SMART BOURSE - Investir dans la biodiversité

  • il y a 5 mois
Mardi 14 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Arnaud Morvillez (Gérant, Uzès Gestion)

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Transcription
00:00 *Musique*
00:10 Le dernier quart d'heure de Smart Bourg, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
00:13 Le thème ce soir, c'est celui de la biodiversité.
00:16 C'est la nouvelle frontière ou ce sont les nouvelles frontières pour la finance durable et responsable.
00:21 Après des années à travailler sur le climat et la lutte contre le réchauffement climatique,
00:26 le champ s'élargit à celui de la biodiversité.
00:29 Et nous en parlons avec les équipes d'Usess Gestion et l'un des gérants d'Ussess Gestion,
00:33 qui est à mes côtés en plateau, Arnaud Morvilles.
00:35 Bonsoir Arnaud.
00:36 - Bonsoir Clément.
00:36 - Merci beaucoup d'être là.
00:38 Il y a évidemment un lien très direct entre le climat, la lutte contre le réchauffement climatique
00:42 et la préservation de la biodiversité.
00:44 Mais c'est vrai que ce thème d'investissement semble quand même plus large,
00:47 peut-être plus complexe également à appréhender.
00:50 Comment est-ce que vous avez travaillé sur cette thématique,
00:52 puisque vous venez de lancer chez Ussess Gestion une stratégie ces dernières semaines
00:56 sur ce thème de la biodiversité précisément Arnaud ?
01:00 - Merci Réouard de m'en savoir.
01:01 Alors oui, nous avons lancé le 20 mars 2024 un nouveau fonds, Ussess Biodiversité.
01:06 C'est un fonds Action Monde de toute taille de capacité sonde boursière,
01:10 qui investit dans des entreprises qui sont dans des secteurs
01:14 qui oeuvrent à la préservation de la biodiversité.
01:17 - Concrètement, moi ce qui m'intéresse c'est cette idée de biodiversité.
01:22 C'est-à-dire le climat, pour un investisseur,
01:25 ça s'est vite résumé à la tonne de CO2, le carbone.
01:29 La biodiversité, j'ai l'impression que c'est quelque chose de beaucoup plus mou,
01:33 de beaucoup plus flou, de moins évident à mesurer, à objectiver.
01:38 Et donc ma question étant, comment vous avez appréhendé ce thème
01:42 pour construire ce portefeuille et cette stratégie ?
01:44 - Alors vous avez raison, il n'y a pas beaucoup d'indicateurs clés sur la biodiversité.
01:49 Nous on a fait le choix de partir de la définition de la biodiversité.
01:53 Qu'est-ce que la biodiversité ?
01:54 Alors c'est le tissu humain de la planète, les milieux de vie, les écosystèmes
01:59 et la diversité génétique.
02:01 Et de là, on en a déduit 7 secteurs clés, 7 piliers d'investissement du fonds
02:06 qui représentent vraiment la biodiversité en son ensemble.
02:09 - Qui sont ?
02:10 - Alors ces piliers évidemment,
02:12 donc on parle sur l'eau, la forêt, l'agriculture raisonnée,
02:18 pour tout ce qui est le milieu rural, et les milieux urbains.
02:22 Donc ça ce sont 4 piliers qui reprennent les milieux de vie que l'on connaît sur Terre.
02:27 On a un pilier évidemment sur la transition énergétique,
02:29 la décarbonisation de l'économie, un pilier majeur du fonds.
02:33 - Et qui est une clé pour la préservation de la biodiversité, il n'y a pas de doute là-dessus.
02:37 - Très forte entre l'urgence climatique et la perte de la biodiversité.
02:43 On a également un secteur évidemment sur la santé humaine, santé animale,
02:48 préservation des espèces, donc c'est important de ce secteur-là.
02:51 Et enfin on a un 7e secteur sur la consommation raisonnée,
02:54 comment mieux consommer, on a tout un écosystème d'entreprises qui viennent en bourse
02:58 dans ce secteur-là, et c'est évidemment un des 7 piliers du fonds.
03:02 - Comment on travaille ce thème, sachant effectivement, vous l'avez dit vous-même,
03:05 qu'on n'a pas encore tous les indicateurs objectivés, notamment pour mesurer l'impact,
03:12 ou pour mesurer les efforts des entreprises qui sont faites pour la préservation de la biodiversité.
03:18 Est-ce que c'est compliqué justement de mettre en place une stratégie comme ça en l'absence d'indicateurs ?
03:25 Est-ce que ça peut justifier qu'on voit ce thème arriver, mais peut-être de manière parcellaire aujourd'hui ?
03:33 Ce n'est pas encore une grande vague de fonds.
03:36 Est-ce qu'il y a des raisons d'y aller dès maintenant ?
03:39 - Alors il n'y a pas vraiment de raisons d'y aller dès maintenant.
03:42 Effectivement vous avez raison, on n'a pas ce qu'on appelle des KPI précis sur la biodiversité aujourd'hui.
03:47 Ça se met en place, on a plusieurs réglementations européennes qui arrivent, notamment CSRD,
03:53 qui va imposer aux entreprises de discloser plusieurs éléments à ce sujet.
03:57 Donc voilà, ça se met en place doucement, mais c'est important d'y aller dès maintenant.
04:01 - Pourquoi ? - Pour plusieurs raisons.
04:03 On est sur une prise de conscience collective de l'urgence climatique, de la perte de la biodiversité,
04:10 dû de l'impact sur la planète. On sait que c'est un régulateur de l'environnement au sens large,
04:18 c'est un impact sur les hommes.
04:20 C'est probablement, selon nous, selon les gestions, déclencheur d'une crise systémique, cette perte de biodiversité.
04:27 On sait aujourd'hui que les enjeux financiers de supporter cette perte de la biodiversité
04:32 seront bien plus importants que les investissements nécessaires à sa préservation,
04:37 ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a une prise de conscience collective, au niveau des hommes, des humains,
04:43 et évidemment des hommes politiques également, et des politiques qui se mettent en place.
04:46 - Et c'est important ce fléchage des policy makers, des décideurs politiques sur ces sujets-là,
04:52 pour des investisseurs privés, pour de l'argent privé ?
04:55 - Oui, c'est important. L'ONU a donné un objectif de décarbonation du monde,
05:02 enfin pas de décarbonation, mais de net carbone zéro à 2050.
05:06 Les études montrent qu'il faut environ 5 milliards d'investissements en 2030, si on veut arriver à zéro en 2050.
05:13 Aujourd'hui, on est à 1,7 milliard.
05:15 Ça veut dire qu'il faut tripler ces investissements d'ici 2030, pour avoir une chance d'atteindre ce net zéro en 2050.
05:21 Évidemment qu'il y aura un fléchage énorme de l'investissement sur ces thématiques durables.
05:26 - Et vous êtes convaincu, tout comme on l'a démontré sur le risque climatique,
05:30 une entreprise qui n'est pas attentive, qui ne fait pas attention, qui ne fait pas les efforts nécessaires pour limiter son emprunte carbone,
05:38 la même règle s'appliquera pour une entreprise qui ne fera pas suffisamment pour préserver la nature autour d'elle ?
05:46 - Oui, on est persuadé.
05:49 - Il y aura des actifs échoués, il y aura cette même logique pour les entreprises et les investisseurs ?
05:54 - Je ne sais pas trop tout pour le dire, mais probablement qu'il y aura des métriques qui seront suivies par tout le monde et qui seront évidemment très importantes.
06:02 - La demande, elle vient d'où, là, aujourd'hui, pour cette stratégie que vous avez lancée fin mars, comme vous disiez, Arnaud ?
06:08 Alors, l'offre peut générer la demande, bien sûr, mais...
06:11 - Bien sûr, on l'espère !
06:13 - Mais la demande que vous recevez aujourd'hui pour ce thème de biodiversité, c'est une demande qui est sous-jacente, qui est latente, qui est exprimée directement ?
06:23 - Donc, chez USAgestion...
06:25 - Et par quel type de clientèle ?
06:26 - Chez USAgestion, on a une politique RSE qui est de plus en plus importante.
06:30 C'est un fonds qui est né après USAsport, qui était également un fonds ISR, après d'autres labellisations qu'on a eues dans le passé.
06:38 - Donc oui, Article 9, j'imagine, enfin, de ce point de vue-là, il n'y a pas de doute.
06:41 - Voilà, 9, Label Greenfield, on a Label Greenfield dès le début, exactement.
06:44 - Plus strict sous certains aspects qu'un Label ISR, par exemple.
06:47 - Plus strict sur la durabilité.
06:49 - Sur la durabilité, oui.
06:51 - C'est important de... Nous, on prend évidemment les critères de gouvernance en plus, également, mais on a les critères réelles et strictes.
06:56 Et le Label Greenfield garantit un pourcentage d'actifs éligibles au fond, et notamment sur la décarbonisation et les métiers durables.
07:06 - Sur la demande, là, elle vient d'où ?
07:07 - La demande, elle vient d'où ? Alors, USAgestion est la filiale de la Financière Louisiaise, donc la Financière Louisiaise gère 1,5 milliard d'euros d'encours,
07:16 qui compagne des familles depuis 40 ans, des entrepreneurs, et donc nous, on a une demande forte de la gestion privée pour ce genre d'actifs.
07:23 Voilà, des actifs qui ont du sens, qui font du sens, c'est quelque chose qui est de plus en plus demandé par nos clientèles privées,
07:28 et donc on est ravis de leur apporter cette solution aujourd'hui, USAgestion Biodiversité.
07:32 - Concrètement, là, vous avez décrit les 7 grandes verticales du fond, est-ce qu'il y a une, oui, j'imagine,
07:41 une ou une position, ou des positions emblématiques, là, qui permettent justement de comprendre comment est-ce qu'on peut apporter de l'impact positif
07:50 sur la nature, sur la biodiversité, à travers l'investissement dans des entreprises, Arnaud ?
07:55 - Alors, sur les 7 thématiques que j'ai mentionnées, évidemment, il y en a qui sont plus importantes que d'autres,
07:59 certaines plus matures que d'autres, certaines comportent des entreprises, un plus grand nombre d'entreprises au sein de ces 7 piliers.
08:05 Aujourd'hui, le fond s'articule principalement autour de 3 piliers. Évidemment, le pilier énergie, transition énergétique,
08:14 est un pilier important, on retrouve des entreprises dans les renouvelables, voilà, je pense à Neon, qui est un investissement important du fond,
08:21 sur lequel, voilà, on est assez convaincus du modèle et du futur de Neon.
08:26 On a également une partie sur l'eau qui est très importante. On sait aujourd'hui que la France, je parlais des pouvoirs politiques qui mettent un peu de l'huile dans le moteur,
08:39 on sait, voilà, les députés ont voté le 4 avril sur les PFAS, les polluants éternels, polyfluoroalkylés, sur l'interdiction en France.
08:49 Les États-Unis ont mis mi-avril ces PFAS sur la liste des produits CERCLA, donc c'est des produits sur lesquels ces entreprises aujourd'hui peuvent être attaquées
08:58 et payer des dommages, voilà, d'un montant important. Donc voilà, on a...
09:04 La qualité de l'eau, c'est quelque chose de central de ce point de vue-là.
09:07 Exactement, et donc les acteurs, évidemment, interviennent dans ce segment-là des pollutions. On pense à des Veolia en Europe, un Tetra Tech aux États-Unis également,
09:15 qui est une entreprise majeure dans ce segment-là.
09:19 Donc il y a des thèmes, il y a quand même des sujets sur lesquels il y a déjà de la profondeur de marché, il y a déjà des entreprises avec un track record, etc.
09:26 Il y a des choses plus jeunes, moi c'est aussi ce qui m'intéresse, c'est quoi les nouvelles frontières pour vous dans la biodiversité,
09:31 qu'ils seront encore justement des terrains à approfondir demain, ou peut-être que d'ailleurs l'univers d'investissement n'est pas encore complet de ce point de vue-là.
09:39 Oui, oui, bien sûr, on attend beaucoup d'IPO, beaucoup d'entreprises qui vont lever des capitaux en bourse dans ces secteurs en devenir.
09:44 Voilà, on pense que dans l'hydrogène il y a encore beaucoup de choses à faire, on a un écosystème français qui est déjà coté en bourse,
09:50 on a Unucera qui était un spin-off de Decent Group qui est venu coté en bourse l'année dernière,
09:54 et il y aura forcément d'autres acteurs qui vont émerger dans l'hydrogène une fois que cette technologie sera de plus en plus mature.
10:01 Merci beaucoup Arnaud, merci d'être venu parler de ce fond, de cette stratégie autour de la biodiversité,
10:07 qui a été lancée fin mars chez USES Gestion, USES Biodiversité, et de ce thème en général, et de ces nouvelles frontières,
10:14 effectivement après les années de travail sur le climat et la lutte contre le réchauffement climatique,
10:20 c'est le champ de la biodiversité désormais qui est ouvert pour les investisseurs.
10:24 Arnaud Morvilles qui était avec nous en plateau, gérant de la stratégie biodiversité chez USES Gestion.
10:31 [Musique]

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