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les informés du samedi 11 novembre 

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00:00 ...
00:05 -20h21, France Info,
00:08 les informés, Laetitia Coupa.
00:12 -Bonsoir à tous dans cette heure d'information
00:15 et de décryptage. Au menu des informés,
00:17 les commémorations du 11 novembre et la prise de parole
00:20 d'Emmanuel Macron, le sommet des nations arabes
00:23 et islamiques à Riyad, en Arabie saoudite,
00:26 qui demande l'arrêt des violences à Gaza.
00:28 Nous passerons aussi le feuilleton médiatico-politique
00:31 de la semaine autour de la grande marche
00:34 contre l'antisémitisme prévue demain un peu partout en France.
00:38 Avec moi en studio, Ana Navarro-Pedro,
00:41 correspondante de la presse portugaise.
00:44 Bonsoir. Richard Verly,
00:46 correspondant en France et Europe du quotidien suisse Blic.
00:49 Juan José Dorado,
00:51 correspondant pour les médias espagnols.
00:53 -Buenas tardes. -Buenas tardes, Juan José.
00:56 -Puis nous sommes aussi avec Gideon Kutz.
00:58 Vous êtes correspondant pour la radio publique israélienne.
01:02 Bonsoir à tous. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:05 C'est inhabituel,
01:11 mais est-ce un 11 novembre comme un autre ?
01:13 Je vous poserai la question très vite.
01:16 Après avoir réanimé la flamme du soldat inconnu
01:21 pour ce 100e anniversaire ce matin,
01:25 le président Emmanuel Macron a pris la parole.
01:28 On écoute un extrait de son discours.
01:31 -L'inconnu est tous les soldats de la France.
01:35 Il est de tous les horizons,
01:37 de la métropole et de nos outre-mer,
01:39 du Maghreb et d'Afrique, des Caraïbes au Pacifique.
01:43 Il est de tous les métiers, instituteurs et paysans,
01:48 normaliens et médecins, curés et ouvriers.
01:52 Il est de toutes les convictions,
01:55 croyants et francs-maçons, agnostiques et libres-penseurs,
01:59 protestants et musulmans, catholiques et juifs.
02:03 L'inconnu est cette résistance.
02:06 -Je ne sais pas ce que vous en pensez, chers informés.
02:10 C'est un discours plutôt classique
02:12 qui a délivré le président de la République.
02:14 On peut même dire que c'était minimaliste.
02:17 Comment vous analysez cette séquence ?
02:19 Allez-y, prends la parole qui veut.
02:21 Anna, on va, honneur aux femmes.
02:23 -Merci. Écoutez, c'était un discours, déjà...
02:26 Qu'est-ce que ça fait du bien, un discours
02:28 où il n'y a pas de charabia technocratique ?
02:31 Ah, technocratique ! J'ai eu du mal à le dire, moi.
02:34 Tellement je déteste ça.
02:36 Donc, c'est un beau discours.
02:39 C'est un discours qui, visiblement, veut unir.
02:42 Alors qu'Emmanuel Macron nous a habitués, peut-être, en Europe,
02:48 à avoir souvent une position peut-être un peu plus clivante.
02:51 Là, du coup, c'est un président qui veut unir tout son pays.
02:55 On ne sait pas combien de temps ça va durer.
02:57 Il y a une prise de conscience de la part du président
03:00 par rapport à ce que doivent être les fonctions d'un chef d'Etat
03:04 dans les circonstances actuelles du pays qu'il dirige.
03:07 Mais c'était un discours qui marque les esprits, je trouve, après.
03:13 -Qui marque les esprits, vous êtes d'accord ?
03:16 -Par les mots choisis et par les mots d'union
03:19 et au-delà des religions.
03:22 À la fin, il dit que l'agnostique, comme les croyants,
03:25 les Juifs, comme les musulmans, comme les chrétiens...
03:28 -C'est un peu attendu, Anna. Vous êtes quand même assez...
03:31 -Oui, mais ça tombe bien en ce moment.
03:34 -Vous êtes d'accord, Franck Rosselli ?
03:36 -C'est un discours minimaliste, oui, mais en même temps,
03:39 c'était un discours important parce que tout le monde
03:42 est en train de scruter ce qu'il allait dire et comment.
03:45 Donc, c'est vrai que ça reste minimaliste,
03:48 cette référence aux protestants catholiques et aux Juifs.
03:51 Mais il y a tout, après tout, le déroulé de cette cérémonie,
03:55 les apartés, les choses qui ont pu être dites à ce moment-là,
03:58 tout a été scruté. -On en parlera plus tard.
04:01 -Donc, c'est quand même un 11 novembre assez particulier
04:05 parce que la situation aujourd'hui en France
04:08 et dans le monde est assez particulière.
04:11 Et donc, Emmanuel Macron a quand même une parole qui porte
04:15 et donc, les regards étaient aussi tournés
04:17 vers cette parole minimaliste. Je suis d'accord avec vous.
04:21 -Richard Verly, j'ai posé la question
04:23 sans la poser directement, alors je vous la pose.
04:26 Est-ce que c'était un 11 novembre comme un autre ?
04:28 -Non, du fait de la manifestation de demain, bien évidemment,
04:32 contre l'antisémitisme, du fait de ce chaos mondial
04:35 dans lequel tout le monde a de la peine à se situer
04:37 et qui peut fracturer les populations européennes,
04:40 à commencer par la population française.
04:43 Il a bien saisi le moment, Emmanuel Macron,
04:45 mais je pense qu'il tord la réalité, quand même, disons-le.
04:49 Parce que la France de 1914, celle qui entre en guerre,
04:52 il est vrai qu'elle agrège toutes les religions,
04:56 toutes les origines et le poilu français,
04:59 celui qui va combattre, il va combattre,
05:01 quelle que soit son opinion, mais c'est une France fracturée.
05:05 10 ans avant, il y a eu la séparation de l'Église et de l'État.
05:08 Ça a été une bataille formidable en France.
05:10 Quelques années avant, il y a eu l'affaire Dreyfus.
05:13 Donc, il ne faut pas se auréoler.
05:15 La France de 1914 est une France très fracturée,
05:18 même si, effectivement, tout le monde va aller au combat
05:21 et, énormément, vont trouver la mort.
05:23 -Vous l'avez trouvée trop agéographique ?
05:26 -Il aurait fallu, c'est présomptueux de ma part,
05:29 de le dire, mais un mot pour rappeler
05:31 ce que furent les fractures de cette France-là
05:34 aurait été historiquement juste.
05:36 -Vous êtes d'accord ?
05:38 Guy Dérouet, écoute.
05:39 -Oui. L'union, par la mémoire,
05:42 c'est l'un des buts de la...
05:44 de l'information présidentielle,
05:47 ce qui a été fixé déjà au début de son mandat.
05:52 Donc, ça tombe dans...
05:54 Je ne pense pas, d'ailleurs,
05:57 que tous les ans, il y ait un discours de 11 novembre.
06:01 Il y avait un grand discours.
06:03 -C'est très rare. Non, non. C'est inhabituel.
06:05 -Donc, s'il y a un tel discours,
06:07 on s'attend à quelque chose de particulier,
06:10 mais c'était justement dans la lignée
06:13 des différents discours précédents.
06:16 Je suis tout à fait d'accord.
06:18 -Vous avez compris ce message ?
06:20 -C'est un peu fantaisiste,
06:21 parce que c'est assez loin
06:23 pour ne pas se souvenir justement
06:25 en quel état était la France
06:27 en cette année-là.
06:30 Donc, de ce point de vue,
06:32 on peut comprendre le but d'Emmanuel Macron.
06:35 C'est plutôt positif.
06:36 Mais est-ce que la réalité est tellement positive ?
06:39 On verra, je pense.
06:41 -On va en discuter, évidemment,
06:43 et on va continuer de disséquer un peu
06:46 ces cérémonies du 11 novembre.
06:47 Et les mots du président,
06:49 qu'il a dit en aparté, ce sera tout de suite
06:52 après le Fil info de 20h10 avec Emmanuel Langlois.
06:55 -Emmanuel Macron sera présent,
06:57 mais par la pensée à la grande marche demain à Paris
07:00 contre l'antisémitisme, à propos de laquelle il a dénoncé
07:03 beaucoup de confusion et de récupération politique,
07:06 le chef de l'Etat l'a dit tout à l'heure,
07:09 en marche des commémorations de l'anniversaire
07:12 de l'armistice du 11 novembre 1918.
07:14 L'antisémitisme à l'appel de la France insoumise,
07:17 prévu demain matin près de l'emplacement du Veldiv à Paris,
07:20 a été interdit car déclaré trop tardivement.
07:23 La préfecture de police précise que les organisateurs
07:26 pourront toutefois procéder à un dépôt de gerbe sur place.
07:30 Sur le terrain, selon l'armée israélienne,
07:32 près de 200 000 personnes ont quitté le nord de la bande de Gaza
07:36 pour le sud en trois jours.
07:38 L'armée israélienne affirme ce soir
07:40 qu'elle va aider à évacuer des bébés
07:42 dans les hôpitaux de l'enclave palestinienne.
07:45 En France, les analyses de l'ARS le confirment.
07:48 Trois résidents d'un EHPAD de Pleine-Fougère en Ile-et-Vilaine
07:52 sont bien décédés le 31 octobre dernier
07:54 à cause d'une intoxication alimentaire.
07:57 Une résidente est toujours hospitalisée alors qu'il est.
08:00 Le tribunal judiciaire de Saint-Malo a ouvert une enquête
08:04 pour homicide et blessures involontaires.
08:07 Et puis un mot de rugby, Pauquy s'impose face à Bordeaux,
08:10 qui est un peu plus proche de la France.
08:13 -Les résultats de la première année de l'ARS
08:16 sont de 26 à 32.
08:17 On décroche un premier succès à l'extérieur.
08:20 Cette saison, face à Montpellier, va à 17.
08:22 -France Info.
08:24 -20h, 21h,
08:25 les informés,
08:26 Laetitia Cruzat.
08:27 -Nous parlions de ce discours,
08:29 somme toute, attendu d'Emmanuel Macron ce matin,
08:32 mais il y a les mots du président en aparté.
08:35 Je vais vous demander de tendre bien l'oreille,
08:38 parce que c'est un aparté,
08:40 mais c'est vrai qu'Emmanuel Macron a justifié
08:44 son absence demain à la grande marche
08:46 contre l'antisémitisme.
08:48 Écoutez bien, il l'a fait
08:50 parce qu'une des participantes de la cérémonie officielle
08:54 lui a demandé, lui a posé la question ce matin,
08:57 et cette séquence prend tout son sens
09:00 quand on sait que c'était l'arrière-petite-fille
09:03 du capitaine Dreyfus.
09:04 Écoutez.
09:06 -Je voudrais quand même vous dire
09:08 que, en tant qu'arrière-petite-fille de Dreyfus,
09:10 je suis un petit peu déçue que vous ne veniez pas
09:13 à la manifestation.
09:14 -Je n'ai jamais été à une manifestation,
09:16 et je pense que mon rôle est plutôt d'être l'unité du pays
09:19 que d'être clair sur les valeurs.
09:21 Mon rôle est de prendre des décisions,
09:24 de dire des mots quand il faut les dire,
09:26 et d'agir.
09:27 Sinon, je peux manifester toutes les semaines.
09:30 -C'est vrai, vous avez raison.
09:32 En tous les cas, on sait que vous serez avec nous par le coeur.
09:35 C'est très simple.
09:36 On ne vous conseillera rien, et rien de juste.
09:39 -Merci.
09:40 -Fermeté totale et soutien d'Emmanuel Macron
09:44 par la pensée et par le coeur aux manifestants demain.
09:48 Guideon Kutz, est-ce que c'est compris,
09:51 ce choix d'Emmanuel Macron en Israël par les Israéliens ?
09:54 Est-ce qu'on en parle ?
09:56 -On n'en parle pas encore.
09:59 Je pense qu'on en parle plus.
10:01 On en parle des changements de position.
10:06 C'est accueilli comme ça du président
10:08 dans son interview à la BBC.
10:10 Mais, bon, j'ai bien sûr transmis ces paroles-là.
10:15 Ca intéressait ces médias et les Israéliens.
10:21 Écoutez, "présent par la pensée",
10:25 ça fait un peu mystique,
10:26 et ça rappelle peut-être la force d'esprit de Mitterrand.
10:29 Il a dit hier qu'il lui-même était présent à une telle manifestation.
10:33 -En 1990, après la conclamation du cimetière de Capandra.
10:36 -Il a...
10:39 De toute façon, l'impression de ce que le président a dit aujourd'hui,
10:43 c'est qu'il avait peut-être l'envie d'y aller,
10:46 mais il a changé d'avis à cause de la situation
10:49 et à cause de la manifestation d'aujourd'hui.
10:52 Donc, il n'est pas sorti, vous voyez,
10:56 avec tous les honneurs dans sa réponse.
10:59 Et sa non-présence demain.
11:01 Et le fait est que le seul
11:05 qui a envoyé un tweet d'encouragement
11:08 et de compréhension au président
11:11 était Jean-Luc Mélenchon.
11:14 Voilà, qui a dit qu'il comprend cela et qu'il appuie ce qu'il fait.
11:18 -Il a instrumentalisé les propos
11:21 et la position d'Emmanuel Macron à son profit.
11:23 Mais on en parlera tout à l'heure.
11:25 Gideon Koot, on ne parle pas du tout en Israël
11:28 de cette marche demain contre l'antisémitisme.
11:30 -On parle très peu.
11:32 Je suis sûr qu'on en parlera beaucoup plus demain.
11:35 Israël, l'opinion publique par la guerre.
11:39 Et par, si vous voulez, cette condamnabilité
11:41 qui est avec nous, qui est contre nous,
11:44 combien de temps il nous reste encore
11:46 d'essayer de sauver les otages, etc.
11:49 Et en ce qui concerne donc...
11:52 Et l'appui en ce qui concerne l'antisémitisme,
11:57 ça paraît un peu normal aux Israéliens,
12:01 même louable.
12:02 Espérons que rien ne sera gâché demain.
12:08 Mais cette marche, il faut peut-être la répéter, l'expliquer,
12:12 est importante surtout pour les Français.
12:15 Ce n'est pas un show pour montrer à l'extérieur et dans le monde.
12:19 Ce n'est pas un show non plus pour les Juifs de France.
12:22 Moi, je pense que les Juifs de France
12:25 n'ont pas grand intérêt à participer demain.
12:27 Ils doivent être encouragés par l'union nationale,
12:31 cette union que M. Macron chérit tellement.
12:36 - Plusieurs Juifs de France ont appelé à être rejoints.
12:40 - Non, je ne pense pas.
12:42 J'ai parlé avec certains Juifs de France.
12:45 Ils attendent voir justement
12:47 et avoir ce très bon sentiment
12:49 que tout le monde est ensemble sur cette cause,
12:52 ce qui n'est pas le cas, comme on le sait,
12:54 et parce qu'on a différentes...
12:57 discussions partisanes qui sont sorties.
13:04 Est-ce que l'ARN doit participer ?
13:07 - On en parlera dans la 2e partie de l'émission.
13:10 Richard Verli, Emmanuel Macron sait qu'effectivement
13:13 tout le peuple français, le public français, l'opinion publique,
13:16 s'intéresse à cet événement de demain.
13:19 Et il a dit, le laisse-entendre,
13:23 qu'il prendrait la parole pour s'adresser aux Français avant.
13:26 Donc, avant demain 15h.
13:28 Pourquoi ce choix de communication, selon vous, Richard ?
13:31 - Je pense que les 2 options étaient défendables.
13:34 Il aurait pu aller à la manifestation.
13:37 Il a choisi de ne pas y aller.
13:39 Rappelons que c'est une manifestation
13:41 qui a été conviée par les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat,
13:45 qui tous les 2 y seront, et qui, à ce titre,
13:47 l'un et l'autre présentent les élus et donc le peuple français.
13:51 Donc, franchement, moi, je n'en ferais pas une grande affaire.
13:54 Il a sans doute, évidemment, on le sait,
13:56 peur que sa présence à une telle manifestation
13:59 entraîne des fractures,
14:01 et qu'ensuite, on lui reproche de ne pas aller aux autres manifestations,
14:04 par exemple, les manifestations en soutien aux Palestiniens.
14:07 J'imagine que c'est ça qui a pesé dans sa décision.
14:10 - C'est un niveau intérieur, mais son image à l'international,
14:14 spécialement, notamment vis-à-vis d'Israël,
14:17 en sera ternie. - Peut-être.
14:20 - C'est lui qui est considéré comme le chef de la nation.
14:24 - Ana Nabarro-Pedro, est-ce que vous pensez
14:26 que le chef d'Etat français est soucieux de son image
14:28 au plan international ?
14:30 - Ça, il l'est depuis longtemps.
14:32 - Est-ce que ce choix se comprend ?
14:34 - Je pense qu'il est aussi soucieux de ce que ces actes,
14:37 ces actions peuvent engendrer en France.
14:41 Il me semble que, peut-être, comme disait Richard,
14:47 il aurait pu prendre une décision qui ne serait pas choquante,
14:50 mais peut-être que dans les circonstances actuelles,
14:52 penser à apparaître comme un arbitre un peu au-dessus
14:55 de la mêlée en France, c'est pas plus mal.
14:58 La situation est très tendue dans ce pays,
15:00 les tensions et les fractures sont immenses,
15:05 et peut-être que c'est le moment aussi de penser plus à son pays
15:08 que, hélas, à ce que pensera Israël,
15:10 qui est blessé et qui va analyser la situation,
15:13 les exemples ou les actes d'amitié,
15:20 selon une mesure qui n'est pas celle
15:24 d'un président de la République en France en ce moment.
15:27 Évidemment, on peut le comprendre,
15:29 mais lui, Emmanuel Macron, son devoir,
15:31 c'est vis-à-vis de son pays en ce moment.
15:33 - Vous êtes d'accord ? Juan José, je vois que vous acquiescez.
15:35 - Oui, je suis tout à fait d'accord.
15:37 D'abord, il prend cette décision parce qu'il la prend
15:39 par rapport à la France,
15:41 par rapport, justement, à cette fracture qui existe déjà
15:45 au niveau de cette marche.
15:47 Donc peut-être que s'il y avait eu une unanimité autour de la marche,
15:50 Emmanuel Macron aurait pris la décision d'y participer,
15:53 mais ce n'est pas le cas,
15:54 et le risque est d'agrandir cette fracture
15:56 avec une partie de la population.
15:58 - Entre les philosémites et les antisémites,
16:00 je voudrais bien comprendre.
16:01 C'est une marche contre l'antisémitisme.
16:04 - Vous parlez entre les antisémites et...
16:06 - Donc là, tout ça, c'est au niveau du monde politique français,
16:09 où on a des arrières-pensées.
16:11 Si on est contre l'antisémitisme,
16:13 c'est qu'on est pour Israël, etc., etc.
16:15 Et là, c'est incompris, je pense, hors France.
16:19 Ça devient une histoire franco-française,
16:22 et tout l'avantage d'un tel événement,
16:27 si on s'attend qu'il y aura des réactions à l'étranger,
16:30 même en Israël ou ailleurs,
16:32 ou dans l'opinion publique juive dans le monde, par exemple,
16:35 ou l'opinion publique qui est contre l'antisémitisme,
16:39 tout cela sera terni, et c'est déjà terni.
16:42 - Je ne crois pas.
16:43 - Quand on parle de la France,
16:44 personne ne connaît le président du Parlement, etc.
16:47 La France est Macron, aujourd'hui.
16:49 - On va continuer notre discussion.
16:51 Anna, je crois que vous voulez réagir,
16:53 mais je vous donnerai la parole.
16:55 - Je ne pense pas que cet événement soit convoqué
16:57 pour l'image de la France à l'étranger,
16:59 ni pour les circonstances actuelles en France.
17:01 - On va s'intéresser aussi
17:03 au Sommet des Nations arabes et islamiques à Riyad,
17:06 après le Fil info de 20h20 avec Emmanuel Langlois.
17:09 - L'alerte rouge au cru est maintenue dans le Pas-de-Calais.
17:12 Le département est toujours sous l'eau.
17:14 Les habitants ont profité ce samedi,
17:16 enfin, d'une journée sans intempéries,
17:19 mais les évacuations se poursuivent,
17:21 y compris dans des secteurs jusque-là
17:23 épargnés par ces inondations.
17:24 La Vendée, la Charente-Maritime et le Nord
17:27 restent, eux, en vigilance orange face à ces crues.
17:30 A l'étranger, au 36e jour du conflit entre Israël et le Hamas,
17:33 les combats intenses dans le nord de la bande de Gaza
17:36 rendent la situation de plus en plus critique.
17:38 Dans les hôpitaux palestiniens,
17:40 en manque de carburant,
17:42 le système de santé de l'enclave palestinienne est à genoux,
17:45 affirme devant le Conseil de sécurité de l'ONU
17:48 le chef de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé.
17:51 Et puis à Londres, un record,
17:53 300 000 personnes ont marché dans le calme
17:55 pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza.
17:57 Selon la police britannique, il s'agit de la plus importante
18:00 marche organisée dans la capitale depuis l'attaque du Hamas
18:04 le 7 octobre.
18:05 Enfin, quelle meilleure manière de se reprendre
18:07 après la défaite à Milan en Coupe d'Europe mardi ?
18:10 Le PSG s'empare de la tête de la Ligue 1 de football
18:13 pour la première fois de la saison en allant battre Reims 3 à 0
18:17 grâce à un triplé de Kylian Mbappé.
18:19 ...
18:21 -France Info.
18:22 ...
18:25 -20h, 21h,
18:26 les informés,
18:28 Laetitia Gruba.
18:30 -Ariad, en Arabie saoudite, un sommet a réuni aujourd'hui
18:33 le président iranien et les dirigeants arabes
18:36 sur la guerre en Israël et la situation à Gaza.
18:39 A l'ouverture de ce sommet, le prince héritier,
18:41 Mohamed Ben Salmane, a déclaré que l'Arabie saoudite,
18:45 j'ouvre les guillemets,
18:46 "tenait les autorités d'occupation",
18:49 sous-entendue israélienne,
18:50 "pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien",
18:54 une position partagée par le président iranien,
18:58 Ibrahim Raisi.
18:59 Ecoutez.
19:00 -Il ne fait aucun doute que le gouvernement américain
19:03 est le commanditaire et le principal complice de ce crime.
19:06 La machine de guerre du régime sioniste
19:09 et son carburant appartiennent aux Américains.
19:12 Les gouvernements islamiques devraient désigner
19:15 l'armée du régime occupant et agresseurs
19:17 comme une organisation terroriste.
19:19 ...
19:21 -Gideon Kouts, est-ce que ça, c'est un sujet
19:24 qui vraiment aussi est important pour vous ?
19:26 C'est un sujet qui vraiment aussi est en train de monter,
19:30 de grandir, de s'amplifier en France ?
19:32 Est-ce que l'embrasement de ce conflit
19:34 à la région entière est un sujet qui est débattu en Israël ?
19:39 -Tout à fait, mais...
19:40 C'est plus qu'un embrasement qui va...
19:45 qui va se passer maintenant.
19:48 L'embrasement existe depuis un moment déjà,
19:54 parce qu'Israël, au moins, voit la main de l'Iran
19:57 dans tout ce qui s'est passé.
19:59 Donc cette guerre existe déjà,
20:02 et bien sûr que l'embrasement est possible.
20:05 Ce qui est triste, bien sûr, pour Israël,
20:07 que ça arrive au moment où les accords d'Abraham
20:10 ont commencé à avancer, où il y avait des pourparlers
20:13 avec l'Arabie saoudite.
20:15 Moi-même, j'étais à Riyad,
20:18 un mois ou quelques semaines avant le début de la guerre,
20:23 dans une atmosphère excellente.
20:24 Tout était pour le bien,
20:26 et maintenant, on récolte les fruits de cette guerre.
20:31 En ce qui concerne le président iranien,
20:33 déjà, c'est la première fois qu'il vient
20:35 depuis l'arrêt des relations
20:39 entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
20:45 Et d'ailleurs,
20:48 ce n'est pas uniquement le dirigeant de la Ligue arabe qui était là,
20:52 mais aussi l'organisation des États islamiques.
20:54 Donc, ça veut dire qu'il y avait des Arabes
20:56 et des musulmans du monde entier.
20:58 Et...
21:00 Bon, la résolution est très claire.
21:03 Ils n'acceptent pas, donc,
21:08 de présenter l'action israélienne
21:11 en tant que...
21:15 - Un acte de défense. - Voilà.
21:18 Une...
21:19 - J'ai envie de vous poser la question. - Une punition du Hamas, etc.
21:22 - À quoi sert... - Et ils sont pour, bien sûr,
21:25 pour l'arrêt total des hostilités.
21:27 Mais ce qui est intéressant,
21:30 c'est que le président iranien ne suffisait pas de cela.
21:34 Le président iranien a déclaré, à Riad,
21:38 que la seule solution pour lui,
21:41 c'est la Palestine de la mer jusqu'à la rivière.
21:45 Donc, voilà, c'est le nouveau slogan iranien.
21:48 - Donc, sans Israël. - Richard Verlier, à quoi sert
21:50 ce sommet ? A qui s'adresse ce sommet ?
21:52 Il est important.
21:55 Il n'est pas important par ce qu'on vient d'entendre.
21:58 D'abord, il faut savoir qu'entre l'Iran et l'Arabie saoudite,
22:02 ça ne va pas bien.
22:03 Ce sont deux puissances qui ont des intérêts stratégiques divergents.
22:06 En ce moment, ça converge, je dirais, contre Israël,
22:09 compte tenu de ce qui se passe, mais la réalité est différente.
22:12 C'est un sommet important pour les discussions dans les couloirs.
22:17 Les pays arabes vont avoir besoin de venir avec une solution.
22:21 Je dirais qu'il faut l'espérer.
22:23 On a tous intérêt à ce que les pays arabes reprennent
22:27 ou réfléchissent à une solution pour relancer les paix,
22:30 y compris Israël. Il y a intérêt.
22:32 Donc, il faut savoir...
22:34 Il faut faire la différence entre la part de la propagande iranienne
22:38 qui n'appartient qu'à l'Iran
22:39 et la réflexion qui, en ce moment, existe à Riad, au Qatar, en Égypte.
22:44 Il faut vraiment espérer pour qu'une proposition
22:46 qui est, on commence à dire, par exemple, un éventuel protectorat
22:50 mené par le Qatar sur la bande de Gaza,
22:52 je dis bien, ce sont des rumeurs,
22:54 mais ce sont des pistes qu'il faut explorer.
22:56 Il est évident qu'Israël devra faire des concessions.
22:59 Mais je pense qu'une grande partie de la population israélienne
23:03 veut la paix à l'issue de cette guerre.
23:05 -André Rosset et Adorado, c'est bon signe, ce sommet ?
23:08 -Je suis pas tout à fait d'accord avec Richard.
23:10 Je vous explique pourquoi. Déjà, regardez de près,
23:13 ça fait 35 jours.
23:16 Ils se réunissent 35 jours après,
23:17 après qu'il y a eu la conférence au Caire,
23:20 que Biden est passé par là,
23:22 que Macron est passé par là, etc.
23:25 Les pays arabes et islamiques se réunissent 35 jours après
23:29 le 7 octobre.
23:30 Après, ce qu'on vient de voir avec le président iranien,
23:34 c'est quel est le point de vue qui va s'imposer.
23:37 Est-ce que ça va être l'Arabie saoudite
23:40 ou le point de vue iranien ?
23:41 Et là, le président iranien est dans l'excès,
23:44 comme il a toujours été dans ses propos.
23:46 Donc des divergences existent, bien évidemment,
23:50 et beaucoup plus profondes qu'elles n'existent peut-être
23:53 dans l'Occident, par rapport au conflit palestino-israélien.
23:58 Donc, l'importance de ces sommets, c'est peut-être qu'ils se sont réunis,
24:02 car c'est la première des choses,
24:04 mais après, on va voir des profondes divergences
24:07 à l'intérieur des pays musulmans islamiques
24:10 sur la solution à apporter, justement, à ce conflit.
24:13 -Je ne pense pas qu'une telle conférence amène une solution.
24:16 Moi, je pense que c'était...
24:17 C'est ce que je pense.
24:19 Au niveau déclaratif, il fallait qu'ils disent quelque chose,
24:22 il fallait défendre tout ce qui se passe,
24:25 mais quels seront les résultats
24:30 sur le terrain et pratiques concernant les politiques ?
24:35 -C'est ce que disait Richard. Il y a beaucoup de propositions.
24:38 Tu as à mon avis Blinken, qui a fait la ronde de Main-Orient.
24:41 La première proposition, c'était que les Palestiniens de Gaza
24:44 aillent dans le Sinai.
24:45 L'Egypte a dit, elle aussi, "Niet".
24:48 Ensuite, il est revenu avec l'idée, maintenant,
24:51 que l'Egypte reprenne, comme dans le passé,
24:53 le protectorat de Gaza.
24:56 Et il a dit... C'était "non" aussi.
25:00 Donc, vous savez, il y a beaucoup d'idées sur la table pour après.
25:03 Et c'est peut-être ce que disait Richard.
25:05 C'est les discussions, les yeux dans les yeux,
25:08 qui ont eu le plus d'importance.
25:09 Et nous continuons, bien sûr, cette discussion
25:12 dans la deuxième partie des informés.
25:14 (Générique)
25:15 ---
25:26 -Soyez bienvenus si vous nous rejoignez sur France Info.
25:29 Très heureux de vous retrouver.
25:31 Dans l'actualité, ce soir, partout, en France et en Europe,
25:34 se sont tenus, cet après-midi, des rassemblements de soutien
25:38 aux Palestiniens.
25:39 Image, ici, des rues de Londres,
25:41 où 300 000 personnes ont marché avec un mot d'ordre,
25:45 un "Cessez le feu" immédiat.
25:47 Ils étaient également 20 000 dans les rues de Bruxelles
25:50 et 17 000 dans les rues de Paris, cet après-midi.
25:54 J-1, avant la grande manifestation contre l'antisémitisme à Paris,
26:00 en présence d'Elisabeth Borne, de François Hollande
26:03 ou de Nicolas Sarkozy, mais sans la France insoumise,
26:06 n'a pas défilé aux côtés du Rassemblement national,
26:08 sous haute surveillance, encadré par 3000 forces de l'ordre.
26:12 Julien Elion.
26:13 -Des milliers de personnes et des messages de soutien
26:16 à la communauté juive, voici les images
26:18 que l'on devrait voir demain dans les rues de Paris
26:21 pour la marche contre l'antisémitisme.
26:23 Le cortège s'élancera à 15h de l'esplanade des Invalides
26:26 et terminera son parcours au Sénat.
26:28 Pour éviter tout débordement, un dispositif de sécurité
26:31 va être déployé.
26:33 3000 policiers et gendarmes seront présents sur le terrain.
26:36 Le ministre de l'Intérieur a demandé aux préfets
26:39 de tout mettre en oeuvre pour que ces marches se passent
26:42 dans les meilleures conditions.
26:44 Gérald Darmanin a également invité les responsables
26:47 de la sécurité à encadrer la manifestation.
26:49 Ce policier fera le déplacement.
26:51 -On veut placer autour de ce rassemblement
26:53 une ultra-sécurité, parce que les risques sont nombreux,
26:57 il faut se le dire. Il y a beaucoup de personnalités
27:00 qui seront présentes dans cette manifestation.
27:03 Il est nécessaire de mettre une sécurité maximum,
27:07 même si on sait bien que le risque zéro n'existe jamais.
27:10 -Un carré sera organisé pour protéger
27:12 les personnalités politiques.
27:14 De nombreuses stations de métro et de RER seront fermées
27:17 le long du parcours.
27:18 A travers ces mesures, le gouvernement souhaite rassurer
27:22 la communauté juive de France, qui a été particulièrement ciblée
27:25 depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël.
27:28 Plus de 1 200 actes antisémites ont été dénombrés en France
27:32 depuis le début de la guerre.
27:33 -Cette information vient de nous parvenir.
27:36 L'armée israélienne vient de déclarer
27:38 qu'elle allait aider à l'évacuation des bébés
27:41 du plus grand hôpital de Gaza, alors que d'intenses combats
27:44 ont lieu entre les forces israéliennes
27:47 et les combattants palestiniens
27:49 autour de cet établissement hospitalier.
27:51 On en vient aux commémorations de l'armistice de la grande guerre,
27:55 cérémonie présidée ce matin par Emmanuel Macron
27:58 sous l'arc de triomphe.
27:59 Comme le veut la tradition, il a déposé une gerbe
28:02 sur la tombe du soldat inconnu
28:04 avant de saluer des familles des militaires morts pour la France.
28:08 Et puis, une veillée patriotique a eu lieu en fin d'après-midi
28:12 avec une projection sur l'arc de triomphe
28:15 pour célébrer le centenaire de la flamme du souvenir
28:19 sur la tombe du soldat inconnu.
28:22 Une dernière image de sport.
28:26 Et Kylian Mbappé s'est illustré cet après-midi
28:29 sur la pelouse de Reims.
28:32 L'attaquant du Paris Saint-Germain a inscrit un triplé
28:36 et le PSG s'est imposé à Reims 3 buts à zéro.
28:40 Le club de la capitale reprend provisoirement
28:44 la tête du classement.
28:46 À suivre ce soir, le match entre Le Havre et Monaco.
28:51 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
28:54 Restez avec nous à suivre les informés.
28:56 Demain soir, pour un nouveau 19/20 Info.
29:01 Belle soirée sur France Info.
29:03 Générique
29:05 ...
29:18 -Bienvenue à tous. Il est 7h sur France Info.
29:21 Chaque jour et à chaque instant, France Info vous accompagne
29:25 et vous délivre en continu l'info juste.
29:28 Dans nos rédactions et sur le terrain,
29:30 nos journalistes se mobilisent pour décrypter,
29:33 analyser et vérifier l'actualité.
29:35 A la radio, sur le canal 27 de votre télévision,
29:39 sur franceinfo.fr et sur les réseaux sociaux,
29:42 nous sommes présents, toujours avec vous
29:46 et surtout pour vous.
29:48 -Bonsoir. Merci d'être avec nous.
29:51 -France Info et tout est plus clair.
29:53 ...
29:56 Générique
29:58 ...
30:00 -20h, 21h, les informés.
30:02 Laetitia Cruva.
30:05 -Dans cette 2e partie des informés,
30:08 nous allons revenir sur les nombreuses polémiques
30:11 franco-françaises, vous disiez Guillaume Gouts tout à l'heure,
30:14 polémiques politiques qui ont accompagné l'organisation
30:18 de cette marche contre l'antisémitisme de demain.
30:21 Nous parlerons aussi de la grande manifestation à Londres,
30:24 pour rappeler au cessez-le-feu à Gaza.
30:27 Nous terminerons l'émission avec le dérapage
30:30 et le rétropédalage du député LFI David Guiraud.
30:34 Je suis toujours en compagnie des correspondants
30:37 de la presse étrangère, évidemment.
30:39 Anna Navarro-Pedro, correspondante pour la presse portugaise,
30:43 Richard Verly, correspondant France et Europe
30:46 pour le quotidien suisse Blic, Juan Rosel Dorado,
30:48 correspondant pour les médias espagnols,
30:51 Guillaume Gouts, correspondant pour la radio publique israélienne.
30:54 Et puis j'accueille, plus c'est une dizaine de fous,
30:57 plus c'est intéressant, Aline Percept,
30:59 vous êtes correspondante pour la RDPF belge
31:02 et la RTS suisse.
31:04 Je vais vous proposer, avant de partir à Londres,
31:07 de rester à Paris.
31:08 Cet après-midi, plusieurs milliers de personnes
31:11 étaient convoquées sous le mot d'ordre
31:13 au massacre à Gaza, cessez le feu immédiat.
31:16 La France insoumise soutenait cette manifestation
31:19 et y participait.
31:21 Je vous propose d'écouter Mathilde Panot,
31:23 chef de file des Insoumis à l'Assemblée.
31:26 Ce qu'a dit Emmanuel Macron et le président de la République
31:29 va enfin dans le bon sens.
31:31 Ce n'est pas étranger au fait que, semaine après semaine,
31:34 il y ait des manifestations populaires qui se tiennent
31:37 pour faire pression, pas seulement en France.
31:40 Je ne sais pas si vous avez vu les images à Londres
31:42 ou aux Etats-Unis, qui est probablement
31:45 un des pays les plus alignés sur la politique
31:47 du gouvernement israélien, où vous avez
31:49 les plus grandes manifestations pour la paix et anti-guerre
31:53 qu'il y a eu depuis au moins 50 ans.
31:55 Tout ça fait pression sur les gouvernants pour dire
31:58 "Nous voulons que ces massacres s'arrêtent immédiatement
32:01 "et qu'on réouvre un processus de paix,
32:03 "le seul à même de garantir la paix et la sécurité
32:06 "du peuple israélien et du peuple palestinien."
32:09 -Vous en parliez tout à l'heure, Gideon,
32:11 sur les propos d'Emmanuel Macron, sur lesquels rebondit
32:14 Mathilde Panot. C'était hier soir, sur la BBC,
32:17 le président français exhortait Israël à arrêter
32:20 les bombardements contre les civils gazaouis.
32:23 Comment ont été perçus ces propos ?
32:25 -Très mal. Pas parce qu'il a exhorté Israël à arrêter le combat.
32:28 Israël est prête à arrêter le combat
32:31 dès que les otages seront libérés,
32:33 ce qui n'est pas le cas jusqu'à maintenant.
32:36 L'opinion israélienne, qui ne suit pas tellement
32:39 toute la politique française et les déclarations
32:42 et les changements d'une minute à l'autre
32:44 de la position, etc.,
32:46 elle a vu un autre Macron quand il a visité Israël,
32:50 déjà assez tardivement,
32:51 et un autre Macron qui donne une interview à la BBC,
32:55 même s'il a répété pratiquement ce qu'il a dit
32:58 à l'ouverture de la conférence humanitaire sur Gaza,
33:02 qui n'était pas tellement suivie dans le monde,
33:05 parce qu'il n'y avait pas de personnalité marquante.
33:09 Donc, de ce point de vue,
33:10 ce que j'ai reçu,
33:13 même des lettres des auditeurs et des amis
33:16 qui n'ont pas aimé,
33:18 qui ont été étonnés par une phrase
33:20 "comme quoi Israël bombarde et tue
33:25 "des vieillards, des femmes
33:29 "et des bébés ou des enfants à Gaza".
33:35 Ça sort toujours du contexte,
33:37 parce qu'il a dit qu'il faut arrêter ça,
33:39 mais ça sorti comme "arrêter de tuer les enfants".
33:42 C'était plus ou moins ça, vous savez,
33:44 dans la communication,
33:47 nous sommes sur des messages très, très courts.
33:50 Mais, bien sûr, Macron, depuis longtemps,
33:53 il a changé son opinion,
33:55 il a dit qu'Israël doit aller, bien sûr,
33:59 jusqu'au bout contre les terroristes, etc.,
34:02 mais qu'il faut le faire aussi
34:04 sans ce qu'on appelle les dommages collatéraux.
34:08 Maintenant, il ne parle plus de dommages collatéraux.
34:10 Moi, j'ai eu une conversation assez intéressante
34:12 pendant le forum avec une personnalité française
34:15 haut placée, je ne dirais pas son nom,
34:18 qui m'a dit "bon, écoutez, il faut que vous fassiez",
34:21 elle n'est pas une stratège ni une tacticienne,
34:23 "que vous fassiez pour toucher
34:28 "que les Hamas,
34:32 "mais ne pas toucher la population".
34:34 Ecoutez, est-ce que c'est possible ?
34:36 C'est une autre chose, mais bien sûr,
34:38 cette déclaration à la BBC
34:44 a jeté un froid entre Macron et les Israéliens,
34:47 qui étaient plutôt très bien disposés
34:52 vis-à-vis de lui, notamment des familles des otages.
34:56 -De façon habile, la députée Elefi Amatilpano
34:59 parle aussi de cette grande manifestation,
35:02 300 000 personnes à Londres,
35:06 pour soutenir le peuple palestinien.
35:08 Est-ce qu'à Nanabor Pédro,
35:11 finalement, toutes les démocraties sont touchées
35:14 par la même fièvre de division sur la guerre israélo-palestinienne ?
35:18 Et quel danger porte cette fièvre ?
35:20 -C'est assez curieux, parce que remarquez,
35:24 dans le même temps, il y a le Pakistan
35:26 qui expulse plus d'un million d'Afghans de ses terres,
35:29 mais du jour au lendemain, quasiment,
35:31 avec des drames absolus, parce que ce sont des gens installés,
35:34 les jeunes nés au Pakistan ne parlent même pas
35:36 la langue de leurs parents,
35:38 et c'est des drames absolus aussi, on n'en parle pas.
35:41 On s'est pas émus, pour le sort des Arméniens au Karabakh,
35:45 et pourtant, il en a fallu de la terreur absolue
35:50 exercée contre ces populations
35:52 pour qu'elles partent en une semaine 200 000,
35:54 en laissant tout derrière, même les morts.
35:57 Et donc, vous savez...
36:01 Donc oui, pourquoi on se focalise sur cette question ?
36:04 Elle est quasiment biblique, d'une certaine façon,
36:06 mais des sociologues, des politiques,
36:08 des spécialistes sauront nous expliquer
36:11 les méandres psychologiques, politiques
36:14 qui président à cela,
36:16 mais peut-être aussi parce que nous payons une erreur
36:19 de l'histoire, ce qui a été fait au peuple juif
36:22 pendant la Deuxième Guerre mondiale,
36:24 le fermer des yeux là-dessus, on a fermé les yeux,
36:27 puis ensuite, on a créé deux Etats,
36:30 mais dans les conditions où ils ont été faits,
36:33 et puis la mauvaise conscience...
36:35 Enfin, "mauvaise conscience",
36:37 tout le monde savait ce qui se passait
36:39 pendant la Deuxième Guerre mondiale,
36:40 et dans les démocraties, on ne faisait rien,
36:42 on était avertis, on ne faisait rien,
36:45 puis ensuite, le peuple apatride a trouvé une patrie,
36:48 mais on a créé un autre peuple apatride.
36:51 Donc, il y a peut-être tout cela qui se mêle quelque part,
36:54 mais il y a vraiment une radicalisation, absolument,
36:59 qui sort de la mesure actuellement,
37:01 qui sort du rationnel, et c'est extrêmement dangereux.
37:04 -A Londres, bien sûr, cette manifestation
37:06 a donné lieu à une bataille politique d'envergure,
37:09 on le verra tout de suite,
37:12 mais comme en France, elle divise politiquement
37:15 cette question du conflit israélo-palestinien,
37:17 et on va en discuter avec vous, chers informés,
37:19 tout de suite après le Fil Info de 20h40
37:21 avec Emmanuel Langlois.
37:23 -Après avoir longuement hésité, Emmanuel Macron
37:25 ne sera donc finalement présent que par la pensée
37:28 à la Grande Marche demain à Paris, contre l'antisémitisme.
37:31 L'événement est, selon lui, entouré de beaucoup de confusion
37:35 et de récupération politique, il l'a dit tout à l'heure,
37:38 en marge des commémorations du 11 novembre.
37:41 La vidéo postée sur les réseaux sociaux a provoqué un tollé.
37:44 La députée renaissance, Violette Spilbout,
37:47 adresse un signalement au procureur de la République de l'Île
37:50 après des propos tenus par David Guiraud
37:52 lors d'une conférence à Tunis.
37:54 Dans cette déclaration, le député La France Insoumise
37:56 faisait le parallèle entre l'attaque du Hamas
37:58 le 7 octobre dernier et le massacre de Sabra et Châtila
38:02 dans les années 80.
38:04 La situation sur le terrain est de plus en plus dramatique,
38:06 en particulier pour les hôpitaux du nord de la bande de Gaza,
38:10 où deux bébés prématurés sont morts faute d'électricité
38:13 en soins néonatos, selon une ONG,
38:16 alors que de violents combats entre soldats israéliens
38:18 et combattants du Hamas sont lieux à proximité même
38:21 de ces hôpitaux.
38:22 Un mot de Tunis, Hugo Imbert emporte le tournoi de Metz.
38:26 Sur ces terres de Moselle, le numéro 1 français
38:29 a dominé le russe Alexandr Shevchenko.
38:32 En 27-63-63, il s'adjuge ainsi le quatrième titre de sa carrière.
38:36 Un autre Français, Adrien Manarino, remporte, lui,
38:39 le cinquième tournoi de sa carrière à Sofia, en Bulgarie.
38:42 ...
38:44 -France Info.
38:45 ...
38:47 -20h, 21h, les informés.
38:50 Laetitia Cruva.
38:53 -Je vous l'ai promis,
38:55 c'est maintenant que nous allons avoir vos analyses,
38:58 chers informés, de ce combat politique,
39:01 cette bataille politique en France autour de la manifestation
39:04 demain contre l'antisémitisme.
39:06 Juste avant, je vous propose un petit extrait
39:09 d'une interview d'Aurélie Trouvé, députée LFY.
39:12 Elle était ce matin dans la matinale
39:14 de Jean-Rémi Baudot sur France Info.
39:16 -Pourquoi nous nous refusons à y aller ?
39:18 Pourquoi je me refuse à y aller ?
39:19 Parce que je ne veux pas manifester
39:21 aux côtés de l'extrême droite,
39:22 aux côtés du Rassemblement national contre l'antisémitisme,
39:25 et le racisme,
39:26 alors qu'il est le premier vecteur des idées racistes et antisémites.
39:29 Et malheureusement, cet appel à la manifestation
39:32 n'a en aucun cas permis d'exclure l'extrême droite,
39:35 dont les responsables se sont tout de suite sentis,
39:38 accueillis dans cette manifestation.
39:40 Pour autant, je le dis, je respecte, je respecte,
39:42 tous ceux qui marcheront avec sincérité demain après-midi.
39:46 Donc nous, nous préférons être
39:47 dans toutes les mobilisations contre l'antisémitisme.
39:50 Dans les jours à venir, il y aura des initiatives,
39:52 dont une demain matin,
39:53 qui aura lieu aussi un hommage aux victimes du régime de Vichy.
39:57 - Effectivement, les filles organisent demain matin
40:01 Place des Martyrs Juifs du Vélodrome d'Hiver,
40:04 une manifestation contre l'antisémitisme,
40:06 le racisme, l'extrême droite.
40:08 Alors que comprenez-vous, chers informés,
40:10 comment cette marche contre l'antisémitisme
40:12 est devenue la question,
40:14 marcher ou pas avec le Rassemblement national ?
40:17 Juan José Dorado.
40:19 - En fait, le président du Sénat
40:20 et la présidente de l'Assemblée nationale
40:22 se sont pris les mains dans la porte.
40:24 Parce qu'effectivement,
40:25 je pense que la démarche était intéressante,
40:28 était importante, avait de la valeur.
40:30 Mais tout de suite, effectivement,
40:32 le fait qu'on ne fasse appel qu'à une marche
40:36 contre l'antisémitisme,
40:37 et que vous laissiez des côtés pas à mots
40:39 pour les civils qui se sont tués du côté de Gaza,
40:44 et que vous n'appeliez pas à lutter contre le racisme
40:47 de façon générale,
40:48 effectivement, je crois que ça les a surpris,
40:51 et qu'ils se sont pris les mains dans la porte
40:53 parce que la division est arrivée.
40:56 Et puis, il y a quand même ce coup de maître
40:58 du Front national, du Rassemblement national,
41:01 qui annonce qu'il va participer à cette manifestation.
41:04 Et donc, comment leur interdire cette manifestation ?
41:08 Donc, je peux comprendre par la suite
41:10 qu'effectivement, les filles qui n'attendaient que ça
41:14 décident de ne pas participer, d'organiser la sienne,
41:16 mais ce qui m'échoque le plus, peut-être,
41:18 c'est si demain, on va commencer à compter
41:21 combien de gens ont participé à celle des LFI aujourd'hui,
41:24 combien de gens ont participé à celle contre l'antisémitisme demain.
41:29 -Il y en aura plusieurs à Paris et dans beaucoup de villes de France.
41:31 Ana Navarro-Pedro, est-ce que vous comprenez
41:33 ce débat franco-français de "le RN est-il antisémite ?"
41:37 Parce qu'on est allé jusque-là.
41:39 -Oui, je disais tout à l'heure que les opinions se radicalisent
41:44 en dehors de toute rationalité, de toute pensée,
41:47 de toute pensée concrète,
41:49 et ce qui s'estompe aussi dans ce débat,
41:52 mais qui se stompe un peu partout aujourd'hui,
41:54 c'est aussi la grille de lecture,
41:58 c'est les références.
41:59 Tout est...
42:01 Plus rien n'est clair, on n'a plus de références claires.
42:03 Et donc, c'est ce que ce débat aussi traduit.
42:07 -Adeline Persad, vous êtes d'accord ?
42:09 Est-ce que vous comprenez, vous, ce glissement, finalement,
42:12 sémantique, et puis politique, et puis de débat qu'il y a eu en France ?
42:17 -Oui, alors moi, je vois ça de façon un peu moins passionnée.
42:21 Je pense qu'il y a beaucoup de politique politicienne.
42:25 Je pense qu'en ce moment, et on l'a vu d'ailleurs,
42:27 parce que la séquence de LFI, elle a commencé avec l'éjection,
42:32 si je puis dire, de Raquel Garrido.
42:34 Donc je pense qu'il y a un resserrement de Mélenchon
42:38 et de sa sphère sur les principes de base,
42:41 une espèce de radicalisation qui est théorisée
42:45 par Jean-Luc Mélenchon depuis très longtemps
42:47 et qui le remet un peu au goût du jour.
42:50 Et donc, toutes les occasions, en réalité, sont bonnes,
42:52 y compris, évidemment,
42:54 parce que c'est une opportunité politique pour lui.
42:57 Ensuite, sur le Rassemblement national, plusieurs choses.
43:00 La première, c'est qu'il me semble que le Rassemblement national
43:03 était aux côtés de toute la classe politique,
43:07 et notamment de François Hollande, le 11 janvier 2015,
43:10 quand il y avait eu ce grand rassemblement d'unité nationale
43:13 après les attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge
43:17 et de l'hyper-Kacher.
43:18 Et à l'époque, ça n'a pas fait autant de bruit.
43:23 Donc il faut s'interroger, effectivement, sur le climat,
43:26 sur ce climat qui est très tendu en France.
43:29 Je pense que beaucoup de choses ont changé
43:33 depuis le 7 octobre dans la société française,
43:36 parce que la société française accueille,
43:38 notamment la principale communauté juive d'Europe,
43:42 mais aussi une très importante communauté musulmane,
43:45 et qu'il y a déjà beaucoup de tensions autour de ces questions.
43:48 Et puis, troisième chose, sur le Rassemblement national,
43:51 c'est toujours la question très délicate,
43:54 et moi-même, je ne peux pas répondre à ça,
43:55 du cordon sanitaire ou pas.
43:57 Parce que si vous faites un cordon sanitaire autour de Marine Le Pen,
44:00 vous la victimisez quelque part, et si vous ne le faites pas,
44:03 vous contribuez à la normaliser.
44:04 Donc la question est très difficile.
44:06 - Est-ce qu'on en parle en Suisse, Richard Berlis ?
44:07 - Oui, on parle de cette manifestation,
44:09 et on a, en Suisse, compte tenu de notre paysage politique,
44:12 on a un parti national populiste qui fait à peu près 30% des voix,
44:15 qui d'ailleurs est sorti vainqueur des récentes élections législatives,
44:17 enfin, je veux dire, en tête.
44:19 Alors franchement, le cordon sanitaire,
44:21 je crois qu'à un moment donné, il faut quand même arrêter.
44:23 Le Rassemblement national est un parti
44:26 qui respecte toutes les institutions de la République.
44:28 Il a 89 ou 88 députés,
44:31 il est donc au sein de l'Assemblée nationale,
44:33 dont la présidente a appelé à cette manifestation
44:35 contre l'antisémitisme.
44:37 Moi, je trouve que le débat qui a eu lieu
44:39 à l'occasion de cette manifestation,
44:41 sur l'histoire du Front national,
44:42 ce débat, il est tout à fait salutaire.
44:44 C'est une formation qui a cultivé,
44:47 pendant des années, voire des décennies,
44:49 l'antisémitisme, avec en son sein, notamment Jean-Marie Le Pen,
44:52 qui était antisémite et qui a été condamné pour ça.
44:55 Est-ce que pour autant, il faut refuser une évolution,
44:59 tout de même souhaitable, démocratique de ce parti ?
45:02 Je ne le crois pas, et donc je pense...
45:04 Moi, je vois une exploitation tout à fait politicienne,
45:07 et je dois dire que si il se trouve que je n'y serai pas demain à Paris,
45:10 parce que je suis en province,
45:11 mais si j'avais été marcher,
45:13 marcher à côté d'un élu du Rassemblement national
45:15 présent à une manifestation contre l'antisémitisme,
45:18 ne m'aurait pas posé de problème.
45:20 C'est la même chose pour vous, Anna Baropédro, ou pas ?
45:23 Oui, non, mais je suis absolument d'accord
45:25 avec l'exploitation politicienne.
45:27 Bon, on peut aussi, par rapport au progrès,
45:30 Marine Le Pen a effectivement expulsé tous les vieux
45:33 SCS Compagnons de route de son père du parti.
45:36 Elle l'a fait.
45:38 Est-ce qu'il n'y a pas d'antisémitisme au Rassemblement national ?
45:42 Ça reste à voir.
45:43 C'est clair qu'il y a de l'antisémitisme à l'LFI.
45:47 Demain, ce n'est pas le problème du Rassemblement national.
45:51 C'est le problème de l'LFI qui ne veut pas participer
45:54 à une manifestation contre l'antisémitisme.
45:57 Elle essaie bien sûr de détourner le problème ailleurs.
46:01 Mais soyons clairs, c'est le seul problème demain.
46:04 Est-ce que vous comprenez qu'elle ne participe pas à cette marche ?
46:08 Je peux le comprendre en cherchant l'ère antécédent antisémite,
46:13 ou l'ère expression antisémite, ou l'ère discours antisémite.
46:18 Je pense que Jean-Luc Mélenchon a fait un long chemin
46:22 de son socialisme louable à l'époque
46:27 jusqu'aux portes de l'antisémitisme.
46:30 Donc, ça rappelle, si on a 30 secondes,
46:34 le comportement des partis de gauche en Russie
46:38 au début du siècle dernier, avant la révolution,
46:44 et pendant le grand pogrom, on rappelle maintenant le pogrom sans cesse.
46:48 Le pogrom était parfois initié même par les pouvoirs saristes,
46:52 mais il était fait par des mettes populaires, etc.
46:55 Les partis de gauche à l'époque, qui étaient dans l'opposition,
46:59 ne s'opposaient pas au pogrom
47:01 parce qu'ils avaient vu une expression d'une action populaire.
47:08 Le peuple s'est réuni, enfin.
47:09 Donc, il ne faut pas être contre le peuple.
47:12 Voilà, l'FI ne veut pas être contre le peuple, leur peuple,
47:16 le peuple qui les encourage maintenant et qui, ils pensent, va les élire.
47:22 Mais nous allons voir aussi que dans cette expression d'opposition,
47:25 il y a des dérapages. Ce sera tout de suite
47:26 après le Fil info de 20h50 avec Emmanuel Lambelois.
47:30 -Cinq semaines après le début de la guerre,
47:32 les dirigeants arabes et le président iranien
47:34 étaient réunis en Arabie saoudite ce soir.
47:36 Ils appellent à une résolution contraignante
47:39 de la part de l'ONU pour faire cesser les combats à Gaza
47:42 entre Israël et le Hamas avant que le conflit, disent-ils,
47:46 n'embrase toute la région.
47:48 Plusieurs milliers de personnes ont-elles défilé
47:50 dès ce samedi en France pour incesser le feu
47:53 dans ce conflit israélo-palestinien
47:55 et contre le massacre à Gaza en se rassemblant,
47:57 notamment à Paris, à Marseille, à Toulouse, à Rennes
48:00 ou encore à Bordeaux, partie de la place de la République.
48:03 La manifestation parisienne a rassemblé plus de 16 000 personnes.
48:06 D'après la préfecture, 1 200 personnes,
48:09 dont des députés de la France insoumise,
48:10 ont, pour leur part, défilé à Lyon contre l'extrême droite.
48:14 Les médecins vont debout contre la suppression annoncée
48:17 de l'aide médicale d'Etat aux sans-papiers.
48:20 3 500 praticiens, salariés et libéraux
48:23 signent ainsi un appel dans lequel ils s'engagent à désobéir
48:26 si le dispositif devait disparaître.
48:30 Et puis un mot de voile, le bateau d'Armel Leclerc
48:31 chez Sébastien Josse, toujours solidement en tête
48:34 de la Transat Jacques Vabre, à la veille de l'arrivée,
48:37 dans les heures qui viennent en Martinique.
48:39 Le duo possède plus de 300 km d'avance
48:41 sur François Gabart et Tom Laperche.
48:44 Il est attendu à Fort-de-France dans la nuit de dimanche à lundi.
48:48 (Générique)
48:49 -France Info.
48:51 (Générique)
48:52 -20h, 21h, les informés, Laetitia Crevasse.
48:58 Je vous parlais juste avant le fil info de dérapage.
49:00 Vous allez comprendre pourquoi la Ligue contre le racisme
49:03 et l'antisémitisme a saisi sa commission juridique
49:06 après des propos du député LFI David Guiraud
49:09 dans une conférence en Tunisie hier,
49:11 des propos qui ont été filmés et diffusés
49:14 sur les réseaux sociaux.
49:16 Audrey Tison, journaliste politique à France Info,
49:18 nous rappelle les faits.
49:20 -Lors d'une longue prise de parole, David Guiraud s'interroge
49:23 sur la véracité de certains actes commis par le Hamas
49:26 et le fait qu'il utilise la population de Gaza
49:29 comme bouclier humain.
49:30 Il fait le parallèle avec d'autres atrocités
49:33 commises, selon lui, par Israël il y a plusieurs dizaines d'années.
49:36 -Le bébé dans le four, ça a été fait, en effet, par Israël.
49:39 La maman éventrée, ça a été fait, c'est vrai, par Israël,
49:43 pendant la... Je crois que c'est Sabra et Chattila.
49:46 -La vidéo postée sur les réseaux sociaux provoque un tollé.
49:48 Guiraud est accusé de relativiser les exactions du Hamas.
49:52 Il se justifie dans des messages écrits.
49:54 "Je parlais de faits historiques."
49:56 Il reconnaît un raccourci dans sa manière de formuler les choses.
50:00 L'élu reçoit le soutien de la chef des députés insoumis,
50:03 Mathilde Panot.
50:04 -Ecoutez, moi, je n'ai pas vu la conférence qu'a tenue David Guiraud,
50:07 mais je vois bien la technique qui est utilisée régulièrement.
50:11 C'est-à-dire qu'on a pris un extrait de ce qu'a dit David Guiraud,
50:14 et je le redis ici, David Guiraud,
50:16 comme aucun membre de mon groupe n'a jamais minimisé
50:19 les crimes de guerre qui ont été perpétrés par le Hamas,
50:21 et ces crimes de guerre qui doivent être jugés
50:23 par la Cour pénale internationale.
50:25 -Et elle assure que son député ne défend qu'une seule chose,
50:27 la demande d'un cessez-le-feu immédiat.
50:30 -La députée du Nord, Violette Spilbou,
50:33 elle saisit le procureur de la République
50:35 suite aux propos controversés de David Guiraud.
50:38 Les informer, est-ce que c'est le moment de siffler
50:41 la fin de la récréation ?
50:42 Parce qu'il va y avoir trop de dérapages,
50:44 trop de débordements.
50:46 Est-ce que vous craignez pour la manifestation de demain, notamment ?
50:49 -Je ne sais pas.
50:52 Dans les déclarations, tout le monde est complètement à cran, à vif.
50:56 Je disais tout à l'heure, à nouveau, que c'est partout dans le monde.
51:00 Ce n'est pas un conflit religieux,
51:02 contrairement à ce que certaines analyses en France
51:04 essaient de nous faire croire.
51:06 C'est un conflit politique, c'est un conflit entre deux peuples,
51:13 mais ce n'est pas un conflit religieux,
51:15 et donc on essaie parfois aussi de mélanger cela,
51:17 toute cette affaire à cela.
51:20 Oui, il y a un dérapage des mots partout dans le monde,
51:23 une exagération.
51:24 Je vois, il y a beaucoup de Juifs, beaucoup d'Israéliens
51:27 qui n'approuvent pas les directions prises
51:30 par le gouvernement de Netanyahou, par Netanyahou lui-même,
51:33 par ses ministres issus de l'extrême droite israélienne.
51:37 Il y a des manifestations, même là, maintenant,
51:39 où il souffre horriblement en Israël.
51:41 Il manifeste tous les jours quasiment contre Netanyahou,
51:44 même dans la maison de ses réfugiés,
51:46 d'un ami milliardaire américain en Israël.
51:50 Les familles des otages ou d'autres.
51:52 Il y a une demande, arrête, la presse israélienne
51:55 demande quasiment souvent le départ de Netanyahou.
51:59 Mais ici, en France, en ce moment,
52:02 j'ai l'impression qu'ici, en France,
52:04 comme dans d'autres pays européens,
52:05 même aux Etats-Unis, même au Canada,
52:07 j'ai l'impression qu'on perd la mesure des choses.
52:10 C'est qu'on arrive à accuser parfois aux Etats-Unis de nazis,
52:14 des Juifs, notamment un qui est un rescapé enfant d'Auschwitz,
52:17 et professeur universitaire,
52:19 on arrive à les accuser d'être nazis
52:20 parce qu'ils ont une position plus nuancée.
52:22 Juan José Dorado, est-ce qu'on a les mêmes dérapages en Espagne ?
52:25 Il y a des dérapages, mais si vous voulez les appeler comme ça,
52:28 puisque vous avez quatre ministres espagnols
52:30 qui veulent amener Netanyahou devant le tribunal pénal international,
52:33 ils sont ministres de défense et qui accusent Israël
52:36 des crimes de guerre.
52:37 Mais ce qu'il y a là, c'est un dérapage.
52:42 C'est un dérapage des filles, effectivement,
52:45 et dans le contexte actuel,
52:47 aux politiques de tenir sa langue et de ne pas se laisser aller.
52:51 Donc c'est un dérapage, même s'il essaie de s'expliquer,
52:54 de rétropéaler par la suite, mais ça reste quand même un dérapage.
52:57 Il n'y a pas que les politiques qui dérapent.
52:59 En Belgique, par exemple, il y a toute une réflexion,
53:01 vous voyez, des médias qui ont un vrai problème
53:04 sur les dérapages, par exemple, en ligne.
53:06 Le soir, le grand quotidien de référence belge
53:10 a décidé, sous tous ses articles sur ces questions-là,
53:13 de couper les commentaires
53:15 parce que c'était impossible de répondre à ces dérapages-là.
53:19 La RTBF a aussi appelé toute la rédaction
53:22 à faire preuve d'une mesure, d'une nuance encore plus
53:25 que d'habitude, à recouper tous les faits.
53:28 Donc il y a une vraie inquiétude,
53:30 à la fois des politiques qui n'ont parfois pas du tout
53:33 de hauteur de vue, franchement, dans la classe politique européenne,
53:36 mais aussi, finalement, de chacun, en fait,
53:39 une responsabilité de chacun.
53:41 - Richard Verli, est-ce que vous pensez que ça va retomber ?
53:43 - Là, il ne s'agit pas d'un dérapage.
53:45 Pourquoi on utilise ce mot "dérapage" ?
53:47 On a affaire à un pauvre...
53:50 un pauvre négationniste antisémite, etc.
53:55 - Alors, Richard Verli, il est Suisse,
53:57 il a une tradition de neutralité. Vous allez conclure cette émission.
54:00 - Écoutez, je ne comprends pas qu'un homme politique,
54:03 aujourd'hui, face à cette tragédie,
54:06 ne cherche pas d'abord à utiliser des mots de paix.
54:10 L'essentiel, c'est de ramener la paix.
54:12 Sabra et Shatila, c'était un crime contre l'humanité,
54:15 commis, si ma mémoire est bonne, par des milices chrétiennes libanaises
54:18 dans des camps palestiniens.
54:19 Il y a eu des choses atroces qui y ont été faites.
54:22 Est-ce que des officiers de l'armée israélienne, à l'époque,
54:24 étaient au courant ? Peut-être, je ne le sais pas.
54:26 Mais ce n'est pas le sujet.
54:27 Si on commence à faire le parallèle et à justifier l'horreur d'aujourd'hui
54:30 par l'horreur d'hier, c'est exactement l'engrenage du pire.
54:34 - C'est l'engrenage de l'horreur. L'idée en you ?
54:36 - On arrive aussi aux émettes en Palestine,
54:38 avant la création de l'Etat d'Israël,
54:40 où il y a des témoignages très exacts
54:42 de tels faits qui ont été faits par les Arabes ou Israéliens.
54:45 Mais ça a été oublié en Israël.
54:47 Ça a été oublié. Maintenant, si on retourne à l'histoire ancienne...
54:50 - C'est la fin. - On n'a pas sorti de l'auberge.
54:53 - On vous retrouvera, Guylian Gouts, bientôt.
54:55 C'est déjà la fin de cette émission.
54:56 Merci beaucoup à tous de nous avoir suivis.
54:58 Merci à vous et à demain sur France Info.

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