Avec Audrey Louail, Présidente de Croissance Plus
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet.
00:04Bonjour Thomas Binet.
00:05Bonjour Jean-Marie.
00:06Entreprenez, réentreprenez, on en parle tous les dimanches avec vous sur Sud Radio au programme aujourd'hui.
00:11Eh bien, je vais vous raconter la saga Orangina et notre grand témoin Audrey Loay,
00:15présidente de Croissance Plus, un réseau de 480 entrepreneurs.
00:19On va parler entrepreneuriat, création d'entreprises et transmission.
00:22Et on terminera justement comment lancer son entreprise, par où commencer justement.
00:27Et justement, c'est le plus important.
00:29Thomas, vous le disiez, commençons par la saga de la semaine.
00:32C'est en partenariat avec le magazine Entreprendre.
00:35Vous nous plongez dans l'histoire fascinante d'une marque que tout le monde connaît.
00:38On a grandi avec leur pub.
00:40Pourquoi est-elle aussi méchante ?
00:41Vous parlez d'Orangina.
00:43Oui, l'histoire d'Orangina est assez singulière et remonte à près de 90 ans quand même.
00:47Elle commence en 1936 avec un pharmacien espagnol.
00:50C'est en Algérie qu'il élabore une boisson à base d'agrumes avec une idée simple.
00:54Capturer le goût naturel de l'orange.
00:56Il baptise sa création, sans l'accent, Narongina,
00:59ce qui signifie littéralement « petite orange » en espagnol.
01:02Effectivement. Alors comment la création locale devient un produit emblématique à l'échelle internationale ?
01:07C'est en 1951 qu'intervient un acteur clé dans cette histoire, Jean-Claude Beton.
01:13Ce jeune entrepreneur, également installé en Algérie, entrevoit le potentiel de cette boisson
01:17et décide de racheter la recette.
01:19Il rebaptise la boisson Orangina.
01:21Et surtout, il innove avec ce que nous connaissons tous,
01:23la petite bouteille ronde avec sa surface granulée, inspirée de la forme d'une orange.
01:28Cette bouteille au design unique devient un symbole fort
01:31qui permet à la marque de se démarquer sur un marché alors dominé par des boissons plus classiques.
01:35Oui c'est ça, une bouteille qui aujourd'hui encore est très reconnaissable.
01:38Alors comment Orangina a su s'imposer en France et au-delà ?
01:42Grâce à un marketing très astucieux.
01:44Dans les années 50 et 60, Jean-Claude Beton mise sur la communication et le marketing.
01:48Il associe la boisson à l'idée de vacances, de fraîcheur et d'exotisme,
01:51des concepts qui plaisent énormément dans la France d'après-guerre.
01:54Mais c'est véritablement dans les années 80 que la marque connaît un tournant majeur
01:58avec le célèbre slogan « secouez-moi ».
02:00Ce message rappelle de façon ludique Orangina contient de la pulpe naturelle
02:04et qu'il faut secouer la bouteille avant de la consommer.
02:07Ce geste est devenu un rituel pour les consommateurs,
02:09un élément distinctif qui fait encore la force de la marque aujourd'hui.
02:12Il faut bien secouer sinon la pulpe reste en bas dans les années 90, c'était ça.
02:16Alors un slogan qui a marqué les esprits, ça vous l'avez dit c'est certain,
02:19mais que dire de la place d'Orangina sur le marché aujourd'hui ?
02:22Malgré la forte concurrence sur le marché des boissons,
02:24Orangina reste un acteur incontournable.
02:26La marque a su évoluer avec son temps tout en conservant son identité unique,
02:30ce mélange subtil entre authenticité et innovation.
02:33Aujourd'hui elle appartient à un grand groupe japonais, Suntory,
02:36mais l'âme d'Orangina reste toujours la même,
02:39une boisson qui incarne le soleil, la naturalité et l'originalité.
02:43Et puis une marque très forte parce que tout le monde visualise la bouteille comme son grand-père.
02:47Thomas, tout de suite on accueille votre invitée, c'est Audrey Louaille.
02:50Bonjour.
02:51Bonjour.
02:52Bienvenue sur Sud Radio, présidente de Croissance Plus.
02:55C'est le premier réseau français d'entrepreneurs de croissance,
02:58engagé pour libérer l'économie, favoriser la croissance des entreprises.
03:02Votre réseau qui comprend quand même 480 entreprises.
03:05Comment vont-elles ?
03:06Mais c'est ce que vous allez nous dire, notamment aujourd'hui avec Thomas Binet.
03:09On va parler dans un instant de ce qui concerne nombre d'entrepreneurs,
03:12la transmission de leur entreprise.
03:14Mais avant toute chose, en cette rentrée, quel est le moral des chefs d'entreprise que vous côtoyez ?
03:19Et vous êtes vous-même d'ailleurs chef d'entreprise.
03:21Oui, alors le moral, on est dans une situation de statu quo et d'expectatives.
03:26On attend notamment le vote du budget qui est notre principale échéance.
03:31Vous savez, les entrepreneurs, ils ont besoin de savoir où ils vont.
03:35C'est un peu comme dans nos entreprises.
03:37Nos collaborateurs attendent de nous qu'on leur donne le cap,
03:39qu'on leur donne la stratégie de la visibilité.
03:41Et lisibilité aussi.
03:42Voilà, tout à fait.
03:43Et aujourd'hui, il nous manque cette visibilité pour pouvoir se projeter,
03:46pour pouvoir aller de l'avant.
03:48Et c'est dommage parce qu'on est dans une période
03:52où on commence à voir une baisse des taux d'intérêt,
03:55une baisse de l'électricité également,
03:57un climat qui est peut-être propice à la reprise,
04:00une baisse de l'inflation aussi,
04:02un climat propice à la reprise, au réinvestissement.
04:05Et malheureusement, on n'est pas là.
04:07Alors justement, comme vous l'évoquez,
04:0930% des membres de Croissance Plus, votre organisation,
04:11ont observé une diminution de leur chiffre d'affaires
04:13depuis la dissolution de cet été.
04:16Vous tirez aujourd'hui le signal d'alarme, très clairement.
04:19Oui, alors, diminution ou statu quo, en tout cas,
04:22sur le portefeuille de commande.
04:24Oui, nous ne pourrons pas payer l'addition
04:27de cette politique budgétaire.
04:29Et je pense que c'est important qu'on reste compétitif,
04:31notamment par rapport à nos confrères européens.
04:34Vous dites, pardon, que la France est mal gérée, en d'autres termes ?
04:37Pas forcément mal gérée, mais en tout cas,
04:39qu'il faut qu'aujourd'hui, la politique de l'offre,
04:42elle a eu des effets très positifs sur nos entreprises,
04:46avec un cercle vertueux de la croissance.
04:49Et qu'il est important de conserver ce besoin
04:52de nos entreprises de se développer dans de bonnes conditions.
04:55Lorsque l'entreprise gagne, tout le monde doit y gagner.
04:59Et que le meilleur moyen pour que nos collaborateurs
05:01gagnent en pouvoir d'achat et évitent le déclassement,
05:05c'est la croissance de nos entreprises.
05:07Voilà ce que nous disons.
05:09Rentrons dans le vif du sujet, si vous le permettez.
05:11La création d'entreprises est préférée à la reprise.
05:13Comment vous expliquez ça ?
05:15Je pense que probablement par une méconnaissance
05:18de ce qui est possible de faire.
05:20Aujourd'hui, sur les 10 ans, on cite le chiffre
05:23de 650 000 entreprises qui sont aujourd'hui,
05:26qui vont être à reprendre, et la moitié
05:28qui vont mettre la clé sous la porte.
05:30Je vous interromps tout de suite, parce que ça c'est très important.
05:32650 000 entreprises, que nos auditeurs l'entendent bien,
05:35c'est le nombre d'entreprises qui vont être à céder
05:37dans les prochaines années.
05:39Et vous savez dès à présent que globalement,
05:41la moitié de ces 650 000 sont en survie.
05:44Peut-être qu'ils ne trouveront pas de repreneurs.
05:46Oui, tout à fait.
05:48Il y a une problématique, c'est d'abord
05:50le vieillissement du dirigeant.
05:52C'est valable dans les PME, mais c'est surtout valable
05:54dans les ETI, donc dans les entreprises
05:56de taille intermédiaire, premièrement.
05:58Et le deuxième point, c'est que les entrepreneurs
06:00ne préparent pas suffisamment l'après
06:02et la succession de leur entreprise.
06:04Et le troisième point, c'est qu'aujourd'hui,
06:06il y a quand même une fiscalité prohibitive
06:08sur la transmission des entreprises,
06:10notamment à ses collaborateurs.
06:12On parle beaucoup
06:14de la transmission des entreprises
06:16à sa famille.
06:18Il y a le pacte Dutray qui est connu.
06:20Il y a aussi la question
06:22de la transmission de l'entreprise
06:24à ses collaborateurs, donc avec
06:26cette possibilité.
06:28Aujourd'hui, malheureusement, la fiscalité
06:30est extrêmement lourde dans ce cas-là.
06:32Et puis, surtout,
06:34il y a des problématiques
06:36de montant
06:38qui est trop restreint, notamment pour les ETI.
06:40Alors, je vous entends axer
06:42beaucoup votre réponse sur la fiscalité.
06:44C'est le seul sujet. Vous ne croyez pas
06:46que c'est un peu aussi un état d'esprit,
06:48la transmission ? On prépare bien sa retraite.
06:50On le dit dans
06:52« Oser investir tous les dimanches », globalement.
06:54Mais on ne prépare pas forcément sa transmission
06:56quand on suive son entreprise. Ce n'est pas seulement
06:58une question de fiscalité, c'est peut-être une question
07:00d'état d'esprit aussi.
07:02Une question de, peut-être, une méconnaissance,
07:04tout simplement, de ce qu'il est possible
07:06de faire.
07:08Je pense que c'est beaucoup ça.
07:10Aujourd'hui, regardez
07:12sur Internet et cherchez
07:14la reprise de société. Vous verrez que
07:16la création d'entreprise et la reprise
07:18d'entreprise, c'est complètement mélangé.
07:20C'est pas du tout la même chose. Créer une start-up et reprendre
07:22une boîte. Je pense qu'il faut peut-être
07:24valoriser l'accompagnement. Qu'est-ce que l'on peut faire
07:26pour aider des collaborateurs
07:28à trouver des fonds d'investissement,
07:30à trouver des financements pour reprendre
07:32les entreprises.
07:34On ne le dit jamais assez, mais on va le dire ce matin.
07:36Il faut se rapprocher aussi de son expert comptable.
07:38C'est quand même un conseil dans ce domaine-là
07:40qui est celui qui connaît peut-être le mieux
07:42la vie de l'entreprise avec le dirigeant et qui peut
07:44essayer d'aiguiller sur cette facilité
07:46de transmission. Ce n'est pas forcément la démarche
07:48des chefs d'entreprise d'en parler à leur expert comptable.
07:50Oui, c'est sûr.
07:52Sur ces entreprises-là,
07:54on est sur des entreprises de territoire,
07:56parfois des industriels,
07:58des petits industriels
08:00qui créent beaucoup d'emplois sur les territoires.
08:02Je pense qu'il est
08:04assez seul dans sa société.
08:06C'est peut-être
08:08aussi le rôle des réseaux
08:10d'entrepreneurs de
08:12permettre de pouvoir échanger, de pouvoir justement
08:14créer, grandir ensemble
08:16et trouver des solutions.
08:18On va essayer de trouver
08:20quand même des solutions.
08:22Vous proposez la transition.
08:24Quelles seraient les mesures à prendre pour faciliter
08:26ces transmissions et faire que la moitié des 650 000
08:28entreprises trouvent repreneurs ?
08:30Meilleure communication essentiellement.
08:32On a aussi BPI
08:34par exemple qui peut tout à fait
08:36aider dans ces démarches-là.
08:42J'insiste tout de même
08:44des mesures incitatives fiscales
08:46pour aider la
08:48transmission gratuite
08:50ou payante
08:52des actions aux collaborateurs.
08:54Justement, c'est intéressant ce que vous dites
08:56parce qu'on a vu récemment la démarche
08:58de Duralex qui était
09:00dans une situation cataclysmique
09:02et qui vient d'être reprise par
09:04leurs salariés en coopérative.
09:06C'est une autre forme.
09:08Ça peut être intéressant à étudier ça aussi.
09:10Complètement, tout à fait.
09:12Je pense que la solution gagnante, c'est un mélange
09:14de reprise par les
09:16collaborateurs avec des fonds d'investissement
09:18et des partenaires bancaires.
09:20Je pense que c'est un gage de confiance
09:22pour un fonds d'investissement
09:24d'avoir les collaborateurs aux manettes de la boîte
09:26qui, mieux que nos collaborateurs, est capable
09:28de porter la stratégie d'une entreprise,
09:30de bien la connaître.
09:32Il n'y a personne.
09:34Merci d'être intervenue sur Sud Radio.
09:36Audrey Louaille, je rappelle que vous êtes la présidente
09:38du réseau d'entreprises Croissance Plus.
09:40Tiens, un autre sigle qu'on avait employé.
09:42ETI, entreprise de taille intermédiaire.
09:44Vous l'entendez souvent, chers amis.
09:46Ça veut dire une entreprise entre 250 et
09:484 999 salariés.
09:50Tout de suite, on explique
09:52quelque chose.
09:54Bruno, le spécialiste des fournitures
09:56et de l'équipement pour les professionnels présentes.
09:58Sud Radio.
10:00Oser entreprendre.
10:02Les essentiels de l'entrepreneuriat.
10:04Il commence à lancer en toute sécurité.
10:06Thomas, on parle d'un sujet qui touche de plus en plus
10:08de personnes. Lancer son entreprise.
10:10Vous avez une idée, une passion.
10:12Comment vous faites concrètement ?
10:14La première étape, c'est de définir son projet.
10:16Avoir une idée, c'est bien, mais il faut savoir la préciser.
10:18Qu'est-ce que vous voulez offrir ?
10:20Pourquoi est-ce que votre produit ou vos services
10:22se distingueraient des autres ?
10:24C'est ce qu'on appelle le positionnement.
10:26Une fois que vous avez clarifié cela, il est essentiel
10:28de faire une étude de marché.
10:30Cela vous permettra de vérifier si votre idée répond
10:32à un besoin réel et si le marché n'est pas
10:34saturé. Vous allez explorer qui sont
10:36vos concurrents, comment ils fonctionnent
10:38et ce que vous pouvez apporter de différent.
10:40L'étude de marché, c'est la base.
10:42Il faut penser à la structuration de l'entreprise.
10:44Choisir son statut juridique.
10:46SARL, Société à responsabilité limitée
10:48ou SAS, par exemple, Société par action simplifiée.
10:50Ce choix est important car il impacte
10:52la gestion de l'entreprise et vos responsabilités
10:54en tant que dirigeant.
10:56Après avoir choisi le statut, quelles sont les étapes ?
10:58Il faut penser au financement, bien évidemment.
11:00Quels sont les besoins financiers et auprès de qui
11:02trouver cet argent ? Vient ensuite la stratégie opérationnelle.
11:04C'est-à-dire comment on va organiser
11:06la production de nos services et produits.
11:08Quels partenaires on va mobiliser ?
11:10Quels seront nos canaux de distribution ?
11:12Tout doit être anticipé, la logistique, la gestion des stocks
11:14et la relation client.
11:16Enfin, une chose essentielle, on ne doit pas oublier
11:18d'élaborer un plan de communication, se faire connaître
11:20pour que son savoir-faire soit reconnu.
11:22Merci beaucoup Thomas Binet.
11:24Restez dans les parages, on vous retrouve dans un instant.
11:26Maintenant qu'on a entrepris, on va investir notre argent.
11:28On parle de quoi aujourd'hui ?
11:30On va parler de l'épargner.