Tribune de soutien contre tribune sur Gérard Depardieu : « L’art n’est pas un totem d’impunité »
Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur les Voeux aux Français par Emmanuel Macron.
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00:00 Dites-moi, qu'elle est partie pour un autre que moi, mais pas à cause de moi.
00:04 Tribune de soutien, donc tribune sur Gérard Depardieu, il y en a tous les jours, la mode c'est de faire une tribune.
00:09 Mesdames, Messieurs, on vient d'apprendre que Patrice Lecomte regrette d'avoir signé la tribune qui était parue dans le Figaro,
00:15 il était il y a quelques minutes sur LCI.
00:17 J'ai l'impression quand même que ces courageux fuyons, désormais, ceux qui ont signé cette contre-tribune,
00:25 tous, tous les jours disent "Oh, j'ai signé, mais bon, je regrette de l'avoir signé".
00:28 Écoutons Gérard Darmon qui était sur BFM TV il y a quelques jours.
00:32 Depuis quand on fait un procès dans les studios de télé ou de radio ? Pardonnez-moi, je trouve ça indigne, je n'aime pas ça.
00:41 Et se focaliser sur... Vous savez, moi j'ai une fille de 6 ans, j'ai 3 filles, 3 filles et un garçon,
00:46 donc les angoisses d'un papa, je les connais, tant au pervers sexuel, etc.
00:52 D'ailleurs, je voudrais ajouter que les vrais pervers sexuels, ils ferment leur gueule.
00:56 On ne les entend pas parler comme il a parlé.
00:58 Laure Calamy était ce matin sur France Inter, écoutons-la.
01:02 Je crois que là, c'est un "me too" à la française qui est en train de se passer,
01:07 et il y a quelque chose où, pour moi en tout cas, il me semblait primordial,
01:11 quand on voit la difficulté que c'est de porter plainte, surtout face à un homme puissant,
01:19 et que ces femmes, voilà, en tout cas les déclarations qui ont été faites par le président de la République
01:28 sont un camouflet.
01:30 - Emmanuel Macron ?
01:31 - Non, le président de la République, quoi, me semble-t-il, il parle simplement de la présomption d'innocence.
01:39 C'est tout, ni plus ni moins.
01:42 Donc moi je veux bien qu'on remette la présomption d'innocence et qu'on la mette par terre,
01:47 je veux bien que les procès, comme dit Gérard Darmond, soient instruits à la télévision ou à la radio,
01:51 mais évidemment, ça pose problème.
01:54 Pour le moment, t'as une enquête qui est en cours, me semble-t-il.
01:57 Mais dire ça, c'est pas attaquer le mouvement #MeToo.
02:02 C'est pour ça qu'on est aujourd'hui sur des positions invraisemblables.
02:05 #MeToo, c'est indispensable à la société française.
02:09 La parole, effectivement, des femmes qui n'étaient pas entendues, elle est désormais entendue.
02:14 Les hommes qui se conduisaient n'importe comment, sans doute hésitent-ils aujourd'hui à le faire
02:18 dans l'entreprise ou dans des endroits publics, ou même dans les familles.
02:23 Sans doute que les choses ont changé et sans doute que c'est une révolution indispensable.
02:29 Mais il me semble que sur la présomption d'innocence, il faut être intransigeant.
02:35 Autrement, on dit "plus de présomption d'innocence".
02:37 À partir du moment où vous êtes accusé, je rappelle que Kevin Spacey a été accusé et il a été innocenté.
02:43 Je rappelle que vous avez ce joueur de football qui joue aujourd'hui à l'Orient.
02:46 - Benjamin Mendy. - Benjamin Mendy, accusé de 7 viols.
02:50 7 viols ou 8 viols par 7 ou 8 femmes différents.
02:53 Relaxé.
02:55 Donc qu'est-ce qu'on fait ?
02:57 Qu'est-ce qu'on fait ? Je vous pose la question. Avec qui sommes-nous ?
03:00 D'abord, écoutons Patrice Lecomte, qui est donc le réalisateur des Bronzés,
03:06 mais pas que des Bronzés, filmographie exceptionnelle, et qui était sur LCI ce matin.
03:10 - La seule chose que je puisse vous dire, c'est que cette tribune dans le Figaro, je regrette de l'avoir signée. Voilà tout.
03:14 - Pourquoi ? - Parce que j'ai appris après de qui elle émanait, qui était...
03:19 - Ah, c'est la personnalité de l'initiateur, donc...
03:22 - Oui, oui, enfin bon...
03:25 - C'est ce qu'a fait Pierre Richard.
03:27 - En plus, je suis vraiment un âne, ça me servira de leçon.
03:31 Non, sans blague, je suis très lucide.
03:33 C'est que je fuis comme la peste les pétitions, manifestes, etc.
03:38 Quand on est plusieurs...
03:41 Comme disait Brassens, quand on n'est plus deux, on est une bande de cons.
03:45 C'est possible, je sais pas, mais en tout cas...
03:48 - Vous le regrettez, en tout cas.
03:50 - Bon, Patrice Lecomte, évidemment. Moi j'ai l'impression, je disais que dans le milieu artistique, c'est courage fuyant,
03:55 parce que comme c'est un milieu, effectivement, qui...
03:58 Comment dire ça sans être désagréable ?
04:01 Si tu ne penses pas comme la doxa de ce milieu, tu es mis à l'index.
04:09 Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y a parfois quelque chose de totalitaire dans ce milieu de la culture,
04:16 mais que je sache, celui qui dirait qu'il vote Marine Le Pen,
04:21 je ne suis pas sûr qu'il serait ou à la comédie française,
04:25 ou distribué dans les films, dans les théâtres, etc.
04:29 Et je rappelle que, sauf à vie contraire,
04:33 que Marine Le Pen, il y a 45% des gens qui ont voté pour elle au deuxième tour de la présidentielle.
04:37 Donc c'est vrai que ce milieu paraît vivre en dehors parfois du reste de la société.
04:44 Alors on est avec Arnaud. Bonjour Arnaud.
04:46 - Bonjour M. Pro, bonjour le studio.
04:48 - Et merci d'être avec nous Arnaud.
04:50 - Merci à vous.
04:52 - Votre sentiment, parce que c'est souvent également générationnel,
04:55 la vie qu'on a sur Gérard Depardieu, donc je ne sais pas quel âge vous avez Arnaud.
04:59 - 37 ans.
05:01 - 37 ans, vous êtes entre deux générations si j'ose dire.
05:03 Vous n'êtes pas jeune et vous n'êtes pas vieux.
05:05 - Tout à fait, je suis entre deux générations, ce que j'appelle la génération sacrifiée.
05:09 180 début 90. Voilà.
05:13 - Pourquoi sacrifiée ?
05:15 - Génération sacrifiée pour la politique qui a été mise en place après derrière.
05:19 - C'est-à-dire plus précisément, c'est-à-dire que tout ce qui a été fait depuis 40 ans ne vous convient pas ?
05:25 - Mais personnellement non.
05:27 Moi tout ce qui a été fait depuis toutes ces années ne me convient absolument pas en fait.
05:31 Tu vois pas pourquoi ça me conviendrait.
05:33 - Bon, sur l'affaire Depardieu, Arnaud, quel est votre sentiment ?
05:39 - Mon sentiment c'est ni plus ni moins qu'un coup de publicité pour des gens qui veulent percer dans ce milieu.
05:45 Le cinéma, surtout le cinéma, on ne peut pas le mettre dans la culture, on ne peut pas le mettre à la même place que le théâtre ou que les autres choses.
05:53 Ça a toujours été des petits cercles d'initiés et qui en fonction de la politique qui est appliquée, changent.
06:01 Ça a toujours été comme ça. Depardieu a fait partie d'une génération d'acteurs qui a permis à une génération d'évoluer.
06:07 Et aujourd'hui, la génération qui le pomme du doigt, c'est quand même grâce à ces personnages-là qu'ils peuvent faire les films aujourd'hui.
06:15 Enfin voilà.
06:17 - Bon, on marque une pause Arnaud et puis on revient sur ce sujet parce que tous les jours il y a une nouvelle tribune.
06:23 Tous les jours il y a une nouvelle tribune et tous les jours il y en a un qui se désolidarise de la tribune qu'il a signée.
06:30 A tout de suite.
06:31 - Et vous réagissez au 01-80-20-39-21 avec Pascal Praud sur Europe 1.
06:35 - Il y a aussi la page Facebook qui existe.
06:37 - Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1.
06:39 - Rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
06:42 - Europe 1, Pascal Praud.
06:44 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous réagissez au 01-80-20-39-21 comme Arnaud qui est avec nous en ligne, Pascal.
06:50 - Tribune de soutien contre tribune de soutien sur Gérard Depardieu.
06:54 La mode c'est de faire une tribune, mesdames, messieurs.
06:57 Une nouvelle vient de sortir dans Libération avec un collectif de 150 personnalités.
07:01 L'art n'est pas un totem d'impunité, ce qui est tout à fait vrai bien évidemment.
07:06 Rétropédalage aussi d'artistes comme Pierre Richard, Jacques Weber,
07:10 Patrice Lecomte qu'on vient d'entendre qui a regretté son aveuglement, Jacques Weber,
07:14 après avoir soutenu Gérard Depardieu dans une tribune parue le jour de Noël dans le Figaro.
07:18 - Moi je ne suis pas sûr de cela, je pense qu'ils ont peur tout simplement maintenant des effets.
07:25 Alors ils disent "j'ai pas vu, j'étais aveuglé" et tout ça.
07:27 Non, ils ont la trouille, ils ont la trouille d'être ostracisés et ils n'ont pas envie de l'être.
07:32 Donc ils font rétropédalage.
07:34 Quand t'as signé quelque chose et que tu retires ta signature, c'est pas que t'as été aveuglé,
07:40 tu savais ce que tu faisais Jacques Weber il y a 70 ans, donc il sait ce qu'il fait.
07:45 Mais ce milieu, c'est très intéressant d'ailleurs, c'est très intéressant de voir les us et coutumes du milieu culturel.
07:52 Tous ceux qui sont en contact avec le milieu culturel soulignent l'intolérance XXL de ce milieu.
08:00 Voilà, c'est-à-dire que ce soit dans la ville de Paris, que ce soit dans les villes de France, etc.
08:06 Vous avez des castes et c'est des milieux épouvantables vis-à-vis des idées qui ne rentrent pas dans le moule.
08:13 Tous ceux, c'est des témoignages que j'ai dans l'oreille depuis des années.
08:16 Bon Arnaud, je vais vous remercier.
08:18 - Oui.
08:19 - Je vous remercie grandement. Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la bonne année ?
08:23 - La santé.
08:25 - Oui, vous avez raison, bien sûr.
08:27 - Merci. Vous nous appelez d'où Arnaud ?
08:31 - Du Beaujolais.
08:33 - Du Beaujolais. Bon, vous avez passé un bon 31 ?
08:35 - Impeccable, très bon 31, en famille, avec les proches.
08:40 - Et là, aujourd'hui, vous travaillez, vous êtes en vacances ?
08:43 - Alors non, malheureusement, je suis en arrêt de travail, mais je suis en reconversion professionnelle.
08:48 Après une carrière dans la restauration, 17 ans dans la restauration.
08:52 - Bon, bah écoutez, bon retour après cet arrêt que j'espère momentaner.
08:56 - J'espère aussi, j'espère aussi, parce que ça me met un grand coup d'arrêt là, sur des projets en cours, et c'est emmêlant.
09:04 - Bon, merci en tout cas à vous. Il est 12h33 et on va passer au classement des personnalités du JDD, avec l'entrée quand même très surprenante d'Olivier Guenegh.
09:14 - Oui. Qui a quelle place ?
09:17 - 12 millions 750e position.
09:21 - Franchement, je suis assez fier, je ne m'y attendais pas. Personne ne m'a prévenu.
09:25 - J'ai accès à toutes les personnalités, et je n'ai pas que les 50, et là, il est 12 millionième 50e.
09:31 - C'est pas mal, c'est un bon début. Je monte, je monte.
09:33 - Bien sûr, bien sûr, exactement. Il est 12h34.
09:36 à la télé à 24h34.
09:37 11h-13h, Pascal Pro sur Europe 1.