Intervention d’Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT, et débat avec les congressistes.
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00:00 S'il vous plaît.
00:02 Nous allons reprendre.
00:06 -Bonjour à toutes et bonjour à tous.
00:25 C'est avec beaucoup de plaisir que je participe
00:28 au congrès de l'UCR aujourd'hui.
00:30 On a adapté un tout petit peu le mode opératoire
00:33 avec Dominique et Benoît.
00:36 On va, en fait, à l'issue de cette intervention,
00:39 avoir un petit temps d'échange interactif
00:41 pour éventuellement avoir un échange
00:43 sur les questions qui vous semblent prioritaires.
00:46 En tout cas, merci pour votre invitation aujourd'hui
00:48 dans le cadre de votre congrès.
00:50 Un congrès, c'est toujours, toujours un moment important
00:53 dans une organisation.
00:54 Ca l'était pour la Confédération pas loin d'ici, il y a un an.
00:58 Et c'est votre cas aujourd'hui pour l'UCR.
01:01 C'est un moment de bilan que vous avez clos ce matin.
01:05 C'est aussi un moment de projection collective.
01:08 C'est vos débats de la journée.
01:09 C'est aussi, je pense tout simplement,
01:12 un moment de fierté
01:13 pour tout ce que vous avez fait durant ce mandat
01:15 et pour tout ce que vous vous engagez à construire.
01:18 Car on peut le dire, je peux vous le dire dès maintenant,
01:21 vous pouvez être très fiers de ce que vous êtes
01:23 en tant que chefs d'été retraités.
01:26 Dans la période, nous, vous,
01:29 nous avons fait un travail extraordinaire.
01:32 Et notamment pour organiser le mouvement social
01:34 contre la réforme des retraites.
01:36 Dans cette période, la chef d'été a joué son rôle,
01:39 a joué tout son rôle.
01:41 Fidèle à nos textes de congrès, d'abord,
01:44 nous avons porté des propositions
01:46 pour un système de retraite plus juste.
01:48 C'est les positions qu'on avait débattues à Lyon
01:51 qu'on a portées devant le gouvernement.
01:53 D'abord, en portant un modèle de retraite universel.
01:57 Et suite au revirement du gouvernement,
02:00 en portant des propositions
02:02 pour rendre le système actuel plus juste.
02:05 Par nos propositions,
02:07 nous avons remis le travail au coeur des débats.
02:10 Emploi des seniors, prise en compte de la pénibilité,
02:13 prise en compte des carrières hachées,
02:15 notamment celle des femmes.
02:17 C'est grâce à la chef d'été
02:18 qu'on ne s'est pas uniquement enfermé
02:20 dans un angle budgétaire,
02:22 mais qu'on a remis le travail au coeur
02:24 de la réforme des retraites.
02:26 Et contrairement à ce que l'exécutif prétend
02:28 encore aujourd'hui,
02:30 nous n'avons jamais cessé
02:31 de prendre l'enjeu financier au sérieux.
02:34 On l'a fait en 2023,
02:36 comme on l'avait fait lors de la réforme de 2003,
02:38 comme on l'avait fait lors de la réforme Touraine.
02:41 Nous sommes donc partis du besoin de financement réel,
02:44 environ 10 milliards d'euros annuels,
02:46 pour proposer de faire participer les employeurs
02:48 à l'effort d'équilibre des comptes,
02:50 mais sans dramatiser non plus la situation
02:53 telle que l'a fait le gouvernement.
02:55 Toutes ces propositions,
02:57 vous les connaissez bien,
02:59 car elles sont le fruit de l'histoire de la chef d'été.
03:02 Mais campé sur sa mesure de recul
03:04 de l'âge de la retraite à 64 ans,
03:06 l'exécutif n'a pas voulu laisser d'espace au compromis.
03:10 Nous nous sommes donc entrés en contestation.
03:13 La contestation, c'est une autre facette
03:16 de notre syndicalisme.
03:18 Depuis janvier, nous avons mené 14 mobilisations,
03:21 une mobilisation qui, sur la durée,
03:23 n'a jamais baissé en intensité.
03:26 En moyenne, il y a eu 250 villes mobilisées,
03:30 des grandes comme des toutes petites.
03:32 Le nombre de villes mobilisées est resté constant,
03:36 et y compris avant-hier,
03:38 il y avait encore 231 lieux de manifestation.
03:44 On a compté 1,5 million de travailleurs dans la rue
03:46 à chaque manif, chiffre intersyndical.
03:49 Le chiffre intersyndical, c'est une savante moyenne
03:51 entre le chiffre CFDT et le chiffre CGT.
03:54 Il y a beaucoup de chiffres dans les manifs,
03:56 mais enfin, grosso modo, on finit par s'y entendre.
04:00 1,5 million de travailleurs dans la rue à chaque manif,
04:03 c'est toujours une moyenne.
04:04 Nous avons eu un pic jusqu'à plus de 2,5 millions
04:07 de participants, de manifestants, le 7 mars.
04:11 Autre facette importante,
04:13 des travailleurs de tous les secteurs professionnels,
04:16 des travailleurs qui, pour certains,
04:17 n'avaient jamais manifesté, et des retraités aussi nombreux.
04:21 Une mobilisation d'une ampleur jamais vue
04:23 depuis plus de 30 ans.
04:25 Le syndicalisme donne corps à des colères qui, sans lui,
04:29 pourraient s'exprimer beaucoup moins démocratiquement.
04:31 C'est un élément particulièrement important
04:33 de cette séquence.
04:35 Et c'est une fonction essentielle de notre syndicalisme,
04:38 celle d'exprimer les colères pour essayer de transformer
04:41 la réalité vécue par les travailleurs.
04:44 Cette mobilisation massive et dans la durée,
04:46 elle est l'expression du ressentiment
04:48 ou de la colère des travailleurs.
04:50 Mais elle est aussi l'expression d'une action militante puissante
04:53 sans laquelle ces mobilisations n'auraient jamais
04:55 pu avoir lieu.
04:56 Je sais que les militants retraités ont tenu
04:59 toute leur place dans cette mobilisation.
05:00 Bravo et merci pour cette mobilisation.
05:04 Le 6 juin, nous avons mené
05:06 cette dernière journée de mobilisation
05:08 et avons démontré au gouvernement et au patronat
05:10 que les travailleurs ne tournent pas la page
05:12 et attendent enfin de la considération.
05:16 Et je salue votre motion d'actualité
05:18 en soutien à la manifestation du 6 juin.
05:21 Cette mobilisation, même si elle peut être jugée moindre,
05:24 est un élément important du rapport de force
05:26 pour continuer de tenir.
05:28 C'était d'abord une mobilisation qui était importante
05:31 avant l'examen du projet de loi
05:33 qui a lieu aujourd'hui à l'Assemblée,
05:35 même si vous avez vu que l'artifice de l'article 40
05:38 réduit beaucoup la portée des enjeux aujourd'hui.
05:41 Mais il y a quelques amendements qui pourraient donner des signaux
05:45 assez significatifs sur comment l'Assemblée réagit
05:48 au report de l'âge légal à surveiller de très près.
05:52 La mobilisation, les 14 mobilisations
05:54 Mont-Sel du 6 juin,
05:55 ce sera aussi un point d'appui important
05:58 pour être en position de force
05:59 lors de la négociation des régimes complémentaires
06:02 qui va démarrer dès cet été.
06:05 Nous allons définir nos objectifs sur les retraites complémentaires
06:08 lors du prochain Bureau national.
06:10 Mais nous pouvons déjà dire que nous devrons adapter
06:13 les règles des régimes complémentaires
06:16 au vu de la réforme des régimes de base.
06:19 Premier objectif,
06:20 trouver la meilleure voie pour revaloriser les pensions.
06:23 Je sais que vous y êtes particulièrement attentifs.
06:26 Et nous revendiquerons la suppression
06:28 des coefficients de solidarité.
06:29 Vous le voyez, sur les retraites, dès cet été,
06:32 les enjeux continuent d'être importants.
06:35 Et puis, pour finir sur les enjeux retraite,
06:38 je veux aussi, tout simplement, mais très sincèrement,
06:42 saluer la coopération entre la Confédération et l'UCR
06:45 sur ce dossier.
06:46 Sur ce dossier, une coopération en termes d'actualité,
06:49 mais une coopération au long cours aussi.
06:52 On a beaucoup travaillé ensemble
06:54 pour préparer les différentes réformes,
06:56 dont celle de 2023.
06:58 On travaille beaucoup ensemble actuellement
07:01 pour analyser la réforme,
07:03 parce que c'est pas le tout d'avoir un texte de loi
07:06 qui a été, au final, adopté.
07:08 Il y a une trentaine de décrets qui sont aujourd'hui
07:12 dans les tuyaux, comme on dit.
07:13 Il n'y en a que 2 qui sont aujourd'hui sortis.
07:16 Et la Confédération s'appuie beaucoup
07:18 sur l'expertise de l'UCR
07:20 pour regarder comment les décrets
07:23 peuvent tordre encore le plus
07:27 les règles de services des retraites,
07:30 ou alors comment, à travers les décrets,
07:31 on peut trouver quelques améliorations
07:33 sur les décisions qui ont été prises.
07:36 3e enjeu pour la Confédération
07:38 dans les travaux sur les retraites avec l'UCR,
07:40 c'est qu'il faut qu'on progresse
07:42 sur un élément que vous avez beaucoup mis en avant
07:45 ces dernières années, pas que sur ce mandat-là, d'ailleurs,
07:47 sur des questions de services après-vente,
07:49 de la façon dont on peut accompagner
07:51 d'abord les adhérents CFDT, mais aussi les travailleurs,
07:54 dans une meilleure compréhension des règles de retraite.
07:56 Il y a beaucoup à faire en la matière.
07:58 On reçoit beaucoup de courriers, et à l'UCR,
08:00 et au niveau de la Confédération,
08:02 sur des éléments de décryptage.
08:04 Et je pense que la CFDT, sa marque de fabrique,
08:06 c'est de pouvoir aussi, très concrètement,
08:09 apporter des éléments concrets
08:10 aux travailleurs et aux futurs retraités.
08:12 Et on a une grosse coopération en la matière
08:14 encore à développer,
08:16 et le texte du Congrès de Lyon nous y invite.
08:18 Et puis, aussi, tout simplement,
08:21 c'est, en travaillant ensemble, UCR et Confédération,
08:25 on prépare aussi l'avenir des retraites.
08:27 Et donc j'ai écouté avec beaucoup d'attention
08:30 l'examen de votre 1er amendement ce matin.
08:34 J'avoue que vous reflétez assez concrètement
08:39 l'état de toute la Confédération
08:40 sur la façon dont il faut faire évoluer
08:43 les droits familiaux et conjugaux
08:46 sur les questions des règles de retraite.
08:49 Donc je reviens pas sur vos échanges,
08:51 dont actes, ils ont eu lieu.
08:53 Mais ce que je peux vous dire,
08:54 c'est que le Conseil d'orientation des retraites
08:56 va, dans l'année à venir,
08:58 embarquer complètement cette problématique-là
09:00 pour essayer de mieux prendre en compte
09:02 les différentes situations,
09:04 telles que vous l'avez exprimé ce matin.
09:06 Et c'est un vaste chantier qui est devant nous.
09:09 Vous avez commencé à l'éclairer un petit peu,
09:12 mais je vous assure qu'il y a beaucoup d'éclairage
09:13 à apporter en la matière.
09:14 Donc ça augure d'un futur de coopération important
09:18 entre la Confédération et l'UCR sur ces questions-là.
09:21 Voilà pourquoi je voulais intervenir
09:25 sur la façon dont on peut, les uns et les autres,
09:28 enrichir toute l'action CFDT
09:30 sur un dossier aussi sensible et aussi emblématique
09:32 qu'est celui des retraites.
09:34 Et puis, sur cette séquence,
09:36 il y a des enseignements à tirer de cette mobilisation
09:39 et de tout ce qui s'est passé
09:40 sur les 6 premiers mois de l'année 2023.
09:43 Je vais être assez bref,
09:44 parce qu'on y reviendra le 21 juin.
09:47 Le 21 juin, il y aura une séquence claire
09:49 sur les enseignements du mouvement social,
09:51 sur le syndicalisme
09:53 et sur les questions de démocratie sociale
09:54 dans la période à venir.
09:56 Mais il y a quelques éléments sur lesquels
09:57 on peut d'ores et déjà s'appuyer.
09:59 Le 1er, c'est qu'on ait une confiance renouvelée
10:01 des travailleurs et des retraités.
10:03 Et cette confiance renouvelée, il faut qu'on la fasse fructifier.
10:06 On a, depuis le début de l'année,
10:07 15 % d'adhésion supplémentaire
10:09 par rapport aux années précédentes.
10:11 On a une visibilité nouvelle
10:13 qui doit nous permettre d'aller voir tous les travailleurs,
10:16 tous les retraités sans aucune timidité.
10:18 Et je profite de ce point aujourd'hui
10:20 pour vous donner les chiffres certifiés
10:22 du nombre d'adhérents CFDT. Ils sont tout frais, tout chaud.
10:25 Les commissaires aux comptes ont certifié pour 2023
10:28 le chiffre de 612 205 adhérents
10:31 ce qui représente une hausse de 1,32 %,
10:34 soit 7 900 adhérents de plus,
10:37 à quasi parité avec 51 % de femmes et 49 % d'hommes.
10:41 S'il fallait une statistique
10:43 pour dire que la CFDT se porte bien, en voilà une.
10:46 2022, c'est un solde positif d'adhérents.
10:48 2023, c'est vraiment un boost en termes de développement.
10:53 Il y a aussi...
10:54 (Applaudissements)
10:57 -Bravo à vous.
10:59 (...)
11:02 -Dans les enseignements qu'on peut tirer,
11:04 c'est aussi des lieux de proximité qui ont repris vie
11:07 et qu'il faut continuer à faire vivre.
11:08 On a vu que la mobilisation, elle marchait
11:10 parce que c'était une mobilisation de proximité.
11:12 Le syndicalisme CFDT s'appuie
11:14 sur de l'interprofessionnel de proximité
11:16 sur lequel on avait du mal ces derniers temps
11:19 à essayer de lui donner un regain d'action.
11:21 Il faut qu'on s'appuie sur ce mouvement-là
11:23 pour y parvenir.
11:25 On a aussi emprunté des nouveaux canaux de communication.
11:29 Et ce qui est vrai pendant les retraites,
11:30 doit servir toute l'organisation.
11:32 Il y a beaucoup de retraités qui m'ont interpellé à la pause
11:34 en disant "bravo" par rapport aux webinaires.
11:37 Les webinaires retraite, ça a très bien fonctionné.
11:40 Eh bien, l'ensemble des dossiers d'actualité,
11:42 en termes d'appropriation, il faut aussi qu'on sache
11:44 se servir des éléments de communication
11:46 qu'on a expérimentés grâce à ce mouvement-là.
11:49 Et puis, je le disais tout à l'heure,
11:52 je pense que c'est l'élément fondamental,
11:54 le mouvement social qu'on vient de connaître,
11:56 c'est une réelle force.
11:57 C'est une nouvelle force pour exiger
11:59 l'ouverture de concertation,
12:00 des concertations pour obtenir des avancées sociales,
12:03 pour lancer des projets,
12:04 continuer à parler du travail avec les équipes syndicales.
12:07 Il faut qu'on le fasse dans les boîtes,
12:09 dans les entreprises, dans les administrations,
12:11 sur les territoires.
12:13 Il faut qu'on le fasse aussi avec les retraités.
12:15 On a un vrai rapport de force en notre faveur.
12:18 Il faut qu'on sache s'en servir dans la période à venir.
12:20 Belle transition, du coup, pour vous dire que la période,
12:24 elle s'est pas limitée aux retraites.
12:26 Les équipes CFDT ont continué à avancer sur d'autres sujets
12:28 qui intéressent les travailleurs,
12:30 notamment sur les questions de pouvoir d'achat.
12:32 Bien sûr, il y a eu des négociations dans les entreprises,
12:34 mais il y a aussi eu un accord national
12:36 sur le partage de la valeur ajoutée.
12:38 Sujet fondamental, la question du pouvoir d'achat,
12:40 les partenaires seront au rendez-vous.
12:42 2e élément, sur le travail et la qualité,
12:45 on vient de signer un accord
12:47 sur les accidents de travail maladie professionnelle.
12:49 Quand on sait la centralité des questions du travail,
12:51 voilà une 2e démonstration.
12:53 Et 3e démonstration, la transition écologique,
12:56 on vient de signer pour la 1re fois
12:58 un accord cadre entre partenaires sociaux
13:00 sur comment on embarque la transition écologique
13:02 sur les enjeux de dialogue social.
13:04 Donc vous le voyez, une CFDT au rendez-vous
13:07 sur les 6 premiers mois de l'année et sur les retraites
13:10 et sur la question du pouvoir d'achat,
13:11 sur la question du travail
13:12 et sur la question de la transition écologique.
13:15 Quand j'ai dit tout à l'heure qu'on pouvait être fiers
13:16 de notre type de syndicalisme,
13:18 on l'illustre très concrètement.
13:20 Alors, il va falloir continuer à faire du syndicalisme CFDT.
13:24 C'est aussi un des enseignements de cette période.
13:26 Les travailleurs sont en demande de syndicalisme
13:28 pour rendre visible le travail dans toute sa diversité
13:31 et agir sur ses évolutions,
13:33 apporter des réponses aux travailleurs
13:35 sur le pouvoir d'achat,
13:36 porter la voix des travailleurs
13:37 sur les enjeux de transition écologique et numérique,
13:41 s'engager pour faire reculer la pauvreté,
13:43 agir pour le bien vieillir,
13:45 notamment pour une action publique
13:46 et des services publics à la hauteur des enjeux.
13:48 Et je sais qu'à l'UCR,
13:49 ce sont des sujets que vous portez également fortement.
13:52 C'est avec cet objectif,
13:54 l'amélioration de la situation des travailleurs,
13:56 que nous sommes allés voir la Première ministre en mai.
13:59 Bien sûr, bien sûr que nous allons retourner discuter
14:03 avec ce gouvernement et avec le MEDEF.
14:06 Quel militant dans son entreprise
14:08 se permettrait de claquer la porte lorsqu'elle lui est ouverte
14:11 et alors que les travailleurs de l'entreprise
14:12 attendent des transformations rapidement ?
14:15 D'ailleurs, entre nous,
14:17 est-ce qu'une UTR attend qu'un ou une présidente
14:19 de conseil général soit bien lunée pour aller la rencontrer ?
14:23 Jamais. Eh bien, la Confédération, elle fait pareil.
14:26 Notre dossier de proposition...
14:28 Enfin, on connaît des interlocuteurs
14:29 qui ne sont pas très bien lunés dans la période.
14:32 Notre dossier de proposition, vous avez dû le recevoir,
14:36 vous pouvez le consulter sur notre site.
14:37 Donc je vais juste aborder quelques points.
14:39 Comporte des propositions pour garantir
14:41 aux représentants du personnel
14:43 les moyens d'exercer leur mandat,
14:45 revenir en partie sur la question des ordonnances 2017.
14:49 Conditionner, point important,
14:51 conditionner le versement des aides publiques
14:53 à un avis conforme du CSE.
14:55 Développer le dialogue professionnel.
14:57 Mettre en place une assurance transition emploi,
15:00 une forme de sécurisation sur les parcours professionnels
15:03 avec un vrai droit à la reconversion.
15:05 Faire de l'organisation du travail
15:07 un sujet de négociation obligatoire dans les entreprises,
15:10 problématique qui intégrerait en partie
15:12 la semaine de 4 jours.
15:14 Des propositions aussi plus sociétales,
15:16 car c'est aussi ça, le syndicalisme CFDT,
15:19 savoir déborder le cadre concret des règles sociales
15:22 pour envisager une fiscalité plus juste,
15:25 plus progressive, par exemple.
15:27 Donc oui, nous allons continuer à faire du syndicalisme CFDT
15:30 en nous appuyant sur l'énergie de ces dernières mobilisations.
15:33 Nous allons porter un syndicalisme de transformation sociale
15:35 dans les entreprises, dans les administrations,
15:37 dans les territoires, dans les branches au niveau national
15:40 et y compris au niveau européen.
15:42 C'est un niveau qui, nous, qui vous est cher, je l'ai entendu.
15:45 Beaucoup des propositions évoquées ci-dessous
15:48 peuvent être portées dans les entreprises
15:49 ou sur les territoires.
15:51 Un syndicalisme qui fait de la négociation
15:53 et de la recherche du compromis son meilleur atout,
15:55 c'est ça, le syndicalisme CFDT.
15:58 Nous continuerons de faire notre syndicalisme
16:00 en travaillant avec d'autres.
16:02 On travaillera avec d'autres lorsque c'est possible,
16:05 mais sans nier nos différences ou nos divergences,
16:08 sans crainte d'affirmer fièrement nos revendications,
16:10 nos modes d'action, nos valeurs.
16:12 Oui, l'intersyndicale nous a aidés durant cette période.
16:17 Elle a été appréciée des travailleurs.
16:19 Mais cet intersyndicale n'est pas n'importe quel intersyndical.
16:23 C'est celle menée par la CFDT sur nos propositions
16:27 et avec notre stratégie.
16:29 Donc la stratégie de la CFDT est plutôt claire
16:32 dans la période à venir.
16:33 Chercher à construire et apporter
16:35 quelques revendications communes quand c'est possible,
16:38 y compris en intersyndical.
16:40 On l'a fait sur les retraites.
16:41 On a été fort parce qu'on avait une revendication claire.
16:43 C'était non aux 64 ans
16:45 et parce qu'on avait des modalités d'action
16:46 qui étaient définies ensemble.
16:48 On continuera comme ça.
16:49 On continuera à définir des revendications claires.
16:52 Quand on sera d'accord sur les revendications,
16:53 on ira ensemble.
16:55 Quand on sera pas d'accord,
16:56 eh bien, on ira sur nos revendications CFDT.
16:58 On se les dit comme ça en intersyndicale
17:00 et tout le monde est d'accord sur cette posture-là.
17:03 (Applaudissements)
17:10 Enfin, continuer à faire du syndicalisme CFDT,
17:13 c'est continuer de renforcer la CFDT
17:15 pour être plus efficace.
17:17 La confiance des travailleurs oblige la CFDT.
17:20 Nous avons pris des engagements forts
17:21 lors du Congrès de Lyon.
17:23 Renforcer la CFDT, c'est la priorité n°1
17:25 de notre résolution.
17:26 Benoît l'a évoqué ce matin.
17:28 La forte mobilisation de cet hiver et ce printemps
17:31 nous donne un nouvel appui pour faire évoluer la CFDT.
17:34 D'abord, proposer plus systématiquement l'adhésion
17:37 et accompagner les nouveaux adhérents
17:39 et être plus performants sur le passage
17:41 de la vie militante en tant que salarié
17:43 à celle en qualité de retraité.
17:46 Et bravo pour le travail que vous menez en ce sens
17:49 et qui se traduit par une évolution
17:50 du syndicalisme CFDT,
17:52 retraités dans toute la CFDT.
17:55 Gagner des nouveaux suffrages pour être plus représentatifs,
17:57 c'est aussi une bataille de toute la CFDT.
18:00 Et enfin, revoir notre organisation
18:03 pour mieux travailler ensemble.
18:04 C'est le chantier rendez-vous des syndicats.
18:07 Et j'insiste sur ce chantier-là
18:09 parce qu'il faut que vous veniez, vous, en tant que UTR CFDT,
18:13 exprimer vos réalités dans les rendez-vous des syndicats.
18:16 C'est comme cela qu'on arrivera à faire évoluer
18:18 l'organisation et les pratiques.
18:20 Je sais que vous avez abordé des enjeux
18:23 sur le type de syndicalisme CFDT retraités
18:26 dans la Confédération dans le rapport d'activité hier.
18:30 Il y a une règle dans un congrès d'une organisation
18:32 quelle qu'elle soit, UCR, Fédération, Union régionale,
18:35 c'est que la Confédération n'interfère jamais
18:38 dans les débats qui sont les vôtres.
18:39 Et vous avez des débats aujourd'hui d'amendement sur l'interne.
18:42 Donc je ne rentre pas dans ces sujets-là
18:44 parce que c'est une règle complètement normale
18:46 de démocratie interne entre nous.
18:48 Mais par contre, je vous donne rendez-vous
18:50 dans les rendez-vous des syndicats
18:51 où toutes les UTR région par région se rencontrent
18:54 avec la Confédération et avec leur union régionale
18:58 et avec l'UCR pour faire en sorte que toutes les problématiques
19:01 que vous abordez en termes d'adhésion
19:03 et en termes d'évolution, on les travaille ensuite ensemble
19:06 et on embarquera vos décisions de congrès en la matière.
19:10 Et dernier chantier qui est devant nous,
19:11 qui est aussi énorme, qu'il faut qu'on intègre,
19:14 c'est la question de faciliter l'engagement.
19:16 Ca concerne toutes les générations
19:17 d'adhérents et de militants CFDT.
19:20 En conclusion, je voudrais évoquer
19:22 une campagne qui va s'engager.
19:24 La CFDT est jamais en vacances.
19:26 C'est la campagne saisonnière qui se déroule
19:28 sur l'été et qui est devenue un marqueur CFDT.
19:30 Elle fête cette année ses 25 ans et une formidable occasion
19:34 d'aller à la rencontre des saisonniers, des jeunes,
19:36 de leur parler de leur quotidien et de proposer l'adhésion.
19:39 Une grande journée orange est organisée le 1er juillet
19:42 avec des actions sur tout le territoire.
19:44 Le 1er juillet, c'est à cheval entre le début
19:46 de certaines vacances et le début d'autres vacances.
19:49 Donc on se donne tous rendez-vous le 1er juillet
19:52 sur tous les points de territoire sur la campagne saisonnière.
19:55 Autant d'occasions d'aller à la rencontre des salariés,
19:57 des agents, des cadres, des jeunes et de futurs retraités
20:00 et d'organiser des temps d'actions conviviaux avec eux.
20:04 Enfin, pour finir, et comme je l'évoquais
20:06 au début de mon propos, nous venons de traverser
20:08 une période forte et il s'agit maintenant
20:10 de vous remercier tous d'avoir participé activement
20:13 à l'organisation et à la réussite des dernières mobilisations.
20:16 Vous avez fait un travail extraordinaire
20:18 et nous pouvons être fiers, fiers de la CFDT.
20:21 Dites merci aux adhérents, aux salariés qui se sont mobilisés.
20:25 Et c'est ce que nous ferons ensemble.
20:27 Également, d'une certaine manière, le 21 juin.
20:30 Le 21 juin, la CFDT élira à sa tête
20:34 une nouvelle secrétaire générale
20:36 que je ne vais pas présenter, bien sûr, ici,
20:38 Marie-Lise Léon.
20:39 Le 21 juin, on saluera aussi le parcours
20:42 de notre futur ex-secrétaire générale, Laurent Berger.
20:47 Voilà, c'est un rendez-vous important.
20:49 (Applaudissements)
20:51 (...)
21:01 C'est un rendez-vous important parce qu'une organisation,
21:04 elle a besoin d'un leadership incarné
21:06 comme Laurent l'a fait et comme Marie-Lise va le faire,
21:09 mais c'est aussi une force collective
21:10 qui a besoin de se projeter,
21:12 de se projeter au vu du mouvement social
21:14 et au vu de ce que doit être la CFDT
21:17 dans la période à venir.
21:18 Et c'est tout ce rendez-vous-là qui fera le 21 juin
21:21 de façon très conviviale, très festive
21:23 et en même temps très politique.
21:25 Donc rendez-vous tous le 21 juin à Paris.
21:28 Je vais provoquer un petit moment de déception.
21:32 Par contre, les inscriptions sont closes
21:34 parce qu'on est au taquet du nombre de participants potentiels.
21:37 Donc j'ai pas de plaçant rape dans ma poche.
21:40 Je suis désolé.
21:42 Je finis sur un petit mot d'encouragement
21:46 et de remerciement,
21:48 d'encouragement d'abord.
21:49 Bon courage à la nouvelle équipe
21:51 qui va conduire au destiné de l'UCR.
21:54 Bon courage
21:55 au futur secrétaire général, normalement,
22:00 que j'ai connu quand il était en culotte courte
22:03 il y a des années et des années.
22:06 Mais c'est vrai, en plus, je l'ai vu en culotte courte.
22:10 Mais avant les encouragements,
22:14 et de toute façon, ça sera à eux de travailler,
22:17 je vais pas finir cette intervention
22:18 sur un petit mot pour Dominique.
22:21 Dominique quitte lors de son congrès
22:23 son mandat de secrétaire général.
22:25 Tu quittes aussi par la même occasion, dans la période,
22:29 ton rôle de membre du Bureau national,
22:33 pas tout de suite, mais l'un enchaînera l'autre.
22:36 On est dans la mécanique normale.
22:39 En tout cas, merci, Dominique,
22:41 pour ton engagement à la tête de l'UCR,
22:43 pour toute la CFDT.
22:45 Tu fais partie de la trempe de ce qu'on appelle
22:47 les grands responsables,
22:48 ceux qui ont à la fois la capacité
22:51 à intervenir au sein des instances
22:53 pour dire politiquement des choses très claires, très fortes,
22:57 pour bien orienter la maison.
22:58 Et tu as su le faire
22:59 au Bureau national confédéral de nombreuses années.
23:01 Je l'ai fait toujours à tes côtés avec beaucoup de plaisir
23:04 et beaucoup de respect pour toutes tes interventions.
23:07 Puis Dominique, c'est aussi ce style de responsable
23:10 qui fait toujours les choses avec beaucoup d'humanité,
23:13 beaucoup de précaution vis-à-vis de ses interlocuteurs.
23:16 Et en tant que secrétaire national,
23:18 j'ai bénéficié de cette affaire-là,
23:20 puisque en tant que secrétaire national
23:22 qui suit le dossier des retraites,
23:23 on a aussi le suivi
23:25 de l'organisation des retraités de l'UCR.
23:28 Et donc, du coup, j'ai navigué quelques années à tes côtés
23:31 avec beaucoup de plaisir.
23:33 Et donc, comme je souhaitais beaucoup de courage
23:36 à la nouvelle équipe, à toi,
23:37 je te souhaite beaucoup de plaisir dans ta future vie.
23:41 Je te souhaite un peu plus calme
23:43 que quand on conduit une organisation
23:44 comme celle de l'UCR.
23:46 Donc merci à vous et rendez-vous à tous le 21 juin.
23:50 (Applaudissements)
23:54 (...)
24:00 (...)
24:07 -Alors, nous vous proposons un temps d'échange avec Yvan.
24:11 Nous irons jusqu'à 12h15.
24:15 Après, il y a d'autres choses,
24:16 donc nous allons respecter l'horaire là aussi.
24:19 Nous allons faire le même système qu'hier,
24:21 c'est-à-dire 3 questions, si Yvan est d'accord avec ça.
24:24 3 questions et tu fais les réponses à ce moment-là.
24:26 Donc nous avons des personnes qui vont passer les micros.
24:31 Il n'y a qu'un seul micro.
24:33 Non, il y en a 2. Il y a 2 micros.
24:36 Et donc, d'ores et déjà, j'invite à lever la main.
24:40 Et vous savez, je vais faire une petite préférence.
24:42 Je vais commencer par la droite,
24:44 parce qu'hier, ils ont été un peu lésés.
24:47 J'étais au fond, et je peux vous l'assurer,
24:50 que ça se voyait, c'était flagrant.
24:53 Et donc, on va commencer par la droite.
24:55 Allez-y. S'il vous plaît.
24:57 C'était la blague, alors on ne va pas épiloguer.
25:00 Allez. Question courte,
25:02 de façon à ce qu'il y ait le maximum de questions.
25:08 Bonjour. Jacques...
25:11 Si la droite est un peu faible, on va partir à gauche.
25:35 Allez.
25:37 (Rires)
25:38 Bonjour, Yvan. Rebonjour.
25:43 Je suis l'homme de gauche.
25:46 Non, juste une question. Alors, je ne sais pas.
25:48 Dans ton intervention,
25:50 tu n'as pas abordé les problèmes internationaux.
25:53 Or, tu étais responsable de l'international.
25:56 Est-ce que tu peux nous embrosser quelques mots aujourd'hui ?
25:59 -Merci. Donc on revient sur Jacques.
26:03 -D'accord.
26:05 -Jacques Hébert, URR Normandie.
26:08 Tu as dit que...
26:10 Pardon.
26:12 ...que, en juin,
26:15 il serait fait un bilan du mouvement autour...
26:19 Exhaustif.
26:20 Autour du mouvement sur les retraites.
26:25 On était intervenu là-dessus au Congrès.
26:28 Il y a déjà des tas de choses à analyser
26:31 sur ce qui s'est passé,
26:32 les relations avec les partenaires,
26:35 les points d'accord, les modes d'action, etc.
26:39 Donc comment, une fois que le débat sera fait,
26:44 comment ça va redescendre vers les structures ?
26:47 Ce sera une brochure, ce sera des circulaires, etc.
26:52 -Donc une 3e question dans le milieu.
26:59 Allez, hop.
27:02 Vas-y. On ramène...
27:04 Bal au centre pour terminer.
27:11 -Bonjour. Patrick Lamezec de UTR 29.
27:17 Le Patrick du Sud, c'était le Patrick du Nord hier.
27:19 Juste la question rapide, c'est...
27:21 Le dossier immigration va venir après le dossier retraite.
27:25 Pourquoi on n'a pas fait le lien
27:26 l'immigration, une ressource pour les retraites ?
27:30 (Applaudissements)
27:33 (Propos inaudibles)
27:36 (Propos inaudibles)
27:39 (...)
27:42 -Merci pour vos 3 1res questions.
27:47 Je vais essayer d'être assez bref,
27:48 même si, Christian, t'es assez redoutable dans...
27:53 Toi aussi, je t'ai connu en culotte courte,
27:54 mais tu la portes toujours, ta culotte courte.
27:56 C'est ce que j'ai vu.
27:59 Sur les questions...
28:01 Sur les enjeux internationaux, t'as raison.
28:03 Je me suis posé la question,
28:04 donc j'ai sûrement eu tort sur cette affaire-là,
28:07 de juste évoquer l'enjeu européen sans rentrer dans le détail.
28:10 Il y a beaucoup à dire.
28:11 Je le résume parce qu'il faut qu'on soit assez concrets
28:15 et assez courts dans cette fin de matinée.
28:18 Il y a 3...
28:20 Pour la CFDT, pour une organisation syndicale
28:22 comme la nôtre, je crois qu'il y a 3 enjeux
28:25 qu'on essaye d'embarquer le mieux possible
28:28 dans un monde particulièrement difficile quand même.
28:30 Je pense que le cours du monde se complexifie
28:32 plus qu'il s'améliore dans la période actuelle.
28:35 Le 1er, c'est qu'on est de plus en plus confrontés
28:39 à une organisation du monde sur laquelle
28:43 la fin de ce qui s'est passé au moment de la chute de Berlin
28:46 est dans une forme de réorganisation complète.
28:49 Ce que je veux dire, c'est là où on est un peu schématique
28:52 à le faire comme ça, à la volée.
28:54 C'est pour ça que ça m'a rendu prudent
28:55 de le mettre dans l'intervention.
28:57 C'est la chute du mur de Berlin.
29:01 La CFDT et le syndicalisme européen et international
29:05 analysent de façon assez schématique,
29:08 trop schématique, tel que je vais vous le dire,
29:10 le fait de dire qu'il y a un modèle
29:13 qui est le modèle des démocraties un peu avancées
29:17 dans une forme d'économie sociale de marché
29:19 plus ou moins libérale, mais enfin,
29:21 tout le modèle occidental qui gagne
29:23 au moment de la chute du mur de Berlin.
29:25 Et donc, il y a une pensée en Europe, en France
29:29 et dans le syndicalisme européen un peu mondial
29:32 que, grosso modo, il va y avoir une évolution du monde
29:34 qui va faire en sorte que ça, ça va irriguer.
29:38 Je reprends un peu une expression qui est connotée aujourd'hui,
29:40 mais que petit à petit, du coup,
29:42 comme l'affrontement des 2 modèles tombe,
29:46 ce modèle-là va s'imposer.
29:48 Et en fait, on s'aperçoit depuis la fin des années 90
29:51 et ces montées en puissance
29:52 tout pendant les années 2000, 2010,
29:55 et jusqu'à maintenant, que cette histoire-là
29:57 qu'on pensait se réaliser ne se passe pas comme ça.
30:02 Et donc, ce qui se passe aujourd'hui,
30:04 c'est qu'on est de plus en plus en confrontation
30:06 avec une organisation du monde
30:08 sur laquelle il y a des modèles qui existent
30:11 avec à l'intérieur d'elle un modèle sur les...
30:16 Ce que je vous disais, un système
30:18 le plus ou moins démocratique,
30:19 mais très ancré sur ces valeurs-là,
30:22 avec un respect des droits fondamentaux
30:25 qui fait partie des fonds fondamentaux
30:27 du monde occidental,
30:29 avec une économie plus ou moins régulée,
30:32 mais sur lesquels il y a des systèmes
30:33 de protection sociale qui sont organisés,
30:35 ça, c'est en confrontation directe
30:37 avec maintenant différents énormes blocs
30:39 qui viennent en confrontation frontale.
30:42 Et ce qui est en train de se passer
30:44 est complètement de cette nature-là.
30:46 Et on peut y compris lire la montée de la Chine
30:51 et la percussion économique, démocratique
30:54 qui se passe avec ce monde-là de cette façon-là,
30:57 ce qui se passe avec la Russie, la Turquie,
31:00 avec certains émergents, et aussi de cette nature-là,
31:03 et on voit dans cette confrontation-là
31:05 que les systèmes de démocratie sont en train de s'épuiser.
31:08 On l'a vu avec ce qui s'est passé aux Etats-Unis,
31:11 on l'a vu au Royaume-Uni,
31:13 on le perçoit dans l'Europe continentale.
31:15 Donc on a un énorme enjeu de faire en sorte
31:18 que la CFDT, le syndicalisme fassent en sorte
31:22 que nos systèmes, tels qu'on les a construits ensemble,
31:26 de façon unifiée, notamment la question européenne,
31:28 soient des systèmes qui permettent de porter
31:31 des questions de valeur importantes
31:33 sur les enjeux d'organisation du monde.
31:35 Donc le monde que nous voulons,
31:37 ça fait partie des enjeux qu'on a décidé
31:39 en bureau national confédéral ces derniers mois,
31:42 de dire qu'il faut qu'on rechausse les bonnes lunettes
31:45 par rapport à ce qu'on s'est dit historiquement.
31:47 Je suis désolé, c'est schématique
31:49 comme premier élément d'analyse,
31:51 mais sur comment la CFDT embarque la question internationale,
31:55 la 1re question, c'est ça.
31:56 2e élément, c'est l'importance de renforcer
32:00 le projet européen dans la période à venir.
32:04 Clairement, on le voit sur les questions
32:07 de transition écologique.
32:09 On l'a vu au moment de la crise Covid,
32:11 le fait qu'on était à poil sur des éléments de sécurité
32:16 par rapport au fonctionnement de nos sociétés européennes,
32:20 la question des médicaments,
32:21 ne serait-ce que la question des masques,
32:22 ces éléments-là sont des éléments qui sont névralgiques
32:25 dans la période à venir.
32:27 Et donc il faut qu'on organise des standards européens
32:30 qui soient sans doute un peu moins naïfs
32:32 de ce qu'ils étaient jusqu'à maintenant
32:33 dans la compétition internationale
32:35 au niveau économique et social.
32:36 Et que la question des standards sociaux
32:38 fait partie de ces questions-là.
32:40 Et donc tu as évoqué ce matin
32:42 la question du socle européen des droits sociaux.
32:44 On a réussi, la CFDT avec la CES,
32:46 à faire avancer le salaire minimum au niveau européen,
32:50 ce qui était quand même une bataille
32:52 d'années, d'années, d'années, d'années,
32:55 qu'on a portée pendant très longtemps.
32:57 Et aujourd'hui, on a réussi à l'inscrire
32:58 dans le socle européen des droits syndicaux,
33:01 dans une bataille, y compris syndicale, féroce,
33:03 à l'intérieur de la Confédération européenne des syndicats,
33:05 sur lesquelles les syndicats nordiques
33:07 voulaient pas entendre parler d'un salaire minimum
33:09 au niveau européen.
33:10 Donc tout ça, c'est complexe.
33:11 Tout ça, c'est pas des lunettes françaises
33:13 qui permettent de faire avancer les choses.
33:14 C'est des vraies lunettes européennes.
33:16 Mais on a un socle européen des droits sociaux
33:18 qui prend forme.
33:19 On fait rentrer dedans la question des travailleurs,
33:21 des plateformes, qui sont des éléments fondamentaux
33:23 dans la période à venir sur l'ubérisation de l'économie
33:26 et ces éléments-là.
33:27 Il y a des questions autour du détachement aussi qui arrivent.
33:29 Donc voilà.
33:30 Et dernier point, je le dis, je le cite toujours,
33:33 c'est dans l'action syndicale européenne et internationale,
33:37 il y a la question de comment, nous,
33:40 on agit très concrètement.
33:41 Il y a une part de votre cotisation tous les mois
33:44 qui va à la solidarité syndicale mondiale,
33:47 qui permet à la CFDT d'accompagner,
33:49 de coopérer avec des organisations syndicales
33:52 pour défendre les droits fondamentaux
33:54 dans des pays où nos standards à nous sont à désespoir.
33:56 Enfin, c'est une utopie pour eux.
34:00 Et on fait des choses très belles dans la période actuelle.
34:03 On aide une organisation syndicale au Venezuela
34:06 pour faire en sorte de résister à la dictature de Maduro.
34:10 On aide beaucoup les syndicats cambodgiens
34:12 pour faire en sorte de résister au fait
34:15 que c'est le standard chinois qui s'applique de plus en plus
34:17 dans tous les pays de cette ère asiatique.
34:21 Et en Afrique, on essaye de défendre,
34:24 avec des syndicats africains,
34:26 des standards de protection sociale
34:27 pour aider les salariés qui sont tous, tous,
34:31 dans ce qu'on appelle chez nous,
34:33 ce qui s'appelle dans le syndicalisme
34:35 le travail informel,
34:36 ce qui, chez nous, s'appelle le travail au noir,
34:39 donc le travail non déclaré.
34:41 Donc voilà les enjeux pour la CFDT.
34:45 La question de bien regarder les questions de mondialisation
34:48 quand on a des répercussions concrètes.
34:50 La question européenne, qui est névralgique,
34:52 et la question des coopérations très concrètes.
34:55 Voilà quelques éléments. C'est long,
34:57 et en même temps, c'est beaucoup trop schématique
34:58 par rapport à la façon dont on pourrait illustrer ça.
35:01 Jacques, c'est pas pendant 1h30, le 21 juin,
35:05 qu'on va tirer le bilan d'un trait du mouvement social
35:08 qui vient de se passer.
35:10 On va le faire le 21 juin.
35:12 On le fera à l'université d'été
35:14 avec l'ensemble des organisations au sortir de l'été.
35:17 On le fera dans les prochains bureaux nationaux,
35:19 on le fera dans les prochains conseils nationaux.
35:22 Et vous le ferez dans vos UTR, dans vos URR et à l'UCR.
35:25 C'est un vrai travail qu'il faut qu'on mène.
35:27 Le mouvement social qu'on est en train de finir de vivre,
35:31 parce qu'on est en train de passer un cap,
35:32 mais il y a pas de séquence qui s'arrête
35:35 et qui redémarre demain.
35:37 Ce mouvement social-là,
35:39 il va induire des choses dans les années à venir.
35:41 Et donc, du coup, il faut qu'on sache bien comprendre
35:45 exactement ce qu'il signifie.
35:46 C'est évident qu'il porte en lui
35:49 des questions de rupture dans le monde du travail.
35:53 Il s'est passé quelque chose dans cette période actuelle
35:56 sur le fait qu'il y a une réforme des retraites
35:58 qui arrive toutes les manifestations,
36:00 alors un peu moins vous que les autres cortèges CFDT,
36:04 parce que vous êtes retraités,
36:05 mais dans toutes les manifestations,
36:07 quand on discutait avec l'ensemble des manifestants,
36:10 ils ne parlaient que de travail.
36:11 Ils en ont quasiment peu parlé
36:13 de règles de départ à la retraite.
36:14 Il y a des moments de rupture post-pandémie
36:17 sur les questions de lien au travail
36:18 sur lesquels on sait que ça a complètement bougé,
36:21 on est infoutus de savoir où ça retombe exactement.
36:24 Ca, ça fait partie des enseignements,
36:26 de savoir exactement le rapport
36:28 de l'ensemble des travailleurs à leur travail.
36:29 C'est des fondamentaux qui bougent,
36:31 et pour une organisation syndicale,
36:32 c'est fondamental de bien expertiser ça.
36:35 Forcément qu'il y a des enseignements importants
36:37 à tirer sur les questions de démocratie,
36:39 lien entre démocratie politique et démocratie sociale,
36:42 rôle de la démocratie sociale,
36:44 organisation de la démocratie sociale
36:45 et articulation avec la démocratie politique.
36:48 Il y a des enjeux fondamentaux.
36:50 Il y a bien sûr des questions autour de l'intersyndical.
36:54 Là, j'en ai dit quelques mots dans mon intervention.
36:56 Là, il faut être à la fois ambitieux et très lucide.
37:00 J'ai un ambitieux, c'est...
37:02 On a réussi à le faire une fois sur les 64 ans
37:05 en ayant une remondication claire.
37:06 On va essayer de le refaire sur les ordonnances, par exemple,
37:08 pour essayer de réaméliorer le droit de représentation
37:12 des salariés dans l'entreprise,
37:13 en disant on est d'accord sur 3 ou 4 points
37:15 en intersyndical, on appuie ensemble.
37:17 Après, donc on est ambitieux, en même temps, on est lucide.
37:20 Vous voyez comment la CGT est sortie de son congrès
37:24 dans un équilibre sorti d'une nuit,
37:26 on ne sait pas comment elle s'est passée,
37:28 et de façon complètement instable,
37:30 et joue aujourd'hui son équilibre interne
37:32 à travers l'intersyndical.
37:33 C'est aussi simple que ça.
37:35 Donc ça ira pas bien loin sur ce registre-là.
37:37 C'est pas la CFDT, Force ouvrière, la CGC
37:39 qui va faire la règle de l'équilibre interne de la CGT,
37:42 on a autre chose à foutre.
37:43 Donc du coup, autant se parler clairement,
37:46 parce que c'est ça, la réalité.
37:47 Donc du coup, on a cette lucidité-là.
37:50 Il faut être aussi lucide.
37:52 Vous avez une organisation syndicale
37:53 comme Force ouvrière qui a fait le choix cette semaine
37:55 de ne pas signer l'accord sur la transition écologique,
37:58 alors que vous voyez l'enjeu
37:59 sur la question de transition écologique.
38:02 Ils le font uniquement parce qu'ils ont à gérer en interne,
38:05 eux aussi, un équilibre entre les réformistes
38:08 qui sont plutôt enclin à signer
38:10 et les trotsis qui signeront jamais rien.
38:12 Et donc, du coup, ils balancent la transition écologique
38:14 sur cet équilibre-là.
38:15 Donc soyons ambitieux.
38:17 On recommencera, là-dessus,
38:20 vous voyez mon propos, il est très clair,
38:22 on recommencera à agir sur ces questions-là
38:24 de façon très claire quand on est capable de le faire,
38:26 quand on sera d'accord précisément.
38:29 On est tous d'accord pour améliorer l'emploi.
38:32 Il faut qu'on se dise comment on est d'accord
38:33 pour améliorer l'emploi.
38:34 Donc on sera exigeants de ce point de vue-là.
38:36 Et sinon, on avancera en tant que CFDT
38:38 sur nos revendications qu'on porte ensemble.
38:41 Sur la dernière question de Patrick,
38:44 on embarque les questions d'immigration.
38:48 Du coup, il y a des communiqués qui sont parus,
38:52 il y a des infos rapides
38:53 qui sont sur le projet de loi qui est en cours.
38:58 On est assez vigilants à ne pas rentrer
38:59 dans l'instrumentalisation
39:01 qui est celle du dossier immigration.
39:04 Tout le monde a compris que dans la période actuelle,
39:07 la majorité cherche, à travers ce projet de loi-là,
39:10 à élargir son socle au Parlement.
39:13 Donc ça, ce n'est pas le job de la CFDT
39:15 de mettre les mains dans cette affaire-là.
39:19 Et donc, du coup, par contre,
39:21 clairement, la façon dont on bosse
39:23 sur les questions d'accueil,
39:27 d'intégration, de meilleure insertion
39:30 sur le marché du travail des immigrés
39:32 sont des éléments marqueurs de l'organisation.
39:35 Sur la question des valeurs, c'est aussi un marqueur là-dessus.
39:38 Et on dira, dans le futur projet de loi,
39:41 tout ce qui va dans le mauvais sens
39:43 sur des durcissements très durs sur les règles d'immigration.
39:47 Et en même temps, je suis complètement d'accord
39:49 avec ton propos,
39:50 dans la façon dont il faut qu'on présente les enjeux,
39:52 c'est l'Europe et la France ont besoin,
39:57 dans la période à venir,
39:58 d'avoir une politique d'accueil des immigrés
40:03 pour faire en sorte que nos pays continuent
40:05 à remplir l'ensemble de ce qu'il a à faire.
40:09 Et donc, on a ce discours-là à porter.
40:11 C'est une vraie bataille, celle qui est notre marqueur.
40:15 Voilà pour vos 3 premières questions.
40:17 Mais je pense qu'on est dans un timing qui est serré.
40:20 Voilà.
40:21 Non, parce qu'on va être obligés,
40:23 parce qu'on a des journalistes qui attendent Yvan.
40:27 Et donc, c'est...
40:29 Voilà, on est tenus par le timing,
40:34 par la presse, parce qu'après, il faut que ça passe en direct.
40:37 Voilà. Donc on va arrêter là
40:40 et je repasse la présidence à Yveline.
40:43 Merci, Yvan, de ta participation.
40:46 (...)