Joséphine ou la Comédie des Ambitions - 1979 - Episode 04

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DB - 10-11-2023

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00:00:55 - Vous ne me souffrez pas trop de l'absence de mon appart ?
00:00:58 Ces victoires me consolent de ma peine.
00:01:01 Il me manque.
00:01:03 Et je vais vous faire un aveu qui peut-être vous surprendre.
00:01:07 Je crois que j'aime mon mari.
00:01:10 Cela m'est venu peu à peu.
00:01:13 Au moment où j'achetais la malle maison en avril.
00:01:16 Je pensais à lui, à notre bonheur plus tard.
00:01:19 - Vous avez changé.
00:01:21 Vous reconnaissez que mes conseils étaient prophétiques ?
00:01:24 - Oui, oui, je vous en sais grève.
00:01:27 Parlez-moi de vous maintenant.
00:01:30 - La fête s'achève, ma bonne amie.
00:01:33 - Oh, Londres, vous êtes la reine du directoire et tout Paris vous admire.
00:01:36 - Il admire les deux rures. Le bois est vermoulu.
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00:01:43 - Vous m'ébarrassez.
00:01:46 - Que voulez-vous faire d'un homme qui n'a pas l'ambition du pouvoir ?
00:01:51 Je me tue à le pousser.
00:01:54 Il n'a que le goût du plaisir, sans savoir celui de l'amour.
00:01:59 - Il vous aime peut-être à sa façon.
00:02:02 - Non. Je le gêne.
00:02:05 Il conclut des alliances à droite, à gauche, sans conviction.
00:02:09 On n'arme pas un bras qui ne veut pas combattre.
00:02:14 - Oh !
00:02:17 Cher monsieur Ouvrard.
00:02:20 Comme je suis heureux de vous revoir si vite.
00:02:23 - On me voit un peu trop souvent au Luxembourg, ces temps derniers.
00:02:26 - Qui songerait à vous le reprocher ?
00:02:29 Asseyons-nous et bavardons.
00:02:32 Je vous vois la mine prospère.
00:02:35 - J'en conclus que les affaires de votre banque marchent plus vite que le char de l'Etat.
00:02:40 - Je ne me plains pas.
00:02:43 - Heureux homme.
00:02:46 Vous ne vous imaginez pas les difficultés que je rencontre
00:02:50 à conduire le pays au milieu de toutes ces divisions.
00:02:54 On a des années qu'il faut tracer la route au milieu des périls.
00:02:59 Péril jacobin, péril royaliste.
00:03:03 Et tous ces directeurs
00:03:06 qui se dévorent comme des loups.
00:03:10 Oh ! Je suis fatigué.
00:03:13 - Vous avez des compensations plus douces.
00:03:17 - Vous voulez parler de Thérésia ?
00:03:21 - Elle est si charmante,
00:03:24 tellement vive.
00:03:27 C'est une femme de prix.
00:03:30 Elle nous coûte beaucoup.
00:03:33 - C'est une chance pour un homme d'avoir une femme comme celle-là.
00:03:37 - Personne n'est dans le secret des couples.
00:03:41 Enfin, pour en revenir à nos affaires,
00:03:45 je trouve que les possédants étaient bien ingrats de refuser notre emprunt.
00:03:51 Le trésor est vide.
00:03:53 Avouez qu'ils auraient pu soutenir un gouvernement qui défendait leurs intérêts.
00:03:57 Mais les réactions du directoire les ont lassés.
00:04:00 - Pensez-vous qu'un seul directeur amènerait la confiance ?
00:04:04 - Assurément.
00:04:07 - Thérésia est aussi de cet avis.
00:04:11 - Je reconnais bien là son sens politique.
00:04:15 - Il faudrait peut-être faire quelque chose.
00:04:22 - Il faudrait faire quelque chose.
00:04:26 - Un grand coup.
00:04:28 - Ma vie politique en serait assignée.
00:04:32 - Comment faire ?
00:04:37 Sans argent ?
00:04:40 - J'en ai.
00:04:43 - Vous auriez sans doute des exigences.
00:04:52 - Il faut réfléchir. Rien ne presse.
00:04:56 Attendons les résultats de cette campagne d'Egypte.
00:04:59 Voyons quel tour elle va prendre.
00:05:01 - Je ne suis pas de cet avis.
00:05:03 Si les choses doivent changer, il faut que ce soit tout de suite.
00:05:06 - Vous vous méfiez de Bonaparte.
00:05:08 - Il me fait peur, en effet.
00:05:11 - Évidemment, je vois bien que vous êtes pressé.
00:05:15 - Allons, cher monsieur Houvrat,
00:05:19 trêve de bilvesés.
00:05:22 Les hommes comme nous sont faits pour s'entendre.
00:05:26 Je vous écoute.
00:05:31 - Allons, Paul. Avouez.
00:05:34 Combien m'avez-vous vendu ?
00:05:38 - Comme vous y allez,
00:05:41 je ne suis pas marchand d'esclave.
00:05:47 - On vous aime.
00:05:50 Je vous le rapporte.
00:05:53 Y voyez-vous autre chose que la plus honnête franchise ?
00:05:56 - J'y vois de la velerie et de la bassesse d'âme.
00:05:58 Vous êtes prêt à tout vendre pour garder votre fauteuil,
00:06:01 même votre maîtresse.
00:06:02 - On vous avait toujours été excessives.
00:06:04 - Combien ?
00:06:08 - Le prix d'un coup d'état.
00:06:12 - Si cher ?
00:06:14 - Reconnaissez que vous le valez bien.
00:06:18 - Ainsi l'affaire est conclue.
00:06:22 - Passez en votre ascendiment.
00:06:26 - Et si je refuse ?
00:06:38 - Je ne vous le conseille pas.
00:06:43 Ouvrir peut vous donner une vie digne de vous.
00:06:47 Quant à moi, je veux bien accepter la dernière chance que l'on m'offre.
00:06:51 Mais au vrai, voyez-vous,
00:06:53 je suis lassé par tous ces jeux politiques.
00:06:57 Ils ne m'amusent plus.
00:07:01 Et j'aspire à la paix.
00:07:04 Et à la réflexion.
00:07:08 C'est ma façon de vieillir.
00:07:12 Les hommes me déplaisent.
00:07:16 Et leur commerce m'ennuie.
00:07:20 - Alceste se retire au désert.
00:07:24 Que devient Sélimène ?
00:07:28 - Elle garde la place privilégiée d'une femme que j'ai toujours estimée.
00:07:34 - Estimée ?
00:07:37 Quel feu !
00:07:39 - A-t-il jamais été question d'amour entre nous ?
00:07:42 - En effet.
00:07:45 Ce n'était pas dans notre contrat.
00:07:47 - Vous voyez.
00:07:50 Alors séparons-nous en amis véritables.
00:07:54 Et acceptez Ouvra.
00:07:58 Il pourra peut-être mieux vous aimer.
00:08:04 - Vous êtes là, Hippolyte ?
00:08:06 Je ne savais pas que vous viendriez ce soir.
00:08:08 - Où étiez-vous ?
00:08:09 - Je rentre de Grosbois où j'ai vécu une journée affreuse.
00:08:11 Figurez-vous que Thérésia est passée aux mains d'Ouvra
00:08:14 de la façon la plus naturelle du monde.
00:08:16 Pendant la chasse à courre.
00:08:18 Elle est partie avec Barras et elle est revenue au bras du banquet.
00:08:21 Et tout le monde a applaudi de la façon la plus chaleureuse du monde.
00:08:24 Et le tour était joué.
00:08:26 - Je suis allée à la chasse à courre.
00:08:28 - Vous êtes allée à la chasse à courre.
00:08:30 - Je suis allée à la façon la plus chaleureuse du monde.
00:08:33 Et le tour était joué.
00:08:35 - Ne trouvez-vous pas ça immoral ?
00:08:38 Moi, je suis scandalisée.
00:08:42 - Vous ne m'écoutez pas du tout.
00:08:46 - C'est vrai. Pardonnez-moi.
00:08:48 - Votre accueil n'est guère aimable.
00:08:50 - Voilà deux heures que j'arpente ce salon.
00:08:52 - Quoi ? Il y avait urgence ?
00:08:55 - Joséphine, nous sommes perdus.
00:08:58 - C'est vrai.
00:09:00 - Baudin vient d'être arrêté.
00:09:05 Une affaire de beuh impayée. La compagnie est inculée à la faillite.
00:09:08 - Non, Djé, qu'allez-vous devenir ? - Je vous le demande.
00:09:11 Si Barras ne sauve pas Baudin, c'est le scandale.
00:09:13 - Barras a trop d'ennuis pour sauver qui que ce soit.
00:09:16 - Alors, que va-t-il se passer ?
00:09:18 C'est la ruine pour moi, le déshonneur pour vous, si cette affaire vient à s'ébriter.
00:09:22 - Vous affolez pas.
00:09:23 Si toutes les affaires de fournitures militaires devaient déshonorer Paris...
00:09:26 - Je vois bien que vous prenez la chose à la légère. Vous avez tort.
00:09:28 - Mais que voulez-vous que je fasse ?
00:09:30 - Allez trouver Barras. Il faut qu'il étouffe l'affaire.
00:09:33 - Ne comptez pas sur moi.
00:09:35 - Votre honneur, vous y pensez ?
00:09:40 - Laissez mon honneur tranquille et ne pensez qu'à vous.
00:09:43 Je suis las de toutes ces affaires commerciales.
00:09:47 Je suis las de vos combinaisons.
00:09:50 Je suis las de vous.
00:09:52 - Ainsi, vous m'abandonnez ?
00:09:56 Alors qu'il vous suffirait une petite démarche pour me sauver ?
00:09:59 - Partez maintenant, Hippolyte. Vous ne voyez pas que je suis exténuée ?
00:10:03 - Vous... Vous ne me garderez pas cette nuit ?
00:10:07 - Ni cette nuit, ni aucune autre.
00:10:09 C'est fini, Hippolyte.
00:10:11 J'ai fait beaucoup pour vous.
00:10:14 J'étais jusqu'aux limites de la prudence.
00:10:18 J'ai risqué ma vie de femme pour vous.
00:10:21 Je vous le répète, c'est fini.
00:10:24 - Joséphine, tu ne peux pas m'abandonner.
00:10:27 Tu as risqué ta vie, mais moi, j'ai démissionné de l'armée pour toi.
00:10:30 Si je perds ce commerce, je suis fichu.
00:10:32 - Laissez-moi, je vous en prie. - Enfin, tu ne vas pas me laisser partir comme ça.
00:10:35 Enfin, Joséphine, tu oublies que je t'aime.
00:10:38 - Tout finit par finir, mon ami.
00:10:41 - La formule est plaisante, bravo.
00:10:43 Je ne crois pas que ça se passera aussi facilement.
00:10:47 Je ne suis pas un toton qu'on prend et qu'on laisse,
00:10:50 au gré de ses caprices.
00:10:52 Je ne me laisserai pas jeter à la rue.
00:10:54 Je parlerai.
00:10:56 Je dirai tout, puisque je n'aurai rien à perdre.
00:10:59 Je raconterai comment se conduisait la femme de Bonaparte,
00:11:02 comment elle s'enrichissait sur le dos de l'armée que commandait son mari.
00:11:05 Je dirai tout.
00:11:07 - Pauvre Hippolyte.
00:11:11 Triste Hippolyte.
00:11:14 Comment ai-je pu t'aimer ?
00:11:20 - Président Goyer, vous êtes un poète.
00:11:22 - Oui, j'ai la faiblesse de taquiner la muse.
00:11:27 Mais j'écrirai sur vous une ode.
00:11:29 - Vous feriez mieux de taquiner les directeurs
00:11:31 qui vous tiennent pour la Saint-Gabriel de la charrette.
00:11:34 - Du char, ma chérie.
00:11:36 Du char de l'État.
00:11:48 - On vient d'apporter une dépêche pour Mme Bonaparte.
00:11:51 - Ah. Permettez.
00:11:54 - Vous êtes toute pâle. Que se passe-t-il ?
00:12:04 - Bonaparte vient de débarquer à Fréjus.
00:12:10 - Il aurait quitté son armée ?
00:12:12 Voyons, mais quel besoin a-t-il de rentrer si vite en France ?
00:12:15 - J'ai pas lieu de croire que ce soit pour moi.
00:12:17 - Votre mari est un ambitieux, madame.
00:12:19 Je ne dis pas que l'ambition soit un défaut, mais...
00:12:22 - Je ne crois pas que Bonaparte vienne avec des idées fatales à nos libertés.
00:12:25 Ses frères sont des misérables, oui, mais pas lui.
00:12:28 Je veux partir à sa rencontre.
00:12:30 Il ne faut pas que sa famille parle à la première. Ils m'ont toujours détestée.
00:12:33 Mes dettes, comprenez-vous, la... la malmaison, et puis...
00:12:37 le reste...
00:12:39 - Voyons, ne partez pas comme ça. Je vais vous prêter un visiteur.
00:12:43 (Applaudissements)
00:12:51 - Il revient.
00:12:53 Mon Dieu, s'il savait bien demander le divorce, que deviendrais-je ?
00:12:57 Un million de dettes.
00:12:59 La malmaison a payé.
00:13:02 Aime-t-il encore ?
00:13:05 Peut-être rentre-t-il en France avec cette Pauline Fouras.
00:13:11 Et moi, s'il me renvoie...
00:13:13 Lui qui a acheté l'hôtel à mon nom, les barrasses, les terressiens,
00:13:18 me recevront-ils encore lorsque je ne serai plus rien ?
00:13:21 Mes enfants...
00:13:23 Cette petite à marier bientôt...
00:13:26 (Chant)
00:13:36 (Bruit de voiture)
00:13:45 - Capitaine, que se passe-t-il ?
00:13:49 - Madame, le général est déjà passé par Lyon, et il a pris la route du Bourbonnet.
00:13:53 - Mon Dieu, croyez-vous que nous puissions le rattraper ?
00:13:56 - J'en doute, madame. Il a six heures d'avance.
00:13:59 - Maman...
00:14:03 - Que je sais partir vite, je vous en supplie !
00:14:06 (Bruit de voiture)
00:14:20 (Bruit de porte)
00:14:23 - Gontier, où est la générale ?
00:14:47 - Elle est allée au-devant de vous, mon général.
00:14:50 - Du moins, c'est ce qu'elle nous a dit.
00:14:52 - Elle est partie. Très bien.
00:14:54 Nous divorcerons puisqu'il le faut. Lucien, tu as reçu ma procuration ?
00:15:00 - La procédure de divorce n'est pas encore commencée.
00:15:03 - Comme tu peux le voir, il faudra hâter cette affaire. J'ai été assez malheureux.
00:15:07 J'ai trente ans. L'oubli viendra.
00:15:12 - Quoi ? Vous allez quitter votre femme ?
00:15:16 - Elle a-t-elle pas mérité ? - Je l'ignore.
00:15:18 - Il se vient le moment de vous en occuper. Songez à la France. Elle a les yeux fixés sur vous.
00:15:22 - Si elle s'aperçoit que vous agitez dans les querelles domestiques, votre grandeur en pâtira.
00:15:26 - Non ! Mon parti y est pris. Elle ne mettra plus les pieds dans ma maison !
00:15:30 - Bonjour, mon frère.
00:15:43 - Vous voilà de retour. Avez-vous fait un bon voyage ?
00:15:46 - Décevant.
00:15:50 - Bonjour, Joseph. - Bonjour, M. Colou.
00:15:56 - Bonjour, Lucien.
00:15:59 - Notre Josyphine n'est donc pas là pour vous recevoir ?
00:16:02 - La générale sera là en fin de matinée, sans doute.
00:16:05 Elle est partie au-devant de nous, mais malheureusement, nous ne nous sommes pas rencontrés.
00:16:09 - Une femme de son rang n'a pas à courir les chemins.
00:16:12 Elle avait attendu. Elle pouvait attendre quelques heures encore.
00:16:17 Mais elle était peut-être pressée de se faire pardonner.
00:16:22 - C'est à croire.
00:16:24 - En tout cas, elle n'est pas là.
00:16:26 - À moins qu'elle ne soit chez Hippolyte Charles.
00:16:29 Il n'est bruit dans Paris que de cette liaison.
00:16:32 - Tais-toi, Pauline. Et n'ajoute pas au malheur de notre frère.
00:16:36 - Je ne sais pas pourquoi je me tairais.
00:16:38 Tout le monde sait que Josyphine a un amant
00:16:40 et que tous deux se sont commis dans des affaires véreuses de fourniture aux armées.
00:16:44 Il est bon que notre frère le sache.
00:16:46 Pendant qu'il se couvre de gloire, elle nous couvre de honte.
00:16:50 - N'ajoute rien, Paganetta.
00:16:53 Je sais tout cela depuis longtemps.
00:16:56 Et j'ai donné toutes les instructions pour en finir avec Josyphine.
00:17:05 On ne peut pas gagner toutes les batailles, petite sœur.
00:17:08 - Alors, monsieur de Talleyrand,
00:17:21 vous êtes venu m'instruire des désordres du directoire ?
00:17:23 - Ils sont tellement connus qu'il n'y aurait guère d'originalité à le faire.
00:17:27 Je suis venu converser avec vous,
00:17:30 car vous n'avez pas quitté l'Égypte, du moins, je le suppose.
00:17:34 - À la légère.
00:17:36 - Je suis revenu mettre un peu d'ordre dans les affaires, c'est vrai.
00:17:39 - Je vous donne raison de le faire, mais vous n'êtes pas le seul à y penser.
00:17:42 - Qui ? Vous ?
00:17:45 - Moi. Comme si j'avais une ambition de cet ordre.
00:17:48 - Alors qui ?
00:17:50 - Je ne sais pas si ma démarche est opportune,
00:17:53 mais l'amitié...
00:17:56 - Pardon, parlez, Talleyrand.
00:17:58 Vous n'êtes pas venu jusqu'ici pour me conter des sornettes, je vous écoute.
00:18:03 - Sieyès prépare en cachette une nouvelle constitution.
00:18:07 - Ce prêtre défroqué ne me dit rien qui vaille.
00:18:13 - Il faut que vous vous initiez
00:18:16 pour détruire ce qui est un obstacle pour tous les deux.
00:18:21 Et faites vite.
00:18:22 Barras regarde du côté des Bourbons, il a l'appui des banquiers,
00:18:25 Ouvrard lui a fait de grandes promesses.
00:18:28 La belle d'Aliens a servi de monnaie d'échange, comme vous devez le savoir.
00:18:33 - Je vous remercie, monsieur de Talleyrand.
00:18:36 Vous êtes un ami sûr, je ne l'oublierai pas.
00:18:40 Si je le peux, je vous rendrai ce ministère des Affaires extérieures
00:18:46 que l'on vous a si injustement retiré.
00:18:48 - Merci, général.
00:18:51 - Vous pouvez compter avec moi.
00:18:56 (Bruit de machine à tour)
00:19:00 (...)
00:19:03 (...)
00:19:06 (Bruit de machine à tour)
00:19:10 (...)
00:19:14 (Bruit de machine à tour)
00:19:18 (...)
00:19:22 (Bruit de machine à tour)
00:19:26 (Bruit de machine à tour)
00:19:31 (...)
00:19:34 (Bruit de porte)
00:19:37 - Madame, le général Bonaparte a interdit que l'on vous ouvre.
00:19:40 Il a fait mettre toutes vos affaires là, dans la loge.
00:19:42 - Laissez-moi passer, Armand.
00:19:44 Il faut que je voie ma carrière de méliste, je ne veux pas partir ainsi.
00:19:47 Au revoir.
00:19:49 (Bruit de porte)
00:19:59 - C'est moi.
00:20:01 Ouvre-moi, je t'en prie.
00:20:05 Bonaparte, c'est moi, Joséphine.
00:20:12 Ta femme.
00:20:15 Tu ne vas pas me laisser seule derrière cette porte.
00:20:24 Ouvre-moi, je t'en supplie.
00:20:26 Ouvre-moi, je t'en supplie.
00:20:28 Si tu prenais seulement la peine de me regarder,
00:20:35 rien qu'un instant, tu verrais que...
00:20:37 Je ne suis plus la même femme.
00:20:41 J'ai beaucoup à me faire pardonner.
00:20:46 Je traîne derrière moi des gens
00:20:53 qui ne valent même pas un regard, je sais.
00:20:56 Mais c'est fini.
00:21:00 Bonaparte, il faut que tu me crois.
00:21:05 Je veux vivre avec toi, pour toi.
00:21:08 Je suis...
00:21:11 Ta Joséphine.
00:21:14 Regarde-moi.
00:21:18 Je suis...
00:21:21 à genoux.
00:21:23 Je te le dis.
00:21:27 Voici...
00:21:31 je me rends.
00:21:33 Je t'aime.
00:21:38 Je t'aime.
00:21:40 Je t'aime.
00:21:42 Je t'aime.
00:21:44 Je t'aime.
00:21:46 Ah, voici mon frère. Bonjour, monsieur mon frère.
00:22:10 Que dit-on au Luxembourg de mon retour ?
00:22:13 En apprenant la nouvelle, Syeyès, près de qui je me trouvais,
00:22:16 a murmuré "trop tard".
00:22:19 Trop tard. Tiens, donne.
00:22:21 Je crois que ton retour lui cause plus de troubles que de joie.
00:22:26 Au fait, il s'est fâché tout rouge contre Moreau.
00:22:29 C'est Baudin, le député des Ardennes, qui me l'a raconté.
00:22:32 Moreau aurait dit "Voici votre homme.
00:22:35 "Il fera votre coup d'État mieux que moi."
00:22:37 Brave, Moreau. Je lui revaudrai cela.
00:22:40 Alors Syeyès est furieux.
00:22:43 Il aurait tout intérêt à se rallier l'armée et les appuis politiques,
00:22:46 car on l'aime guère.
00:22:48 Mais que veux-tu ? Il est dévoré d'ambition et veut le pouvoir pour lui seul.
00:22:51 C'est absurde, n'est-ce pas ?
00:22:53 En effet, c'est absurde. Quand on s'appelle Syeyès,
00:22:56 tu n'as pas salué ma chère épouse.
00:22:59 Bonjour, madame.
00:23:03 Bonjour, monsieur.
00:23:08 Bonaparte revient.
00:23:10 Eh bien, c'est un général de plus.
00:23:13 Mais ce général a-t-il demandé à son gouvernement la permission de revenir ?
00:23:18 Le ministre des Affaires extérieures l'autorisait à revenir avec son armée.
00:23:24 Eh bien, je me charge de le dénoncer demain à la tribune
00:23:30 et de le faire mettre hors la loi.
00:23:32 Autant le faire fusiller. Enfin, s'il le faut.
00:23:37 Il est trop populaire.
00:23:39 Nous ne pouvons nous aliéner l'opinion
00:23:42 en condamnant un retour qui réjouit le peuple.
00:23:45 Il vaut mieux, me semble-t-il,
00:23:50 étouffer la nouvelle.
00:23:52 Le plus possible.
00:23:54 Ce genre de gloire se fane vite.
00:23:58 (Musique)
00:24:02 (Musique)
00:24:06 (Musique)
00:24:32 Si. Si, si, vous avez été très aimable avec ma femme.
00:24:37 Nous avons fait pour madame Bonaparte ce que l'amitié commandait.
00:24:41 Elle avait besoin de compagnie.
00:24:43 Nous ne pensions pas que vous rentreriez si vite.
00:24:46 Mais les nouvelles qui nous sont parvenues en Égypte étaient tellement alarmantes,
00:24:52 cher président,
00:24:54 que je n'ai pas hésité à quitter mon armée pour venir partager vos périls.
00:24:58 Ils étaient grands, général.
00:25:00 Mais nous nous en sommes glorieusement sortis.
00:25:03 Et il n'y avait pas tant d'urgence à précipiter votre retour.
00:25:07 Enfin, puisque vous êtes là, il faudra vous rendre devant le directoire.
00:25:11 Nous irons dès demain.
00:25:13 Je suis revenu en apprenant que les frontières de la France étaient menacées.
00:25:21 Et que le peuple attribuait les défaites à mon absence.
00:25:26 Les défaites de la France n'étaient pas aussi lourdes que vous semblez le supposer.
00:25:31 On vous aura mal informé.
00:25:34 Masséna a battu Soubouraphe à Zurich.
00:25:38 Brune a forcé les Anglais à évacuer la Hollande.
00:25:42 Et à l'intérieur, les insurgés se soumettent.
00:25:45 Vous vous êtes exagérés, les périls.
00:25:50 Il y avait peut-être plus d'urgence à rester là-bas.
00:25:55 Il est vrai que la situation n'était pas fameuse.
00:26:01 Et l'issue bien compromise.
00:26:04 Je plains votre successeur.
00:26:07 Espérons qu'il enlèvera Saint-Jean d'Acre,
00:26:11 que vous avez attaqué par huit fois.
00:26:14 Que disent les journaux ?
00:26:16 Ils se refroidissent beaucoup à mon égard.
00:26:19 Écoute un peu ça.
00:26:21 On s'étonne que Bonaparte ait laissé toute une armée en si piètre posture.
00:26:25 On se demande même si cela n'est pas une façon d'échapper à la révolte des soldats.
00:26:30 Les imbéciles !
00:26:33 Pour un peu, il me traiterait de déserteur.
00:26:39 Mais je ne suis pas déserteur.
00:26:41 Pour un peu, il me traiterait de déserteur.
00:26:44 Mais comme ils sont trop bêtes pour avoir une idée,
00:26:49 je parierais que Barras leur a soufflé celle-ci.
00:26:52 Il en est bien capable.
00:26:54 Tu lui fais de l'ombre.
00:26:56 A lui comme aux autres, d'ailleurs.
00:26:58 En tout cas, tu en as un dans ta manche.
00:27:02 Qui donc ?
00:27:04 Goyer.
00:27:06 Il t'aime.
00:27:08 Cela crève les yeux.
00:27:11 Et pendant quelque temps,
00:27:13 ne le décourage pas.
00:27:16 Il va falloir m'aider, Joséphine.
00:27:24 Si cela peut vous prouver ma tendresse, je m'y emploierai de toutes mes forces.
00:27:29 Chère Thérésia, mon tour de vous demander maintenant.
00:27:35 Êtes-vous heureuse ? Très heureuse.
00:27:37 J'ai trouvé auprès de Julien Ouvra, une harmonie dont j'avais perdu jusqu'au souvenir.
00:27:41 Je m'en réjouis pour vous. C'est un homme tout à fait remarquable.
00:27:44 Savez-vous que Bonaparte lui trouve du génie ?
00:27:47 Je le lui dirais.
00:27:49 Bonaparte dit aussi qu'il a un grand avenir.
00:27:52 Et que son intuition politique est si pénétrante
00:27:56 qu'il ne serait pas autrement étonné de le voir un jour au ministère des Finances.
00:28:01 Je me serais la première ravie.
00:28:03 Ça me ramènerait la vie politique que j'ai quittée avec regret.
00:28:07 Je vois, ma douce amie, que votre bonheur n'est pas aussi parfait que vous plaisiez à le dire.
00:28:12 Vous m'en voyez fort attristée.
00:28:14 Au loin du Luxembourg, les plus beaux châteaux sont bien silencieux.
00:28:19 Mais qui vous empêche d'y revenir ?
00:28:22 Mais la vie politique, justement.
00:28:24 Et le peu de confiance que Julien éprouve en nos directeurs.
00:28:29 Oui, on le comprend.
00:28:31 Bonaparte dit que Barras est coulé aux yeux de l'opinion.
00:28:34 Vous voyez bien.
00:28:36 Pensez-vous que... Enfin, c'est bien utile de vous poser la question...
00:28:40 que Julien Auvoir pourrait soutenir Barras ?
00:28:43 Il y avait pensé pendant un temps.
00:28:47 Il n'y pense plus ?
00:28:49 Il hésite.
00:28:51 Tous les banquiers se tiennent dans l'expectative.
00:28:55 Il aurait pu soutenir Barras.
00:28:58 Disiez-vous pas que le pays avait besoin d'un seul directeur ?
00:29:02 Pas de Barras. Assurément.
00:29:05 Je vois que vous n'avez pas que de la tendresse pour lui.
00:29:10 Que voulez-vous que l'on éprouve pour un homme qui n'a pas su vous retenir ?
00:29:15 Ainsi, Julien Auvoir ne soutiendra pas Barras.
00:29:19 Ce sera peut-être ma dernière intervention politique,
00:29:23 mais soyez assurés que M. Barras ne verra pas un centime.
00:29:27 Ne me dites pas que vous voulez vous venger de lui ?
00:29:32 Si j'en avais le moyen...
00:29:34 Soyez assurés que je ne résisterais pas à ce plaisir.
00:29:39 Comme je ne l'ai pas encore trouvé, je me contente de faire bloquer l'argent...
00:29:46 que Barras attendait de notre séparation.
00:29:48 Ah, mais je ne savais pas !
00:29:51 Quel dommage qu'une si belle somme...
00:29:56 car j'imagine qu'elle est importante...
00:29:58 dorme au fond des coffres.
00:30:01 Mais si Barras s'est contraint à s'effacer...
00:30:05 et nous serons jetés de nouveau dans la tourmente révolutionnaire...
00:30:08 qu'adviendra-t-il alors ?
00:30:10 Dans ce cas, un militaire apparaît toujours à Point-Nommé.
00:30:14 Ce pays a trop souffert pour ne pas...
00:30:18 trouver une solution raisonnable.
00:30:21 C'est exactement ce que dit ouvrard.
00:30:24 Vous voyez.
00:30:27 Que pense-t-il de mon mari ?
00:30:29 Il ne lui est pas hostile.
00:30:31 Il l'observe.
00:30:34 Il trouve qu'il s'agit de beaucoup en coulisses.
00:30:38 Ah ! Il suffira peut-être de le pousser en scène.
00:30:42 Nous aimons beaucoup Rose, n'est-ce pas ?
00:30:46 Ah, je ne permettrai à personne d'en douter.
00:30:48 Dans ce cas, je trouve que nous devrions nous parler avec plus de franchise.
00:30:53 Vous êtes en train de me proposer de prendre cette somme d'argent...
00:30:56 qui devait revenir à Barras en échange de ma modeste personne...
00:30:59 et de la verser à Bonaparte.
00:31:01 Mais à quelle fin, au juste ?
00:31:04 Ne me faites pas dire plus que je ne puis.
00:31:06 Vous êtes drôle. Vous me demandez de verser à Bonaparte...
00:31:08 qui me déteste une somme considérable...
00:31:10 et dans un lieu que je ne connais pas.
00:31:12 Bonaparte a besoin d'argent.
00:31:14 Il serait imprudent aujourd'hui de vous en dire davantage...
00:31:18 mais perçoit des Juliens.
00:31:20 Voir de soutenir Bonaparte.
00:31:22 Et je vous promets que Barras mordra la poussière.
00:31:25 Et l'amitié de Bonaparte ?
00:31:28 Vous l'aurez. Comment pourrait-il en être autrement ?
00:31:31 Si Aïes a raison, il faut à la France un gouvernement plus concentré.
00:31:35 Trois consuls valent mieux que cinq directeurs.
00:31:37 Vous pouvez agir sans crainte.
00:31:41 Je suis avec le Conseil des Anciens.
00:31:43 Je lui servirai de bouclier contre l'émeute des faubourgs...
00:31:46 comme j'ai servi la Convention en vain.
00:31:48 Et contre les royalistes.
00:31:50 Remercie si Aïes de sa confiance.
00:31:53 Où et quand veux-tu le rencontrer ?
00:31:55 Il le désire beaucoup.
00:31:57 Il est inutile de nous voir maintenant autrement qu'en public.
00:32:00 Au Luxembourg.
00:32:02 Les choses ne sont pas encore assez avancées.
00:32:04 Quand tout sera convenu, nous nous rencontrerons secrètement chez toi.
00:32:07 Je ne veux pas d'éclats avant le temps.
00:32:11 Il ne me convient pas de prendre la couleur de la nuit.
00:32:16 Il ne me convient pas de prendre la couleur d'un parti.
00:32:19 D'ailleurs...
00:32:22 j'ai besoin de mon côté...
00:32:24 d'étudier un peu le terrain.
00:32:26 Puis-je l'assurer que tu consens à être l'un des trois consuls ?
00:32:33 Non.
00:32:39 Je ne sais si cela me conviendra.
00:32:41 J'arrive à peine, il faut me laisser respirer.
00:32:44 Je ne veux pas...
00:32:46 hasarder légèrement ma réputation.
00:32:48 Je suis désappointé par ce que vous me dites.
00:32:52 J'aurais pensé que Bonaparte serait plus pressé de me rencontrer.
00:32:56 Mon frère a besoin de sonder l'opinion.
00:33:00 Je comprends cette attitude.
00:33:02 Encore que je ne l'approuve pas.
00:33:04 Demandez un rendez-vous au général.
00:33:07 Je veux parler avec lui de l'Europe.
00:33:09 Et savoir s'il s'en fait la même opinion que moi.
00:33:13 La même opinion ? Sûrement pas.
00:33:15 Si Aïez veut une Europe composée de républics sœurs,
00:33:18 moi je crois au destin de l'Europe par la France.
00:33:21 Et je veux être le seul à l'accomplir.
00:33:23 Si Aïez est ici...
00:33:30 Monsieur le président, qu'avez-vous fait ? C'est la bête noire de Bonaparte.
00:33:33 J'ai invité les membres de l'Institut.
00:33:35 Mais Bonaparte ne veut pas le rencontrer.
00:33:38 Bonjour, Amil. Heureux de vous voir si bonne tournure.
00:33:41 Que pensez-vous de notre affaire ?
00:33:43 Il est à moitié fait, mon général.
00:33:45 Vous croyez ?
00:33:46 Faites attention à Barras. Il lance contre vous une campagne de diffamation.
00:33:51 Remarquez, je ne suis pas un peu d'accord avec vous.
00:34:02 Je suis d'accord avec vous.
00:34:04 Remarquez la conduite de ce petit insolent envers un membre d'une autorité qui aurait dû le faire fusiller.
00:34:11 S'il vous regarde...
00:34:17 Moi, je ne vois que toi.
00:34:19 Vous devriez saisir l'occasion de lui parler.
00:34:21 Je n'ai que faire de ce parlementaire.
00:34:23 Mais sans lui, vous ne pouvez rien.
00:34:26 J'essaie justement de me passer de lui.
00:34:29 Mais comme rien n'est sûr, toi, approche-toi de lui.
00:34:33 Et libère Goya, à qui je dois parler d'urgence.
00:34:36 Vous connaissez la générale Bonaparte.
00:34:45 Chère madame, à défaut du mari, j'aurais eu du moins le plaisir de saluer l'épouse.
00:34:51 J'ai grondé mon mari il y a juste un instant.
00:34:55 Il est persuadé que vous ne l'aimez pas.
00:34:57 Il rêve de vous approcher en jurant que tout vous sépare.
00:35:01 Il crie à qui veut l'entendre que vous êtes la meilleure tête politique de ce pays.
00:35:06 Et il change de salon quand vous approchez.
00:35:09 Elle a dit ça, hein ?
00:35:12 Excellente soirée et pleine d'enseignement.
00:35:15 Savez-vous que j'ai été très étonné de rencontrer Sierges dans votre salon ?
00:35:19 Comme d'ailleurs je l'ai été de le voir au directoire.
00:35:22 Que voulez-vous ? Sierges s'est rendu tellement agréable au roi de Bruce...
00:35:26 que sa nomination pourrait à elle seule nous procurer la paix.
00:35:30 Quoi, ce sont les liaisons de Sieyès avec la maison de Brunswick qui ont pu le porter au directoire ?
00:35:34 Mais c'était au contraire ceux qui devaient l'en éloigner à tout jamais.
00:35:37 Oui, on en convient aujourd'hui et quelques-uns le déplorent.
00:35:41 Si vous n'y prenez garde, Président, ce prêtre artificieux vous livrera à l'étranger.
00:35:44 Que Dieu nous en préserve.
00:35:46 Nos libertés ont été trop chèrement acquises.
00:35:49 Quand Rebelle s'est retiré, on a regretté, je crois, que je ne sois pas en France.
00:35:55 Eh bien, si ce fut un malheur, il est facile de le réparer.
00:35:59 Il n'est pas douteux, Général, qu'après avoir défendu la République,
00:36:05 vous êtes destiné à être un jour à la tête du gouvernement,
00:36:09 dont vos victoires vont assurer la stabilité.
00:36:12 Mais notre pacte social exige impérieusement 40 ans pour entrer au directoire.
00:36:19 Oui, oui. Et...
00:36:23 Et... vous tiendriez vous-même rigoureusement à cette disposition réglementaire ?
00:36:30 Rien, à mes yeux, Général, ne pourrait excuser l'atteinte qui y serait portée.
00:36:36 Ce boyer est une vraie tête de bourrin.
00:36:47 Et si il y a est, qu'est-ce qu'il dit ?
00:36:50 J'ai invité pour samedi soir.
00:36:52 Bonaparte agite beaucoup. Trop.
00:36:56 Fort heureusement, sa popularité baisse. Il serait temps de l'obliger à reprendre des services.
00:37:01 Au lieu de nous plaindre de son inactivité, félicitons-nous-en plutôt.
00:37:06 Loin de mettre des armes entre les mains d'un homme dont les intentions sont aussi suspectes,
00:37:12 loin de vouloir le replacer sur un nouveau théâtre de gloire,
00:37:16 cessons de nous occuper de lui davantage, et tâchons, si possible, de le faire oublier.
00:37:22 Pouvons le faire entrer maintenant.
00:37:25 Me voici devant vous, messieurs.
00:37:43 Je sais que l'on me reproche d'avoir quitté mon armée, mais je crois avoir déjà répondu là-dessus.
00:37:48 On a avancé ici, que j'avais assez bien fait ma fortune en Italie pour n'avoir pas besoin d'y retourner.
00:37:56 C'est un propos indigne, auquel ma conduite militaire n'a jamais donné lieu.
00:38:08 Au reste, s'il était vrai que j'eusse fait ma fortune en Italie, ce ne serait pas au dépents de la République.
00:38:16 J'ignore qui a pu vous rapporter les propos qui vous blessent.
00:38:21 Personne n'incrimine votre conduite en Italie.
00:38:24 Mais je dois vous faire observer que commandant au nom de la République et pour la République,
00:38:30 vous ne pouviez conquérir qu'en son nom et pour elle.
00:38:34 Si vous aviez réellement fait fortune en Italie, ce ne pourrait être qu'au dépens de la République.
00:38:40 Ma prétendue fortune est une fable que ne peuvent croire ceux-là même qui l'ont inventée.
00:38:45 Le directoire est bien persuadé, général, que les lauriers dont vous vous êtes couvert sont les plus précieux trésors que vous avez rapporté l'Italie.
00:38:55 Et c'est pour vous offrir de nouvelles occasions de gloire qu'il a désiré vous entretenir.
00:39:04 Un général tel que vous ne peut rester inactif quand, de toute part, les armées de la République combattent et triomphent.
00:39:12 Votre présence plus longtemps à Paris serait tout à la fois un sujet d'inquiétude et de mécontentement pour les amis de la République.
00:39:27 Le directoire vous laisse le choix de l'armée dont il a arrêté de vous donner le commandement.
00:39:35 Et qu'avez-vous répondu ?
00:39:38 Que ma santé exige du repos.
00:39:41 Il veut vous écarter ? Que des assiées-s ?
00:39:45 Il n'a pas ouvert la bouche.
00:39:47 Il faut le revoir et dissiper les nuages.
00:39:54 Je m'y résoudrai le plus tard possible. Il ne voit en moi que les militaires et comme il méprise les militaires, il m'écartera si tout son coup d'état réussit.
00:40:04 Je vais regarder du côté des Jacobins pour voir s'il n'y a rien à faire. Invite donc Bernadotte.
00:40:10 Il vous déteste.
00:40:12 Je n'ai besoin que de son concours.
00:40:14 Bonaparte, tu me fais peur. Tu parles trop et tu pousses trop tes propos qui risquent d'être éventés.
00:40:23 Je n'ai pas confiance en Bernadotte. Il veut le pouvoir.
00:40:25 Tout le monde veut le pouvoir. Est-ce agaçant ?
00:40:28 Bernadotte te trahira. Tandis que...
00:40:33 Toi tu vas encore me parler de Sierres ?
00:40:35 Non, de Barras. Je l'ai rencontré.
00:40:38 Il veut te voir en privé.
00:40:42 Je n'ai rien à faire avec ce pourri.
00:40:50 Nous n'avons pas de temps à perdre. Il nous faut donc un gouvernement provisoire qui prenne l'autorité le jour même de la translation au palais de Saint-Cloud où ce gouvernement ira siéger.
00:40:56 Pourquoi Saint-Cloud ?
00:40:58 Je préfère un beau parc fermé par mes dragons qu'un faubourg ouvert au désordre.
00:41:04 Il nous faudra également une constitution préparée par une commission législative que nous présenterons à la votation du peuple.
00:41:10 Après cette votation, que les royalistes ou les Jacobins viennent et nous les mettrons à la raison.
00:41:18 Occupez-vous de cette translation à Saint-Cloud et de l'établissement simultané d'un gouvernement provisoire.
00:41:23 J'approuve que ce gouvernement soit réduit à trois personnes.
00:41:26 Et puisqu'on le juge nécessaire, je consens à être l'un des trois consuls provisoires avec vous et votre collègue Roger Ducos.
00:41:34 Quant au gouvernement définitif, c'est autre chose. Nous verrons ce que vous déciderez avec la commission législative.
00:41:40 J'appuierai vos décisions, mais je me réserve de faire partie du pouvoir exécutif ou de préférer le commandement d'une armée.
00:41:46 Ça dépend de ce que vous réglerez. Nous pourrons nous voir quand vous voudrez.
00:41:50 Le général semble ici sur son terrain, comme sur le champ de bataille.
00:41:59 Il faut bien suivre son avis. S'il se retirait, tout serait perdu. Il a le peuple avec lui.
00:42:05 Après demain, tout sera prêt. À la même heure, ici.
00:42:13 Et que pensez-vous de Barras en ce moment ?
00:42:16 Barras n'est plus ce qu'il était. Il se prend pour Alceste.
00:42:19 Il dit à qui veut l'entendre, que la société des hommes le fatigue et qu'il veut se retirer dans un désert.
00:42:25 Si le directeur pouvait penser autant.
00:42:31 Pourquoi si Ayès demande-t-il d'ajouter l'affaire ?
00:42:34 Les 500 veulent remplacer l'emprunt forcé, assouplir les impôts des possédants de telle sorte qu'ils soient moins vexatoires.
00:42:39 On rassure les possédants, on les flatte pour les rallier mieux.
00:42:43 Je reconnais là la signature de Barras, il est malin.
00:42:46 Mais il s'y prend trop tard. Nous gardons le 18.
00:42:49 Le 18, comme prévu.
00:42:52 Ah, voilà M. Fouché qui nous revient.
00:42:56 Quoi de neuf, citoyen ministre ?
00:42:59 Rien, en vérité. Mais encore.
00:43:02 Toujours les mêmes bavardages dans Paris ? Comment ?
00:43:05 Toujours la conspiration ?
00:43:07 La conspiration, quelle horreur !
00:43:09 Depuis le temps qu'on en parle.
00:43:11 Mais comment vous pouvez vous rire de ces choses-là ?
00:43:13 Le ministre parle en homme qui sait son affaire, tranquillisez-vous.
00:43:17 Dire ces choses-là devant les dames, c'est prouver qu'il n'y a pas lieu de les faire.
00:43:21 Faites comme le gouvernement, ne vous inquiétez pas de ces bruits-là.
00:43:24 Dormez tranquilles, madame.
00:43:27 Quand est votre affaire ?
00:43:32 Le 18.
00:43:34 Le 18.
00:43:37 Tout le monde en parle.
00:43:39 N'avez-vous pas peur qu'il soit connu avant l'heure ?
00:43:42 Je leur laisse le temps de se convaincre que je peux faire sans eux ce que je veux bien faire avec eux.
00:43:50 Sieyès me tient pour un sabre dont il usera volonté, erreur.
00:43:56 Barras veut se rallier en vitesse les fortunes, trop tard.
00:43:59 Et grâce à vous, ma belle, Ouvrard a été parfait. Il m'a donné ce qu'il gardait pour Barras.
00:44:04 J'ai tout à fait reconnu là la griffe de l'Italien.
00:44:08 Je me méfie de Fouché. Savez-vous qu'il était mouchard de la police avant que Barras ne vienne le chercher ?
00:44:13 Je m'en méfie.
00:44:16 Il plane comme un faux con. Il se posera sur le poignet du plus fort.
00:44:23 Avant de se coucher, je vais te demander un petit service.
00:44:28 Prends du papier et une plume.
00:44:32 Sieyès, venez mon cher Goyer et votre femme déjeuner avec moi à 8h du matin.
00:44:53 N'y manquez pas, j'ai à causer avec vous sur des choses très intéressantes.
00:45:04 Adieu mon cher Goyer.
00:45:09 Comptez toujours sur ma sincère amitié.
00:45:14 Signé, la pagerie Bonaparte.
00:45:22 Voilà. Mais que vais-je faire du président à 8h du matin ?
00:45:30 S'il est avec vous, au moins il ne sera pas ailleurs.
00:45:35 Bonjour messieurs. Nous avons encore une heure devant nous.
00:45:42 Nous allons rédiger pour Barras un projet de démission honorable dont les termes faciliteront une négociation avec lui.
00:45:49 Asseyez-vous messieurs.
00:45:52 Vous avez apporté la somme.
00:45:59 Voici la lettre de change.
00:46:08 Qui paye ?
00:46:10 Madame Tallien. Indirectement.
00:46:14 Vengeance de femme, c'est payer bien cher une démission.
00:46:24 Le président ne vient pas ?
00:46:27 Non, son enfant du temps d'aujourd'hui ne le lui permet pas.
00:46:31 Il faut absolument qu'il vienne. Écrivez-lui madame. Je lui ferai porter votre lettre.
00:46:38 Madame Tallien, vous avez été très courte.
00:46:47 Je vais vous porter votre lettre.
00:46:49 Tu as bien fait de ne pas venir mon ami.
00:47:01 Tout ce qui se passe ici m'annonce que l'invitation était un piège.
00:47:08 Je suis chargé de vous faire savoir président que les anciens ont voté un décret transférant leur conseil à Saint-Cloud.
00:47:16 Le général Bonaparte est chargé de l'exécution de cette translation et de la sûreté de la représentation nationale.
00:47:24 Je suis étonné qu'un ministre de la police se transforme ainsi en messager du conseil des anciens.
00:47:32 J'ai pensé qu'il était de mon devoir de vous donner connaissance d'une résolution si importante et en même temps j'ai cru convenable de venir prendre les ordres du directoire.
00:47:43 Il était bien plus de votre devoir de nous avertir des intrigues criminelles qui ont amené une semblable résolution.
00:47:48 Oh, le directoire n'a jamais voulu croire aux avertissements et d'ailleurs n'est-ce pas de son sein même qu'est parti le coup?
00:47:54 Les directeurs Sayès et Ducaux sont déjà réunis à la commission des inspecteurs des anciens.
00:48:00 Connaissez-vous la nouvelle?
00:48:08 Vous pourriez nous la prendre.
00:48:10 Le conseil des anciens vient de voter malgré. Le conseil des anciens va s'installer à Saint-Cloud et Bonaparte assure la sécurité.
00:48:20 Pourquoi Saint-Cloud?
00:48:21 Pour être à l'abri des faubourgs. Des événements de la plus haute gravité se jouent à notre barbe.
00:48:28 Bonaparte prépare une conspiration qui je vous l'assure va jeter le directoire à bas.
00:48:35 Je vais envoyer mon secrétaire au renseignement.
00:48:38 Nous nous retrouverons dans la salle de délibération.
00:48:41 Il faut que je parle à Bonaparte.
00:48:46 Tout ce que vous voyez madame doit vous faire pressentir ce qui doit infailliblement arriver.
00:49:02 Je suis désolée que le président Gaullier ne soit pas rendu à mon invitation.
00:49:06 Bonaparte désirait que le président du directoire devienne un des membres du gouvernement qu'il se propose d'établir.
00:49:13 Je veux rejoindre mon mari. À présent c'est de trop ici.
00:49:16 Employez toute votre influence pour l'engager à venir. Il n'est peut-être pas trop tard.
00:49:21 Bernadotte vous n'êtes pas en uniforme.
00:49:28 Je ne suis pas de service.
00:49:29 Vous ne serez dans un instant.
00:49:32 Voici donc enfin ce décret. Parfait. Nous allons promptement régler cette affaire.
00:49:40 Je serai près de vous. Tout le temps.
00:49:43 Messieurs, tout est en ordre.
00:49:45 Suivez-moi.
00:49:46 Gaullier n'est pas le seul à avoir été enceint. Il a été enceint par le président de la République.
00:49:51 Il a été enceint par le président de la République.
00:49:53 Il a été enceint par le président de la République.
00:49:55 Il a été enceint par le président de la République.
00:49:57 Il a été enceint par le président de la République.
00:49:59 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:01 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:03 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:05 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:07 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:09 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:11 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:13 Il a été enceint par le président de la République.
00:50:15 Gaullier n'est pas venu ?
00:50:17 Non, mon général.
00:50:18 Tant pis pour lui.
00:50:20 Vous arrivez fort à propos, messieurs. Je viens d'achever ma toilette.
00:50:33 La toilette du condamné, en quelque sorte.
00:50:36 Nous voici en effet chargés d'une mission bien pénible.
00:50:42 Si j'avais le bonheur de devenir votre collègue, moi,
00:50:45 je me glorifierais de vous obéir en tout,
00:50:48 comme un enfant à son père.
00:50:51 Monsieur de Talleyrand était autrefois admirable d'amitié.
00:50:58 C'était autrefois, et mon amitié pour vous reste ce qu'elle était.
00:51:05 Nous sommes du même monde.
00:51:09 Mais que voulez-vous ? C'est la rue qui fait la loi, et cette loi exige Bonaparte.
00:51:14 Regardez plutôt.
00:51:17 Je pense que c'est moi qui ai fait ce petit caporal.
00:51:23 Mon amour ne peut rien attendre du monde, on est encore surpris de sa turpitude.
00:51:29 Bonaparte.
00:51:31 Vous, Talleyrand ?
00:51:33 Ce mouchard de fouché que j'ai fait ministre.
00:51:37 Tout cela m'écœure.
00:51:39 Donnez-moi vite cette lettre que je la signe.
00:51:43 Quelle fleur hostile.
00:51:49 Quel gars il maintient pour congédier quelqu'un.
00:51:53 Vous êtes le premier patriote de France.
00:51:57 Oui, cela m'a conduit.
00:52:00 Mon rôle est fini.
00:52:03 Je rejoindrai tout à l'heure mon château de Grosbois.
00:52:07 Me ferez-vous l'honneur d'une escorte ?
00:52:09 Vous l'aurez.
00:52:11 Je vous en prie.
00:52:14 Je vous en prie.
00:52:17 Je vous en prie.
00:52:21 Me ferez-vous l'honneur d'une escorte ?
00:52:23 Vous l'aurez.
00:52:25 Adieu, messieurs.
00:52:28 Vous ne lui avez pas donné l'argent ?
00:52:47 A quoi bon ? Il avait signé.
00:52:49 Je vous en prie.
00:52:51 Citoyens représentants,
00:52:54 la République périssait.
00:52:56 Vous l'avez su et votre décret vient de la sauver.
00:52:59 Malheur à ceux qui voudraient le trouble et le désordre.
00:53:02 Votre sagesse a rendu ce décret.
00:53:04 Nos bras sauront l'exécuter.
00:53:06 Nous voulons une République fondée sur la vraie liberté.
00:53:10 Sur la liberté civile.
00:53:12 Sur la représentation nationale.
00:53:14 Nous l'aurons, je le jure, en mon nom
00:53:17 et en celui de mes compagnons d'armes.
00:53:19 Nous le jurerons.
00:53:22 Je suis gardien de la Constitution.
00:53:26 La chose ne se passera pas aussi facilement que votre frère l'espère.
00:53:29 D'abord une question.
00:53:32 Sur quel article de la loi se fonde l'attribution à Bonaparte
00:53:35 du commandement supérieur des troupes de la région parisienne ?
00:53:38 Il n'y a plus de directoire.
00:53:41 Comment, il n'y a plus de directoire ?
00:53:44 Barras a déjà démissionné.
00:53:48 (Musique)
00:53:52 (...)
00:53:56 (...)
00:53:59 (...)
00:54:02 (...)
00:54:05 (...)
00:54:08 (...)
00:54:11 (...)
00:54:14 (...)
00:54:17 (...)
00:54:20 (...)
00:54:30 Vous êtes venue contempler ma défaite ?
00:54:32 Vous saurez désormais ce que vaut la vengeance d'une femme.
00:54:35 Vous m'avez vendue, vous vous êtes trahie, nous sommes quittes.
00:54:39 Nous ne pouvons nous dire adieu.
00:54:42 Adieu donc.
00:54:46 Adieu, madame.
00:54:48 Vous n'avez aucune raison de vous inquiéter, madame.
00:54:53 Le plan se déroule selon nos prévisions.
00:54:55 Le général a parlé aux anciens avec un patriotisme
00:54:57 qui a raffermi les esprits les plus faibles.
00:54:59 Oui, mais ceux-là sont vieux, mais les 500, que vont-ils faire ?
00:55:02 Oh, mon Dieu, comme certaines heures sont longues.
00:55:05 Oh, vous voilà !
00:55:08 Oh, dans quel tourment vous m'avez mis !
00:55:10 Ça n'a pas été trop mal pour aujourd'hui, nous verrons demain.
00:55:14 (Musique)
00:55:18 (Bruit de moteur)
00:55:21 (Bruit de moteur)
00:55:31 Demain, nous coucherons au Luxembourg et nous finirons ici.
00:55:35 Les baïonnettes ne nous effraient pas !
00:55:38 Non !
00:55:39 Je vends ce procédé inqualifiable.
00:55:41 Je demande que tous les membres du conseil, appelés individuellement,
00:55:45 renouvellent à l'instant le cerveau de maintenir la constitution de l'Empereur.
00:55:49 (Cris)
00:56:00 Messieurs, Messieurs, je vous appelle à prendre la main, à me prier pour que vous puissiez
00:56:05 réviser le désir de l'Empereur, calmez-vous !
00:56:08 Révisons ! Révisons ! Révisons !
00:56:16 (Musique)
00:56:21 Vous entendez, Général ? Le terrain parlementaire n'est guère plus facile que le terrain militaire.
00:56:26 Je vous avais conseillé de faire arrêter 40 députés jacobins.
00:56:29 Vous ne l'avez pas voulu, voilà le résultat.
00:56:32 Quelle nouvelle ?
00:56:35 Les faubourgs commencent à bouger. Ici, l'opposition parlementaire est forte, comme vous pouvez l'entendre.
00:56:39 Ta conclusion ?
00:56:40 Je voudrais simplement dire que si un jacobin comme Bernadotte était associé à votre entreprise...
00:56:44 Un jacobin qui trafique avec les rois !
00:56:46 Vous vous aventurez, Général.
00:56:47 Je sais très bien à qui je fais allusion. Tous ces gens foudres ont un roi dans la poche.
00:56:51 Ces temps-là sont finis, vous m'entendez ? Je ne compose, moi, avec personne.
00:56:55 Je vais de ce pas au 500.
00:56:57 N'entre pas seul en pleine séance.
00:56:59 Le vin est tiré, il faut le boire.
00:57:02 Vous violez le sanctuaire des lois ! Retirez-vous !
00:57:05 Vive la France ! Vive la France !
00:57:10 Vous violez le sanctuaire des lois ! Retirez-vous !
00:57:14 Vive la France !
00:57:16 Vous violez le sanctuaire des lois ! Retirez-vous !
00:57:19 Vive la France !
00:57:22 Vive la France !
00:57:24 Vive la France !
00:57:27 Vive la France !
00:57:30 Vive la France !
00:57:33 Vive la France !
00:57:36 Vive la France !
00:57:39 Vive la France !
00:57:42 Vive la France !
00:57:45 Vive la France !
00:57:49 Vive la France !
00:57:51 Vive la France !
00:57:54 Vive la France !
00:57:58 Vive la France !
00:58:00 Vive la France !
00:58:03 Vive la France !
00:58:06 Vive la France !
00:58:09 Vive la France !
00:58:12 Vive la France !
00:58:15 Où allez-vous ? Celui qui a triomphé de tant d'ennemis, redoute des bavards.
00:58:26 Allons, Général. Du courage. Et la victoire est à vous.
00:58:30 Le Général était pâle, irrésolu.
00:58:33 Lui, si fougueux d'habitude, les paroles de Murat ne semblaient pas l'atteindre.
00:58:37 Il était comme absent.
00:58:39 Devant la fureur des parlementaires, sa belle assurance semblait l'avoir quitté.
00:58:43 Lucien courut jusqu'à la tribune.
00:58:45 Alors, Messieurs, alors !
00:58:54 Avant de prendre une mesure, je vous demande de rappeler le Général.
00:58:58 Ah non, jamais. Nous ne le reconnaissons pas.
00:59:00 Je demande la mise hors la loi du Général Bonaparte.
00:59:03 Quoi ?
00:59:05 Vous voulez que je propose hors la loi contre mon propre frère ?
00:59:08 Il n'y a plus de liberté ici.
00:59:13 N'ayant plus moyen de me faire entendre,
00:59:15 vous verrez du moins votre président en signe de deuil public
00:59:19 déposer devant vous les marques de la magistrature populaire.
00:59:23 Que faisait le Général ?
00:59:37 Il attendait dehors,
00:59:39 entouré de ses généraux et des soldats.
00:59:42 Lucien rit fou de rage, et sous le regard sidéré de Bonaparte, lance un appel à la troupe.
00:59:47 Ce n'était pas aux soldats que ses paroles s'adressaient, mais à son frère.
00:59:51 L'heure n'est pas à l'hésitation, pas plus qu'à la défaillance.
00:59:55 Ressaisissez-vous, mes amis !
00:59:58 La victoire est à votre portée.
01:00:00 Quelques audacieux tiennent en ce moment le poignard levé
01:00:04 sur le sein de la très grande majorité de l'Assemblée.
01:00:07 Général, et vous, soldats,
01:00:11 vous ne devez reconnaître pour vos députés que ceux qui viennent
01:00:14 avec leur président au milieu de vous.
01:00:17 Quant aux autres, qu'on les expulse !
01:00:20 Vive la République !
01:00:23 Soldats, je vous ai menés à la victoire.
01:00:32 Puis-je compter sur vous ?
01:00:34 Oui ! Vive le Général !
01:00:37 Soldats, on avait lieu de croire que le Conseil des Cinq-Cents sauverait la patrie.
01:00:41 Au contraire, il se livre à des déchirements,
01:00:44 des agitateurs cherchent à le soulever contre moi.
01:00:47 Soldats, puis-je compter sur vous ?
01:00:50 Oui ! Vive le Général !
01:00:53 Depuis assez longtemps, la patrie est tourmentée, pillée, saccagée.
01:00:56 Depuis assez longtemps, ses défenseurs sont avilés, immolés.
01:01:00 Soldats, soldats, j'ai besoin de vous !
01:01:03 Vive le Général !
01:01:06 Bonjour, messieurs !
01:01:11 (Tambour)
01:01:14 (Tambour)
01:01:17 (Tambour)
01:01:21 (Tambour)
01:01:25 (Tambour)
01:01:28 (...)
01:01:55 -Poussez-moi doucement, je l'attends !
01:01:58 (...)
01:02:04 -M. Yes n'a jamais intervenu ?
01:02:07 -Il attendait à la grille du parc,
01:02:09 prêt à partir,
01:02:11 prêt à rester.
01:02:12 -Et Talleyrand ?
01:02:14 -Il attendait à l'autre bout du parc,
01:02:16 prêt à partir,
01:02:18 prêt à rester.
01:02:20 (...)
01:02:25 -Très bien.
01:02:27 -Mon ami, il faut aller dîner.
01:02:29 (...)
01:02:35 (Bruit de la route)
01:02:39 (...)
01:02:48 -Oh, mon ami, me voilà !
01:02:50 Oh !
01:02:51 Comme cette journée était longue !
01:02:53 Racontez-moi vite.
01:02:55 -Tout est fini, bien fini.
01:02:57 Dieu que ça a été difficile. Sans mes grenadiers, j'étais fichu.
01:03:01 Heureusement, tout est rentré dans l'ordre.
01:03:04 Me voilà consul, ma bonne amie.
01:03:06 -Vous êtes un vieux, c'est ce qui importe.
01:03:08 -Allons dormir, ma belle.
01:03:10 Demain, nous coucherons au Luxembourg.
01:03:13 Comment vous sentez-vous, mamie, dans votre nouvel appartement ?
01:03:24 -Bien, puisque je suis avec vous, mais je regretterais
01:03:27 que ma ruche entraîne. Elle était plus intime.
01:03:30 Tout le monde ici nous a précédés.
01:03:32 J'ai l'impression que derrière chaque fauteuil,
01:03:35 il y a un ministre caché.
01:03:36 Ah !
01:03:37 (Rires)
01:03:39 -Moi qui me suis donné tant de peine à parvenir,
01:03:46 je vous complimente d'un succès que vous n'avez point cherché.
01:03:49 Les voies du Seigneur sont impénétrables.
01:03:53 -C'est vrai, je n'y suis pour rien.
01:03:55 L'amour de mon mari me suffisait.
01:03:57 Voilà que j'arrive aux honneurs quand j'aspirais à la simplicité.
01:04:01 -Si j'étais à votre place, je ne prendrais pas ce maintien modeste.
01:04:04 J'honorerais bien mes châteaux pour un peu de votre gloire.
01:04:08 -Monsieur Auvoir ne vous rend donc pas heureuse ?
01:04:11 -Il me fait des enfants et il court à ses affaires.
01:04:21 Et moi, je suffoque d'ennuis au milieu des nourrices.
01:04:24 Je regrette parfois
01:04:29 ces heures de gloire que nous avons connues après Termidor.
01:04:33 Lorsque cette éclasse éternit, il faut continuer à vivre et...
01:04:39 C'est bien difficile.
01:04:42 Dites-moi si je peux vous aider.
01:04:45 Oh oui, chère Rose, aidez-moi.
01:04:50 Arrachez-moi ce silence.
01:04:51 Je sais que Bonaparte ne m'aime pas.
01:04:54 Faites en sorte qu'il ait des sentiments plus amens à mon égard.
01:04:58 J'ai beaucoup travaillé pour lui.
01:05:00 J'aimerais qu'il s'en souvienne.
01:05:03 Je vais m'y employer avec artère.
01:05:05 -Pardonnez-moi, je reviens dans un instant.
01:05:19 -Je suis désolé.
01:05:21 -Je suis désolé.
01:05:22 -Je suis désolé.
01:05:23 -Je suis désolé.
01:05:25 -Je suis désolé.
01:05:26 -Je suis désolé.
01:05:28 -Je suis désolé.
01:05:29 -Je suis désolé.
01:05:30 -Je suis désolé.
01:05:32 -Je suis désolé.
01:05:34 -Je suis désolé.
01:05:35 -Je suis désolé.
01:05:37 -Je suis désolé.
01:05:38 -Je suis désolé.
01:05:40 -Je suis désolé.
01:05:42 -Je suis désolé.
01:05:43 -Je suis désolé.
01:05:45 -Je suis désolé.
01:05:46 -Je suis désolé.
01:05:48 -Je suis désolé.
01:05:50 -Je suis désolé.
01:05:51 -Je suis désolé.
01:05:53 -Je suis désolé.
01:05:54 -Je suis désolé.
01:05:56 -Je suis désolé.
01:05:58 -Je suis désolé.
01:05:59 -Je suis désolé.
01:06:01 -Je suis désolé.
01:06:02 -Je suis désolé.
01:06:04 -Je suis désolé.
01:06:06 -Je suis désolé.
01:06:07 -Je suis désolé.
01:06:09 -Je suis désolé.
01:06:10 -Je suis désolé.
01:06:12 -Je suis désolé.
01:06:14 -Je suis désolé.
01:06:15 -Je suis désolé.
01:06:17 -Thérésia, je suis désolée.
01:06:19 -Oublions cela, chère Rose.
01:06:21 -Vous resterez mon amie, n'est-ce pas ?
01:06:29 -Oui.
01:06:31 -De loin.
01:06:33 ...
01:06:40 Cris de la foule
01:06:43 -Vous avez été punies !
01:06:46 ...
01:07:01 -Ca n'est rien.
01:07:02 Composez-vous une meilleure figure.
01:07:04 -On a voulu tuer Bonaparte.
01:07:06 -C'est Jacobin, le Péron.
01:07:08 ...
01:07:13 Applaudissements
01:07:16 ...
01:07:25 ...
01:07:33 ...
01:07:49 -C'est l'oeuvre des Jacobins.
01:07:51 Ce sont les Jacobins qui ont voulu m'assassiner.
01:07:55 Ce sont des scélérats couverts de boue,
01:07:57 en révolte ouverte, en conspiration permanente
01:07:59 contre tous les gouvernements qui se sont succédés.
01:08:02 Il faut qu'on les écrase.
01:08:05 Il faut purger la France de cette lie dégoûtante.
01:08:08 -J'ai de bonnes raisons de croire
01:08:10 que les Jacobins ne sont pour rien dans cette affaire.
01:08:13 -Vous défendez vos amis d'autrefois, Fouché.
01:08:17 -C'est l'oeuvre des royalistes.
01:08:19 Et je vous en apporterai la preuve sous 8 jours.
01:08:22 -Royalistes ou Jacobins, c'est du pareil au même.
01:08:25 On ne peut pas combattre les uns
01:08:26 au risque de se faire poignarder l'un d'eux par les autres.
01:08:29 On ne peut pas m'enliser comme le directoire
01:08:32 dans des luttes stériles.
01:08:33 -Que comptez-vous faire pour cela ?
01:08:37 -J'ai mon idée là-dessus.
01:08:43 Mais l'heure n'est pas encore venue.
01:08:48 ...
01:08:59 -Ainsi, vous partez pour les autres plombières.
01:09:02 -Oui.
01:09:03 Mes bagages sont presque prêts, je crois, après-demain.
01:09:06 -Il serait bien temps, en effet, que vous nous donniez un bel enfant.
01:09:12 -Je fais tout ce que je peux, comme vous pouvez en juger.
01:09:17 On dit ces eaux miraculeuses.
01:09:19 -Ne craignez-vous pas qu'il soit trop tard ?
01:09:25 Vous allez atteindre la quarantaine, je crois.
01:09:28 -On a déjà vu des mères de 40 ans ?
01:09:33 -Pas à ma connaissance.
01:09:34 Vous êtes mariée depuis 8 ans.
01:09:40 -En effet.
01:09:41 -En 8 ans.
01:09:43 Toute femme normalement constituée
01:09:45 donne au moins un héritier à son mari.
01:09:47 -Mon mari n'a peut-être pas la qualité d'être père.
01:09:50 -Ayez un enfant d'un autre, puisqu'il ne peut vous en faire un.
01:09:54 Si vous ne voulez pas ou si vous ne pouvez pas,
01:09:57 il faut que Bonaparte ait un fils d'une autre femme
01:10:00 et que vous l'adoptiez.
01:10:01 En assurant l'hérédité, vous travaillez dans votre intérêt.
01:10:05 Vous devez savoir pourquoi.
01:10:06 -Que se passe-t-il ?
01:10:09 Je viens de croiser M. Lucien, très agité et tout pâle.
01:10:12 Il sortait d'ici. Vous vous êtes donc hurlée.
01:10:15 -C'est pas amusant.
01:10:16 Ces monstres ne seront contents que lorsqu'ils m'ont conduite au tombeau.
01:10:20 -Il vous a insultée ?
01:10:21 -J'ose à peine vous rapporter ces paroles.
01:10:24 J'ai de honte à les répéter.
01:10:26 Il dit que je suis vieille et stérile
01:10:29 et qu'il faut qu'une autre femme donne un héritier au Bonaparte
01:10:33 pour assurer une séguée de dynasties.
01:10:36 -Rien ne m'étonne de cette conduite-là.
01:10:38 Ces gens sont sans éducation. -Et soudards !
01:10:41 -Les nôtres, au moins, aimaient des femmes.
01:10:44 -C'est pas le moment de nous conduire au divorce.
01:10:47 Des lendemains de Maringo, lorsqu'on a cru Bonaparte tué,
01:10:50 ils sont tous jetés sur moi, des chiens féroces !
01:10:53 -Une situation adverse peut être retournée
01:10:57 et se trouver d'un moment à l'autre favorable à vos vues.
01:11:01 -Expliquez-vous.
01:11:06 -Vous avez une fille charmante, Hortense.
01:11:10 Elle est en âge de se marier.
01:11:13 -Poursuivez.
01:11:14 -Mariella a un Bonaparte.
01:11:17 Ses enfants seront les héritiers tout indiqués pour une descendance.
01:11:24 "La Marseillaise"
01:11:26 ...
01:11:56 ...
01:12:02 -Tu es devenue une jeune fille tout à fait accomplie.
01:12:05 -Oh non ! Je suis tente à apprendre.
01:12:07 -Est-ce que tu as déjà songé au mariage ?
01:12:13 -Comme toutes les jeunes filles, le soir avant de m'endormir.
01:12:19 -Y a-t-il un mal à cela ?
01:12:21 -Que ton coeur ait déjà battu pour quelqu'un ?
01:12:25 -Je suis bien gênée pour vous répondre.
01:12:27 -Voilà déjà un demi-aveu.
01:12:29 -Ma mère, je ne suis pas insensible aux qualités de quelqu'un.
01:12:34 -Pour qui ?
01:12:36 -Le général Duroc.
01:12:38 -Qu'est-ce que vous voulez ?
01:12:48 -Je voulais vous parler d'une petite affaire qui me concerne.
01:12:51 -Je vous écoute, mais faites vite.
01:12:53 -Ce que j'ai à vous dire demande du temps et de l'attention.
01:12:57 Si vous me pressez, je ne dirai rien.
01:12:59 -Très bien, j'ai tout mon temps. Je n'ai même que cela à faire.
01:13:02 -Je suis amoureuse.
01:13:05 -Jusque-là, rien que de très normal.
01:13:08 -Vous ne me demandez pas de qui ?
01:13:10 -Vous êtes là pour me l'apprendre, j'imagine.
01:13:13 -Le général Duroc.
01:13:15 -Excellente idée. -Vous êtes d'accord ?
01:13:19 Je suis bien soulagée de savoir que vous n'êtes pas hostile à mes voeux.
01:13:24 -Bourrienne, où est Duroc ?
01:13:26 -Il est sorti. Il est allé à l'opéra.
01:13:28 -Faut-il qu'il s'ennuie ?
01:13:30 Dites-lui dès son retour que je lui ai promis Hortense.
01:13:33 Il l'épousera. Je lui donne 500 000 francs.
01:13:35 Je le nomme commandant de la 8e division militaire.
01:13:38 Il partira le lendemain de son mariage pour Toulon avec sa femme.
01:13:41 Nous vivrons séparés. Je ne veux pas de gens chez moi.
01:13:44 Dites-moi ce soir même si cela lui convient.
01:13:48 -Oh, pardon. Je suis porteur de messages de son excellence.
01:13:51 Le consul m'a chargé de vous aviser de l'affaire suivante.
01:13:55 Il vous a promis Mlle Hortense de Beauharnais.
01:13:57 Il vous donne 500 000 francs
01:13:59 et vous nomme commandant de la 8e division militaire.
01:14:02 Le mariage aura lieu dès le retour de Mme de Beauharnais,
01:14:05 mère de votre fiancée. Que faut-il répondre ?
01:14:08 Je ne sais pas.
01:14:11 -Vous avez dit que vous aviez promis de vous promener.
01:14:15 -Je n'ai pas l'habitude qu'on me parle sur ce ton.
01:14:17 Des deux consuls qui peuvent garder sa fille.
01:14:20 Je préfère aller chez les putes.
01:14:22 -Ma petite Duroc ne veut pas de vous.
01:14:29 Ne pleurez pas, j'ai horreur de ça.
01:14:32 J'ai fait de mon mieux.
01:14:36 Notre mère m'écrit de plombière
01:14:41 qu'elle a le désir de pouvoir épouser mon frère Louis.
01:14:44 Elle le désire vivement.
01:14:46 -Louis ? Mais il est affreux.
01:14:49 -Quo non nost, benedict nomine,
01:14:53 anon nomand,
01:14:55 quo nos et tu nomine benedictus,
01:14:58 quo quo est gesta viril,
01:15:01 fidelitatem integram susclus sunt et estes,
01:15:05 in pacem et leptus tuas permanit,
01:15:09 quo quo est mutua caritates imperminent,
01:15:13 per Christum Dominum Nostrum, amen.
01:15:17 In nomine Patris et Filii,
01:15:20 et Spiritus Sancti, amen.
01:15:23 -Je vois bien ce qui vous amène, M. Fouché.
01:15:42 Je frappe un grand coup qui est nécessaire.
01:15:45 -Je vous confie un grand secret.
01:15:53 Bonaparte m'a appris qu'il avait envoyé sur nos frontières
01:15:55 M. de Colinquot pour se saisir du duc d'Anguien.
01:15:58 On va le ramener ici.
01:15:59 -Mon Dieu, mais qu'en veut-on faire ?
01:16:01 -Il paraît qu'il le fera juger.
01:16:03 J'ai fait tout ce que j'ai pu pour obtenir de lui
01:16:05 et que ce prince ne périrait point, mais je crois que son parti est pris.
01:16:08 -Mais pensez-vous qu'il le fera mourir ?
01:16:10 -Je le crains, oui.
01:16:12 Alors l'irréparable sera accompli.
01:16:15 Le dernier des condés a battu.
01:16:20 -Un roi n'a donc pas suffi ?
01:16:22 -Qu'est-il besoin de preuves ?
01:16:24 N'est-ce pas un Bourbon et de tous le plus dangereux ?
01:16:27 -Je vous en conjure, Excellence.
01:16:29 -Revenez sur une décision qui peut vous être fatale.
01:16:31 Vous et les vôtres, n'avez-vous pas dit 100 fois
01:16:33 que je finirais par être le moncle de la France
01:16:36 et par rétablir les Bourbons ?
01:16:37 Quelle plus forte garantie puis-je donner à la Révolution ?
01:16:40 -Je suis environné de complots. Il faut imprimer la terreur ou périr.
01:16:43 -Cadoudal, Pige, Grue, Moreau sont arrêtés.
01:16:45 Il n'y a aucune nécessité de faire périr le duc d'Anguin.
01:16:48 Il clame sur tous les toits qu'il combattra les Français
01:16:51 en s'alliant aux Anglais. Cela ne vous suffit donc pas ?
01:16:54 Vous ne jouez pas ?
01:16:59 -Croyez-vous que ce soit l'heure ?
01:17:03 -Vous jouez tellement mal que je n'ai aucun plaisir à gagner.
01:17:10 -Mon appart sauve-le.
01:17:13 Le duc d'Anguin n'a pas conspiré contre toi.
01:17:16 -Les femmes doivent demeurer étrangères à ces sortes d'affaires.
01:17:22 Ma politique demande ce coup d'État.
01:17:26 Les royalistes m'ont déjà compromis aux yeux des révolutionnaires.
01:17:28 Tu te souviens, j'espère, de ce d'Entraigues et de sa cantatrice.
01:17:31 L'exécution du duc d'Anguin me dégage aux yeux de tout le monde.
01:17:35 Jouez.
01:17:37 -J'ai insisté.
01:17:40 Bonaparte m'a répondu que le duc d'Anguin servait la vengeance des Anglais.
01:17:43 Vous connaissez sa haine des Anglais.
01:17:46 Je n'ai pas jugé bon de poursuivre davantage.
01:17:49 -Et maintenant ?
01:17:52 Que va-t-on faire de ce pauvre garçon ?
01:17:55 -Il arrivera ce soir même,
01:17:57 sera conduit à Vincennes et jugé dans la nuit.
01:18:00 Je comprends pas.
01:18:06 Il n'y avait aucune urgence à faire exécuter le duc d'Anguin.
01:18:09 Bonaparte m'a fourni des prétextes qui ne m'ont pas convaincue.
01:18:14 Il sacrifie ce prince à une plus haute ambition
01:18:18 dont je ne vois pas encore le dessin.
01:18:22 -Pourquoi vous n'avez pas mis de rouge ?
01:18:30 -J'ai oublié d'en mettre.
01:18:32 -Cela ne t'arriverait pas à toi, Joséphine.
01:18:34 -Bonaparte, je t'en supplie,
01:18:36 ne fais pas mourir le duc d'Anguin.
01:18:38 -Je te l'ai déjà expliqué. Sa mort sert ma politique.
01:18:40 -Oh, comme vous dites cela !
01:18:42 -S'il pouvait me tuer, crois-tu qu'il m'épargnerait, lui ?
01:18:45 -Mais puisqu'il est entre tes mains,
01:18:47 tu peux l'épargner.
01:18:49 Et si tu le fais, Anton admirera davantage.
01:18:53 -Voilà l'ancien régime qui réapparaît.
01:18:56 Pas besoin de gratter loin.
01:18:58 Si c'était un pauvre bougre, crois-tu que tu serais à genoux ?
01:19:02 Allez, relève-toi !
01:19:05 Ma décision est prise.
01:19:07 Tes larmes ne me feront pas fléchir.
01:19:10 -Si vous m'aimiez un peu, vous sauveriez cet homme.
01:19:13 -Si tu m'aimais un peu, tu comprendrais mieux mes raisons.
01:19:16 Crois-tu que je tue par plaisir ?
01:19:19 Le duc d'Anguin meurt parce que j'ai besoin qu'il meure.
01:19:22 C'est un rapport de force. Comprends-tu cela ?
01:19:25 Non.
01:19:28 Ma pauvre Joséphine.
01:19:30 Tu n'as vraiment pas la tête politique.
01:19:32 Tu n'as que du cœur.
01:19:34 Ce n'est pas avec ce muscle-là qu'on dirige un pays.
01:19:38 -Non, hélas, je le vois bien.
01:19:42 Et si le duc mourra ?
01:19:47 -J'ai donné des instructions.
01:19:51 -Alors tout est fini ?
01:19:53 Votre vie ne sera plus désormais qu'une suite de tragédies ?
01:19:58 -La politique est tragique.
01:20:02 Elle l'a toujours été. Ce n'est pas moi qui l'ai inventée.
01:20:05 -Enfin, c'est toi qui la conduis.
01:20:07 -Je la contrôle.
01:20:11 Je l'oriente
01:20:13 à travers des courants mystérieux.
01:20:15 Je n'en suis pas le maître autant qu'on se plaît à le dire.
01:20:18 -Elle t'écrasera.
01:20:21 -Tout comme le duc d'Anguin.
01:20:24 Un jour.
01:20:26 -Nous ne serons jamais heureux, Bonaparte.
01:20:32 -Je crois que non.
01:20:34 -C'est fait ?
01:20:44 -Oui, madame.
01:20:46 Il est mort ce matin et je suis obligé d'en convenir
01:20:48 avec beaucoup de courage.
01:20:52 -Le duc d'Anguin est mort.
01:20:54 Mon ami, qu'as-tu fait ?
01:20:56 -Ces malheureux sont allés trop vite.
01:20:58 Ça va aller.
01:21:03 Comment se fait-il que le duc d'Anguin ait été exécuté si vite ?
01:21:06 -N'aviez-vous pas dit de faire vite, justement ?
01:21:08 -Réal devait l'interroger.
01:21:10 -Il a été interrogé ?
01:21:12 -Oui.
01:21:15 -Il a été interrogé ?
01:21:17 -Oui.
01:21:19 Réal devait l'interroger.
01:21:21 Je lui avais adressé un ordre dans ce sens et rien de plus.
01:21:23 -Réal dormait lorsque votre message lui parvenait.
01:21:26 On n'a pas osé le réveiller.
01:21:28 Lorsqu'il est arrivé à Vincennes au petit matin,
01:21:30 l'affaire était terminée.
01:21:32 -Tu vois bien que je ne suis pas si coupable.
01:21:41 -C'est vrai.
01:21:44 Vous avez donné un gage de taille à la Révolution.
01:21:47 Mais le danger serait de s'en sortir.
01:21:49 -Serait de s'en tenir là.
01:21:51 Vous risqueriez un choc en retour.
01:21:53 -J'y songe, en effet, et cela me préoccupe.
01:21:55 -Il faut donc,
01:21:57 si je puis me permettre ce conseil,
01:22:00 vous rendre maître de la crise.
01:22:02 -Il faut que cessent ces dissidences,
01:22:04 la gauche, la droite.
01:22:06 Ce pays devient ingouvernable.
01:22:08 Mais je ne suis pas barrasse.
01:22:11 Si je fuis qu'à d'une plaise,
01:22:13 je fuirai par le haut.
01:22:15 Il y a des gens qui sont en colère.
01:22:17 Ils ne se consolent pas
01:22:19 d'avoir tranché la tête de leur roi.
01:22:22 Eh bien, moi,
01:22:24 je leur en fabriquerai un à ma façon.
01:22:26 -J'y venais, en effet.
01:22:28 Mettez fin à toutes nos incertitudes
01:22:30 en fondant une dynastie.
01:22:33 -J'y ai songé, figurez-vous.
01:22:35 -Faites-vous proclamer empereur.
01:22:37 -Bonaparte ne te fait pas un roi.
01:22:39 N'écoute pas ses conseils.
01:22:41 -Tais-toi, je te dis.
01:22:44 -Vous ne me faites pas confiance.
01:22:46 -N'écoute pas ses conseils.
01:22:48 -Tais-toi, je te prie.
01:22:50 Et laisse-nous.
01:22:52 -Calmez-vous.
01:22:55 Je suis sûre que vous vous exagérez les périls.
01:22:58 -Les vrais ennemis de Bonaparte
01:23:00 sont ceux qui lui donnent
01:23:02 des idées de dynastie et d'hérédité.
01:23:04 -On vient.
01:23:07 -Quelle idée êtes-vous
01:23:09 à les mettre dans la tête de mon mari?
01:23:11 Vous avez assassiné le roi.
01:23:13 Cela ne vous suffisait pas.
01:23:16 Vous allez le battre, sans doute.
01:23:18 Il n'y a que le sang qui vous désaltère.
01:23:21 -Avons que si Mme Bonaparte venait à mourir,
01:23:29 ce serait une bien bonne chose pour la France.
01:23:32 -C'est bien sérieux, ce projet d'empire héréditaire.
01:23:39 -J'ai l'air de plaisanter.
01:23:41 -Je le voudrais bien.
01:23:44 -Après tout, de quoi te plaindrais-tu?
01:23:47 Hortense vient d'avoir un fils.
01:23:49 Cet enfant sera mon successeur.
01:23:51 Ainsi, un jour,
01:23:53 ton petit-fils deviendra empereur.
01:23:56 N'est-ce pas là un gage d'affection que je te donne?
01:24:00 -Que vont dire tes frères et tes sœurs?
01:24:04 Tu connais leurs sentiments à mon égard.
01:24:06 -Je les verrai l'un après l'autre.
01:24:13 -Non, je ne renoncerai pas à mon droit d'aînesse.
01:24:16 Je veux tout ou rien.
01:24:18 Et s'il le faut, j'appellerai tout ce qui reste de patriote
01:24:21 pour me soustraire à tant de tyrannie.
01:24:23 -Arrête-là, ces redemontades!
01:24:26 -Qu'est Joseph Bonaparte sans Napoléon Bonaparte?
01:24:31 Rien.
01:24:33 -Pourquoi faut-il donc que je cède à mon fils ma part de succession?
01:24:37 Par où ai-je mérité d'être déshérité?
01:24:41 Quelle sera mon attitude lorsque cet enfant,
01:24:44 devenu le vôtre,
01:24:46 se trouvera dans une dignité très supérieure à la mienne,
01:24:49 indépendant de moi, marchant immédiatement avant moi,
01:24:52 ne me regardant qu'avec inquiétude,
01:24:55 ou peut-être avec mépris?
01:24:58 Non, je ne consentirai jamais.
01:25:01 Et plutôt que de renoncer à la royauté...
01:25:04 -A l'Empire.
01:25:06 -Plutôt que de consentir à courber la tête devant mon fils,
01:25:10 je quitterai la France, j'emmènerai le petit Napoléon Charles,
01:25:13 et nous verrons si tout publiquement
01:25:16 vous osez ravir un enfant à son père.
01:25:19 C'est vous qui avez mis dans la tête de mon frère
01:25:29 cette sinistre idée d'adoption.
01:25:31 Allez-vous encore longtemps salir cette famille?
01:25:34 -Mais, monsieur, vous vous oubliez?
01:25:36 -Point du tout. Non contente d'avoir trompé, abusé
01:25:39 de votre père, de vous être enrichi par des trafics honteux,
01:25:42 voilà que vous apportez encore la discorde dans notre famille.
01:25:46 Me prenez-vous pour un jobard?
01:25:49 Je sais pertinemment que cet enfant n'est pas mon fils,
01:25:52 mais celui de Napoléon.
01:25:55 Vous avez jeté Hortense dans mes bras
01:25:58 quand vous l'avez su enceindre des œuvres de mon frère.
01:26:02 -Vous êtes fou. Quelle horreur!
01:26:05 -Madame! -Madame!
01:26:08 -Madame!
01:26:11 -Si vous suivez ses intérêts, ou dépendez mien,
01:26:14 je vous déclare que je saurais vous en faire repentir.
01:26:18 Je vous séparerai de votre fils.
01:26:21 Je vous claquemurerai dans quelques retraites éloignées
01:26:24 dont aucune puissance ne pourra vous tirer.
01:26:27 Et vous paierez du malheur de votre vie entière,
01:26:30 votre condescendance à votre famille.
01:26:34 Vous êtes la fille d'une mère sans morale
01:26:37 et vous ne pouvez pas faire votre famille.
01:26:40 Non, je ne sacrifierai pas,
01:26:43 Madame Jouberton, que j'aime,
01:26:46 et jamais je n'épouserai votre reine détruire.
01:26:50 Ma femme, mon fils, mes filles et moi ne sommes qu'un!
01:26:55 M'entendez-vous?
01:26:58 Et je saurais bien les soustraire à votre détestable tyrannie.
01:27:02 (Bruit de porte qui s'ouvre.)
01:27:05 (Soupir)
01:27:08 -Il est dur de trouver dans sa famille
01:27:12 une pareille résistance de si grands intérêts.
01:27:15 Il faudra donc que je m'isole de tout le monde,
01:27:18 que je ne compte que sur moi seul.
01:27:21 Eh bien, je me suffirai à moi-même.
01:27:24 Je ne serai pas le seul à me faire du mal.
01:27:28 Je ne serai pas le seul à me faire du mal.
01:27:31 Il faut que je m'élève au-dessus des oppositions.
01:27:36 On ne peut rien faire dans ce pays
01:27:39 sans imiter les rois. Voilà ma pensée.
01:27:42 -Que deviendrai-je, moi?
01:27:46 -Impératrice, ma chère.
01:27:49 Tu ne seras pas heureuse d'être couronnée impératrice?
01:27:54 (Bruit de moteur.)
01:27:57 -Madame, nous venons de présenter à votre auguste époux
01:28:02 le décret qui lui donne le titre d'empereur
01:28:06 et qui, établissant dans sa famille le gouvernement héréditaire,
01:28:09 associe les races futures au bonheur de la génération présente.
01:28:13 Il reste au Sénat un devoir très doux à remplir,
01:28:17 celui de présenter à votre majesté impériale
01:28:20 l'hommage de son respect,
01:28:24 et l'expression de la gratitude des Français.
01:28:28 -Quelle infamie! -Quelle honte!
01:28:31 -Nous faire ça à nous! Nous n'avions pas mérité un traitement pareil.
01:28:34 -Ecarter sa famille pour une étrangère!
01:28:37 -Oui, pour une étrangère!
01:28:41 (Cris de douleur.)
01:28:44 -Et bien, Caroline, quelle est cette nouvelle comédie?
01:28:47 -C'est trop injuste à la fin.
01:28:50 On nous condamne à l'obscurité.
01:28:54 -On nous méprie, tandis qu'on couvre des étrangers
01:28:57 de dignité, de cadeaux.
01:29:00 -Caroline a raison. Vous nous traitez comme des parias.
01:29:03 -A nous entendre, offrez-moi l'héritage de notre père.
01:29:06 Que seriez-vous sans moi? Des marchandes de fleurs sur le quai de la Joliette!
01:29:09 (Cris de douleur.)
01:29:13 -C'est votre faute. Vous couronnez une étrangère qui n'en méritait pas tant.
01:29:16 Et nous qui vous avons aimé, nous qui vous avons été fidèles,
01:29:19 toujours, qu'avons-nous eu en partage? Rien.
01:29:22 -C'est le chrétien qui se met en révolte.
01:29:25 -Oh! Trop cruel!
01:29:29 -A la fin!
01:29:32 -Quelle heureuse!
01:29:35 -Je viens près de vous, Agène. Vous, vous êtes un bon garçon.
01:29:38 Et vous ne me demandez rien.
01:29:41 -Attention! L'orchestre! En place, vite!
01:29:45 La répétition va commencer.
01:29:48 -Vous soyez les deux venus. Venez.
01:29:51 Là, sous la sauce.
01:29:54 Les manteaux, venez!
01:29:57 (Musique de fanfare)
01:30:01 (Musique de fanfare)
01:30:04 -Yes!
01:30:07 (Musique de fanfare)
01:30:10 -Voilà.
01:30:13 ...
01:30:17 ...
01:30:20 -Je vais vous demander, madame, de porter la traîne.
01:30:23 -Un tel office est bien pénible pour une femme vertueuse.
01:30:26 ...
01:30:29 -On vous a dit de prendre la traîne, je crois.
01:30:33 -Je la prendrai seulement si un chambelan porte la mienne.
01:30:36 ...
01:30:39 -Madame, puis-je vous demander de porter l'autre traîne?
01:30:42 -Je ne souffrirai pas qu'on me prenne pour une servante.
01:30:45 -On vous a dit de porter cette traîne. Portez-la.
01:30:49 -C'est intolérable!
01:30:52 -C'est votre bêtise. Je vous renvoie tous.
01:30:55 Je trouverai bien à nous faire couronner sans famille.
01:30:58 -Je vais vous demander de vous placer ici.
01:31:01 -J'y viendrai seulement si je garde ma femme à mes côtés.
01:31:05 -C'est impossible. Le manteau est si lourd qu'elle doit aider Mme Murat.
01:31:08 -Je marcherai à côté d'elle.
01:31:11 ...
01:31:14 -Laissez-moi ou je crie. Tant de mépris est insupportable pour moi.
01:31:18 -Altesse, prenez vos places.
01:31:21 J'ai besoin de vous pour porter la traîne de l'empereur.
01:31:24 ...
01:31:27 -Alors, vous venez?
01:31:29 -Pourquoi cette comédie? Pourquoi couronner cette femme?
01:31:32 Il faudra un jour ou l'autre en venir à la république.
01:31:36 -Je vous ordonne de venir.
01:31:39 -Mesdames et messieurs, prenez vos places.
01:31:42 ...
01:31:45 Voilà.
01:31:48 Il suffisait d'un peu de bonne volonté.
01:31:52 Attention, messieurs.
01:31:55 Musique.
01:31:58 Avancée.
01:32:01 ...
01:32:22 Reprenons.
01:32:26 Musique.
01:32:29 ...
01:32:32 Avancée.
01:32:35 ...
01:32:59 ...
01:33:01 Musique.
01:33:05 ...
01:33:08 ...
01:33:11 ...
01:33:14 ...
01:33:17 ...
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