L'eau du robinet "ne doit plus être consommée" : le mail confidentiel et alarmant du directeur de l'ARS Occitanie

  • l’année dernière
Avec François Veillerette, porte-parole de Générations Futures (association de défense de l’environnement agréée par le ministère de l’Ecologie et reconnue d’intérêt général)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-10-20##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - 7h47, Sud Radio vous explique quelle est la qualité de l'eau potable.
00:09 Il y a un mêle confidentiel plutôt alarmant du directeur de l'ARS Occitanie.
00:13 C'est l'agence régionale de santé qui a été révélée par le Canard Enchaîné.
00:17 Il parle de certains polluants dans cette eau potable qui ne pourrait plus être justement consommée
00:23 mais simplement utilisée pour vaisselle, etc.
00:27 Nous sommes avec François Veillerette qui est porte-parole de Génération Futur.
00:31 C'est une association de défense de l'environnement agréée aussi par le ministère de l'écologie,
00:35 reconnue d'intérêt général.
00:37 Bonjour François Veillerette, merci d'être avec nous.
00:39 - Bonjour.
00:39 - Bonjour.
00:40 Qu'est-ce que ça signifie en fait que l'eau du robinet ne devrait plus être consommée selon le directeur de l'ARS ?
00:46 Alors, il ne le confirme pas officiellement, donc c'est un mêle qui a été révélé par le Canard Enchaîné.
00:52 - Alors vous savez, la décision de classer une eau comme non potable, c'est une décision qui est administrative.
00:59 Alors il y a des différentes valeurs, il y a des concentrations maximales admissibles pour les pesticides qui sont basses,
01:05 mais on peut les distribuer à titre dérogatoire jusqu'à des niveaux dits sanitaires qui sont plus élevés.
01:11 Alors ça va être un peu compliqué.
01:12 Apparemment ce que disait ce directeur, c'est que les niveaux de pollution étaient suffisamment élevés
01:19 pour qu'il y ait éventuellement une inquiétude sanitaire.
01:23 Donc il n'a pas confirmé depuis.
01:25 Ce qui est sûr, c'est qu'en tout cas il y a de très très vastes zones en France qui sont contaminées par des résidus de pesticides
01:30 ou des composés perfluorés, qui sont des composés industriels,
01:34 à des quantités qui deviennent inquiétantes par endroit, c'est vrai.
01:38 - Alors il dit "plus on va chercher, plus on va trouver", c'est ce qu'il dirait.
01:43 Ben oui, c'est vrai.
01:44 - Oui, tout à fait.
01:45 - Et bien effectivement, si on cherche rien, on ne trouve rien, ça parait d'une logique inébranlable.
01:49 Et celle-là, puisqu'en fait pour les pesticides par exemple,
01:52 il y a une question qui commence vraiment à monter de force,
01:55 c'est la question de ce qu'on appelle les métabolites des pesticides.
01:58 Pour faire court, un pesticide, il peut, en se dégradant dans l'eau,
02:02 donner des produits de dégradation qu'on appelle des métabolites.
02:05 Avant, jusqu'à l'année dernière, il y avait toute une série de métabolites,
02:08 notamment les métabolites du chlorothalonil, qu'on ne recherchait pas.
02:12 Et quand on s'est mis à les chercher, on les a trouvés absolument partout,
02:15 à des quantités largement supérieures aux concentrations admissibles.
02:18 Et il y a un vent de panique qui a soufflé, parce que là,
02:20 on parle de 10 à 12 millions de personnes qui en France sont concernées
02:24 par la présence de métabolites dans l'eau à des quantités importantes.
02:27 Ce n'est pas juste les deux villages.
02:29 - Oui, et c'est où alors ?
02:30 Parce que là, il parle de l'Occitanie,
02:32 alors est-ce que ça concerne tous les 6 millions d'habitants de la région ?
02:36 Et puis, vous avez évoqué d'autres habitants dans d'autres secteurs
02:41 concernés par cette pollution ?
02:43 - Oui, ça concerne toutes les zones où il y a beaucoup d'agriculture.
02:47 Moi, j'habite en Picardie,
02:49 alors ici, on a des départements qui sont fortement touchés
02:51 par les métabolites du chlorothalonil.
02:54 Il y en avait un autre dont on a beaucoup parlé l'année dernière,
02:56 c'était le S-métolachlor, qui vient d'être interdit par l'Union européenne,
03:00 mais qui produisait énormément, beaucoup de métabolites.
03:02 Et le souci, c'est que c'est presque un scandale, en fait.
03:06 Dans le cas du chlorothalonil, on aurait pu savoir dès 2006
03:09 qu'il allait y avoir un problème.
03:11 Dans le dossier d'autorisation du chlorothalonil,
03:13 il y avait un avertissement qui disait "attention, ce produit
03:16 peut produire des métabolites en quantité,
03:18 donc on aurait dû le surveiller dès 2006, 2008, 2010",
03:22 alors que là, en fait, le produit a été interdit en 2019,
03:25 et c'est qu'en 2022 qu'on a commencé à le chercher,
03:28 et que l'inefficacité...
03:29 Donc si on avait commencé à le chercher avant,
03:31 on aurait vu qu'il apparaissait partout,
03:32 on aurait dû stopper sans doute bien avant pour éviter la situation actuelle.
03:36 - Oui, oui. Bon, alors après, localement, à chaque fois,
03:38 il y a un syndicat des eaux qui gère le réseau
03:41 et qui vérifie, bien sûr, un peu partout en France,
03:45 sur tout le territoire.
03:47 Ce n'est pas dangereux à ce point pour la santé, tout de même, si ?
03:51 - Bah, sur le chlorothalonil, on a quand même des doutes,
03:53 parce que s'il était interdit en 2019,
03:55 c'est parce qu'il a été classé cancérogène probable pour l'homme.
03:58 Il y a une des plus hautes catégories de danger pour le cancer.
04:02 Et on s'aperçoit que les études de toxicité chronique pour ces métabolites
04:06 ne sont pas vraiment disponibles.
04:08 On ne sait pas si on a eu de faits.
04:10 Donc il y a une inquiétude quand même.
04:11 Alors, pour ne pas que les gens paniquent,
04:13 ce n'est pas du jour au lendemain,
04:14 mais ça veut dire qu'on ne peut pas se contenter de dire
04:17 "Tiens, il y a des résidus de chlorothalonil et on ne fait rien", évidemment.
04:19 Le problème, c'est qu'il y a des zones entières
04:21 qui vont être polluées par ça pendant des années,
04:23 peut-être des dizaines d'années,
04:24 et ça ne va pas s'en aller du jour au lendemain.
04:26 Les usines de filtration ne savent pas bien se débarrasser de ces produits-là.
04:30 Ce n'est pas très efficace.
04:31 Donc en fait, il n'y a qu'une chose de bon sens à faire,
04:33 c'est quand même changer des pratiques agricoles dans des vastes zones
04:37 pour qu'on n'utilise plus des produits aussi dangereux,
04:39 parce que sinon, demain, ça va se reproduire.
04:40 - Et quand on est un particulier, dernière question François Veilhred,
04:43 quand on est un particulier, est-ce qu'on peut avoir une information,
04:46 en regardant par exemple sur sa facture d'eau,
04:50 quel que soit le concessionnaire,
04:51 est-ce que tout ça, c'est détaillé ?
04:53 - Oui, alors c'est obligatoire, il y a une information sur la facture d'eau.
04:56 Le problème, c'est que sur la facture d'eau,
04:57 on a l'information qui concerne en général l'année passée.
05:00 - Déjà, c'est pas mal.
05:03 - Alors oui, c'est mieux que rien, mais c'est pas très réactif.
05:06 Après, il faut, quand on habite à la campagne,
05:08 aller voir dans les cadres de la mairie,
05:11 parce qu'il y a des analyses qui sont mises affichées de temps en temps.
05:14 Et puis sur le site du ministère de la Santé,
05:16 il y a aussi une carte qui permet d'avoir accès aux dernières analyses disponibles
05:19 pour tous les captages de France.
05:21 En fouillant un petit peu sur le site du ministère de la Santé,
05:24 on le trouve assez facilement.
05:25 Mais c'est vrai qu'après, pour l'avenir,
05:27 parce que ça fait quand même des décennies qu'on parle de ces questions de production de l'eau
05:29 par les réductions de pesticides,
05:31 il y a quand, en aidant les agriculteurs à modifier les pratiques
05:34 pour utiliser moins de pesticides, qu'on va y arriver.
05:36 Sinon, on se retrouvera, la semaine micro, dans dix ans,
05:38 pour dire à peu près la même chose.
05:39 - La même chose.
05:40 Merci en tout cas pour ces explications très claires,
05:43 François Veilleret, porte-parole de Génération Futur.
05:46 *Musique*

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