• l’année dernière
Guillaume de Thieulloy anime avec Jean-Pierre Maugendre l'émission "Terre de Mission" sur TVLibertés. Ce Zoom permet de découvrir d'autres facettes du personnage : de l'assistant parlementaire de Jean-Claude Gaudin au directeur du Salon beige, de l'éditeur de Jean-Marie Le Pen au rédacteur en chef des 4 Vérités : 26 minutes pour parler d'un parcours atypique.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:06 Bonjour Guillaume de Tiellois.
00:07 Bonjour Racial.
00:08 Vous êtes animateur avec Jean-Pierre Maugendre, chacun à son tour de l'émission Terre de Mission,
00:12 chaque dimanche matin sur TVL.fr, et cela depuis près de 10 ans.
00:18 Je me suis dit que c'était peut-être l'occasion de prendre un peu de temps pour mieux vous découvrir,
00:23 parce que finalement, à part le fait que vous soyez père de famille et de 4 enfants,
00:27 on ne connaît pas vraiment votre parcours.
00:29 Alors c'est l'occasion de refaire un petit retour en arrière.
00:31 Avec plaisir.
00:32 Alors ce parcours ?
00:34 Parcours chaotique.
00:36 Je suis ingénieur à l'origine, ce qui n'est pas forcément évident dans ce que je fais actuellement.
00:42 J'ai fait pas mal de théologie, j'ai été séminariste un temps,
00:45 j'ai fait après ça une thèse de philosophie politique,
00:48 j'étais longtemps assistant parlementaire au Sénat,
00:51 et depuis 30 ans à peu près, je suis chroniqueur, journaliste, éditeur de presse,
00:57 j'ai beaucoup grenouillé dans le monde de la presse.
01:00 Est-ce qu'on peut dire que vous êtes un patriote, un militant national,
01:03 un médiat en souverainisme, identitaire ?
01:05 Comment on peut vous définir ?
01:07 Alors moi je suis un vieux contre-révolutionnaire,
01:09 je suis un vieux légitimiste pour être plus précis,
01:12 catholique sociale d'avant, c'est-à-dire pas très socialisant,
01:17 mais très Comte de Chambord si vous voulez.
01:20 Le Comte de Chambord et la lettre des ouvriers m'ont toujours paru très juste,
01:25 un grand défenseur des corporations, un grand défenseur des libertés provinciales,
01:28 des trucs qui sont complètement poussiéreux,
01:30 mais dont je reste persuadé que c'est l'avenir.
01:32 – Oui, l'avenir, enfin le Comte de Chambord, son avenir a été rapide.
01:36 – Oui absolument, hélas parce que je pense que ça aurait été un excellent roi,
01:39 mais ça c'est un autre sujet.
01:41 – Ça m'amuse parce que tout ce que vous dites,
01:43 et que je connaissais, nous sommes amis, nous connaissons longtemps,
01:46 et je vous pose la question,
01:48 je le fais vraiment de manière très ouverte pour les téléspectateurs aussi,
01:52 vous savez comment il se retrouve en étant,
01:55 en travaillant pour un sénateur qui n'était pas totalement
01:58 en Comte de Chambord, est-ce qu'on peut donner son nom ?
02:01 – Vous pouvez donner son nom, oui tout à fait.
02:03 – Donc c'était Jean-Claude Godin, le maire de Marseille.
02:05 – C'était Jean-Claude Godin, effectivement j'ai travaillé 11 ans pour Jean-Claude Godin.
02:08 – Comment ça pouvait se goupiller si vous permettez l'expression ?
02:12 – En fait c'est assez étrange, la providence a parfois des voix un peu baroques,
02:17 Jean-Claude Godin recevait régulièrement les princes,
02:20 d'ailleurs de façon tout à fait indifférente,
02:22 que ce soit les Orléans, les Bourbons,
02:24 il n'y avait absolument aucune espèce d'oukaze sur l'un ou sur l'autre,
02:28 alors je précise que quand il recevait les princes,
02:30 il faisait les choses à l'ancienne, c'est-à-dire qu'il virait le drapeau tricolore,
02:32 il montait les armes de France sur l'hôtel de ville,
02:34 ce qui est quand même un peu gonflé.
02:35 – Toujours à Marseille.
02:36 – Oui toujours à Marseille, et il se trouve que,
02:40 à l'occasion d'un voyage du Duc d'Anjou,
02:43 Godin avait voulu remercier les gens qui avaient aidé à la réussite du voyage,
02:47 j'avais été invité quasiment en bouche-trou,
02:52 et on s'était très bien entendu en parlant de choses
02:54 qui n'avaient strictement rien à voir avec la politique française,
02:57 on avait parlé des évêques, on avait parlé de l'histoire de France,
03:00 il est prof d'histoire, ce qui explique aussi pourquoi il est intéressé,
03:03 d'abord par les princes, mais aussi par le fait qu'il y a eu une France avant 1789,
03:09 et donc on s'est revus de loin en loin,
03:12 et puis un jour il m'a dit "bon ben voilà, mon assistant parlementaire s'en est allé,
03:16 est-ce que tu veux la place ? "
03:17 "Ben oui, ça m'intéresse de regarder comment ça marche."
03:20 Alors dans mon esprit j'étais là pour deux ans, et j'y suis resté onze ans.
03:24 – Cohabitation, collaboration, comment une nouvelle fois ça se goupillait ?
03:28 Je n'ai pas d'autres termes, roussier un peu, mais bon.
03:31 – En fait ça se goupillait assez bien parce que la politique réelle,
03:36 la vraie vie politique de Godin était à Marseille,
03:40 et à Marseille il avait des collaborateurs français
03:42 qui étaient tout à fait alignés avec lui,
03:44 à Paris c'était très différent, il y avait beaucoup moins de pression d'abord,
03:48 parce que comme vous savez le Sénat n'est quand même pas non plus
03:51 l'endroit où il y a le plus d'agitation dans toute la République,
03:55 et puis par ailleurs ça nous permettait d'avoir des longues discussions
03:59 complètement absurdes, enfin pas complètement absurdes,
04:03 mais on a parlé des heures de la fin de l'Algérie française,
04:07 il a été très, comme vous savez, un militant de l'Algérie française
04:10 pendant assez longtemps, on a parlé de la démocratie chrétienne,
04:13 il connaissait très bien Maritain, sur lequel j'ai fait ma thèse,
04:16 on a parlé, voilà, et c'était amusant parce que, en fait,
04:20 évidemment on n'était pas du tout dans les mêmes sphères culturelles,
04:23 moi je n'ai jamais voulu faire de politique électorale,
04:27 on n'était pas du tout dans le même monde,
04:29 mais on avait plein de points de convergence,
04:31 et donc on pouvait passer vraiment, quand je dis des heures,
04:34 et par exemple il m'a fait des trucs incroyables,
04:37 je me souviens par exemple, c'est probablement pas l'objet de l'émission,
04:40 mais juste pour vous montrer comment ça se goupillait,
04:43 comme vous savez les grands élus reçoivent régulièrement,
04:47 enfin plus exactement, des groupes de journalistes reçoivent régulièrement
04:50 les grands élus, et donc tous les mois,
04:54 Godin était invité par, je ne sais pas quoi,
04:56 le journaliste politique de France 2, celui du Monde,
04:58 et puis après ça c'était TF1, Libération, etc.
05:02 Et puis un jour, il est reçu, il me fait venir dans ce truc-là,
05:06 il était invité, et en particulier à l'époque,
05:10 il y avait un grand débat entre Chirac et Sarkozy,
05:12 Sarkozy était encore ministre, autour de la laïcité,
05:14 Sarkozy manifestement était en train de développer son truc
05:17 sur la laïcité positive, Chirac comme vous le savez
05:20 était beaucoup plus laïquard, et donc les journalistes disent
05:24 "Alors comment vous vous situez par rapport à Chirac, Sarkozy,
05:26 évidemment Godin est un artiste, alors il botte en touche,
05:30 et évidemment il répond sans répondre à rien,
05:33 et puis ils reviennent à la charge une fois, deux fois, trois fois,
05:36 et puis au bout de trois ou quatre fois, Godin part d'un…
05:39 c'était assez curieux d'ailleurs, je ne sais pas d'ailleurs
05:42 à quel point c'était personnel ou un coup pour botter en touche,
05:47 tout d'un coup il éclate et dit "mais avec Guillaume,
05:49 on sait bien que la laïcité c'était une loi de persécution".
05:52 Alors les types découvrent mon existence à ce moment-là,
05:56 évidemment j'étais à table depuis le début,
05:58 mais ils n'avaient évidemment pas regardé, c'est tout à fait normal,
06:00 ils me regardent, ils se disent "c'est quoi l'embrouille ?"
06:05 et je vois, donc Godin était à un bout de la table,
06:08 moi à l'autre, et les journalistes étaient sur les côtés,
06:11 et je vois le petit sourire de Godin qui me dit "en gros open bar",
06:15 alors je déroule, vous voyez à peu près le genre de truc
06:18 que je peux dire sur la loi de 1905,
06:20 donc c'est Clemenceau, les inventaires jusque dans les tébanacs,
06:23 alors les types ouvraient des yeux comme des soucoupes,
06:25 parce que d'abord ils n'avaient jamais entendu parler de ça,
06:27 et c'était la première fois de leur existence
06:30 qu'un homme politique de premier plan validait un truc un peu critique
06:34 sur la loi de 1905, et voilà, c'est typiquement le genre de choses
06:39 qu'on a fait ensemble, en fait on avait finalement pas mal de points communs,
06:42 moi je reconnais que j'ai passé un… encore une fois,
06:44 je n'étais pas d'accord avec tout, ils s'en foutent beaucoup,
06:46 mais c'était très agréable, ce genre de…
06:49 enfin il était… objectivement il était assez cultivé,
06:53 c'était un bonheur d'avoir ce genre de discussion.
06:55 – Alors Jean-Claude Godin, ce n'est pas à lui faire offense de dire
06:58 qu'on ne sent pas non plus l'homme politique particulièrement courageux
07:01 et défenseur de la nation française à tout crin,
07:04 et pourtant quand vous êtes mis en cause, il vous soutient.
07:08 – Oui, absolument, en fait, d'abord c'est un homme
07:12 qui n'a jamais lâché ses collaborateurs, il est arrivé qu'il les lâche,
07:17 mais ce n'est pas parce qu'ils se sont attaqués,
07:19 c'est parce que lui a décidé que ça n'allait plus,
07:21 et donc c'est une histoire entre deux.
07:24 Quand vous êtes attaqué, le premier effet c'est qu'on ne touche pas à la famille,
07:28 et donc ça c'est la première chose, et puis la deuxième chose,
07:30 on avait eu cette conversation, c'est, je dis, vous êtes conscient que…
07:35 enfin je suis attaqué parce que je me suis opposé à la Loto-Bira,
07:38 je suis attaqué parce que je suis assez modérément favorable
07:40 à l'islamisation de la France, vous êtes conscient que 90% de vos électeurs
07:44 partagent exactement mes opinions,
07:46 évidemment qu'il en était particulièrement conscient,
07:48 pour le coup c'est un vrai professionnel de la vie politique,
07:50 et donc il ne voulait surtout pas donner l'occasion,
07:55 au point que Stéphane Ravier, que je ne connaissais pas à l'époque,
07:57 avait fait un communiqué en disant "c'est probablement Gaudin
08:00 qui a fait fuiter l'information pour récupérer les voix des réacs".
08:04 – Stéphane Ravier qui était sénateur maire.
08:06 – Qui après ça est devenu sénateur maire,
08:08 moi je le connaissais à l'époque, il était juste le candidat FN à l'époque.
08:12 – FN, de la République africaine, contre Jean-Claude Gaudin.
08:15 – Et donc je lui ai depuis dit qu'il m'avait un peu sauvé la mise,
08:19 parce qu'évidemment ce communiqué du FN,
08:22 disant que c'était manifestement Gaudin qui faisait fuiter
08:24 le fait que son assistant était un dangereux réactionnaire,
08:28 vous voyez, il y a deux solutions, soit il a raison,
08:32 et dans ce cas-là tous vos électeurs vont filer au front,
08:34 soit il a tort, mais dans ce cas-là il faut que vous démontiez publiquement.
08:38 – Exit Jean-Claude Gaudin, pour l'instant.
08:41 Alors on revient, on va suivre à nouveau votre parcours,
08:44 parce qu'on voit quand même qu'il est assez atypique.
08:46 – Oui, c'est encore plus atypique.
08:47 – Et on va le voir encore par la suite.
08:49 D'où est venue l'idée de Terre de Mission ?
08:51 Est-ce que c'est né ici, dans nos studios, je crois ?
08:54 – Oui, oui, absolument, absolument.
08:56 C'est au tout début de TV Liberté, donc c'est Martial et Philippe Millot
09:01 qui se disent "il nous faut une émission religieuse"
09:05 et donc assez rapidement, je ne sais plus très bien dans quel contexte,
09:08 on a un déjeuner avec Daniel Mich, qui est mon vieux camarade de combat,
09:12 qui est malheureusement mort depuis, mais…
09:16 – Un personnage truculent, on va dire pour le téléspectateur, truculent.
09:18 – Oui, absolument.
09:19 Un ancien de l'extrême gauche, devenu l'une des plumes des aînés des Bourbons,
09:25 et donc moi je l'ai connu comme patron de presse légitimiste,
09:28 j'ai longtemps travaillé avec lui dans ce domaine-là,
09:30 et après ça, c'est lui qui a travaillé pour moi,
09:32 pour Riposte Catholique, l'observateur de la christianophobie,
09:35 et bref, on a un déjeuner, donc Martial, je crois que Philippe était là,
09:40 Daniel et moi, et donc Martial et Philippe essayent de nous convaincre
09:46 de faire une émission religieuse hebdomadaire,
09:48 et alors avec Daniel, on était tous les deux sur la pédale de frein,
09:51 sur le thème "on ne pourrait pas la faire mensuelle plutôt qu'hebdomadaire ?"
09:54 et alors je reconnais qu'il y a eu un coup de génie,
09:57 alors je ne sais pas si c'est Philippe ou Martial ça…
09:58 – On va dire que c'est Philippe, pour faire des présentes de présidents de télé.
10:01 – Il y a eu un coup de génie qui a consisté à dire,
10:03 et si on trouvait une deuxième équipe, en l'occurrence Renaissance Catholique,
10:06 Jean-Pierre Maugendre, et après ça on a dit "bon ok,
10:08 si c'est moitié moins le boulot, ça nous va".
10:11 – Et vous avez tenu le coup, jamais manqué à l'appel,
10:16 depuis Jean Natheste, est-ce que ça vous a apporté cette émission ?
10:20 Je crois que ça a apporté aux autres, parce que cette émission,
10:22 elle n'était pas novatrice, parce que d'autres faisaient ça aussi le dimanche matin,
10:26 mais elle a été recopiée dans les mêmes termes
10:28 par d'autres chaînes de télévision mainstream,
10:30 donc c'est la preuve que c'était le bon choix.
10:32 – Que c'était le bon choix, tout à fait, alors moi d'abord,
10:35 je suis certain que c'était un très bon choix,
10:37 il y a toujours mille choses à améliorer évidemment,
10:39 mais moi je pense qu'il faut déjà apprécier ce qui existe
10:43 avant de proposer des améliorations, ça c'est la première chose.
10:47 À titre personnel, d'abord ça m'a fait rencontrer des gens
10:50 que je n'avais pas l'occasion de rencontrer,
10:52 avec le Salon Belge je rencontre pas mal des gens que j'interroge sur TVL,
10:57 mais assez souvent l'avantage d'Internet, c'est qu'on peut faire des choses à distance
11:01 et à 1h du matin ou à 6h du matin,
11:04 ce qui n'est pas en général les heures de ces interlocuteurs,
11:07 là évidemment on est obligé d'être en face l'un de l'autre,
11:10 ça permet de voir les gens en chair et en os, ce qui n'est pas désagréable.
11:13 Et puis par ailleurs, il y a un autre aspect de la question,
11:16 qui est que la télé sur Internet fait que les trucs partent,
11:22 alors je pense que c'est la même chose aussi pour le Salon Belge,
11:25 mais ça m'est arrivé plus souvent sur TVL,
11:28 les émissions partent et on dévie tout à fait autonomes les unes des autres,
11:33 par exemple je pense à une situation un peu baroque qui m'est arrivée il y a quelques années,
11:37 j'avais été un peu en sociologue regarder ce que c'était que la manif du Trocadéro de Fillon,
11:44 au moment de la candidature présidentielle de Fillon,
11:47 je voulais regarder un peu quel était le profil du cœur nucléaire de la campagne de Fillon,
11:52 ce que tout le monde disait c'est que la manif pour tous,
11:54 moi j'étais à peu près certain que c'était pas que ça,
11:56 je connaissais évidemment beaucoup de gens à Sens commun,
11:59 mais en gros Sens commun représentait un tiers de la manif,
12:02 et les deux tiers c'était plutôt beaucoup plus populaire,
12:05 et beaucoup plus "rentre dedans",
12:07 et j'ai eu des discussions assez marrantes,
12:10 donc il y avait peut-être 100 000 personnes,
12:12 et vous aviez plein de petits groupes assez populaires,
12:14 où les gens disaient "de toute façon il n'y a pas de solution,
12:17 si ils le lâchent je vais te marier de premier tour",
12:19 et c'était assez marrant parce que le décalage entre "Fillon est un facho"
12:23 et "Fillon était en fait le dernier rempart avant l'abomination de la désolation",
12:28 c'était assez rigolo le décalage entre les deux,
12:30 et j'étais ravi de passer deux heures sur place,
12:32 et donc je reprends mon métro après,
12:34 et juste derrière moi, entre deux blacks assez imposants,
12:38 au moins une tête de plus que moi,
12:40 facilement 40 kilos de plus,
12:42 mon père est pilier de rugby,
12:44 et il y en a un des deux,
12:46 donc on était dans un métro bondé,
12:48 il y en a un des deux qui dit "toi je te connais",
12:50 je dis franchement je crois pas,
12:52 et quand je dis ça, pas du tout rhétorique,
12:54 je ne voyais pas du tout dans quels circonstances j'aurais pu le voir,
12:56 "si si tu passes à la télé",
12:58 il dit "oui ça m'arrive, mais ça m'étonnerait que vous regardiez ça",
13:01 je dis "non mais t'es sur une télé, t'es sur une télé, t'es sur TVL",
13:04 il dit "mais vous regardez ça ?"
13:06 en fait j'ai découvert que le type était un évangélique,
13:08 donc il était dans une banlieue que je ne connais pas,
13:10 donc protestant un peu pro-vie,
13:14 et le type était devenu un auditeur assidu de TVL,
13:18 je dis extraordinaire quoi,
13:21 et donc ce genre de contact,
13:23 moi c'est surtout avec, évidemment la télé met le visage de la personne,
13:27 donc ça fait qu'on est reconnu comme ça,
13:29 je ne peux pas dire que ça m'arrive tous les deux jours,
13:31 d'être reconnu dans la rue parce que je suis animateur sur TVL,
13:34 mais ça m'arrive assez souvent à la messe,
13:36 ça m'arrive assez souvent, voilà.
13:38 – On passe terre de mission, les gens regardent terre de mission,
13:40 est-ce que vous avez des obligations,
13:42 est-ce qu'on vous a fixé, un peu moi j'ose dire que vous a fixé ça,
13:46 est-ce que vous a fixé une limite directrice,
13:48 par exemple je pense à l'idée, il faut s'adresser à tous les catholiques,
13:52 pas seulement d'ailleurs, mais à tous les catholiques prioritairement,
13:55 ceux des parois, ceux des traditions.
13:57 – Écoutez, je pense qu'on a effectivement discuté de ça,
14:01 moi je n'ai jamais trouvé que c'était un carcan particulier,
14:03 parce que moi c'est ce que je fais par ailleurs,
14:06 j'ai toujours pensé que, étant devenu minoritaire,
14:09 il fallait arrêter de se crêper le chignon,
14:11 ça ne veut pas dire que les questions liturgiques ne sont pas importantes,
14:13 ça ne veut pas dire qu'on n'a pas des désaccords avec les uns et les autres,
14:16 ce n'est pas du tout le sujet,
14:17 mais simplement il faut qu'on écoute le voisin,
14:22 en voyant aussi ce qu'on partage qui est beaucoup plus à bon endroit
14:25 que ce qu'on ne partage pas.
14:26 Et donc moi j'ai reçu ici avec bonheur un certain nombre de curés de paroisses,
14:32 j'ai reçu des acteurs d'associations très, j'allais dire,
14:36 mainstream dans l'Église,
14:38 et de là jusqu'à la Fraternité Saint-Pilice,
14:41 en passant par l'Emmanuel, en passant par des communautés clésiades,
14:45 et en fait, d'abord ce n'est pas du tout,
14:48 enfin ce n'est pas un pain somme,
14:49 parce que c'est très agréable d'écouter des sons de cloche différents,
14:52 moi je ne suis pas du tout, l'esprit de chapelle,
14:55 mais ça me met hors de moi pour dire des choses clairement,
14:58 et par ailleurs on a vraiment beaucoup de choses en commun,
15:03 et beaucoup de choses à apprendre,
15:04 parce que typiquement, moi je suis plutôt disons traduit éclésiadeï si vous voulez,
15:10 enfin j'ai en gros un pied dans le monde conservateur d'un côté,
15:16 un pied dans le monde éclésiadeï de l'autre,
15:18 mais écouter des gens qui sont beaucoup plus "mainstream" dans l'Église,
15:24 n'est pas sans intérêt,
15:26 parce que, évidemment qu'il y a beaucoup de choses
15:28 qui sont beaucoup plus faciles à faire dans des chapelles
15:30 qui sont entièrement homogènes,
15:31 où les gens viennent parce que c'est telle la liturgie, etc.
15:35 Il y a des choses qui sont très faciles à faire dans ce cadre-là,
15:38 qui sont beaucoup plus difficiles à faire dans des paroisses
15:41 où on accueille tout le monde,
15:43 et inversement, du côté Saint-Pilice,
15:46 il y a beaucoup de choses où...
15:48 Saint-Pilice, ça n'a pas tout à faire...
15:49 Quand ils disent "Vous critiquez le Pape là,
15:53 mais enfin soyez un peu cohérents,
15:55 si vous dites ça, vous devriez dire ça",
15:57 "Oui, vous avez raison M. l'abbé, vous n'avez pas tort".
15:59 Et donc moi je trouve ça très agréable,
16:01 très rafraîchissant de se retrouver en face de nos propres contradictions,
16:05 parce que la réalité c'est qu'évidemment,
16:06 spécialement dans la situation de crise de l'Église,
16:08 tout ce qu'on fait n'est pas tout à fait parfaitement univoque,
16:12 on se dit "Tiens, le Pape a dit ça,
16:15 je prends ça, je ne garde pas ça".
16:17 Ce n'est pas très élégant, mais enfin...
16:20 – Il y a des accommodements.
16:22 – Oui, il y a des accommodements avec le ciel, comme disait l'autre.
16:24 – Bon, allez, on revient quand même,
16:26 et je reviendrai sur terre de mission,
16:28 mais là il faut que vous grandissiez quand même aussi,
16:30 qu'on avance et surtout que vous nous indiquiez,
16:32 parce que je vous ai dit, un parcours éclectique,
16:33 et puis on l'a un peu stoppé.
16:34 Alors vous êtes tout d'abord éditeur,
16:36 et alors là éditeur éclectique,
16:38 parce que je vous ai vu faire un guide politiquement incorrect de l'Islam,
16:41 je vous ai vu aussi publier les mémoires de Jean-Marie Le Pen.
16:44 – Oui, oui, qui a été un des trucs les plus grunge que j'ai jamais fait.
16:49 – Grunge ? – Oui, oui.
16:51 – C'est-à-dire ? – En fait, pour...
16:53 – Vous parlez trop jeune pour...
16:55 – C'est-à-dire un peu original,
16:58 évidemment je connaissais depuis longtemps Jean-Marie Le Pen,
17:01 mais il va de soi que je n'avais pas du tout les compétences,
17:05 ça suppose une logistique incroyable,
17:07 ça suppose beaucoup de choses
17:09 que ma petite maison d'édition était incapable d'avoir,
17:11 et en fait il y a eu une espèce de partage des tâches
17:13 entre Hachette, qui était la grande structure de diffusion de l'édition,
17:18 et moi qui était une espèce de vitrine discutablement présentable,
17:25 pour dire les choses comme elles sont,
17:27 et donc, enfin bref, ça donnait des trucs complètement absurdes,
17:31 juste pour vous fixer les idées,
17:33 et évidemment qu'un tirage comme Jean-Marie Le Pen,
17:36 pour vous fixer les idées,
17:38 ça a été mis en librairie à 40 000 exemplaires le premier volume,
17:41 donc ce n'est pas des trucs, il n'y a pas beaucoup de maisons d'édition…
17:45 – Ce n'est pas 40 000 exemplaires vendus, c'est beaucoup plus,
17:48 c'est la mise en place, pour que ça soit lu.
17:51 – Exactement, pour commencer, on commence comme ça,
17:55 ça veut dire qu'on a, je ne sais même plus les chiffres en tête,
17:58 mais des milliers de librairies, ça veut dire etc.
18:01 Donc il y a une logistique incroyable,
18:03 d'ailleurs on n'imagine pas, nous quand on est lecteur,
18:05 et même quand on est un petit éditeur,
18:07 moi je n'avais pas du tout ça en tête,
18:09 ça a été au spectacle de ma propre opération,
18:11 puisque j'ai regardé d'autres que moi faire la logistique
18:14 bien mieux que je n'aurais jamais pu le faire,
18:16 et puis par ailleurs, ça a donné des incompréhensions
18:19 absolument fantastiques,
18:21 parce qu'évidemment moi comme petit éditeur,
18:23 dans mon microcosme de cathoréac etc.,
18:26 je connaissais plein d'autres petits éditeurs,
18:28 des plus gros et des plus petits,
18:30 mais tous à peu près dans les mêmes idées,
18:32 enfin plus ou moins dans les mêmes idées,
18:34 mais je n'avais jamais rencontré des commerciaux gauchos,
18:38 devant aller présenter Jean-Marie Le Pen à la FNAC,
18:41 évidemment c'était le genre de monde
18:43 qui m'était complètement étranger,
18:45 et eux de leur côté n'avaient jamais rencontré
18:47 des oseaux comme moi,
18:49 qui faisaient des tirages à 200 exemplaires,
18:51 ils ne savaient même pas que ça existait si petit,
18:53 et donc, et par ailleurs des réactions
18:56 qui pour nous sont élémentaires,
18:58 mais qui pour eux étaient incompréhensibles,
19:00 et inversement, je donne juste un exemple,
19:02 le premier tirage, la FNAC,
19:04 jamais, jamais, jamais, les principes, les valeurs,
19:06 on ne vendra pas ce torchon,
19:08 c'est inadmissible à la République en Angers,
19:10 les conneries quoi,
19:12 et alors Hachette a follé,
19:14 c'est la première fois de leur vie
19:16 que la FNAC leur refuse quelque chose,
19:18 et je leur dis "mais on n'en a rien à foutre,
19:20 la FNAC c'est rien",
19:22 ils disent "mais comment ça c'est rien,
19:24 c'est X% de notre chiffre d'affaires",
19:26 je dis "mais j'en ai rien à foutre,
19:28 moi je n'ai jamais vendu à la FNAC,
19:30 j'en fous", et quand ils,
19:32 il faut vraiment qu'ils commandent
19:34 "ça ne sert à rien",
19:36 et donc les types se disent
19:38 "mais est-ce qu'ils se foutent de nous ?"
19:40 et en plus, en l'occurrence, ils ne me foutaient pas du tout,
19:42 moi je n'avais jamais travaillé avec la FNAC,
19:44 c'était pas possible, et je leur dis "de toute façon,
19:46 il y a deux solutions, soit effectivement
19:48 c'est une question de principe pour eux,
19:50 et dans ce cas-là vous pourrez faire tous les efforts que vous voudrez,
19:52 vous n'y arriverez pas, soit ils céderont
19:54 devant le poids économique de la chose",
19:56 et à l'époque je ne savais pas du tout ce qui allait se passer d'ailleurs,
19:58 mais une semaine avant
20:00 la sortie officielle du bouquin,
20:02 ça fait 15 jours que c'est le numéro 1
20:04 des ventes sur Amazon,
20:06 et la FNAC appelle en disant "est-ce qu'on pourrait avoir
20:08 une palette ?" Donc les valeurs, les valeurs,
20:10 les valeurs, ouais d'accord, là aussi
20:12 il y a des écommandements avec le ciel. – Il y a valeur, il y a valeur,
20:14 très bûchante, très bûchante.
20:16 – Et donc, oui, j'ai trouvé ça très marrant,
20:18 le décalage entre deux mondes qui n'avaient
20:20 strictement rien à voir, en fait ça ferait
20:22 un assez joli Vaudville en fait, mais
20:24 bon bref, je me suis beaucoup peuplisé. – Thibault, vous l'écrirez,
20:26 alors je poursuis, vous êtes éditeur,
20:28 mais vous êtes aussi homme de presse
20:30 avec un hebdomadaire, "Les 4 vérités"
20:32 et toute une série de sites internet
20:34 dont on connaît quelques titres,
20:36 notamment, vous l'avez cité tout à l'heure,
20:38 le Salon Beige,
20:40 et son responsable, Michel Jamba.
20:42 Alors ça aussi c'est une palette,
20:44 partie de la palette graphique
20:46 cette fois-ci de
20:48 Guillaume Detieu-Loire. – Oui, alors c'est
20:50 même l'essentiel de
20:52 mon travail actuellement,
20:54 effectivement je suis d'abord éditeur de presse,
20:56 je fais des bouquins, j'allais dire,
20:58 en dilettante, enfin j'ai fait plutôt
21:00 pour donner des coups de main
21:02 à des bouquins dont je pense qu'ils seraient utiles
21:04 et qu'ils ne sortent pas.
21:06 Je ne parle pas évidemment du bouquin de Le Pen
21:08 qui serait sorti de toute façon avec ou sans moi,
21:10 mais peu importe.
21:12 Donc moi je suis d'abord
21:14 éditeur de presse
21:16 et avec
21:18 une logique très basique
21:20 qui est une presse de niche.
21:22 Je ne crois pas que la presse
21:24 généraliste par les temps qui courent
21:26 ait beaucoup d'avenir, ne serait-ce que
21:28 pour des raisons financières. Je crois
21:30 beaucoup en revanche à l'avenir de la presse,
21:32 y compris papier en niche.
21:34 Donc les cas de vérité, c'est très
21:36 spécifique.
21:38 – Les cas de vérité, ça parle de quoi exactement ?
21:40 – Les cas de vérité, ça parle de politique et d'économie.
21:42 Alors l'histoire de ce truc
21:44 est assez marrante. A l'origine ça s'appelle
21:46 les cas de vérité, donc évidemment en référence à l'expression
21:48 "dire à quelqu'un ses cas de vérité",
21:50 mais aussi parce qu'à l'époque,
21:52 ça a été fondé en 73, donc l'année de ma naissance,
21:54 par quatre patrons du CNPF,
21:56 Gattaz étant le plus connu,
21:58 enfin Gattaz-Pers,
22:00 évidemment.
22:02 Et donc ces quatre patrons
22:04 du CNPF veulent préparer
22:06 une opposition au programme commun
22:08 qui commence à se dessiner, qui n'était pas encore publié
22:10 mais donc on savait qu'il allait venir.
22:12 Et donc préparent la résistance
22:14 de droite libérale,
22:16 évidemment,
22:18 au programme commun de la gauche.
22:20 Et donc ces quatre éditoriaux
22:22 à l'époque mensuels,
22:24 donc chacun de ces quatre responsables du CNPF,
22:26 donc les patrons de la France,
22:28 écrivent un éditorial politique ou économique
22:30 pour parler de l'actualité.
22:32 A l'époque c'est vraiment pour le CAC 40,
22:34 les 500 plus grandes fortunes de France, etc.
22:36 C'est vraiment les grands patrons
22:38 qui parlent aux grands patrons.
22:40 Ça a duré comme ça jusqu'à la fin
22:42 des années 80 et
22:44 mon ami Alain Dumé,
22:46 qui a été maire du deuxième arrondissement,
22:48 qui a été le premier président du Contribut à l'Associé,
22:50 que j'ai connu à Contribut à l'Associé,
22:52 a repris le titre,
22:54 donc des anciens fondateurs,
22:56 a repris le titre
22:58 et en a fait un truc grand public,
23:00 hebdomadaire, avec la même logique
23:02 de plusieurs points de vue,
23:04 éventuellement divergents, éventuellement même opposés.
23:06 Donc en gros,
23:08 toutes les opinions de droite y sont bienvenues
23:10 et tout le monde y est bienvenu,
23:14 de l'entrefilé de trois lignes
23:16 jusqu'à l'article de 4 500 signes.
23:18 Avec discussion,
23:20 donc il y a des gens qui sont
23:22 en ce moment, par exemple,
23:24 très critiques d'Israël
23:26 et d'autres qui sont très critiques du Hamas.
23:28 Il y a des gens qui sont
23:30 pour le RN, d'autres qui sont pour les LR.
23:32 C'est ce genre de débat.
23:34 Clairement, c'est la droite classique,
23:38 c'est-à-dire que c'est une droite
23:40 favorable aux libertés économiques,
23:42 c'est une droite favorable aux libertés tout court,
23:44 c'est une droite favorable à la fermeture
23:46 des frontières à l'immigration,
23:48 c'est une droite favorable à la culture occidentale,
23:50 à la transmission à l'école,
23:52 enfin, deux, trois trucs basiques
23:54 qui maintenant paraissent un peu quasiment réactionnaires.
23:56 Mais enfin, voilà,
23:58 c'est la droite d'avant, si je puis dire.
24:00 – Un peu grunge. – Un peu grunge, comme vous dites.
24:02 – Et le Salon Belge ?
24:04 – Le Salon Belge, c'est pas du tout
24:06 le même projet.
24:08 D'abord, il faut juste savoir que
24:10 j'en suis le patron, mais je ne suis pas
24:12 à l'origine du Salon Belge.
24:14 J'en ai racheté quelques années après son…
24:16 ça devait faire une petite dizaine d'années
24:18 que ça existait.
24:20 Le Salon Belge a été lancé par des laïcs catholiques
24:22 pour défendre, en particulier,
24:24 enfin, ça a surtout progressé
24:26 au début du pontificat de Benoît XVI,
24:28 quand il y a eu toutes ces polémiques
24:30 successives anti-Benoît XVI,
24:32 donc tous les gauchos qu'il attaquait
24:34 parce qu'il levait les excommunications
24:36 contre la fraternité de Saint-Pédis,
24:38 il faisait ceci, il faisait cela,
24:40 et donc à chaque fois, il y avait le Panzer cardinal,
24:42 on était les cathos de service,
24:44 parce qu'évidemment, l'institution
24:46 était terrorisée à l'idée de répondre,
24:48 donc nous, on disait, ras le bol,
24:50 on ne va pas non plus se faire taper dessus
24:52 sans jamais répondre, et donc on répondait…
24:54 – En tapant.
24:56 – En tapant.
24:58 Et donc voilà, c'est la liberté des laïcs
25:00 de dire, vous dites ça,
25:02 et donc évidemment, on n'engage personne,
25:04 c'est notre point de vue,
25:06 mais un certain nombre de laïcs,
25:08 spécialement aujourd'hui, encore une fois,
25:10 les laïcs qui continuent à pratiquer
25:12 sont ce qu'on appelait dans la sociologie
25:14 les catholiques intransigeants,
25:16 c'est-à-dire en gros,
25:18 disons, le monde Emmanuel,
25:20 Saint-Martin, etc.,
25:22 chez les conservateurs, le monde traduit de l'autre,
25:24 et donc j'ai découvert d'ailleurs
25:26 dans la presse, moi j'ignorais jusqu'à l'existence du mot,
25:28 mais j'ai découvert dans la presse
25:30 que j'étais la quintessence du tradismatique,
25:32 ce qui m'a beaucoup plu, tout d'un coup,
25:34 je me suis dit, ah ben ça c'est une appellation,
25:36 c'est la première fois que je découvre
25:38 dans la presse et qui me plaît,
25:40 il m'est arrivé de découvrir des appellations dans la presse
25:42 qui ne me plaisaient pas, mais celle-là m'a beaucoup plu.
25:44 – Le salon Belge, c'est sur Internet, bien évidemment.
25:46 – Absolument.
25:48 – Allez, on retourne à terre de mission,
25:50 c'est ma dernière question, il nous reste exactement 15 secondes,
25:52 Guillaume Dettola, vous savez que je suis à cheval sur les horaires,
25:54 – Je connais ça, oui.
25:56 – Et que je vous embête aussi là-dessus,
25:58 donc on va essayer de ne pas trop dépasser,
26:00 qu'est-ce qu'on dit aujourd'hui aux catholiques,
26:02 ils sont des fois circonspects, des fois désespérés,
26:04 des fois ils sont tristes, des fois ils sont en colère,
26:06 des fois ils sont d'enthousiasme, qu'est-ce qu'on leur dit ?
26:08 À quoi sert terre de mission dans ce cas précis ?
26:10 – Moi je pense que ça sert à mettre de la liberté,
26:12 parce qu'il y a des choses qu'on doit librement critiquer,
26:14 encore une fois on est des laïcs,
26:16 que les évêques aient un ton différent c'est tout à fait normal,
26:18 mais on est des laïcs donc on peut dire des choses
26:20 un peu plus nettement, tranquillement,
26:22 c'est pas forcément agressif,
26:24 mais typiquement sur l'évangélisation des musulmans par exemple.
26:26 Nous on peut dire des choses que les évêques
26:28 n'assument pas pour l'instant au moins,
26:30 donc moi je trouve qu'il y a la liberté
26:32 de dire des choses,
26:34 donc moi je trouve qu'il y a la liberté du laïc
26:38 qui est fondamentale dans terre de mission,
26:40 et par ailleurs il y a un autre aspect
26:42 qui me paraît vraiment fondamental,
26:44 c'est de montrer aussi que l'Église n'est pas morte,
26:46 regarder, d'abord elle a un passé précidieux,
26:48 "regardez tel et tel",
26:50 moi j'aime beaucoup regarder l'histoire de l'Église,
26:52 et donc on reçoit ici beaucoup de gens
26:54 qui sont spécialistes de ça,
26:56 "attendez on vient pas de nulle part,
26:58 on a fait ça, ça et ça, on n'a pas à regir de notre passé",
27:00 et puis par ailleurs, regarder ce jeune prêtre
27:02 qui fait ça, regardez,
27:04 on a aussi l'avenir devant nous, il y a de l'espérance,
27:06 d'abord je crois que l'Église a les promesses de la vie éternelle,
27:10 c'est-à-dire qu'il peut se,
27:12 enfin évidemment il y a une crise de l'Église,
27:14 il ne faut pas se cacher, mais
27:16 comme disait Consalvi, vous savez Bonaparte,
27:18 il disait "si vous ne négociez pas,
27:20 je vous tuerai", Consalvi,
27:22 donc le négociateur pour le Pape,
27:24 il a dit "vous savez, Premier Consul,
27:26 ça fait 1900 ans que les papes essayent de le faire,
27:28 ils ne sont jamais réussis",
27:30 et c'est vraiment la bonne réponse,
27:32 ce n'est pas nous qui dirigeons l'Église,
27:34 c'est le patron, c'est le Christ,
27:36 et donc même si tel ou tel Pape dit telle ou telle chose,
27:38 ou tel ou tel Évêque dit telle ou telle chose,
27:40 du calme, d'abord on a vu des choses au moins aussi graves
27:44 dans l'histoire de l'Église,
27:46 voilà, il faut un peu respirer par le nez,
27:48 et se dire de toute façon faisons notre boulot,
27:50 et puis on verra bien dans une génération, deux générations,
27:52 trois générations, qu'est-ce qui restera.
27:54 – Du calme, merci Guillaume de Tulloy,
27:56 et on vous retrouve donc de dimanche à dimanche,
27:58 tous les 15 jours à 10h, à partir de 10h, 11h,
28:01 c'est sur TVL.fr, Terre de Mission,
28:04 château ou pas château, on peut regarder.
28:06 – Absolument, merci Martial.
28:08 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations