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Jacques Biot, président du conseil d’administration de Huawei Technologies France était l'invité éco de franceinfo, mardi.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Isabelle Rémy.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous. La tempête est-elle passée pour Huawei ?
00:08 Le géant chinois des télécoms en tout cas n'a pas dit son dernier mot avec l'organisation d'un événement
00:13 baptisé Huawei Connect ces deux prochains jours à Paris, porte de Versailles.
00:18 Bonsoir Jacques Biau.
00:19 Bonsoir Isabelle Rémy.
00:20 Vous êtes le président du conseil d'administration de Huawei en France
00:23 qui a fêté l'an dernier 20 ans de présence dans l'Hexagone et qui a surtout vécu plusieurs années difficiles
00:30 avec l'interdiction par les Etats-Unis pour cause de suspicion d'espionnage d'utiliser votre réseau 5G,
00:38 vos équipements, de vous vendre aussi des composants, une décision qui a été prise en 2019.
00:44 Est-ce que désormais, quatre ans après, vous voyez enfin le bout du tunnel ?
00:48 Oui, ce qui est fascinant avec Huawei, c'est qu'effectivement nous avons du fait des sanctions perdu à peu près 30% de notre chiffre d'affaires
00:56 et que contrairement à ce qu'aurait fait probablement la quasi-totalité des entreprises dans le monde, nous avons recruté.
01:02 Nous avons recruté des chercheurs et Huawei est perçu par je pense à peu près tout le monde comme une entreprise de télécommunications
01:09 qui vend des antennes et des smartphones.
01:11 C'est comme ça que vous les présentez ?
01:12 Voilà, c'est en fait beaucoup plus que ça.
01:14 C'est une entreprise de recherche-développement qui investit 25% de son chiffre d'affaires dans la recherche-développement,
01:19 qui a accru cet effort et du coup qui a énormément d'applications disponibles pour ses partenaires industriels.
01:25 Donc c'est-à-dire que vous avez profité de ce temps difficile pour renforcer vos investissements.
01:32 J'ai vu que l'an dernier, il s'était élevé à 23 milliards de dollars.
01:37 Désormais, vous vous êtes diversifié ?
01:39 Oui, on est à plus de 25% de notre chiffre d'affaires qui est affecté à la recherche-développement
01:43 et ça nous a permis effectivement de développer de nouveaux business, de nouvelles activités pour rester français
01:49 et notamment dans le domaine du solaire, dans tout ce qui tourne autour de l'écologie.
01:54 Au fond, notre métier c'est vraiment de faire en sorte que le numérique rende les processus industriels plus efficients, plus économes
02:01 et ça s'applique tout particulièrement aux questions climatiques, aux questions énergétiques
02:05 et donc nous avons développé énormément de solutions dans ce domaine-là.
02:09 Dans quel domaine précisément ?
02:11 Ça va notamment dans le solaire, où nous ne fabriquons pas les panneaux
02:15 mais nous apportons tout ce qui optimise le fonctionnement des panneaux
02:18 et qui fait que de chaque photon, on tire le maximum d'électricité, ce qui n'est pas toujours le cas.
02:23 Nous allons vers l'automobile intelligente et notamment l'automobile électrique autonome
02:29 et puis nous apportons aux industriels toutes sortes de solutions.
02:33 C'est le sens d'ailleurs du salon que vous évoquez, que nous organisons, qui est le salon Huawei Connect, qui se tient à Paris cette année.
02:39 Donc c'est une sorte de vitrine de la diversification en marge de Huawei ?
02:43 C'est à la fois une vitrine, un lieu d'échange avec tous nos partenaires
02:46 puisque, au fond, les deux forces de Huawei, j'évoquais la recherche-développement
02:50 et tout à l'autre bout de notre activité, c'est l'intérêt que nous portent nos clients, c'est l'admiration que nous portent nos clients.
02:57 Et donc effectivement, tout le développement que nous avons de partenariats avec des entreprises grandes.
03:03 A Huawei Connect, vous pourrez entendre Michel-Edouard Leclerc qui expliquera comment son DSI informatise les chaînes de magasins.
03:10 Et vous pourrez aussi voir des start-up qui travaillent par exemple sur la détection des fuites sur les conduites de gaz et sur les pipelines enterrés
03:20 ou bien une autre start-up qui va développer un système de charge des véhicules autonomes par induction.
03:25 C'est-à-dire qu'il n'y aura plus besoin de brancher une prise, vous allez arriver sur l'emplacement et votre voiture va se recharger automatiquement.
03:31 Alors j'appelle que vous êtes ancien président de l'école Polytechnique, d'où votre connaissance de tous ces sujets, en tout cas plus que moi.
03:37 C'est-à-dire que toutes ces activités, Jacques Bio, elles n'existaient pas il y a quatre ans
03:43 où la recherche et développement que vous avez mise dans ces activités a permis aujourd'hui d'être des acteurs de ces nouveaux marchés.
03:52 Alors en fait on a une recherche qui est organisée beaucoup sur le même modèle que celle d'une université.
03:56 On a quatre niveaux de recherche.
03:58 Une recherche qui est une recherche fondamentale, complètement tirée par la curiosité et donc qui travaille aux frontières de la science
04:04 et qui apportera des applications que nous ne connaissons pas dans les filiales mais qui peut-être arriveront dans trois ans, quatre ans, cinq ans.
04:11 Il y a une recherche qui travaille sur les innovations technologiques, c'est ce qui a permis d'amener la 5G et de faire des progrès considérables.
04:18 Puis on a une innovation qui tourne autour de l'amélioration de nos produits poussés par nos ingénieurs
04:24 parce qu'on connaît par cœur nos produits et on sait en quoi est-ce qu'on peut toujours les améliorer.
04:28 Et enfin il y a le développement tiré par les besoins de nos clients.
04:31 On est attentif à leurs demandes et on apporte des solutions à leurs problèmes.
04:34 Alors vous avez parlé de vos activités, vous êtes quand même toujours également dans les télécoms.
04:40 Je le disais en préambule, le UEI a été banni des réseaux 5G aux Etats-Unis et également dans plusieurs pays européens.
04:47 Mais ce n'est pas le cas de la France et deux opérateurs, SFR et Bouygues, ont même obtenu l'autorisation d'utiliser votre réseau au-delà de 2028.
04:56 Alors qu'au début ça devait être prévu seulement pour 2028. Est-ce que vous confirmez ?
04:59 Alors nous ne le savons pas encore et ce n'est pas nous qui serons prévenus les premiers puisque les demandes sont déposées par les opérateurs.
05:06 Donc il faut poser la question à l'ANSI. Évidemment j'espère que vous avez raison mais nous n'avons pas de position officielle.
05:11 Vous savez que ces opérateurs ont en tout cas demandé cette autorisation au-delà de 2023.
05:15 Et je voudrais rappeler que nous travaillons avec 500 opérateurs dans le monde et que cette activité des antennes représente encore la moitié de notre chiffre d'affaires.
05:22 Donc c'est une activité qui est très importante. Que nous construisons une usine en France pour alimenter le marché européen.
05:28 C'est 300 emplois, 200 millions d'investissements. Nous avons commencé le terrassement en avril.
05:33 Et donc c'est un projet qui avance et qui va permettre de fournir des antennes qui contrairement à celles d'autres entreprises seront fabriquées en France.
05:39 Et donc avec un bannissement dans plusieurs pays européens, au Royaume-Uni également, est-ce que vous craignez un bannissement total en Europe pour des raisons de souveraineté ?
05:48 Une fois encore, 500 opérateurs travaillent avec nous et ils travaillent avec nous parce que nous leur apportons des antennes qui sont plus efficaces, plus économes, qui consomment.
05:57 Notre effort en particulier vise à faire en sorte que le numérique consomme 10% seulement de ce qu'il peut apporter.
06:05 Et donc nous appliquons cette économie aussi à nos propres équipements.
06:09 Donc une antenne Huawei, elle est plus légère, elle envoie les ondes 4G à travers les ondes 5G.
06:15 On ne va pas rentrer dans le détail, on est en radio, on n'a pas beaucoup de temps, mais le bannissement n'est pas d'actualité.
06:20 Le téléphone en lui-même, vous n'avez plus de système d'exploitation Google, plus de composants non plus.
06:26 Ça ne vous a pas empêché de sortir un nouveau téléphone 5G récemment ?
06:31 Oui, qui a un immense succès. Il est disponible en Chine et il y a eu des queues.
06:38 On n'a pas de chiffre officiel, mais il y a environ 1,6 million de téléphones qui ont été vendus en 6 semaines.
06:42 Les gens sont extraordinairement heureux de voir revenir nos téléphones, puisqu'on sait qu'ils se chargent plus rapidement, qu'ils font des photos exceptionnelles.
06:51 Ça va être le premier téléphone qui permet de passer par le satellite si vous n'avez pas de lien 4G ou 5G.
06:56 C'est un téléphone qui est extraordinairement performant. Vous nous verrez revenir petit à petit dans les téléphones.
07:03 Avec des composants 100% chinois. Vous avez réussi à vous passer totalement des composants américains.
07:08 Depuis toujours, nous faisions le design de nos puces avec une filiale qui s'appelle iSilicone.
07:14 Après, nous les faisons fabriquer puisque ce métier de la fonderie de puces est un métier très spécifique.
07:19 Mais nous avons su trouver des fournisseurs qui savent nous fournir des puces qui correspondent aux besoins de nos téléphones.
07:28 Sans système d'exploitation ?
07:30 Il y a un système d'exploitation qui est en train de monter en puissance, qui s'appelle HarmonyOS.
07:36 C'est notre système d'exploitation qui peut tout à fait remplacer les systèmes d'exploitation existants.
07:40 Merci beaucoup Jacques Biau, président du conseil d'administration de Huawei en France.
07:44 Invité Echo de France Info ce soir.

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