• il y a 2 ans

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui comment endiguer la radicalisation des jeunes ?

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 Je voulais vous faire écouter deux trois choses sur ce qui peut se passer en France actuellement et la radicalisation notamment des plus jeunes.
00:07 Et à ce moment-là on pense évidemment aux mineurs et on pense à ce qui se passe à l'école. Écoutez Gérald Darmanin,
00:12 ministre de l'Intérieur, il était hier soir sur BFM.
00:15 - La France déjoue un attentat tous les deux mois depuis 2017, c'est très important. Il y a 20 000 personnes dans le fichier des personnes
00:21 recherchées pour l'islamisme et dont 5 000 actifs. Parmi les fiches actives et inactives, mais plutôt actives puisque ce sont des mineurs,
00:28 que l'on surveille particulièrement, il y a plus de 1000 mineurs. C'est des mineurs qui sont radicalisés,
00:33 qui
00:34 s'échangent des photos de décapitation,
00:36 qui sont en lien,
00:38 consultent régulièrement la propagande d'AÈS ou des taïssemiques, nous le savons, mais il y a beaucoup de mineurs qui ne sont pas dans le
00:44 cadre classique de l'éducation nationale lorsqu'ils en sont à ce niveau effectivement de radicalisation.
00:49 - Je n'avais jamais entendu ça et ça m'a fait froid dans le dos d'entendre le ministre de l'Intérieur dire que des jeunes mineurs s'échangent
00:57 des photos de décapitation. Je vous assure, c'est
01:00 effrayant, j'étais ado comme tout un chacun et vous savez que ces images, elles créent, on appelle ça les neurones miroirs, elles créent
01:08 d'abord
01:10 comment dire, un esprit qui peut s'habituer à ça et même pourquoi pas de reproduction ensuite. C'est pour ça que vous avez des jeunes gens
01:16 qui
01:17 n'ont plus
01:18 qu'un rapport virtuel parfois au monde et qui peuvent passer à l'acte à force d'avoir vu des images comme celle-là.
01:24 - Écoutons Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale et il était hier soir sur France 2.
01:28 - En certaines situations, le niveau d'embrigadement dans la famille et parfois d'associations qui gravitent autour est tel qu'on ne se bat pas à
01:35 armes égales. On peut avoir l'élève pendant six heures dans la journée à l'école, mais enfin tout ce qui se passe autour
01:39 fait qu'on lui retourne et qu'on lui lave le cerveau. - Qu'est-ce qu'on en fait
01:42 Gabriel Attal, de ces élèves ? - Je vais vous dire, moi je vais travailler avec mon collègue de l'Intérieur et mon collègue de la justice
01:48 à des mesures qui nous permettent de les sortir de nos établissements scolaires. On doit
01:53 penser à des structures spécialisées qui peuvent les accueillir et je vais vous dire dans l'intervalle,
01:57 dès lors que ça me sera conseillé et recommandé par les services,
02:01 évidemment c'est analysé avec les services du ministère de l'Intérieur qui organise lui-même le suivi des individus radicalisés dans notre pays,
02:07 je prendrai toutes les mesures conservatoires d'exclusion qui sont nécessaires dès lors que ça protège
02:11 les personnels de l'Éducation nationale et les élèves.
02:13 - Et dernier témoignage que je voulais vous faire entendre, c'est celui de Nicolas Dupont-Aignan, il est président de Debout de la France.
02:20 Il était l'invité de Romain Desarbres ce matin et sur Europe 1 et sur CNews.
02:24 - Voilà exactement ce que j'appelle la gesticulation gouvernementale.
02:28 Il dit il y a des radicalisés bien sûr, alors on les met où ? Chez eux ?
02:32 Ils vont faire quoi ? Il faut les mettre dans des centres d'internat, à ce moment-là, fermés,
02:38 organisés.
02:40 - C'est un peu ce que disait, en tout cas ce que j'ai compris,
02:44 voulait dire Gabriel Attal, de créer ces centres-là, c'est un peu ce que j'ai compris, mais là aussi c'est pas facile parce que
02:51 vous créez ces centres, vous les... Où ? Sur quelle région de France ? Qui va faire des cours ?
02:56 L'argent, on le trouvera, mais après qui va faire les cours ? Comment vous
03:00 instrumentalisez tout ça ? Comment vous mettez tout ça en musique si j'ose dire ? Donc on est confronté à des choses effectivement qu'on n'avait
03:08 pas vu sur le sol de France, me semble-t-il,
03:12 des terroristes en puissance. Voilà.
03:15 Il est 12h20, je vous propose de marquer une pause et nous revenons à tout de suite.
03:21 - Europe 1, Pascal Praud.
03:23 - Bon début d'après-midi à l'écoute d'Europe 1 de 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud, vous réagissez aussi au 01-80-20-39-21,
03:29 nous parlons de ces mineurs, Pascal radicalisés.
03:32 - Exactement, et tout à l'heure nous serons avec Mgr Marc Hayet qui a écrit "Le temps des saints" et je le salue parce qu'il vient d'entrer dans ce
03:41 studio. Bonjour Mgr, merci d'être avec nous, ne soyons pas des chiens muets,
03:46 vous allez écouter pendant quelques minutes nos témoignages et puis ensuite nous parlerons à la fois de votre livre et puis du sens
03:55 que tout cela peut avoir. Comment aujourd'hui encore croire en un dieu révélé dans le monde
04:01 horrible tel qu'il est ? Je pense que c'est une question que
04:04 beaucoup de catholiques et pas seulement d'ailleurs peuvent se poser. Mais pour le moment on est avec Dominique. Bonjour Dominique !
04:09 - Bonjour Jean-Pascal ! - Et merci d'être avec nous. Ces jeunes qui sont radicalisés, vous êtes avocat, hein ?
04:14 - Oui tout à fait. - Bon, qui sont élevés, j'ai envie de dire embrigadés, endoctrinés,
04:19 et qui arrivent à l'âge de 17, 18, 19 ans parfois avec un embrigadement très
04:26 puissant et qui ont envie pourquoi pas de passer à l'acte.
04:29 Qu'est ce que vous leur dites ?
04:31 - Écoutez, moi je suis très très démuni par rapport à cela. Il faut les surveiller
04:36 mais c'est pas parce qu'ils ont ces idées là qu'ils vont passer à l'acte, effectivement.
04:40 Ce sont des personnes qui pourraient passer à l'acte mais toutes ne vont pas le faire. Heureusement !
04:44 Heureusement, vous vous rendez compte, ils sont plus d'un millier.
04:47 Mais je voyais, c'est pas seulement français, je lisais sur un site d'information belge que suite aux attentats de Bruxelles,
04:54 il y a des élèves d'une école de Cherbec qui ont voulu faire une prière pour le terroriste.
05:00 Donc vous voyez un peu où on en est. C'est européen, c'est pas que français.
05:05 Donc on en est là. Il y a un terroriste qui a tué deux supporters
05:09 suédois et vous avez les élèves
05:12 d'un professeur de Cherbec qui disent on va faire une prière pour ce terroriste.
05:17 C'était terrible ! Et nous en France on en est là aussi.
05:20 - C'est ce qu'on appelle le djihadisme d'atmosphère.
05:22 Mais je lisais tout à l'heure Florence Bergeau-Baclaire qui a beaucoup réfléchi à ces questions là,
05:27 qui est une chercheure du CNRS et qui a écrit des livres, des récits, des essais
05:32 et elle analyse assez précisément ça et elle dit cette idéologie mondialiste a été élaborée,
05:39 diffusée notamment en Europe par les frères musulmans et leurs cousins indo-pakistanais
05:43 depuis un demi-siècle.
05:45 Elle est caractérisée par la volonté de faire de tout musulman un missionnaire.
05:49 Tout musulman d'où qu'il vienne, où qu'il soit, selon ses moyens doit faire de chaque acte de sa vie
05:55 une mission pour ordonner le bien et interdire le mal en solidarité avec ce qu'on appelle l'UMA,
06:00 U-2-M-A, l'UMA mondial.
06:03 Et cette UMA ou nation islamique est invitée à accomplir la prophétie califale,
06:09 la société islamique dans le monde.
06:11 Et la peur que j'ai c'est que des jeunes gens,
06:14 parce qu'il y a une différence entre des musulmans que je croise qui ont 60-70 ans,
06:18 qui parfois d'ailleurs ne comprennent pas, ne reconnaissent pas ces jeunes musulmans qui ont 15 ans, 20 ans.
06:23 Je ne sais pas évaluer le nombre de ces jeunes gens qui sont convaincus de cela,
06:29 mais je m'aperçois qu'ils existent alors qu'ils n'existaient pas il y a encore 30 ans ou 40 ans dans la société française, Dominique.
06:35 - Oui, bien sûr, mais après ça vous avez aussi des jeunes musulmans de 15 ans, 20 ans, 10 ans,
06:40 qui sont tout à fait en paix avec la république et qui ne sont pas du tout dans cette idéologie-là.
06:47 Donc il faut aussi faire attention, il ne faut pas désigner tous les jeunes musulmans comme étant des...
06:52 - Mais bien sûr, et c'est de toutes les précautions oratoires que je passe le temps à prendre,
06:57 c'est-à-dire que tous les musulmans ne souhaitent pas que la charia soit appliquée sur le sol de France, etc.
07:03 J'entends, puisque nous-mêmes, journalistes, sommes extrêmement écoutés, bien évidemment,
07:09 et nous sommes très vigilants à cela, mais quand j'entends "Alah Akbar, place de la république hier",
07:15 eh bien je suis inquiet. Je suis inquiet, moi j'ai 59 ans, je n'ai jamais entendu ça sur le sol de France.
07:22 C'est ça la vérité, jamais je n'ai entendu ça sur le sol de France.
07:26 Ce n'est pas d'hier que l'on a des contestations des cours de sciences ou d'histoire,
07:33 ce n'est pas d'hier qu'on a des refus des jeunes filles d'aller à la piscine, ça fait des années.
07:38 - J'entends bien, mais j'ai l'impression qu'à chaque fois on monte d'un cran.
07:43 Je suis d'accord avec vous, le rapport Robin date de 2003, il y avait des signalements,
07:47 mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui on ne se cache même plus.
07:51 Il me semble qu'il y a 20 ans une manifestation pro-palestinienne ne serait pas terminée avec ces mêmes slogans.
07:59 Il me semble, maintenant je peux me tromper.
08:02 - Effectivement, on est dépassé totalement, ce sont des personnes qui ont la nationalité française, on ne peut pas les expulser.
08:09 - Là on ne sait pas s'il n'y avait pas d'étrangers d'ailleurs hier sur la place de la république.
08:14 On ne sait pas qui était présent.
08:16 Peut-être qu'il y avait aussi des gens en situation irrégulière qui étaient là sur le territoire français, c'est possible.
08:22 Pour tout vous dire, je l'espérerais d'ailleurs.
08:24 Je préférerais plutôt que ce soit des jeunes gens qui sont nés sur le sol de France
08:30 et qui arrivent avec une idéologie mortifère, disons-le, à l'âge de 18 ou 20 ans.
08:35 - Mais notre société n'a jamais été aussi fracturée, c'est terrible quand on voit ça.
08:40 Comment on peut faire ? Comment on peut changer les esprits ?
08:42 On ne peut pas faire un Guantanamo à la française quand même pour éloigner ces personnes ?
08:47 - Je ne sais pas ce qu'il faut faire.
08:49 Il y a une seule chose à laquelle on peut tous être d'accord, c'est la culture et l'éducation.
08:54 C'est-à-dire que ces gosses-là, vous les prenez à 4 ans, 5 ans, 6 ans, et si vous les élevez bien, ils ne penseront pas exactement la même chose.
09:01 Bien sûr, mais encore, il faut-il transmettre des valeurs, transpercer des valeurs de tolérance, de culture, d'ouverture d'esprit.
09:08 On a parlé hier de ce que disait Isabelle Bernard, le magnifique texte qu'elle a fait en hommage à son mari.
09:17 Qu'est-ce qu'elle dit ? Il aimait Shakespeare, il aimait Julien Gracq, il aimait tel peintre, il aimait tel musicien, etc.
09:24 C'est ça le siècle des Lumières, c'est ça ce que nous sommes.
09:27 Notre religion, c'est notre mode de vie, d'une certaine manière.
09:31 C'est ça notre religion, c'est cette ouverture d'esprit, cette curiosité, cette tolérance aux autres.
09:38 Alors évidemment avec une culture très forte catholique et judéo-chrétienne, parce que c'est aussi notre histoire,
09:44 bien évidemment, mais nous avons su nous ouvrir, et pour tous les catholiques de France, ce n'est pas non plus un mode de vie l'Église catholique.
09:53 Elle n'entre pas au quotidien en vous disant comment vous devez vivre, comment vous devez vous habiller,
09:59 qu'est-ce que vous devez manger, à quelle heure vous devez déjeuner ou dîner.
10:03 Ce n'est pas un code de vie.
10:05 Je parle sous le contrôle bien sûr de Monseigneur Maillet, Monseigneur Ayé, pardonnez-moi.
10:13 Je vais rentrer dans les ordres, je vous en jure.
10:15 Qu'est-ce que vous en pensez ? Non, je ne suis pas un saint.
10:17 Le temps des saints, c'est votre livre.
10:19 Ah bah si, vous êtes un saint.
10:21 Nous sommes des saints dès lors que nous sommes baptisés.
10:24 La pause, à tout de suite.

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