Le Pacte du pouvoir de vivre
1er table ronde (1ère partie) : de la genèse à aujourd’hui !
Les participants :
Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart-Monde
Claude Grivel, président de l’Union nationale des acteurs du
développement local (Unadel)
Amandine Le Breton, directrice et co-porte-parole de l’association qui porte le Pacte
Marinette Soler, secrétaire générale adjointe de la CFDT Retraités
Débats animés par Jérôme Citron, rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine.
1er table ronde (1ère partie) : de la genèse à aujourd’hui !
Les participants :
Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart-Monde
Claude Grivel, président de l’Union nationale des acteurs du
développement local (Unadel)
Amandine Le Breton, directrice et co-porte-parole de l’association qui porte le Pacte
Marinette Soler, secrétaire générale adjointe de la CFDT Retraités
Débats animés par Jérôme Citron, rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine.
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NewsTranscription
00:00:00 (...)
00:00:05 -Allô.
00:00:06 Bonjour à toutes et à tous.
00:00:09 J'espère que tout le monde connaît
00:00:10 le pacte du pouvoir de vivre dans la salle.
00:00:14 Lancé le 5 mars 2019,
00:00:17 il existe maintenant depuis 4 ans
00:00:19 et compte 60 organisations membres et 35 groupes locaux.
00:00:23 Comme vous avez pu le lire sur le programme du Congrès,
00:00:25 l'UCR a choisi d'y consacrer une matinée,
00:00:28 un temps de débat et de témoignage
00:00:29 de cette aventure un peu inédite pour la CFDT,
00:00:32 mais qui a très vite conquis les militants
00:00:34 et particulièrement les militants retraités.
00:00:38 La matinée a été construite autour de 2 tables rondes.
00:00:40 Alors la 1re table ronde sera consacrée à la genèse du pacte,
00:00:43 son évolution et bien entendu son futur.
00:00:46 Elle va nous mener jusqu'à 11h.
00:00:48 Là, il y aura une petite pause d'une demi-heure
00:00:51 et une 2de table ronde sera consacrée
00:00:53 aux déclinaisons territoriales du pacte,
00:00:56 en partant notamment de l'expérience de l'UTR de la Loire
00:00:59 autour de l'accès aux droits.
00:01:02 Bien entendu, à la fin de chaque table ronde
00:01:03 est prévu un temps d'échange avec la salle,
00:01:06 l'idée d'être le plus interactif possible.
00:01:08 Donc n'hésitez pas à prendre la parole.
00:01:10 Sans plus attendre, une petite vidéo
00:01:12 pour vous présenter ou représenter
00:01:14 ce qu'est exactement le pacte du pouvoir de vivre.
00:01:18 -Donner à chacun le pouvoir de vivre.
00:01:22 Année après année, nous consommons toujours plus vite
00:01:25 que les ressources naturelles que la planète ne peut en générer.
00:01:27 Pendant ce temps-là, en France, 5 millions de personnes
00:01:30 vivent avec moins de 850 euros par mois
00:01:32 et plus de 9 millions sont sous le seuil de pauvreté.
00:01:35 Notre modèle de développement est à bout de souffle.
00:01:37 Basé sur l'épuisement des ressources naturelles,
00:01:39 la compétition sans fin, l'obsession du profit de court terme
00:01:42 au détriment du bien-être humain,
00:01:44 il engendre inégalité, pauvreté, dérèglement climatique,
00:01:47 disparition de la biodiversité.
00:01:49 Nés de racines communes, l'urgence écologique et la crise sociale
00:01:53 se nourrissent l'une et l'autre, nous précipitant dans le mur.
00:01:57 Mais cela n'est pas une fatalité.
00:01:59 Parce que fin du monde et fin du mois sont interdépendants
00:02:01 et que nous devons les traiter simultanément,
00:02:03 des associations, syndicats et mutuelles
00:02:06 se sont unies autour du pacte du pouvoir de vivre.
00:02:08 Elles viennent de tous horizons,
00:02:09 représentant des millions de personnes,
00:02:11 militants, adhérents, bénévoles, donateurs, salariés.
00:02:15 Elles portent 66 mesures concrètes et efficaces
00:02:18 pour donner à chacun le pouvoir de vivre dignement
00:02:21 tout en protégeant notre avenir et celui des générations futures.
00:02:24 Elles agissent ensemble, auprès du gouvernement,
00:02:27 des députés, des sénateurs, des élus locaux,
00:02:29 pour que dans chaque nouvelle loi,
00:02:31 dans chaque nouveau décret ou décision publique,
00:02:33 les questions sociales et écologiques soient au cœur du débat.
00:02:35 Car sortir des énergies fossiles, rénover les passoires énergétiques
00:02:39 ou rendre accessible une alimentation bio et locale
00:02:41 sont autant de solutions pour améliorer le quotidien de chacun
00:02:44 tout en s'attaquant aux défis environnementaux.
00:02:47 Les régions, les villes, les bassins d'emploi
00:02:49 sont également de bonnes échelles pour agir.
00:02:51 Grâce aux représentants locaux des organisations du pacte du pouvoir de vivre,
00:02:55 des propositions nourrissent déjà les décisions publiques.
00:02:58 C'est le cas à Concarneau, en Bretagne,
00:03:00 où le collectif du pacte a créé l'association
00:03:02 Territoire zéro chômeur de longue durée
00:03:04 pour favoriser la création d'emplois au service de la transition écologique
00:03:08 et de la cohésion sociale du territoire.
00:03:10 Et les entreprises, que peuvent-elles faire dans tout ça ?
00:03:12 Sur les lieux de travail,
00:03:14 il est aussi possible d'agir pour le pouvoir de vivre.
00:03:16 Par exemple, dans les pays de la Loire,
00:03:18 des salariés ont voté pour les propositions du pacte
00:03:21 qu'ils souhaitaient porter en priorité au sein de leur entreprise.
00:03:23 Parmi elles, la revalorisation des métiers majoritairement occupés par des femmes
00:03:27 ou le meilleur accès aux produits locaux et co-responsables
00:03:30 dans la restauration collective.
00:03:32 Et vous, vous vous demandez comment agir pour une société plus juste et écologique ?
00:03:35 Aidez-nous à faire connaître le pacte du pouvoir de vivre
00:03:38 et ses 66 propositions en partageant cette vidéo à votre famille,
00:03:42 à vos amis, à vos connaissances.
00:03:44 Plus elles irrigueront la société, plus elles deviendront incontournables.
00:03:47 Vous pouvez aussi participer à faire vivre ces propositions
00:03:49 auprès des groupes locaux de chacune de nos organisations.
00:03:52 Pour en savoir plus sur le pacte ou rejoindre une organisation locale,
00:03:55 www.pactedupouvoirdevive.fr.
00:03:59 -Voilà, vous savez tout sur le pacte.
00:04:05 Maintenant, je vais vous présenter nos invités.
00:04:07 Donc, Marie-Hélède Graar, qui est présidente d'ATD Carmond,
00:04:12 une association que l'on ne présente plus
00:04:14 et qui fait partie du pacte depuis l'origine.
00:04:17 Amandine Le Breton,
00:04:20 directrice de l'association qui porte le pacte aujourd'hui.
00:04:23 Amandine a une grande expérience du pacte
00:04:25 parce qu'elle a été auparavant directrice du plaidoyer
00:04:27 et de la prospective à la Fondation pour la Nature et l'Homme
00:04:30 et, à ce titre, coporte-parole du pacte.
00:04:33 Claude Grivelle, président de l'Union nationale
00:04:36 des acteurs du développement local,
00:04:38 une association peu connue du grand public,
00:04:40 mais qui a rejoint très tôt le pacte.
00:04:43 Claude est aujourd'hui un membre actif
00:04:44 du groupe de coordination du pacte.
00:04:47 Et enfin, Marinette Solaire, que vous connaissez bien,
00:04:50 secrétaire nationale de l'UCR,
00:04:51 ancienne membre de l'IRI Île-de-France
00:04:53 et ancienne membre du Bureau national confédéral.
00:04:56 C'est Marinette qui a construit cette matinée.
00:04:59 Voilà. Et pour commencer, je me tourne vers toi, Marinette,
00:05:03 pour une question toute bête.
00:05:04 Pourquoi l'UCR a voulu consacrer une matinée
00:05:06 au pacte du pouvoir de vivre ?
00:05:09 -E. Macron.
00:05:10 -Merci.
00:05:15 Écoutez, on a souhaité construire cette matinée
00:05:20 parce que je ne sais pas si certains,
00:05:23 par rapport à ce qui s'est dit hier,
00:05:25 on s'est rendu compte, mais pas qu'hier,
00:05:27 on se rend compte que les retraités,
00:05:30 au travers de leur presse locale,
00:05:33 au travers d'interventions qu'ils font dans différents lieux
00:05:38 où on peut être présent,
00:05:40 nous disent leurs actions de travail
00:05:43 avec des associations locales sur le pacte du pouvoir de vivre.
00:05:48 Donc, comme vous le savez,
00:05:50 je ne sais pas si vous le savez, mais en tout cas,
00:05:52 les retraités, une fois qu'ils sont retraités,
00:05:55 parce qu'au départ, en tout cas, tous ici
00:05:58 ont agi dans leur entreprise,
00:06:00 mais une fois qu'ils sont en retraite,
00:06:02 leur ADN, et quelqu'un l'a repris, ça, hier,
00:06:04 dans son intervention au rapport d'activité,
00:06:06 leur ADN, c'est du syndicalisme sur le territoire.
00:06:09 Et c'est du syndicalisme sur le territoire,
00:06:11 un lien aussi avec l'interprofessionnel,
00:06:13 c'est habité.
00:06:14 Et le pacte, par rapport aux actions
00:06:18 qui sont proposées au travers du pacte,
00:06:21 par rapport aux associations
00:06:23 qui sont aussi partenaires de ce pacte,
00:06:26 les retraités s'y reconnaissent tout à fait,
00:06:27 parce que ce sont des sujets de logement,
00:06:30 des sujets de transport, des sujets de développement durable,
00:06:35 des sujets de pauvreté.
00:06:36 Et tout ça, les retraités, ce sont des sujets
00:06:39 qui impactent la vie des retraités
00:06:41 d'une manière quotidienne.
00:06:42 Donc c'est vraiment quelque chose qui est porté par les retraités.
00:06:45 Et ce qu'on souhaite,
00:06:47 que ce soit aussi porté, que ce soit travaillé aussi
00:06:50 avec les salariés aussi en coopération.
00:06:53 Et c'est pour ça qu'il y a énormément de retraités
00:06:56 qui participent à des groupes locaux,
00:07:00 qui participent avec l'interprofessionnel
00:07:02 sur des colocs d'appropriation,
00:07:04 qui eux-mêmes organisent des colocs d'appropriation du pacte,
00:07:09 des retraités qui sont adhérents à des associations
00:07:12 qui sont partenaires du pacte.
00:07:15 Donc on a souhaité porter ce débat sur ce sujet
00:07:20 par rapport à tous ces éléments-là.
00:07:21 -Et vous avez senti qu'il y avait une attente
00:07:23 au bureau de l'UCR autour du sujet du pacte ?
00:07:26 -Alors il y avait une attente, parce que la CE
00:07:30 s'est emparée de ce sujet,
00:07:33 a souhaité faire un recensement,
00:07:35 parce qu'on avait au niveau national,
00:07:36 comme on sait que les actions, c'est au niveau local,
00:07:38 c'est vraiment la proximité qui joue au niveau national,
00:07:41 on savait qu'il y avait des choses qui se faisaient,
00:07:42 mais on avait moins de visibilité.
00:07:44 Donc on a souhaité faire un recensement.
00:07:46 On s'est rendu compte de cette richesse.
00:07:49 Donc du coup, on a fait ce recensement.
00:07:51 Et c'est pour ça qu'on a souhaité aussi porter ce travail
00:07:55 et qu'il y ait des expressions,
00:07:56 des actions qui soient faites par les retraités
00:07:59 pour les faire connaître.
00:08:02 Et c'est quelque chose d'important pour nous.
00:08:05 -Alors Marie-Alette Graar,
00:08:08 est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu
00:08:10 comment le pacte a été ressenti à Athédes-Carmonde ?
00:08:13 Pourquoi vous vous êtes engagée dès le début ?
00:08:15 Et qu'est-ce que vous apporte le pacte aujourd'hui
00:08:17 pour qu'on puisse faire un parallèle
00:08:19 avec ce que vit la CFDTE ?
00:08:22 -Bonjour à toutes et à tous.
00:08:23 D'abord, merci de m'avoir invitée.
00:08:26 Peut-être quand même 2 mots sur Athédes-Carmonde,
00:08:28 parce qu'on fait comme si on se connaissait,
00:08:30 mais on ne se connaît pas toujours.
00:08:32 Alors 2 mots.
00:08:33 -Je ne peux pas faire autrement,
00:08:34 parce que moi, j'imagine toujours la personne
00:08:36 qui ne connaît pas et qui se dit "mais enfin, de quoi elle parle ?"
00:08:40 Agir tous pour la dignité Carmonde.
00:08:42 Nous sommes une ONG qui a 65 ans,
00:08:45 qui lutte contre la grande pauvreté.
00:08:47 Et pour ça, nous imaginons,
00:08:50 nous mettons en oeuvre avec des partenaires,
00:08:53 toujours avec des partenaires,
00:08:55 des expérimentations pour montrer
00:08:57 que l'on peut éradiquer la grande pauvreté.
00:09:00 Nous mettons en oeuvre des expérimentations
00:09:03 avec les personnes les plus pauvres elles-mêmes.
00:09:06 Voilà. J'ai fait court. Ca va ?
00:09:08 -Oui, oui.
00:09:09 Mais je pense que vous avez beaucoup de soutien
00:09:10 dans la salle même, Athédes-Carmonde.
00:09:12 Il est quand même très connu de la CFDT, j'imagine.
00:09:15 -Ecoutez, merci. Ca fait du bien.
00:09:17 En particulier, en ce moment, on en a besoin.
00:09:23 -Vous avez tout de suite dit le mot "partenaire".
00:09:25 J'imagine que ça va être le lien.
00:09:26 -Ca va être le lien.
00:09:28 Athèdes-Carmonde mène ses expérimentations,
00:09:31 mène un certain nombre d'actions culturelles sur le terrain,
00:09:35 etc., avec d'autres,
00:09:37 mais nous menons aussi un combat politique
00:09:40 au sens premier du terme,
00:09:42 c'est-à-dire au sens de faire changer la société
00:09:45 et de faire que les plus pauvres
00:09:47 aient vraiment leur part dans la société.
00:09:49 Donc c'est dans notre ADN
00:09:52 que de travailler avec des partenaires
00:09:54 et avec les partenaires de la société civile.
00:09:57 Donc évidemment, quand le pacte est né,
00:09:59 c'était tout naturel pour nous que de rejoindre le syndicat,
00:10:04 parce que nous travaillons avec nos amis des syndicats
00:10:08 depuis de nombreuses années,
00:10:10 et que pour nous, c'est absolument essentiel.
00:10:13 Ce n'est pas simplement de travailler
00:10:15 avec nos amis des autres associations
00:10:18 qui luttent contre la pauvreté.
00:10:20 C'est pas comme ça qu'on va éradiquer
00:10:21 la grande pauvreté dans notre pays.
00:10:23 C'est pas comme ça que l'on va pouvoir avoir une société
00:10:26 qui ne laisse personne de côté.
00:10:28 C'est vraiment si nous réunissons
00:10:31 toute la société civile
00:10:33 comme nous le faisons dans le pacte.
00:10:36 C'est-à-dire les syndicats, les associations, les mutuelles.
00:10:41 C'est cet ensemble qui va faire
00:10:43 que l'on va pouvoir faire bouger des choses dans la société.
00:10:47 -Est-ce que vous imaginez, 4 ans après,
00:10:48 que vous serez encore sur scène à parler du pacte ?
00:10:51 -Alors moi, encore sur scène, ça, c'est pas le problème.
00:10:53 (Rires)
00:10:56 Mais ce que j'ai vu
00:10:59 dans la campagne pour les élections présidentielles,
00:11:05 pour mener ces campagnes d'élections présidentielles
00:11:07 pour Athédée Carmon depuis quelques années,
00:11:10 j'ai vu qu'avec le pacte, le pacte était reconnu.
00:11:14 C'est-à-dire que les candidats venaient demander au pacte
00:11:19 de nous rencontrer, les uns et les autres,
00:11:21 représentants de diverses organisations du pacte.
00:11:24 Et c'est cette parole commune, ces paroles communes,
00:11:28 diverses et variées, c'est ça, l'essentiel.
00:11:31 Parce que notre société,
00:11:33 elle est faite d'une multitude de soucis, de problèmes.
00:11:38 Excusez-moi de commencer par ça,
00:11:40 mais c'est quand même ça qui fait que nous nous battons ensemble
00:11:43 pour une société plus juste, plus égale, plus fraternelle.
00:11:48 Donc notre société, elle a absolument besoin
00:11:52 de l'apport de personnes qui luttent à la fois
00:11:56 pour les droits de chacun, de chacune,
00:11:59 qui luttent pour une nature, un environnement
00:12:03 qui va permettre à chacune et chacun de vivre correctement,
00:12:07 qui luttent pour que l'égale dignité de chacune et chacun
00:12:11 soit respectée.
00:12:12 Donc dans la campagne présidentielle,
00:12:14 les principaux candidats sont venus nous rencontrer,
00:12:18 sont venus nous chercher au sein du pacte.
00:12:20 Et vous pensez que le pacte s'est renforcé ?
00:12:24 -Alors oui, c'est pas toujours simple de s'entendre
00:12:28 à temps d'organisation,
00:12:29 mais c'est très important de montrer 66 propositions.
00:12:34 C'est pas rien, quand même.
00:12:35 Les 66 propositions, elles ont été travaillées,
00:12:39 retravaillées, pensées ensemble.
00:12:41 On discute, on lâche un peu.
00:12:42 Non, on lâche pas.
00:12:44 On avance ensemble.
00:12:46 Et franchement, on est super fiers.
00:12:48 Et ce que l'on aurait aimé, ce que l'on aimerait,
00:12:51 c'est qu'il y ait des candidats, justement, dans ces élections
00:12:54 qui s'emparent de nos propositions.
00:12:56 C'est ça qu'il faut, parce qu'il faut que ça change.
00:12:58 Parce que franchement, là, ça devient très compliqué.
00:13:02 -Merci.
00:13:03 Même question, Claude Grivelle ?
00:13:06 (Applaudissements)
00:13:08 -Alors, tout d'abord, 2 mots sur Lunadel.
00:13:11 Parce que, bon... Voilà. Merci.
00:13:17 Lunadel, c'est en fait un réseau
00:13:20 qui porte les valeurs et les principes,
00:13:23 les méthodes du développement local.
00:13:26 L'objectif de Lunadel, c'est en fait de rassembler
00:13:30 et de décloisonner, en fait, les champs d'intervention
00:13:33 sur les territoires.
00:13:34 C'est le lien entre le citoyen et le territoire.
00:13:37 L'histoire de Lunadel est liée un peu
00:13:40 à ce qu'on peut vivre aujourd'hui,
00:13:41 c'est-à-dire que c'est lié
00:13:44 aux crises, aux grandes crises économiques
00:13:47 qui ont traversé notre pays.
00:13:49 D'abord, la désertification rurale.
00:13:52 Ensuite, la désindustrialisation.
00:13:54 Pardon. Oui, la désertification rurale,
00:13:57 la désindustrialisation, des crises économiques
00:14:00 qui ont fait que beaucoup de territoires
00:14:02 se sont sentis délaissés, abandonnés,
00:14:06 pas du tout valorisés par les politiques publiques,
00:14:09 au contraire.
00:14:10 Et ça a donné, en fait, ça a créé
00:14:14 ce que moi, j'analyse comme ça aujourd'hui,
00:14:16 c'est-à-dire que la crise est génératrice
00:14:18 de créativité et de résilience.
00:14:20 Et c'est parce que les acteurs habitants
00:14:22 dans ces territoires ruraux ont senti
00:14:25 qu'ils ne pouvaient pas attendre des politiques publiques
00:14:28 ou de décisions qui se prenaient à l'extérieur,
00:14:31 des solutions pour leur devenir, qu'ils se sont pris en main.
00:14:35 Et je pense que l'histoire du pacte, c'est un peu ça aussi.
00:14:38 C'est décidé que...
00:14:40 Le pacte a été né de l'histoire des Gilets jaunes,
00:14:42 mais Yann Mandine y reviendra.
00:14:43 C'est clair qu'on a décidé,
00:14:47 au niveau des acteurs des territoires,
00:14:49 de se rassembler, de dire que, finalement,
00:14:51 il n'y avait pas de territoire sans devenir.
00:14:53 Et pour cela, il fallait se battre.
00:14:55 Mais pour cela, il fallait aussi se connaître,
00:14:58 connaître les ressources du territoire.
00:15:00 Et les ressources sont aussi les gens les plus pauvres.
00:15:02 Ca fait partie, on le voit bien dans les expériences
00:15:05 Territoires zéro chômeur ou autres aujourd'hui,
00:15:07 ça fait partie de la ressource locale.
00:15:09 La création d'activités, la création d'emplois,
00:15:12 d'utilités sociales,
00:15:13 ça se développe, je dirais,
00:15:17 à partir d'initiatives d'associations,
00:15:19 d'initiatives d'individus,
00:15:21 et puis de quelques porteurs un peu leaders,
00:15:24 je dirais, un peu charismatiques.
00:15:25 Il a fait à lui aussi quelques élus,
00:15:27 quelques personnes venant de l'éducation populaire
00:15:30 pour développer cette notion de développement local.
00:15:35 Et si on n'est pas très connus aujourd'hui,
00:15:37 c'est parce qu'en fait, l'objectif,
00:15:39 c'est pas de défendre une structure ou une organisation.
00:15:42 Il y a eu des périodes où on a été sans doute
00:15:44 peut-être un peu plus connus,
00:15:45 mais on n'a jamais eu beaucoup de chance.
00:15:47 Le plus grand événement porté par Lunadel,
00:15:51 c'était Carcassonne en 2017.
00:15:54 On avait organisé un grand rassemblement à Carcassonne.
00:15:56 Et le week-end où on devait faire cet événement,
00:16:00 en fait, Chirac a décidé de dissoudre l'Assemblée.
00:16:03 Et on s'est retrouvés avec les élections à ce moment-là.
00:16:07 Donc vous imaginez quand...
00:16:08 Il a fallu que notre association réorganise cet événement
00:16:12 15 jours après.
00:16:13 Ca a été un gouffre financier,
00:16:14 mais il y a eu 1 500 personnes réunies à Carcassonne.
00:16:17 Et on a fait un appel à Carcassonne,
00:16:19 un appel aux bonnes volontés.
00:16:21 Donc pour dire les choses très, très simplement,
00:16:23 on a, à partir des territoires ruraux d'abord,
00:16:26 des quartiers délaissés de la politique de la ville ensuite.
00:16:29 La politique de la ville n'existait d'ailleurs pas.
00:16:31 Pour être très clair, la politique de la ville,
00:16:33 c'est inspirer des méthodes de développement local
00:16:35 qu'on a mises en oeuvre dans les territoires ruraux.
00:16:38 On est partis du principe que pour faire
00:16:41 projet de territoire commun,
00:16:43 il fallait pouvoir analyser son territoire,
00:16:45 bien le connaître, faire des livres blancs,
00:16:47 faire un diagnostic partagé,
00:16:49 et à partir de là, établir une stratégie
00:16:51 des orientations et des objectifs opérationnels
00:16:54 avec une animation du territoire.
00:16:55 -Je te coupe parce que je sens que tu vas partir très, très loin.
00:16:57 Donc le diagnostic partagé du pacte.
00:16:59 Alors, en 4 ans, c'est quoi, ton analyse ?
00:17:02 Non, continue, mais ton analyse pour revenir un petit peu
00:17:04 vraiment sur le pacte en tant qu'ordinateur.
00:17:07 -Ce qui caractérise le pacte,
00:17:08 mais aussi la démarche qu'on a dans le développement local,
00:17:11 c'est justement de prendre connaissance,
00:17:14 conscience des ressources que nous sommes tous,
00:17:17 quels que soient nos champs d'activité.
00:17:20 Ce que disait déjà Marie-Hélède tout à l'heure,
00:17:22 le monde de l'entreprise, le monde syndical
00:17:24 rencontre pas forcément facilement
00:17:26 le monde de l'éducation populaire,
00:17:28 le monde de l'animation culturelle, etc.
00:17:31 Sur un territoire, on a tous ces acteurs-là.
00:17:34 En plus, avec des élus, communaux, intercommunaux.
00:17:37 Le mouvement du développement local, d'ailleurs,
00:17:39 a essayé d'accompagner la structuration des territoires
00:17:42 avec la montée en puissance de l'intercommunalité,
00:17:44 la création des pays, les conseils de développement,
00:17:48 les animations portées par des agents de développement local.
00:17:52 Tout cela, c'est notre histoire, c'est notre ADN.
00:17:55 Et le pacte, aujourd'hui,
00:17:57 c'est en fait se préoccuper des plus pauvres
00:17:59 alors qu'il faut en même temps se préoccuper de la planète.
00:18:02 Et les enjeux écologiques, on l'a très bien vu,
00:18:05 on l'a senti très vite que si on ne prenait pas garde,
00:18:10 c'était évidemment les plus pauvres
00:18:11 qui seraient les premières victimes
00:18:13 du réchauffement climatique et des politiques
00:18:15 qui allaient être liées à la lutte
00:18:17 contre le réchauffement climatique.
00:18:19 Donc derrière, quand on pose ces questions-là,
00:18:21 on se pose forcément la question aussi
00:18:22 du fonctionnement démocratique.
00:18:24 Qui prend la décision ? A quel niveau ?
00:18:27 Comment les acteurs des territoires sont concernés ?
00:18:29 Sont associés ?
00:18:30 Participent à l'élaboration,
00:18:32 à la co-construction des politiques,
00:18:34 à la co-construction des solutions ?
00:18:36 Et le pacte, c'est cette volonté-là.
00:18:37 Clairement, au départ, les 19 organisations
00:18:40 qui se sont réunies, c'était d'abord
00:18:41 celle de la solidarité et le monde syndical.
00:18:45 Ensuite, elles ont été rejointes par le monde du logement,
00:18:47 par le monde du développement local, bien sûr,
00:18:51 mais aussi les mutuels, etc.
00:18:52 Et aujourd'hui, on a effectivement 64 organisations.
00:18:55 Toutes les organisations ne sont pas encore là.
00:18:57 D'autres ont aussi leur propre réseau
00:18:59 qui travaille un peu sur les mêmes bases que les nôtres.
00:19:02 Et je dirais que le principe aussi de l'UNADEL,
00:19:05 qu'on retrouve au niveau du pacte,
00:19:06 c'est de créer des alliances, soit au cas par cas,
00:19:08 soit territoire par territoire,
00:19:10 pour pouvoir faire du projet commun.
00:19:12 Et ce qu'on appelle, nous, aujourd'hui,
00:19:13 faire territoire commun.
00:19:14 Et on a bien compris aussi que le développement local
00:19:17 est le territoire commun, c'est pas la défense
00:19:19 de son petit territoire local.
00:19:21 C'est défendre l'intérêt de son territoire local
00:19:25 dans une transformation globale de la société et de la planète.
00:19:29 Donc c'est toujours avoir un pied dans le local
00:19:30 et un pied dans le global.
00:19:32 -Merci. Donc, Abandine, pour conclure ce 1er tour de table,
00:19:36 c'est toi qui as la tâche, la lourde tâche
00:19:38 ou la tâche impossible de faire travailler les 66 organisations.
00:19:42 Donc est-ce que tu peux un peu nous retracer
00:19:44 ce fameux pacte, en gros, entre une 1re rencontre
00:19:48 et maintenant, 4 ans après ?
00:19:50 -Alors oui, bonjour à toutes et bonjour à tous.
00:19:52 Je suis ravie d'être ici ce matin.
00:19:54 Alors non, je suis pas celle qui doit animer.
00:19:56 Vraiment, c'est un esprit collectif
00:19:57 et c'est ça, la force du pacte aussi depuis 4 ans.
00:20:00 Donc oui, je reviendrai sur cette nouvelle étape
00:20:02 qui est la création de l'association,
00:20:03 mais à l'origine, pour les uns, les unes, les autres
00:20:06 qui ne connaissent pas encore tout à fait le pacte,
00:20:08 le pacte a été créé suite à la crise des Gilets jaunes.
00:20:12 Les Gilets jaunes, cette crise, elle était liée notamment
00:20:15 à la taxe carbone qui était, moi qui étais à l'origine à la FNH,
00:20:21 qui était une mesure qu'on avait portée
00:20:22 en tant qu'association environnementale.
00:20:25 Or, on n'avait pas suffisamment fait les choses correctement
00:20:29 puisqu'on n'avait pas suffisamment travaillé
00:20:32 à la dimension sociale.
00:20:33 Donc là, on a vu s'entrechoquer
00:20:35 la question écologique et la question sociale.
00:20:38 Et on a vu aussi apparaître et née cette crise démocratique
00:20:43 dont on voit encore les conséquences aujourd'hui.
00:20:45 Et donc là, se sont construits les 3 piliers
00:20:49 du pacte du pouvoir de vivre.
00:20:51 Le besoin de concilier transition écologique,
00:20:54 justice sociale et renouveau démocratique.
00:20:56 Et sur cette base et sur ces 3 piliers
00:20:58 que se sont rassemblées en effet 19 organisations
00:21:01 déjà très diverses dans leurs travaux,
00:21:05 dans les sujets abordés,
00:21:06 et qui sont passées ensuite à 65 assez rapidement, finalement.
00:21:11 Donc aujourd'hui, le pacte, c'est 65 organisations,
00:21:14 c'est aussi 40 groupes locaux.
00:21:16 Je vois quelques visages que j'ai pu rencontrer ici et là
00:21:19 puisque vous êtes les uns et les autres très actifs
00:21:21 aussi dans les groupes locaux.
00:21:23 Donc 40 groupes locaux partout en France, sauf en Corse,
00:21:26 en France métropolitaine,
00:21:29 qui portent donc cette nécessité
00:21:32 de vraiment porter un projet global de société
00:21:35 qui montre et qui démontre
00:21:38 qu'on peut faire cette transition écologique
00:21:40 sans laisser personne de côté,
00:21:42 qu'on peut lutter contre les inégalités,
00:21:44 contre la pauvreté,
00:21:45 tout en relevant le défi climatique
00:21:47 et celui de la préservation de la biodiversité,
00:21:50 et qui montre et qui démontre aussi
00:21:52 que la bonne vitalité démocratique de notre société,
00:21:57 c'est une condition à la réussite
00:21:59 des transitions écologiques et sociales.
00:22:02 Et ça, c'est vraiment ce qui anime aujourd'hui
00:22:03 nos organisations au sein du collectif.
00:22:07 Le 2d objectif, qui est celui qu'on a depuis 4 ans,
00:22:11 c'est aussi de montrer ce que vous avez dit
00:22:14 tous les 3, c'est de montrer la richesse,
00:22:16 la richesse de nos organisations,
00:22:17 la richesse de ce qu'elles portent, de ce qu'elles font.
00:22:20 J'ai l'habitude de dire la richesse de l'expertise
00:22:22 et de l'expérience,
00:22:23 et de redonner sa place
00:22:26 ou de donner une place encore plus importante
00:22:28 à la société civile,
00:22:30 à la fois dans la construction des politiques publiques,
00:22:32 on pourrait y revenir, mais c'est un défaut, là,
00:22:34 qu'on constate tous et tous.
00:22:36 Les pouvoirs publics, et notamment au niveau du gouvernement,
00:22:38 ont de grandes difficultés à s'inspirer,
00:22:41 à puiser, à discuter, à co-construire
00:22:42 avec la société civile qu'on est.
00:22:44 Donc redonner cette place au corps intermédiaire,
00:22:47 c'est aussi un objectif en tant que tel
00:22:49 du pacte du pouvoir de vivre.
00:22:51 Et là, depuis cette année, en fait,
00:22:53 ça marque une nouvelle étape, en effet,
00:22:55 puisque moi, ce qui me marque et m'enthousiasme
00:22:59 à chaque plénière,
00:23:00 donc les plénières, c'est les moments,
00:23:02 2 ou 3 fois par an, on se réunit tous, les 65,
00:23:04 c'est cette énergie des organisations
00:23:06 qui réitèrent à chaque fois leur envie de s'engager
00:23:08 dans le collectif, qui réitèrent l'attente très forte
00:23:11 qui est portée dans le collectif du pacte du pouvoir de vivre.
00:23:14 Et donc cette énergie et cette attente forte,
00:23:15 elle s'est concrétisée par la création
00:23:17 de l'association d'animation du pacte du pouvoir de vivre,
00:23:21 avec l'objectif de nous donner à nous-mêmes le pouvoir d'agir.
00:23:25 -Pourquoi vous avez décidé ça ? C'est une nouvelle étape ?
00:23:27 Comment on peut le résumer ?
00:23:29 -Alors c'est une nouvelle étape pour nous donner
00:23:31 les moyens humains et financiers de faire vivre
00:23:34 et de faire connaître un peu plus le collectif,
00:23:36 ses propositions et les travaux.
00:23:39 On avait un fonctionnement, on va dire,
00:23:42 qui était parfait, qui fonctionne très bien, mais informel.
00:23:45 Là, l'idée, c'est de créer une petite équipe
00:23:47 qui puisse garantir la constance de l'action du pacte.
00:23:51 -Ca montre un peu que ça s'inscrit dans la durée, quand même.
00:23:54 -Ca s'inscrit dans la durée, ça répond à la projection
00:23:57 et à l'envie des organisations de poursuivre,
00:23:58 et puis ça répond au contexte,
00:24:01 parce que le contexte dans lequel on est,
00:24:03 qui fait s'associer l'ensemble des crises,
00:24:08 on passe suffisamment loin sur les questions écologiques,
00:24:10 il faudrait doubler le rythme des réductions
00:24:11 des émissions de gaz à effet de serre.
00:24:13 On est très, très loin d'atteindre,
00:24:16 de donner le pouvoir de vivre dignement,
00:24:18 notamment au lieu de millions de personnes
00:24:20 les plus pauvres en France.
00:24:21 On a quand même une crise démocratique
00:24:23 qui ne dit pas son nom.
00:24:24 On peut débattre des noms qu'on donne au contexte
00:24:26 dans lequel on vit, mais on est quand même
00:24:27 dans ce contexte-là.
00:24:28 Donc le pacte est encore plus,
00:24:30 et de plus en plus nécessaire, quelque part, malheureusement,
00:24:33 mais il est de plus en plus nécessaire.
00:24:35 Donc on a décidé collectivement
00:24:37 de se donner les moyens de s'inscrire dans le temps.
00:24:40 Et puis la nouvelle étape, elle est marquée aussi,
00:24:42 mais on y reviendra tout à l'heure,
00:24:43 par le souhait validé par l'ensemble des organisations
00:24:47 de donner le pouvoir d'agir aux citoyens.
00:24:51 Les groupes locaux s'investissent beaucoup dans les territoires,
00:24:53 mais on avait le retour d'un certain nombre de citoyens
00:24:56 qui disaient "Moi, je suis adhérent à la CFDT,
00:25:01 "je fais un don à Oxfam et je suis militant
00:25:03 "chez ATD Carmonde,
00:25:05 "mais il n'y a pas d'espace où je peux porter
00:25:07 "un projet de société dans son ensemble,
00:25:09 "où je peux m'investir et finalement rassembler
00:25:12 "toutes mes expériences à la CFDT, à ATD Carmonde et à Oxfam
00:25:15 "pour porter un projet."
00:25:17 Et on s'est dit que le pacte pouvait être
00:25:18 cet espace d'engagement pour les uns et les autres
00:25:21 qui souhaitent porter un projet de société au niveau local
00:25:24 en relayant les informations, les propositions du pacte.
00:25:26 Donc on y reviendra, mais on va lancer
00:25:28 une école du pouvoir de vivre,
00:25:29 on va organiser une journée du pouvoir de vivre,
00:25:31 et donc s'ouvrir aussi à des citoyens
00:25:33 qui veulent s'engager auprès de nous.
00:25:34 -Alors, Marie-Hélène, justement, pour faire suite
00:25:37 à ce que vient de dire Amandine,
00:25:38 une association comme ATD, par exemple,
00:25:40 elle n'a pas une crainte, se dire,
00:25:42 "Je sous-traite avec le pacte les questions écologiques
00:25:45 "ou je vais perdre mes militants
00:25:46 "qui vont s'engager dans une autre structure."
00:25:48 Comment on vit ça, la création pratiquement d'une filiale ?
00:25:52 Comment on considère...
00:25:53 Je fais exprès d'être un peu provocateur.
00:25:55 -Je devrais avoir peur, c'est ça ? Non.
00:25:58 Moi, je crois que c'est très important
00:26:01 de faire connaître notre combat à d'autres,
00:26:06 donc au sein du pacte,
00:26:07 et c'est très important d'être ensemble,
00:26:09 de se mettre ensemble pour faire connaître
00:26:12 les propositions que nous avons dans le pacte.
00:26:14 Franchement, allez, au contraire,
00:26:17 ça renforce les combats de chacune des organisations
00:26:20 qui est membre du pacte.
00:26:22 Franchement, ça renforce tout ce que nous défendons.
00:26:28 On pourrait parler... Je pourrais parler du logement, par exemple,
00:26:31 comme le CNR Logement vient d'avoir lieu
00:26:34 et qu'il a accouché d'une demi-souris.
00:26:36 On pourrait parler du logement pour dire,
00:26:39 justement, ça serait l'occasion de se mettre ensemble
00:26:42 et de, localement, aller rencontrer
00:26:45 les responsables politiques locaux ensemble,
00:26:48 membres du pacte, pour dire,
00:26:51 "Mais qu'est-ce que vous faites pour les personnes
00:26:53 "qui sont à la rue dans notre ville, dans notre coin-là ?
00:26:57 "Qu'est-ce que vous faites pour ces personnes qui sont à la rue,
00:26:59 "pour ces personnes qui sont mal logées ?"
00:27:01 Eh bien, on est plus forts quand on est ensemble.
00:27:04 -Est-ce que vous diriez que ça a enrichi votre revendicatif ?
00:27:08 -Oui. Et puis, ça nous oblige à être plus audibles,
00:27:12 à mieux se faire comprendre,
00:27:14 à faire comprendre que réfléchir,
00:27:17 penser ensemble avec des personnes très pauvres,
00:27:21 c'est une vraie richesse.
00:27:22 C'est une vraie richesse qui manque actuellement
00:27:25 à notre société.
00:27:27 Et si nous voulons éradiquer la grande pauvreté,
00:27:29 c'est nous ce que nous voulons absolument,
00:27:33 si nous voulons qu'enfin, cette pauvreté,
00:27:35 cette grande pauvreté, elle baisse dans notre pays,
00:27:38 eh bien, il faut travailler avec les plus pauvres.
00:27:41 Il faut vraiment réfléchir les choses avec les plus pauvres.
00:27:44 Et ça, eh bien, il faut l'expérimenter ensemble,
00:27:47 il faut l'expérimenter localement,
00:27:49 il faut aller rencontrer, il faut oser,
00:27:52 aller rencontrer d'autres citoyens qui ne nous connaissent pas,
00:27:56 mais qui vont trouver là une force de s'engager.
00:27:59 Parce que quand même, mettre ensemble des syndicats,
00:28:02 des associations, des mutuelles, c'est pas rien.
00:28:06 Et cette force-là, on doit pouvoir la communiquer
00:28:10 aux autres citoyens.
00:28:11 -Mais c'est pas difficile de militer avec des organisations
00:28:15 dont forcément on n'est pas forcément d'accord à 100 %,
00:28:18 -Alors nous, on a l'habitude, franchement.
00:28:21 On a l'habitude de discuter...
00:28:23 -On est d'accord à 100 % avec vous, d'habitude.
00:28:25 -Non, non, c'est rare que les gens soient d'accord à 100 % avec nous.
00:28:29 Je vais prendre un autre exemple.
00:28:30 Territoires zéro chômeurs de longue durée.
00:28:33 Nous sommes à l'origine de cette expérimentation.
00:28:36 Et nous sommes allés chercher d'autres partenaires
00:28:38 pour la mettre en place.
00:28:39 Maintenant, c'est l'association
00:28:41 Territoires zéro chômeurs de longue durée qui la gère.
00:28:44 Mais on est un peu les empêcheurs de tourner en rond
00:28:47 dans cette histoire-là.
00:28:49 C'est-à-dire qu'on va sans arrêt les asticoter et au pacte.
00:28:54 C'est pareil. On va sans arrêt vous asticoter
00:28:57 pour que les personnes les plus pauvres ne soient pas oubliées,
00:29:00 pour que dans toutes vos réunions,
00:29:02 vous preniez le temps, le temps, avec un T majuscule,
00:29:08 le temps de se comprendre, de s'écouter, de se connaître,
00:29:12 d'être sûr que ce que l'on vient de se dire,
00:29:16 chacune et chacun l'a compris,
00:29:17 et on va pouvoir avancer ensemble.
00:29:20 Parce que c'est ça, cette société qui n'oublie personne,
00:29:23 que nous voulons.
00:29:24 -Alors, Claude, c'est ta grande spécialité, justement,
00:29:25 de faire dialoguer les gens entre eux.
00:29:28 C'est quoi les petites difficultés en ce moment ?
00:29:31 Allez, je vais essayer de titiller.
00:29:32 C'est quoi les petits points en ce moment
00:29:35 qu'il va falloir dépasser ?
00:29:37 -Alors, je vais prendre un exemple
00:29:40 pour illustrer la difficulté.
00:29:41 Moi, j'accompagne pas mal de territoires
00:29:45 dans leur démarche d'engagement
00:29:48 pour prendre en compte la transition écologique, par exemple.
00:29:52 Je me rends compte, sur le terrain,
00:29:55 d'une méconnaissance que les uns et les autres
00:29:58 ont de ce que font les autres sur le même territoire.
00:30:02 Je crois que... Bon, je veux pas généraliser,
00:30:04 évidemment, il y a des exceptions,
00:30:05 mais d'une manière générale,
00:30:07 tout le monde pense que si ça va pas bien,
00:30:10 c'est à cause de l'autre,
00:30:11 et que c'est à cause des élus,
00:30:14 c'est à cause des associations,
00:30:15 c'est à cause du monde syndical, etc.
00:30:18 Et en fait, on fait pas l'effort de comprendre
00:30:21 quelles sont les priorités, les attentes,
00:30:24 les difficultés rencontrées par nos interlocuteurs.
00:30:26 Je pense que le pacte, il nous a servi aussi à ça,
00:30:29 c'est de se rendre compte, par exemple,
00:30:31 que la question démocratique,
00:30:33 c'est pas uniquement la question des élus,
00:30:34 la question du Parlement,
00:30:36 la question des collectivités locales,
00:30:37 c'est aussi la démocratie dans l'entreprise,
00:30:40 c'est aussi comment on s'approprie
00:30:43 ou on participe à la co-construction des décisions
00:30:46 de la vie économique.
00:30:47 -Mais concrètement, dans le groupe de coopération,
00:30:50 comment qui décide ?
00:30:51 On va traiter du sujet du logement,
00:30:53 et là, c'est la pauvreté.
00:30:54 Comment ça se passe ?
00:30:55 Chacun arrive avec ses petites valises de revendication
00:30:58 et on essaie de...
00:31:00 -Alors déjà, il faut peut-être rappeler
00:31:02 qu'en fait, le groupe de coordination,
00:31:04 ce sont des volontaires,
00:31:05 parce qu'il faut quand même consacrer un peu de temps.
00:31:08 Et ces volontaires,
00:31:09 depuis le début de la mise en place du pacte,
00:31:11 ils ont tourné un peu, c'est pas toujours les mêmes.
00:31:15 Mais quelque part,
00:31:16 ils sont missionnés par la réunion plénière.
00:31:18 C'est la réunion plénière qui fixe le cadre et les objectifs.
00:31:23 Et puis quelque part, on est aussi liés à l'actualité.
00:31:26 Par exemple, la participation du pacte au CNR.
00:31:29 Est-ce que c'est le pacte qui participe au CNR
00:31:31 ou est-ce que ce sont les organisations,
00:31:33 le Conseil national de la refondation,
00:31:35 pour ceux qui sont pas familiers avec les sigles,
00:31:38 ou est-ce que ce sont les organisations
00:31:40 qui sont invitées parce qu'on les connaît,
00:31:41 bon, ATD ou la fondation Abbé Pierre ou autres ?
00:31:46 On a décidé que les membres du pacte
00:31:49 qui étaient sollicités par le CNR pour participer
00:31:54 n'iraient pas sans un minimum de concertation entre nous
00:31:58 et qu'on puisse défendre les positions communes
00:32:00 et qu'on puisse valider le fait
00:32:01 que celui qui était représentant d'une organisation
00:32:04 soit également le porte-parole du pacte
00:32:06 dans le cadre de ce travail
00:32:08 au sein du CNR.
00:32:10 Si Christophe Robert a pris cette place
00:32:13 par rapport au Conseil national du logement...
00:32:17 -Christophe Robert, c'est la fondation Abbé Pierre.
00:32:20 -Il fait partie aussi du groupe de coordination.
00:32:22 C'est bien parce qu'il est aussi investi par son organisation
00:32:26 mais également porte-parole du pacte.
00:32:29 Et je pense qu'il a joué parfaitement ce rôle-là
00:32:31 dans les médias, etc.
00:32:33 Et d'ailleurs, quelque part,
00:32:35 on sent bien que le pouvoir gouvernemental
00:32:38 résiste, enfin, ne supporte pas bien
00:32:41 ces interpellations qu'on lui adresse
00:32:43 via des gens comme Christophe Robert.
00:32:45 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:32:46 -Et quand vous rencontrez un ministre, tous les deux,
00:32:48 est-ce que le mot pacte, ça tilte maintenant
00:32:51 dans l'administration, dans les pouvoirs publics
00:32:52 ou il faut encore expliquer, il faut encore s'imposer ?
00:32:56 -Moi, je dirais que ce qui est remarquable,
00:32:57 c'est que le nombre de fois que les ministres,
00:33:00 les membres du gouvernement proposent de créer des pactes,
00:33:03 on parle du pacte de la solidarité, maintenant,
00:33:06 et à chaque fois, on attend les décisions,
00:33:08 mais finalement, elles sont toujours repoussées.
00:33:11 Mais ça veut dire que le mot pacte,
00:33:12 il est... qu'il pouvait réunir quelque part.
00:33:15 Nous, en fait, c'est un pouvoir de vivre.
00:33:17 D'ailleurs, ma 1re intervention au sein du pacte
00:33:19 du pouvoir de vivre, ça a été de dire
00:33:21 qu'il faut aussi que ce soit un pouvoir d'agir.
00:33:24 Et aujourd'hui, c'est clair qu'on porte cette parole
00:33:28 pour essayer de construire, en fait,
00:33:29 l'agir pour le bien commun,
00:33:31 et je ne suis pas sûr que le gouvernement
00:33:33 soit sur cette même approche.
00:33:35 -Mais est-ce qu'il s'est imposé ?
00:33:37 Vous n'avez pas répondu. Peut-être Maria Alet
00:33:40 n'a pas l'habitude de rencontrer les pouvoirs publics.
00:33:42 Est-ce que le mot pacte du pouvoir de vivre
00:33:44 est rentré un petit peu dans l'administration ?
00:33:47 -Alors...
00:33:48 Bah...
00:33:50 Non, c'est pas gentil.
00:33:54 Non, chez les ministres, oui.
00:33:57 Oui. Chez les ministres, oui.
00:33:59 Dans l'administration, c'est quand même...
00:34:00 Voilà, il faut qu'on continue, quoi.
00:34:03 Il faut qu'on continue.
00:34:05 Oui.
00:34:07 -Mais Amandine peut le dire bien mieux que moi.
00:34:10 Allez.
00:34:11 -Je ne le dirai pas mieux que toi.
00:34:14 Alors, ce que tu disais, d'ailleurs, Maria Alet, tout à l'heure,
00:34:17 sur le fait que c'est les candidats à l'élection présidentielle
00:34:19 qui ont sollicité le pacte,
00:34:21 alors même que les uns, les autres
00:34:22 avaient déjà rencontré Laurent Berger, Christophe Robert,
00:34:25 peut-être même toi, Maria Alet, et les uns, les autres,
00:34:28 parce que vous aviez fait des propositions
00:34:30 en tant qu'organisation pour les élections présidentielles.
00:34:32 C'était un marqueur très fort pour nous
00:34:34 en termes d'identification, et tu as complètement raison.
00:34:36 Ce marqueur, il est encore présent.
00:34:39 On remarque que les uns, les unes, les autres
00:34:41 citent le pacte du pouvoir de vivre
00:34:43 comme un exemple d'espace
00:34:45 où on peut puiser, justement, des idées, des propositions
00:34:49 et duquel s'inspirer pour tenter la co-construction de la société.
00:34:52 Bon, les faits ne sont pas là, c'est le moins qu'on puisse dire,
00:34:55 mais en tout cas, je pense qu'en effet, il est identifié.
00:34:59 Mais à nous de continuer à travailler
00:35:01 pour être encore de plus en plus identifiés,
00:35:03 et puis l'identification, ça ne suffit pas.
00:35:06 Il va falloir être maintenant plus qu'inspirant
00:35:09 et pouvoir faire en sorte que nos 90 propositions,
00:35:12 ou une grande partie, puissent vraiment faire le contenu
00:35:14 des politiques publiques qu'on demande.
00:35:15 Et c'est là le pas qu'on veut franchir
00:35:18 avec cette nouvelle étape, c'est-à-dire pouvoir peser,
00:35:21 créer un rapport de force.
00:35:22 Ce rapport de force, il passe par nos propositions,
00:35:25 nos prises de parole communes,
00:35:28 mais aussi par cette énergie des territoires,
00:35:30 des citoyens qui doivent nous pousser.
00:35:32 Donc ce qu'on va essayer de construire,
00:35:33 c'est la convergence entre notre travail, nous, sur le fond,
00:35:39 et puis une énergie qu'on va essayer de mobiliser.
00:35:42 -Alors j'ai une question toute bête
00:35:44 que je me dis peut-être dans l'assistance.
00:35:45 Est-ce que le pacte est voué à accueillir
00:35:48 de nouvelles associations ?
00:35:49 Il y a peut-être ici des gens qui font partie d'associations
00:35:52 et qui ont envie de pousser en disant
00:35:54 "Mais pourquoi la mienne, elle n'est pas dans le pacte ?"
00:35:56 Une chose comme ça ?
00:35:57 Ou pour l'instant, ça a vocation plutôt...
00:35:59 C'est comme l'Europe, ça a vocation à aller plus loin
00:36:01 en restant en plus petit,
00:36:02 ou alors de s'élargir au risque de se diluer.
00:36:06 -On a en effet plusieurs organisations
00:36:08 au niveau national qui ont sollicité
00:36:10 une entrée dans le pacte.
00:36:11 Et on a souhaité à ce moment-là, justement,
00:36:13 à cette nouvelle étape,
00:36:15 au groupe de coordination, on a décidé de se poser
00:36:17 pour savoir ce que ça veut dire, aujourd'hui,
00:36:19 à ce moment, de rentrer dans le pacte,
00:36:20 et puis ce que ça nécessite.
00:36:22 Est-ce que si on est demain 150 ou 300,
00:36:25 est-ce qu'on est plus fort ?
00:36:26 Est-ce qu'on a la capacité d'animer le collectif ?
00:36:28 Qu'est-ce que ça veut dire d'être plus nombreux ?
00:36:30 Donc aux organisations qui nous ont sollicité ces derniers mois,
00:36:34 on a dit que cette année, on se donnait pour objectif
00:36:36 de nous poser sur une charte,
00:36:39 sur comment faire rentrer une nouvelle organisation,
00:36:41 encore une fois, ce que ça signifiait
00:36:43 en termes d'organisation,
00:36:44 mais aussi pour les organisations qui nous rejoignent.
00:36:47 -Oui.
00:36:49 -On va... Attends, on va passer un micro très, très rapidement.
00:36:58 La femme demandait si je pouvais citer les organisations
00:37:00 qui nous avaient sollicité, non, à ce stade.
00:37:02 Je ne le dirai pas.
00:37:03 -Ce qu'on peut aussi dire, c'est que depuis l'association,
00:37:09 quelque part, on a souhaité aussi vérifier
00:37:11 l'engagement des associations dans le pacte,
00:37:15 et donc on a proposé aussi une contribution financière
00:37:17 de chaque organisation, selon ses capacités,
00:37:21 à l'association du pacte,
00:37:23 ce qui nous permet aussi d'avoir un peu d'indépendance,
00:37:25 d'une part, et puis de vérifier
00:37:27 que ce n'est pas uniquement une alliance d'opportunités
00:37:30 pour faire bien, quelque part.
00:37:32 C'est vrai, moi, je le dis pour l'Unadel,
00:37:34 c'est clair que la participation de l'Unadel
00:37:36 au pacte du pouvoir de vivre,
00:37:38 ça a donné de la lisibilité à l'Unadel.
00:37:40 On en parle aujourd'hui, ce matin, vous vous rendez compte,
00:37:42 à Valence, c'est quand même important,
00:37:44 même si on l'est déjà intervenu plusieurs fois
00:37:46 dans la Biovalet, à côté, dans la Drôme,
00:37:48 parce qu'on y fait des écoutes territoriales,
00:37:50 parce qu'on va dans les territoires,
00:37:52 mais franchement, c'est vrai que participer,
00:37:54 signer des tribunes dans le monde ou ailleurs,
00:37:57 ça donne une certaine lisibilité à nos organisations.
00:38:00 Pour autant, est-ce que ça veut dire qu'il y a un vrai engagement ?
00:38:03 Nous, à l'Unadel, c'est clair qu'on a plusieurs alliances.
00:38:07 On fait partie du pacte du pouvoir de vivre,
00:38:09 on fait partie du Parlement rural,
00:38:12 on fait partie de la fabrique des transitions.
00:38:15 C'est des alliances qui ont un objet particulier.
00:38:19 On pourrait avoir aussi,
00:38:21 on a bien sûr d'autres partenariats,
00:38:23 mais c'est clair que l'engagement
00:38:25 dans le pacte du pouvoir de vivre,
00:38:27 c'est vraiment un engagement à faire territoire commun
00:38:30 au niveau local et au niveau national,
00:38:32 voire au niveau mondial.
00:38:33 Et je crois que c'est quand même cette démarche-là
00:38:35 qui est importante.
00:38:37 C'est décloisonner.
00:38:39 Vous posiez la question des relations avec les ministres.
00:38:40 On a connu plusieurs périodes.
00:38:42 Il y a eu une période où le pacte a été reçu,
00:38:44 les leaders du pacte, les porte-parole
00:38:46 ont été reçus par le Premier ministre,
00:38:48 qui a demandé à ses ministres de travailler avec nous
00:38:50 sur les thématiques.
00:38:52 Bon, il y a eu quelques réunions.
00:38:53 On s'en souvient, Marie-Hélède,
00:38:54 ça n'a pas été forcément très productif.
00:38:57 Il y a quand même des suites à ça.
00:38:58 Par exemple, il y a un groupe de travail
00:39:00 qui a continué à travailler et à alimenter
00:39:02 la réflexion du ministère et de la NCT
00:39:04 sur les questions des services publics.
00:39:05 Mais honnêtement, objectivement,
00:39:07 aujourd'hui, on ne peut pas dire que ça a influencé
00:39:09 d'une manière très, très forte les politiques publiques.
00:39:11 Par contre, ça nous a permis
00:39:13 de formaliser un peu plus nos propositions,
00:39:16 d'améliorer, en fait, notre discours commun
00:39:18 sur un certain nombre de ces dispositions.
00:39:22 Si aujourd'hui, il y a un groupe de travail
00:39:23 qui s'est réuni sur la solidarité à la source,
00:39:27 qui a produit des propositions,
00:39:28 c'est parce qu'il y a cette expérience du travail en commun
00:39:32 qui existait auparavant dans certains réseaux,
00:39:34 mais qui a été amplifiée par l'appartenance au pacte
00:39:37 et à l'élargissement aux associations du pacte.
00:39:41 -Marie-Hélède, justement, pour revenir,
00:39:43 est-ce que l'UCR pourrait parler au nom du pacte ?
00:39:47 Est-ce que ça serait facile ?
00:39:49 -Je ne pense pas, parce que...
00:39:53 Si, enfin, parler au nom du pacte, oui.
00:39:57 Oui et non.
00:39:58 Oui, dans le sens où on fait partie de la CFDT
00:40:01 et qu'on est dans le pacte,
00:40:03 mais je pense qu'on peut porter,
00:40:06 on peut donner une impulsion sur les actions,
00:40:10 mais moi, je pense sincèrement au niveau national.
00:40:13 Quand on rencontre, mettons, le ministère,
00:40:16 on peut aussi porter ces éléments-là,
00:40:19 notamment au ministère de la Santé,
00:40:20 enfin, surtout au ministère des Solidarités,
00:40:25 on peut porter ces éléments-là.
00:40:27 Mais moi, je crois beaucoup aux actions locales.
00:40:33 Je crois vraiment beaucoup aux actions locales.
00:40:35 Et tout à l'heure, vous avez dit pouvoir de vivre
00:40:37 ou pouvoir d'agir,
00:40:38 et je pense que c'est pouvoir d'agir pour mieux vivre.
00:40:41 Il y a aussi ces éléments-là.
00:40:43 Et je crois que les groupes locaux,
00:40:46 c'est là où les choses concrètes,
00:40:48 où on peut faire intervenir déjà nos adhérents,
00:40:51 nous, CFDT, CFDT retraités,
00:40:54 c'est où s'est impliqué les adhérents CFDT retraités.
00:40:57 Et moi, je crois beaucoup,
00:41:00 parce que l'important,
00:41:03 c'est d'arriver au travers des revendications
00:41:06 que l'on porte au travers du pacte,
00:41:08 c'est aussi d'arriver à des choses concrètes,
00:41:11 à obtenir des résultats.
00:41:14 Même si c'est compliqué, je sais que c'est très compliqué,
00:41:17 parce que la situation actuelle est très difficile,
00:41:21 mais c'est ces éléments-là qu'il faut...
00:41:24 C'est pour ça que je crois beaucoup aux groupes locaux.
00:41:26 Et nous, on donne de l'impulsion,
00:41:27 et après, bien entendu, on peut porter au niveau
00:41:30 de nos rencontres,
00:41:31 que ce soit aussi bien dans les instances aussi
00:41:34 où on peut siéger,
00:41:36 on peut porter aussi ces éléments-là.
00:41:40 -Marie-Hélène, justement, je voudrais prendre le premier micro.
00:41:42 Est-ce que vous pouvez porter des questions écologiques
00:41:44 devant les pouvoirs publics ?
00:41:50 -Alors, je voulais réagir à ce que disait Marinette.
00:41:53 Je peux ?
00:41:55 Parce que quand même, la CFDT, vous êtes nombreux.
00:41:59 Et en particulier les retraités CFDT dans le pacte.
00:42:04 Moi, je suis allée en rencontrer plusieurs fois,
00:42:07 parler pour le pacte à des groupes locaux, etc.,
00:42:11 avec Amandine ou avec Christophe ou avec Laurent,
00:42:15 et je vois votre volonté d'agir,
00:42:20 votre volonté de faire bouger les choses.
00:42:23 Juste vous dire une chose, si je peux me permettre.
00:42:26 -Allez-y, franchement.
00:42:27 -Pour qu'on arrive à avancer ensemble.
00:42:30 Je sens parfois de l'impatience,
00:42:33 parce que vous êtes des militants de longue date,
00:42:37 et c'est normal que vous soyez impatients
00:42:39 à faire bouger les choses avec d'autres membres du pacte.
00:42:43 Et parfois, d'autres membres du pacte,
00:42:46 comme les gens datés des Quart Monde,
00:42:48 ne répondent pas aussi vivement,
00:42:51 aussi rapidement que vous le souhaiteriez.
00:42:55 Mais surtout, pas de découragement.
00:42:57 Je reprends mon exemple du logement,
00:42:59 parce que c'est d'actualité,
00:43:01 et c'est vraiment d'actualité
00:43:02 pour 4 millions de personnes dans notre pays.
00:43:05 C'est-à-dire que n'hésitez pas
00:43:08 à vous mettre avec d'autres membres du pacte,
00:43:12 en groupe local, là,
00:43:14 et à aller rencontrer un élu local
00:43:16 pour lui demander s'il ne voudrait pas réquisitionner
00:43:20 un ou deux bâtiments, là,
00:43:22 où on pourrait loger quelques familles
00:43:25 qui sont à la rue,
00:43:26 et ces enfants qui sont à la rue
00:43:27 et qui vont à l'école tous les jours.
00:43:29 C'est quand même inacceptable dans notre pays.
00:43:32 Alors moi, je crois que ce genre de choses,
00:43:35 nous pourrons l'obtenir
00:43:37 si nous sommes justement ensemble,
00:43:39 membres du pacte.
00:43:41 -C'est un appel à une petite réquisition
00:43:43 dans les territoires.
00:43:44 (Applaudissements)
00:43:47 -Amandine, pour avancer,
00:43:49 on dit que le pacte, maintenant, est à une nouvelle étape.
00:43:52 Est-ce que tu peux un peu nous en dire plus
00:43:54 d'un moment un petit peu charnière de cette organisation ?
00:43:57 -Oui, j'évoquais tout à l'heure, notamment,
00:43:59 la dimension pouvoir d'agir.
00:44:01 Et ça, ça va se concrétiser, notamment,
00:44:03 par la création d'une école,
00:44:04 une école du pouvoir de vivre.
00:44:08 Les organisations membres du pacte du pouvoir de vivre
00:44:10 ont une énorme expérience, expertise.
00:44:12 C'est pas à vous que je la prends, évidemment.
00:44:15 On a le sentiment, encore une fois,
00:44:17 de ne pas être assez écoutés des pouvoirs publics,
00:44:20 de ne pas être assez connus non plus du grand public.
00:44:24 Et pourtant, on porte tous une vision de la société
00:44:27 qui promeut les solidarités.
00:44:30 Et on se dit que ça, c'est une richesse
00:44:31 qu'on voudrait partager.
00:44:33 Et donc partager à travers une école
00:44:35 l'idée, à partir de la rentrée 2023,
00:44:40 c'est de proposer...
00:44:41 -C'est quelle rentrée ? Septembre, comme à l'école, ou janvier ?
00:44:44 -On va faire l'appel fin août, début septembre
00:44:47 pour une mise en oeuvre,
00:44:48 un début de promotion, on va dire, en octobre.
00:44:52 Voilà, à peu près. On n'a pas les dates calées,
00:44:53 mais c'est sur... Donc chaque année,
00:44:55 40 à 50 jeunes de 18 à 35 ans
00:45:00 suivront une formation qu'on est en train de créer, de construire.
00:45:03 On va la valider, la travailler avec les organisations membres.
00:45:08 Mais l'idée, c'est qu'on puisse transmettre,
00:45:10 à partir de ces 20 semaines
00:45:13 à hauteur de 3 heures par semaine,
00:45:16 transmettre ce qu'est le pacte, transmettre la vision,
00:45:19 transmettre les propositions,
00:45:20 transmettre la manière dont on décrypte la société
00:45:23 et d'apporter, quelque part, les lunettes du pouvoir de vivre
00:45:27 aux 40 à 50 jeunes qui suivront cette formation
00:45:29 pour, encore une fois,
00:45:32 qu'ils puissent eux-mêmes, derrière, s'engager.
00:45:34 S'engager au sein du pacte du pouvoir de vivre, d'une part,
00:45:37 s'engager dans une association,
00:45:39 une organisation du pacte,
00:45:42 s'engager sur leur territoire,
00:45:43 s'engager dans un parti aussi, s'ils le souhaitent,
00:45:45 et d'ailleurs, s'engager où ils le veulent,
00:45:47 mais s'engager en ayant le bagage de nos organisations.
00:45:52 -Là, vous allez faire des envies, parce que je suis sûre,
00:45:54 dans la salle, il y en a qui auraient bien été retournés
00:45:56 sur les bancs de l'école,
00:45:58 et vous allez avoir des demandes.
00:46:00 Pourquoi ce choix des jeunes ?
00:46:02 -Alors, pourquoi ce choix des jeunes ?
00:46:05 -La question piège.
00:46:06 -Oups.
00:46:07 (Rires)
00:46:09 -Si, mais c'est normal, Amandine.
00:46:14 -Si, mais c'est normal, mais bien sûr.
00:46:16 Donc, c'est vrai qu'on...
00:46:18 Alors, dans les organisations membres du pacte du pouvoir de vivre,
00:46:21 on a une grosse implication de millions de bénévoles.
00:46:25 D'ailleurs, on ne sait pas ce qu'on tient,
00:46:27 et on ne se comptera pas, puisque ce n'est pas possible,
00:46:28 mais la moyenne d'âge des bénévoles en France
00:46:32 est plutôt plus élevée.
00:46:33 Or, on sait, aujourd'hui, que le pacte du pouvoir de vivre
00:46:36 aura très peu de notoriété,
00:46:38 et en a encore moins auprès des jeunes générations.
00:46:41 Mais on sait que c'est ces jeunes générations, demain,
00:46:43 qui seront peut-être élus local,
00:46:45 qui s'investiront dans une association
00:46:49 ou qui s'investiront en politique.
00:46:52 Et donc, on a envie de toucher ce public
00:46:55 que, très sincèrement, on a du mal à toucher, nous,
00:46:58 au niveau national et au niveau local, on le voit très bien.
00:47:01 -Je pense que vous allez aiguiser la curiosité avec cette école.
00:47:04 Il y aura plein de questions. Vous allez les sélectionner comment ?
00:47:06 -Alors, on est en train d'y travailler, justement...
00:47:09 -C'est pour vos enfants, vos petits-enfants, du coup.
00:47:12 Ils en voient leur CV.
00:47:14 -Alors, l'idée, c'est pas du tout de s'adresser, j'allais dire,
00:47:16 seulement aux étudiants qui font des études en sciences politiques.
00:47:19 C'est pas l'état d'esprit, évidemment, qu'on veut transmettre.
00:47:21 Donc il y a une diversité de régions, de parcours.
00:47:26 Mais ce qui soudera l'ensemble de cette promotion,
00:47:28 c'est l'envie de porter ce projet de société au global.
00:47:31 Donc on est en train de travailler à la manière, justement,
00:47:33 dont on va recevoir les candidatures.
00:47:36 Et puis il y a un enjeu, pour nous, à pas être déceptif.
00:47:38 Si on reçoit 200, 500, je sais pas, 1 000 candidatures,
00:47:42 évidemment, 40 à 50 personnes suivront la formation.
00:47:45 On est en train de réfléchir à que proposer aux autres jeunes.
00:47:48 Donc on est vraiment en train de construire tout ça.
00:47:51 On sait que cette 1re année, ce serait une 1re année aussi
00:47:53 pour affiner ce beau projet.
00:47:56 Mais on est intimement persuadés
00:47:58 que c'est aussi une des vocations du pacte
00:48:02 de faire cette éducation populaire
00:48:04 et que ça n'existe pas dans le paysage.
00:48:07 Et par ailleurs, tu disais, peut-être que ça ferait des jaloux,
00:48:09 je vous rappelle, pour celles et ceux qui ne l'auraient pas vu,
00:48:11 qu'on organise toutes les semaines des petits webinaires
00:48:13 de 45 minutes, de 8h45 à 9h30,
00:48:16 où on essaye de balayer l'ensemble des sujets,
00:48:20 des sujets portés par les organisations membres,
00:48:22 de décrypter des enjeux, etc.
00:48:24 Et donc cette dimension de formation, de transmission,
00:48:27 elle dépasse l'école.
00:48:28 C'est vraiment quelque chose qu'on a envie de faire.
00:48:31 Donc on partage entre nous des problématiques
00:48:33 parce qu'on s'acculture.
00:48:35 Cette question de l'acculturation, pour moi,
00:48:36 elle est très importante au sein du pacte.
00:48:38 Mais on essaye aussi de partager plus largement.
00:48:41 -Alors, Claude Grivelle, le pacte, c'est une éducation populaire,
00:48:44 un groupe de lobbying ?
00:48:45 -Oui, c'est un peu les deux.
00:48:50 Quelque part, c'est effectivement ce que dit Andine,
00:48:52 c'est tout à fait juste.
00:48:54 C'est-à-dire qu'il faut développer
00:48:55 cette culture de l'engagement.
00:48:56 Et pour ça, c'est vrai que les réseaux d'éducation populaire
00:49:00 portent cela, ou en tout cas sont censés le faire.
00:49:02 Quelque part, on a perdu un peu ce sens premier
00:49:06 de l'éducation populaire
00:49:07 parce que la plupart des organisations
00:49:09 ont été amenées à piloter, à gérer des services
00:49:12 pour le compte de la société
00:49:13 et souvent pour le compte de la puissance publique.
00:49:16 Et donc de ce fait, la partie éducative,
00:49:20 sensibilisation à l'engagement,
00:49:23 faire en sorte que chacun prenne sa part,
00:49:25 qu'on soit dans la co-responsabilité des décisions,
00:49:28 qu'on ne soit pas uniquement dans le yaka-faucon,
00:49:29 mais qu'on retrousse les manches
00:49:32 pour contribuer à la transformation sociale
00:49:35 de notre société.
00:49:36 Je crois que c'est effectivement une question de culture
00:49:38 qu'il faut qu'on arrive à faire partager
00:49:40 et qu'on arrive à faire porter conjointement.
00:49:43 Je pense que dans les territoires locaux,
00:49:44 l'exemple le plus intéressant,
00:49:47 je pense que c'est les champs de la commune,
00:49:49 du quartier, de la ville.
00:49:51 À cette échelle-là, quelle est la part d'engagement ?
00:49:54 Comment les gens s'engagent ?
00:49:56 Comment les jeunes trouvent leur place
00:49:58 dans la vie du quartier, dans la vie du village, etc.
00:50:01 Tout ça, ça fait partie de notre capital commun,
00:50:04 de notre patrimoine commun.
00:50:06 Et aujourd'hui, on se demande parfois
00:50:08 qui a la préoccupation de faire en sorte
00:50:11 qu'on se soucie de la possibilité pour chacun de s'engager.
00:50:14 -Et Marie-Alette, justement, chez ATD,
00:50:17 l'éducation, l'apprentissage comme ça,
00:50:19 c'est votre ADN, finalement, aussi.
00:50:22 -Ah oui, complètement.
00:50:24 C'est vraiment... C'est très important.
00:50:26 -Vous allez vous engager dans cette école aussi ?
00:50:28 -Je suis très contente d'entendre ça.
00:50:30 Je ne le savais pas.
00:50:32 Ça n'avait pas fuité jusqu'à mes oreilles.
00:50:34 -Il y a des scampos aujourd'hui.
00:50:36 -Je suis très contente d'entendre ce que propose Amandine,
00:50:40 parce que pour moi, c'est essentiel.
00:50:42 C'est essentiel de former ces nouvelles générations
00:50:47 à l'éducation populaire,
00:50:48 aux valeurs qui nous animent dans le pacte.
00:50:52 Et ça, c'est vraiment très, très important.
00:50:54 Transmettre aux nouvelles générations
00:50:58 tout ce qui nous anime les uns et les autres.
00:51:01 Vraiment, bravo.
00:51:02 Très, très belle idée que nous soutiendrons à fond.
00:51:06 -En même temps, il faut reconnaître...
00:51:08 -Amandine voulait rajouter juste un mot.
00:51:10 -Juste un mot.
00:51:11 L'intention du pacte, du pouvoir de vivre,
00:51:16 c'est aussi de redonner son sens aux maux politiques
00:51:20 et d'être le trait d'union entre ce que vivent les citoyens,
00:51:26 ce que vivent nos organisations, et les pouvoirs publics.
00:51:30 Et on pense que promouvoir l'idée
00:51:33 que s'engager dans un collectif,
00:51:35 s'engager dans une organisation, dans une association,
00:51:37 se préoccuper du commun et de son territoire,
00:51:40 c'est déjà faire de la politique.
00:51:43 Ça, c'est un vecteur très fort, y compris pour cette école.
00:51:47 Mais voilà, on a un enjeu à ce que ces deux icebergs,
00:51:50 qui, peu à peu, s'éloignent, on va dire,
00:51:52 la vie quotidienne, les citoyens,
00:51:54 ce qu'ils vivent et ce qu'ils endurent parfois,
00:51:57 et ce monde politique qui se détache peu à peu,
00:52:00 c'est pas une fatalité.
00:52:02 Et le pacte du pouvoir de vivre, parce qu'il est,
00:52:04 c'est-à-dire en connaissant très bien les enjeux de terrain
00:52:07 et les problématiques des gens,
00:52:09 et en connaissant très bien aussi les espaces politiques
00:52:11 et la construction des politiques publiques,
00:52:12 peut être ce trait d'union
00:52:15 et essayer de rapprocher ces deux mondes.
00:52:17 Donc faire de la politique autrement
00:52:18 en s'engageant dans les collectifs,
00:52:20 en s'engageant pour un projet de société
00:52:22 qui ne soit pas à travers un parti politique,
00:52:25 ça, c'est un enjeu très fort aussi pour le pacte.
00:52:27 -Pour le dire, parce que tout le monde y pense,
00:52:29 quand on parle politique,
00:52:30 c'est un outil contre le rassemblement national.
00:52:34 -Alors, je crois que c'est pas faux de se poser cette question,
00:52:38 parce qu'objectivement,
00:52:42 on sait qu'on est dans une période
00:52:44 qui est extrêmement complexe
00:52:45 et que, quelque part, toute l'actualité
00:52:49 conduit à parfois dérouler le tapis rouge
00:52:52 aux forces de l'extrême-droite.
00:52:54 C'est vrai qu'on s'y prend peut-être un peu tard,
00:52:59 mais en même temps, je pense qu'il est indispensable
00:53:02 de considérer que si l'extrême-droite
00:53:06 progresse autant, c'est aussi parce qu'il y a des attentes
00:53:08 de nos concitoyens qui sont pas satisfaites aujourd'hui
00:53:12 et qui trouvent pas toujours écho dans nos organisations.
00:53:16 Donc la stigmatisation des citoyens,
00:53:19 elle produit parfois l'inverse de ce qu'on pourrait souhaiter.
00:53:22 Et je crois que, justement, c'est à l'échelon local
00:53:25 qu'on pourra peut-être faire progresser un peu les choses,
00:53:27 parce qu'il faut qu'on arrive à faire prendre en considération
00:53:32 que si les gens se sentent abandonnés par la société
00:53:36 parce qu'il y a les retraits des services publics, etc.,
00:53:38 c'est pas inéluctable.
00:53:39 Il y a peut-être des alternatives à ça,
00:53:41 mais il faut qu'on arrive à les construire avec les gens
00:53:43 et pas contre les gens.
00:53:45 Il faut qu'on retisse les liens,
00:53:46 y compris avec l'électorat du Front national.
00:53:50 Et ça, c'est important.
00:53:52 Je voulais juste...
00:53:53 -Vite, vite, parce que Marie-Alette a envie de réagir.
00:53:56 -Je voulais juste dire qu'associer les jeunes,
00:53:58 c'est pas si simple,
00:54:00 et en même temps, on a la chance, au groupe de coordination,
00:54:02 d'avoir plusieurs jeunes
00:54:03 qui représentent leurs organisations d'étudiants, etc.
00:54:06 Et on se rend bien compte que pour eux aussi, c'est compliqué.
00:54:09 Ils entrent dans la vie, ils vont entrer dans la vie active,
00:54:12 ils ont leurs études à gérer,
00:54:13 ils rentrent dans le syndicalisme, ils rentrent dans la politique,
00:54:16 et quelque part, c'est lourd pour eux.
00:54:19 Et ils sont dans une société qui est désespérée.
00:54:21 Et donc on leur donne pas à voir, je dirais,
00:54:24 des possibles qui vont les réjouir à court terme.
00:54:27 Donc clairement, je pense qu'il faut aussi
00:54:29 qu'on soit très attentifs
00:54:30 à ne pas accentuer la désespérance des jeunes
00:54:33 et la désespérance des gens du milieu rural en particulier
00:54:37 qui se sentent particulièrement abandonnés.
00:54:40 -Je ne sais pas dire si c'est un outil
00:54:43 contre le Rassemblement national.
00:54:44 Moi, je ne lutte pas comme cela.
00:54:48 C'est-à-dire que nous, nous avons choisi, à Athédes-Carmont,
00:54:51 de ne pas aller dialoguer
00:54:53 avec les élus du Rassemblement national,
00:54:55 mais bien sûr de continuer le dialogue
00:54:57 avec tous les électeurs de ce parti.
00:55:02 Par contre, ce que je sais,
00:55:03 c'est que l'ensemble des membres du pacte du pouvoir de vivre,
00:55:08 nous sommes force de proposition.
00:55:12 Nous sommes là pour montrer les possibles
00:55:15 d'une autre société,
00:55:16 d'une société qui, justement,
00:55:18 va prendre en compte chacune et chacun.
00:55:21 Et surtout pas monter les gens les uns contre les autres.
00:55:25 Et ça, c'est très important.
00:55:27 Il faut absolument que nous arrivions à montrer
00:55:30 et à démontrer que cette société-là, elle est possible.
00:55:34 Or, actuellement,
00:55:36 ce que nous montrent nos responsables politiques,
00:55:38 c'est que, sans arrêt,
00:55:40 on monte les gens les uns contre les autres.
00:55:42 On monte les plus pauvres contre les plus riches, etc.
00:55:45 Donc ça, c'est pas possible.
00:55:47 Et ça continuera de faire monter l'extrême droite
00:55:51 tant qu'on joue à ce jeu-là.
00:55:53 Nous, nous ne jouons pas à ce jeu-là.
00:55:55 C'est très grave et très important.
00:55:58 Et nous voulons que, vraiment, soit respectée
00:56:02 cette phrase que nous avons dans nos fondamentaux
00:56:05 à T.D. Carmonde, c'est-à-dire que
00:56:07 "Tout homme porte en lui une valeur fondamentale et inaliénable."
00:56:13 Merci. C'est sûr.
00:56:15 (Applaudissements)
00:56:19 Si vous l'applaudissez à chaque fois, on va perdre du temps.
00:56:21 Vous n'aurez plus de temps pour les questions.
00:56:23 (Rires)
00:56:24 (Propos inaudibles)
00:56:27 C'est votre tour, maintenant. Je pense qu'on a une bonne heure.
00:56:29 Comme ça, ça va permettre de faire un bon dialogue interactif.
00:56:33 Donc je vous demande juste de jouer le jeu.
00:56:34 Donc des questions pas trop longues
00:56:37 pour qu'on puisse avoir un vrai débat interactif avec la salle.
00:56:40 Il y a 2 personnes, 2 bénévoles du pacte,
00:56:43 non, on sait pas, qui vont passer les micros.
00:56:46 Donc n'hésitez pas à prendre la parole.
00:56:49 Il y a des mains qui se lèvent un peu partout.
00:56:54 (Propos inaudibles)
00:56:57 Merci.
00:57:06 -C'est parti. Je monte du doigt. C'est pas poli, mais ce sera plus pratique.
00:57:10 Voilà. Polo rose.
00:57:11 -Voilà. Orange, pour l'occasion.
00:57:14 -Voilà.
00:57:15 -Alors, simplement, je voulais...
00:57:17 -Vous vous présentez juste avant, comme ça.
00:57:18 -Ah oui. Alors je me présente, Christine Vidal,
00:57:21 représentant le département de la Loire,
00:57:23 même si ça ne s'entend pas.
00:57:26 Alors, en fait, au départ,
00:57:29 je voulais vous poser des questions sur les moyens financiers,
00:57:32 puisque j'ai entendu dire
00:57:35 qu'une contribution financière
00:57:38 était possiblement demandée à chaque association.
00:57:42 Mais en fait, ma 1re question, c'était
00:57:45 "Qui donne les moyens de fonctionnement
00:57:47 "à ce pacte du pouvoir de vivre ?"
00:57:49 Peut-être que je devrais le savoir, mais c'est une question.
00:57:52 Et ensuite, votre intervention sur l'école m'a, évidemment,
00:57:56 a suscité quelques questions de ma part.
00:57:59 "À qui transmettre le dossier ?"
00:58:00 puisqu'on a l'occasion de parler de ce scoop ce matin.
00:58:04 "À qui va-t-on transmettre le dossier de candidature
00:58:07 "de ces jeunes de 18 à 35 ans ?
00:58:09 "Et où se situera l'école ?"
00:58:11 Voilà mes quelques questions que je voulais vous poser. Merci.
00:58:14 -C'est tout pour Amandine.
00:58:16 -Amandine, là, c'est 2 questions assez rapides.
00:58:18 Tu peux le faire tout de suite.
00:58:21 -Alors, sur les moyens financiers,
00:58:23 Claude évoquait une contribution obligatoire
00:58:28 depuis cette année pour les organisations membres,
00:58:30 mais au montant volontaire,
00:58:31 respectant, évidemment, les moyens des uns et des autres.
00:58:33 Donc ça, c'est une partie, on va dire,
00:58:36 à peu près un quart du financement de cette année
00:58:40 de l'association d'animation du pacte.
00:58:42 Le reste, c'est la Fondation européenne pour le climat,
00:58:46 qui accompagne le collectif
00:58:47 depuis un certain nombre d'années maintenant.
00:58:50 On est en train de faire une demande à la Fondation de France,
00:58:53 qui va être instruite vendredi, d'ailleurs,
00:58:56 pour compléter les financements.
00:58:57 Et puis, et c'est notamment une de mes missions
00:59:01 depuis mon arrivée, de contacter d'autres fondations.
00:59:04 Vous savez qu'il y a un certain nombre de fondations privées,
00:59:06 philanthropiques, qui financent les associations,
00:59:08 les organisations, etc.
00:59:10 Donc majoritairement, ces fondations,
00:59:14 on va contacter aussi certains ministères,
00:59:16 le ministère de la Transition écologique, par exemple,
00:59:18 un bureau des associations qui peut appuyer des organisations.
00:59:23 Donc l'idée, c'est de trouver ces financements
00:59:27 majoritairement à partir des fondations.
00:59:29 -La deuxième question...
00:59:30 -On peut dire, pour l'instant, vous êtes en salariés,
00:59:32 vous êtes deux, trois ?
00:59:34 -On est deux. Il y a Morgan Cantrell,
00:59:37 que beaucoup d'entre vous connaissez, j'imagine,
00:59:39 qui est à mi-temps, salarié à mi-temps pour l'association,
00:59:42 moi qui suis à temps plein.
00:59:43 Et puis il y a Christophe Dagg,
00:59:44 que vous retrouverez tout à l'heure à la deuxième table ronde.
00:59:47 -Il est ici présent. Il peut lever la main.
00:59:49 -Voilà.
00:59:51 Et qui a la...
00:59:52 Et donc qui met du temps aussi pour le pacte.
00:59:55 Il y a du temps dédié pour le pacte.
00:59:58 Donc on est, on va dire, 3 personnes
00:59:59 et à peu près sur 2 temps pleins.
01:00:01 Voilà. A la louche.
01:00:03 Et sans compter, évidemment, ce que disait Claude,
01:00:06 c'est-à-dire que le groupe de coordination,
01:00:07 c'est 10 personnes qui dédient du temps.
01:00:10 On a une réunion tous les mois, on prépare et on y travaille.
01:00:13 Donc ça, ça compte aussi beaucoup,
01:00:15 puisqu'évidemment, c'est beaucoup de temps investi.
01:00:18 Deuxième question sur l'école.
01:00:21 Comme je disais, ça, c'est un projet en cours de construction.
01:00:23 Donc on en avait parlé à la dernière plénière.
01:00:25 Le principe a été validé.
01:00:28 Donc on est en train de poser ces bases-là.
01:00:30 Ce sera une conducteur à partir d'un questionnaire a priori.
01:00:34 Donc ce sera à partir de la rentrée.
01:00:36 Donc fin août, début septembre.
01:00:39 Et l'école, elle sera pas en physique.
01:00:41 C'est-à-dire que c'est pas un lieu de réunion.
01:00:44 Ce sera à partir de webinaires.
01:00:46 Donc à hauteur de 3 heures par semaine, 2 fois 1h30.
01:00:51 Mais ce qu'on va essayer de faire,
01:00:52 et ce qui est prévu et ce qui nous plaît évidemment beaucoup,
01:00:55 c'est d'organiser 2 journées en présentiel.
01:00:57 Une au début, donc probablement à l'automne,
01:01:00 et une plutôt au printemps,
01:01:02 pour aussi créer cette dynamique humaine
01:01:04 qui est une promotion.
01:01:06 -Et j'imagine que la CFDT retraitée va s'engager
01:01:09 à relayer l'appel à candidature.
01:01:14 -Vu les réactions de la SAGE, je pense que oui.
01:01:18 Je pense que oui.
01:01:19 Et d'ailleurs, il y a quelqu'un hier
01:01:22 dans les interventions sur le rapport d'activité
01:01:24 qui a parlé également d'une université
01:01:27 ou d'une école également
01:01:28 en lien avec des associations du pacte du pouvoir de vivre.
01:01:31 Alors c'est peut-être différent,
01:01:32 mais ça serait bien peut-être qu'ils reprennent un peu ce projet.
01:01:39 Et je pense que c'est important
01:01:41 qu'on relaie ces candidatures.
01:01:45 Et peut-être qu'un jour,
01:01:47 des retraités pourront participer aussi à l'école.
01:01:50 Peut-être. Je sais pas.
01:01:52 Je sais pas si...