Attentat d'Arras : faut-il revoir les règles des expulsions ? / Terrorisme en France / Fin de la NUPES

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Arlette Chabot, journaliste Editorialiste, édito politique tous les lundis 7h35 sur Sud Radio, Irène Tolleret, députée européenne Renaissance, Pierre Gentillet, avocat et Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie, avocat

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-10-16##
Transcript
00:00 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 - Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi pour commenter l'actualité avec aujourd'hui Arlette Chabot.
00:11 Bonjour Arlette, journaliste, éditorialiste.
00:14 On vous retrouve tous les lundis à 7h35 sur Sud Radio pour l'édito politique.
00:19 Irène Tolré, bonjour, vous êtes députée européenne Renaissance.
00:22 Bonjour à vous.
00:23 Pierre Gentillet, avocat.
00:25 Bonjour.
00:26 Et Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie.
00:28 Et vous êtes également avocat.
00:30 Bonjour à vous.
00:31 Évidemment, un sujet à la une de l'actualité, l'attentat d'Arras.
00:37 Une minute de silence dans tous les établissements scolaires.
00:40 La peur des profs.
00:41 Est-ce que nous sommes condamnés à nous habituer à vivre au rythme des alarmes, des alertes à la bombe ?
00:47 Vous avez peut-être vu que le Louvre, Versailles ont été évacués.
00:50 Ce matin c'est le lycée d'Arras qui a été évacué.
00:53 Emmanuel Macron demande au préfet de recenser les fichiers radicalisés expulsables.
00:57 Alors bon, comment va-t-il les expulser ? Pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ?
01:01 Beaucoup de questions.
01:03 Ce matin Emmanuel Macron déclarait "l'école doit rester un rempart contre l'obscurantisme".
01:07 Donc beaucoup de petites phrases.
01:09 Quelles conséquences, quels actes ?
01:11 Tous ces sujets avec vous.
01:12 Puisqu'on a le temps, on parlera de la conférence sociale qui va évoquer la question des salaires, des bas salaires.
01:18 Mais je ne sais pas si on aura le temps d'en parler.
01:22 Peut-être, pour commencer, vous êtes tous...
01:25 Je vous ai demandé des sujets un petit peu différents.
01:28 Mais dans les coups de cœur, Irène Telleray, peut-être avec vous, justement, vous nous emmenez en Pologne.
01:33 Oui, moi c'est un gros coup de cœur sur le résultat des élections en Pologne.
01:39 Puisqu'à priori, le PiS, qui était vraiment parti pour faire une démocratie illibérale,
01:44 à priori a perdu.
01:46 Et donc ce sont des pro-européens qui gagnent.
01:48 Petite leçon, la première c'est que la remise en cause de l'État de droit n'a pas fait perdre le PiS lors des dernières élections.
01:54 Ce qui a fait perdre le PiS, c'est les attaques sur l'avortement.
01:57 Et on a, depuis l'année dernière, des femmes qui ont beaucoup souffert de ce problème.
02:03 Donc je trouve que c'est une très bonne nouvelle par rapport aux atteintes et aux attaques qu'on a sur les droits fondamentaux des femmes sur l'avortement ou de mépriser leur corps.
02:12 Après, je pense que c'est aussi une très bonne nouvelle par rapport aux sujets migratoires,
02:17 puisque le PiS s'opposait à ce qu'on règle les sujets migratoires en européen, qu'on fasse jouer les solidarités européennes.
02:26 Et le fait qu'on ait des pro-européens qui arrivent par rapport à ces sujets qui touchent notre quotidien,
02:31 c'est important qu'on ait une Europe renforcée pour avoir une bonne réponse.
02:35 Ils vont pouvoir gouverner ?
02:37 A priori, oui.
02:38 A priori, ça va être... Donc ce parti conservateur a été mis en échec ?
02:43 Oui, tout à fait.
02:44 Vous avez suivi, Pierre Gentier ?
02:45 Oui, un petit peu. C'est-à-dire qu'il a été mis en échec aussi.
02:48 Alors, effectivement, c'est une coalition un peu hétéroclite, d'ailleurs,
02:51 parce que, effectivement, vous avez raison, il y a des progressistes, il y a des, on peut dire, des socialistes.
02:56 C'est une coalition qui va du centre-droit, on va dire, jusqu'à la gauche.
02:59 Mais il faut dire aussi que si le PiS a échoué, c'est aussi parce qu'il a dû faire face à une concurrence sur sa droite
03:05 et un petit parti, enfin un petit parti qui a atteint un peu moins de 10% tout de même,
03:09 mais qui a fortement critiqué l'action du PiS au pouvoir,
03:12 et qui a dit que le reprochant justement de ne pas être assez ferme sur les questions migratoires,
03:15 alors que pourtant, nous, vu de France, on a l'impression que la Pologne,
03:17 sur les questions migratoires, elle est quand même déjà relativement en pointe.
03:21 Donc je pense qu'il va y avoir des choses intéressantes à droite qui vont se passer en Pologne.
03:26 En tout cas, pour l'instant, effectivement, ça c'est quelque chose auquel on ne s'y attendait pas, c'est vrai.
03:30 Surtout dans ce contexte, surtout dans le contexte migratoire que nous traversons.
03:33 Une victoire en Pologne d'une coalition, comme vous l'avez dit, assez hétéroclite et plutôt, on va dire, plutôt progressiste,
03:40 on va voir ce que ça va donner.
03:42 Comme quoi, regardez, quand on disait "ces gens-là arrivent aux responsabilités",
03:45 c'est-à-dire le PiS, la droite, et ils lâcheront jamais le pouvoir,
03:48 et c'est ça la démocratie libérale, regardez, finalement, l'alternance est toujours possible.
03:52 - Et puis qui va à l'encontre de ce qui se passe un petit peu partout avec une montée des partis d'extrême droite.
03:56 Jonas Haddad, un commentaire ?
03:59 - Pas de réaction particulière, mais je suis allé plusieurs fois en Pologne,
04:02 en voyant quand même que ce pays, malgré tout ce qu'on disait, sur un parti qui serait libéral,
04:06 avait un beau libéralisme, notamment économique, et donc avec des beaux taux de croissance.
04:11 Je ne suis pas certain que ce soit les aspirations européennes qui aient fait gagner l'alternative,
04:18 je crois plutôt que c'est le fait que le PiS soit allé assez loin dans le conservatisme sociétal qui l'a fait perdre.
04:23 Mais je ne pense pas, contrairement à ce que vous avez dit, que les gens actuellement,
04:28 à moins peut-être qu'on ait d'autres remontées,
04:30 mais je ne pense pas que les gens soient en ce moment "en européen", comme vous l'avez dit, en matière de frontières.
04:34 Je pense que les gens, au contraire, attendent des résultats,
04:37 et voient bien que de délaisser, de dégager tout ça à une politique européenne en matière de souveraineté migratoire,
04:42 sauf à ce que vous m'expliquiez que l'An P12 a été un succès, je ne pense pas qu'actuellement ce soit la tendance.
04:47 - La campagne qui a été faite en Pologne était une campagne pro-européenne,
04:50 et ceux qui ont gagné, c'est ceux qui ont fait campagne sur le sujet pro-européen.
04:54 - Non, non, non, ils ont clairement dit qu'ils étaient pro-européens,
04:57 et puis aussi le sujet des droits des femmes, qui n'est pas un petit sujet,
05:00 qui est un sujet fondamental. Moi j'étais en Pologne le 8 mars 2021,
05:03 les plannings familiaux, ils étaient vraiment...
05:06 - Il y avait beaucoup de mobilisation.
05:08 - Ah oui. - Parlet, Chabot, Hamon...
05:10 - C'est intéressant, parce qu'effectivement, ça va plutôt à l'opposé des tendances politiques
05:14 qu'on constate partout en Europe. La Slovaquie, c'était il y a 15 jours.
05:18 - Bien sûr. - Donc c'était exactement l'inverse qui s'est produit.
05:22 C'est aussi plutôt une bonne nouvelle, effectivement, pour l'Europe, et surtout pour l'Ukraine,
05:27 parce que la compétition électorale pour séduire les agriculteurs en disant
05:33 "on bloque les céréales qui viennent d'Ukraine" a été quand même assez étonnante,
05:37 et le double discours du pouvoir, qui était à la fois "on est à 250% derrière l'Ukraine",
05:42 enfin franchement, il ne faut pas nous balancer vos céréales,
05:44 parce que ça va compliquer la vie de nos agriculteurs,
05:47 mais il y aura peut-être une clarification de la position de la gouvernement polonais.
05:51 Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas défendre les intérêts de ces agriculteurs.
05:54 C'est bien normal, mais l'écart du discours entre, effectivement,
05:59 la grande amitié d'un côté et les propos très contestables d'un autre,
06:06 bon, on peut espérer mieux.
06:08 Même si M.Tosque n'est pas quelqu'un qui va nous séduire et nous emballer demain matin.
06:13 - Alors après, on va rentrer maintenant dans le conflit israélo-palestinien.
06:19 Arlette, vous voulez revenir sur l'explosion de la Nupes,
06:22 peut-être, comme je pense qu'on n'aura pas vraiment le temps d'en parler,
06:26 peut-être expliquer que le Parti Communiste a décidé de quitter la Nupes ?
06:30 - Oui, en tout cas, c'est dépassé, c'est une confirmation,
06:33 tout simplement parce que Fahmir Houssed l'avait déjà dit depuis longtemps,
06:36 il pense qu'il faut construire autre chose.
06:38 Alors il est le seul à franchir le pas, ça c'est vrai,
06:41 et les socialistes ont préféré quand même courageusement décaler leur réunion du week-end
06:47 afin de se donner le temps de réfléchir sur ce qu'il faudrait faire ou ne pas faire.
06:52 On sent bien que personne, au fond, n'a envie de casser la Nupes pour des raisons électorales.
06:58 C'est vrai que c'est un très bon coup politique.
07:00 On continue un peu à se déchirer...
07:02 - Est-ce que c'est viable à long terme ?
07:04 - De toute façon, les européennes seront un test, évidemment,
07:08 si la Nupes n'a pas éclaté d'ici là, ça va être un test puisque chacun part de son côté.
07:13 Donc il y aura des clarifications sur les positions.
07:16 Et puis après, à l'intérieur du parti de la France Insoumise,
07:19 lui-même, c'est ça qui est intéressant, c'est les déchirements.
07:22 Après, ça ne va pas très loin, parce que Clémentine Autain dit
07:27 "c'est une faute politique qui a été commise".
07:29 C'est très simple de parler de Hamas comme un parti, un mouvement terroriste.
07:35 Et puis une fois qu'on a dit ça, et bien rien non plus.
07:39 François Ruffin qui était le premier à dire des choses clairement,
07:43 on n'a pas été à la hauteur, et lui aussi condamnant la position du parti.
07:48 C'est pareil, il y a des contorsions incroyables après,
07:51 pour dire qu'au fond, oui, mais quand même,
07:54 on reste ensemble pour le meilleur, et pour l'instant c'est surtout pour le pire.
07:59 - Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dès le début,
08:02 la Nupes n'est pas un accord de convergence idéologique,
08:07 c'est un accord de sauvetage électoral.
08:09 C'est bien ça ce qu'il faut voir.
08:10 Il faut se remettre dans le contexte, on est aux élections législatives,
08:13 depuis 2012, la gauche n'a plus une seule fois été au second tour de l'élection présidentielle.
08:20 Et le Parti Socialiste, qui est en état de mort à ce moment-là,
08:23 c'est-à-dire que le Parti Socialiste avait déjà plus beaucoup de députés,
08:27 saisit l'opportunité d'une alliance avec l'Union française soumise,
08:30 vraiment pour sauver ce qu'il peut sauver.
08:32 Mais les questions des convergences idéologiques
08:35 se sont posées après la question de l'accord électoral.
08:39 Et maintenant, ils se regardent un petit peu,
08:41 ils se rendent compte que sur le nucléaire, ils ne sont absolument pas d'accord.
08:44 Sur les questions de politique internationale, ils se sont déchirés.
08:47 Sur les questions économiques, quand on creuse un peu
08:50 entre les positions du Parti Socialiste et les positions du Parti Communiste,
08:53 je pense qu'il y a quand même deux mondes.
08:55 Donc c'était un petit peu écrit à l'avance que cet accord ne pouvait pas durer.
09:01 Pour autant, on va voir après les élections européennes,
09:04 parce qu'il y aura un arbitrage qui se fera à ces élections européennes,
09:06 ce sont un peu les mid-terms de ce quinquennat.
09:08 Ce sont les seules élections nationales.
09:10 Je pense que la gauche est dans une position électorale tellement compliquée aujourd'hui
09:15 qu'il n'est pas dit qu'à l'approche des présidentielles,
09:18 on remette cet accord sur la table.
09:20 Parce que même s'il n'y a pas de convergence idéologique de fond,
09:22 pour s'en sauver, pour se sauver,
09:24 ils sont obligés malgré tout de se coaliser
09:26 pour essayer de dépasser la fameuse barre des 20% au moins au premier tour.
09:30 Et je pense que Mélenchon reste encore le poids lourd.
09:32 - Je peux dire une petite objection, votre Honneur.
09:34 C'est-à-dire que dans l'accord Pardon, il y avait la liste des points d'accord
09:37 et ils avaient également listé à côté les points de désaccord.
09:40 Notamment les positions sur l'Europe, vous citiez le nucléaire, tout ça était effectivement...
09:44 - Je crois que ça n'a pas tenu.
09:45 - Non, non, mais je veux dire, il y avait effectivement l'alliance, sauf qu'il peut, électorale.
09:48 Mais il y avait quand même aussi, sur le fond, des travaux.
09:52 D'ailleurs, ça a failli empêcher cet accord.
09:55 Il y avait des divergences qui ont été actées.
09:57 Mais là, ce n'est pas juste une faute politique, c'est aussi une faute morale.
10:00 Et sur des positions de principe, ce n'est pas juste l'indexation des salaires sur les prix.
10:06 Ce n'est pas une divergence comme celle-là.
10:08 - Qu'est-ce que c'est la faute morale pour vous ?
10:09 - Ne pas avoir dit terroriste, je trouve que c'est ça qui est une faute politique et morale.
10:13 - On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
10:17 Et vous pourrez réagir à nouveau.
10:19 Et puis évidemment, on va revenir sur ce qui s'est passé à Arras, à tout de suite.
10:23 - Alors, petit souci technique, on reprend.
10:32 Vous retrouverez le flash tout à l'heure à midi.
10:36 Je ne sais pas si on lance les courses avec Jean-Paul Delperrier.
10:38 Est-ce que Jean-Paul est là ?
10:40 Non, Jean-Paul n'est pas là.
10:43 On va reprendre les débats en attendant de retrouver Jean-Paul Delperrier et Florian Laffont.
10:53 Tout de suite, je vous représente mes invités.
10:56 Arlette Chabot, journaliste éditorialiste pour l'édito politique.
11:00 Donc tous les lundis matin, pas samedi matin, à 7h35 sur Sud Radio.
11:06 Irène Toleret, députée européenne Renaissance.
11:09 Pierre Gentillet, avocat.
11:11 Et Jonas Haddad, conseiller régional de Normandie.
11:14 Et vous êtes également avocat.
11:16 On va évidemment revenir sur Arras, ce qui s'est passé à Arras.
11:20 Sur la peur des enseignants et puis les décisions politiques qui sont annoncées.
11:27 On y revient avec vous.
11:28 Peut-être que vous vouliez réagir, Irène Toleret, puis après Jonas Haddad, sur ce que disait Pierre Gentillet.
11:35 A propos de...
11:37 Pas Pierre Gentillet, pardon.
11:39 On parlait de la nupesse.
11:40 Excusez-moi, sur la nupesse.
11:42 Moi, je trouve quand même que quels que soient les accords électoraux qu'on peut passer pour sauver les meubles,
11:50 quand on est face à ce qui s'est passé en Israël le 7 octobre,
11:54 arriver à dire que des exactions pareilles, c'est-à-dire un pogrom,
11:58 c'est le fait d'un groupe terroriste, ça me paraît pas quelque chose de super compliqué à dire.
12:05 C'est en plus quelque chose qui est acté au niveau européen.
12:09 Et je ne comprends pas qu'on ait des responsables politiques en France qui soient incapables de le dire.
12:14 Oui, Jonas ?
12:16 Alors, d'abord il faut saluer le courage de ceux qui ont cassé l'alliance.
12:21 Hier, le parti communiste français a dit qu'il voulait sortir de la nupse.
12:25 Et donc ça, bravo à eux, parce qu'ils ont plus de courage, comme vous l'avez justement dit tout à l'heure,
12:29 que les socialistes et tous les autres...
12:32 Comment dire ?
12:34 Parfois j'ai l'impression, je vais peut-être employer un terme qui est dur,
12:37 mais vraiment, ce sont des boutiquiers de la politique.
12:40 Et l'extrême gauche est la première en général à donner des leçons à la droite en disant
12:45 "Attention, vous courriez derrière le Rassemblement National,
12:48 lorsque vous dites ça, c'est du racisme", et là, tranquillement, quand ça les concerne, ça passe.
12:54 Ce sont les premiers à faire et à donner des brevets de féminisme.
12:58 Dès que quelqu'un se casse un ongle en disant "Oh là là, c'est féministe",
13:02 ou alors "Oh là, il y a du racisme", et là, on ne comprend pas pourquoi,
13:06 mais moi je comprends pourquoi, et je pense qu'un certain nombre de nos auditeurs le comprennent.
13:09 Ils ne veulent pas dénoncer, et bien plus qu'une faute politique, moi je parle de faute morale.
13:13 Et je m'étonne par exemple que des gens, comme Jérôme Guedj,
13:16 qui a passé son temps sur les plateaux télé pendant un week-end à dire
13:19 que ce n'était pas bien que la NUPS le fasse,
13:21 mais mon gars, va au bout de ta logique !
13:24 Sors de la NUPS ! Dis "Je suis un député non-aligné", qu'est-ce que ça lui coûterait ?
13:28 Il voulait être élu député ? Il est élu député !
13:30 Il voulait gagner ses quelques milliers d'euros par mois ? Il l'a fait avec la NUPS.
13:34 Maintenant, assume cela, et assume par exemple ce qu'a dit Manuel Valls,
13:39 qu'il y a aujourd'hui, mais ça fait des années, deux gauches irréconciliables.
13:43 Je veux dire, est-ce qu'on imagine, par exemple, un autre parti politique en France
13:47 dire, lorsqu'il y a eu les attentats après le 11 septembre,
13:50 "Bon, l'Afghanistan, il faut faire attention quand même, il ne faut pas taper les talibans,
13:55 mais si vous voulez, pour eux, considérez que le Hamas n'est pas forcément terroriste,
14:00 et faire un amalgame entre le Hamas et les Palestiniens, et ils le font."
14:04 Donc, je pense que là où on est arrivé à des positions qui sont incroyables,
14:08 c'est que la France Insoumise est alignée sur l'Iran,
14:11 en termes de prise de position politique, et les autres organisations terroristes du monde.
14:15 Et nous, on est là, tranquillement, à tortiller.
14:18 Alors, je dis aux gens qui sont dans la NUPS, je dis à Jérôme Guedj,
14:22 et je dis aux partis socialistes, assumez votre responsabilité devant l'histoire,
14:26 et quittez la NUPS.
14:28 - Oui. Ce matin, François-Xavier Bellamy, qui était l'invité de Jean-Jacques Bourdin,
14:32 disait, "des élus de l'extrême-gauche publient des messages
14:35 disant que la France est complice des morts dans la bande de Gaza,
14:38 ils fixent une cible dans le dos des Français,
14:40 ils se rendent complices d'une incitation au terrorisme."
14:43 - Je peux rajouter juste une chose ? Carlos Martins Binongo, ce matin,
14:46 vous savez, celui qui avait fait tout un scandale,
14:48 parce qu'il y aurait eu un amalgame sur le fait qu'il était noir,
14:51 vous savez ce qu'il a posté ce matin comme message ?
14:53 Il a mis "élus de la NUPS, parlez de ce qui se passe en Palestine,
14:57 parce que si vous ne le faites pas, vous taisez à cause de l'argent."
15:01 - C'est-à-dire ? - Justement, il faudrait lui demander.
15:03 Pourquoi il dit que les gens se taisent à cause de l'argent
15:06 lorsqu'on parle du conflit israélo-palestinien ?
15:08 - C'est très... - Vous voyez, si quelqu'un d'extrême-droite avait dit ça,
15:13 je peux vous assurer que ça aurait fait un scandale.
15:15 Et là, ce matin, Carlos Martins Binongo dit que les gens se taisent
15:18 parce qu'ils ont peur de l'argent, mais qu'ils disent de l'argent de qui ?
15:21 - Sous-entendu des Juifs, c'est ça. - Mais il faut lui poser la question,
15:24 parce que si vous voulez, eux, c'est les premiers à donner des brevets d'anti-racisme, d'anti-sémitisme.
15:28 Mais qui... En fait, moi je pense qu'à un moment,
15:31 il faut que les masques tombent dans cette affaire,
15:33 et que les gens disent les choses.
15:35 La France Insoumise, vous savez, et ce qui est terrible encore,
15:39 et je terminerai par là, parce que je suis désolé de monopoliser la parole,
15:42 mais quand il y avait la Seconde Guerre Mondiale, il y avait des collabos,
15:45 mais les collabos, ils n'étaient pas au courant de tout ce qui se passait.
15:48 Vous voyez, dans les camps de concentration, on ne savait pas.
15:50 Les gens disaient "Ah, mais finalement, je ne savais pas, peut-être que notre information..."
15:54 Aujourd'hui, il y a des réseaux sociaux, il y a des médias.
15:56 On sait parfaitement ce qui se passe, ce qui s'est passé en Israël,
15:59 et il y a des gens qui se comportent aujourd'hui comme des collabos,
16:01 pour quelques voix. Mais quelle honte !
16:03 - Mais vous avez vu que tout était remis en question aussi,
16:06 qu'il n'y avait pas eu de bébés égorgés,
16:09 que tout est remis en question à chaque fois...
16:13 - Comme le 11 septembre...
16:15 Mais est-ce qu'on aurait remis en question le Bataclan ?
16:18 Là, on est arrivé au bout de l'abject,
16:20 où j'ai des gens qui sont obligés aujourd'hui de nous envoyer des messages,
16:23 de nous dire "Mais si, si, mais regardez..."
16:25 - Oui, le ministère de l'Intérieur israélien est obligé de publier des vidéos,
16:28 absolument insoutenables, pour montrer que...
16:31 - C'est horrible, mais il y a 10 députés qui sont actuellement,
16:34 il faut les saluer, saluer leur courage,
16:36 10 députés français qui sont partis en Israël
16:38 pour témoigner eux-mêmes de ce qui est en train de se passer.
16:40 Donc voilà les courageux, et voilà les complices.
16:42 - Oui, une réaction ? Yann Toleret ?
16:44 - Oui, je trouve quand même que si on avait tous les responsables politiques français,
16:50 y compris à l'intérieur de la NUPES,
16:52 qui dénonçaient ce qui s'est passé,
16:54 ça permettrait, à mon avis, de ne pas autant importer ces problèmes-là chez nous.
17:00 Aujourd'hui, on a une multiplication des actes antisémites
17:03 sur le territoire européen qui est complètement fou.
17:07 On a eu des maisons à Berlin qui ont été...
17:10 - Oui, sur lesquelles on a affiché des croix gammées.
17:13 - Voilà. On a eu en Haute-Terre, à Londres,
17:17 une personne qui a été protégée...
17:20 - Parce qu'elle avait un drapeau israélien.
17:22 - Voilà. Donc je crois que c'est extrêmement important.
17:25 Les élus de la République, on défend l'État de droit.
17:28 Sinon, je ne comprends pas trop bien.
17:30 Sinon, on peut être d'autres types d'élus que des élus nationaux.
17:33 Et donc, je ne comprends pas qu'on n'arrive pas à avoir une parole claire sur ce sujet-là.
17:38 Et je salue encore une fois le courage du Parti communiste,
17:42 qui est fidèle à son histoire, soit dit en passant.
17:44 - Jonas Haddad, je vais vous passer la parole aussi,
17:47 puisque c'est dans la continuité de ce qu'on était en train d'évoquer,
17:51 de ceux qui n'expriment pas, qui n'ont pas condamné.
17:55 Alors on ne peut pas, effectivement, faire injonction à tout le monde d'avoir une réaction.
18:01 Néanmoins, certains ne l'ont pas fait.
18:04 - Ouais, mais au coup de gueule...
18:06 - Et ont fait d'autres tweets.
18:09 - Mon coup de gueule, il concerne donc Karim Benzema.
18:12 Moi, je suis un fan de foot.
18:14 Et je pensais, effectivement comme vous,
18:16 qu'il n'y avait pas d'injonction à ce que les gens se prononçaient.
18:18 Les gens n'ont pas envie de se prononcer,
18:20 ne se prononcent pas.
18:21 Si les gens sont lâches, qu'ils restent lâches.
18:24 Il y a un certain nombre de célébrités qui n'ont rien dit,
18:26 alors que pourtant, c'était les premiers à s'émouvoir des petits anges,
18:30 comme les uns les autres.
18:32 Dès qu'il y a, effectivement...
18:34 Et ils ont raison de le faire.
18:36 Dès qu'il y a un peu de racisme, tout le monde s'exprime, et sort, etc.
18:40 Et là, alors qu'on avait une abomination, personne ne s'exprimait.
18:42 J'avais envie de dire, que personne ne s'exprimait.
18:45 Carim Benzema, qui s'est revendiqué, je le répète, comme étant le ballon d'or du peuple,
18:50 qui a toujours dit que la France avait cédé à une partie raciste de l'opinion
18:55 lorsqu'il n'avait pas été sélectionné par Didier Deschamps,
18:58 qui a été absolument silencieux sur ce qui s'est passé, évidemment, en Israël,
19:01 qui a été absolument silencieux sur ce qui s'est passé à Arras.
19:04 Parce que, sans importer, il disait toujours que lui, il était français, comme tout le monde,
19:09 et que la France était sa patrie, etc.
19:11 Mais si la France est ta patrie, tu t'émeux lorsqu'il s'est passé à Arras.
19:15 Et non, tout ça est passé, le week-end est passé.
19:17 Et Carim Benzema dit...
19:19 - Il a publié "Toutes nos prières pour les habitants de Gaza, victimes une fois de plus de ces bombardements injustes,
19:24 qui n'épargnent ni femme ni enfant", ce en quoi il a raison.
19:27 Néanmoins, l'absence de compassion pour ce qui s'est passé en Israël,
19:34 on peut interroger. - Et en France.
19:36 - Et en France aussi, effectivement, vous avez raison.
19:38 - Moi, ce qui me choque, en fait, c'est pas tant que les gens s'expriment,
19:41 c'est ce qu'on appelle la communautarisation des victimes.
19:45 C'est-à-dire que chaque personne ne va s'indigner que pour les gens qu'il pense qu'il lui ressemble.
19:49 Et c'est là où on voit qu'un pays est fracturé,
19:52 c'est lorsque les uns les autres, en fonction de leurs origines ou de leurs appétences,
19:56 ne s'émeuvent que de ce qu'ils pensent être leur semblable,
20:00 alors que justement, la France, c'était le fait d'être une république une et indivisible.
20:05 Et malheureusement, on voit que tout le travail de cette gauche,
20:08 qui a voulu éclater, fracturer les populations en communauté,
20:12 en disant "mais tu as raison, tu dois revendiquer ton identité, ton altérité",
20:16 et bien ça se retrouve maintenant.
20:17 - Est-ce que vous avez été choqué par ce tweet, Arlet Chabot, ou plutôt l'absence d'autres tweets ?
20:23 - Ça procède de la même façon.
20:24 Si vous voulez soutenir le peuple palestinien, dénoncer éventuellement, effectivement,
20:29 comment dirais-je, les souffrances infligées aux palestiniens à Gaza,
20:35 par une réplique légitime, certes, mais très forte d'Israël,
20:40 il faut commencer par condamner ce qui s'est passé en Israël.
20:42 Sinon, vous perdez toute crédibilité.
20:44 Donc ceux qui ne dénoncent pas, effectivement, l'attaque terroriste,
20:48 qui ne dénoncent pas le massacre commis en Israël,
20:51 après, ils auront beaucoup de mal à se faire entendre
20:54 dans la prise en compte de la situation des habitants de Gaza,
20:58 qui, encore une fois, vont être à la fois, j'allais dire, les victimes du ramas et les cibles d'Israël.
21:04 Donc c'est ça, effectivement.
21:06 Et moi, je trouve aussi que chacun a ses victimes.
21:09 Le communautarisme, toutes les victimes se valent.
21:13 Évidemment, je veux dire, un enfant, qu'il soit palestinien ou israélien, tué,
21:19 c'est exactement la même chose.
21:21 Les vies ont la même valeur.
21:23 Donc ça devient insupportable.
21:25 Mais ça, surtout, est une indication du danger qui menace.
21:30 C'est-à-dire que dans quelques jours, s'il y a effectivement une intervention israélienne à Gaza,
21:35 ce n'est pas la première fois qu'on verra en France,
21:38 et là, les manifestations en rombo à être interdites, elles auront lieu.
21:42 Là, il y a un danger, parce qu'effectivement,
21:46 on a déjà entendu, je le rappelle toujours,
21:49 en 2014, des morts juifs dans des manifestations en France.
21:53 Et là, je crains le pire dans les jours qui viennent,
21:57 si effectivement, cette intervention est forte, ce qu'elle risque d'être.
22:01 On va y revenir dans un instant. On marque une petite pause.
22:04 À tout de suite.
22:05 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
22:10 Avec vous sur Sud Radio, pour commenter l'actualité,
22:13 cette actualité marquée par ce qui s'est passé à Arras,
22:16 par l'assassinat de cet enseignant.
22:19 Une minute de silence ce matin dans les établissements scolaires.
22:22 Et puis, ce dont on parlait, c'est-à-dire cette fracture qu'il y a aujourd'hui en France.
22:29 Vous voulez réagir peut-être, Irène Tolré, sur ce que disait Jonas Haddad.
22:33 On est parti du tweet de Karim Benzema, mais qui est assez symptomatique
22:36 de ce qu'on évoquait aussi avec la nupèce.
22:39 C'est "choisis ton camp", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de...
22:42 Il y a vraiment une rupture.
22:43 Je pense que ce phénomène est aggravé par les réseaux sociaux,
22:46 avec les algorithmes où on est plus en contact avec des personnes qui pensent comme nous,
22:50 où les personnes qui vont faire du faux contenu,
22:54 plus il est provocateur, plus ils vont avoir de followers,
22:59 et plus ils vont être crus.
23:01 Malheureusement, on est sur la période d'implantation du DSA jusqu'au 17 février.
23:06 Il y a encore des choses qui sont en cours de négociation.
23:11 Mais j'espère qu'il va être mis en place le plus vite possible.
23:15 Et j'appelle les patrons des grands réseaux à prendre leurs responsabilités
23:19 et à sortir tout de suite, sans attendre qu'on leur mette le pistolet sur la tempe,
23:23 les contenus faux.
23:26 Parce qu'aujourd'hui, on a des gens qui pensent
23:30 qu'Israël a envoyé des bombes au phosphore sur les enfants de Gaza.
23:35 Ce n'est pas vrai !
23:37 - Non, mais après, il y a effectivement la problématique des réseaux sociaux.
23:41 Je pense à Noemi Aliuwa, notre consoeur qui vient ici régulièrement.
23:45 Elle est partie en Israël, elle fait un tweet,
23:50 et elle reçoit en réponse "Inch'Allah que tu crèves avant le lever du jour".
23:54 On en est là aujourd'hui.
23:56 Des menaces, évidemment, de quelqu'un sous pseudo...
23:59 - Mais qui passent dans la vie réelle ! La difficulté, c'est ça !
24:01 Si on sort du sujet religieux,
24:05 on a le maire de Montjoua, petit village de 270 habitants,
24:08 qui s'est retrouvé sous protection policière
24:11 parce que Papacito avait décidé de se le payer.
24:14 Première vidéo, 500 000 vues, deuxième vidéo, 1 million de vues.
24:17 Il y a des jeunes qui sont venus qui se sont blessés.
24:20 - Il y a un maire au monde de l'extrême droite, de toute idéologie nationaliste.
24:24 Je comprends ce que vous dites, mais il y a quand même un depôt de mesures qui est flou.
24:27 Aujourd'hui, on voit bien quelle est la menace.
24:30 C'est là d'ailleurs où la gauche est complètement affaune sur ces sujets-là.
24:33 Elle n'a pas de mots assez durs pour condamner les attaques
24:37 de la droite, de l'extrême droite, soi-disant anti-républicaine.
24:41 En revanche, sur les questions d'islamisme,
24:44 sur les questions de terrorisme, elle est parfois d'une certaine ambiguité.
24:49 Je pense qu'on ne peut pas mettre sur le même plan la menace...
24:52 - Ce n'est pas ambiguï, Pierre. - Au contraire, je pense que c'est très clair.
24:55 Mais on ne peut pas mettre clairement aujourd'hui sur le même plan, je pense,
24:59 la menace d'extrême droite. Je pense qu'il n'y a aucune menace d'extrême droite en France
25:03 du niveau des menaces qu'on vit aujourd'hui, qu'on a vécues à Arras,
25:06 ou qu'on a vécues encore avant.
25:09 Je pense vraiment qu'il faut qu'une partie de la gauche et de manière générale
25:12 de spectre politique comprennent qui est l'ennemi.
25:15 Qui est l'ennemi aujourd'hui en France ? Qui nous menace ?
25:17 Qui nous a déclaré la guerre ? Il serait temps d'ouvrir les yeux à un moment.
25:20 Ensuite, un dernier mot, je pense qu'il faut être complet sur ce qu'on disait
25:24 sur ce qui se passe à Gaza, parce que malheureusement,
25:27 on comprend qu'on est au début de quelque chose.
25:29 On est au début d'une intervention potentiellement militaire.
25:33 Je suis d'accord avec ce que vous avez dit sur Karim Benzema.
25:36 Je pense que finalement, il n'a pas de mots pour parler des massacres ignobles
25:41 qui ont été commis sur des femmes, sur des enfants, en fait sur des civils.
25:44 C'est comme ça la différence majeure entre le Hamas et l'armée israélienne.
25:48 L'armée israélienne, elle dit s'en prendre au Hamas.
25:50 Le Hamas s'en prend à tous les Juifs d'Israël et aux civils.
25:53 Mais pour autant, je pense qu'il faut aussi être juste.
25:57 C'est-à-dire qu'on parle beaucoup des morts israéliens,
26:00 des massacres qui ont été commis pour le Hamas.
26:02 Et encore une fois, je le dis avec raison.
26:04 Gardons-nous de donner un blanc-seing total à l'armée israélienne.
26:08 Aujourd'hui, au moment où nous en parlons,
26:10 il y a eu plus de 2200 morts dans la bande gaza des civils.
26:15 Si c'était le Hamas, je n'aurais pas un mot pour eux.
26:18 Mais on parle de civils, dont 700 enfants.
26:20 Donc attention, attention.
26:22 Et là-dessus, la diplomatie française, je loue la diplomatie française Elke Dorsey,
26:26 qui a eu des mots assez justes, assez prudents, en disant "très bien, d'accord,
26:30 droit tout à fait d'Israël de préserver sa sûreté à l'état de se maintenir, tout à fait,
26:35 mais attention, les civils, il ne faut pas confondre les civils de Gaza,
26:39 il y a 2 millions d'habitants dans cette bande, et le Hamas.
26:42 Ils ne soutiennent pas tous le Hamas.
26:44 Donc on n'a pas à tous les bombarder, à tous les tuer.
26:46 Il faut quand même rappeler des choses évidentes.
26:48 Avec un déplacement de population...
26:50 Qui se fait pas aussi facilement.
26:51 Quand on dit "les gens, ils ont qu'à se déplacer, ils ont qu'à bouger",
26:53 non mais attendez, vous vous rendez compte ?
26:55 Donc je pense qu'il faut être mesuré là-dessus.
26:58 Encore une fois, je ne le dis pas souvent,
27:00 mais pour le coup, la position du Quai d'Orsay me paraît assez sage.
27:03 - Juste un mot, Karim Benzema a de l'influence, c'est ça le problème.
27:08 - Bien sûr.
27:09 - Donc je le rappelle pour ceux qui auraient oublié,
27:11 mais un mot de Karim Benzema, c'est important,
27:14 c'est-à-dire que c'est une idole d'ailleurs pour tous les Français,
27:17 quelle que soit leur origine et leur confession.
27:20 Donc ça pèse demain.
27:23 Et encore une fois, c'est vrai, je reprends ce qu'on disait tout à l'heure,
27:26 il n'était pas obligé de réagir, donc on ne lui demandait pas de réagir.
27:30 - C'est un engagement.
27:32 - C'est un engagement.
27:34 Deuxièmement, ce qui est surprenant,
27:36 et je reprends, j'ai entendu l'ancien Premier ministre Edouard Philippe
27:39 se poser la même question que moi aussi, je me pose,
27:42 qu'est-ce qui est arrivé à Jean-Luc Mélenchon et à certains à gauche ?
27:45 Parce que lorsqu'il y a eu des attentats en France,
27:47 il y avait une unanimité, on se souvient d'un Jean-Luc Mélenchon
27:50 tout à fait responsable, qui disait qu'il ne fallait pas à chaque fois,
27:53 en disant "c'est l'unité nationale",
27:56 "priorité, lutte contre le terrorisme",
27:59 et se refusant à attaquer un gouvernement dans la gestion des attentats
28:03 et des suites des attentats.
28:05 Donc qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il semble avoir basculé ?
28:08 Il y a eu une interrogation, et il y a eu une absence d'explication.
28:12 - L'intérêt électoral, non ?
28:14 - Oui, mais l'intérêt électoral était déjà là il y a dix ans,
28:17 vous voyez ce que je veux dire.
28:19 Donc je pense qu'il n'y a pas que l'intérêt électoral.
28:22 - Il a raison, je vois sa date, c'était moins le cas il y a dix ans,
28:25 et ils ont vu qu'il y avait une ouverture pour eux dans des régions.
28:29 - Mais je pense que l'explication de l'intérêt électoral n'est pas suffisante.
28:32 Évidemment, c'est facile, c'est évident.
28:35 Mais par exemple Alexis Corbière, qui est aussi...
28:38 - Vous voulez dire qu'il y a une haine fondamentale à Nanty Sinouti ?
28:41 - Je m'interroge comme d'autres sur le changement de Jean-Luc Mélenchon.
28:44 Alexis Corbière est élu aussi de Seine-Saint-Denis,
28:47 et Clémentine Houtin est élu de Seine-Saint-Denis.
28:49 Donc on peut avoir quand même un intérêt électoral.
28:53 Donc je pense que c'est une explication évidente,
28:57 mais pas totalement satisfaisante.
29:00 - Je vais essayer de tenter une réponse par rapport à ça.
29:03 L'autre moment dans lequel Jean-Luc Mélenchon fait une faute,
29:06 non pas politique, mais faute morale, c'est pendant les émeutes.
29:09 A l'occasion des émeutes qui sont passées, qu'on a déjà oubliées,
29:12 c'est ça qui est dingue, c'est-à-dire qu'on s'habitue à vivre avec de la terreur dans ce pays.
29:16 A l'occasion des émeutes, là aussi, il n'a pas fait preuve d'unité nationale Jean-Luc Mélenchon.
29:20 Et je me souviens même des déclarations de certains de ses députés,
29:23 comme Alma Dufour qui disait "la faim justifie les moyens".
29:26 C'est-à-dire que le fantasme révolutionnaire de Mélenchon consiste à dire
29:29 qu'un certain nombre de masses, comme on le disait à l'époque marxiste,
29:33 qui sont notamment issues des populations immigrées,
29:36 sont une forme de marteau pour aller renverser notre démocratie actuelle.
29:40 Et quelle est la différence fondamentale entre ce qui se passait au moment de l'unité nationale
29:44 que vous évoquiez, et aujourd'hui, et les moments des émeutes,
29:47 c'est que Jean-Luc Mélenchon, et c'est d'un cynisme absolu,
29:50 fait un calcul, et quand vous leur parlez,
29:52 puisque ça m'arrive de temps en temps, puisqu'il y a des élus insoumis dans ma région,
29:55 il fait un calcul démographique.
29:57 Lorsque vous avez 500 000 personnes qui rentrent dans notre pays,
30:00 qui sont issues de l'immigration tous les ans,
30:02 et que vous avez régulièrement des centaines de milliers de personnes qui sont naturalisées,
30:06 leur vision, qui est horrible, qui est cynique, qui est dégueulasse,
30:09 c'est de croire que ces gens-là...
30:11 - Ce sont des électeurs.
30:12 - Ce sont des électeurs qui voteront à gauche, plus ils sont proches d'une vision islamique.
30:16 Or, leur erreur fondamentale, c'est que les gens qui viennent en France,
30:19 en tout cas la plupart d'entre eux, s'ils viennent dans notre pays,
30:22 c'est pour échapper aussi à des régimes islamiques.
30:24 C'est pour vivre comme nous, c'est pour vivre à la française,
30:27 c'est parce qu'ils ne veulent pas vivre justement à l'extrême orientale.
30:30 Et donc, voilà la réponse à ça, c'est qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ?
30:34 Ben, il y a eu une évolution démographique,
30:36 et deuxièmement, il y a eu une volonté révolutionnaire de la part de M. Mélenchon.
30:39 - En plus, il a perdu son sens des responsabilités.
30:41 - C'est certain.
30:42 - Non, non, mais franchement, parce qu'il y avait déjà ce phénomène il y a une dizaine d'années.
30:46 Donc, c'est simplement pourquoi on abandonne la dimension d'homme d'État
30:53 que doit avoir un leader politique, surtout quand il peut, ou il espère parvenir au pouvoir.
30:59 C'est quand même une vraie question qu'on a envie d'entendre.
31:01 Et sans polémique.
31:02 - Il a eu ce virage après les assassinats des dessinateurs de Charlie Hebdo.
31:08 Parce que quand on se souvient, il était proche de Charbes en particulier,
31:12 l'éloge funèbre qu'il a prononcé était formidable.
31:16 Et Caroline Fourest nous rappelait ici encore, il y a une semaine,
31:20 qu'il était encore meilleur qu'elle sur la laïcité.
31:23 Et on dit "je ne comprends pas ce qui s'est passé".
31:26 - Mais ils ont, enfin la gauche, en tout cas cette gauche-là, a acté un changement.
31:29 Mais alors, je suis désolé de le dire, mais sur le plan électoral, ça a fourni des résultats.
31:34 Je ne fais pas un jubelon de valeur, mais quand Jean-Luc Mélenchon
31:37 fait je crois le quasi-grand chlem, en fait quand la gauche, la nuit, baisse,
31:41 le quasi-grand chlem de Saint-Sagny, quand Jean-Luc Mélenchon fait 52% à Roubaix,
31:46 au premier tour, puisqu'il n'a pas dépassé le premier tour,
31:49 ça veut dire aussi, alors en parallèle il baisse dans la France rurale,
31:52 mais ça veut dire aussi qu'il y a un changement stratégique qui a été acté.
31:57 Et ce changement stratégique qui se base sur les considérations
32:00 qu'a fait Jonas juste avant, effectivement, sur cette évolution démographique,
32:03 qui est évidente, il y a 500 000 personnes qui rentrent chaque année.
32:06 Ce pays est une vraie passoire.
32:08 Eh bien évidemment, évidemment, ils saisissent l'opportunité,
32:11 moi évidemment je ne suis pas du tout dans leurs idées,
32:13 mais regardez, ça commence à payer malheureusement,
32:16 c'est malheureux et c'est un pari faustien, je pense,
32:20 mais il faut bien comprendre que maintenant la gauche c'est ça.
32:23 En tout cas cette gauche majoritaire c'est ça.
32:25 - Je ne suis pas sûre que ce soit un pari qui soit autant gagnant,
32:31 les élections législatives en enlevant de 2022,
32:37 en enlevant la concurrence entre eux a permis d'avoir plus de députés,
32:40 puisque c'était la concurrence intra-gauche qui empêchait,
32:43 aux européennes manifestement les sondages qu'on a ça donne vraiment pas...
32:48 - C'est pas la même sociologie, vous le savez, pas le même pourcentage de participation.
32:51 - Ce que je veux dire par là c'est que je ne suis pas du tout sûre
32:53 qu'aujourd'hui avec tout le vécu qu'on a depuis 2022,
32:57 eh bien ils auraient des très bons résultats, je ne suis pas du tout sûre.
33:00 - On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant,
33:03 et on va revenir sur Arras et en particulier sur cette famille
33:08 qui pose beaucoup de questions, la famille du meurtrier.
33:11 A tout de suite.
33:13 - Et avec vous jusqu'à midi pour commenter l'actualité,
33:22 Pierre Gentillet, vous vouliez revenir sur l'assassinat de cet enseignant
33:27 vendredi à Arras et sur les questions autour de la famille de cet assassin.
33:35 - En particulier, la famille de l'assassin et surtout le rôle des associations
33:39 qui en 2014 se sont opposées à l'expulsion de la famille du futur terroriste de Arras.
33:48 C'est-à-dire que nous avons en 2014 une mesure d'expulsion qui est prononcée
33:53 et cette mesure d'expulsion fait l'objet d'un recours et de protestations politiques
33:58 de la part d'associations comme je vais citer la CIMAD, le MRAP,
34:03 qui sont des associations d'extrême gauche, qui sont spécialisées
34:06 dans l'accompagnement des étrangers et des recours possibles
34:11 parce que notre droit ouvre pléthore de recours,
34:14 et c'est d'ailleurs ce que voulait faire Gérald Darmanin,
34:16 diminuer ses recours pour éviter l'expulsion.
34:18 Et je voudrais quand même qu'on se pose la question de ces associations
34:22 parce qu'en fait je pense que nous finançons nous-mêmes notre propre père.
34:26 C'est un lien factuel.
34:28 Si cette famille avait été expulsée en 2014, ce professeur d'Arras serait toujours en vie.
34:34 Je vais le répéter.
34:35 Si cette famille avait été expulsée en 2014, ce professeur d'Arras serait toujours en vie.
34:40 Donc le lien entre immigration et terrorisme,
34:44 on peut faire toutes les contorsions qu'on veut, là, sur ce cas précis, il est direct.
34:48 Or, ces associations, nous les finançons indirectement par des subventions d'Etat.
34:53 Tout ça est public.
34:54 Et deuxièmement, et ça c'est moins connu,
34:56 ces associations-là bénéficient davantage fiscaux pour les dons qui leur sont consentis.
35:01 Moi c'est un peu ma spécialité en tant qu'avocat,
35:03 c'est-à-dire qu'il y a des associations qui peuvent avoir le bénéfice d'émettre des reçus fiscaux
35:07 qui permettent une réduction de 60-66% du don qui est consenti.
35:10 Ces mécanismes fiscaux qui sont accordés par Bercy, d'accord,
35:14 c'est-à-dire par actuellement le ministère,
35:16 fait que nous finançons nous-mêmes notre propre perte.
35:19 Donc un, poser la question de la responsabilité des associations,
35:22 et deuxièmement, des outils qu'on met à disposition des associations,
35:26 outils juridiques, et de cette famille,
35:28 puisque c'est toujours, très souvent, sous le prétexte des articles 6 et 8
35:34 de la Convention européenne des droits de l'homme,
35:36 qu'on arrive à suspendre et à annuler des décisions d'expulsion.
35:40 Et je termine par là, Gérald Darmanin, petite nouveauté,
35:43 pour l'expulsion de Chechen qui l'a annoncé,
35:46 a dit qu'il faisait fi des commandations de la CEDACH.
35:49 Ça c'est une grande nouveauté, c'est-à-dire qu'avant on disait
35:51 "Oh là là, vous vous mettez en dehors de l'État de droit".
35:53 Là, Gérald Darmanin annonce lui-même qu'il se met hors de l'État de droit,
35:56 effectivement, parce qu'à un moment, entre le droit, l'État de droit,
35:59 les superstructures internationales, qui sont des grands principes,
36:02 parfois un peu déconnectés et utilisés de manière politique par les juges,
36:05 et la réalité du terrorisme aujourd'hui,
36:09 je pense qu'il va falloir ouvrir les yeux.
36:11 Nous devons changer radicalement de braquet.
36:14 - Beaucoup de questions, effectivement, sur ce qui s'est passé à Irène Tolré,
36:17 cette famille qui n'a pas été expulsée,
36:20 les associations se sont mobilisées.
36:23 - Alors, ce qui est sûr, c'est qu'une question qu'on peut se poser,
36:26 pourquoi est-ce qu'en 2008, la France a décidé d'accueillir les Tchétchènes ?
36:30 Une question, quand même. Et sachant que si on les expulsait,
36:34 on les expulsait vers la Russie, qui n'est pas un pays,
36:38 en 2008, désolé, c'est pas un pays qui était considéré comme dangereux,
36:45 par rapport aux expulsions.
36:48 Et donc, effectivement, le fait qu'on ne pouvait expulser
36:52 une famille avec des enfants mineurs,
36:55 que si la famille en totalité était expulsée, ça n'a pas été le cas,
36:59 et du coup, le droit s'applique et le gamin est resté en France.
37:03 Après, j'ai cru comprendre qu'il a été radicalisé
37:06 en France, par des échanges avec un Français,
37:11 qui s'est radicalisé en prison et qui a l'air d'être assez...
37:15 - Oui, qui a été changé 11 fois de prison en 11 ans.
37:18 - Et donc, je crois que ce qui est important, c'est qu'effectivement,
37:21 la loi sur l'immigration qui va arriver donne des outils plus forts à l'État
37:27 pour pouvoir régler ce problème des expulsions,
37:32 des fichés S ou radicalisés, quand il y a besoin.
37:38 - Après, refaire l'histoire 11 ans ou 20 ans après, c'est toujours compliqué aussi.
37:42 - Mais si on me fait l'histoire maintenant, pour éviter que dans quelques années,
37:45 on se retrouve face au M4 Cheegar ?
37:47 - Effectivement, quand on prend les choses à froid, on se dit
37:50 "Qu'est-ce que cette famille faisait sur le territoire ?"
37:53 que j'entendais sur une autre antenne, la question effectivement
37:56 de la famille qui a été déplacée de différents départements,
37:59 qui a été logée, donc on paie, vous dites "c'est notre argent",
38:02 ils ont été logés dans des HLM.
38:05 - Ils en sont à leur propre perte. - Jonas ?
38:07 - D'abord, moi j'attends toujours les excuses des associations que vous avez citées.
38:10 La CIMAD, le NPA, le Front de Gauche, le MRAP,
38:13 qui n'ont pas eu un mot pour ce professeur, dont ils sont les responsables du décès.
38:17 De la même façon, ce que j'ai peur, c'est qu'un jour,
38:21 on va oublier les prénoms et les noms de tous ces gens-là,
38:23 parce qu'il y en a tellement.
38:25 Vous savez, il y a un an, on parlait de la petite Lola.
38:28 La petite Lola dont Dabia n'avait pas été expulsée.
38:31 Et on nous a dit "mais vous allez voir, il y aura un avant et un après Lola".
38:35 Vous vous souvenez de ce qu'avait dit le gouvernement ?
38:37 "Les OQTF seront exécutés".
38:39 Elles seront les OQTF exécutées ?
38:41 Il y aura un avant et un après Samuel Paty.
38:44 Où est l'après Samuel Paty ?
38:46 Il y aura un avant après le père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray.
38:49 Et en fait, tout ça, ce n'est pas le cas.
38:50 Et madame, je suis désolé de vous le dire, parce que j'aimerais qu'on ait un moment d'unité nationale.
38:54 Mais le moment d'unité nationale, lorsque le président dit "restons unis et debout",
38:57 moi je veux savoir c'est unis vers quoi ?
39:00 Je ne veux pas de vierbiage, je veux des actes.
39:02 Je vous prends un exemple tout bête.
39:04 L'année dernière, et c'est le cas, nous avons accueilli des familles rapatriées de Syrie, des djihadistes.
39:11 Pourquoi le gouvernement l'a fait ?
39:13 - Au nom des enfants... - Non, nous avons accueilli des familles entières qui revenaient.
39:20 Ce sont des bombes à retardement.
39:22 Pourquoi le gouvernement actuel, avec les outils juridiques dont il dispose, n'a pas expulsé les milliers de fichiers S qui ne sont même pas français ?
39:31 Et enfin, je termine ma question par rapport à ça.
39:33 Pourquoi dans le projet actuel de Gérald Darmanin, pour qu'on puisse expulser un fichier S ou une personne qui est radicalisée,
39:41 il faut une condamnation à 10 ans de prison ?
39:43 J'ai repris le texte ce matin.
39:45 Il faut être condamné à 10 ans de prison.
39:46 Donc on attend.
39:47 Parce qu'aujourd'hui, pour être condamné à 10 ans de prison, il faut y aller.
39:50 Je suis avocat aussi, il faut y aller.
39:52 Pourquoi on attend ça ?
39:54 Pourquoi vous ne changez pas de logiciel ?
39:56 Qu'est-ce qui, mentalement, vous empêche de le faire ?
39:58 - C'est en train de changer, non ? - C'est en train de changer.
40:00 Après, je pense que c'est le rôle du Parlement de, justement, s'approprier ce texte et l'améliorer à la lumière des événements que nous venons de vivre.
40:10 - J'aimerais revenir sur... - Mais ce n'est pas nouveau.
40:12 C'est ce que dit Jonas Haddad.
40:13 Ça fait des années qu'il y a des alertes.
40:15 Ça fait des années qu'on sait qu'il y a des fichiers S très dangereux.
40:18 La famille de cet homme, le père a été expulsé pour cause de radicalisation.
40:24 Le frère est en prison.
40:26 Concernant l'Algérie, il y a juste 1% des occultefs qui sont exécutés dans l'Algérie.
40:31 Une dernière question.
40:32 Pourquoi, l'année dernière, Gérald Darmanin et le gouvernement et Mme Borne, Première ministre, sont allés dire en Algérie
40:38 "Nous octroyons des laissés-passer complémentaires".
40:41 C'est-à-dire que vous faites une loi pour des gens, et vous dites que le Parlement fera son travail.
40:46 Et d'un autre côté, le gouvernement vient défoncer cette loi en Algérie.
40:49 Pourquoi ? Quelles sont les raisons ?
40:51 Je pense que vous êtes beaucoup plus technique sur ce sujet-là que moi.
40:56 Donc je vais essayer de répondre franchement sur des éléments que je connais.
41:01 Je n'ai aucun doute sur le fait que l'état de droit s'applique en France
41:04 et que l'ensemble des juges et des personnes qui traitent ces dossiers
41:08 le font en respectant le plus possible la loi française et les lois européennes.
41:12 Sur l'ensemble des personnes qu'on accueille et qu'on n'expulse pas,
41:17 100% ne deviennent pas des terroristes qui tuent des gens.
41:21 Donc je veux dire, dans les personnes qui ont...
41:23 Heureusement !
41:24 Encore "eux" !
41:25 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu un recours fait par des associations
41:29 qui, effectivement, peuvent s'interroger sur les recours dans le cas de familles très radicalisées
41:34 et comment est-ce qu'on gère des enfants séparés de leur famille dans le cas de forte radicalisation.
41:41 Cependant, dans le cas très précis d'Arras, on sait qu'il a été radicalisé récemment,
41:47 il a été surveillé, et donc le sujet n'est pas que l'expulsion de sa famille...
41:54 Dabi Abed n'était pas radicalisée du tout lorsqu'elle a tué Lola !
41:58 Je parlais d'Arras.
42:00 Si on ne parle pas de façon systémique de ça, et si on prend chacun des cas pour essayer d'excuser,
42:05 moi ce que je vous dis...
42:06 Je ne veux pas excuser du tout !
42:07 Il faut changer le système législatif !
42:10 Mais c'est ce qui est sur la table !
42:12 Oui mais ne décrétez pas !
42:14 Pourquoi si on a été aidé de Chechnya, pourquoi on ne les renvoie pas en Russie ?
42:17 Pourquoi la Russie, qui est un pays pas dangereux, ça pose des problèmes pour renvoyer ?
42:20 Là, actuellement, c'est compliqué parce qu'on est en contention avec la Russie, mais sur le papier !
42:23 Mais à l'époque, Arlès, ça bosse sur le sujet !
42:26 Il y a des problèmes totalement différents. Il y a effectivement le droit d'asile.
42:29 Alors, on respecte le droit d'asile, personne ne met en cause le droit d'asile en France.
42:35 Tout le monde est d'accord pour l'accorder. Le problème, c'est à qui l'accorde-t-on ?
42:39 Si on fait venir des Tchétchènes, comme est arrivé cette famille,
42:43 qui quittait la Tchétchénie ? Forcément, c'est des islamistes,
42:46 par définition, parce qu'ils étaient pour chasser.
42:49 Deuxièmement, si vous prenez l'Algérie sur le long terme,
42:52 il y a des gens qui fuyaient le fils, et des islamistes en Algérie,
42:56 qui ont été accueillis en France, quand le fils était au pouvoir.
42:59 Une fois que le fils a été chassé du pouvoir,
43:02 ce sont des islamistes qui ont été aussi accueillis en France.
43:05 Si bien que dans certains quartiers, il y avait deux sortes d'Algériens
43:09 qui se regardaient, et qui se regardent encore sûrement aujourd'hui,
43:12 même la génération suivante, de façon bizarre,
43:15 parce que les uns avaient été victimes des autres.
43:18 Donc, c'est quand même assez compliqué.
43:21 Donc, sur ce droit d'asile, outre le fait qu'il est dévoyé, évidemment,
43:25 il faut quand même s'interroger sur les personnes auxquelles on accorde ce droit d'asile,
43:31 ça peut être pareil avec les Afghans,
43:34 vous pouvez accorder le droit d'asile à des femmes afghanes qui sont poursuivies.
43:38 Si demain, il y a des talibans qui sont chassés du pouvoir,
43:41 et qui réclament le même accueil en France,
43:43 ça va être dans les autres démocraties.
43:45 Donc, je pense que c'est une vraie réflexion qu'il faut avoir.
43:51 Après, de toute façon, organisation, association humanitaire, ONG,
43:57 de toute façon, il y avait cette histoire d'impossibilité absolue
44:03 d'expulser quelqu'un qui est entré en France avant l'âge de 13 ans.
44:07 La protection absolue, c'est ça qui va être remis en cause.
44:12 Mais regardez, ce n'est pas la gauche qui a mis en place ce dispositif.
44:17 Donc, il faut regarder, c'est avant la gauche.
44:19 Avant la gauche, vous regarderez qui est au pouvoir, bien sûr.
44:22 Donc, tout ça, le problème, je crois, c'est qu'au fond, on a des législations,
44:28 on en change souvent sur l'immigration.
44:30 On est spécialistes et champions de la loi immigration.
44:34 Après, le problème, c'est qu'il faut effectivement vraiment les adapter au temps,
44:38 et les adapter aux situations.
44:41 Évidemment, il faut les adapter aux situations.
44:44 Si vous quittez le régime de Bachar el-Assad
44:48 qui poursuit effectivement des islamistes d'un côté,
44:52 tout en les protégeant, ou des démocrates, c'est pareil.
44:55 Vous avez des gens extrêmement différents qui se retrouvent sur un sol européen.
44:59 Donc, c'est quand même très difficile.
45:01 Je pense qu'il faut se dire qui on accueille,
45:04 quelles sont les causes qui méritent effectivement qu'on accueille un étranger en France,
45:08 et qu'on assouplisse les règles pour les renvoyer chez eux.
45:11 Quand, évidemment, ils attaquent la France.
45:14 Il est arrivé, il avait moins de 13 ans.
45:16 On peut considérer qu'il avait 11 ans, qu'il est français.
45:19 Normalement, il est intégré.
45:21 - C'était l'explication des associations.
45:24 - Il y avait 5 ans.
45:26 - Quand on arrive en France, qu'on pose le pédigré en France,
45:29 c'est pas par magie qu'on devient français.
45:31 - Non, mais je connais des gens qui sont arrivés en France à l'âge de 11 ans,
45:34 et qui aujourd'hui sont parfaitement français.
45:36 - Est-ce que vous avez vu le pédigré de la famille ?
45:39 En gros, en résumé, vous avez un papa qui tape sur la tête de sa femme tous les jours,
45:44 et qui oblige ses enfants à prier,
45:47 et à regarder des vidéos morbides d'exécution,
45:49 et à faire des combats de MMA.
45:51 - Et un frère en prison.
45:52 - Pour un tentacle qui a été déjoué.
45:54 Et donc c'est nous qui devons accueillir et payer pour ça.
45:57 Ce que je lisais ce matin d'un essayiste marocain,
46:00 et je demande vraiment à ce que les auditeurs retiennent cette phrase,
46:02 et il a raison de le dire,
46:04 c'est vrai qu'aujourd'hui la France ne peut pas régler le problème au Proche-Orient,
46:07 mais la France peut éviter que nous devenions un Proche-Orient,
46:10 dans lequel des civilisations s'affrontent,
46:12 dans lequel des gens se détestent.
46:13 - Comment ?
46:14 - En fait, comment ?
46:15 En évitant d'importer des personnes qui n'ont pas le même rapport à la culture,
46:19 à la République et à nos valeurs.
46:21 Madame, vous dites que vous êtes féministe...
46:22 - Mais est-ce que ce n'est pas déjà fini ça ?
46:23 - Madame, attendez, vous dites que vous êtes féministe
46:25 et que vous vous réjouissez de la victoire de ceux qui sont féministes en Pologne.
46:28 Eh bien souffrez que je me réjouisse qu'on ne veuille pas de gens
46:31 qui sont anti-féministes dans mon pays.
46:33 Je ne veux pas qu'on importe des cultures
46:35 qui considèrent que la femme mérite de se faire taper dessus tous les jours.
46:38 - Est-ce que c'est la question aujourd'hui ?
46:40 - Mais tout à fait.
46:41 - Non, non, mais la question de l'immigration, de l'importation d'individus comme ceux-là.
46:46 Mais vous avez aujourd'hui en France une population qui est radicalisée,
46:51 qui est française.
46:53 - Ah ben c'est certain.
46:54 - Mais pourquoi on a baissé la garde par rapport à ça ?
46:56 Parce qu'on nous a expliqué pendant des années
46:58 que si on expliquait ce que c'était que les valeurs de la France,
47:01 que si on expliquait ce que c'était que le drapeau,
47:03 que si on expliquait ce que c'était que l'hymne national,
47:05 on était des fachos.
47:06 Et donc je pense qu'il y a beaucoup de gens aujourd'hui qui ouvrent les yeux,
47:08 notamment à la gauche.
47:09 - On ne fera pas l'économie, mais d'un vrai débat cette fois-ci,
47:12 sur la question migratoire.
47:14 C'est une évidence, depuis des années nous y sommes confrontés.
47:17 Notre modèle d'intégration, c'est même pas de l'assimilation, c'est de l'intégration,
47:20 est un échec.
47:22 Il est un échec pour des raisons structurelles, pour des raisons idéologiques,
47:25 et aussi pour une raison qui est simple.
47:26 C'est-à-dire qu'on peut assimiler des individus,
47:28 on ne peut pas assimiler des peuples entiers.
47:30 Quand vous avez 400 000 à 500 000 personnes
47:33 qui entrent chaque année pour des entrées légales,
47:36 je ne parle même pas des illégales,
47:37 et qu'en plus on ne peut pas contrôler évidemment tous ces gens-là,
47:40 ça va poser, et ça pose, et ça a posé,
47:43 des problèmes évidemment d'intégration, et après de terrorisme.
47:47 Je ne dis pas que tous les gens qui rentrent évidemment sont des terroristes,
47:49 mais si vous voulez, je pense qu'à un moment,
47:51 le principe de sûreté doit quand même s'imposer.
47:53 Et enfin, dernière chose,
47:54 on nous dit qu'une loi va arriver au Parlement.
47:56 Je veux quand même que les éditeurs sachent une chose,
47:58 c'est qu'on est dans un système,
47:59 vous parliez de la technique tout à l'heure, Madame la députée,
48:01 mais on est obligé d'entrer un petit peu dans la technique,
48:03 parce que notre système est tellement compliqué,
48:05 que même si une loi passe demain,
48:08 il n'est pas dit que, un,
48:10 le Conseil constitutionnel ne la retoque,
48:13 deux, que les juridictions,
48:15 et je pense en particulier aux juridictions européennes,
48:18 finissent par priver des faits ces lois.
48:21 Parce qu'encore une fois, c'est plus,
48:24 malheureusement aujourd'hui,
48:25 la loi n'est plus le centre normatif juridique en France.
48:28 Tout ça se fait au niveau supranational,
48:30 au niveau international.
48:32 Donc je pense que c'est vraiment un changement
48:34 de système juridique que nous devons acter,
48:36 c'est un mot fort,
48:37 mais nous devons le faire, sinon nous n'y arriverons pas.
48:39 On continue dans un instant avec vous, à tout de suite.
48:41 Ça passe effectivement très vite,
48:49 beaucoup de choses à dire.
48:50 Christine Bouillaud, qui est notre correspondante à Toulouse,
48:52 me dit, à priori, cet après-midi sera lu,
48:55 après la minute de silence des profs,
48:56 la lettre aux instituteurs et institutrices de Jaurès,
49:00 à toute l'académie de Toulouse,
49:03 tout cela comme après l'assassinat de Paty.
49:05 Et oui, on a envie de dire,
49:07 quand on ne sait pas quoi faire, on sort les lettres.
49:09 Non mais c'est bien, c'est un beau texte,
49:11 c'est très bien, mais ça ne répart pas.
49:14 Mais comme il y a trois ans, Samuel Paty,
49:16 donc vous disiez, il faut une loi sur l'immigration,
49:19 plus qu'une loi,
49:21 mais après comment on l'applique,
49:22 quand vous voyez les EQTF qui ne sont pas exécutés,
49:25 quand il y a 80 000 peines de prison en France
49:28 qui ne sont pas exécutées ?
49:29 À cause de quoi ?
49:30 Les peines de prison parce qu'on ne construit pas,
49:31 parce qu'on n'a pas assez de places de prison,
49:33 et deuxièmement, les EQTF, je le redis très souvent,
49:36 ce sont les recours qui sont beaucoup trop ouverts,
49:38 et deuxièmement, les articles 6 et 8, pardonnez-moi,
49:41 de la CEDF, qui sont pas non plus utilisés.
49:43 Pour l'Algérie, c'est nous-mêmes,
49:44 c'est notre gouvernement qui est allé dire,
49:47 nous ne nous exécuterons pas, les EQTF.
49:49 Parce que nous refusons l'engagement à faire,
49:52 et parce qu'en réalité, aucun pays,
49:53 aucun gouvernement de ce pays,
49:55 n'a voulu engager le droit de terre.
49:56 Le seul qui a eu le courage de dire ça,
49:57 à un moment, c'est Montebeau,
49:58 il s'est fait taper dessus.
49:59 Il a dit "on va suspendre les visas".
50:01 Finalement, on a dit "non, non, non, pourquoi ?"
50:02 Parce qu'on en revient, des problèmes des communautés.
50:04 - Mais c'est pas vrai, c'est pas vrai !
50:06 - Il faut pas tout s'intéresser !
50:07 - Mais c'est pas vrai, ce que vous dites est faux !
50:09 Je suis désolée, bah oui,
50:10 les gouvernements français ont décidé de limiter les visas
50:13 à destination de l'Algérie ou du Maroc,
50:16 enfin du Maroc et de l'Algérie,
50:18 et les gouvernements...
50:19 Je suis désolée, Gérald Darmanin,
50:21 a même fait le tour en Algérie et au Maroc
50:23 pour expliquer, ça nous a même fâché avec les Marocains.
50:26 - C'est clair, il l'a pas fait.
50:27 - Je suis désolée.
50:28 - Et les OQTF n'ont pas évolué.
50:29 - Les OQTF, la statistique officielle, c'est un bon sens.
50:31 - Je peux finir, parce que les gouvernements marocains,
50:33 algériens, tunisiens d'ailleurs, je crois aussi,
50:36 se sont indignés et ont refusé.
50:39 C'est pas pour ça.
50:40 Et pourquoi, à votre avis, dans d'autres pays,
50:42 on s'est beaucoup choqué que le Royaume-Uni envisage
50:46 de renvoyer ces migrants au Rwanda ou ailleurs,
50:49 c'est parce que les pays d'origine ne veulent pas les recevoir.
50:52 Et la difficulté, c'est comment fait-on pour obliger
50:55 les pays à recevoir les délinquants ?
50:59 Je parle même pas des radicaux, je parle même juste des délinquants.
51:02 - Je me demande pourquoi ce rapport financier
51:05 que nous avons à ces pays, puisque nous les aidons
51:07 massivement en milliards d'euros, que ce soit en français
51:09 ou en européen d'ailleurs.
51:10 - Alors, on a un petit sujet sur certains pays.
51:12 - On leur donne des milliards d'euros.
51:13 - On leur donne des milliards d'euros.
51:14 - Quand on veut les renvoyer, les pays disent
51:16 "Ah bah non, c'est pas des vrais papiers, il est pas à nous".
51:18 - En Algérie, il y a un état civil,
51:21 d'ailleurs un état civil dans lequel on demande
51:23 de supprimer le français maintenant.
51:24 Ils nous détestent tellement qu'ils demandent
51:26 de retirer les mentions qui sont en français.
51:28 Non mais c'est réel. Dans des pays dans lesquels,
51:30 notamment je parle de l'Algérie,
51:33 dans lesquels on a rajouté récemment des couplets
51:35 anti-français dans l'hymne national.
51:37 Et on n'est pas fichus.
51:39 Non mais non, mais si, quand même !
51:40 - Et comment vous faites ? Vous les jetez comme faisaient
51:43 les dictatures, vous les citoyens ?
51:45 Vous les parachutez sur le pays ?
51:47 - Pas du tout. La réponse, elle est très simple.
51:50 - Non, mais tout le monde l'a proposé.
51:52 - On ne reste pas dans un pays...
51:53 - Je comprends pas très bien.
51:55 - La demande se fait depuis le pays.
51:56 - Quand on a un couplet anti-français,
51:57 pour reprendre ce que disait Jonas...
51:58 - Non mais je parle pas de ça,
51:59 moi je parle des OQTF.
52:00 - Non, non, mais là on réagissait sur...
52:02 Qu'est-ce que devrait être la réaction de la France ?
52:04 La réaction de la France devrait être beaucoup plus ferme.
52:06 Typiquement là, je veux dire, normalement,
52:08 on aurait dû suspendre tous nos rapports diplomatiques.
52:10 Je ne dis pas juste deux, trois visas.
52:12 Tous nos rapports diplomatiques.
52:14 Retirer l'ambassade en Algérie.
52:16 - Enfermer les ambassades.
52:18 - La rupture des relations diplomatiques avec l'Algérie.
52:20 - Mais comment on fait avec la Russie ?
52:22 - Sur l'État, il n'y a pas sur les mêmes faits générateurs.
52:24 - Bah ouais.
52:26 - Et en plus, moi je trouve, ça me gêne beaucoup
52:28 qu'on parle tant de l'Algérie que ça.
52:30 Parce qu'on a une histoire avec l'Algérie.
52:32 Dans notre pays, on a un certain nombre de compatriotes
52:34 qui ont un lien avec l'Algérie.
52:36 - Je sais que ça vous gêne chez Macron, qu'on parle de l'Algérie.
52:38 - Mais pas du tout. Ce que je veux dire par là, c'est que
52:40 à trop montrer du doigt une personne,
52:42 on se crée des divisions dans la société.
52:44 On n'a vraiment pas besoin de ça.
52:46 - Madame, mais elles sont déjà là !
52:48 - Quand il y a des radicalisés,
52:50 quand il y a des problèmes qui ne respectent pas le droit français,
52:53 qu'on donne les moyens à l'État
52:55 de les expulser au niveau national,
52:57 et puis au niveau européen,
52:59 avec le pacte asile-migration,
53:01 en renforçant le pacte asile-migration.
53:03 Et ça, c'est la bonne nouvelle de la Pologne.
53:05 C'est de dire, finalement, si on arrive à faire passer
53:07 ce pacte asile-migration, on va avoir beaucoup plus
53:09 de moyens... - Pour répartir les immigrés
53:11 dans les territoires euros. - Non, déjà...
53:13 - C'est ce que vous avez dit. Vous l'avez dit.
53:15 - Très précisément, c'est beaucoup plus de moyens.
53:17 Déjà, quand on les accueille pour, administrativement,
53:19 traiter, et ceux qui n'ont pas été là,
53:21 on les renvoie tout de suite.
53:23 Et aujourd'hui, ça ne se n'est pas fait.
53:25 Ce n'est même pas fait à l'empédouzard.
53:27 - Mais pourquoi on les renvoie, et pourquoi on ne fait pas ce que demande la droite
53:29 depuis des années, à savoir que les demandes pour rentrer en France,
53:31 comme ça se fait par exemple pour les États-Unis ou pour le Canada,
53:33 se fassent, et j'essaye de répondre là-dedans à Madame Chabot,
53:35 depuis le pays !
53:37 Tous les pays du monde font ça.
53:39 - Les États-Unis, vous n'y allez pas en traversant la rue,
53:41 en traversant une frontière à pied.
53:43 C'est un tout petit peu plus facile de contrôler qu'en Europe.
53:45 - Oui, mais là, on traverse avec des canaux.
53:47 - D'accord, mais c'est un peu moins long que l'Atlantique, quand même.
53:51 - Oui, mais...
53:53 - Je veux dire, les Hauts-de-Saule, c'est très difficile à mettre en place,
53:55 et vous le savez.
53:57 - Pourquoi le Danemark y arrive ?
53:59 - Par exemple, sur l'Afghanistan, c'est vrai qu'on essaye de faire,
54:01 si j'ai bien compris ce que veut faire l'Europe,
54:03 qu'avant d'arriver en Europe,
54:05 qu'il y ait un pays qui accepte,
54:07 sur son territoire,
54:09 effectivement, d'examiner les demandes d'asile.
54:11 Mais tout ça n'est pas facile.
54:13 Vous voyez, le Yaka Faucon de Paris,
54:15 tranquille, en disant "nous, voilà ce qu'on va faire",
54:17 c'est très compliqué.
54:19 - Je suis d'accord, mais il n'y a plus la place...
54:21 - C'est pour ça que je suis... Ce qui a beaucoup choqué au Royaume-Uni,
54:23 c'est l'idée de renvoyer
54:25 les migrants
54:27 qui ne sont pas acceptés par leur pays d'origine
54:29 dans un autre pays auquel on donnerait de l'argent,
54:31 pour qu'ils les gardent, en quelque sorte.
54:33 - Sauf que...
54:35 - Ce qui prouve quand même, pardon de le dire,
54:37 extrêmement compliqué.
54:39 Alors moi déjà, je reviens à un truc très simple.
54:41 En France, je ne comprends pas pourquoi,
54:43 puisque tout à l'heure vous en parliez,
54:45 d'une prison à radicaliser
54:47 qui a fait le tour des prisons,
54:49 peut téléphoner à ses copains
54:51 pour les convaincre. Alors ça, vous voyez,
54:53 je veux dire, ça, commençons par des trucs
54:55 qui paraissent effectivement simples.
54:57 Ces gens sont, paraît-il, ultra-surveillés,
54:59 et ces gens ultra-surveillés
55:01 arrivent à téléphoner
55:03 et à discuter.
55:05 Vous voyez, moi je commence par ça.
55:07 Ça déjà, ça me paraît invraisemblable.
55:09 - Bien sûr, on en est là,
55:11 effectivement, quand on se rend compte que c'est...
55:13 - Après, il y a tous les pays sur la planète
55:15 qui ont des migrants, ont les mêmes problèmes.
55:17 Comment fait-on ? Regardez l'Australie
55:19 qui, elle aussi, paye
55:21 d'autres pays pour les conserver
55:23 sur leur territoire avant qu'ils arrivent chez eux.
55:25 - Il y a des pays du Golfe,
55:27 par exemple, qui savent très bien gérer l'immigration
55:29 et au moment dans lequel ils disent "Au bout de 3 ans,
55:31 vous partez", les gens partent.
55:33 - Il y en a même aussi qui les lâchent dans le désert
55:35 sans eux en disant qu'ils n'arrivent pas.
55:37 - Mais il n'y a personne qui les lâche dans le désert ! Vous savez, personne les torture.
55:39 - Non mais il y en a, excusez-moi, il y a des pays qui l'ont fait.
55:41 - Les Indiens ou les Pakistanais qui vont
55:43 aller travailler dans les pays du Golfe savent très bien que
55:45 si au bout de 3 ans ils ne repartent pas,
55:47 eh bien, ils n'ont plus accès aux droits sociaux.
55:49 Par exemple, nous, nos droits sociaux
55:51 qui sont continués à être donnés à des
55:53 immigrés qui sont clandestins, ce n'est pas normal.
55:55 Est-ce que vous trouvez normal qu'aujourd'hui
55:57 quelqu'un qui est sans papier en France,
55:59 il bénéficie de l'AME à 100%
56:01 lorsqu'un Français ne bénéficie que de 75% ?
56:03 Personne ne peut le trouver normal.
56:05 - J'ai juste un mot, et je pense qu'il y a peut-être
56:07 un juste vigueur en matière migratoire
56:09 entre le laxisme généralisé
56:11 et en gros la Corée du Nord
56:13 ou les pays du Golfe qui seraient
56:15 soi-disant inhumains. Il y a des pays qui arrivent
56:17 et pas que au niveau européen, parce que vous avez cité
56:19 le Danemark, vous avez raison, on peut en citer d'autres
56:21 mais il y a des pays au niveau mondial
56:23 qui sont des pays riches, je pense au Japon
56:25 qui ont une politique d'immigration parmi sans doute
56:27 les plus strictes. Le Japon, c'est pas un
56:29 État fasciste, on est bien d'accord ?
56:31 - C'est un peu une île. - Oui, et le Royaume-Uni
56:33 c'est quoi ? - Honnêtement,
56:35 le Japon pour y aller en bateau, il est tout bonheur.
56:37 - Le fait d'être une île ne change rien au problème.
56:39 On a des îles aussi qui sont débordées,
56:41 il suffit d'aller à Londres pour le voir.
56:43 L'immigration a clairement impacté ce pays.
56:45 Je pense qu'encore une fois, si on dit
56:47 comme vous le dites,
56:49 c'est complexe, et donc
56:51 concrètement, on va essayer de gérer...
56:53 - Oui, c'est complexe et s'il y avait
56:55 des solutions faciles, je pense que tous les
56:57 gouvernements qui se sont succédés
56:59 de droite et de gauche l'auraient trouvé.
57:01 - Mais ce ne sont pas des solutions faciles.
57:03 - Voilà, donc le côté, non mais,
57:05 simple, on claque des doigts et c'est terminé.
57:07 - C'est vous qui avez cette impression. - Ah bah oui, quand je vous écoute, oui.
57:09 - Je vous dis que le problème, c'est que depuis 40 ans, nous sommes réduits
57:11 à des discours et à des états d'impuissance.
57:13 Le problème aujourd'hui, c'est que l'impératif
57:15 migratoire et l'impératif de sûreté
57:17 va nous obliger à prendre des décisions difficiles,
57:19 vous avez raison. Le problème, c'est quel gouvernement
57:21 sera prêt à les prendre ?
57:23 - Je pense qu'il faut les prendre. - Irène Tolré, un dernier mot.
57:25 - Y compris si elle nous met de côté
57:27 certains traités
57:29 et certains grands principes d'idées. - Mais il n'y a même pas besoin de ça.
57:31 - Ça va faire hurler dans les cheminettes. - Il n'y a même pas besoin de ça.
57:33 L'arénicolo qui a été pris en 1989,
57:35 c'est nos magistrats français qui ont retourné
57:37 la pyramide des lois. - C'est fini.
57:39 - On peut changer l'arénicolo. - C'est fini.
57:41 On aura beaucoup d'autres débats devant nous. - C'est pas fini, justement.
57:43 C'est ça le problème. - Non, c'est pas fini.
57:45 Et on a l'impression d'être dans une impasse
57:47 quand même. On se retrouve demain.
57:49 très bonne journée sur Sud Radio, dans un instant André Bercoff.

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