SMART TECH - Emission du lundi 16 octobre

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Lundi 16 octobre 2023, SMART TECH reçoit Jean-François Fallacher (directeur général, Orange France) , Stéphane Lelux (vice-président, Infranum) , Patrick Chaize (sénateur de l'Ain, président du groupe d'études numérique du Sénat, Avicca) et Philippe Le Grand (président, InfraNum)

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00:00 Bonjour à tous, Smartech édition spéciale aujourd'hui, édition spéciale sur le très haut débit.
00:12 On est sur le salon qui intéresse toute la filière d'infrastructure numérique avec deux sujets majeurs qui seront adressés.
00:20 La filière manque de personnel. Il y a une question d'emploi qui est stratégique aujourd'hui, d'autant plus que les chantiers sont importants.
00:27 On vit un moment historique en matière de très haut débit puisqu'on va devoir retirer la paire de cuivre qui nous servait de connexion pour le téléphone, pour l'ADSL, pour Internet,
00:36 finalement à beaucoup de Français en tout cas encore. Et il va falloir basculer sur la fibre optique à 100% sur la France.
00:43 Comment ça va se passer ? C'est tous ces sujets qui sont discutés ici et on va participer à cette discussion.
00:49 On commence ce Smartech édition spéciale avec trois questions à Patrick Chaise qui s'intéresse aux territoires connectés.
00:57 Il est évidemment, vous le savez, le sénateur de l'un. Trois questions à Patrick Chaise et Smartech tout de suite.
01:02 Trois questions à Patrick Chaise. Très honoré de vous recevoir, monsieur le sénateur, sénateur de l'un.
01:11 Vous êtes aussi le président de la VICA. Vous pilotez cette association des collectivités qui travaille sur l'aménagement numérique de leur territoire.
01:20 Et ici, à l'Université du Très Haut Débit, vous allez tenir une discussion sur le nouveau cap à donner pour cet aménagement.
01:27 Pourquoi un nouveau cap ? Qu'est ce qu'il est en train de se passer, Patrick Chaise ? Je suis aussi ravi d'être avec vous pour cet événement.
01:37 Sur votre question, qu'est ce qui est en train de se passer ? Plusieurs choses sont en train de se passer.
01:42 Tout d'abord, on arrive non pas à la fin, mais dans la phase finale du déploiement de la fibre sur les territoires.
01:51 Et c'est à ce moment là qu'on peut se rendre compte qu'un certain nombre de problématiques ou de questions n'ont pas été réglées à l'origine des projets.
02:03 Parce que chaque chose en son temps. Deuxième chose qui est en train de se passer, c'est un changement vraiment de paradigme avec l'annonce de la part d'Orange de l'extinction du cuivre.
02:17 D'ici à 2030, d'ici à 2030, ce qui fait que globalement, le réseau de communication de fibre optique qui était déployé en parallèle du réseau cuivre et qui était un choix.
02:34 Finalement, pour les abonnés devient quelque chose qui va s'imposer à tout un chacun. D'où une responsabilité supplémentaire.
02:42 C'est de ne laisser personne sur le bord de la route. Ça veut dire que, eh bien, dans le contexte que nous traversons, il faut régler l'ensemble des difficultés,
02:56 l'ensemble des problèmes pour faire en sorte d'atteindre l'objectif, puisque c'est un objectif que l'on partage et qui est d'importance,
03:05 puisque le seul réseau de communication de demain sera le réseau fibre optique.
03:10 Est ce que selon vous, c'est ma deuxième question, on n'a pas forcément encore tout anticipé des impacts de cette bascule du cuivre vers la fibre optique ?
03:19 Absolument pas. J'ai des questions d'ailleurs essentielles sur lesquelles on n'a pas encore les réponses.
03:27 Je vais en citer une qui me paraît la plus déterminante. C'est de dire que veut-on pour notre pays ? Est ce qu'on veut du 100% fibre ?
03:38 Est ce que chaque administré, chaque citoyen français aura droit à la fibre optique ?
03:46 Aujourd'hui, quand j'entends certains grands opérateurs sur des chaînes publiques dire que le 100% n'existera pas, je suis inquiet.
03:57 Pourquoi ? C'est possible de tirer de la fibre optique pour tous les foyers jusqu'à chaque maison en France ?
04:04 Mais bien sûr que c'est possible. Mais bien sûr que c'est possible. On l'a fait avec le réseau cuivre. On l'a fait avec le réseau électrique.
04:12 On l'a fait avec le réseau d'eau. Pourquoi on n'y arriverait pas avec de la fibre ? Pour une question d'investissement, peut être de coûts.
04:18 Après, il faut s'en donner les moyens. Évidemment, il faut faire en sorte qu'on puisse avoir de la solidarité aussi.
04:25 D'où des réflexions sur la création des fonds de péréquation. Parce qu'on va rentrer aussi dans une autre phase qui est la phase d'exploitation.
04:35 Jusqu'à aujourd'hui, on était dans une phase de construction. Ce n'est pas le même sujet.
04:40 Et dans cette phase d'exploitation, on sait très bien que exploiter un réseau dans un secteur fréroyal, ça n'a pas les mêmes coûts que de le faire au centre de Paris.
04:50 Donc, globalement, il faudra bien qu'on trouve les moyens qui permettent, puisque le tarif est périqué sur le territoire national,
05:01 que vous soyez votre abonnement elle-même. Absolument. Il faudra bien qu'on trouve les moyens de faire une répartition de moyens pour faire en sorte
05:13 que les réseaux soient entretenus de la même façon que vous soyez fin fond d'une vallée de montagne qu'au centre de Paris.
05:21 Ça, ce sont vraiment les points de vigilance selon vous là pour les prochaines années, même les prochains mois.
05:27 Ce sont quelques points de vigilance. Aujourd'hui, j'ai recensé au moins 60 points qui nécessiteraient des éclaircissements,
05:39 qui nécessiteraient des prises de position, mais aussi surtout des réponses. Merci beaucoup, monsieur le sénateur.
05:46 Et j'imagine qu'ici, vous êtes venu aussi entendre ce qui traverse ce secteur des infrastructures numériques, leurs difficultés.
05:54 Je vous souhaite un très bon salon. Merci.
05:57 Édition spéciale de Smartech pour l'Université du Très Haut Débit. Deux grands sujets qui occupent en particulier cette édition.
06:09 L'emploi dans la filière de ces infrastructures et puis le sujet du cuivre, puisque le cuivre va être déposé en particulier par l'opérateur Orange.
06:18 Je suis très heureuse d'accueillir sur ce plateau Jean-François Fallaché. Bonjour, bienvenue. Vous êtes le nouveau, je peux dire encore, nouveau directeur général d'Orange France.
06:30 C'est en tout cas l'une de vos premières prises de parole publiques. On va pouvoir adresser ce sujet du cuivre ensemble, mais aussi le sujet de la fibre optique,
06:37 puisque c'est là tout l'enjeu, c'est de faire une bascule le mieux possible. Et puis à vos côtés, Philippe Legrand, habitué de Smartech, bien entendu, président d'Infranum.
06:47 Bonjour, Philippe. Bonjour Delphine. Infranum, on le rappelle, qui rassemble cet écosystème des spécialistes des infrastructures numériques et puis membres fondateurs du comité de filière stratégique.
07:01 C'est cet événement, d'ailleurs, c'est vous qui l'organisez. C'est ce qui agite aujourd'hui l'écosystème, Philippe, ici. C'est de ça dont on parle aujourd'hui, cette fin du cuivre annoncée pour 2030.
07:13 On parle effectivement des défis d'aujourd'hui, des défis qui se présentent à nous comme la fin du cuivre. On parle aussi d'avenir avec les territoires connectés, avec l'emploi, avec les nouveaux métiers qui naissent.
07:24 Et oui, effectivement, nous avons bien des choses à nous dire. Et c'est la raison pour laquelle il y a beaucoup de monde ici à Bourges, avec 1500 personnes qui sont venues pour échanger sur ces sujets là.
07:34 Et alors, est-ce que vous pouvez nous expliquer, Jean-François, comment ça se passe très concrètement sur le terrain ? Parce que ça a commencé, cette bascule entre le cuivre et la fibre optique. Qui fait quoi ? Comment ça s'organise ?
07:46 Alors ça a plus que commencé, puisque en France, ça fait plus de 10 ans qu'on travaille à déployer la fibre. Et moi, je voudrais surtout parler d'avenir et de fibre, effectivement.
07:58 On a cette sanche extraordinaire. C'est qu'on est en train de faire basculer notre pays, la France, vers des infrastructures digitales très haut débit.
08:07 Et moi, je suis très heureux d'être ici à l'université du très haut débit, parce que c'est vraiment ça le sujet. C'est faire basculer la France dans le très haut débit numérique.
08:16 Et en 2030, on aura tous fait basculer dans ce pays, notre pays, la France, dans ce très haut débit numérique.
08:23 Alors le très haut débit numérique, c'est quoi ? C'est d'abord la fibre. Alors quand je dis qu'on est plus qu'au commencement, c'est qu'on est même au commencement de la fin de la fibre.
08:31 Puisque en France, on a déployé plus de 85 des foyers qui, aujourd'hui, sont accessibles à la fibre.
08:38 Donc le travail qui a été fait par tous les membres de votre association et tous les gens qui étaient là aujourd'hui dans la salle et qui sont là pour ce congrès, c'est ça.
08:49 C'est des milliards d'investissements et c'est en 10 ans, une accélération. Et en 10 ans, on est arrivé aujourd'hui à fibrer 85% de la France.
08:58 Alors ce n'est pas fini et c'est justement aussi ce qui nous anime.
09:02 Et c'est parfois le plus difficile, le reste à faire.
09:04 Alors exactement. Et c'est aussi toute la discussion qu'on avait tout à l'heure.
09:08 C'est que plus on arrive dans les derniers foyers, les derniers logements qu'on veut raccorder, plus ça va être difficile et complexe.
09:16 Alors pour revenir quand même sur ce dépôt du cuivre, le fait qu'on enlève les connexions cuivre chez les Français dans les foyers, comment ça se passe ?
09:25 Alors je préfère qu'on parle effectivement de fibre parce que pourquoi est-ce que le décommissionnement du cuivre...
09:33 Comment se passe le retrait de cette paire de cuivres qui a connecté les Français en téléphone depuis toujours, je dirais en tout cas pour ceux qui nous regardent,
09:42 qui continuent à fournir une connexion ADSL internet. C'est intéressant de voir comment ça va se passer, comment ça se passe sur le terrain.
09:49 Alors donc effectivement pourquoi ce décommissionnement du cuivre et ce dépôt du cuivre ?
09:54 C'est parce qu'on a maintenant la fibre en France qui est très très présente et donc année après année, on voit le nombre de clients d'orange,
10:06 et pas seulement d'orange, et de nos concurrents qui utilisent le cuivre et l'ADSL qui diminue. C'est assez logique.
10:12 Donc petit à petit et d'ici 2030, on a un plan qui est préparé, qui a été communiqué, qui a été discuté avec l'ensemble des autorités,
10:23 les autorités du gouvernement français, les autorités locales françaises, les municipalités, les collectivités locales, pour planifier ça,
10:32 parce que c'est important de le faire, parce que vous le dites, il y a encore quand même beaucoup de clients qui utilisent le cuivre.
10:37 Chez orange c'est encore plus de 3,5 millions de clients à l'heure où on parle qui utilisent le cuivre.
10:42 Donc il va falloir qu'on accompagne ça d'ici 2030 pour que, en 2030, on ait fait basculer CERF France vers la fibre,
10:52 mais il y aura des compléments à la fibre parce qu'on ne pourra pas mettre la fibre partout.
10:55 Alors c'était ma question, est-ce qu'on peut faire du 100% fibre ?
10:58 Le satellite, il y aura le satellite, il y aura aussi la 5G sur laquelle on investit beaucoup, qui seront des technologies de compléments à la fibre.
11:06 Parce que justement Patrick Chez, qui était juste avant vous sur ce plateau de Smartech, nous disait,
11:12 si dans l'absolu on peut faire du 100% fibre, c'est juste une décision.
11:17 Oui, c'est ce que effectivement, c'est notre défi, c'est notre engagement, c'est notre défi, on va essayer de tendre vers les 100% fibre d'ici le 31 décembre 2025.
11:25 Et maintenir le cap, c'est se donner plus de chances de s'approcher très près de ces 100%.
11:31 Après il y a des réalités, des réalités techniques, des réalités économiques, et on sait bien tous qu'il restera des foyers qui ne seront pas raccordés à la fibre au 31 décembre 2025.
11:39 On va essayer, mais on sera bien heureux d'avoir les technologies alternatives pour offrir un service quand même assez français,
11:46 qui serait dans des situations incroyables de raccordement complexe.
11:50 Et même si nous travaillons sur des dispositions pour y arriver, soyons réalistes et sachons que même si on s'en approchera, mais pas, on n'ira pas au 100%.
12:00 Et alors là on parle des foyers, il y a aussi les entreprises. On en est où sur les entreprises ? Est-ce qu'elles ont davantage tout de suite adhéré à la fibre optique ?
12:09 Alors non, malheureusement en fait le point négatif de la situation en France, c'est la diffusion numérique dans les entreprises.
12:16 La France est reconnue pour son excellence sur les infrastructures numériques et grâce au concours de l'ensemble de la filière, des opérateurs, mais de tout le monde également.
12:23 Toutefois, si on prend le dernier classement des îles, le classement européen, le sous-critère sur la diffusion du numérique aux entreprises,
12:30 qui ne comprend pas que le raccordement, place la France en 20ème position sur les 27 pays européens.
12:35 C'est tout sauf une fierté et ça va nécessiter par de la sensibilisation de nos entreprises.
12:39 Et il est vrai que la bascule du cuivre vers la fibre constitue une formidable opportunité pour encourager nos entreprises à améliorer leur compétitivité et leur mode de travail
12:50 grâce au numérique et à toutes les solutions que la richesse de notre marché permet.
12:55 Donc ça c'est un des défis à relever pour les grands opérateurs, de convaincre ses clients business, entreprises, de faire leur transformation numérique mais avec de la fibre optique.
13:07 Oui mais attendez, nous on est là pour servir nos clients, on est là pour les accompagner dans cette transition digitale qu'ils ont aussi à faire.
13:16 Et de façon assez naturelle, ils vont aller faire la fibre, moi j'ai pas d'inquiétude.
13:21 Je vais revenir sur la discussion que vous aviez juste une minute avant.
13:26 Nous on croit vraiment chez Orange au 100% très haut débit numérique.
13:30 Le 100% fibre, alors moi je suis arrivé il y a 6 mois à la tête d'Orange France, auparavant j'ai dirigé nos filières en Espagne et puis dans d'autres pays d'Europe.
13:40 J'étais quand même assez surpris par ce 100% fibre, tout simplement parce qu'en France vous avez 7% des foyers et des habitations qui sont inoccupés par exemple.
13:50 Donc voilà, vous savez que nous Orange on a largement contribué au lancement d'un nouveau satellite Telsat dédié au très haut débit qui a eu lieu il y a un an par exemple.
14:02 Donc on va lancer une offre satellite très haut débit qui est une alternative comme la 5G pour connecter des maisons au très haut débit.
14:10 Donc je crois qu'il faut peut-être être un tout petit peu plus agnostique vis-à-vis de la technologie qui va permettre de raccorder nos clients qui soient les particuliers ou les entreprises.
14:19 Parce que ce que veulent nos clients c'est quand même bien ça, c'est de l'usage, c'est de l'avoir de l'internet à très haut débit.
14:24 Et vous savez qu'on le fasse par la fibre, qu'on le fasse par du satellite très haut débit ou de la 5G, à la fin eux ils veulent le service final et c'est ça que nous demandent nos clients à la fois grand public et nos clients entreprises aussi.
14:38 D'autant que sur les satellites il y a un américain qui fait beaucoup parler de lui donc ça devient un secteur très compétitif.
14:44 Si le 100% fibre existait, pourquoi on aurait investi dans ces satellites là ?
14:51 Alors aujourd'hui ici quand l'écosystème se rassemble et aborde ces sujets de transition du cuivre vers principalement la fibre optique, permettez-moi ce raccourci,
15:03 quelles sont les questions qui se posent ? Qu'est-ce qui agite comme ça les conversations dans les couloirs de l'université du très haut débit ?
15:10 Alors déjà il faut savoir que les industriels réunis ici sont toujours préoccupés par l'emploi, la capacité à recruter et aussi par la prévision de leurs activités sur le long terme.
15:21 On a la chance d'avoir des entrepreneurs qui sont courageux, qui sont engagés vers l'international avec un essor massif de nos entreprises dans les pays européens et les pays africains notamment.
15:35 Et on a aussi cette volonté de la plupart de nos entreprises de se diversifier en appréhendant le sujet des territoires connectés, les smart cities.
15:43 Le fait de mettre des capteurs dans la ville pour mieux gérer l'électricité, mieux gérer les transports urbains, mieux gérer tous les fluides et tous les modes de communication.
15:51 Et ça c'est un avenir pour nous. Donc on parle beaucoup de ça, on parle beaucoup de l'avenir.
15:55 On ne parle pas uniquement que du décommissionnement du cuivre, pas que du raccordement fibre parce qu'on est déjà dedans au quotidien.
16:00 Mais il faut préparer l'avenir et Jean Gambetta d'ailleurs nous le disait à son époque, l'avenir n'est interdit à personne.
16:08 Et voilà c'est à nous de nous en saisir et c'est quand on est ensemble qu'on peut appréhender ça.
16:11 Alors justement vous faites référence à ce problème d'emploi dans la filière, j'ai envie de dire dans la filière, enfin dans toutes les filières en ce moment en France.
16:19 Comment est-ce qu'on adresse cette problématique pour rendre la filière plus attractive ? Où est-ce qu'on a des ressorts, des atouts ?
16:28 On parle quand même de 30 000 emplois qui vont être nécessaires supplémentaires d'ici 2030, sans compter tous ceux que nous allons déverser des anciens métiers vers les nouveaux, les raccordeurs par exemple.
16:38 Il y a 15 000, un peu plus de 15 000 raccordeurs aujourd'hui en France. En 2030 on en aura besoin de 6 000.
16:42 Comment on appréhende cela ? Mais déjà il faut mieux communiquer sur l'attractivité de la filière.
16:46 On participe à une aventure extraordinaire. Combien de fois dans sa vie on peut déployer ce nouveau réseau ou mettre un terme à un autre et puis contribuer à l'aménagement numérique des territoires ?
16:55 Combien de fois dans sa vie on a cette chance de participer à une telle épopée ? Il faut le savoir.
16:59 Il faut aussi, deux choses, développer la féminisation des emplois. Il y a trop peu de femmes dans un métier qui n'est absolument pas genré.
17:06 Donc la féminisation des emplois, ça passe par la sensibilisation dès le lycée et aussi via les organismes de formation et aussi l'inclusion.
17:12 L'inclusion des personnes handicapées qui ont tout à fait leur rôle à jouer et qu'on doit accueillir dans nos entreprises.
17:18 Je pense qu'il y a un moyen en France de développer une certaine employabilité.
17:22 Chez Orange, vous travaillez sur ce sujet de l'emploi, de la quête de talent ?
17:28 Chez Orange, oui, vous savez qu'on est un très gros employeur puisque Orange en France c'est plus de 70 000 employés.
17:36 Et puis c'est tout un secteur qui travaille pour nous. On était tout à l'heure avec nos partenaires qui nous aident partout sur les territoires,
17:43 non seulement à connecter nos clients à la fibre mais aussi sur le service après-vente et puis à garder nos réseaux fibre et cuivre
17:52 parce que le cuivre on l'a encore avec nous jusqu'en 2030.
17:55 On est effectivement un très gros employeur en France, direct et indirect.
18:00 Et c'est absolument clé. Moi je partage tout à fait, c'est ce que je dis tous les jours à nos équipes d'Orange France, cette vision de l'avenir.
18:07 On a une aventure extraordinaire, on est en train encore une fois de faire basculer notre pays vers le très haut débit numérique.
18:15 Ce qui se passe, on ne vit ça qu'une fois dans notre vie.
18:20 On a plein de choses extraordinaires en plus chez Orange.
18:23 On a la chance inouïe d'être l'année prochaine en 2024 le fournisseur unique des Jeux Olympiques 2024.
18:31 Donc là aussi on a un enjeu qui est la taille d'Orange France et où on va aussi pouvoir, là aussi avec nos partenaires et beaucoup des gens qui étaient dans la salle,
18:39 montrer notre savoir-faire en France sur les réseaux, la fibre, les réseaux très haut débit numérique.
18:46 Puisque là on va connecter beaucoup de journalistes, beaucoup d'athlètes avec la 5G, ces nouvelles technologies dans le cadre de ces Jeux 2024 qui commencent en juillet l'année prochaine.
18:57 Ça fait une petite pression supplémentaire. La Fédération Française des Télécoms a communiqué sur un engagement autour d'un plan qualité fibre optique.
19:09 Est-ce que ça répond aux interrogations de votre secteur d'infrastructure ?
19:14 Alors c'est la continuité de l'engagement de la filière sur le plan qualité dans les raccordements.
19:20 Certains avaient été un peu embêtés par les indicateurs sortis par l'ARCEP en juillet, qui était un premier pas hyper intéressant pour bien mesurer les impacts du plan qualité sur les raccordements.
19:32 Et tout le monde a un voisin ou un ami qui a souffert d'un problème de raccordement.
19:36 Donc il ne s'agit pas de nier le problème, mais il s'agissait de le mesurer pour voir les impacts de la réalité de ce plan.
19:42 Il est vrai que les premiers indicateurs mettaient le focus sur certains réseaux à force, fortement incidentogènes.
19:48 Là, complété par des indicateurs qui mesureront la qualité du raccordement réellement par les opérateurs, vient compléter ce dispositif-là.
19:57 Et c'est utile, il fallait le faire.
19:59 Et il nous faut donner les moyens à l'autorité bien entendu, mais aussi aux collectivités qui vivent au quotidien et qui sont nos partenaires, notre ADN Infranum.
20:07 Ce sont les collectivités, les territoires, enfin tout le monde.
20:10 Évidemment, il fallait leur donner le moyen de mesurer la réalité de nos actions, voir que ça s'améliore.
20:16 Certes, c'est peut-être un process au long cours et c'est insatisfaisant, mais au moins ça avance dans le bon sens.
20:20 Ces indicateurs, quels qu'ils soient, permettront de communiquer ensemble vers ceux qui sont les victimes parfois des erreurs de raccordement.
20:29 Comment ça se passe du côté des grands opérateurs ? Quelles sont les difficultés pour assurer ce déploiement de qualité sur la fibre optique ?
20:39 On vient de le dire, il y a eu un énorme travail qui a été fait en France par la filière, les opérateurs, les collectivités locales sur le déploiement de la fibre.
20:49 En 10 ans, on a déployé plus de 36 millions de foyers qui ont accès à la fibre en France. C'est énorme.
20:57 Ça s'est par contre fait au prix d'une certaine complexité parce qu'on a en France 130 réseaux fibres.
21:05 Ça s'appelle des OEI, des opérateurs d'infrastructure. C'est un jargon un peu du métier. On en a 130 en France.
21:12 Des opérateurs commerciaux, il y en a 4 grands qui sont connus.
21:18 Nous aussi, chez Orange, on se félicite vraiment de ce qu'a commencé à faire l'ARCEP, c'est-à-dire de mesurer la qualité de ces 130 opérateurs fibres.
21:28 Parce que forcément, on s'appuie sur eux. Alors, Orange, on a la chance aussi d'être le plus gros opérateur fibre, le plus gros opérateur d'infrastructure.
21:35 Mais on est content que l'ARCEP ait commencé à mesurer parce que pour nous, c'est vraiment le premier pas à l'amélioration de la qualité de service chez tout le monde.
21:43 La première chose qu'on doit faire, c'est mesurer.
21:48 Au passage, on est quand même assez fiers chez Orange que sur ces 130 réseaux, si on prend les 70 premiers, il y a 65 réseaux qui sont des réseaux Orange.
21:56 Et dans les 60 derniers, il n'y a aucun réseau Orange.
21:58 Donc, ça prouve quand même que ça nous fait plaisir. On le savait, mais le métier d'opérateur, c'est aussi un vrai métier.
22:04 Et donc, on est très content que ça ait commencé. Ces mesures vont être faites régulièrement.
22:08 Et c'est bien parce que ça va permettre à chacun de se mesurer et donc de faire monter globalement la qualité.
22:14 Pour nous, Orange, et je pense que pour nos concurrents, c'est la même chose. La qualité, c'est clé.
22:19 C'est-à-dire que nous, on a vraiment un intérêt réel à faire qu'on s'améliore.
22:23 On y travaille très concrètement avec l'ensemble de la filière à travers l'AFFT et puis bien sûr, Infranum, c'est aussi l'objet de ma visite ici.
22:31 C'est absolument clé pour nous parce qu'il est bien clair que quand on a un client, on ne veut pas le perdre.
22:36 On aime nos clients, on veut les conserver. Et la dernière chose qu'on veut, c'est que pour des raisons de difficultés de connexion
22:42 ou pour des raisons de coupure de la fibre, ils nous quittent. Et donc, nous, on pousse tout le secteur à s'améliorer sur ces sujets de qualité.
22:52 Alors, on nous dit que les problèmes se posent en particulier sur les premières fibres optiques qui ont été installées,
23:00 mais qu'on n'en constate pas sur le nouveau réseau fibre. Vous êtes d'accord avec ça, Philippe Lemand ?
23:05 50% des problèmes ont été identifiés sur des réseaux qui avaient été conçus avant la normalisation des ingénieries.
23:10 Normalisation des ingénieries qui ont permis d'homogénéiser les reprises de réseaux pour permettre de résoudre ce groupe, cette grosse partie des problèmes.
23:18 Et 50% viennent du formidable rythme de déploiement qu'on a en France. On raccorde 4 millions de foyers chaque année.
23:25 Donc, les formations n'ont pas suivi. Le partage de la valeur n'a pas toujours été suffisamment homogène et n'a pas permis non plus.
23:32 Et ça part d'en haut, c'est-à-dire le prix que paye l'utilisateur final sur son abonnement.
23:35 Ça part d'en haut, mais ça arrive aussi en bas avec le raccordeur qui travaille parfois à perte.
23:39 Et ça ne peut pas produire de la qualité. Donc, tout ça, on le corrige progressivement.
23:42 Et il a fallu reprendre le sujet. Alors que le train a été lancé à pleine vitesse, à 200 km/h, il faut corriger ça.
23:49 On est presque au bout de cette aventure de raccordement avec tous ces aléas et toutes ces difficultés, mais on y arrive quand même.
23:55 Oui, il faut améliorer. Et il faut améliorer alors qu'on court très vite.
23:59 Et si je puis me permettre d'ajouter quelque chose, c'est qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
24:06 Si je puis me permettre, parce que bien sûr, c'est notre métier. On s'intéresse à ce qu'on appelle la non qualité,
24:11 c'est-à-dire aux cas qui ne vont pas bien. On veut les résoudre, on veut éradiquer cette non qualité.
24:16 Mais il ne faut surtout pas oublier que dans la grande majorité des cas, ça se passe très bien.
24:20 Et que la satisfaction de nos clients qui ont la fibre est bien supérieure à ce qu'elle était avant, par exemple sur le cuivre.
24:28 Merci.
24:29 Il faut quand même rappeler ça dans la grande majorité des cas. Dieu merci, ça se passe très bien.
24:34 Jean-François Fallacher de Orange, merci beaucoup. Merci également Philippe Legrand.
24:38 Je vous libère aussi et l'émission continue. On va s'intéresser au déploiement à l'international de nos infrastructures.
24:44 Alors on termine cette édition spéciale, spéciale Université du Trait au débit avec Stéphane Lelux. Bonjour Stéphane.
24:55 Bonjour Delphine.
24:56 Vous êtes le président de la Commission internationale d'Infranum. Est ce à dire que cette filière du numérique français s'exporte ?
25:05 Oui, tout à fait. On a bénéficié avec la dynamique du plan France 3 Débits d'une véritable construction de filière à partir du début des années 2010.
25:17 Depuis la conception des projets jusqu'à le montage des partenaires publics privés et puis bien sûr la construction et l'exploitation de ces réseaux.
25:28 Et toute cette chaîne de valeur intéresse aussi bien nos pays voisins européens comme l'Allemagne qui est très en retard ou l'Angleterre, tout comme les pays du continent africain.
25:41 Mais ça représente quoi par rapport à l'ensemble de la filière numérique française ? Le nombre d'entreprises qui s'exportent véritablement à l'étranger ?
25:49 Alors c'est vrai que ça reste encore embryonnaire. On a l'habitude de dire qu'on est à peu près 13 000 entreprises, 155 000 emplois dans cette filière aujourd'hui en France.
25:58 La part qui exporte aujourd'hui à peu plus d'une centaine d'entreprises qui sont soit présentes à travers des filiales ou des entreprises qu'elles ont rachetées en Europe ou en Afrique.
26:10 Donc sans on peut dire c'est peu, on peut aussi dire c'est déjà pas mal. Mais qu'est-ce qu'on a comme atout finalement pour accélérer ?
26:16 Qu'est-ce qui fait notre différence, notre particularité française qui peut séduire des acteurs internationaux ?
26:23 Alors c'est vrai que face à la compétition internationale, notamment asiatique où nos compétiteurs asiatiques arrivent avec plutôt des solutions techniques clés en main.
26:34 Nous, notre force c'est que nous bâtissons avec les autorités publiques et les acteurs privés finalement des schémas qui visent d'abord à délivrer des services à impact.
26:47 Que ce soit pour l'éducation, la santé, bien sûr le E-gov, la transformation aussi des modèles économiques.
26:53 On sait que les territoires qui sont couverts par exemple avec de la connectivité haut ou très haut débit vont, si vous augmentez 10% la couverture d'une population dans un pays, vous allez augmenter de 2,5% le PIB.
27:09 Donc cette capacité à accompagner cette transformation digitale avec des partenariats publics privés, des solutions sur lesquelles nous apportons aussi une montée en compétence des filières locales
27:21 en travaillant par exemple à la création d'écoles, de formations, c'est ça la marque française à l'export.
27:29 Et les prochaines étapes alors pour accélérer, pour qu'on passe de 100 peut-être à 200 entreprises exportatrices de leur savoir-faire ?
27:37 Alors d'abord nous travaillons beaucoup avec les bailleurs et les agences de développement économique comme l'agence de développement française qui s'appelle l'agence française de développement, la FD,
27:48 la banque européenne d'investissement, la commission européenne qui a lancé le global gateway.
27:53 Donc au niveau européen aussi il y a cette volonté d'aller à l'export sur les infrastructures numériques.
27:57 Exactement, avec le lancement du global gateway en décembre 2021, on a changé de rythme, il y a 300 milliards d'euros qui vont être investis dans les infrastructures en général,
28:06 pas uniquement dans le numérique mais en partie dans le numérique pour accompagner les pays émergents et ça, ça va être un moteur de notre croissance.
28:14 C'est un joli mot de la fin, merci beaucoup Stéphane Le Luc. C'était Smartech, on était à l'université du Très Haut Débit, merci à tous.