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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcription
00:00 Bonsoir à tous, Gilles-William Golnadel, Geoffroy Lejeune, Joseph Macescaron,
00:04 Georges Fenech sont sur ce plateau et avec nous ce soir. Merci Jordan Bardella.
00:09 Bonsoir, merci de votre invitation.
00:12 Vous êtes président du Rassemblement national et vous êtes ce soir avec nous.
00:15 Vous avez déclenché un tsunami dans le monde médiatique, dans le monde politique
00:21 en répondant à une question qui vous était posée par notre confrère
00:25 Benjamin Duhamel qui vous demandait si Jean-Marie Le Pen était antisémite et
00:29 vous avez répondu "je ne sonde pas les coeurs et les reins mais je ne crois pas
00:33 que Jean-Marie Le Pen était antisémite". Je suis né en 1993, 15 et vous me parlez
00:39 d'un temps que je n'ai pas connu. Ce soir ma question elle est simple et elle
00:43 sera simple. Est-ce que Jean-Marie Le Pen selon vous est antisémite ?
00:47 Jean-Marie Le Pen s'est évidemment enfermée dans un antisémitisme qui a
00:55 amené en 2015 à une rupture politique entre Marine Le Pen qui était alors
00:59 présidente du Front National et son propre père. Je l'ai dit, je le redis,
01:06 je l'ai dit dimanche dernier et peut-être la maladresse que j'ai commise est de
01:11 considérer que le temps du retour à Jean-Marie Le Pen était derrière nous,
01:17 trop derrière nous et que cette maladresse a été utilisée par beaucoup
01:23 de manières assez malhonnêtes chez les journalistes mais aussi chez mes
01:27 opposants politiques pour créer un écran de fumée et masquer me semble-t-il
01:33 la racine réelle de cet antisémitisme décomplexé qui s'est abattu sur le pays
01:39 depuis le 7 octobre et qui tire ses racines de l'islam radical et d'une
01:45 extrême gauche qui légitime cet antisémitisme. Je crois qu'on a toujours
01:48 été irréprochable sur ce sujet, je l'ai toujours été et j'ai découvert que
01:53 lorsqu'on est exposé en première ligne en politique, plus on s'approche du sommet,
01:59 moins il y a d'oxygène. - Alors vous parlez de maladresse, c'est pas tout à
02:03 fait ça, je ne sonde pas les coeurs et les reins mais je ne crois pas que Jean-Marie
02:09 Le Pen était antisémite, je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite.
02:14 - Pascal Praud. - Je ne crois pas et vous dites ce soir une phrase, j'imagine que
02:20 vous avez travaillé d'ailleurs cet après-midi, vous dites "il s'est enfermé
02:23 dans un antisémitisme". - Oui parce que quand il commence sa carrière politique
02:28 vous vous souvenez. - Alors moi j'entends ce que vous dites, mais pourquoi vous ne dites pas
02:31 tout simplement cette phrase simple qui pourrait clore le débat "pour moi Jean-Marie
02:38 Le Pen a été ou était antisémite". - Mais il a été dans ses propos. Quand je
02:44 dis et j'évacue et vous avez raison qu'on n'a pas le droit au niveau où je
02:49 suis de commettre ces maladresses, quand j'évacue, assez simplement, en disant
02:53 "je ne crois pas qu'il ait été antisémite". En réalité je veux dire par là que j'ai
02:57 rencontré, je ne dis même pas échanger, rencontré Jean-Marie Le Pen trois fois
03:01 dans ma vie. Vous avez raison de rappeler que je suis né en 1995 et que le Front
03:06 National de Jean-Marie Le Pen, je ne l'ai pas connu. Je veux dire par là que dans
03:10 son fort intérieur je n'ai jamais échangé avec lui sur ce sujet.
03:14 - Au niveau où vous êtes, ce type d'argument présent du Front National, de dire
03:19 "je ne l'ai pas connu" ou "je ne connais pas l'histoire de celui qui l'a
03:22 fondé". - Que les propos qu'il a tenus sont évidemment antisémites,
03:28 révisionnistes et négationnistes. Lorsque je vous dis qu'il s'est enfermé dans
03:32 cet antisémitisme là, c'est parce que quand il a commencé sa carrière il a
03:36 combattu lui-même auprès des Israéliens dans l'armée française
03:40 lorsque dans l'affaire du canal de Suez il s'est engagé en Égypte aux côtés de
03:44 Tsaal. Mais il s'est enfermé dans cet antisémitisme là, dans ce révisionnisme
03:49 et dans ce négationnisme qui a amené Marine Le Pen en 2015 à une rupture
03:55 franche, nette et définitive avec la personnalité politique de Jean-Marie Le Pen.
04:00 Et je vous mets d'ailleurs au défi de trouver sur ce sujet une seule
04:04 ambiguïté de ma part et depuis 15 ans d'ailleurs nous dénonçons dans notre
04:09 société la montée d'un antisémitisme qui est le fruit de l'islam radical et
04:15 qui menace aujourd'hui la sécurité des juifs de France.
04:17 Maintenant, Monsieur Prot, ne soyons pas dupes de l'écran de fumée qui a été mis
04:23 en place depuis, de grâce, depuis quelques jours pour tenter de rediaboliser mon
04:30 mouvement politique et de déstabiliser le premier parti politique de France que
04:35 je représente et qui est aujourd'hui irréprochable. Et si le gouvernement
04:39 attache autant d'importance, je dis le gouvernement mais j'ai vu aussi un
04:43 certain nombre de journalistes tomber dans cette accusation facile, me
04:48 reprocher avec une malhonnêteté inouïe le détournement de mes propos alors
04:52 même que, après la citation que vous avez évoquée, je dis clairement que les
04:56 propos que Jean-Marie Le Pen a tenus s'agissant du point de détail de
04:59 l'histoire sont inadmissibles et qu'elle n'aurait jamais été tenue par ma part ou
05:05 par Marine Le Pen qui s'en est distancée très tôt dans sa carrière.
05:08 Nous sommes d'accord mais cette phrase, je vais pas la répéter, je ne crois pas que Jean-Marie
05:13 Le Pen était antisémite, vous convenez que c'était une maladresse...
05:16 Mais évidemment, je veux pas réduire,
05:22 je veux pas réduire si vous voulez, sur un sujet aussi important, on peut pas
05:26 réduire ma pensée que vous connaissez parce que ça fait quand même plusieurs
05:30 années que vous m'invitez sur vos plateaux de télé à trois mots sur une
05:34 interview qui sur un sujet a duré plus de cinq minutes où j'évoque les
05:37 condamnations en justice de Jean-Marie Le Pen en disant que la justice a parlé et
05:41 que ces phrases relèvent évidemment d'un antisémitisme que nous avons toujours
05:45 condamné. L'affaire est close, elle est close depuis 2015 pour Marine Le Pen et
05:51 elle est close de mon côté. Moi je veux bien qu'on nous ramène
05:54 systématiquement à Jean-Marie Le Pen. La réalité c'est que nos adversaires n'ont
05:59 plus énormément de choses à nous reprocher et pendant qu'on parle depuis
06:02 trois jours de Jean-Marie Le Pen, il y a beaucoup de français de confession
06:05 juive qui en France retirent leur nom des boîtes aux lettres, rentrent les
06:09 mezuzahs à l'intérieur. Pendant ce temps on ne parle pas des 40 français qui ont
06:13 perdu la vie sous les balles du terrorisme islamiste en Israël et c'est
06:17 bien ce que je déplore et probablement que ce contre-feu il est allumé pour
06:21 dissimuler les véritables responsables, ceux qui légitiment aujourd'hui
06:26 l'idéologie du Hamas en France, qu'est Jean-Luc Mélenchon et je peux vous
06:30 assurer que les français de confession juive savent pertinemment que nous sommes
06:32 aujourd'hui un bouclier pour les juifs de France. Mais nous sommes d'accord puisque
06:37 c'est ce que nous disons ici et que effectivement Gilles William c'est ce
06:41 qu'il a dit également ici, d'ailleurs on parlera de la position du CRIF tout à
06:44 l'heure, mais nous avons souligné depuis plusieurs années que c'est un paradoxe
06:49 la séquence que nous vivons puisque précisément le Rassemblement
06:53 national est sans doute aujourd'hui celui qui défend le plus les juifs de
06:58 France en ciblant l'islamisme qui est un danger pour notre société, ce que ne
07:03 font pas tous les autres partis. Donc là dessus il n'y a aucune ambiguïté mais
07:08 il n'empêche que les questions elles devaient être posées, vous y avez
07:12 répondu. Vous avez dit simplement une chose qui m'a étonné également, vous avez
07:15 dit je suis né en 95, mais vous l'avez entendu ce qu'a dit Jean-Marie Le Pen en
07:18 1987 au grand jury, quoi c'était le grand jury d'Erthéle, ce qu'il avait dit sur les
07:23 points de détail, vous l'avez écouté, réécouté ce qu'il avait dit ?
07:26 Evidemment que je voulais simplement qu'on le réécoute
07:31 parce que ça me paraît quand même important, effectivement, parce que c'est
07:35 un point très très important de l'histoire. Pourquoi vous soufflez ?
07:40 Parce que je le vis très mal, parce que je pense que même nous,
07:44 même vous, on tombe dans un piège invraisemblable. Je vous ai parlé de
07:50 diversion hier, moi je ne souffre pas pour monsieur
07:54 Bardella ou pour le Rassemblement national, je souffre en tant que français
07:59 et en tant que juif, alors même que des juifs ont été massacrés en Israël,
08:06 alors même que l'antisémitisme d'origine islamique, à cause de
08:11 l'immigration massive, sévit en France, on est dans quelque chose, dans une
08:17 digression vertigineuse qui montre la folie du monde médiatique et politique
08:22 et nous-mêmes ça fait un quart d'heure qu'on parle de Jean-Marie Le Pen.
08:27 Est-ce que vous vous rendez compte à quel point nous sommes aussi piégés par ce
08:32 monde orwellien sur le plan médiatique et politique ?
08:35 D'abord je ne suis piégé par rien du tout.
08:37 Vous me demandez mon ressenti.
08:41 Le mot piégé, moi je suis piégé par rien du tout.
08:43 Je fais un travail de journaliste et j'interroge le président du Front du Rassemblement national.
08:49 Et pourquoi vous l'interrogez ?
08:50 Est-ce que je peux terminer ma phrase ?
08:51 Oui mais vous m'avez questionné.
08:53 Non, vous me dites que je suis piégé, je vous dis que je suis piégé de rien du tout.
08:55 D'une certaine manière au second degré, qu'on consacre encore aujourd'hui sur la question Le Pen,
09:05 alors même qu'il y a le feu.
09:07 Vous l'avez dit, vous redites ce que vous venez de dire.
09:11 C'est le symbole qui me fait du mal, c'est tout ce que je veux vous dire.
09:15 Mais enfin quand même, je pense que c'est quand même un événement politique.
09:19 Jordan Bardella est président du Rassemblement national, il nous dit qu'il a commis une maladresse.
09:23 Les Français ont le droit de comprendre et de savoir.
09:25 Ce qui n'enlève en rien que la priorité de tout ce que vous dites, je la partage.
09:29 Moi ce que vous dites c'est une maladresse.
09:31 Mais est-ce que vous exprimez, et encore une fois il ne s'agit pas d'un tribunal hessien,
09:35 est-ce que vous exprimez des regrets ?
09:37 Est-ce que vous présentez des excuses ?
09:39 Et au fond la vraie question qu'on se pose, parce que je me la pose très sincèrement,
09:43 qu'est-ce qui vous fait dire au fond de vous-même que vous ne pensiez pas que Jean-Marie Le Pen était anticipe ?
09:49 Même si vous avez ajouté derrière "il a été condamné".
09:51 C'est ça qu'on aimerait comprendre.
09:53 Mais vous êtes psychiatre ? Psychologue ?
09:56 Non mais comprenez bien qu'on a besoin de comprendre.
09:58 Juge ? Non.
09:59 Je n'ai qu'un seul juge, monsieur Fenech.
10:01 C'est le peuple français.
10:03 Je fais partie du peuple.
10:05 Et croyez-moi, vous avez un rôle différent ce soir sur ce plateau, mais dont acte,
10:09 croyez-moi que les Français de confession juive,
10:11 qui par centaines, par milliers, nous écrivent depuis le 7 octobre,
10:16 pour nous remercier d'avoir alerté la société française sur la montée du fondamentalisme islamiste depuis 15 ans,
10:24 quand toute la classe politique fermait les yeux.
10:27 Je veux bien qu'on parle de Jean-Marie Le Pen pendant des décennies encore.
10:30 Non mais on n'en parle que pendant 10 minutes ce soir et après c'est fini.
10:33 Je vous assure, je n'en parle plus.
10:34 Moi j'ai aucun souci.
10:36 J'y réponds sans difficulté et sans ambiguïté et sans langue de bois.
10:40 Mais qui agresse aujourd'hui les Français de confession juive ?
10:42 Est-ce qu'on va débattre de Jean-Marie Le Pen pendant 100 ans ?
10:47 Est-ce que l'histoire, l'étude d'antécédents qui est faite sur le Rassemblement national,
10:57 est faite sur les autres mouvements politiques ?
10:59 J'ai rappelé dans cette émission que lorsque BFM TV, CNews recevait un responsable du Parti Socialiste,
11:08 est-ce qu'on lui demandait de se justifier de la francisque ?
11:12 Mais vous savez bien que non.
11:13 Pardon ?
11:14 Mais vous savez bien que non.
11:15 Bien sûr.
11:16 Que le traitement du RN, médiatiquement, n'est pas le même que les autres.
11:18 Nous le savons.
11:19 Du régime de Vichy qui a été remis à François Mitterrand ?
11:21 Non.
11:22 Est-ce que parce que M. Mitterrand a reçu la plus haute distinction du régime de Vichy
11:27 des mains du maréchal Pétain, ça m'autorise à dire que M. Ford est pétainiste ?
11:31 Bien sûr que non.
11:32 Donc je pense encore une fois que cette polémique, qui n'en est pas une,
11:36 c'est une polémique à partir du moment où elle est une polémique pour les Français.
11:39 Ça n'est pas une polémique pour les Français.
11:41 Et croyez-moi que les gens ont le sentiment que les idées dominantes dans les médias
11:47 ne sont plus les idées majoritaires dans le pays.
11:49 Et croyez-moi que les Français, encore une fois, de conscience,
11:52 je vous rejoins à 100% sur ce que vous dites.
11:57 Il n'y a même pas d'ambiguïté qu'il y ait une coupure entre l'espace médiatique et le public.
12:03 Nous sommes tous d'accord.
12:04 Nous sommes les premiers à le constater ici, dans le service public, sur France Inter, etc.
12:09 Je vous rejoins sur ce que vous avez dit également sur les journalistes, il n'y a aucun souci.
12:13 Je vous rejoins aussi sur le traitement qui est fait au Rassemblement national depuis 30 ans et 40 ans
12:17 qui n'est pas fait sur les autres parties.
12:18 Tout ça est vrai.
12:20 Mais il n'empêche que vous-même avez fait, dans une formule, une erreur
12:25 qui effectivement, vos adversaires en ont profité.
12:28 J'allais dire, c'est de bonne guerre.
12:30 Je vous signale qu'Emmanuel Macron avait placé le même...
12:34 Je termine.
12:35 Il avait placé Emmanuel Macron pendant la campagne électorale contre Marine Le Pen.
12:39 Il s'était positionné de la même manière contre elle.
12:43 C'est-à-dire qu'en vous faisant...
12:46 Ça n'est pas de bonne guerre.
12:47 Ça s'appelle la vie politique.
12:49 Non, mais pardonnez-moi.
12:50 Quand on est un homme d'État, quand on a le sens du pouvoir, du bien commun et de la sécurité des Français,
12:55 on ne va pas rompre comme l'a fait M. Véran.
12:57 On ne va pas faire de la politique politicienne sur le dos de l'antisémitisme
13:01 et du sentiment d'insécurité aujourd'hui que ressentent les Juifs de France
13:05 en faisant de la politique politicienne et en scindant la nation en deux.
13:08 C'est eux qui portent aujourd'hui une responsabilité très lourde dans la division du pays.
13:14 Et je peux vous dire que j'ai été assez sensible à l'entretien qu'a donné M. Klarsfeld,
13:19 pour qui j'ai un peu plus de respect que pour M. Véran,
13:22 et qui vient dire qu'il n'y a rien à reprocher aujourd'hui,
13:24 s'agissant de ce sujet, à l'égard de Marine Le Pen et à l'égard du Rassemblement National,
13:29 et que nous sommes les bienvenus dans cette marche républicaine qui a eu lieu dès dimanche,
13:32 à laquelle je serai avec l'ensemble de nos députés et avec Marine Le Pen.
13:36 Justement, c'est très intéressant ce qu'a dit M. Klarsfeld, effectivement.
13:39 D'ailleurs, on peut l'écouter tout de suite, parce qu'il a contre-courant d'ailleurs de ce que dit M. Jonathan Harfi du CRIF.
13:45 Ce n'est pas le même niveau.
13:47 Oui, mais le CRIF représente les Juifs français.
13:49 Je pense que M. Klarsfeld a un petit peu plus de légitimité que M. Harfi, c'est tout ce que je dis.
13:54 Mais qui est président du CRIF.
13:55 Oui, vous savez ce que je pense de la représentativité du CRIF.
13:59 En tout cas, écoutons Serge Klarsfeld, qui était interrogé par Dimitri Pavlenko.
14:06 Et ce que vous entendez là, vous pourrez l'entendre en longueur, demain matin à 7h10, sur Europe 1.
14:12 Il y a refus d'un parti politique de participer à cette marche.
14:19 Et je dirais qu'en contrepoids, il y a la venue d'un parti qui autrefois a été antisémite
14:29 et qui ne l'est plus depuis un certain nombre d'années, qui rejoint les valeurs républicaines
14:37 et qui, heureusement, les rejoint ce dimanche.
14:41 On se passera de l'extrême gauche antisioniste et antisémite et on accueillera le Rassemblement national,
14:51 devenu un parti fréquentable.
14:54 Il reste la rupture véritablement définitive et éclatante avec Jean-Marie Le Pen,
15:01 qui lui a été, il y a 40 ans, 30 ans, le porte-parole d'un négationnisme vigoureux et néfaste.
15:12 Ça nous paraît extrêmement important.
15:14 Aussi, une rupture avec son père, bien qu'il en coûte, a une fille de rompre d'une façon éclatante avec son père.
15:25 C'est intéressant, Serge Klarsfeld, parce que maintenant, vous allez écouter le président du CRIF,
15:29 Yonatan Harfi, et puis on va pouvoir commenter ce qui se joue finalement entre ces deux consciences,
15:34 en tout cas une conscience et un représentant des Français de confession juive d'une organisation.
15:40 Il faut dire qu'en annonçant qu'il participait à cette manifestation,
15:44 le Rassemblement national savait qu'il créerait la polémique,
15:46 il savait qu'il détournerait la manifestation et les jours qui viennent de son objet principal,
15:51 à savoir la lutte contre l'antisémitisme.
15:53 C'est pour moi une forme de récupération, d'instrumentalisation de cette marche qui est indécente.
15:57 Évidemment que je souhaiterais qu'il ne soit pas là.
15:59 Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d'un parti fondé par des anciens collaborateurs soient présentes.
16:08 Je souhaite par ailleurs rappeler les propos de Jordan Bardella,
16:12 qui il y a quelques jours encore refusait de considérer Jean-Marie Le Pen comme antisémite.
16:16 Donc oui, il y a un problème avec leur présence dimanche.
16:19 Geoffroy Lejeune et Joseph Macescaran ne se sont pas exprimés sur ce sujet. Peut-il rebondir sur ce qu'on vient d'entendre ?
16:27 Ce qui me sidère dans les propos du président Ducriff, c'est que vous avez le sentiment que ces gens,
16:33 parce qu'il n'est pas tout seul, rêveraient que le premier parti d'opposition en France, en l'occurrence l'ORN,
16:37 soit encore antisémite. En réalité, qu'il ne vienne pas à la manifestation,
16:40 qu'il n'ait pas un mot pour les Israéliens assassinés ou pour Israël,
16:45 qu'il n'ait pas un mot pour les Français de confession juive.
16:47 Il rêverait que le schéma d'avant continue. Je trouve ça révoltant.
16:52 Pour moi, il trahit la cause qu'il est censé défendre.
16:55 Ça, c'est la première chose. La deuxième, c'est qu'au fond, cette histoire d'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen,
17:01 c'est intéressant parce qu'on est bloqué depuis 40 ans sur trois déclarations.
17:05 Mais il y a aussi beaucoup d'autres déclarations de Jean-Marie Le Pen dont on ne parle jamais.
17:09 Dans des jours...
17:11 - Je ne pense pas qu'il faille rentrer là-dedans.
17:13 - Alors moi, je vais rentrer là-dedans, je vais vous expliquer pourquoi.
17:14 C'est à mon avis le cœur du problème, Pascal, s'il vous plaît.
17:16 Il a fait des déclarations dans des journaux israéliens, il a parlé de la sécurité d'Israël, etc.
17:20 Tout ça est beaucoup plus compliqué que ce qu'on dit.
17:22 Pourquoi ça m'énerve ? C'est pas plus compliqué.
17:24 Alors, j'ai oublié à vous expliquer.
17:26 Alors, on va faire un peu... Comment dire ?
17:28 Je ne voulais pas forcément écouter Jean-Marie Le Pen de 87, mais pour que les choses soient claires.
17:32 Parce que l'honnêteté intellectuelle, elle est primordiale sur ces sujets-là.
17:35 - Justement.
17:36 - Jean-Marie Le Pen, en 1987, voilà ce qu'il dit.
17:39 - Et je réponds, Pascal.
17:41 - Oui, mais vous pouvez répondre. Ce qui, aux yeux de la plupart...
17:44 Et moi, à l'époque, j'avais 23 ans.
17:47 C'était inaudible.
17:49 - Mais je sais très bien.
17:50 - Comprenez cela.
17:51 Alors, écoutez ça, parce que c'est une déclaration majeure dans la vie politique française,
17:55 sur laquelle nous vivons encore 45 ans plus tard.
17:58 - Oui, si ça le prend.
17:59 - 45 ans plus tard. Écoutons.
18:00 - Je suis un passionné aussi par l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
18:05 Je me pose un certain nombre de questions.
18:08 Et je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé.
18:13 Je n'ai pas pu moi-même en voir.
18:16 Je n'ai pas étudié spécialement la question.
18:19 Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
18:23 - Mais vous mettez en doute...
18:25 - 6 millions de juifs, c'est un point de détail ?
18:26 - Non, mais est-ce que c'est...
18:27 - 6 millions de morts ?
18:28 - Non, pardon.
18:29 - Je ne l'ai pas compris, mais...
18:30 - Non, mais 6 millions de morts, comment c'est...
18:32 - Juifs ? Dans la Deuxième Guerre mondiale, vous considérez que c'est un point de détail ?
18:36 - Non, c'est la question qui a été posée.
18:38 Savoir comment ces gens ont été tués ou non, n'est-ce pas ?
18:41 - Non, mais ce n'est pas un point de détail, quand même.
18:43 - Si, c'est un point de détail. Je veux dire de la guerre, oui.
18:45 Enfin, écoutez, voulez-vous me dire que c'est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire ?
18:53 C'est une obligation morale.
18:55 Je dis qu'il y a des historiens qui débattent de ces questions.
18:59 - Il y a une immense majorité d'historiens qui l'ont dit et prouvé, et quelques autres qui...
19:03 - Non, mais vous-même, M. Le Pen, est-ce que vous considérez qu'il y a eu un génocide juif ?
19:08 Et par le biais des femmes en guerre, ou pas ?
19:10 - Beaucoup de morts, beaucoup de centaines de milliers, peut-être des millions de morts juifs,
19:14 et aussi de gens qui n'étaient pas juifs, n'est-ce pas ?
19:17 - Bon, ok, donc on ne va pas débattre de ça.
19:19 Il y a condamnation... Non, mais tout le monde est d'accord là-dessus.
19:22 Moi, je vous dis juste, en fait, que cette déclaration, cette condamnation,
19:26 l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen,
19:28 est devenu le point cardinal, cette fixation de la vie politique française depuis 40 ans.
19:32 Et que c'est ça le problème.
19:33 Parce qu'en diabolisant cette phrase-là, qui était diabolisable,
19:36 on a diabolisé tout le reste de Jean-Marie Le Pen.
19:38 C'est-à-dire le combat contre l'immigration.
19:40 Je ne vous demande pas de repasser l'extrait que vous passez en permanence,
19:43 mais le combat contre l'immigration...
19:45 - Mais vous avez parfaitement raison, puisque je suis le seul,
19:47 nous sommes le seul à passer cet entretien avec Pierre-Luc Séguillon,
19:50 où il annonce ce qui se passera sur l'immigration.
19:54 - Le problème, c'est que tout a été diabolisé, et Jordan Bardel a raison, les électeurs avec.
19:58 Et ce qui se passe aujourd'hui, depuis une semaine,
20:00 c'est qu'on est en train, un tour de force exceptionnel,
20:03 comme seule la gauche française et les médias français en sont capables,
20:06 on est en train, à partir des massacres du Hamas et de l'antisémitisme permanent en France
20:10 que subissent les juifs français et les français de confession juive,
20:12 on est en train aujourd'hui de rediaboliser ceux qui ont un discours ferme sur l'immigration et sur l'islamisation.
20:17 Pardonnez-moi, mais moi je ne supporte pas ça, en fait.
20:19 - C'est pour ça que les gens sont autour de cette table et expriment des points de vue contradictoires,
20:23 et que la conversation est en place, ou le débat plus exactement est en place.
20:28 Joseph Macéscaron, et après nous revenons avec Jordan Bardel sur plusieurs interrogations,
20:33 et notamment ce qu'on dit les uns et les autres.
20:35 - Moi il y a un point qui m'intéresse plus particulièrement,
20:37 et qui a commencé à être développé par M. Jordan Bardel,
20:40 qui est, et il a raison historiquement, je suis historien de formation,
20:44 c'est vrai que Jean-Marie Le Pen, au début, rien ne pouvait laisser présager de son antisémitisme.
20:50 Ça, c'est incontestable.
20:51 Il est élu en 1956, si ma mémoire est bonne, ses guerres de Suez, toutes ses déclarations sont vraiment bonnes.
20:58 Moi j'aimerais savoir votre analyse.
21:00 Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, justement, il est basculé dans l'antisémitisme ?
21:05 Non mais attendez !
21:07 - Là pour le coup je vais rejoindre...
21:09 - Non non non, vous pouvez rejoindre, je peux aller jusqu'au bout ?
21:12 Est-ce que pour une fois je peux aller jusqu'au bout de ma question ?
21:15 Est-ce que pour une fois je peux aller Pascal Praud jusqu'au bout ?
21:17 Pourquoi je dis ça ?
21:18 Parce que derrière cela, il y a des personnes qui sont des personnes sincères,
21:23 et il ne faut pas les écarter.
21:24 Des personnes qui disent "mais finalement, c'est peut-être une conversion provisoire".
21:31 Ce qui s'est passé à un moment donné peut se repasser.
21:35 Alors moi je ne pense pas pour un certain nombre de données.
21:37 Je ne vais pas en parler parce que ça n'a pas intéressé Pascal Praud.
21:39 - Jordan Bardella...
21:40 - Non mais attendez !
21:41 Il s'est passé en Europe un certain nombre de choses,
21:43 il s'est passé quelqu'un qui s'appelle Pim Fortwin,
21:45 qui a été assassiné en 2002, etc.
21:47 Mais ce n'est pas grave, on ne va pas en parler.
21:49 Mais je voudrais avoir votre sentiment là-dessus.
21:51 - Quelle est votre question ?
21:52 - Je ne sais précisément comment vous expliquez-vous
21:54 qu'à un moment donné, vous faites la constatation que Jean-Marie Le Pen n'est pas antisémite.
22:00 Et pourquoi ce basculement ?
22:01 - Je n'en ai pas le moindre début d'une idée.
22:05 Je ne peux pas vous dire autrement.
22:07 Ce qui m'intéresse c'est plutôt 2030 et 2040 plutôt que 1930.
22:12 - Bon, écoutez, ce que je vous propose en tout cas,
22:15 c'est de... je crois qu'on a été assez complet et que vos propos seront assez clairs
22:22 sur ce que vous avez dit ce soir.
22:24 Ce qui est intéressant c'est de voir aussi la séquence politique
22:26 et ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est pourquoi aussi vous êtes attaqué.
22:29 Parce que effectivement vous êtes aujourd'hui souvent en première ligne.
22:34 - Avec ses avantages et ses inconvénients.
22:38 - Et tout est parti d'ailleurs...
22:40 Alors il y a un sondage qui est assez intéressant d'ailleurs
22:42 parce qu'il y a 59% des Français qui se sont exprimés
22:47 pour dire qu'ils souhaitaient que vous soyez présent.
22:50 Certaines personnalités politiques ont indiqué qu'elles ne voulaient pas participer
22:53 à une manifestation aux côtés du RN.
22:55 Vous-même pensez-vous plutôt qu'elles ont tort ?
22:57 59% et 38% qu'elles ont raison.
22:59 Donc ça nous ramène également à un débat que nous avons d'ailleurs souvent ici,
23:02 c'est que la fracture qu'il y a entre l'espace médiatique et le public.
23:07 Nous avons posé les questions que nous devions vous poser,
23:11 mais effectivement il est possible que le public ne soit pas sur la même ligne.
23:17 Et sans doute ne l'est-il pas que l'espace médiatique.
23:20 - Vous savez lorsque l'horrible attaque du Hamas a eu lieu en Israël,
23:27 il y a une manifestation qui a été organisée le lundi dans les rues de Paris
23:31 à l'initiative du CRIF qui ne souhaitait pas notre manifestation.
23:35 J'ai fait le choix avec Marine Le Pen de demander aux députés du RN
23:39 qui sont membres du groupe d'amitié francisaelle,
23:41 de se rendre à cette manifestation.
23:43 Ils ont été extrêmement bien accueillis.
23:46 Parce que nous n'avons précisément pas fermé les yeux depuis 15 ans
23:51 sur ce qui menace aujourd'hui la sécurité des Français de confession juive.
23:56 L'islamisme, l'islam radical, l'immigration de masse menée dans notre société
24:00 qui déstabilise les grands équilibres de notre société
24:03 et qui fait qu'aujourd'hui un fil nous lie au Proche-Orient et au Moyen-Orient.
24:09 Et il est vrai de constater que la France a toujours été attaquée dans l'histoire
24:13 pour ses positions en matière internationale
24:16 ou à raison de sa politique d'immigration en France.
24:19 On se souvient de l'attentat de la rue Copernic,
24:22 l'attentat de la rue des Rosiers,
24:24 l'attentat du Drakkar qui avait visé nos militaires au Liban
24:27 et plus récemment ce que nous avons vécu depuis les attentats de Mohamed Merah.
24:31 Donc on a une idéologie aujourd'hui qu'on a vue à l'œuvre en Israël
24:35 et moi je dis à nos concitoyens et à nos compatriotes
24:38 ce qui se passe en Israël et ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël
24:42 pourrait se passer à la puissance 10 demain en France.
24:46 Parce que nous avons connu ce mode opératoire sur le sol français
24:50 et moi j'ai le sentiment qu'on est à l'égard de l'islam politique
24:53 beaucoup plus faible que ne le sont certains pays arabes eux-mêmes.
24:56 Aux Émirats Arabes Unis par exemple, on a placé les freins musulmans
24:59 sur la liste des organisations terroristes.
25:02 En ce qui me concerne, y a-t-il personnel ?
25:05 Et par rapport à la manifestation, je vous dis très franchement
25:09 qu'à titre personnel je ne me rendrai pas à cette manifestation.
25:13 Je considère que le porte-parole du gouvernement, monsieur Véran, s'est déshonoré.
25:19 Alors même qu'il y avait une manifestation qui aurait dû être unitaire,
25:24 en tous les cas de tous les partis unis contre l'antisémitisme,
25:28 s'est déshonoré en ravalant cette manifestation à un enjeu politicaire.
25:35 Je n'en dirai pas d'ailleurs autrement en ce qui concerne le CRIF.
25:40 Et puis quant à la thématique même, et également aux organisateurs eux-mêmes,
25:45 madame Braune-Pivet, pour laquelle je nourrissais une grande estime,
25:49 et monsieur Larcher, ça m'étonne moins.
25:51 Et vous pouvez mettre Emmanuel Macron dans sa déclaration d'hier également.
25:54 Monsieur Macron qui considère que le Rassemblement national, lorsqu'il est pour Israël,
25:59 est contre les musulmans, alors que je le mets au défi de trouver une déclaration sur ce plan-là,
26:04 ça n'est pas très glorieux non plus.
26:06 Mais ce que je veux vous dire, la thématique elle-même,
26:09 encore une fois ça ne coûte pas cher, contre l'antisémitisme.
26:13 Si on ne dit pas que c'est également contre l'antisémitisme de l'extrême-gauche,
26:18 contre le Hamas, et pour la libération des otages, c'est dénué de sens.
26:22 Pourquoi voulez-vous que je perde mon temps ?
26:24 Moi, ce que je ne saisis pas.
26:26 Qui sont-ils ?
26:28 Qui est monsieur Véran pour dire, pour distribuer des brevets de républicanisme ?
26:34 Quels sont leurs faits, leurs bilans ?
26:37 Qui est monsieur Véran pour dire, un parti qui représente 42% des voix lors de l'élection présidentielle,
26:42 qui a 89 députés et le premier groupe à l'Assemblée,
26:45 et qui est quand même, pardonnez-moi, dans les dix prochaines années,
26:48 donné comme parti pouvant potentiellement être en capacité de gouverner,
26:50 de rassembler la majorité de Français ?
26:52 Qui est ce monsieur pour venir dire que nous n'avons pas notre place dans cette manifestation ?
26:56 Quand on fait ça, on fait de la petite politique politicienne.
26:59 On n'est pas un homme d'État.
27:01 En tout cas, qu'ils fassent de la politique, je l'ai dit ce matin,
27:04 j'ai même utilisé le mot "poloche".
27:06 Ils font de la poloche, jusqu'au président de la République.
27:09 Mais il n'empêche qu'à partir du moment où vous avez la place que vous avez,
27:14 forcément, ils exploitent...
27:17 Ce n'est pas une maladresse d'ailleurs, c'est autre chose.
27:20 De temps en temps, on peut éviter d'être dans ce travers.
27:24 Moi, je sais pourquoi ils allument des écrans de fumée.
27:27 C'est une faute que vous avez faite, à mon sens.
27:29 Non, mais moi je sais pourquoi ils allument des écrans de fumée.
27:31 C'est pour faire oublier que tous ces gens-là sont amis.
27:34 Et que la majorité présidentielle, elle a appelé à voter "nupes" aux élections législatives en 2022.
27:41 Et s'il y a aujourd'hui des députés à l'Assemblée nationale,
27:43 comme Mme Obono, qui considère que le Hamas est un mouvement de résistance,
27:47 c'est-à-dire concrètement tiré sur des civils, kidnappé des femmes, des vieillards et des enfants,
27:51 ça relève non pas du terrorisme, mais d'un acte de résistance d'après la France Insoumise,
27:55 qui refuse de qualifier un chat, un chat et en l'espèce un groupe terroriste,
27:58 une organisation terroriste islamique.
28:01 C'est pour dissimuler leur mensuétude et leur complicité à l'égard de gens
28:06 qu'ils ont fait rentrer au Palais Bourbon.
28:08 Moi, je n'ai pas de responsabilité là-dedans.
28:10 Et je crois qu'en la matière, on a toujours été clair sur nos convictions
28:13 et sur la lutte contre l'antisémitisme, qui doit être un sujet d'union nationale.
28:17 On va écouter M. Véran, on va écouter M. Valls également.
28:19 Mais une chose qui m'intéresse, il y a deux vice-présidents à l'Assemblée nationale, dont M. Chenu.
28:25 Hélène Laporte et Sébastien Chenu.
28:27 Donc, lorsque Mme Yael Brown-Pivet refuse de manifester avec des gens du Rassemblement national,
28:35 dès qu'elle entre à l'Assemblée nationale,
28:37 elle a des vice-présidents avec lesquels elle travaille, avec qui ça se passe très bien,
28:41 puisqu'elle les a même renommés dans le bureau ces dernières heures, ces derniers jours.
28:44 Nous sommes d'accord.
28:45 Vous avez parfaitement raison.
28:46 Pourquoi cette tartufferie, je l'ai dit ce matin également, c'est de la tartufferie de la part de Mme Brown-Pivet ?
28:55 Parce que ces gens-là sont comme de la part de M. Larcher.
28:58 Vous travaillez ensemble, ils sont vice-présidents.
29:02 Et puis d'un autre côté, on ne peut pas manifester.
29:05 On n'a pas le droit avec les entretiens de sa nuit.
29:07 Oui, c'est très intéressant.
29:09 J'étais républicain le 30 août, quand il fallait discuter avec le chef de l'État.
29:13 Et par contre, là, on ne l'est plus.
29:15 Est-ce que vous avez eu un contact avec Mme Brown-Pivet ?
29:18 Est-ce qu'elle a justifié auprès de vous sa position ?
29:21 Est-ce que quelqu'un vous a donné une raison ?
29:24 Rien.
29:25 Quand la République nous appelle, nous, on accepte et on s'y rend.
29:28 Parce que j'estime que la cause est une cause d'intérêt et d'union nationale.
29:33 La réalité, c'est que ces gens-là ne sont pas à la hauteur.
29:36 Mme Brown-Pivet se comporte comme une chef de gang.
29:38 Elle est à la tête de l'Assemblée nationale,
29:40 c'est-à-dire de la maison du peuple français,
29:42 incluant ces diverses sensibilités de l'extrême gauche,
29:45 de gens avec qui je ne partage rien,
29:48 mais qui ont été élus par les Français
29:50 et qui doivent pouvoir siéger à l'Assemblée nationale,
29:52 aux gens du Rassemblement national.
29:54 Elle n'est plus une chef de parti ou une chef de gang.
29:56 Or, ces gens-là se comportent encore une fois
29:58 comme des défenseurs de leur boutique
30:00 et n'arrivent pas à endosser la tenue qui impose leur fonction.
30:04 – Vous serez présent à l'éventualité ?
30:06 – Je serai présent, Marine Le Pen sera présent,
30:08 et nous serons présents avec l'ensemble de nos cadres,
30:10 de nos députés et nos militants, bien sûr.
30:12 – Vous serez présent ?
30:14 Alors, c'est intéressant puisque vous-même avez longtemps appartenu à une…
30:18 – J'étais autrement qu'elle.
30:19 – … à une formation qui n'a jamais voulu travailler
30:21 avec le Rassemblement national.
30:23 – Oui, mais je connais les militants, parce que je les connais.
30:26 Je vous dis, il n'y a jamais eu, effectivement, de volonté,
30:30 à quelque moment que ce soit, d'accord de parti politique.
30:33 Et sur le terrain, je vois bien ce qui se passe, vous comprenez bien.
30:36 Non, j'étais au Trocadéro, il se trouve que dimanche, je ne suis pas à Paris,
30:40 à Briefs, pour tout vous dire, parce qu'il y a un autre événement plus littéraire là-bas,
30:44 et donc je ne serai pas à cette manifestation.
30:46 Mais j'entends ce qu'a dit Gilles William, et je le comprends dans ses motifs.
30:51 – Je voulais vous faire écouter quelques réactions
30:53 sur la participation ou non du Rassemblement national à cette manifestation.
30:58 Monsieur Véran, vous l'avez cité, on peut écouter par exemple Manuel Valls.
31:02 – Moi, je n'ai pas démontré mes engagements contre le Front national à l'époque.
31:09 Tout le monde connaît les origines du Front national.
31:12 Tout le monde sait que Jean-Marie Le Pen était un antisémite,
31:15 mais que la formation politique, je vais le dire parce que je ne l'ai pas dit jusqu'ici,
31:19 qui a fait plus de 40% au second tour, qui a des dizaines de députés à l'Assemblée nationale,
31:25 décide de venir, écoutez, c'est de leur responsabilité,
31:28 moi je ne serai pas à leur côté, mais c'est de leur responsabilité.
31:31 – Je voulais également que vous, après vous pourriez réagir bien sûr,
31:35 je voulais vous faire écouter messieurs Jadot, Vallot et Maillard.
31:38 – Le RN, ce n'est pas nous qui devons nous interroger
31:42 sur notre présence à cette manifestation,
31:45 c'est évidemment l'extrême droite qui doit s'interroger
31:48 et qui ne devrait pas être là.
31:50 Les racines du Rassemblement national, du Front national sont antisémites.
31:55 – Monsieur Bardel, vous l'avez entendu comme moi, il y a quelques jours, dire
31:58 "je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était un antisémite",
32:01 ça veut dire que le chef de ce parti n'est pas capable de reconnaître un antisémite
32:04 reconnu par la justice comme tel à plusieurs reprises,
32:07 et je doute qu'il soit capable de reconnaître ce qu'est l'antisémitisme en tant que tel.
32:10 Et donc oui, il y a un problème, et nous le disons.
32:13 – Ça fait 40 ans que le RN prospère sur fonds commerces de l'antisémitisme.
32:19 Moi je n'oublie pas ce qu'est le RN, je n'oublie pas le dur à four crématoire,
32:23 je n'oublie pas le point de détail de l'histoire de Jean-Marie Le Pen,
32:27 je n'oublie pas non plus qu'il avait réédité les chants de la Wehrmacht,
32:30 je n'oublie pas tout ça.
32:31 Et donc non, je ne défilerai pas aux côtés du Rassemblement national,
32:34 je ne regarderai pas en queue de cortège si l'indécence y est.
32:38 – Mais quelle… ces gens-là passent leur temps, systématiquement,
32:44 à nous accuser de faire de la récupération,
32:46 à nous accuser de monter les Français les uns contre les autres, ils font quoi là ?
32:50 D'aller rechercher les chars de la Wehrmacht pour la participation d'un parti
32:55 qui représente 42% des Français à une marche,
32:58 soit disant de tous les Républicains et d'Union Nationale contre l'antisémitisme.
33:01 Il est où l'antisémitisme aujourd'hui ?
33:03 Moi j'ai entendu les amis de M. Jadot et de M. Vallaud, M. Mélenchon,
33:06 indiquer que tous ceux qui participeraient à la marche de dimanche
33:10 seraient les complices du massacre de Gaza.
33:13 Sous-entendu donc, il met une fatwa sur la tête
33:15 de tous ceux qui ne se prononçons pas forcément
33:18 sur la solution politique d'un conflit,
33:20 mais sur le soutien à une démocratie qui a vu des actes terroristes sans précédent,
33:25 qui réunissent à la fois son 11 septembre et son Bataclan,
33:28 où des civils ont été massacrés,
33:30 où on a mis des enfants dans des fours,
33:32 où on a kidnappé des femmes, des enfants, des vieillards,
33:35 et ces gens-là viennent aujourd'hui nous donner des leçons,
33:38 mais ils sont assis à côté de ceux qui soutiennent l'idéologie du Hamas en France,
33:42 et moi je n'accepte pas d'avoir des leçons de ces gens,
33:44 et je peux vous dire que si ces gens-là,
33:46 qui représentent aujourd'hui la nupes,
33:48 ne viennent pas à la manifestation, je me sentirais plus à l'aise.
33:51 Non mais vous avez passé là un extrait du tweet de M. Mélenchon,
33:56 il y a un mot qui est un mot fou,
33:59 c'est le mot, je le reprends,
34:01 "sous prétexte d'antisémitisme".
34:03 Voilà, "sous prétexte d'antisémitisme".
34:05 Alors là, je trouve que c'est une obscénité au sens littéral du terme,
34:09 véritablement, enfin, terrible.
34:11 J'ai été à la manifestation,
34:13 j'étais à la manifestation comme des centaines de milliers de personnes,
34:17 on était plus d'un million,
34:19 sur Charlie en janvier 2015.
34:22 Et je peux dire qu'il manifestait à Charlie des personnes,
34:26 j'ai connu Sébastien Juppé,
34:28 il manifestait des personnes qui étaient du Front National à l'époque.
34:32 Voilà, qui étaient du Front National à l'époque.
34:34 Est-ce qu'on s'est posé le problème de savoir qu'il y avait,
34:38 quand on est partis tous,
34:40 pour défendre la liberté d'expression,
34:42 et plus que la liberté d'expression.
34:43 - On ne va pas refaire le début de l'émission.
34:45 - Pardon ?
34:46 - On ne va pas refaire le début de l'émission.
34:48 Nous le rappelons que cette polémique est arrivée,
34:50 c'est important de le dire,
34:52 et l'honnêteté intellectuelle doit le dire,
34:54 parce qu'au départ, le président du Rassemblement National
34:57 n'a pas été clair sur une question qui lui était posée.
35:00 C'est pour cela que cette séquence...
35:02 - Mais pardon, quand on reprend...
35:04 - Si vous pensez que si j'avais répondu différemment,
35:09 il n'y aurait pas eu de polémique,
35:11 alors vous vous trompez.
35:12 - Ah je pense.
35:13 - Alors vous vous trompez.
35:14 Parce qu'il n'y a plus rien aujourd'hui,
35:16 je le dis et je le redis, à nous reprocher.
35:18 Et par conséquent, quand il n'y a plus rien à nous reprocher,
35:21 que font nos adversaires ?
35:22 Ils vont chercher Jean-Marie Le Pen.
35:24 Et je peux vous dire que les Français ne sont pas dupes,
35:26 et qu'honnêtement, la ficelle commence à être un peu longue.
35:28 - Je pense, Jordan Bardella, que ça montre aussi
35:31 la place que vous avez aujourd'hui.
35:33 Très clairement, la probabilité que Marine Le Pen
35:36 soit future présidente de la République
35:38 est assez grande dans ce pays.
35:39 Vous aurez des forces qui agiront contre vous,
35:43 qui ne souhaitent pas l'élection de Marine Le Pen.
35:46 Et je pense qu'effectivement, cette séquence que nous vivons
35:49 s'inscrit dans cette perspective.
35:52 Donc une erreur a été faite,
35:54 et cette erreur a été effectivement dans l'espace médiatique.
35:57 Parce que là où vous avez raison,
35:59 c'est que l'espace médiatique ne sera pas avec vous.
36:02 Ni les intellectuels, ni les artistes, ni les journalistes.
36:06 Soyez-en certains.
36:07 Ils ne seront pas avec vous.
36:09 - Je ne vous en ai jamais évoqué une seule seconde, cher Pascal Praud.
36:11 - Je voudrais vous insister sur la deuxième diversion.
36:17 Sous la première diversion, qui est effectivement
36:20 d'essayer de nuire aux partis qui montent.
36:24 Bon, c'est encore une fois le côté politicaire des choses.
36:29 La deuxième diversion, elle est encore plus perverse
36:32 et encore plus sournoise.
36:34 Et celle-là me blesse, pardon de vous le dire, encore davantage.
36:38 C'est que pendant qu'on montre le vieil antisémitisme d'extrême-droite
36:43 il y a 50 ans, on ne le montre pas.
36:45 - Qu'est-ce que vous montrez quand même ?
36:47 - Ah bon ?
36:48 - Ah bon, vous pensez que là,
36:49 vous pensez que l'actualité là, depuis deux jours,
36:53 elle est pour montrer l'antisémitisme islamique
36:57 et l'antisémitisme d'extrême-gauche ?
36:59 - Alors là, je vous envie.
37:01 - Je vais vous dire les choses.
37:03 - Dites-le moi.
37:04 - Les gens retrouvent la vue depuis quelques mois.
37:08 J'ai vu des enquêtes dans Le Parisien.
37:10 J'ai vu des papiers dans Mainstream
37:14 où on montre l'islamisme dans les quartiers.
37:17 Pardonnez-moi, la presse a ouvert les yeux.
37:20 - Vous n'écoutez pas assez le service public.
37:23 - Non mais je vous répète.
37:25 - Uneérence de votre part.
37:27 - Soyons honnêtes intellectuellement sur ces sujets-là.
37:30 On ne parle pas de ces sujets en France aujourd'hui
37:33 comme on en parlait il y a 4 ans.
37:34 On était dans un déni total il y a 4 ans ou il y a 5 ans
37:37 et vous avez aujourd'hui la presse Mainstream
37:40 qui a pris ces sujets-là.
37:41 - Dieu merci le peuple.
37:42 - Et vous le savez.
37:43 - Dieu merci le peuple.
37:44 - Et vous le savez.
37:45 - Vous pouvez parler de France Inter
37:47 qui n'en parle pas du tout.
37:48 - Oui mais il n'y a pas que France Inter en France.
37:50 - Ne sous-estimez pas la puissance médiatique
37:54 qui fait des dégâts.
37:56 Dieu merci le peuple français
37:58 qui commence à ouvrir les yeux.
37:59 Il a même les yeux grands ouverts.
38:01 Mais malgré tout ça fait du mal.
38:03 - C'est hier ou avant-hier.
38:04 Il y avait un débat.
38:05 Je ne vais pas dire sur une chaîne du service public.
38:08 Il y avait un débat et la question n'était pas sur l'antisémitisme.
38:11 C'était antisémitisme.
38:13 Il faut-il défiler avec le Rassemblement National ?
38:15 - Oui.
38:16 - C'était le seul débat à Pascal Praud.
38:18 Je suis désolé Gilles, William a raison.
38:20 Il a raison là-dessus.
38:22 - Vous savez bien que les choses ont changé
38:24 et permettez-moi de le dire,
38:26 elles ont aussi changé parce que sur cette antenne
38:29 des gens ont exprimé un point de vue
38:31 qui n'était exprimé sur aucune autre antenne.
38:33 - Vous connaissez aussi la versalité de l'opinion.
38:35 - Toujours d'une manière contradictoire bien sûr
38:37 parce qu'on a permis à des témoignages de venir...
38:40 - Elles ont surtout changé.
38:41 - Elles ont changé sur le coup de boutoir de la réalité
38:44 et des massacres.
38:45 Les massacres ont beaucoup changé, ont ouvert les yeux malheureusement.
38:48 - Jordan Bardella.
38:49 - Je vais vous dire, nous serons à la manifestation dimanche.
38:53 Je pense que nous sommes aujourd'hui le meilleur bouclier
38:57 pour protéger les Français de confession juste
38:59 de l'antisémitisme 2.0 qui s'est abattu sur le pays.
39:02 Et je sais qu'être en première ligne
39:04 c'est assumer ses responsabilités,
39:06 parfois ses maladresses,
39:08 mais je ne laisserai pas rediaboliser le Rassemblement national.
39:12 Pour moi la page de la diabolisation, elle est terminée,
39:15 elle est derrière nous,
39:16 celle de Jean-Marie Le Pen avec,
39:18 et je préfère penser au combat qui nous attend en 2027
39:22 plutôt que de regarder vers le passé.
39:24 - Alors écoutez Christian Estrosi ce matin
39:26 qui a trouvé les mots justes me semble-t-il
39:27 pour parler à la fois de la France insoumise
39:29 qui ne sera pas présente
39:31 et de cette atmosphère que nous vivons actuellement
39:34 et de ce que vous avez appelé de la politique politicienne
39:37 et effectivement on aurait aimé sans doute un autre climat
39:41 et une forme d'union nationale pour cette manifestation.
39:43 Ecoutez le maire de Nice.
39:45 - LFI qui dit "je n'irai pas parce qu'il y a le Front national"
39:50 mais attendez, c'est un problème de conscience de chacun.
39:54 Le Rassemblement national, il me semble qu'en 2019
39:58 LFI et le Rassemblement national défilaient ensemble
40:01 contre les retraites.
40:03 Donc on voit bien que c'est un faux prétexte
40:05 qui a un vrai danger
40:07 et le vrai danger dans notre pays
40:09 c'est qu'on reconnaisse encore LFI
40:11 dans la nation et dans la République.
40:13 - Je vais vous remercier Jordan Bardella
40:16 d'avoir apporté des explications.
40:19 Je sais que vous avez un rendez-vous.
40:21 - Je vais sur le service public en duplex
40:23 puisque personne du gouvernement n'a accepté de débattre.
40:25 Oui c'est très intéressant parce que je devais débattre
40:27 avec Olivier Véran ce soir.
40:29 France Télévisions avait initialement proposé
40:31 un débat à Gérald Darmanin qui l'a refusé.
40:33 Il n'a pas souhaité débattre en duel avec moi
40:35 sur sa loi immigration.
40:37 Et Olivier Véran qui fanfaronne
40:39 derrière le micro de l'Assemblée
40:41 ne souhaite pas débattre avec moi
40:43 ce que je trouve dommage mais peut-être
40:45 c'est aussi assez révélateur.
40:47 - Merci en tout cas d'avoir apporté les explications
40:49 et d'avoir accepté ce contradictoire
40:53 que nous avons eu depuis 20 heures.
40:55 Et nous allons, durant le dernier quart d'heure,
40:58 écouter quelques réactions sur ces sujets.
41:02 Et je voulais par exemple sur la France Insoumise
41:04 et sur M. Mélenchon, je voudrais qu'on écoute
41:06 Alain Knoll que vous connaissez.
41:09 - Oui, je les ai défendus lors du procès
41:12 sur l'assassinat de leur maman.
41:15 - Et écoutez le fils de Mme Knoll
41:18 qui était l'invité de CNews.
41:20 - Quand vous regardez les yeux
41:23 de ce personnage qu'est Jean-Luc Mélenchon,
41:28 vous ne voyez que haine, que méchanceté,
41:33 que tout ce qu'il dit, c'est, je dirais,
41:40 il n'a pas une bouche, il a une poubelle
41:43 à la place de sa bouche.
41:45 C'est une ordure.
41:47 Tout ce qui sort de son corps, ce sont des ordures.
41:51 Il n'a plus sa place en France.
41:54 - On peut comprendre, évidemment.
41:58 - On arrive à comprendre.
42:01 - Nous avons terminé sur le sujet,
42:05 sauf si vous voulez faire un commentaire
42:07 sur la séquence que nous avons vécue
42:09 avec Jordan Bardella.
42:11 Est-ce que vous pensez que ce soir,
42:13 il a clos définitivement cette polémique ?
42:15 - J'ai la faiblesse de penser que non.
42:17 Ses adversaires vont se repaître
42:22 pendant des mois et des mois sur cette affaire.
42:26 Mais cela étant, Dieu merci,
42:29 le peuple français a ouvert les yeux.
42:32 Les dégâts, je pense, seront limités.
42:36 Mais dégâts, il y a, parce que nous sommes
42:39 dans un monde médiatique et politique pervers
42:43 et dominé encore très largement par l'extrême-gauche.
42:46 - Dans l'actualité, Emmanuel Macron a demandé,
42:49 de manière pas aussi claire que je le dis là,
42:52 un cessez-le-feu aujourd'hui,
42:54 lors de la conférence humanitaire à Paris.
42:57 Je vous propose d'écouter le président de la République.
43:00 On me dit qu'il y a un problème technique
43:04 et qu'on ne peut pas écouter le président Macron.
43:08 Mais c'est une déclaration qui est importante,
43:11 parce qu'elle marque une rupture,
43:14 en tout cas une inflexion.
43:16 On peut l'écouter à l'instant, me dit Benjamin.
43:18 On peut l'écouter au président de la République.
43:20 - Ces trois aspects humanitaires, sécuritaires, politiques
43:24 sont profondément indissociables.
43:26 Mais notre ambition aujourd'hui est de pouvoir apporter
43:29 une part de cette réponse par la coordination
43:31 de toutes les bonnes volontés.
43:33 Et je souhaite que nous puissions, pour cela,
43:36 identifier les besoins en argent matériel pour les populations.
43:40 Les éléments aussi d'organisation très concrets
43:42 sur le terrain que nous devons avoir et qui sont acceptables.
43:45 Et les demandes que nous devons faire
43:47 en prenant là aussi de manière très concrète
43:49 pour que cette aide puisse s'acheminer
43:52 et pour que nous puissions préparer cette pause humanitaire
43:56 puis ce cessez-le-feu, qui sont, comme je l'ai dit, indispensables.
43:59 - Mais qu'est-ce qui s'est passé à chaque fois
44:01 qu'il y a eu le cessez-le-feu ?
44:03 A chaque fois, évidemment, le Hamas s'est réarmé
44:07 et a présenté ça à la rue Arabe comme une victoire,
44:10 une victoire absolue.
44:12 Vous savez, je pense qu'on n'a pas pris assez conscience
44:18 vraiment de ce qui s'est passé.
44:20 Parce que tout à l'heure, évidemment, c'est tout à fait normal,
44:24 on parlait de la Deuxième Guerre mondiale.
44:26 Les nazis, eux, ils ont cherché à cacher
44:29 les abominations qu'ils avaient commises.
44:31 Ils ont cherché à le cacher.
44:33 Alors que le Hamas, lui, non seulement ne cherche pas à le cacher,
44:38 il le prend, il le met en scène,
44:42 et il le déploie partout, dans tous les pays arabes.
44:47 C'est-à-dire qu'ils en font, de leur abomination,
44:50 un élément de propagande.
44:52 Donc, très franchement, Sire, si on ne comprend pas...
44:54 - Ce qui m'intéresse, c'est la position d'Emmanuel Macron.
44:56 - Justement.
44:57 - C'est ça qui m'intéresse.
44:58 Est-ce que c'est une inflexion ?
44:59 Comment vous analysez ce qu'a dit le président de la République ce soir ?
45:02 - On est loin de la coalition.
45:03 - On est loin de la coalition contre l'IS.
45:05 - Il avait annoncé...
45:06 - Elle est où ?
45:07 - Il avait annoncé une coalition contre l'IS.
45:09 - Elle est où ? Elle est où ? En revanche...
45:11 - Ceci dit, ça a l'air d'annoncer...
45:12 - En revanche, pardon, il n'y a pas de coalition contre Daesh.
45:14 Mais moi, ce que je vois, c'est des drapeaux de Daesh,
45:17 de plus en plus, dans les manifestations pro-Hamas.
45:20 Ça, je le vois.
45:21 - Analysons, décryptons ce qu'a dit le président de la République.
45:24 C'est ça qui m'intéresse.
45:26 - Oui, ceci dit, Israël a annoncé un arrêt du feu,
45:31 quatre heures par jour, pendant ces trois jours,
45:34 de façon à permettre aux populations de s'éloigner des zones de combat.
45:38 Ça a été l'initiative d'Israël, j'ai entendu aujourd'hui.
45:41 - On devrait rajouter...
45:42 - Ça n'est pas un cessez-le-feu, on en parlait.
45:44 - On devrait ajouter s'éloigner des zones de combat et du Hamas.
45:47 - Oui, absolument.
45:49 - Le drame, en vérité, c'est la valeur de la parole présidentielle.
45:55 Par rapport, encore une fois, à la coalition anti-Hamas,
45:58 on arrive à un cessez-le-feu dont il sait qu'il ferait le jeu du Hamas
46:03 et les grands oubliés, je veux dire, ce sont les 40 victimes françaises
46:09 qui auraient dû générer...
46:11 C'est humanitaire, un deuil, hein ?
46:13 On n'a même pas célébré, hier, c'était le mois,
46:18 les 40 victimes françaises et les otages français.
46:22 Il est d'accord pour un cessez-le-feu sans exiger au préalable
46:27 la libération des otages français.
46:30 Pardon de le dire, mais ça a un côté presque ahurissant.
46:34 Ça n'a pas une très grande importance sur le terrain,
46:37 mais ça montre la faiblesse de la parole française
46:41 et également, d'une certaine manière, la perte de crédibilité de la France.
46:45 Qu'est-ce que je veux que je vous dise ?
46:46 - Dans l'actualité, la dissolution, soulèvement de la terre,
46:49 c'est extrêmement important, me semble-t-il.
46:51 Aujourd'hui, le Conseil d'État a annulé la dissolution du collectif,
46:54 les soulèvements de la terre, ce mouvement de lutte en faveur de l'écologie.
46:57 Le groupe a été fondé dans l'ancienne ZAN de Notre-Dame-des-Landes en 2021.
47:01 Là encore, on n'était pas intervenu pendant des années,
47:05 donc on paie toujours toutes les factures en même temps.
47:08 - C'est une décision incompréhensible.
47:10 - Le Conseil d'État estime qu'aucune provocation à la violence
47:14 contre les personnes ne peut être imputée au soulèvement de la terre.
47:17 - Il dit le contraire après.
47:18 - Bon, allez voir Sainte-Soline.
47:20 Le collectif s'est bien livré à des provocations et à des agissements
47:23 violents à l'encontre des biens, notamment à l'occasion de la manifestation en mars
47:26 de la reconstruction retenue de Sainte-Soline.
47:29 - Vous voyez, il a dit la même chose et le contraire.
47:32 - En tout cas, aujourd'hui...
47:34 Alors évidemment, on s'est pris pour un camouflet pour Gérald Darmanin,
47:39 qui avait décidé de dissoudre ce mouvement.
47:41 J'ai vu qu'il y avait un tweet également des soulèvements de la terre
47:44 qui s'amusent et qui narguent, et ils ont bien raison de narguer Gérald Darmanin.
47:48 Et on voit bien la difficulté pour un État aujourd'hui
47:51 de faire passer un peu d'autorité avec des juges, des conseils d'État.
47:57 - Il faut qu'il ait la justice administrative.
47:59 - Gérald Darmanin, quand il est venu dans cette émission,
48:01 avait reconnu d'ailleurs qu'en gros, dès qu'il prend une décision,
48:04 dès qu'il a envie d'agir rapidement, il doit aller devant un tribunal administratif,
48:07 conseil d'État, etc. et c'est pile ou face à chaque fois.
48:10 On n'en a aucune idée.
48:11 Pour l'action publique, honnêtement, je ne vais pas citer à chaque fois la phrase...
48:14 - Il y a aussi l'image d'Imam Hikoussen, de la même difficulté.
48:16 - Imam Hikoussen, de la même manière.
48:17 Mayotte, il se fait retoquer dans un premier temps.
48:19 - Il y a un juge, quand il s'agissait de dissoudre la génération identitaire...
48:25 - Il n'a pas de souci.
48:26 Alors, ce n'est pas Gérald Darmanin qui n'a pas de souci, c'est la justice.
48:30 Parce que dans le même temps, les dissolutions du groupe antifasciste
48:34 Lyon et Environ, dite "la Galle",
48:37 et du groupe d'extrême droite Larvarium, basé à Angers, ont été confirmées.
48:41 - Vous voyez !
48:42 - Mais ça, ce n'est pas Gérald Darmanin !
48:44 - C'est la justice.
48:45 - Ça, ce n'est pas Gérald, c'est la justice administrative.
48:48 - Le ministère de l'Intérieur, pour la génération...
48:51 - Oui, mais le ministre de l'Intérieur, il a proposé le soulèvement de la terre.
48:55 Les deux autres groupes ont sûrement de bonnes raisons d'être dissous.
48:59 - Ils se sont proportionnés à la gravité de ce qu'ils avaient fait.
49:02 - Après Sainte-Soline...
49:03 - Ça devait être un hasard.
49:04 - Non, mais imaginez les gens qui nous regardent ce soir.
49:07 Sainte-Soline, la violence de ce que nous avons vu à Sainte-Soline.
49:11 Et les gens n'ont rien.
49:13 - Ils l'ont minimisé dans la décision.
49:15 - Mais comment est-ce possible ?
49:17 - Je vous le demande.
49:18 - C'est toujours le même débat.
49:19 - C'est pas une décision purement juridique.
49:21 - C'est toujours le même débat.
49:22 - C'est le privilège rouge.
49:23 - Le privilège rouge, l'écart qu'il y a entre l'idéologie et le peuple français.
49:27 Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
49:28 - C'est-à-dire qu'au fond, c'est une violence légitime.
49:30 - Oui.
49:31 - Le soulèvement de la terre, c'est une violence légitime.
49:34 - Oui.
49:35 - C'est ce que disent aujourd'hui...
49:36 - Elle n'est pas suffisamment grande pour être proportionnée
49:38 avec une décision de dissolution.
49:40 - En revanche...
49:41 - Donc, la terre n'était pas violente.
49:42 - En revanche, je le rappelle, pour les groupes antifascistes Lyon et environ,
49:46 et le groupe d'extrême droite là, le Varium, là, il n'y a pas de...
49:49 - Ah ben là, c'est proportionné, oui.
49:51 - Ça doit être ça.
49:52 - Bon, dans l'actualité également, aujourd'hui, il y avait cette journée
49:55 pour la lutte contre le harcèlement scolaire,
49:58 avec des décisions qui ont été prises et qui sont importantes,
50:01 puisque pendant deux heures aujourd'hui, dans les lycées, dans les collèges
50:04 et en primaire de France, on a parlé du harcèlement scolaire.
50:07 On peut peut-être voir, si vous le voulez, ce sujet et en parler ensemble.
50:12 - Ce questionnaire, en fait, il va nous permettre de comprendre
50:15 quels sont les problèmes que vous pouvez rencontrer
50:18 dans vos relations avec les autres collégiens.
50:20 - C'est une première.
50:22 L'Éducation nationale teste une nouvelle méthode
50:24 pour lutter contre le harcèlement scolaire.
50:26 Avec ce questionnaire, les collégiens s'auto-évaluent.
50:29 - C'est aussi important que chacun se prenne conscience
50:33 que ce qu'il vit n'est pas normal.
50:36 Et qu'on n'a pas de raison d'accepter d'avoir des injures à répétition,
50:42 d'avoir des humiliations.
50:44 - As-tu peur d'aller à l'école à cause d'un ou plusieurs élèves ?
50:47 Est-ce qu'un ou plusieurs élèves t'empêchent de déjeuner tranquillement à la cantine ?
50:51 Trois thèmes sont abordés.
50:53 Le rapport qu'ont les élèves avec l'école, avec les réseaux sociaux
50:56 et comment ils se sentent.
50:58 Le questionnaire est anonyme.
51:00 Les professeurs devront ensuite analyser les réponses
51:02 selon une méthodologie encore à définir,
51:05 sans pouvoir déceler des situations particulières.
51:08 Tous les élèves du CE2 jusqu'à la terminale seront soumis à ce questionnaire.
51:13 - C'est intéressant parce qu'on voit quand même un ministre
51:16 qui a des mains dans le cambouis, qui veut faire bouger les choses,
51:19 qui en deux mois en a fait plus sur ce sujet
51:22 que n'importe quel autre ministre en 10, 15 ou 20 ans.
51:26 - Surtout son prédécesseur.
51:29 - Ça vous ennuie pas ?
51:32 - Non pas du tout.
51:35 - Vous avez raison, vous dites ça.
51:38 Quand je parle trop, ça ne va pas.
51:41 C'est l'alternative diabolique.
51:43 - Qu'il s'agisse de ça ou des autres thèmes
51:46 sur le port du vêtement islamique,
51:49 on a beau répéter que le politique ne peut rien,
51:52 quand il y a de la volonté, le politique peut quand même encore quelque chose.
51:56 Ça, c'en est de la démonstration.
51:59 - Ce qui me fait beaucoup de génie, c'est d'avoir réussi à percuter l'opinion sur ce sujet.
52:04 Tout le monde qui s'intéresse à l'actualité
52:07 sait qu'il y a un problème de harcèlement scolaire.
52:10 Tout ce qui n'était pas touché l'ignorait.
52:13 Je ne suis pas sûr que ça lui ait permis...
52:16 Ce n'est pas son travail sur son administration
52:19 ou législatif qui a fait quelque chose,
52:22 mais il a compris qu'il y avait une parole symbolique
52:25 qui était très importante et il a très bien réussi ça.
52:28 - La responsable qui avait envoyé une lettre totalement inhumaine
52:32 aux parents du petit est poursuivie maintenant ?
52:37 Non, ça va dans le bon sens.
52:40 - Et surtout, la parole se libère sans qu'il y ait besoin d'un hashtag,
52:43 d'une chasse aux sorcières.
52:46 - Écoutez, nous allons ensemble refermer cette émission.
52:51 Nous allons saluer M. Olivier Benkemoun,
52:54 qui manifestement devrait arriver dans quelques instants
52:57 pour nous donner son programme du soir.
53:00 - Il est encore tard, donc.
53:03 - Il est possible qu'il soit en retard.
53:06 - Vous pourriez lui faire une petite réflexion ?
53:09 - Non, parce que ce n'est pas mon genre de faire des réflexions.
53:12 - Olivier Benkemoun, le programme.
53:15 - Bonsoir.
53:18 - Il n'y a pas de petite image drôle ? On ne se détend pas ?
53:21 - Non, j'ai trouvé qu'il y avait un peu de tension sur ce plateau.
53:24 - Qu'est-ce qui se passe ?
53:27 - On va continuer un peu dans...
53:30 - C'est bien la salle d'esprit.
53:33 - On va s'aérer.
53:36 On va partir à l'étranger.
53:39 On sera tout à l'heure avec Julien Ballul,
53:42 qui est l'ancien porte-parole des réservistes de Tsal,
53:45 pour faire le point sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
53:48 C'est une journée encore importante en Israël.
53:51 On reviendra sur l'interview que vous venez de mener.
53:54 On parlera de toutes celles et ceux qui manifesteront,
53:57 ou pas, dimanche.
54:00 - C'est important.
54:03 Merci Olivier Benkemoun.
54:06 Je vais remercier ce soir Arnold Kara,
54:09 qui était à la réalisation, à la vision.
54:12 C'était Hugo, Jean-François Coulard, qui était au son.
54:15 Benjamin Naud, Marwan Saïr, Guilhem Lafage.
54:18 Toutes ces émissions sont retrouvées sur cnews.fr.
54:21 Et puis, je ne le dis pas tous les soirs,
54:24 mais parfois il y a un message personnel, Gary.
54:27 Vous connaissez Gary?
54:30 - Non.
54:33 - C'est son anniversaire.
54:36 - C'est l'anniversaire de Gary?
54:39 - C'est le jeune Gary.
54:42 - C'est un jeune téléspectateur fidèle
54:45 qui nous écoute et qui nous embrasse.
54:48 C'est l'anniversaire de qui également?
54:51 - Lundelon.
54:54 - On l'a célébré.
54:57 - Nous avons regretté que le 8 novembre
55:00 ne soit pas férié.
55:03 Olivier Benkemoun, merci à tous.
55:06 Sous-titrage Société Radio-Canada
55:09 merci à bientôt !
55:11 [SILENCE]

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