"Tu n'es pas seul·e" Épisode 3 avec @voyageuse_au_naturel qui nous parle du trouble borderline

  • le mois dernier
Aujourd’hui, on vous dévoile l’épisode #3 de notre rencontre avec Abigail, alias @‌voyageuse_au_naturel, qui témoigne à propos du trouble borderline.

Abigail nous confie ses expérience avec l’hôpital psychiatrique et de quelle manière le manque de moyens humain et matériel dans certaines structures peut largement affecter le vécu des patient·es.

La santé mentale est l’affaire de tous·tes et surtout ; elle est pleine de nuances. C’est pourquoi il est important chez mūsae de mettre en avant des parcours de vie, des récits et des prises de paroles sur ce sujet, pour rappeler que comme l’indique ce format vidéo : tu n’es pas seul·e.

Prenez soin de vous

Journaliste : @‌christelle_tissot

Production et montage vidéo : @pauline.lcmt

DA : @_siobhankeane_

Motion design : @‌adrienlopes

Prenez soin de vous et à très vite pour l’épisode 4 ;)

#santémentale #santementale #borderline #témoignage

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Transcript
00:00Moi, sur l'hôpital psychiatrique, j'ai un discours qui est très nuancé,
00:03parce que j'ai l'impression que j'ai un peu vécu le pire comme le meilleur de la psychiatrie.
00:19Dans le sens où ma première hospitalisation s'est réellement mal passée,
00:24parce que je suis tombée dans une structure
00:27qui était cruellement en manque de moyens humains et matériels.
00:31Et ça, je pense que ça en devient maltraitant,
00:34et pour les patients, mais aussi pour les blouses blanches.
00:37Moi, j'ai l'impression qu'on est un peu tous et toutes dans le même bateau,
00:39où quand il n'y a pas les moyens,
00:41ben finalement, il y a de la maltraitance qui se crée,
00:44mais c'est pas du tout...
00:46Moi, j'ai l'impression que c'est pas du tout voulu ni choisi,
00:49c'est vraiment totalement subi.
00:51Et c'est pour ça qu'on ne peut pas se permettre d'avoir des structures hospitalières sans moyens.
00:56Moi, j'ai plein d'anecdotes,
00:58notamment sur les protections périodiques.
01:01L'hôpital dans lequel j'ai été la première fois
01:04n'avait pas de protections périodiques à me passer.
01:09Et j'étais dans une situation d'isolement,
01:12on m'avait retiré toutes mes affaires,
01:14j'avais droit à aucun contact avec l'extérieur.
01:17Et au final, ben oui, on ne peut pas se permettre de laisser une personne
01:20qui a ses règles saignées comme ça, quoi.
01:24Et ça, pour moi, c'est un exemple qui illustre très bien
01:29des pratiques qui peuvent être maltraitantes et très dénigrantes pour son hygiène intime,
01:34surtout dans une phase où on est très vulnérable.
01:37Et en plus, moi, j'étais dans une position où j'étais pas en mesure de batailler pour des choses...
01:42Enfin, genre, j'étais pas en mesure de batailler pour rien du tout.
01:45Donc voilà, quand je dis que j'ai un peu vécu le pire comme le meilleur de la psychiatrie,
01:50c'est dans ce sens-là.
01:53Donc il y a eu cette première hospitalisation où vraiment j'en suis ressortie
01:59avec des gros traumatismes où j'ai mis des années avant de réussir à m'en défaire.
02:04Et j'ai l'impression que c'est un peu cette expression qui dit que quand on...
02:09quand on tombe du cheval, il faut tout de suite retourner dessus.
02:13Et moi, j'ai eu beaucoup de chance parce que six mois après,
02:16j'ai ré-ré-ré été hospitalisée dans un hôpital de jour.
02:20Et c'est ça qui m'a permis de renouer le lien avec l'hôpital.
02:24Je pense que si je n'étais pas retournée en hôpital,
02:26je serai toujours restée sur ma première impression et sur les traumas du départ.
02:33Et là, ça a été une équipe de blouses blanches.
02:37Moi, je les appelle les blouses blanches,
02:39qui ont fait preuve d'une patience et d'une bienveillance absolument extraordinaire,
02:43parce que j'ai vraiment pas été une patiente facile à ce moment-là.
02:46Et c'est via leur patience et leur bienveillance et leur écoute
02:51que j'ai réussi à reprendre confiance dans ce milieu-là
02:55et aujourd'hui ça va beaucoup mieux.
02:57Donc voilà, j'ai un discours très nuancé sur les hôpitaux
03:00parce que ça peut super bien se passer quand on y met les moyens,
03:04il y a vraiment des choses extraordinaires qui peuvent se faire
03:06et j'ai envie d'encourager les personnes qui en ont besoin à y aller
03:10parce que moi j'ai fait appel à l'hôpital plusieurs fois au cours de mon parcours
03:13parce que c'était nécessaire.
03:15Et de l'autre, j'ai quand même conscience qu'il faut faire
03:18malheureusement attention à dans quel hôpital on va
03:22et ça c'est une vraie question,
03:24de se poser la question de quelles structures sont safe
03:28et lesquelles sont peut-être moins safe
03:31dues à ce manque cruel de moyens dans la psychiatrie.

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