• il y a 2 ans

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le gouvernement présente ses mesures face aux émeutes du mois de juin.

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Transcription
00:00 - Europain - Pascal Prohevo
00:02 - Demain, 11h à 13h, et vous, au Standard, vous réagissez, témoignez au 01 80 20 39, 21 Pascal.
00:07 - Que faut-il faire dans nos banlieues après les émeutes du mois de juin ?
00:10 La première ministre Elisabeth Borne a réuni les maires des communes les plus touchés.
00:14 Elle doit présenter des mesures pour la sécurité des familles, l'autorité parentale.
00:17 Les auteurs d'évidence en juin étaient notamment très jeunes, peu diplômés.
00:21 Nous sommes avec Haughtman Nasrou. Bonjour.
00:24 - Bonjour.
00:24 - Vous êtes vice-président de la région Île-de-France et ce matin dans le Figaro,
00:28 vous avez eu des mots qui peuvent étonner parce que vous êtes un républicain, DLR,
00:33 et c'est vrai que certains verront dans ces mots un réveil un peu tardif
00:36 parce que d'autres le disent depuis beaucoup d'années.
00:40 Vous avez dit "nous n'en sommes plus à la question du simple communautarisme,
00:45 désormais ce repli identitaire se construit en opposition frontale
00:49 avec des valeurs fondamentales de la culture et de la société française
00:52 et avec une logique de rejet, c'est ce que j'appelle la désassimilation".
00:57 Ce n'est plus la France qui se fracture, c'est la France qui disparaît.
01:01 J'ai envie de dire c'est ce que disait Éric Zemmour durant sa campagne électorale l'an passé.
01:07 - Pardon de vous dire que moi je n'ai pas attendu Éric Zemmour pour le dire,
01:11 je suis engagé depuis des années, on le dit, le tout n'est pas de le dire,
01:14 je pense que depuis dix années, les choses ont...
01:17 ce mouvement de désassimilation, de déconstruction de tout ce qui fait qu'une société peut tenir,
01:22 et bien c'est un mouvement qui s'est accéléré depuis dix ans
01:26 à la faveur des gouvernements successifs qui n'ont pas eu le courage,
01:29 encore moins le courage d'aller au bout et de résister à ce mouvement.
01:32 - Il n'y a pas eu le courage chez le diagnostic, M. Nassrou.
01:35 Il n'a pas été posé, vous le savez bien, parce qu'il ne fallait pas dire
01:39 ce que disait le Rassemblement National, parce que c'était faire le jeu du RN.
01:44 Convenez que la droite républicaine s'est plantée.
01:49 Elle n'a pas voulu dire les choses qu'elle voyait sur le terrain,
01:51 parce que les gens voyaient les choses sur le terrain, ils voyaient ce qui se passait,
01:55 mais ça n'existe pas, ou ça ne voulait pas exister.
01:57 - Et vous êtes d'ailleurs sanctionné très durement, parce qu'aujourd'hui,
02:00 Valérie Pécresse, elle a fait moins de 5%.
02:03 - Alors plusieurs choses. D'abord, je veux vous dire que
02:06 on est un certain nombre à dire clairement les choses, et si vous voulez me faire dire
02:09 qu'à droite, on n'a pas toujours été au bout d'un certain nombre d'idées,
02:11 qu'on a parfois été en soumission intellectuelle,
02:14 qu'on n'a pas toujours osé dire les choses, nommer les choses,
02:16 et aller au bout du courage qu'il fallait pour faire en sorte que la situation du pays ne s'aggrave pas davantage,
02:22 je n'ai aucun problème à le dire, et c'est pour ça que moi je fais partie de ceux qui pensent qu'on a un inventaire à faire,
02:26 et qu'on n'a pas toujours tout réussi. Si on avait tout réussi à droite,
02:29 on ne se détournerait pas de nous. Mais aujourd'hui, au moment où je vous parle,
02:31 et vous me parlez de l'élection présidentielle, pardon de vous dire que nous l'avions dit
02:34 à l'occasion de l'élection présidentielle, face à un Emmanuel Macron qui nous expliquait que
02:38 nous étions nous aussi du côté de la droite extrême.
02:40 Je vous rappelle que c'est comme cela que les termes du débat se sont faits, qu'on a aujourd'hui un gouvernement
02:44 qui nous dit l'inverse de ce qui a été répété il y a à peine 18 mois,
02:46 qui nous expliquait que la double peine c'était injuste, qu'il ne fallait pas reconduire les étrangers en situation irrégulière,
02:52 qui nous expliquait qu'il n'y avait aucun lien entre immigration et insécurité.
02:55 Ce n'était pas il y a 10 ans, ce n'était pas il y a 5 ans, c'était l'année dernière à l'occasion de l'élection présidentielle.
02:59 Et vous avez aujourd'hui des gens chez Les Républicains, je pense à Eric Ciotti, je pense à Bruno Retailleau,
03:03 je pense à François-Xavier Bellamy, je pense à d'autres qui sont en train de faire ce travail
03:08 pour avoir une droite qui va au bout, qui relève la tête et qui n'a pas peur de dire les choses.
03:11 Mais voilà, ne nous reprochez pas à nous, à droite,
03:15 des choses qui relèvent des gouvernements successifs depuis 2012,
03:17 parce que je vous rappelle que ça fait plus de 15 ans que la droite n'est plus aux responsabilités.
03:21 - Je peux reprocher effectivement à la droite sur ces questions-là de ne pas avoir dit les choses.
03:27 Bien sûr, on peut lui reprocher.
03:30 Alors une fois qu'on a fait ce constat, qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui ?
03:34 On a le sentiment qu'on a une part de la jeunesse qui ne se reconnaît plus,
03:39 tout simplement dans le mode de vie français.
03:41 Je ne parle pas de religion, je parle du mode de vie, une forme de tolérance,
03:45 la culture française, la légèreté, la dérision, l'humour, toutes ces choses-là,
03:50 c'est un mode de vie que je vois aujourd'hui attaqué par des religions.
03:55 Et dans ce qui se passe entre aujourd'hui Israël et Gaza,
03:58 je vois dans les manifestations pro-palestiniennes,
04:01 je vois ce mode de vie qui est attaqué.
04:04 Est-ce que c'est l'analyse que vous faites ?
04:06 - Oui, incontestablement.
04:07 Je pense qu'on a laissé se déconstruire l'idée que ce pays avait une identité,
04:10 des valeurs auxquelles il fallait adhérer,
04:12 parce qu'une société ne peut pas tenir si elle n'a pas des choses qui font le ciment.
04:15 Et donc il y a des gens, une partie de notre jeunesse,
04:18 qui s'est cimenté sur autre chose,
04:19 à la faveur de l'antrisme identitaire d'un certain nombre d'islamistes
04:24 qui savent très bien ce qu'ils font, qui ont des agendas politiques,
04:26 qui ont nourri l'idée que ce pays est un pays fondamentalement raciste,
04:30 ce qui est faux.
04:31 Et on a laissé comme ça une contre-culture
04:34 ou un système de valeurs parallèles s'installer.
04:36 C'est une réalité qui effectivement est vécue comme telle
04:39 par beaucoup de nos concitoyens.
04:40 La réalité, ce qui me frappe, c'est qu'aujourd'hui,
04:42 je n'ai pas l'impression que nous soyons armés
04:44 pour faire face à cette désassimilation,
04:47 c'est le nom que je donne, mais globalement à ce repli identitaire,
04:50 qui prend maintenant une autre tournure.
04:53 Moi, il m'arrive d'entendre, et vraiment, je trouve ça absolument terrible,
04:56 des gens légitimer les attentats qui ont eu lieu le 7 octobre dernier en Israël
05:00 au nom de la cause palestinienne.
05:02 Et là aussi, c'est parce qu'on a laissé une extrême gauche,
05:04 et Jean-Luc Mélenchon l'a reprouvé encore récemment,
05:07 et bien, tenir des propos d'une rare ambiguïté,
05:10 et en réalité nourrir un clientélisme débridé
05:12 en disant à des gens ce qu'ils pensaient, qu'ils avaient envie d'entendre.
05:15 Et là, je crois qu'on a laissé s'installer des idéologies très dangereuses.
05:18 - Mais c'est vrai que le combat culturel, il n'a pas été mené à l'école,
05:21 il n'a pas été mené à l'université,
05:23 et que vous avez aujourd'hui une extrême gauchisation,
05:26 souvent de l'université, bien sûr, parfois de l'école,
05:30 et que tous ces sujets-là nous inquiètent au premier plan.
05:34 Lorsque je vois que dans un pays on ne peut même pas appliquer l'écriture,
05:38 on ne peut même pas interdire l'écriture inclusive,
05:41 j'ai vu, miracle, que le Sénat projetait d'interdire l'écriture inclusive en France,
05:46 ce que recommandait l'Académie française,
05:49 que de l'acheter depuis tant d'années, le Sénat,
05:52 Sénat de droite bien sûr, ça fait des semaines, des mois,
05:55 que nous le disons dans des émissions que nous présentons.
05:57 Comment est-il possible d'écrire en écriture inclusive en France ?
06:00 Et à l'université c'est ce qui se fait matin, midi et soir.
06:04 Et les élèves qui n'écrivent pas en écriture inclusive sont sanctionnés.
06:08 Eh bien le Sénat de droite s'est réveillé aujourd'hui.
06:10 - Écoutez, le Sénat le fait, à la région Île-de-France on l'a fait déjà il y a maintenant 8 années,
06:15 on a refusé qu'il y ait de l'écriture inclusive partout,
06:18 mais quand j'ai des amendements de la France insoumise en écriture inclusive,
06:21 je refuse de les lire ou d'y répondre.
06:22 - Mais vous avez raison.
06:23 - Mais non mais bien sûr vous avez raison parce que c'est le point de départ,
06:25 ensuite de toute une idéologie qui vient déconstruire l'histoire de France,
06:29 qui vient déconstruire la culture française,
06:30 et maintenant il faut qu'on arrête effectivement de baisser la tête.
06:33 - Ça je suis bien d'accord.
06:34 - Patrice est avec nous, il va pouvoir intervenir.
06:36 Bonjour Patrice.
06:38 - Bonjour Pascal Praud.
06:40 - Vous allez pouvoir interroger à l'instant monsieur Nasrou,
06:43 Othmane Nasrou qui est le vice-président LR de la région Île-de-France.
06:48 Une pause, à tout de suite.
06:50 - Au revoir.
06:51 - Europe 1, Pascal Praud.
06:53 - Vous écoutez Pascal Praud, de 11h à 13h sur Europe 1.
06:55 Pascal, on vous retrouve avec votre invité,
06:57 Othmane Nasrou, vice-président LR de la région Île-de-France.
07:00 - Othmane Nasrou.
07:02 Alors les mots sont forts,
07:03 nous n'en sommes plus à la question du simple communautarisme,
07:06 dit-il sur les quartiers.
07:07 Et puis ce mot le plus fort, c'est ce que j'appelle la désassimilation.
07:12 Ce n'est plus la France qui se fracture, c'est la France qui disparaît.
07:15 Et de fait, on ne peut pas nier que c'est pas évidemment dans toute la France,
07:19 mais dans certains territoires de France,
07:22 il n'y a plus rien de la culture française.
07:25 C'est-à-dire qu'on ne s'habille pas comme on s'habillait jadis,
07:28 on ne mange pas comme on mangeait jadis,
07:30 on ne prie pas le dieu que l'on priait jadis,
07:32 on ne parle pas le français qu'on parlait jadis.
07:36 Ce que je dis est un fait dans certains quartiers,
07:38 je ne généralise pas bien sûr, à toute la France.
07:42 Patrice est avec nous et il voulait intervenir.
07:44 Bonjour Patrice.
07:45 - Bonjour Pascal Praud, c'est un vrai plaisir de vous parler.
07:48 Je vous regarde le matin, je vous regarde le soir,
07:49 et là au moins ce midi, j'ai l'occasion de vous parler.
07:52 - Bon.
07:53 - Bah oui, écoutez, vous savez,
07:56 j'ai été pendant la campagne de 2007 un adhérent LR.
08:00 J'étais très content de pouvoir,
08:03 au moins que nos valeurs républicaines, françaises,
08:07 puissent être défendues.
08:10 Mais qu'est-ce qu'on a eu ?
08:11 Comme depuis plus de 40 ans aujourd'hui,
08:14 vous savez, une débâcle totale de tout ce qui nous arrive.
08:21 La région Île-de-France, bon bah écoutez, oui c'est bien,
08:25 les LR se battent peut-être pour garder cette région,
08:28 mais ce que j'en vois, moi je suis chef d'entreprise à côté de mots,
08:33 bah voilà, je suis complètement déçu des dirigeants de la région Île-de-France.
08:38 Voilà, c'est un...
08:39 - Mais pourquoi précisément ?
08:40 Je crois que vous avez du matériel de brûler pendant les émeutes ?
08:44 - Oui, tout à fait.
08:45 - Vous êtes dans quel domaine ?
08:47 - Voilà, en fait, je suis constructeur de sols sportifs,
08:53 et avec une petite commune à côté de Niord,
08:56 on devait réaliser un terrain de sport extérieur, un plateau sportif,
09:01 et effectivement on nous a tout brûlé,
09:03 c'est-à-dire les machines, toutes neuves,
09:04 machines qui venaient d'arriver sur les chantiers,
09:09 et on nous a tout brûlé, les matières premières, etc.
09:11 Et puis effectivement la région Île-de-France,
09:13 je vais en parler vite fait si vous permettez,
09:15 la région Île-de-France ne nous accorde pas d'aide
09:18 dans le sens où le chantier n'était pas dans sa région.
09:22 Alors oui, je comprends qu'on n'était pas dans notre région,
09:24 mais vous savez, une entreprise, ça se bouge, ça se déplace,
09:27 ça va travailler partout, vous voyez,
09:29 nous on travaille à travers le monde en fait.
09:30 - Mais vous n'étiez pas assuré par exemple ?
09:32 Vous avez perdu de l'argent ?
09:34 - On perd 50 000 euros,
09:35 on a perdu de net, directement, de machines, de matières,
09:39 on a perdu...
09:40 En fait, on nous a brûlé notre outil de travail, mon cher Pascal.
09:44 On n'a pas pu travailler,
09:45 mon personnel a été mis au chômage technique,
09:47 d'ailleurs qui a eu fort mal à nous payer
09:51 ce petit remboursement qui représente à peu près 50% des salaires.
09:56 - Combien de personnes dans votre entreprise ?
09:57 - On nous a mis que des bateaux dans les roues.
09:59 - Combien de personnes dans votre entreprise ?
10:01 - Aujourd'hui, 7. Malgré tout, on a réussi à rebondir,
10:05 on essaye de se battre, parce que voilà,
10:06 les entreprises sont là pour se battre,
10:09 pour gagner des marchés, et je me bats pour ça,
10:11 vous savez, depuis l'âge de 23 ans.
10:12 - Vous avez des idées, peut-être, pour contrer ces phénomènes-là,
10:16 et peut-être pour que ces jeunes-là ne recommencent plus ?
10:20 - Alors, je ne vais pas les appeler les jeunes, moi.
10:22 Vous savez, je suis le premier à vouloir aider des jeunes.
10:25 J'ai moi-même, oui, j'ai une vraie mesure.
10:27 Vous savez, Pascal, cette mesure date des années 70.
10:29 Combien de fois vous dites qu'il faut changer de logiciel ?
10:31 Eh bien, changeons de logiciel,
10:33 remettons les vraies maisons de correction,
10:36 et non pas les colonies de vacances,
10:38 ces pseudo centres fermés, qui sont des vraies passoires,
10:42 où les gens font des murs,
10:44 où les éducateurs n'ont même pas beau dire.
10:46 Vous voyez, moi, j'ai une passage...
10:48 - Ça, c'est pour les jeunes de moins de 16 ans,
10:49 qui sont à l'origine, évidemment, des exactions qu'ils ont faites.
10:54 Alors, peut-être que M. Nasroub peut vous répondre,
10:57 et quelles sont les solutions ?
10:58 Parce qu'une fois qu'on a fait le constat,
11:01 on s'interroge pour ces jeunes-là,
11:02 qui paraissent, effectivement, très loin
11:06 des valeurs classiques et de la République,
11:08 et du travail, et de la France,
11:11 et qu'on a vu au moment des émeutes.
11:14 - Alors, il y a un problème d'autorité dans ce pays,
11:17 d'autorité de l'enseignant, d'autorité des parents,
11:19 et il n'y a pas d'autorité sans sanctions.
11:20 Donc, moi, quand on parle, alors, maison de correction,
11:22 moi, j'appelle ça les centres éducatifs fermés,
11:24 le problème, ce n'est pas simplement que ces lieux ne fonctionnent pas,
11:27 c'est qu'il n'y en a pas suffisamment.
11:28 Et là aussi, on va voir si cet après-midi,
11:29 moi, je serai présent aux annonces de la Première Ministre,
11:32 il y aura une annonce sur les centres éducatifs fermés,
11:34 on a une cinquantaine seulement dans tout le pays,
11:36 c'est notoirement insuffisant.
11:37 Et c'est pour ça, monsieur, il ne faut pas se tromper de combat,
11:39 vous avez l'État, vous avez la région, côté région,
11:41 nous, on a proposé d'en financer en Ile-de-France.
11:44 Si l'État est d'accord, on est prêt à les payer,
11:45 tout comme on paye maintenant la rénovation des commissariats de police nationale
11:48 à la place de l'État, la construction de casernes de gendarmerie,
11:51 vous vous rendez compte, les véhicules des policiers,
11:52 les équipements des polices,
11:54 c'est la région qui paye parce que l'État n'a plus un sou,
11:56 voilà la réalité, parce que cet État est mal géré.
11:58 - Je vais faire une pause, mais vous me direz, est-ce que vous avez chiffré en Ile-de-France
12:03 le bilan économique des émeutes ?
12:06 Est-ce que c'est chiffrable ?
12:07 Est-ce qu'il y a un chiffre global qui est sorti ?
12:12 - Il y a un chiffre uniquement national,
12:14 on peut le transposer à l'Ile-de-France,
12:16 on sera à 400, 500 millions d'euros de dégâts, de cet ordre-là.
12:21 La réalité, c'est que c'est beaucoup plus qu'en 2005, en très peu de jours.
12:24 Donc en réalité, on a eu des émeutes beaucoup plus violentes
12:26 que ce qu'on a connues en 2005.
12:28 - La pause à tout de suite !
12:29 - Et vous pouvez réagir au 01 80 20 39 21 11h-13h,
12:33 c'est Pascal Praud et vous sur Europe 1.
12:35 - Et donner votre avis sur Europe 1.
12:37 - Rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
12:39 - De 11h à 13h sur Europe 1,
12:41 Othmane Nassrou et votre invité, Pascal Othmane Nassrou,
12:44 vice-président LR de la région Ile-de-France.
12:46 - Et il dialogue évidemment avec vous,
12:47 parce que cet après-midi, c'est à quelle heure d'ailleurs,
12:50 M. Nassrou, les nouvelles, les propositions de Mme Borne,
12:55 qui réunit les maires des communes les plus touchées,
12:57 et doit présenter des mesures pour la sécurité.
12:59 - C'est censé être tout à l'heure à la Sorbonne, à 16h30.
13:02 - 16h30.
13:03 - Moi je m'y rendrai pour écouter,
13:04 j'avoue que je n'en attends pas forcément grand-chose,
13:07 mais j'espère être agréablement surpris.
13:09 - Bon, nous sommes avec...
13:10 Je crois que nous étions avec Kamel, il y a un instant,
13:13 mais il est parti Kamel, il aurait pu nous interroger, bien sûr.
13:19 Emmanuel Macron avait travaillé sur le chantier de la famille,
13:22 la place de l'école, l'intégration par l'économie et l'emploi,
13:25 la régulation des écrans.
13:27 - J'entends tout ça, mais comment vous dire ?
13:31 Je ne veux pas dire que je n'y crois plus,
13:33 mais j'ai vraiment le sentiment qu'il y a aujourd'hui
13:38 des familles qui sont très loin de ces sujets-là,
13:42 et je ne vois pas comment on va récupérer ces jeunes gens
13:45 qui ont 12 ans, 13 ans, 14 ans, 15 ans,
13:48 je ne sais pas ce qu'ils vont faire dans la vie professionnelle,
13:52 et je vois également des cités gangrénées par la drogue,
13:56 qui... j'ai le sentiment que le combat à la fois il est mené,
14:00 mais tu enlèves un deal de drogue, un point de drogue,
14:03 et le lendemain tu le retrouves ailleurs.
14:07 Donc, sauf à avoir des solutions radicales
14:10 que personne ne prendra jamais,
14:12 je ne vois pas comment tous ces problèmes, on va les régler.
14:15 - Il va falloir des solutions radicales,
14:17 parce que la situation est radicale,
14:18 et que de toute façon, si on n'a pas des solutions radicales,
14:21 on aura des problèmes encore plus radicaux.
14:22 - Mais la drogue dans les banlieues, dans les quartiers,
14:24 vous faites comment ?
14:25 - Ça passe d'abord, pas pas céder là aussi à la soumission intellectuelle,
14:28 parce que moi j'en entends qui veulent légaliser le cannabis,
14:30 moi je fais partie de ceux qui s'opposent totalement
14:32 à la légalisation du cannabis,
14:33 parce que ceux qui nous font croire qu'on va faire disparaître les trafics...
14:35 - Mais comment vous faites...
14:37 A Marseille, il y a des cités, les gens vendent...
14:42 - Je sais bien, mais mon lit de France,
14:43 ça se fait au vu et au su de tout le monde,
14:45 il y a des zonés de gens qui ne peuvent même pas rentrer chez eux
14:46 sans être embêtés.
14:47 Mais peut-être que si on commençait par appliquer déjà nos lois,
14:50 parce qu'on a un problème dans ce pays,
14:51 c'est toujours l'application de la loi.
14:53 Aujourd'hui, je vous rappelle que les peines de prison
14:54 de moins d'un an de prison ferme,
14:56 donc typiquement le petit délinquant,
14:58 celui qui fait le guetteur, etc.,
14:59 ce sont des peines qui sont des peines virtuelles.
15:01 On ne les exécute pas, faute de place de prison.
15:03 Donc c'est bien de parler d'autorité,
15:04 c'est bien de dire que le répressif ça ne marche pas,
15:06 mais ce serait bien d'essayer le répressif.
15:08 - Mais ça c'est des plans à 5 ans avant de construire des prisons...
15:11 - Ah bah M. Macron nous avait promis 15 000 places en 2017,
15:13 effectivement on n'en aura même pas eu 2 000.
15:15 Donc oui, vous avez raison, on a un problème dans ce pays,
15:17 avec ceux en même temps maintenant qui a convu ce pays à une impasse.
15:20 - Donc je ne vois pas les solutions, j'ai l'impression que nous parlons
15:23 des mêmes sujets depuis des années,
15:25 et que rien au fond change,
15:27 parce que les solutions que ça demande
15:33 sont tellement radicales, radicales,
15:36 que par définition personne ne peut les prendre.
15:38 Mais peut-être est-ce que je me trompe.
15:39 Pour terminer avec Patrice, Patrice qui est donc chef d'entreprise,
15:42 qui a aujourd'hui 7 employés,
15:44 qui a subi des dégâts importants au moment des émeutes du mois de juin,
15:50 qui quand même a pu remonter son entreprise.
15:53 Est-ce que les assurances jouent dans ces cas-là ?
15:55 Vous disiez le matériel qui a été brûlé,
15:59 j'imagine que vous êtes remboursé par les assurances ?
16:02 - Que nenni !
16:04 - Mais pourquoi vous n'êtes pas assuré ?
16:05 - Rien du tout !
16:06 - Mais pourquoi ?
16:07 - Rien du tout !
16:08 Pourquoi ?
16:08 - Parce que les émeutes ne sont pas prévues à l'article du code des assurances, premièrement.
16:13 Et puis en fait, c'est les racailles.
16:16 Tant que les racailles feront la loi dans notre pays, mon cher Pascal,
16:19 et bien ça sera comme ça.
16:21 - Non mais c'est deux choses différentes.
16:22 Pardonnez-moi, l'assurance, si par exemple ma voiture
16:26 est endommagée ou brûlée par des personnes
16:33 qui mettent le feu à cette voiture, je suis remboursé quand même ?
16:38 - Mais Pascal, parce que vous souscrivez une assurance incendie.
16:43 Nous sommes obligés en tant qu'entrepreneurs,
16:46 surtout un peu dans le PTP,
16:48 d'avoir ce qu'on appelle des assurances multi-risques professionnels,
16:52 responsabilité civile, et pour certains, décennales.
16:57 Qui nous coûtent, il faut savoir que moi une assurance comme ça,
16:59 ça me coûte 8 000 euros par an, d'accord ?
17:01 Et ils ne remboursent rien parce que les racailles
17:04 ne sont pas couvertes dans ce cas-là.
17:07 Voilà, tout simplement.
17:08 La seule façon de faire, et c'est bien beau que ce gouvernement nous dise
17:11 "oui, on va faire payer les fauteurs de troubles".
17:15 Ah bon ? Avec quel argent ?
17:16 Ils n'en ont pas d'argent.
17:17 Les parents, encore moins.
17:19 Il n'y a qu'une seule solution, il faut taper du poing sur la table.
17:23 Depuis 41 ans, mon cher Pascal,
17:25 vous et moi, on entend les mêmes discours
17:28 et on n'a pas d'acte, nous n'avons pas d'acte.
17:32 Je vous dis, moi, la seule façon de faire les choses,
17:34 c'est d'attraper ces voyous qu'ils vendent de la drogue
17:37 ou qu'ils brûlent ou qu'ils fassent quoi que ce soit,
17:39 on les remet sous les mains des militaires,
17:41 vous n'avez qu'à mettre comme éducateurs des gars de la Légion,
17:44 vous allez voir comment ça va se maintenir tout ça.
17:46 – J'entends ce que vous dites, mais vous savez bien que ce n'est pas possible,
17:49 c'est des solutions, mais ce n'est pas possible,
17:52 vous n'allez pas mettre les gosses que vous prenez dans la Légion étrangère.
17:56 – Moi, je dis que je suis allé, regardez ce que j'ai gardé.
17:58 – Je suis d'accord avec vous, mais ce n'est pas des solutions,
17:59 et c'est bien la difficulté d'ailleurs.
18:01 Bon, Nasrin, pardonnez-moi, monsieur Nasrouf.
18:04 – Juste, moi, vous dites qu'on entend toujours les mêmes discours,
18:07 je ne suis pas d'accord, on n'entend pas toujours les mêmes discours,
18:09 on a un échiquier politique où tout le monde ne dit pas la même chose,
18:12 où la culture de l'excuse est encore très présente, singulièrement,
18:14 au niveau du gouvernement, on me dit qu'Emmanuel Macron est à la prison de droit.
18:17 – J'ai l'impression quand même que certains se sont décillés ces derniers mois,
18:19 quand j'entends Alain Juppé interroger l'islam,
18:23 de savoir si c'est compatible avec la République,
18:25 j'ai failli me pincer quand même.
18:27 – Oui, mais simplement, là, on parle depuis tout à l'heure d'autorité,
18:30 je vous rappelle que… – L'identité heureuse,
18:32 et il était chez vous, si j'ose dire, monsieur Juppé.
18:35 – Oui, d'accord. – Il a changé manifestement d'avis là-dessus.
18:37 – Mais si vous voulez que les paroles se traduisent en actes,
18:40 c'est du côté du gouvernement qu'il faut regarder,
18:41 je veux juste vous rappeler qu'on avait monsieur Papendiaïk
18:43 au ministre de l'Éducation nationale,
18:44 ce n'était pas il y a 10 ans, ce n'était pas il y a 5 ans,
18:46 c'était il y a quelques mois,
18:47 qu'il refusait d'interdire les abaya
18:48 parce qu'il considérait que ce n'était pas son rôle de mesurer la longueur des robes,
18:51 et qu'il était le chantre du wauquisme,
18:53 à la tête de l'éducation nationale, dont on voit à la faveur de ses émeutes
18:56 qu'elle s'est totalement effondrée, s'il y avait besoin encore de le constater.
19:00 Donc je veux juste dire à votre auditeur, on ne dit pas tous la même chose,
19:03 donc il y a aussi des élus qui essayent de faire passer ces idées-là,
19:06 qui ne sont pas aux responsabilités aujourd'hui,
19:07 qui assument de dire les choses qui ne sont pas dans la solution intellectuelle.
19:10 – J'entends bien, mais le chantier aujourd'hui est tellement important,
19:12 dans tous les domaines,
19:14 domaine de l'état d'esprit, domaine de l'école, domaine de l'économie,
19:19 domaine de la justice, domaine du régalien, domaine de l'administratif,
19:23 parce que la grande réforme aussi, c'est la réforme de l'état,
19:26 où il y a sans doute trop de fonctionnaires, trop de fonctions publiques.
19:30 La PHP, souvent, je cite cet exemple, il y a 40% de fonctionnaires à la PHP,
19:35 qui est le premier employeur de l'île de France.
19:38 40% des gens qui n'ont pas vu un malade,
19:41 qui ne sont que là pour faire de l'administration,
19:44 tout ça n'a pas de sens.
19:46 Eh bien, le chantier est tellement important,
19:48 et cette réforme de l'état, à faire, que personne ne fait,
19:51 puisque même le président Macron dit en privé qu'il n'y arrive pas.
19:54 – Il faudrait qu'il essaye, le problème c'est aussi la volonté politique.
19:57 – Mais vous avez lu le livre de Jean-Pierre Jouyet ?
20:00 – Alors oui, j'ai lu le livre de Jean-Pierre Jouyet, avec le recul qu'il a sur sa propre expérience.
20:05 – Il dit qu'en fait, les administratifs, tout est bloqué par l'administration.
20:08 Vous prenez une décision par le politique,
20:10 et vous avez tous les directeurs de centrales,
20:12 ou les directeurs d'administration qui bloquent la possibilité d'adapter la décision qui a été prise.
20:19 – Pascal, quand chez les Républicains, on parle de débureaucratisation,
20:22 quand on parlait encore même de supprimer des postes administratifs,
20:24 à l'hôpital, on a 30% de plus d'administratifs que dans un hôpital français,
20:27 que dans un hôpital allemand, à l'occasion des élections présidentielles.
20:30 Vous vous souvenez du président de la République qui nous expliquait
20:32 qu'on n'était pas là pour jouer aux dominos ?
20:34 Vous vous souvenez que personne d'ailleurs, à l'époque, n'a voulu entendre ce discours-là ?
20:37 – La région Égypte-France par exemple, il y a moins d'administratifs.
20:39 Nous supprimons 50 postes au siège de la région tous les ans,
20:41 que nous remettons sur le terrain, dans les lycées, parce que là par contre il y a des besoins.
20:44 – Parfois, il y a un indicateur qui m'amuse toujours,
20:47 c'est le nombre de personnes qui travaillent à la communication dans une collectivité locale.
20:51 Vous savez, à la région Île-de-France, combien de personnes travaillent à la communication ?
20:55 – Alors, je n'ai pas le nombre, mais je peux vous dire que je suis élu d'une agglomération
20:58 qui a été à gauche pendant 42 ans, quand on est arrivé,
21:00 il y avait 42 personnes à la communication de cette agglomération.
21:04 Donc évidemment, on les a au moins divisé par deux si ce n'est plus,
21:07 parce que c'est totalement déraisonnable.
21:09 – Ça n'a pas de sens, bien sûr.
21:11 Il est 12h40, que nous dit-on en régie ?
21:14 C'est vous, DJ Fab ?
21:17 – On va dire au revoir à notre invité, et puis faire une page de pub.
21:22 – C'était un plaisir, monsieur Nasrou, Batman Nasrou.
21:24 – Merci de votre invitation.
21:25 – Bah écoutez, bravo, moi je pense, vous êtes jeune, vous avez 36 ans.
21:28 – Le temps passe vite, mais oui, j'ai 36 ans.
21:30 – Oui, mais j'ai l'impression qu'une nouvelle génération, je pense à Gabriel Attal,
21:34 je pense à Jordan Bardella, je pense à Gérald Darmanin,
21:37 qui est un tout petit peu plus vieux que vous.
21:39 J'ai le sentiment aujourd'hui, qu'un langage d'authenticité, de sincérité,
21:45 va être payant ces prochains mois, voyez-vous,
21:47 et que les gens au-delà des mots, d'ailleurs, ont envie d'actes forts et de sincérité.
21:53 – Bah écoutez, je l'espère pour le pays.
21:56 – Merci d'avoir été avec nous à 12h41,
21:59 et nous continuons avec la qualité de la nourriture dans les Ehpad,
22:03 peut-être qu'à été épinglé par 60 millions de consommateurs.

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