BE DÉTER - BE DÉTER, 1er partie du 6 novembre 2023

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Lundi 6 novembre 2023, BE DÉTER reçoit Alexandre Issaka (Fondateur, No Clash)
Transcript
00:00 Bidéterre, c'est avant tout un mantra. La détermination contre le déterminisme social,
00:08 la détermination face aux doutes de l'entrepreneur, la détermination face aux échecs. Bidéterre,
00:16 c'est aussi un cri de ralliement, celui de toute une génération d'entrepreneurs,
00:20 soudés, une communauté passée par les rangs des déterminés, une association qui oeuvre pour
00:26 l'entreprenariat dans les quartiers et les milieux ruraux, une communauté qui prouve qu'il n'y a pas
00:32 qu'un seul chemin vers la réussite et que toutes les victoires sont possibles. Je m'appelle Aurélie
00:38 Planex et je vous propose de partir à la rencontre de ces entrepreneurs. Bienvenue
00:43 dans Bidéterre, un podcast proposé par Bismart et les déterminés. Chaque épisode est une rencontre
00:52 et cette semaine, je vous invite à partager ce moment avec Alexandre Issaka. Bonjour Alexandre.
00:57 Bonjour. Alors d'abord, j'aimerais que tu me dises un peu toi d'où tu viens. Je suis né en Alsace.
01:03 T'es né en Alsace, mais ta start-up est basée à Nantes, non ? Exactement. Et entre l'Alsace et
01:09 Nantes, il y a eu un beau périple. J'ai vécu jusqu'à mes 16 ans en Alsace, puis j'ai déménagé
01:14 en Guadeloupe quand mon père est prof et on a été muté sur cette magnifique île. Après le...
01:20 Il y a pire. Il y a pire, on est bien d'accord. Ensuite, après mon baccalauréat scientifique,
01:25 j'avais besoin de retourner en métropole pour continuer mes études. J'ai fait une
01:30 licence en économie sur Paris où j'ai découvert une explosion d'opportunités
01:37 qui s'ouvrait devant moi. Et j'ai finalement, après une licence en économie, je suis parti
01:43 en école de commerce du côté de Nancy. Puis j'avais envie de continuer mes études, donc je
01:51 suis parti dans une autre école de commerce, c'est l'ESSEC Business School, sur le campus de
01:55 Singapour, où je me suis encore plus ouvert finalement, ouvert à l'international, ouvert
02:01 au monde. Et à mon retour sur Paris, je travaillais à la Direction Europe de Génie électrique. Et
02:08 c'est là que j'ai peut-être essayé de devenir entrepreneur. J'ai monté plusieurs entreprises,
02:13 sur Paris, des start-up, des restaurants. - On va y revenir, mais d'abord j'aimerais qu'on n'aille
02:18 pas trop vite et que tu me racontes un peu ce que tu retiens de tes voyages, de cette période en
02:22 Guadeloupe, mais aussi de cette période à Singapour. Qu'est-ce que ça t'a appris et toi ?
02:25 - Ça m'a appris quelque part déjà à accepter ma différence, puisque être étranger quelque
02:32 part, c'est aussi un bon moyen de pouvoir accepter l'étranger simplement. Ça m'a ouvert l'esprit,
02:39 ouvert à l'esprit sur la beauté du monde. Et ça m'a donné une soif de voyage assez incroyable. Et
02:48 aujourd'hui, je suis un grand passionné de voyage. - Tu continues comme ça, aller chercher un peu
02:53 l'inspiration, la découverte à l'étranger ? - Complètement. Il y a des phases où je sens que
02:58 je suis en manque d'inspiration. Et un moyen de me ressourcer, ça peut être soit aller simplement
03:03 dans la forêt, soit aller à l'autre bout du monde. - À un moment, tu as fini tes études,
03:08 tu travailles chez General Electric, et puis tu te dis finalement je vais me lancer dans
03:13 l'entreprenariat. Mais quelle a été la motivation ? - La motivation, c'est de donner du sens à son
03:18 activité. J'étais bien chez General Electric, puisque j'avais une super équipe, j'avais des
03:27 responsabilités. En étant un rêve, on bosse à la défense, dans une grande tour. Et finalement,
03:36 il me manquait le pourquoi de mon action. Et c'est ce que je suis allé chercher en entreprenant.
03:44 - Tu lances ta première boîte. C'est quoi cette boîte à la base ? - C'est une startup dans la
03:51 presse audio. On m'a expliqué un peu comment marchait l'écosystème startup. Il faut trouver
03:57 un problème, ensuite trouver une solution, et transformer dans un service. J'ai réfléchi
04:02 finalement quel était le problème que je voulais adresser. Et ce problème a été,
04:05 la similitude d'information. Je viens d'un quartier plutôt populaire, et je trouvais ça
04:11 injuste en rentrant, que ce soit de Guadeloupe ou encore de Paris, de voir mes amis d'enfance,
04:16 qui étaient très intelligents, mais finalement n'avaient pas pu saisir des opportunités,
04:21 parce qu'on ne leur avait pas présenté, ou parce qu'ils n'avaient pas eu l'information de leur
04:25 existence. Et donc j'ai voulu créer cette première startup dans la presse audio pour vraiment
04:29 démocratiser l'information, en la transformant en presse, en transformer la presse écrite en
04:36 presse audio, pour offrir des podcasts audio d'articles de presse écrite. - Et ça n'a pas
04:42 marché ? - Non, ça n'a pas marché. Je pense que j'utilisais une technologie text-to-speech,
04:47 qui consiste à transformer l'écrit en audio. En 2014-2015, la voix était beaucoup moins agréable
04:54 qu'aujourd'hui. - Oui, c'est vrai. On a fait un petit bon technologique. - On a fait un petit
04:58 bon technologique. C'était aussi mon premier produit. Donc je suis arrivé avec une approche
05:02 assez classique, en faisant un gros cahier des charges. Ensuite, on partait sur un développement
05:06 en cyclant V, c'est-à-dire très très peu agile. Et on s'est complètement planté, je pense, sur la
05:13 méthode. On a eu des propositions d'investisseurs en early stage qu'on a refusées. Du coup, on était
05:21 sur des fonds propres. Et finalement, l'équipe s'est épuisée et le projet a craché. - Comment
05:27 tu as rebondi après ça ? - J'ai rebondi en déménageant. - Encore ? - J'étais sur Paris à
05:34 l'époque et j'ai décidé de faire un tour du côté de Berlin. Berlin, c'était vu comme étant la
05:44 capitale européenne de l'innovation, beaucoup plus accessible que la Silicon Valley. Et donc,
05:51 finalement, j'ai gardé le projet que j'ai incubé à la Factory Berlin, qui est un des plus gros
05:55 incubateurs sur Berlin, financé par Google. Et j'ai passé un an et demi dans cet incubateur. - Qu'est-ce
06:01 que tu en as retenu ? - J'ai complètement changé le produit et je suis arrivé avec juste une
06:05 ambition. Moi, je suis startup. Dans mon parcours, j'ai été formé à l'achat, c'est-à-dire mutualiser
06:13 les besoins. Et le jour de mon intégration, il y avait un open mic, donc j'ai pris l'opportunité
06:21 de me présenter et de simplement dire que je suis entrepreneur, qu'on est ici,
06:26 une toute une comité d'entrepreneurs et que si on mutualise, on peut faire des économies,
06:30 partager ses économies et ne pourra pas gérer nos transactions sur une infrastructure blockchain.
06:35 Et puis, de fil en aiguille, je suis rentré dans l'écosystème blockchain berlinois. On est venu
06:42 contacter après cette intervention et j'ai passé un an et demi juste génial dans un écosystème où
06:48 finalement je me suis positionné comme un consultant dans l'incubateur. Mon gros kiff,
06:55 ça a été d'aider les autres startups à partir de l'idée et de transformer en produit.
07:00 - Et pourquoi ça s'est arrêté au bout d'un an et demi ? - Parce que j'avais plus de cash.
07:04 - C'est le nerf de la guerre ! - J'étais fauché de chez Fauché et là,
07:10 j'ai eu une première opportunité à Berlin où mon ancien manager de chez General Electric me
07:16 recontacte. Il avait emménagé sur Berlin, il était VP chez Scout24, c'est le bon coin allemand.
07:21 Et il ouvrait un département achat et il m'a recruté pour déployer un SI Achat. J'ai commencé
07:29 le conseil sur Berlin et de fil en aiguille, un cabinet de conseil parisien m'a contacté avec
07:35 un attrait en salaire. Et je me suis dit que c'était le moment de reprendre un peu d'efforts,
07:40 de se refaire son plumage et puis repartir certainement plus tard dans l'entrepreneuriat.
07:45 J'étais juste essoufflé, à bout de souffle et j'avais besoin d'un nouveau départ.
07:50 - Et comment t'arrives à Nantes ? - A Nantes, c'est après ces trois ans en
07:57 CDI finalement, où on se prend le fameux Covid, un confinement très dur où je me retrouve
08:08 en face de cette réalité, enfermé chez moi. Je me suis reformé, j'ai repris conscience aussi de la
08:20 valeur de mes conseils parce que la plupart des conseils que j'offrais étaient toujours gratuits.
08:24 Je voyais bien le prix que payaient les clients à mon cabinet pour mes interventions. Cette petite
08:31 voie d'entreprendre s'est remise à sonner très fort et avec elle un lieu. Il fallait un lieu pour
08:39 entreprendre et puis j'ai commencé à chercher finalement les différentes villes. J'avais quand
08:44 même envie de rester en France cette fois-ci et c'est Nantes finalement qui cochet toutes les
08:49 cases d'un point de vue dynamique, digital, d'un point de vue culturel, à proximité avec l'océan.
08:54 Je suis venu à Nantes pour découvrir la ville, j'ai vraiment accroché, je suis revenu pour
08:58 trouver un appartement, je l'ai trouvé et je suis revenu pour emménager, ça s'est très bien passé.
09:02 Et comment s'est fait la rencontre avec ton associé Vincent Trapinot ?
09:06 Donc c'est sur un événement à Nantes, c'est un écosystème qui est super dynamique,
09:11 il y a pas mal d'événements. On s'est rencontrés, on a commencé à échanger et finalement de fil en
09:15 aiguille, c'est des échanges de plus en plus réguliers jusqu'à devenir quotidien. On parlait
09:21 de beaucoup de choses très intéressantes et finalement on a une vista qui dépasse nos
09:27 produits, qui dépasse nos clashs, on a une vraie volonté de transformer les choses en profondeur et
09:33 ça s'est fait assez naturellement. Alors l'entreprise effectivement ça s'appelle No Clash,
09:37 est-ce que tu peux en dire plus parce qu'en fait tout est dans le nom j'ai l'impression ?
09:41 Le clash c'est vrai que c'est un mot qui peut faire un peu peur. No Clash c'est une solution
09:49 qui est hybride, qui promeut le lien social. Donc Vincent et moi sommes issus de la diversité,
09:57 et cette diversité on la voit vraiment comme une force. Et on pense qu'aujourd'hui le monde a
10:02 peut-être certainement besoin de cette diversité pour se construire, se reconstruire. Et c'est un
10:09 peu cette vocation, c'est-à-dire aider à accepter les différences pour mieux travailler ensemble.
10:14 Alors tu le dis de façon très jolie mais derrière c'est tout plein de technologies
10:19 si j'ai bien compris. Complètement. Donc derrière on utilise le meilleur des technologies
10:23 disponibles justement pour proposer une expérience très simple qu'on espère ludique et engageante
10:30 pour nos utilisateurs. Donc c'est sous la forme de logiciels basés sur les neurosciences ? Alors
10:34 c'est un logiciel SaaS aujourd'hui qui est accessible en ligne. D'ailleurs on a des questionnaires qui
10:40 nous permettent de déterminer des attitudes qui sont changeantes et on fait du matching one to one
10:47 entre deux personnes, une personne et un groupe, entre deux groupes en fonction des attitudes.
10:53 L'idée c'est de former les meilleures équipes ? L'idée c'est de former les meilleures équipes
10:56 exactement et d'apprendre à collaborer avec des gens qui sont différents. Finalement on a des
11:02 tutoriels quand on a un triangle jaune qui va collaborer avec un rond vert. Comment est-ce
11:06 qu'on peut avoir des conseils pour mieux collaborer ? Mieux comprendre les actions de
11:13 l'autre et sa façon de penser c'est ça ? Commencer par prendre conscience que l'autre et un autre
11:17 moi m'est différent. Quelles sont ces différences et comment de ces différences on peut en sortir
11:23 une force dans la collaboration ? On est très data driven. Notre indicateur c'est le Synergy Score.
11:29 C'est quoi le Synergy Score ? C'est un peu comme le Nutri-Score. Ça va de A à E et ça donne une
11:39 indication sur l'effort qu'on va devoir faire pour réussir à bien collaborer. Quelle est la part
11:45 d'effort que tu fais pour bien réussir à collaborer avec son partenaire en affaires ?
11:50 Je pense que quand on le choisit bien, l'effort est minime. C'est vrai qu'avec Vincent c'est très
12:00 très fluide et ce que j'adore c'est que dans le quotidien, même quand on n'est pas d'accord,
12:08 à chaque fois qu'on a ce moment de désaccord, on arrive à en tirer une valeur ajoutée qui est
12:13 juste énorme. Je pense qu'on en a pris conscience. On a eu des clashs comme toute équipe et c'est
12:20 vraiment dans ces clashs, dans ces affrontements d'idées qu'on arrive à sortir le meilleur. Je
12:27 pense que la clé c'est juste être soi-même, être à l'écoute, être ouvert à la vie divergent et être
12:35 vraiment dans une logique de co-construction. On disait avant d'arriver à nos clashs, tu as eu un
12:40 premier échec entreprenarial. Quelle est ta vision de la détermination, ta définition du mot
12:45 déterminé ? Je pense que la détermination c'est une attitude et ma vision de la détermination,
12:52 ça peut être visuellement, je le vois comme une volonté d'aller au bout des choses, d'être dans
13:06 l'action, de se donner les moyens de rester avec une attitude positive dans l'action. Je pense que
13:17 je résumerais la détermination de cette manière. Si tu avais un message à faire partager à nos
13:22 auditeurs, lequel serait-il ? Pour les entrepreneurs, ce serait de très tôt se crasher. Tu n'es pas le
13:32 premier à dire ça, je crois que ça va être un grand renseignement. Très clairement, je pense
13:36 qu'on apprend énormément dans l'échec et se dire que son idée va révolutionner le marché,
13:43 finalement c'est le fruit d'itérations avec le marché. C'est en se crachant rapidement,
13:52 dans une attitude où on n'a pas peur de l'échec. En n'ayant pas peur de l'échec, on va essayer
13:57 d'aller plus loin que ce qui est tolérable pour vraiment essayer de comprendre les limites. Je
14:03 connais mes limites, c'est pour ça que je vais au-delà. Dizzey a un refrain assez connu et je
14:12 pense qu'il faut être agile et être agile, c'est-à-dire avoir des itérations assez courtes.
14:18 Et pour les itérations assez courtes, à un moment donné, on va mesurer une attente de résultat. Le
14:25 crash ou la tentative très osée, finalement, c'est un bon moyen de mettre fin à une boucle
14:31 itérative qui va permettre d'enclencher un nouveau cycle. C'est en accélérant cette fréquence de
14:36 cycle que je pense qu'on peut accélérer le développement de son produit et trouver son
14:42 market fit et ensuite aller vers la croissance. Merci beaucoup Alexandre Issaka d'avoir été
14:48 l'invité de Bid'Ether. Bid'Ether, un podcast à retrouver sur toutes vos plateformes d'écoute
14:53 et sur bsmart.fr. Si ça vous a plu, foncez vous abonner, likez, partagez. On se retrouve la
14:59 semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, vous aussi, soyez d'Ether.
15:03 [Musique]

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