SMART BOURSE - Emission du mardi 7 novembre

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Mardi 7 novembre 2023, SMART BOURSE reçoit Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion) , Roland Kaloyan (Responsable de la stratégie actions européennes, Société Générale CIB) , Alexandre Hezez (Stratégiste, Richelieu Gestion) et Virginie Maisonneuve (Directrice monde des investissements Actions, Allianz Global Investors)

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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous quotidien sur
00:13 BeSmart. Un rendez-vous que vous pouvez suivre en direct évidemment mais que vous pouvez également
00:16 regarder en replay sur besmart.fr. Et je vous rappelle également que vous pouvez nous écouter
00:21 en podcast sur toutes les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition,
00:26 la Reserve Bank of Australia a annoncé une hausse de 25 points de base de son taux directeur portant
00:32 ce dernier à 4,35%. Une hausse qui intervient après quatre pauses consécutives dans le
00:38 resserrement monétaire de la Banque Centrale Australienne et qui vient rappeler au marché
00:42 que des pauses régulières dans une stratégie de hausse de taux ne signifie pas toujours un arrêt
00:47 définitif de celle-ci. Nous reviendrons donc bien sûr en plateau sur les décisions de la Fed et de
00:51 la BCE de ne pas relever leur taux la semaine dernière. Deux décisions qui ont entretenu un
00:56 rallye boursier autant sur les obligations que sur les actions et qui amènent désormais plusieurs
01:01 investisseurs à se demander si le pic des taux longs se trouve désormais derrière nous. Ce sera
01:06 donc l'une des questions que nous traiterons ce soir alors que les prix à la production en zone
01:11 euro montrent un nouveau recul sur le mois de septembre et ce même hors énergie. Nous reviendrons
01:17 également sur le scénario chinois alors que Jeannette Yellen a prévu de rencontrer cette
01:20 semaine son homologue chinois. La Chine qui témoigne de chiffres du commerce extérieur en
01:25 demi teinte. Si les importations ont progressé de 3%, les exportations ont-elles reculé de 6,4%
01:31 sur le mois d'octobre ? A noter que le FMI a relevé de son côté ses prévisions économiques sur la
01:36 Chine après les avoir baissées d'ailleurs le mois dernier. Le scénario actuel du FMI prévoit 5,4%
01:41 de croissance en 2023 puisse 4,6% en 2024. Faut-il accepter une croissance plus mesurée de la Chine
01:48 dans les prochaines années ? Voici une autre question que nous traiterons avec nos invités.
01:51 Et puis enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique,
01:55 nous reviendrons sur la performance boursière des valeurs liées à la transition énergétique,
01:59 des valeurs dont le parcours boursier a plutôt déçu cette année. Comment l'expliquer ? Comment
02:04 aborder la thématique dont on voit pourtant qu'elle constitue l'avenir de notre économie
02:09 en Europe ? Nous en parlerons avec Roland Caloyan, responsable de la stratégie action européenne
02:13 chez Société Générale CIB. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:17 Et comme d'habitude, nous commençons cette émission avec tendance mon ami.
02:31 Comme Dubois nous résume l'actualité boursière du jour.
02:33 La Bourse de Paris recule ce mardi et repasse sous la barre des 7000 points. Les investisseurs
02:40 temporisent après les commentaires de Niel Cachecary, patron de la Réserve fédérale de
02:44 Minneapolis, qui a déclaré dans plusieurs interviews que le problème de l'inflation
02:48 n'était pas totalement réglé et qu'il préférait à titre personnel maintenir une politique agressive
02:54 plutôt que de faire face aux conséquences d'un resserrement insuffisant. Les marchés ont
02:58 désormais en ligne de mire. Le discours de Jerome Powell au FMI jeudi a noté également
03:03 aujourd'hui la décision de la Banque Centrale Australienne de relever ses taux de 25 points de
03:08 base après une série de quatre pauses. Du côté des valeurs, Eden Red chute. Aujourd'hui, son titre
03:13 perd jusqu'à 5,4% au cours de la séance après que Bloomberg ait révélé la vente par des tiers
03:19 de 5,33 millions d'actions du groupe à un prix presque 6% inférieur au cours de clôture de lundi.
03:25 De son côté, Engie progresse jusqu'à plus de 2% au cours de la séance. Le groupe a relevé
03:30 aujourd'hui ses objectifs financiers pour 2023 après avoir vu sa rentabilité s'améliorer sur
03:36 les neuf premiers mois de l'année. Téléperformance progresse également ce mardi. Son titre gagne
03:41 jusqu'à 1,5% au cours de la séance malgré un nouvel abaissement de sa prévision de croissance
03:46 organique de son chiffre d'affaires pour cette année après une performance légèrement inférieure
03:51 aux attentes au troisième trimestre. Demain, côté statistique, les investisseurs prendront
03:56 connaissance des chiffres de l'inflation allemande pour le mois d'octobre ainsi que des ventes au
04:00 détail de septembre pour la zone euro. Enfin, la BCE publiera les résultats de son enquête du mois
04:05 de septembre sur les anticipations d'inflation à 1 et 3 ans dans la zone euro. Voilà donc Tendance,
04:12 mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour qui vous a été proposé par Comme du Bois.
04:16 Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble pour décrypter
04:31 l'actualité boursière. Ce soir, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau Virginie Maisonneuve.
04:36 Bonsoir Virginie Maisonneuve. - Bonsoir.
04:38 - Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse. Vous êtes directrice monde des investissements en actions chez Alliance GI.
04:43 À vos côtés, nous avons le plaisir d'accueillir également Adrien Dumas. Bonsoir Adrien Dumas.
04:47 - Bonsoir Nicolas.
04:48 - Vous êtes directeur des investissements de Mandarine Gestion et nous avons le plaisir d'accueillir également Alexandre Ezez.
04:53 Bonsoir Alexandre Ezez. - Bonsoir.
04:54 - Vous êtes stratégiste chez la banque Richelieu. Alors on va essayer de comprendre ensemble un petit peu
04:59 ce qui se passe sur les marchés financiers messieurs dames. Pas beaucoup d'actualité cette semaine mais une digestion
05:05 quelque part des marchés financiers, des décisions des banques centrales de la semaine dernière.
05:10 On peut peut-être commencer avec vous Virginie Maisonneuve. On a vu effectivement des marchés actions et obligataires
05:17 réagir finalement aux décisions des banques centrales de ne pas relever leur taux. Les actions ont plutôt fait un rallye à la hausse.
05:24 Les obligations à l'inverse effectivement se sont un petit peu, les marchés obligataires se sont un petit peu dégonflés.
05:30 Est-ce qu'on peut pour autant déjà aujourd'hui se dire que le pic des taux longs est désormais derrière nous ?
05:36 - C'est possible mais ce n'est pas probable. Nous sommes dans un camp de higher for longer donc des taux qui vont rester assez élevés.
05:46 Comme Neil Cachecary nous l'a dit hier ou aujourd'hui, c'est plutôt une confirmation que les banques centrales recherchent
05:57 de manière à ce qu'on ne recule pas trop vite. Est-ce qu'on aura comme on le voit en Australie encore une hausse ? C'est possible.
06:06 Mais disons qu'en tout cas ce qui est important pour les marchés c'est qu'on est près de cette période charnière où on est près du pic.
06:12 À ce moment-là, qu'est-ce qui va se passer après ? C'est la concentration de la tension sur la croissance ou les récessions.
06:19 Cette période charnière va se passer dans les prochains deux mois peut-être.
06:23 - Dans votre scénario actuel, on n'a pas encore passé le pic, on s'en rapproche mais on regarde un petit peu comment ça évolue côté marché
06:30 et côté banque centrale en réaction au marché ? C'est comme ça qu'il faut le regarder ?
06:34 - Oui, ou si on n'a pas passé le pic on est très près. Mais ce qu'il faut voir c'est comprendre comment les marchés vont se focaliser des taux à la croissance.
06:44 Ça c'est la prochaine étape.
06:46 - Une croissance qui pour le coup aux Etats-Unis tient plutôt bien, en tout cas pour le moment.
06:50 Est-ce que ça va dans un scénario effectivement de Fed qui aurait les mains un petit peu, les coudées un peu plus franches pour effectivement continuer à agir sur l'inflation ?
06:59 - Oui, ou au moins rester très vigilants. Alors qu'en Europe, probablement étant donné la croissance qu'on a vue, à ce à quoi on s'attend au prochain trimestre, probablement une récession technique.
07:12 - Adrien Dumas, même question. Dans les scénarios que vous avez chez Mandarine Gestion, est-ce que ce qu'on a vu la semaine dernière sur les marchés financiers,
07:20 la digestion dans laquelle on se trouve actuellement, laisse entendre que le pic des taux longs est où derrière nous ?
07:25 Première question. Où ? Devant, mais tout juste devant. Et ensuite seulement on pourra espérer évoluer dans un monde un peu différent.
07:34 - Je souscris à ce qui vient d'être dit. Je rajouterai quand même qu'il y a eu un peu de tension particulière notamment sur les taux longs américains
07:40 qui sont liés aussi à des questions sur le sujet de l'offre et de la demande de dette américaine.
07:45 Il y a une grosse partie de la dette américaine qui est en train d'être refinancée, notamment en 2023-2024.
07:49 Ce sont des saisons importantes de refinancement pour la dette américaine.
07:52 On est dans les 12 à 18 mois avec au milieu de tout ça une campagne présidentielle.
07:57 Il y a des acheteurs naturels qui ont clairement et de manière vocale assez forte montré leur volonté de réduire leurs achats en dette américaine.
08:05 Le Japon l'a clairement dit, la Chine aussi, certains pays au Moyen-Orient.
08:08 Tout ça a aussi un peu eu tendance à artificiellement continuer à gonfler les taux longs,
08:14 mais en tout cas à introduire ce sujet d'offre et de demande dans la façon dont les taux ont progressé.
08:19 Là-dessus, on a eu des bonnes nouvelles la semaine dernière avec des émissions qui sont plutôt bien passées,
08:24 où la demande a quand même été assez au rendez-vous.
08:26 Dans le sujet de l'inflation et des questions autour de la Banque centrale,
08:30 je pense que ces derniers temps il y a eu aussi un sujet particulier autour de l'offre et de demande.
08:34 Et ce sujet va rester un sujet important qui va être au cœur des enjeux de la campagne présidentielle.
08:40 On dit que l'économie américaine tient bien.
08:42 Elle tient bien aussi parce qu'il y a un effort budgétaire très important,
08:45 aussi bien l'Inflation Reduction Act que quelques plans autour du "Bid back better",
08:49 que ce que Joe Biden a annoncé notamment sur la dette étudiante.
08:54 Donc voilà, il y a un effort sous-jacent important.
08:56 Et cet équilibre entre plus de dettes et le sujet de la Banque centrale
09:01 va être à mon avis un des points clés à suivre dans les 6 à 12 mois qui viennent.
09:04 C'est plus de ce côté-là qu'il faut regarder plutôt qu'effectivement d'une simple action face à l'inflation
09:08 dans une économie qui résiste encore à l'heure actuelle ?
09:10 Moi je trouve que le sujet de l'inflation aujourd'hui est quasiment bien traité.
09:13 Pour le coup je suis plus affirmatif sur le fait que le pic de l'inflation est passé.
09:16 Est-ce que le pic des taux est passé ?
09:17 Là effectivement je pense que la question est encore un petit peu ouverte.
09:19 Mais le pic de l'inflation, oui, on a l'impression qu'il est quand même aujourd'hui bien derrière nous.
09:22 Pas de future hausse de taux de la Fed ?
09:24 Ou alors ça pour le coup c'est un peu tôt pour le dire quand même ?
09:26 Je pense que c'est un peu tôt pour le dire.
09:27 En tout cas quand on regarde à chaque fois la fin de cycle de hausse des taux,
09:30 les banques centrales sont toujours très agressives dans leurs propos avant de faire machine arrière.
09:34 L'objectif quand même aussi des banques centrales c'était peut-être de permettre au marché
09:37 de bien intégrer que l'année prochaine. On avait quand même jusqu'à il y a 3-6 mois
09:40 des anticipations de baisse de taux assez rapide.
09:42 Oui, bien sûr.
09:43 Du deuxième trimestre, voire du deuxième semestre 2024.
09:46 Et ça on voit que progressivement en fait le marché a intégré que ça ne serait peut-être pas aussi rapide.
09:49 Donc le discours un peu agressif de la banque centrale,
09:51 il faut le voir aussi peut-être comme une meilleure interprétation de ce qui doit se passer en 2024.
09:55 Même question Alexandre Ezez.
09:57 Alors effectivement on mentionnait dans le point bourse la déclaration de Nile Cachecarie
10:01 qui est plutôt pour le coup au quiche.
10:03 Mais alors on se demande aussi toujours si ce n'est pas des exercices de communication
10:06 des différents banquiers centraux pour effectivement ceux qui ne montent pas les taux
10:10 et ceux qui disent derrière "mais oui mais on aurait quand même dû les monter
10:13 pour maintenir les taux longs à un certain niveau".
10:15 Quel est votre scénario, quelle est votre analyse déjà sur le pic des taux longs
10:18 et après sur la décision de la Fed et après on parlera de la BCE.
10:20 Sur le pic des taux longs en tout cas on voit bien que les 5% c'est un aspect psychologique
10:24 où on passerait dans un autre monde.
10:26 Donc on l'a déjà testé et puis on est vite pour des questions de chiffres économiques
10:31 et aussi finalement de discours de la banque centrale.
10:34 Il faut bien comprendre que quand Jérôme Powell a parlé finalement
10:37 le FOMC a été hasard du calendrier quasiment au pic des taux longs
10:42 et finalement dans son rôle et tous les banquiers centraux,
10:45 en tout cas tous les membres du FOMC l'ont dit,
10:47 le marché nous a servi finalement à jouer notre jeu.
10:50 C'est-à-dire qu'il n'arrivait pas en même temps, en montant les taux courts,
10:54 finalement les taux longs ne montaient pas assez
10:56 puisque finalement ils étaient très crédibles dans cette dynamique,
10:59 dans ce maintien de l'inflation.
11:01 Et donc ce n'était pas encore suffisant.
11:03 Et d'une certaine mesure, les conditions financières ont été beaucoup plus restrictives
11:09 et la banque centrale n'avait plus rien à faire pour l'instant.
11:12 Le risque c'est que les taux longs rebaissent fortement
11:14 où là la banque centrale sera obligée d'agir.
11:17 Alors il y a plusieurs méthodes pour agir quand même
11:19 parce que dans une deuxième phase ça va être sur la liquidité.
11:22 Oui c'est ça, il n'y a pas que les hausses de taux.
11:24 Et finalement les hausses de taux à mon avis sont terminées pour l'instant
11:27 en tout cas avec une visibilité à quelques mois.
11:29 Dans notre scénario, en tout cas dans les recherches que l'on peut faire,
11:32 on sait que le mantra de Jérôme Powell c'est les années 70 et c'est ces vagues d'inflation.
11:37 Le vrai risque, ça serait une reprise économique trop forte,
11:40 quelle qu'elle soit, qui soit inflationniste.
11:43 Et là on repartirait dans une dynamique plus haut
11:45 et qui forcerait finalement la banque centrale à encore agir plus.
11:48 Donc c'est ça véritablement le risque.
11:50 Et donc cette position agressive des banquiers centraux,
11:52 même les plus faucons,
11:54 est de dire vraiment, le mantra maintenant c'est la lutte contre l'inflation.
11:58 Et on le dit souvent, mais les dix dernières années c'était la lutte contre la déflation,
12:02 quoi qu'il se passait, la Banque Centrale était là.
12:05 Et à notre avis, pendant peut-être les dix prochaines années,
12:07 cette crainte d'un retour de l'inflation va être présente à chaque discours des banques centrales.
12:12 C'est-à-dire que les banques centrales ne sont plus une assurance comme on l'avait depuis les dix dernières années,
12:15 où dès qu'il y avait une crise on savait qu'il allait y avoir de la liquidité et tout allait repartir.
12:19 Pourtant quand on regarde ça d'un point de vue extérieur,
12:22 le sujet c'était le sujet cœur, c'est l'inflation au niveau des banques centrales,
12:27 mais il y a quand même des surprises dans le bon sens sur le dégonflement de cette inflation,
12:31 que ce soit en zone euro ou aux Etats-Unis.
12:33 Est-ce que ça n'alimente pas le scénario de taux qui resteraient à leur niveau actuel,
12:39 et donc d'un environnement de taux élevés aux alentours de 4 ou 5% que ce soit en zone euro ou aux Etats-Unis ?
12:44 C'est une des raisons de la réaction des marchés.
12:47 Potentiellement on est sur le meilleur chemin possible.
12:50 L'inflation a fortement dégonflé, en zone euro aussi, aux Etats-Unis, de manière régulière.
12:55 On a fait quand même le chemin le plus facile.
12:57 Isabelle Schneibel l'a rappelé hier aux Etats-Unis.
13:00 Elle a dit "voilà, on est dans une course de fond et puis on est sur les derniers kilomètres".
13:03 Et les derniers kilomètres sont très difficiles, c'est-à-dire que passer de 8 à 4,
13:07 il n'y a pas véritablement de sujet, vous fermez un peu,
13:10 et puis il y a des effets de base, on a vu les matières premières qui baissaient,
13:14 donc c'était un peu évident.
13:15 Le problème de passer de 4 à 2, sans passer par 0, c'est-à-dire que sans appuyer.
13:20 Nous, notre scénario, c'est de dire que la peur des banques centrales,
13:24 c'est de faire le mouvement de trop qui amène à une crise systémique.
13:28 Un peu, on a eu les banques régionales en début d'année, etc.
13:31 C'est-à-dire que c'est pour ça qu'elles se laissent du temps,
13:34 et de dire que c'est la fin et qu'on n'aura plus de hausse de taux.
13:38 Notre avis, c'est qu'au moins sur la fin d'année, il y a une visibilité,
13:41 maintenant, le fait que la banque centrale américaine va attendre ce qui se passe.
13:47 Il y a des éléments, l'emploi commence un peu à se détériorer, etc.
13:51 Et on verra dans quelques mois, elle aura une fenêtre de tir assez faible,
13:54 parce qu'on sait qu'aux alentours des élections présidentielles,
13:57 la Fed souvent n'agit pas, donc c'est quand même la fin d'année,
14:00 c'est le troisième trimestre.
14:01 Donc, est-ce que ça sera en juin ou plus tard dans l'année ?
14:05 Nous, on pense qu'il n'y aura pas de baisse des taux, en tout cas,
14:07 et ça, c'est vraiment une volonté.
14:09 Il faut maintenir ces taux hauts, coûte que coûte,
14:12 même s'il y a une récession.
14:14 Les banques centrales en Europe, encore plus, la récession apporte peu.
14:17 Il faut absolument contenir cette inflation de manière structurelle.
14:21 Virginie Maisonneuve, alors, effectivement, je rebondis sur ce que dit Alexandre Heysesse,
14:25 sur ce scénario où, effectivement, vous n'anticipez pas de baisse de taux.
14:28 Le marché, lui, pour le coup, a quand même envie de les anticiper.
14:31 Est-ce que, dans vos scénarios, vous anticipez qu'à moyen terme,
14:34 on ait des banques centrales, et je pense plutôt à la Fed,
14:37 au vu de la situation économique aux Etats-Unis,
14:40 qui pourraient rebaisser progressivement ces taux,
14:44 dans une dynamique où l'inflation continuerait à reculer,
14:48 ou à décélérer, pour être précis.
14:50 Il y a plusieurs sujets très importants.
14:52 Quels doivent être les taux réels naturels ?
14:55 Moi, je pense qu'on n'est pas au niveau de l'inflation,
14:58 ce serait plutôt 3 ou 2,5 que 2,
15:01 pour des raisons à long terme.
15:03 D'accord.
15:04 Décarbonisation, démographie et déglobalisation,
15:07 même si je n'aime pas le terme déglobalisation.
15:09 Mais French Oring, etc.
15:11 Donc, on a cet élément qui est à long terme.
15:13 D'accord.
15:14 À court terme...
15:15 Donc, on oublie, pardon, l'idée d'avoir une inflation à 2%.
15:18 C'est un objectif, mais qu'on n'atteindra pas, ou il faut...
15:21 Moi, je pense qu'on risque de garder l'objectif,
15:23 mais qu'on tolérera quelque chose de plus haut,
15:26 parce qu'on a, en effet, des grands thèmes structurels
15:29 qui refaçonnent, je ne sais pas si c'est la manière de le dire,
15:32 mais qui refaçonnent l'écosystème, particulièrement tout ce qui est
15:35 au niveau de la transition énergétique,
15:37 vous en parliez tout à l'heure.
15:39 On a une transition énergétique qui va être assez difficile,
15:44 parce qu'on sait très bien qu'on a encore une fois
15:46 une période charnière.
15:47 On n'investit pas en hydrocarbures,
15:49 parce qu'on sait qu'on ne peut pas investir à 30 ou 40 ans,
15:53 mais on n'est pas encore à même d'avoir suffisamment
15:58 d'électricité, de power et d'énergie.
16:00 Bien sûr.
16:01 Et renouvelable.
16:02 Donc, on a ça.
16:03 L'aspect démographique, il est partout.
16:05 La démographie positive, bien entendu, en Inde, au Brésil,
16:09 en Afrique, ça, c'est une chose, mais tous les autres grands pays,
16:12 incluant la Chine, qui a exporté de la déflation depuis 20 ans,
16:16 là, ne sera sûrement plus là.
16:19 Bien sûr.
16:20 Une fois que l'économie aura repris son souffle.
16:23 Donc, en fait, il faut s'attendre à avoir quelque chose
16:26 qui est court terme, qui est cyclique.
16:28 Il faut comprendre qu'il y a cyclique et structurel.
16:31 Et je pense que les banques centrales regardent ça
16:35 et ont peur d'aller trop vite au niveau cyclique,
16:38 parce qu'on a, en effet, cet environnement structurel
16:42 qui va être très important.
16:44 Alors, au niveau de la baisse des taux, bien entendu,
16:47 si on avait une récession très profonde,
16:49 est-ce que les banques centrales y réagiraient ?
16:51 Oui, je pense.
16:52 Mais donc, ça sous-entend l'idée que s'il y avait eu une erreur avant,
16:56 la baisse des taux serait effectivement pour contrebalancer
16:58 l'erreur de banque centrale.
16:59 Un petit peu si on va trop loin, voyez ce que je veux dire.
17:02 Mais si on regarde le marché de l'emploi aux Etats-Unis,
17:05 bon, encore, on a une détérioration,
17:08 mais qui est quand même très, très graduelle.
17:10 Par contre, ce qu'il faut voir, c'est, à mon avis,
17:13 la core inflation, l'inflation de base.
17:16 Parce que ça, c'est important.
17:18 Et en Europe, en effet, on a des contrats
17:20 qui sont beaucoup plus collants.
17:22 Et donc, c'est ce qui rend la différence.
17:24 Et bien entendu, en Asie, la Chine est dans un environnement
17:28 où il y a plus de déflagration.
17:29 À mon avis, ce qui se passe avec les importations
17:31 est quand même très important.
17:32 Parce que ça veut dire que l'économie
17:35 est peut-être un petit peu moins faible que les gens le pensent.
17:39 D'accord, oui.
17:40 Parce que justement, on y viendra,
17:42 mais effectivement, peut-être juste avant quand même, Adrien Dumas,
17:44 sur ce sujet baisse des taux,
17:46 puisque c'est un sujet, un feuilleton qu'on suit maintenant depuis des années.
17:48 Alors, on en parlait plutôt à la hausse.
17:49 Maintenant, le marché commence réellement à se poser la question d'une baisse.
17:53 Est-ce que dans vos scénarios, c'est quelque chose qui est envisageable ?
17:56 Oui, c'est envisageable, mais effectivement,
17:58 avec un contexte économique qui s'est détérioré,
18:02 peut-être un peu plus vite que prévu.
18:03 Je partage tout à fait le point de vue sur l'inflation structurelle
18:06 qui va être plus forte dans la décennie à venir
18:08 qu'elle n'a été, bien évidemment, sur la décennie passée.
18:10 Ce qui est plutôt une bonne nouvelle.
18:12 On est allé au bout de la démondialisation,
18:14 enfin de la mondialisation,
18:15 et donc effectivement, toute cette volonté de relocalisation,
18:18 de protectionnisme aussi, un peu nationaliste,
18:21 dans beaucoup de zones géographiques,
18:22 va avoir effectivement des conséquences sur l'inflation plus structurelle.
18:25 Donc ça, ça ne fait pas beaucoup de doute, effectivement.
18:28 Pour moi, le sujet, c'était vraiment que le marché intègre bien
18:33 que les probabilités de baisse de taux en 2024 soient vraiment réduites.
18:37 Je pense que le marché obligataire a quasiment fait le chemin.
18:39 Je vois plus, en fait, potentiellement, effectivement,
18:42 des bonnes surprises sur les taux pour 2024 que des mauvaises surprises.
18:44 Mais ça, c'est plutôt l'économie, effectivement, qui guidera.
18:47 Et je vous l'aurai dit, je pense que tout le débat
18:49 autour de la compagnie présidentielle américaine
18:51 sera, à mon avis, un sujet clé par rapport aussi à ces éléments.
18:53 Et on le sait, effectivement, la Banque centrale,
18:55 pendant la période de campagne présidentielle, est quand même plutôt en retrait.
18:58 En zone euro, on peut avoir la même lecture
19:01 ou, effectivement, quand on voit une potentielle récession en 2023,
19:05 on peut regarder les choses un peu différemment.
19:08 Adrien Dumas, pour commencer.
19:09 Ce qui est très difficile aujourd'hui, en fait, c'est juste de parler de l'Europe,
19:11 parce que l'Europe n'est plus du tout un bloc monolithique.
19:14 La situation économique est quand même vraiment complexe.
19:19 La dépendance vis-à-vis de la Chine est quand même en train de peser fortement
19:23 sur l'économie allemande, avec une Chine qui se referme,
19:26 avec une volonté de protectionnisme de l'Europe vis-à-vis de la Chine
19:29 qui impacte plus particulièrement l'économie allemande.
19:31 Donc si on était directeur de la Banque centrale allemande,
19:34 oui, je pense qu'on réfléchirait peut-être plus rapidement à des baisses de taux.
19:37 Si on est un directeur de la Banque centrale européenne,
19:39 il y a d'autres éléments qui rentrent dans l'équation.
19:42 Et c'est peut-être avec moins de rapidité qu'on considérera le sujet de la baisse des taux.
19:46 C'est assez difficile de parler d'une voix unique aujourd'hui en Europe.
19:50 C'était pas facile avant le conflit entre l'Union Européenne.
19:52 Pourtant la BCE prend une décision pour l'Union Européenne.
19:55 C'était déjà difficile de le dire avant le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
19:58 Depuis le conflit entre l'Ukraine et la Russie,
20:00 la stratégie industrielle européenne a complètement volé en éclat,
20:03 la stratégie énergétique européenne a complètement volé en éclat.
20:06 Et ça ne fait que se détériorer.
20:07 Alexandre Ezez, avant de parler de la Chine,
20:09 parce que ça revient souvent dans les réponses,
20:11 donc on va ouvrir un sujet Chine.
20:13 Ça a toujours été compliqué.
20:15 L'Allemagne était le meilleur élève et a empêché des baisses de taux pendant très longtemps
20:18 pour aider notamment l'Espagne, l'Italie, le Portugal, voire même la Grèce.
20:22 Et là on se retrouve dans des situations différentes.
20:24 Alors l'Allemagne effectivement paye son lien avec la Chine,
20:27 mais paye aussi sa stratégie énergétique qui a été formidable pendant des années
20:30 avec les gaz russes et effectivement il y a un retournement complet.
20:34 Je pense qu'en Europe il y a clairement un risque de stagflation
20:38 qui n'a pas aux Etats-Unis.
20:40 En Chine ce sera plutôt la déflation, les Etats-Unis la désinflation pour l'instant
20:43 et la stagflation on y va droit.
20:46 L'Allemagne effectivement l'est déjà, la France.
20:49 Donc on risque d'avoir une croissance économique, enfin une récession
20:52 et une inflation beaucoup plus importante
20:54 parce qu'effectivement les emplois prennent du temps
20:59 et qu'on va encore avoir des dynamiques de hausse de salaire
21:03 parce qu'on est encore très dépendant des prix du gaz et du pétrole.
21:08 Donc il y a des chances, enfin à mon avis il y a une probabilité très forte
21:11 pour que l'Europe parte en déflation
21:13 et là c'est une situation un peu terrible même pour la Banque Centrale
21:16 qui de toute manière à la fois doit agir.
21:18 Et en même temps on voit que, bon il y a les élections européennes,
21:22 bon ça va être, c'est jamais un sujet, mais en tout cas on voit que
21:26 la Banque Centrale et l'Europe dans son ensemble peut être un sujet
21:29 pour les populations qui voient à la fois une inflation et des taux remontés.
21:32 Enfin il y a un mécanisme démocratique qui va être compliqué.
21:34 Ce serait le pire pour le consommateur, pour le côté entreprise.
21:37 C'est le pire pour le consommateur et pour l'investisseur international
21:40 qui regarde l'Europe en disant "pourquoi faire l'Europe quoi ?"
21:43 C'est ça et on voit finalement depuis quasiment le Brexit,
21:46 alors il y a eu un petit retour, mais on a des flux sortants sur l'Europe
21:52 quasiment continu, on est encore à des niveaux records le mois dernier.
21:56 En fait il y a des sorties permanentes sur le marché européen
21:59 du fait d'une incompréhension effectivement entre la Banque Centrale,
22:02 les pays qui sont très diverses, et finalement une stagflation.
22:06 On voit que la Banque Centrale a moins d'impact et moins de visibilité que la Fed.
22:12 On pourrait se demander effectivement quel impact sur les marchés financiers,
22:15 mais on va d'abord parler de la Chine et puis après on reviendra
22:17 sur les stratégies et actions.
22:19 Virginie Maisonneuve, vous le mentionniez tout à l'heure,
22:21 les exportations chinoises en octobre reculent, -6,4%,
22:25 en revanche les importations progressent, +3%.
22:29 Ce que vous nous disiez tout à l'heure c'est que, focalisons-nous d'abord sur le 3%,
22:32 ça montre que l'économie chinoise est plus solide que ce qu'on peut en penser.
22:37 Oui, il y a peut-être un effet technique, il faut voir les chiffres,
22:40 qu'on ait un petit peu plus de détails,
22:42 mais moi je pense que la Chine est un carrefour en fait.
22:47 Si on regarde le poids dans l'économie chinoise des industries nouvelles,
22:53 green tech, technologie, services financiers, communication,
22:59 à la fin 2022 on était à 18% de l'économie.
23:03 Le secteur immobilier c'est à peu près 20%.
23:06 Moi je pense qu'à la fin 2023, on sera ou au même niveau,
23:10 ou l'économie nouvelle aura dépassé.
23:13 Et ça c'est très très important pour les dynamiques de croissance,
23:16 parce que ça va en fait dans le cadre que ce que la Chine nous a dit
23:20 depuis trois plans déjà, qui guident l'économie chinoise,
23:24 qui est une hausse de la valeur ajoutée,
23:27 qui est bien entendu avec une démographie,
23:30 tourner le dividende démographique en dividende intellectuel,
23:36 donc plus de valeur ajoutée, etc.
23:39 Et ça c'est très important, et la Chine regarde cette optique-là.
23:42 Alors par contre des importations un petit peu plus fortes que prévues
23:47 pourraient en effet dire qu'on a atteint un niveau de stabilisation,
23:51 qui n'est pas du tout... je pense qu'il y a une capitulation totale sur la Chine.
23:55 Personne ne veut en entendre parler, etc.
23:59 Alors qu'on a vraiment des bonnes valeurs, très innovantes,
24:03 avec des valorisations très attractives en ce moment.
24:06 Donc ça c'est perception par réalité,
24:09 mais il faut un petit peu plus de confirmation à mon avis,
24:12 pour qu'on puisse vraiment voir quel est le schéma.
24:15 Quand on voit le FMI qui revoit alors effectivement à la hausse,
24:18 sa prévision de croissance pour la Chine,
24:21 le sujet il y a quelques mois c'était effectivement,
24:24 la Chine elle-même dit 5% de croissance pour l'année 2023,
24:27 et 5% il y a des pays pour lesquels c'est très bien,
24:30 mais pour la Chine effectivement c'est plus mesuré qu'avant,
24:33 comment est-ce qu'on interprète ça ?
24:35 Est-ce que c'est cet effet transition qui explique peut-être une croissance un peu plus mesurée ?
24:38 Oui, mais c'est très bien.
24:39 Au niveau mondial, on ne veut pas une Chine qui croît à 10%,
24:42 au niveau du carbone, de l'émission du carbone, c'est pas gérable.
24:45 Et donc ce qui est important aussi à voir, c'est sur les 10 prochaines années,
24:49 si vous allez à Shanghai aujourd'hui, que vous appelez une voiture,
24:53 moi j'y étais il y a deux semaines, c'est 100% électrique.
24:57 Donc il y a la qualité de la croissance, une économie en transition,
25:02 et des investissements qui positionnent en fait ces stratégiques.
25:07 Et pour ça, ça c'est très important.
25:11 Alors une croissance à 4 ou 5%, bon.
25:14 C'est pas le sujet finalement ?
25:15 C'est pas le sujet pour moi, c'est la qualité, les emplois,
25:18 où vont les jeunes qui sont formés, on a énormément d'ingénieurs, de financiers, etc.
25:25 qui vont trouver des emplois qui vont aider à conduire la croissance de qualité
25:30 pour la Chine sur les 10, 20, 30 prochaines années.
25:33 Est-ce qu'il faut analyser la Chine de la même manière qu'on regarde effectivement
25:36 les économies européennes ou américaines, sous le prisme de l'inflation
25:38 et d'une intervention de banque centrale, ou c'est pas le bon logiciel ?
25:42 C'est pas la même chose, bien entendu.
25:45 Les marchés des capitaux ne sont pas ouverts, etc.
25:48 Bon, on a vu un petit peu de baisse des taux,
25:51 mais ce qui est important c'est aussi de voir que dans ce cycle-là,
25:55 la Chine n'a pas mis en place des grandes mesures administratives.
25:59 Bien que derrière le rideau, j'allais dire, on a beaucoup de mesures qui sont ciblées,
26:05 comment aider les budgets des gouvernements locaux.
26:08 Il faut se rappeler que le plus grand problème, c'est pas l'immobilier lui-même,
26:12 le plus grand problème c'est que la plupart des revenus fiscaux des gouvernements locaux
26:18 pendant des années, venaient de l'immobilier, de vente de terres, etc.
26:24 Donc c'est cette transition-là aussi qui est très importante
26:28 et il y a beaucoup de choses qui se passent pour aider un petit peu le pays en entier.
26:34 Mais bien entendu, ce n'est pas sans accro.
26:36 Adrien Dumas, Virginie Maisonneve a mentionné une certaine capitulation des investisseurs sur la Chine.
26:43 Alors effectivement, chez Mandarin Gestion, comment est-ce que vous regardez le scénario chinois ?
26:47 Plutôt de loin, plutôt de manière optimiste, pessimiste ?
26:50 Non, plutôt avec pas mal d'intérêt, effectivement, c'est assez récent.
26:53 Je pense qu'il y a eu une capitulation pour plusieurs raisons.
26:56 La première, c'est qu'effectivement la réouverture n'a clairement pas apporté les fruits
26:59 qu'on anticipait en début d'année.
27:01 Est-ce qu'on n'était pas des marchands optimistes ?
27:03 Bien sûr, de manière un peu calendaire.
27:05 C'est vrai que début d'année, il y avait un enthousiasme,
27:07 c'est-à-dire quasiment béat pour l'intérêt pour le marché chinois ou asiatique.
27:10 A partir du mois d'avril, cet enthousiasme a été assez vite déçu,
27:15 à la fois pour les statistiques économiques et même pour les publications,
27:18 qui dans l'ensemble avaient été quand même un petit peu décevantes.
27:20 Je pense qu'il y a aussi une frange d'investisseurs
27:23 pour qui tous les enjeux un peu extra-financiers sont devenus un peu une limite
27:27 ou une question par rapport aux entreprises chinoises, au marché chinois.
27:31 Je pense que ce n'est pas neutre aussi dans le flux et l'intérêt des investisseurs internationaux pour la Chine.
27:36 Par contre, oui, je partage le fait qu'il y a énormément d'entreprises extrêmement innovantes
27:39 qui ont la capacité non seulement à fournir le marché domestique, mais à s'internationaliser.
27:44 Après, il y a quand même une montée du protectionnisme sur ces technologies chinoises.
27:48 On voit beaucoup aux États-Unis, mais même l'Europe se pose des questions sur le véhiculier chinois,
27:51 qui peut aussi peser quand même sur le potentiel de développement de ces entreprises.
27:54 Elles ont un marché asiatique sur lequel elles ont la capacité vraiment à gagner des parts de marché.
27:59 Le Moyen-Orient aussi, qui est traditionnellement un endroit où elle se développe bien.
28:02 Mais les marchés plus traditionnels, prenons la chaîne comme le solaire,
28:06 le marché américain a présenté quasiment 30, 35, 40 % des résultats des entreprises chinoises déjà l'année dernière.
28:12 Et comme les barrières douanières sont en train de monter, c'est un marché qui est de plus en plus difficilement accessible pour ces entreprises.
28:16 Donc il faut se tourner vers d'autres pays ?
28:18 Donc soit il faut se tourner vers d'autres pays, soit dans des industries où l'enjeu technologique est moins important,
28:22 ou en tout cas où les barrières douanières ne sont peut-être pas encore en place.
28:26 Parce qu'effectivement, industrie par industrie, il y a à mon avis un gros travail de sélection à faire
28:29 et des risques de sélection qui ne sont quand même pas neutres pour tous les sujets liés au protectionnisme et notamment au "reachering" américain.
28:34 Un petit mot d'explication, vous nous avez dit que pour beaucoup d'investisseurs, le sujet extra-financier était une question en Chine.
28:40 Je vais vous prendre de manière concrète. Si vous, aujourd'hui, vous gérez un fonds SFDR8,
28:45 la Réglementation Sustainable Financial Disclosure Regulation,
28:48 et que vous devez expliquer comment vous avez noté les entreprises chinoises, il vous faut de la donnée.
28:52 Il vous faut des documents pour comparer ce que fait une entreprise chinoise par rapport à une entreprise japonaise, européenne et américaine.
28:57 Et la qualité des données, la profondeur des données, l'originalité des données, la qualité des audits qui sont faits sur ces données posent souvent question.
29:04 Et de manière générale, de manière plus théorique, pour un investisseur, dire qu'on est très exposé à la Chine quand on est investisseur responsable,
29:09 ce n'est pas forcément facile à justifier.
29:13 Alors qu'au niveau global, il y a des plans massifs, mais au niveau de l'investissement des données, c'est plus compliqué.
29:19 Il faut bien avoir en tête que sous Chine, il y a une emprise de l'État au sein des entreprises.
29:25 On a beaucoup d'entreprises qui ont un membre du parti au sein de la gouvernance de l'entreprise.
29:30 Il y a quelques données extra-financières traditionnelles, avec notre prisme occidental, qui n'est peut-être pas le bon,
29:36 mais qui nous rendent un peu prudents, ou qui ont tendance à pénaliser naturellement la vision extra-financière qu'on peut avoir des entreprises chinoises.
29:43 Alexandre Ezez, même question, votre scénario sur la Chine, sur l'économie chinoise ?
29:47 Alors effectivement, c'est très paradoxal, parce que je pense que la situation est peut-être économiquement meilleure que ce que pensent la plupart des investisseurs.
29:57 On a parlé des importations, mais il y a les véhicules électriques, mais on voit la production d'électricité qui est en train de monter,
30:03 qui est souvent un élément précurseur. Donc macroéconomiquement, on sent qu'on a touché le fond.
30:09 Et puis il y avait un symposium avec le président de la Banque centrale de Chine, qui a dit finalement sur les mobiliers,
30:14 leur but c'est quand même de faire table rase et d'arrêter.
30:17 Bien sûr.
30:18 Et plus sauver. Donc c'est vraiment une volonté finalement de dégager tous ces acteurs qui en fait ont profité de leviers financiers.
30:27 Donc à chaque fois qu'ils ont mis des plans de relance massifs, ça a créé des bulles.
30:31 Et à chaque fois, en 2013, 2014, on a vu une situation s'envenimer.
30:36 Donc je pense qu'il y a du money management qui est assez bien fait.
30:40 Pour l'instant, personne n'y croit. C'est vrai qu'être actionnaire minoritaire d'une société chinoise,
30:44 ce n'est pas être actionnaire minoritaire d'une société française non plus.
30:48 Donc ça fait un peu peur d'un point de vue d'investisseur.
30:51 Mais je pense que ce qui pénalise aussi la Chine, il ne faut pas l'oublier,
30:54 c'est que la Chine est devenue un acteur géopolitique de premier ordre.
30:58 Et ça la fragilise en termes financiers.
31:00 Puisque c'est vraiment l'ordre mondial autour de la Chine, enfin les États-Unis, la Chine est en train de se mettre en place.
31:05 Évidemment, les investisseurs américains sont beaucoup plus réticents.
31:08 Les flux viennent quand même beaucoup des États-Unis.
31:11 On a vu les barrières pour le protection.
31:13 Plus réticents que quand Donald Trump était à la tête des États-Unis ?
31:16 Sauf que Donald Trump, en 2018, c'était vraiment un conflit commercial.
31:21 Il n'y avait pas de conflit géopolitique.
31:23 En tout cas, les raisons étaient vraiment purement commerciales.
31:26 La hausse des tarifs douaniers.
31:28 Mais les bannes étaient assumées publiquement.
31:30 Mais sur certaines entreprises, c'est vrai.
31:32 Sur certaines entreprises. Et là, on passe quand même dans un autre monde.
31:35 Où là, c'est la géopolitique.
31:37 Les nouvelles cartes mondiales qui se mettent en place.
31:42 Et regardez ce qui s'est passé sur la Russie.
31:45 La Russie était « investment grade ».
31:47 Tout le monde voulait de la Russie.
31:48 Et puis, à un moment, il y a eu un ban sur toutes les actions russes.
31:51 Potentiellement, ce qui est en train de se passer dans le monde,
31:54 avec une Chine qui essaie de résoudre, finalement, certains sujets.
31:58 Mais en même temps, on se met un peu du côté russe.
32:02 On voit ce qui se passe en Israël.
32:04 Et si demain, il y avait un risque géopolitique très fort.
32:07 Et la Chine, avec Taïwan.
32:09 Il y a les élections présidentielles à Taïwan, au mois de janvier.
32:12 On sait que c'est un peu...
32:14 Donc, il y a une prime de risque, de toute manière,
32:16 de manière structurelle, qui est en train de se mettre sur la Chine.
32:18 Et pour l'instant, ça reste spéculatif.
32:20 Alors même que, encore une fois, économiquement, sur le papier,
32:23 je pense qu'il faudrait y aller massivement.
32:25 Nous, on est plutôt positif...
32:28 - Économiquement, en tout cas. Au-delà du risque géopolitique.
32:30 - Attention, et ce risque géopolitique, il n'était pas présent en 2018.
32:34 C'était purement des histoires commerciales,
32:36 entre deux pays qui, effectivement, n'étaient pas d'accord
32:40 sur les importations et les exportations.
32:42 Et ça, je pense que c'est très, très important.
32:44 - Virginie Maisonneuve, j'ai envie de reboucler la boucle avec vous.
32:46 Parce que vous nous avez dépeint, effectivement, un pays en transition,
32:49 avec un certain optimisme.
32:51 Et puis, effectivement, il y a quand même d'autres éléments à prendre en compte.
32:53 Quel est votre... Alors, plutôt, j'ai envie de dire,
32:55 votre scénario d'investissement sur la Chine.
32:57 Est-ce qu'on reste prudent ou, au contraire, est-ce qu'on voit plutôt le verre à moitié plein ?
33:00 Comment vous regardez ce scénario chinois ?
33:03 - Donc, en fait, ça dépend un petit peu du temps d'horizon et du mandat.
33:07 Nous avons beaucoup de mandats chinois.
33:10 Et là, pour moi, il est très clair que l'investisseur chinois
33:15 domine le marché des actions pour A-shares.
33:19 Et étant donné ce qu'on voit au niveau de la stabilisation
33:23 et étant donné ce que le président Xi a dit au niveau de l'investissement dans l'immobilier,
33:29 c'est pas pour spéculer, c'est pour vivre.
33:32 - Bien sûr.
33:33 - Donc, on a pour l'instant des niveaux de savings qui sont très, très élevés.
33:38 Et sur les prochaines années, ça me paraît très clair,
33:41 avec toutes les mesures qui sont mises en place pour avoir des fonds de pension,
33:45 l'équivalent des 401K qu'on a aux États-Unis,
33:48 on va avoir un flot d'argent qui vient vers les marchés.
33:53 Donc, ça, c'est clair.
33:55 Si on parle de fonds globaux, on a en effet une dimension géopolitique.
34:00 Et on a écrit dessus il y a des années sur ce que j'appelle la phase 3 de la Chine.
34:05 La première phase, c'est en effet quand la Chine est devenue membre du WTO.
34:09 La deuxième phase, quand elle est devenue plus grande que le Japon
34:12 après la grande crise financière.
34:15 Et cette phase qui a commencé il y a 5-6 ans,
34:18 qui est avec le pouvoir économique vient un pouvoir géopolitique.
34:23 Et je pense que la Chine s'est vraiment sentie trahie par les guerres de Trump, en fait.
34:30 Et pour moi, ça a toujours été ce que j'appelle le darwinisme digital.
34:34 C'est-à-dire que c'était toujours, au niveau de l'accession de la Chine,
34:38 un pouvoir géopolitique élevé lié à la technologie.
34:42 - Bien sûr.
34:43 - Et comme on le sait, la Chine a un avantage énorme en intelligence artificielle
34:47 parce que la réglementation des données, etc.
34:50 et le pouvoir de diriger l'investissement comme il l'est, ne se comparent pas.
34:56 C'est un "unfair competitive advantage".
34:58 Donc il y a cet aspect-là.
35:01 Et là, pour les fonds globaux, pour être honnête, ça dépend un petit peu de quel client.
35:06 On a des clients américains qui peut-être ne sont pas confortables.
35:09 On a des clients européens qui sont plus confortables.
35:12 Enfin, ça devient quelque chose de...
35:14 - Du cas par cas, du sur-mesure.
35:16 - Voilà, du sur-mesure.
35:17 Mais si on regarde de manière, j'allais dire, scientifique,
35:21 la valorisation, le pouvoir des résultats, des "earnings"
35:26 et l'innovation de ces sociétés,
35:28 c'est très clair que dans un mandat asiatique ou chinois,
35:31 bon, il faut avoir ces actions-là.
35:34 - Adrien Dumas, je vous propose de parler de stratégie...
35:36 J'allais dire "action", mais non, stratégie marché, d'ailleurs.
35:39 Mais peut-être "action" pour commencer en lien avec cette saison des résultats,
35:44 qui n'est peut-être pas encore finie, mais qui donne quand même quelques éléments,
35:48 dont on a d'ailleurs du mal à donner un résumé global,
35:51 que ce soit dans un sens ou dans l'autre.
35:53 On a du mal à comprendre dans quel sens il faut aller pour les comprendre.
35:56 Comment est-ce que vous la vivez, cette saison des résultats,
35:58 et quelle stratégie sur les marchés, après ?
35:59 - Oui, je trouve que c'est une saison de résultats qui traduit la nécessité d'être sélectif.
36:03 C'est difficile d'en tirer des conclusions, soit sectorielles, soit géographiques.
36:07 On est dans un marché très exigeant, et la qualité et la capacité des entreprises à exécuter,
36:11 à être agiles dans ce monde de plus en plus complexe,
36:14 à répondre aux enjeux de refinancement, de protectionnisme, de concurrence accrue,
36:19 est clairement un élément assez différencié en termes de performance.
36:23 Il y a quelques leçons qu'on peut tirer quand même.
36:26 C'est qu'il y a certaines industries qui continuent à subir l'effet de déstockage post-Covid.
36:30 C'est beaucoup plus long que ce qu'on pensait.
36:32 - D'accord.
36:33 - Les équipements médicaux, dans beaucoup de métiers autour de la chimie,
36:36 où post-Covid, parce que les supply chains étaient très contraintes,
36:40 beaucoup d'industriels ont surstocké, surstocké, surstocké.
36:43 On est encore en train de subir les effets de ce déstockage dans pas mal de secteurs.
36:47 Ce qui pourrait donner pour le coup, pour 2024, un petit peu plus de visibilité.
36:51 Dans l'ensemble, on peut dire quand même que les marges tiennent bien.
36:54 Autant il y a eu des surprises assez négatives sur les chiffres d'affaires,
36:57 autant les marges ont plutôt bien résisté.
36:59 Donc les entreprises ont été vraiment capables de digérer ce sujet d'inflation,
37:01 de le repasser à leurs clients.
37:03 Je pense que c'est une conclusion qu'on peut tirer assez largement
37:06 sur beaucoup de secteurs et beaucoup d'industries.
37:08 Et l'attentisme, il est quand même là.
37:10 - Oui, parce que les marges tiennent bien.
37:12 - Sur la macroéconomie, sur la volonté d'investir.
37:14 Il y a des enjeux de transition qui obligent à investir.
37:16 Il y a des enjeux de recrutement aussi qui obligent à investir.
37:18 Il y a beaucoup d'entreprises qui disent "C'est pas grave,
37:20 l'année prochaine, je pèse un peu sur ma marge".
37:22 Parce que la dernière fois que je me suis retrouvé dans cette situation,
37:24 je n'ai pas recruté.
37:26 Il m'a fallu deux ans pour retrouver un niveau de recrutement important.
37:30 Donc voilà, il y a des enjeux au cas par cas, entreprise par entreprise.
37:33 Mais je trouve que la qualité de l'exécution devient un sujet assez primordial
37:37 et la façon aussi dont le marché réagit à ces publications.
37:40 - Et alors du coup, quand on mène des stratégies sur les marchés financiers,
37:44 est-ce qu'on regarde quand même les marchés actions ou on reste sur les taux ?
37:46 Puisque c'est là où on trouve le rendement à l'heure actuelle.
37:49 - Le marché actions, là encore, je reprends la réponse.
37:54 Ça dépend de l'horizon de temps.
37:56 Il y a effectivement des entreprises qui nous semblent particulièrement bien positionnées,
37:58 qui continuent à très bien déployer leurs stratégies.
38:01 - Mais on ne regarde même plus par secteur ou par type de société ?
38:05 - Non, je trouve que le marché est moins dichotomique aussi.
38:07 Parce qu'on est dans cette période où on pense qu'on est plus trop loin de la hausse des taux,
38:10 mais qu'on ne voit pas les taux fortement rebaisser non plus.
38:12 Donc il y a moins cette dichotomie entre la value et la croissance,
38:14 qui a été quand même un moteur important de performance de certains secteurs depuis 2-3 ans.
38:19 Le sujet, j'allais dire petite capitalisation, lui continue à souffrir.
38:23 Parce qu'on a des flux, effectivement, notamment sur l'Europe,
38:25 qui continuent à être un vent de face.
38:27 Et puis parce qu'on a des coûts de financement qui posent question sur les petites entreprises.
38:31 La détérioration des conditions de financement sur les entreprises de taille moyenne aux Etats-Unis et en Europe,
38:35 c'est quand même assez important, et c'est bien visible depuis 12 à 18 mois.
38:40 C'est particulièrement vrai en Europe, où je vous rappelle quand même que 80% du financement des entreprises,
38:44 c'est du crédit bancaire, ce n'est pas du crédit obligataire.
38:46 Aux Etats-Unis, le chiffre est inversé.
38:48 Donc on peut dire que les entreprises américaines auront certainement la chance d'avoir un marché obligataire,
38:51 peut-être plus ouvert, et donc une capacité de financement plus importante.
38:55 Mais oui, il y a matière, en tout cas à continuer à être très sélectif,
38:59 et à accompagner les entreprises sur lesquelles on voit des potentiels de déploiement extrêmement intéressants,
39:02 avec des niveaux de valorisation qui ne me semblent pas particulièrement alarmants à l'heure où on se parle.
39:06 Alexandre Ezez, même question, d'ailleurs je rebondis sur le bandeau qui s'affiche,
39:09 "Micro soutien ou frein pour les actions ?" C'est toute la question.
39:12 En fait, effectivement, les résultats, on a parlé des marges,
39:17 et c'est plutôt une bonne nouvelle d'un point de vue des entreprises.
39:20 Ce qui est à mon avis un vrai "game changer", c'est le fait qu'à l'intérieur même d'un même secteur,
39:26 ou d'une même thématique, il y a vraiment effectivement des grands écarts qui sont faits,
39:30 que ce soit en termes opérationnels, même en termes de performance.
39:33 On va prendre un Ferrari par rapport à un Porsche, un Sanofi par rapport à un nouveau Nordisque,
39:38 c'est les mêmes thématiques, et jusqu'à maintenant, on pouvait finalement avoir des ETF,
39:43 et maintenant ce n'est plus le cas.
39:45 Quand les taux sont plus hauts, en fait, ça force à la différenciation.
39:48 Donc plus de gestion passive, c'est plus compliqué.
39:51 On l'espère toujours quand on est stockpiqueur,
39:54 et puis c'est assez amarronné depuis maintenant une dizaine d'années,
39:58 est-ce qu'il y a un retour au stockpicking par rapport à la gestion passive ?
40:01 Mais il est vrai que normalement avec des taux réels beaucoup plus hauts,
40:05 finalement on va différencier les mauvaises...
40:08 En tout cas, la manière de faire de l'opérationnel, soit en levier financier,
40:11 où on appuyait sur l'accélérateur et tout marchait normalement,
40:15 et là, où alors ceux qui construisaient pas à pas.
40:19 Il y a quand même l'intelligence artificielle qui a un vrai changement,
40:22 un peu comme la digitalisation...
40:25 Mais dès aujourd'hui, prise en compte dans les stratégies d'investissement ?
40:28 Bien sûr, de manière directe et indirecte.
40:31 Vous avez des acteurs qui vont être privilégiés de ce côté-là.
40:34 Et c'est vraiment...
40:37 Avec le Covid, il y a eu d'abord la digitalisation,
40:41 on a vu des entreprises maintenir leurs marges et profiter,
40:44 avancer leur digitalisation de quasiment 2-3 ans.
40:47 Et puis après, il y a eu la guerre en Ukraine,
40:50 où là, il y a eu des efforts énergétiques très forts,
40:53 notamment pour les entreprises qui avaient des forts besoins.
40:58 Et finalement, ça crée de la marge supplémentaire progressivement.
41:02 Et puis il y a cette troisième phase pour les entreprises,
41:05 qui là, est plutôt favorable, qui est l'intelligence artificielle.
41:08 Pour parler stratégie, sur les taux...
41:11 C'était ma question, en vrai.
41:14 Sur les taux, on peut avoir des déceptions. Pourquoi ?
41:17 Parce que si les taux restent hauts pendant longtemps,
41:20 il n'y a plus de progression de prix, c'est-à-dire qu'on aura jusque le rendement.
41:23 Et c'est vrai que quand on voit les clients,
41:26 ils ont toujours l'habitude d'être, finalement, comme en 2013.
41:29 À chaque fois qu'on a eu des hausses de taux,
41:32 on a eu des baisses de rendement, avec finalement des performances
41:35 qui étaient quasiment équivalentes aux actions à certains moments,
41:38 alors qu'on avait des taux à 4, parce qu'il y avait une appréciation du prix
41:41 avec la baisse des taux. Là, ce n'est plus du tout le cas.
41:44 Et donc, évidemment, le rendement est là, mais un rendement à 4, 5, 5%,
41:47 quoi qu'il se passe, parfois, pour des investisseurs,
41:50 ce n'est pas forcément suffisant par rapport à un investissement en actions
41:53 qui peut, sur certaines thématiques, donner plus.
41:56 Donc, ça permet de rebalancer des portefeuilles diversifiés, ça c'est clair.
41:59 Avant, ce n'était pas possible.
42:02 Donc, ça permet la construction de portefeuilles diversifiés, enfin.
42:05 Et il ne faut pas s'attendre à des surprises,
42:08 en tout cas, des merveilles sur le marché obligataire.
42:11 Les taux ne sont pas la réponse à tout.
42:14 Il faut des investissements alternatifs, comme celui des acteurs.
42:17 Virginie Maisonneuve, rapidement, sur le temps qui nous reste,
42:20 sur cette saison des résultats et la manière d'appréhender sur les marchés
42:23 européens ou américains, cette fois-ci, les stratégies.
42:26 Alors oui, en effet, les résultats, c'est la réflexion de ce qui se passe
42:29 aux Etats-Unis, assez bon, avec beaucoup de beats,
42:32 au Japon aussi,
42:35 en Europe, moins.
42:38 Et ce qui m'intéresse aussi, c'est les prévisions pour le prochain trimestre
42:41 en Europe, où on voit des prévisions quand même assez négatives.
42:44 Alors, est-ce que justement, on n'est pas dans un point de pessimisme
42:47 où on aura le point d'inflexion ?
42:50 Ça, c'est important. L'autre point, j'ai écrit un papier
42:53 qui est sorti pour Halloween, avec "The death of the zombies",
42:56 qui est toutes ces compagnies qui ont créé
42:59 des entreprises zombies
43:02 qui ont vraiment bénéficié de taux ultra bas
43:05 qui, peut-être, ne devraient pas exister,
43:08 qui ont des marges très très faibles. Alors là, il faut faire très très attention.
43:11 Mais en même temps, il est possible que sur les deux prochaines années,
43:14 on ait pas mal d'acquisitions dans ce secteur, ou de faillites.
43:17 Donc, encore une fois, à voir comment cela se déroule sur les prochains trimestres.
43:20 Quand vous dites "dans ce secteur", c'est-à-dire que
43:23 les entreprises zombies qui auraient bénéficié de financements
43:26 à bas coût, mais qui auraient en même temps des marges
43:29 trop faibles pour continuer à exister, ce serait dans tous les secteurs d'activité ?
43:32 Les secteurs, mais on en a pas mal dans le secteur pétrolier,
43:35 secteur des matériaux, par exemple.
43:38 Et donc là aussi, on le voit dans le secteur énergétique
43:41 où les sociétés ont pris des emprunts
43:44 pour essayer d'accumuler des réserves,
43:47 avec des prix qui ensuite ont chuté. Donc, il faut vraiment voir le détail.
43:50 Mais c'est un sujet très intéressant
43:53 pour 2024.
43:56 À suivre pour 2024, si je comprends ce que vous nous dites tous les trois,
43:59 c'est qu'il faut regarder entreprise par entreprise.
44:02 Donc, finalement, ça va dans le sens du stock picking, comme on le disait.
44:05 Merci Virginie Maisonneuve, directrice monde des investissements en actions
44:08 chez Alliance GI. Merci Adrien Dumas, directeur des investissements
44:11 de Mandarine Gestion. Merci Alexandre Ezez, stratégiste
44:14 chez Banque Richelieu. Merci à vous de nous avoir suivis.
44:17 On se retrouve tout de suite dans le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse.
44:20 [Musique]
44:23 [Musique]
44:26 [Musique]
44:29 Et c'est parti pour le dernier quart d'heure
44:32 de Smart Bourse, le quart d'heure thématique.
44:35 Nous allons tenter de comprendre ensemble quelles sont les grandes dynamiques
44:38 à l'œuvre en matière de transition énergétique.
44:41 Évidemment, quand on parle de parcours boursier de valeur en lien
44:44 avec la transition énergétique.
44:47 Le 2023 ne semble pas au rendez-vous des attentes ou des optimismes
44:50 de début d'année sur la thématique.
44:53 Nous allons en parler avec Roland Caloyan. Bonjour Roland Caloyan.
44:56 Vous êtes responsable de la stratégie Action Européenne chez Société Générale CIB.
44:59 Est-ce que 2023 sera une année décevante alors pour la thématique
45:02 de la transition énergétique, cette thématique du Green Deal européen ?
45:05 On n'est pas encore à la fin de l'année, mais on a quand même
45:08 une bonne vision de ce qui s'est passé cette année sur les marchés boursiers.
45:11 J'ai envie de dire oui. Déjà, on a effectivement
45:14 en bourse des exceptions sur la partie transition énergétique,
45:17 en particulier sur la partie Green Deal en Europe.
45:20 Mais pas que. On regarde aussi ce qui se passe aux États-Unis,
45:23 en Chine, et on voit effectivement que les valeurs
45:26 qui sont liées à la transition énergétique ont beaucoup souffert
45:29 cette année, que ce soit sur la partie prix,
45:32 que ce soit sur la partie valorisation et même sur la partie bénéfices.
45:35 On a eu pas mal de profit warnings.
45:38 Donc, pour répondre à la question, oui, effectivement,
45:41 2023 risque d'être une année relativement décevante.
45:44 Comment on l'explique ? Si on reste sur 2023,
45:47 parce qu'on se souvient qu'au sortir des différents confinements
45:50 en lien avec le Covid, c'était des valeurs qui avaient le vent en poupe.
45:53 Finalement, il y a eu une petite phase d'accalmie. En 2022,
45:56 c'est revenu également avec de grandes annonces économiques.
45:59 Comment on explique que boursièrement, ça ne se suive pas alors même
46:02 que c'est quand même un sujet dont on parle tous les jours dans la presse
46:05 et dont on sait que c'est l'économie de demain quelque part ?
46:08 Il y a deux aspects qui expliquent cette sous-performance.
46:11 La première, c'est effectivement la hausse des taux.
46:14 Donc, effectivement, ça a un impact sur la valorisation.
46:17 On a vu que ce soit globalement,
46:20 tous les segments un peu de croissance long terme
46:23 qui sont très sensibles au taux, souffrir en 2023.
46:26 Mais même déjà, ça a commencé fin 2022.
46:29 Donc là, effectivement, il y a une logique un petit peu boursière
46:32 sur la valorisation. Et puis aussi, on sait qu'il y a beaucoup
46:35 de projets long terme, donc ça veut dire des financements.
46:38 Donc, qui dit financement ? C'est comme quand vous faites un achat immobilier.
46:41 On a vu malheureusement que quand on passe des taux
46:44 de zéro à cinq aux Etats-Unis ou à trois en Europe,
46:47 ce n'est pas les mêmes qu'en financement.
46:50 On emprunte plus cher. Il y a certains projets qui sont plus compliqués.
46:53 Après, au-delà de ça, il y a eu aussi des problématiques
46:56 un petit peu plus spécifiques au secteur, en particulier sur la chaîne
46:59 d'approvisionnement. Beaucoup d'entreprises ont communiqué là-dessus,
47:02 notamment, qu'il y avait des bouts de délai dans la production
47:05 dans certains projets. Et donc, ça a amené à certaines déceptions.
47:08 Donc, ces sujets de chaîne d'approvisionnement qu'on a suivis
47:11 de manière globale, en économie et en jeu politique,
47:14 ça a eu un impact direct sur ce secteur de la transition énergétique.
47:17 Parce qu'on a besoin de métal, on a besoin d'un certain nombre
47:20 de matériaux pour construire des éoliennes, des panneaux solaires ou autres.
47:23 Peut-être que ce n'est pas que ça, d'ailleurs, les entreprises de la transition énergétique.
47:26 Mais ça a attaqué plein fouet le secteur sur l'année 2023, si je comprends bien.
47:31 - Oui, et effectivement. Et en particulier, la partie que vous mentionnez,
47:34 c'est-à-dire la partie très éolienne, renouvelable, panneaux solaires.
47:38 C'est là où vous avez besoin de plus d'une intensité capitalistique très forte.
47:42 Et c'est là où la chaîne de valeur est très importante,
47:45 où on a besoin de métaux rares, etc. Donc, c'est effectivement sur cette partie-là
47:48 qu'on a eu le plus de déceptions. Et c'est cette partie-là où, effectivement,
47:51 on a eu des problématiques sur la chaîne d'approvisionnement.
47:54 - Pourtant, on pourrait se dire, d'un point de vue économique,
47:57 comme on construit l'économie de demain, les investisseurs seraient au rendez-vous.
48:03 Puisque, sans parler de Paris en bourse, on peut quand même se dire
48:06 que c'est des entreprises de création d'énergie verte dont on va avoir besoin demain.
48:12 Ça ne suffit pas pour porter le cours boursier de ces valeurs ?
48:16 - Alors, effectivement, quand on regarde le rationnel derrière cette thématique,
48:22 qui reste une thématique très forte, sur laquelle tous les hommes politiques en Europe
48:26 portent, continuent à porter, l'argent est disponible.
48:30 C'est très important aussi. - Oui, il y a des plans en plus d'investissement.
48:33 - Il y a des plans qui ont été mis en avant, soit par des prêts à des taux favorables
48:40 ou à des subventions. Il y a seulement 20% de l'argent au niveau européen qui a été utilisé.
48:46 Donc, ça veut dire qu'il y a encore 80% de l'argent qui est disponible.
48:48 - Donc, même si l'argent coûte plus cher, il y a quand même des plans d'investissement.
48:51 - Tout à fait. Et donc, effectivement, pour nous, ça reste quand même
48:54 une thématique très forte. Ce qu'il y a eu, c'est effectivement des déceptions cette année
49:01 sur certaines parties du Green Deal, en particulier les valeurs liées à l'énergie renouvelable.
49:08 Et donc, effectivement, ça a été sanctionné au boursièrement.
49:12 - Est-ce que ça peut être cette année, justement, une opportunité pour certains investisseurs
49:16 ou pour même la thématique au global ? Est-ce que ça peut être porteur pour les années suivantes ?
49:20 - Alors, moi, je voudrais juste vous donner un chiffre en termes de valorisation.
49:22 Par exemple, nous, la sélection qu'on a faite sur les valeurs liées au Green Deal,
49:25 alors, il n'y a pas que de l'énergie propre. Il y a aussi dans le Green Deal la mobilité durable,
49:30 il y a aussi la rénovation, l'isolation des bâtiments, l'économie circulaire.
49:33 Donc, c'est vraiment tout un écosystème qu'on essaie de capturer.
49:36 C'est en gros un panier qui serait allé il y a deux ans à 26 fois les profits.
49:41 Aujourd'hui, on est tombé à 14 fois. Et ce qui est intéressant, c'est qu'en moyenne,
49:45 quand vous regardez les valeurs par rapport à leur secteur, les valeurs qu'on a sélectionnées
49:48 qui sont vraiment bénéficiaires du Green Deal par rapport à leur secteur,
49:52 on avait sur les 4-5 dernières années une prime moyenne de quasiment 20% sur ces valeurs-là.
49:57 Donc, on payait un peu plus cher sur ces valeurs-là. Aujourd'hui, il n'y a plus de prime.
50:00 C'est-à-dire que c'est comme si les investisseurs, effectivement,
50:03 ne distinguaient plus les valeurs qu'il y avait bénéficiées du Green Deal et les autres valeurs du secteur.
50:08 - Un désintérêt complet, finalement. Et on met tout le monde dans le même panier, si je peux me permettre cette expression.
50:12 - Exactement. Et ce qui est très intéressant aussi, c'est qu'on parlait de cette année qui est très décevante,
50:16 puisque sur le panier, en général, on a quand même une contraction des bénéfices, des profits de l'ordre d'une quinzaine de pourcents cette année.
50:23 Donc il y a quand même vraiment eu des profit warnings et des baisses de profits, de croissance.
50:28 L'année prochaine, on va avoir un rattrapage avec ce qui est attendu en termes agrégés pour le panier d'une trentaine de pourcents.
50:36 C'est beaucoup plus que le marché qui est seulement à 7%.
50:38 - Est-ce que pour autant, dans le contexte économique actuel,
50:43 alors que ce soit effectivement sur les matières premières, sur les questionnements qu'il peut y avoir sur le niveau de taux pratiqués par les banques centrales,
50:49 on a eu le questionnement tout à l'heure, est-ce qu'on peut dire que c'est un moment d'opportunité pour aller sur la thématique,
50:54 même si on ne sait pas encore de quoi demain sera fait au niveau économique en 2024 ?
50:58 - Ce qui est sûr, c'est qu'on a connu ces dernières semaines quand même des banques centrales qui commencent un petit peu à lever le pied.
51:04 On l'a vu la semaine dernière, on a vu aussi les derniers chiffres de l'emploi américain.
51:08 Et sur ces derniers jours-là, on a vu effectivement le panier très bien réagir, ces valeurs-là fortement remontées.
51:15 Donc on voit effectivement une sensibilité au taux qui est, j'ai envie de dire, exacerbée en ce moment.
51:19 - Bien sûr.
51:20 - Donc effectivement, ça peut être des valeurs qui peuvent être intéressantes dans un moment où les taux pourraient avoir vu leur point haut.
51:28 - Si on rentre un peu dans le détail, alors sans parler valeur, mais vous l'avez dit, le Green Deal européen,
51:32 c'est différents secteurs d'activité, c'est au niveau européen, donc il y a peut-être aussi des compositions géographiques.
51:37 Qu'est-ce qui est entre guillemets le mieux résisté, le mieux tenu ? Qu'est-ce qui au contraire a le plus souffert ?
51:42 On a une vision un petit peu sur ce sujet ?
51:44 - Oui, alors ce qui a vraiment le plus souffert, c'est les valeurs qui sont liées à l'énergie propre.
51:51 C'est les renouvelables, c'est l'éolien, c'est les panneaux solaires.
51:55 - Donc les fournisseurs ou les distributeurs d'énergie propre, par exemple.
51:57 - Voilà, donc nous on est agrégé dans cette catégorie-là.
52:01 Comme sous-segment, on est à -17 cette année.
52:04 Sachant qu'il y a l'indice qui est global, qui est aussi clean energy, et juste pour vous donner un ordre de grandeur, il est à -35.
52:11 - D'accord, ok.
52:12 - Donc ça résiste quand même mieux en Europe, j'ai envie de dire, par rapport à l'indice qui est global sur la clean energy.
52:18 Après, tous les autres segments ont quand même fait moins bien que le marché.
52:22 Le marché est encore en hausse d'environ 7% en Europe.
52:25 On va retrouver des secteurs type rénovation, électrification, qui vont quand même plutôt bien résister
52:31 et délivrer une performance positive cette année, mais qui font quand même moins bien que le marché.
52:35 - Qui font quand même moins bien que le marché. Est-ce qu'au niveau géographique, on constate,
52:38 alors effectivement, au sein de l'Union Européenne, des pays qui marchent mieux que d'autres ?
52:42 Est-ce qu'effectivement, là on est au global, mais est-ce que par exemple,
52:45 il y a des dynamiques qui viennent des Etats-Unis ou de la Chine et qui auraient un impact sur le sol européen ?
52:50 - Alors c'est des entreprises qu'on a sélectionnées qui sont quand même des entreprises assez grandes, assez globales,
52:56 qui ont du business aussi aux Etats-Unis.
52:59 D'ailleurs, on a vu certaines entreprises faire des profit warnings sur des chantiers et des dossiers aux Etats-Unis.
53:04 - D'accord, ok.
53:05 - Ce qui est assez surprenant.
53:07 Non, globalement, le mouvement qu'on a vu sur les valeurs vertes, c'est global.
53:15 Aux Etats-Unis aussi, c'est quand même assez compliqué.
53:18 On a vu en Chine aussi, vous en avez parlé tout à l'heure, évidemment, la Chine, c'est une thématique sur laquelle il y a beaucoup de pessimisme aussi.
53:25 - Bien sûr, oui.
53:26 - Les valeurs aussi, transition, ont eu une année un petit peu difficile.
53:30 Donc c'est effectivement difficile de distinguer les régions.
53:34 Ce qu'on peut dire en Europe, c'est qu'il y a une vraie volonté politique.
53:37 - Oui, c'est ce qui est affiché, bien sûr.
53:39 - Il y a une commission européenne.
53:40 Aux Etats-Unis, on a quand même une élection l'année prochaine.
53:43 Donc il y a quand même un peu d'incertitude sur quel sera le nom du président et quelle sera sa politique en termes environnementaux.
53:51 Et puis, la Chine, on voit qu'en ce moment, c'est effectivement assez compliqué en termes d'investissement en général.
54:01 Donc effectivement, nous, sur la partie européenne, c'est peut-être là où on a le plus de visibilité aujourd'hui.
54:06 - J'ai envie de vous poser une question, mais il y a deux manières de la poser.
54:09 Vous avez déjà répondu.
54:11 Est-ce que l'histoire est finie pour ces valeurs en lien avec la transition énergétique ?
54:15 Ou alors si on veut y aller ou si on en possède, comment est-ce qu'on s'adapte ?
54:19 Comment est-ce qu'on réagit ? Comment est-ce qu'on affine sa stratégie aujourd'hui en bourse ?
54:23 - Alors nous, pour nous, l'histoire, elle n'est pas finie.
54:25 C'est clairement une histoire long terme, structurante pour l'Europe.
54:28 C'est la nouvelle stratégie pour l'Europe.
54:30 On devra passer par la transition énergétique.
54:33 Et ces valeurs seront clés dans le futur.
54:38 Donc elles vont bénéficier effectivement d'investissements.
54:43 Après, si effectivement, est-ce qu'on a vu le point bas et aujourd'hui il faut y aller,
54:50 c'est toujours un petit peu délicat.
54:52 Parce qu'on voit quand même qu'on est dans un sentiment,
54:54 où le sentiment c'est des tarifs risques, je vous ai dit tout à l'heure,
54:56 et des primes, donc effectivement ça donne quand même l'impression
54:58 que les investisseurs ne croient plus au Green Deal.
55:00 - En fait, c'est vrai qu'on pourrait se dire aussi qu'on a l'impression que ce n'est pas le sujet.
55:04 Alors que pourtant c'est le sujet, mais on a l'impression que ce n'est pas le sujet actuel du moment,
55:08 en tout cas dans la tête des investisseurs.
55:10 C'est peut-être aussi un facteur explicatif.
55:12 - Oui, et puis après, les entreprises qui ont été sanctionnées très fortement,
55:16 sur des résultats qui n'étaient pas au rendez-vous.
55:19 On a eu beaucoup d'entreprises qui ont perdu 15-20% dans une journée de bourse,
55:24 dans ce segment-là.
55:26 Donc ça montre effectivement beaucoup de tensions et de pessimisme sur ces valeurs-là.
55:34 Donc effectivement, là on parle beaucoup d'inflation, déflation, récession.
55:39 - Géopolitique aussi.
55:41 - Géopolitique, mais on a un petit peu mis ce sujet de côté.
55:44 Et en attendant, effectivement, on voit des valorisations qui se dégonflent très vite.
55:48 - Une question quand même, parce qu'effectivement, ça mérite de le mentionner aussi.
55:52 Quand on parle de transition énergétique, on parle d'énergie, on parle du bâtiment,
55:57 on parle d'activités qui dans une économie traditionnelle, et notamment en bourse,
56:01 sont des valeurs plutôt cycliques, donc pas forcément avec des énormes variations,
56:05 comme vous venez de le mentionner.
56:07 Pour le coup, il y a un sujet risque un peu supplémentaire quand on parle de transition énergétique,
56:12 ou en tout cas perçue comme ça par certains investisseurs ? Volatilité en tout cas ?
56:17 - Alors oui, effectivement, parce qu'on est aussi sur des valeurs qui sont assujetties à des plans d'investissement.
56:23 Et comme je disais tout à l'heure, c'est aussi lié souvent à des plans et à des projets qui sont liés à la dette.
56:32 Donc effectivement, on ne va pas laisser tomber la transition énergétique et tous les objectifs qu'on a de réduction carbone,
56:41 parce qu'on est aujourd'hui dans un monde à 3% en Europe et 5% aux Etats-Unis.
56:45 Donc ça reste d'actualité.
56:47 Donc oui, effectivement, il va falloir certainement revoir certains projets,
56:51 repenser pour les entreprises leur business dans un monde à 3% en Europe et à 5% aux Etats-Unis.
56:57 Donc c'est ce qui est en train d'être fait, ça prend un petit peu de temps.
57:00 Je pense que c'est ça qui est en train d'être absorbé.
57:02 Mais on ne va pas remettre en cause toute la transition énergétique en disant "Aujourd'hui, l'argent est trop cher".
57:06 - Merci beaucoup, Roland Calorian, de nous avoir accompagné dans le dernier quart d'heure, le quart d'heure thématique de Smart Bourse.
57:11 Je rappelle que vous êtes responsable de la stratégie et de l'action européenne chez Société Générale CIB. Merci beaucoup.
57:15 - Merci.
57:16 - Merci à vous de nous avoir suivi. Je vous donne rendez-vous demain à la même heure, à 17h en direct sur Bsmart pour un nouveau numéro de Smart Bourse.
57:24 [Musique]

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