Ingrid a lancé le projet "Et ça rebondit" suite à un burn out qui lui as permis de découvrir l’importance de la santé mentale. L’un des objectifs de ce projet est d’accompagner les neuro atypiques afin de leur permettre de développer leur potentiel tout en prenant soin de leur santé mentale. Aujourd’hui, elle nous partage son expérience et son parcours.
Ce témoignage est aussi une manière d’exorciser le tabou de la santé mentale pour Ingrid, après une période très difficile. Elle confie avoir été victime d’une agression qui a particulièrement affecté son bien-être intérieur. Aujourd’hui, elle ose prendre la parole à ce sujet et plus largement, sur sa relation avec la vulnérabilité, sa famille et la religion.
STAY TUNED pour les prochains témoignages.
Direction : @musaetomorrow
Journaliste : @christelle_tissot
Production et montage vidéo : @musaetomorrow
@pauline.lcmt
DA by : @musaetomorrow @_siobhankeane_
Motion design : @adrienlopes
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#santementale #santémentale #famille #religion #agression #stressposttraumatique
Ce témoignage est aussi une manière d’exorciser le tabou de la santé mentale pour Ingrid, après une période très difficile. Elle confie avoir été victime d’une agression qui a particulièrement affecté son bien-être intérieur. Aujourd’hui, elle ose prendre la parole à ce sujet et plus largement, sur sa relation avec la vulnérabilité, sa famille et la religion.
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00:00 ...
00:04 En faisant des tests, j'étais à 8 sur 10
00:06 sur l'échelle des états de stress post-traumatique,
00:08 et j'avais plein de séquelles,
00:11 où pour moi, c'était devenu normal, alors qu'en fait, c'était pas normal.
00:14 ...
00:25 Moi, j'ai grandi dans un milieu chrétien,
00:27 mais très pratiquant,
00:29 et je sais que ça m'a souvent bloquée en termes de santé mentale,
00:33 parce que, par exemple, j'ai subi plusieurs agressions,
00:36 et la première agression que j'ai subie,
00:41 j'étais en stage à l'étranger, quand c'est arrivé,
00:43 et la première personne vers qui je me suis tournée,
00:45 c'est quelqu'un de la communauté chrétienne
00:48 dont je faisais partie à ce moment-là, dans ce pays-là,
00:50 et la réponse que j'ai eue, c'est "de toute façon, t'es une fille,
00:53 t'en montrais trop, donc tu la cherchais".
00:56 Donc déjà, pour moi, ça a été un gros...
00:58 Gros...
01:01 Gros chamboument, gros choc,
01:02 et je pense que c'est ça qui m'a empêchée de parler,
01:04 déjà, de prime abord,
01:06 et d'entrer vraiment plus en profondeur.
01:08 Et ensuite, ça a été...
01:11 J'ai souvent entendu "oui, mais il faut pardonner à ceux qui vous font du mal",
01:15 "il faut tendre l'autre joue", qui sont des versets de la Bible
01:19 qu'on a souvent tendance à entendre, en fait, dans les milieux chrétiens,
01:22 et...
01:23 Sauf qu'on oublie le contexte dans lequel ils ont été donnés,
01:27 on oublie l'époque, on oublie toutes les règles,
01:31 en fait, on sort vraiment quelque chose,
01:33 on applique sur une citation sans en tenir compte.
01:35 Et moi, ça m'a énormément bloquée dans mon cheminement,
01:38 surtout sur la dernière année, là,
01:44 parce que je suis arrivée à un point
01:47 où je sentais que ces traumatismes, ces abus, les agressions,
01:51 ça me bloquait.
01:53 Et en fait, je culpabilisais.
01:54 Je me sentais coupable pour quelque chose que j'avais pas fait.
01:57 Et ça se répercutait sur mes relations,
02:00 sur la façon dont même moi,
02:04 j'entrais en relation avec les gens, en fait,
02:06 parce que je me sentais tout le temps coupable,
02:09 j'osais pas dire non, j'osais pas m'affirmer.
02:12 Et en creusant avec la psychologue, en fait,
02:14 c'est ressorti très fort que ces valeurs chrétiennes,
02:18 ces croyances-là,
02:20 parce qu'elles ont mal été transmises et mal enseignées,
02:22 en fait, elles créent une chape de plomb
02:25 qui te pousse à rester silencieux.
02:29 Et en santé mentale,
02:31 et notamment quand il y a une question de trauma,
02:33 libérer la parole, c'est hyper, hyper important.
02:36 Et le fait de pouvoir sortir de son état de victime...
02:39 Alors, lui, on est victime d'une agression,
02:41 mais on n'est pas que victime.
02:43 Et en fait, tant qu'on ne parle pas,
02:44 tant qu'on s'affirme pas
02:46 et tant qu'on cherche pas, en fait,
02:49 à retrouver ce droit d'être qu'on est,
02:53 on peut pas transcender cet état de victime.
02:55 Et donc, on peut pas faire preuve de résilience,
02:57 on peut pas se relever.
02:59 On a toujours un pied avec un boulet attaché derrière.
03:02 Et il y a un an, je me suis fait agresser,
03:05 et en fait, j'ai été portée plainte.
03:07 Et les remarques que je me suis prises, en fait,
03:10 elles ont été hyper violentes.
03:12 Hyper violentes,
03:14 alors que pour moi, en fait, c'est un droit que de se défendre,
03:17 c'est un droit que de dire "on m'a fait du mal".
03:21 Et en fait, on n'est pas dans un esprit de vengeance.
03:23 Et je me suis rendue compte qu'on confond souvent, en fait, le pardon,
03:27 qui, pour moi, lui, est une notion clé pour se relever,
03:31 et même quelque chose de très utile en termes de santé mentale.
03:34 On pardonne à l'autre avant tout pour soi.
03:37 On pardonne à l'autre parce qu'en fait, au final,
03:39 c'est nous-mêmes qui restons attachés au passé
03:42 en s'accrochant à une situation sur laquelle on peut pas revenir.
03:47 Et pour moi, le pardon, c'est plus un cadeau qu'on se fasse à soi-même
03:50 qu'un cadeau qu'on fait à l'autre.
03:52 C'est "je décide", en fait, de ne plus regarder sans arrêt
03:55 à ce qui m'a été fait pour pouvoir avancer, justement, de façon libre,
03:59 apaisée, pouvoir guérir
04:01 et pouvoir avoir une santé mentale assainie.
04:03 Pour moi, en fait, le fait de ne pas parler,
04:06 ça m'a enfermée dans cet état de traumatisme.
04:10 Ça m'a laissée baigner dedans et j'osais pas parler
04:12 parce que j'avais peur du jugement.
04:14 Parce qu'à un moment donné, on m'a dit que si je parlais,
04:18 alors j'étais pas en accord avec les valeurs qui m'ont enseignées.
04:21 Si je parlais, j'étais pas en accord avec ma foi.
04:24 Si je parlais, j'étais pas en accord avec ma communauté.
04:29 Et en fait, j'avais vraiment honte.
04:31 J'avais honte de...
04:33 Ben, ça fait pas si longtemps que ça, en fait,
04:35 que j'ose parler vraiment de ces agressions,
04:40 des abus que j'ai subis.
04:41 Et pourtant, c'est ça qui, pendant dix ans...
04:45 Là, ça va faire dix ans cet été,
04:47 où, pendant dix ans, j'ai développé des addictions,
04:49 j'ai développé des comportements qui étaient dangereux,
04:52 au final, quand on y regarde,
04:54 et très, très violents vis-à-vis de moi-même.
04:56 Personne n'a remarqué.
04:58 J'ai traîné ça jusqu'au point où j'explose,
05:00 mais parce qu'on m'a pas laissé l'espace de parler.
05:07 Alors, est-ce que j'avais de l'appréhension d'aller chez la psy ?
05:10 J'avoue que oui, au début, parce que pour moi, c'était vraiment...
05:13 Si tu vas chez la psy, c'est que t'es fou.
05:15 Et j'entendais souvent des gens qui me disaient...
05:17 Parce que j'ai un caractère assez fort,
05:19 donc j'ai souvent des envolées autant colériques que de joie,
05:23 j'ai quelqu'un qui exprime de façon générale,
05:28 de façon assez intense, les choses.
05:29 Donc souvent, les gens me disaient
05:31 "Ah, mais t'es folle, ta place, c'est à l'asile."
05:33 Et en fait, je disais...
05:35 Je le disais pas forcément, mais moi, ça me blessait, ça me touchait.
05:38 Et j'avais très, très peur d'être folle.
05:42 Ça m'arrivait dans mes coups de déprime de me dire "Mais en fait, je suis folle."
05:47 Et c'est un truc qui m'angoissait.
05:49 Et donc oui, pour moi, aller chez la psy,
05:51 et surtout quand j'ai été voir le premier psy qui m'a dit que façon,
05:55 on pourrait rien faire avec moi,
05:57 que je serais sous médicaments toute ma vie,
05:59 en fait, vraiment, ça a juste matérialisé...
06:02 C'est comme s'il avait verbalisé, en fait,
06:04 cette autodiagnostique que j'ai m'était faite de moi-même.
06:07 "Je suis folle."
06:08 Et au fur et à mesure, en fait, des séances chez la psy,
06:13 au fur et à mesure de mon programme de développement personnel,
06:16 je me suis juste rendue compte que j'étais pas folle, en fait.
06:19 Je suis pas la... J'étais pas la seule, en fait, à avoir des états dépressifs,
06:24 j'étais pas la seule à avoir faim burnable,
06:26 j'étais pas la seule à avoir des difficultés à dealer avec mes émotions,
06:30 j'étais pas la seule à être abusée, à avoir été abusée,
06:33 j'étais pas la seule qui avait du mal à dire non.
06:36 Et en fait, le fait de me rendre compte que j'étais pas la seule
06:38 et qu'en fait, c'est quelque chose de normal,
06:41 ça m'a apaisée sur mon rapport à la psy.
06:44 Et aujourd'hui, en fait, même si j'ai plus forcément besoin d'aller voir la psy,
06:49 de moi-même, j'ai décidé qu'à minimum,
06:52 quatre fois par an, j'irais voir la psy,
06:53 parce que je pense que c'est important, en fait, à un moment,
06:55 de faire un point avec un professionnel
06:58 qui sait remettre en perspective
07:01 et apporter un autre regard que celui qu'on se pose sur nous-mêmes.
07:05 Et ça, pour moi, c'était hyper important,
07:06 le fait d'avoir quelqu'un qui me dise,
07:08 et quelqu'un de professionnel qui me dise "non, tu n'es pas folle",
07:10 "non, tu n'es pas bipolaire", "non, tu n'es pas schizophrène",
07:14 "non, tu n'as pas besoin de médicaments pour aller bien,
07:16 il y a plein de solutions naturelles pour aller bien",
07:19 moi, ça m'a vraiment, vraiment soulagée, en fait.
07:21 Aujourd'hui, je vais bien,
07:27 et je suis même parfois étonnée.
07:29 Parfois, je vis des trucs et je suis dans des situations
07:33 où là, j'ai une pensée qui vient,
07:35 où je me dis "oh, punaise, tu gères !"
07:38 Et en fait, je me sens bien.
07:39 Et c'est presque étonnant pour moi,
07:41 parce qu'en fait, j'avais pris l'habitude d'avoir le mal,
07:44 et pour moi, le mal, c'était aller bien.
07:45 Donc je me souviens que même une fois, j'avais dit "oh, punaise",
07:48 je pensais pas qu'être heureux ou le bonheur, c'était ça.
07:50 Pour moi, le bonheur, c'était être au sommet,
07:53 quelque chose d'une espèce d'extase ou un sentiment ultra fort,
07:57 et en fait, je me suis rendue compte
07:58 qu'être bien, être heureux, le bonheur,
08:00 ben, c'est presque banal,
08:03 dans le sens où ça crée pas forcément une émotion intense,
08:07 mais ça se retrouve au quotidien dans plein de petites choses,
08:10 et ça ressemble plus à une rivière tranquille
08:13 qu'à une cascade tumultueuse.
08:15 La première chose que j'ai appris,
08:21 et je l'ai appris en faisant l'erreur,
08:23 c'est au début, je voulais convaincre tout le monde
08:25 qu'il fallait absolument aller voir chez le psy,
08:27 qu'on avait tous des traits toxiques,
08:30 qu'on avait tous des choses qui n'allaient pas,
08:32 qu'il fallait y aller.
08:33 Et j'étais plus en mode activiste, "Allez, vas-y !"
08:37 Et en fait, je me suis rendue compte, au fur et à mesure,
08:40 après beaucoup de débats intenses,
08:41 qu'on peut pas forcer quelqu'un à prendre soin de sa santé mentale,
08:45 c'est un parcours personnel.
08:46 Et je pense que le meilleur exemple qu'on puisse donner,
08:48 j'ai pas vraiment d'argument qui soit entendable.
08:50 En fait, pour moi, quand quelqu'un a décidé
08:52 que le psy, c'était pour un fou,
08:54 que la santé mentale, c'était pas important,
08:56 tous mes arguments ne servent à rien.
08:58 Ce qui sert le plus, c'est, je pense, ma propre histoire
09:01 et mon expérience, et c'est aussi pour ça
09:03 que j'ai envie de parler de la santé mentale et de mon vécu,
09:07 parce qu'en fait, je pense qu'il y a pas de meilleur exemple que ça,
09:10 de dire "J'étais là, et grâce à ça, maintenant, je suis là et je vais mieux",
09:13 parce qu'en fait, les mots, il y a un moment où on tourne juste au débat.
09:17 Après, moi, je reste convaincue qu'on a tous...
09:20 Qu'il y a pas de honte, en fait, à aller mal,
09:24 et je pense que...
09:25 Si je devais peut-être dire quelque chose pour convaincre quelqu'un,
09:30 en fait, le conseil d'oser être vulnérable et authentique.
09:34 Et je pense qu'un des facteurs
09:36 qui fait qu'aujourd'hui, la santé mentale, ça reste quand même tabou,
09:39 c'est parce qu'en fait, on est dans une société
09:41 où, encore plus avec les réseaux sociaux,
09:43 c'est l'image de la perfection,
09:45 tout est beau, tout est joli, tout semble facile, tout semble rapide,
09:49 on a ces influenceurs qui, en quelques jours,
09:52 atteignent des milieux d'abonnés,
09:54 et en fait, on a l'impression que le succès, le bonheur,
09:56 c'est quelque chose qui vient avec l'apparence et la rapidité.
09:59 Et la santé mentale, en fait, c'est pas quelque chose qui est rapide,
10:03 c'est quelque chose qui prend du temps,
10:05 c'est un chemin, il faut être patient.
10:07 Moi, j'ai appris la patience au travers de ce chemin,
10:10 et j'aime bien dire qu'aller en thérapie, c'est pas pour les faibles.
10:13 Ça demande vraiment du courage, parce qu'en fait,
10:16 on se retrouve face à soi, face à ses ombres, face à ses peurs,
10:20 face...
10:22 Ouais, face à parfois cette noirceur qu'on a en nous,
10:24 et en fait, admettre qu'il y a une part d'ombre en nous
10:28 et reconnaître qu'on a besoin d'aide,
10:31 ou reconnaître même juste qu'elle est là,
10:32 en fait, c'est hyper difficile dans une société
10:35 où on est toujours en train de mettre en avant ce qui va bien.
10:38 Une personne qui m'a aidée à comprendre
10:43 que la vulnérabilité, c'était pas quelque chose de mauvais,
10:46 mais au contraire, c'était une force et ça demandait du courage,
10:48 c'est Brené Brown.
10:49 C'est la queen de la vulnérabilité,
10:51 je crois qu'elle a le TEDx le plus vu au monde sur ce thème.
10:55 Je crois que ça s'appelle "Le courage d'être vulnérable".
10:58 Donc, j'ai écouté pas mal de podcasts de Brené Brown.
11:03 Après, plus j'ai évolué, plus j'ai avancé,
11:06 plus je me suis tournée vers...
11:08 Surtout sur Instagram, en fait.
11:10 Donc, David Laroche,
11:11 même si c'est souvent très tourné "succès, entrepreneuriat",
11:14 il y a une Instagrameuse québécoise que j'aime beaucoup
11:18 et qui parle pas mal de la santé mentale,
11:20 toujours en lien avec le travail et sur le fait de se foutre la paix.
11:23 Elle s'appelle Annie, Annie au jour le jour, je crois.
11:27 Et puis après, je suis des contes comme Nusaé,
11:30 je suis tombée...
11:31 Voilà, j'aime bien suivre, en fait.
11:33 Je suis plutôt sur Instagram,
11:35 j'ai pas forcément une personne favorite.
11:37 Après, qu'est-ce qui m'a aidée ?
11:39 Moi, ma ressource principale, en fait, ça a été le sport et l'art.
11:43 [Musique]