à une démarche propre au départ
05:26 qui était comment je gagne en musculature.
05:28 Donc surchargé en protéines, surchargé en whey
05:31 pour justement développer ses muscles.
05:33 Et puis après, le 2e...
05:35 Et donc, l'influence nord-américaine est forte
05:38 parce qu'en fait, il y a une culture de la musculation
05:40 et du bodybuilding qui vient...
05:42 Bodybuilding, c'est nord-américain.
05:44 Ça vient pas d'autres parties du monde.
05:47 Donc, le UK est très influencé par cette culture-là.
05:51 Donc, il y a une logique géographique et culturelle.
05:54 Et après, les autres pays comme l'Allemagne
05:56 ou comme l'Italie, suivent derrière,
05:58 et la France, un peu plus loin.
05:59 La France, on a plus l'habitude de manger un peu comme on veut.
06:02 On est plus épicurien qu'on est bodybuilder
06:06 dans la culture de fond.
06:08 Donc, ça évolue dans ce sens-là.
06:10 Et donc, c'est le 1er segment qui est la protéine et puis la whey.
06:13 Et puis après, le 2e segment, c'est tout ce qui est boisson énergétique.
06:16 Et après, le 3e, c'est les bars, les bars alimentaires, etc.
06:20 Et dans une logique de RSE,
06:22 c'est-à-dire dans une logique énergétique,
06:24 une des visions que nous avons, c'est que ce 2e segment...
06:27 Donc, le 1er segment, c'est du sec, je vous rappelle, comme vous disiez.
06:30 Le 2e segment, c'est les boissons énergétiques.
06:32 Mais nous pensons que demain,
06:34 ce segment-là va se réduire très, très fortement
06:37 pour une raison très simple.
06:39 C'est que si on est dans une logique de consommation énergétique,
06:41 vous pouvez pas transporter des boissons
06:43 fabriquées avec une bouteille de plastique,
06:45 avec de l'eau dedans, la grande majorité d'eau dans la boisson
06:48 qui traverse les océans et les terres,
06:50 alors que la solution finale, si vous la transportez en poudre
06:53 et qu'elle est remise en oeuvre à la maison,
06:56 dans une gourde qui est réutilisable,
06:58 eh bien, la logique économique et la logique écologique,
07:00 surtout, voudra que demain,
07:02 tout ce segment-là basculera dans le sec.
07:04 Donc, dans nos savoir-faires industriels.
07:06 - Et vous, pour terminer, quelles seraient vos perspectives
07:08 d'évolution chez Nutri-Dry,
07:10 et particulièrement dans le secteur de la nutrition sportive ?
07:14 - Alors, nous, on aimerait mettre en avant au moins 2 choses.
07:17 Une, qui est un savoir-faire qui est très, très niche et spécifique,
07:20 qui est la lyophilisation.
07:22 C'est un procédé de séchage des aliments,
07:24 mais qui garde les propriétés nutritionnelles
07:27 et qui est très bon en termes de goût
07:30 et de remise en oeuvre quand vous le mangez.
07:33 Et puis l'autre, c'est qu'on veut accompagner
07:35 d'un savoir-faire scientifique.
07:37 Donc, on a une fondation, et qui s'appelle Ultrasport Science,
07:40 qui nous aide à développer nos produits pour le futur.
07:43 Et avec le savoir-faire qu'on a vis-à-vis des armées aussi,
07:45 notamment des forces spéciales,
07:47 ça fait, on va dire, un combo
07:49 qui pourrait nous permettre d'émerger dans les années à venir.
07:52 - Eh bien, merci beaucoup, Sylvain Noyer.
07:54 Je rappelle que vous êtes directeur général de Nitridry.
07:57 Merci d'avoir répondu à nos questions.
07:59 Et tout de suite, on passe sur un focus sur les JO 2024.