• l’année dernière
Avec Marie Darzacq, membre du collectif "Stop THT 40".

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##CA_BALANCE-2023-11-15##

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News
Transcription
00:00 Les français parlent au français.
00:05 Les carottes sont cuites.
00:07 Les carottes sont cuites.
00:10 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:13 Eh bien, je ne suis pas le seul, je vous avais dit, vous devez l'être aussi.
00:19 Et puis, il y a aujourd'hui des habitants des Landes, alors qu'ils, non seulement, sont dans tous les états,
00:25 mais sont complètement sous haute tension.
00:28 Et quand je dis haute tension, j'en parle par hasard.
00:32 RTE déploie le réseau électricité et poursuit le déploiement de sa ligne très haute tension.
00:40 400 000 volts, il faut savoir, c'est l'équivalent de 200 trains nucléaires dans les Landes.
00:45 En fait, l'Etat français, l'Espagne et l'Union Européenne, c'est sur un projet électrique titanesque,
00:51 très très très très important, il comprend.
00:53 C'est un projet dite "Interconnexion électrique France-Espagne", porté par une société mixte, etc.
00:59 Mais ce qui est intéressant, c'est que ce projet d'interconnexion, long de 420 kilomètres,
01:05 prévoit de relier la France et l'Espagne via une ligne très haute tension de 400 000 volts à courant continu
01:13 entre les postes électriques de Cubnaise en Gironde et Gatica au nord de Bilbao.
01:19 Voilà, très très très gros projet qui doit commencer.
01:22 Et qui met légèrement, et quand je dis légèrement, c'est une litote,
01:28 qui énerve légèrement un certain nombre d'habitants des Landes,
01:33 parce que le réseau passerait à 1 mètre sous terre.
01:38 1 mètre sous terre, ce n'est rien, bien sûr.
01:42 Et c'est des lignes à haute tension, encore une fois, 400 000 volts.
01:45 De quoi s'agit-il ?
01:47 Marie d'Arzac, bonjour.
01:48 - Bonjour André Bercov.
01:50 - Bonjour, vous êtes membre du collectif Stop THT 40, ça dit bien ce que ça veut dire.
01:55 Alors de quoi il s'agit exactement ? Expliquez-nous et pourquoi vous êtes en colère ?
01:59 - Alors, vous l'avez déjà très bien expliqué en fait,
02:02 nous sommes sur une ligne expérimentale de 400 000 volts,
02:06 mais surtout d'une puissance de 2000 mégawatts.
02:09 Cette puissance correspond à la puissance de deux réacteurs nucléaires.
02:13 Donc comprenez que ça interroge.
02:15 Elle va être, comme vous l'avez indiqué, enterrée à 1 mètre de profondeur,
02:20 sans aucune étude d'impact de santé publique.
02:24 - Mais pardon, Marie d'Arzac, vous êtes sûr ? 1 mètre de profondeur ?
02:27 Parce que ça paraît effectivement rien du tout.
02:30 - Exactement. Alors ça paraît rien du tout,
02:32 je vais vous donner juste un petit exemple, une petite anecdote.
02:34 Hier, nous avons rencontré un agriculteur qui va avoir le champ,
02:39 son champ va être traversé par cette ligne à 1 mètre de profondeur.
02:42 Il y avait la chambre d'agriculture qui avait demandé, par mesure de sécurité,
02:47 à ce qu'il y ait une profondeur beaucoup plus importante,
02:52 voire 5-6 mètres pour éviter la collision des engins.
02:56 Ça a été refusé par le porteur de projet RTE.
02:59 Par contre, l'exploitant, lui, a reçu une convention
03:03 sur laquelle il est mentionné que s'il abîme cette ligne à 1 mètre de profondeur,
03:07 il sera responsable et devra en assumer les conséquences, financières bien sûr.
03:11 - Ah bon ?
03:13 - Oui.
03:14 - Attendez, il y a eu une contradiction là-dedans quand même, c'est énorme.
03:17 C'est-à-dire que l'exploitant sera condamné, sera responsable s'il y a des problèmes, c'est ça ?
03:22 - Oui, voilà. Alors que RTE refuse d'enterrer plus profondément cette ligne.
03:27 Alors cette ligne, comme vous l'avez indiqué,
03:29 elle devait passer normalement intégralement avec un tracé sous-marin
03:34 qui allait du Porge à Gatica,
03:36 en passant le gouffre de... le canyon de Cabreton.
03:39 On appelle ça le gouffre de Cabreton.
03:41 - Le Cabreton, oui.
03:42 - Malheureusement, les experts de RTE qui avaient certifié qu'il n'y avait aucun problème
03:46 et qu'il était tout à fait franchissable,
03:49 ils se sont... ils ont d'ailleurs obtenu une... comment dirais-je ?
03:55 Une subvention énorme pour cet exploit.
03:58 Et en 2020, ils nous ont annoncé que, ben non, finalement, il n'était pas franchissable
04:02 et que par conséquent, il allait y avoir un contournement terrestre
04:06 qui allait impacter 5 communes.
04:08 Et c'est à partir de ce moment-là seulement que nous avons été mis au courant.
04:12 Nous, nous considérons que c'est un projet qui est écocidaire,
04:16 qui impacte l'océan, qui impacte nos plages, notre cordon du mer, nos forêts,
04:21 et qui en plus va être dans nos quartiers.
04:23 C'est quand même assez incroyable.
04:25 On est sur une ligne expérimentale qui n'a jamais été exist...
04:29 qui n'existe jamais en France.
04:31 - Vous voulez dire... vous voulez dire...
04:33 je ne vais pas dire "on vous prend pour des cobayes",
04:35 mais c'est une expérience au vrai sens du terme, quoi.
04:37 C'est ça ?
04:38 - Ah ben, complètement.
04:40 - Mais dites-moi, quelle est la couverture...
04:42 la couverture, disons, sous terre va être de combien de kilomètres ?
04:47 Le passage sous terre qui n'est pas, justement, offshore.
04:50 Vous savez ?
04:51 - Le contournement terrestre fait 27 kilomètres et impacte 5 communes.
04:56 - 5 communes.
04:57 Donc, ça veut dire qu'il vaudra raser des forêts,
05:00 enfin, en tout cas...
05:02 Et ça passe sous des villages, c'est ça ?
05:04 Des villages habités ?
05:05 - Voilà, ça passe dans les quartiers,
05:07 à moins de 30 mètres des habitations.
05:10 Il va y avoir effectivement une rase au niveau de la commune de Cap-Breton
05:16 sur la forêt de Boueb.
05:18 On va avoir des dunes qui vont être complètement impactées.
05:22 On sait à quel point la dune, c'est extrêmement sensible.
05:26 On nous demande constamment de la protéger.
05:29 On sait que ce sont des zones qui ont des problématiques de stabilité,
05:33 où il faut préserver l'écosystème.
05:36 Et là, vous voyez des engins,
05:38 on est en train de bitumer à 10 mètres de la dune.
05:41 - Parce que les travaux ont commencé ?
05:43 - Les travaux ont commencé, puisque les autorisations ont été données
05:47 le 29 septembre, et les travaux ont déjà commencé.
05:52 Alors, il y a des recours qui sont en question et qui sont mis en place,
05:56 mais les recours n'étant pas suspensifs d'exécution...
05:59 - Ouais, ouais.
06:00 Et... Allô ?
06:02 - ... on va faire ces travaux.
06:04 - Oui. Alors, justement, attention, puisque vous avez été...
06:06 C'était un peu haché, Marie d'Arzac.
06:08 Juste une question. Est-ce que...
06:10 Beaucoup de gens sont avec vous.
06:12 Est-ce que les habitants des communes s'agitent, ont réagi ?
06:17 Ou vous êtes très peu à avoir réagi jusqu'ici ?
06:21 - Alors, il y a toujours effectivement un temps de latence
06:25 entre l'annonce des décisions et la prise de conscience de la population.
06:30 Actuellement, je peux vous dire qu'il y a une réelle mobilisation.
06:34 Et pourquoi est-ce qu'il y a cette mobilisation ?
06:36 C'est parce que ce projet qui, pour nous, à nos yeux, était cocideur,
06:40 il y a ce qu'on appelle une solution alternative.
06:44 C'est pas nous qui l'avons dit, c'est le CNPN.
06:47 Le CNPN, c'est le Conseil National de Protection de la Nature,
06:51 qui trouve ce tracé totalement incompréhensible,
06:54 qui note qu'il n'y a aucune étude d'impact correcte qui a été effectuée.
07:00 RTE, c'est vraiment la toute puissance.
07:03 Donc, nous, ce que nous disons, le CNPN précise que ce tracé n'est absolument pas cohérent.
07:09 Puisque RTE n'est pas en mesure de faire une connexion du Porge à Gatica totalement sous-marine,
07:16 il doit revoir son dossier et faire une connexion le long des infrastructures autoroutières Bordeaux-Saint-Jean-de-Guz,
07:23 où là, nous sommes sur des terres qui sont déjà dégradées.
07:26 C'est-à-dire, il y a tous ces atterrages qu'on appelle les atterrages, ce sont les connexions.
07:30 Donc, il y a une alternative, et si on prend l'autoroute Bordeaux-Saint-Jean-de-Guz,
07:34 il y a une alternative, même terrestre, qui pourrait être faite.
07:37 Il y a une alternative, et ce qui est quand même impressionnant,
07:41 c'est que RTE refuse d'étudier cette alternative.
07:44 L'avis du CNPN est malheureusement obligatoire,
07:49 c'est-à-dire qu'il s'impose à eux, en termes de consultation,
07:53 donc ils doivent effectivement présenter leur dossier,
07:56 mais le résultat de cette consultation du CNPN ne s'impose pas au préfet.
08:00 - Oui, c'est-à-dire qu'il est obligatoire, mais pas exécutoire.
08:04 - Exactement, donc comme il ne s'impose pas au préfet,
08:07 on est bien d'accord qu'il s'inscrit en totale contradiction avec les engagements nationaux
08:11 de préservation de l'environnement.
08:13 C'est bien de nous parler d'environnement, mais essayer d'en faire sur le terrain, c'est quand même...
08:17 - Peut-être mieux. - Voilà, les préfets en fait,
08:20 ils arbitrent en défaveur de l'environnement.
08:22 L'État a le droit de détruire notre environnement,
08:24 et de s'affranchir de toutes les règles qu'il nous impose.
08:27 - Vous savez ce que c'est, c'est "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais".
08:30 - Voilà, et on justifie ça par le développement économique.
08:34 - Alors, deux choses, d'abord, quand vous leur dites,
08:38 écoutez, un mètre, ça paraît effectivement...
08:40 Ils disent "non non, mais ça va très bien, un mètre, vous ne vous rendez pas compte,
08:43 c'est absolument sûr, vous ne risquez rien,
08:45 400 000 volts, tant de mégawatts, il n'y a pas de problème".
08:49 C'est ce qu'ils vous disent.
08:51 - Ah mais complètement, c'est-à-dire que RTE
08:53 prétend qu'il n'y a aucun souci, aucun danger.
08:58 Et lorsque l'on demande une étude d'impact de santé publique,
09:01 c'est quand même la moindre des choses, avant de certifier qu'il n'y a aucun danger,
09:05 ils refusent de faire cette étude.
09:07 Nous avons demandé cette étude par le biais d'un courrier recommandé
09:10 qui est parti le 29 août à M. le ministre de la Santé,
09:14 nous n'avons aucune réponse.
09:16 Donc c'est quand même pas...
09:18 Je veux dire, RTE supprime tout doute salutaire,
09:22 il n'y a aucune incertitude,
09:24 ils sont certains qu'il n'y a aucun doute.
09:27 Pour eux c'est de la physique.
09:29 Mais quel est l'impact de cette physique sur le corps humain, sur les cellules ?
09:33 Ils ne sont pas scientifiques.
09:35 - C'est drôle parce qu'ils étaient très très très vigilants
09:38 sur le masque et les gestes barrières,
09:40 et sur les gants, mais alors là-dessus,
09:42 non, il n'y a pas d'impact circulé, il n'y a rien à voir.
09:46 Mais juste un mot, qu'est-ce que vous comptez faire ?
09:49 Alors vous avez entamé certains recours,
09:51 mais est-ce qu'il y a auprès de...
09:53 Est-ce que vous pouvez aller jusqu'à la Cour européenne ?
09:55 Je ne sais pas, aller jusqu'à l'Elysée ?
09:59 Vous comptez faire quoi, Marie Larzac ?
10:02 - Dans les médias, il y a les recours,
10:05 puisque les autorisations sont tombées le 29 septembre.
10:09 À partir de là, nous n'avons que deux mois pour attaquer
10:12 la déclaration d'utilité publique devant le Conseil d'État.
10:15 Donc vous comprenez bien que là, les deux mois depuis le 29 septembre
10:18 sont précieux, et on essaie de mettre toute notre énergie
10:22 pour ces recours.
10:23 - Vous avez jusqu'à fin novembre, quoi ?
10:25 - Jusqu'à fin novembre. Nous avons l'intention d'avoir des associations environnementales
10:28 qui nous soutiennent et qui vont porter également les recours
10:31 avec nous, comme Sea Shepherd,
10:33 comme Défense des milieux aquatiques,
10:35 donc c'est quand même hyper important,
10:37 mais on sait très bien qu'aujourd'hui,
10:40 on s'en remet à la justice parce qu'on n'a plus d'autres solutions.
10:43 - Oui, c'est quand même assez...
10:46 Ce qui est étonnant dans ce que vous racontez,
10:48 enfin, ce qui est étonnant et attristant,
10:50 c'est que ni études d'impact,
10:52 ni consultations,
10:54 ni quand le Centre de protection de la nature
10:56 dit quelque chose, oui, d'accord,
10:58 eh bien, continuez, cause toujours.
11:01 Oui, c'est très préoccupant.
11:03 Écoutez, en tout cas, Marie Larzac,
11:05 si bien vous vous battez,
11:07 on va vous suivre, de toute façon,
11:09 tenez-nous au courant, ici,
11:11 à Sud Radio, des suites de la chose,
11:13 mais c'est vrai que,
11:15 je ne sais pas, moi je n'y connais rien,
11:17 je ne me prétends pas expert,
11:19 mais je ne sais pas si je serais content d'avoir
11:21 400 000 volts à un mètre
11:23 sous mes pieds, je ne sais pas, je ne sais pas,
11:25 c'est quand même en tout cas quelque chose
11:27 qui mérite d'être étudié,
11:29 d'être checké,
11:31 d'être vérifié, effectivement.
11:33 - Effectivement, ça interpelle.
11:35 Alors, on fait une très grosse manifestation
11:37 à Cap Breton, samedi,
11:39 18 novembre, à 14h,
11:41 avec de très nombreuses
11:43 associations environnementales
11:45 qui nous soutiennent.
11:47 - D'accord, eh bien, écoutez, bonne chance,
11:49 bonne chance à vous. - Merci beaucoup, en tout cas,
11:51 de vous être intéressé à ce sujet.
11:53 Merci, bonne journée. - Merci Marie Larzac
11:55 d'avoir été avec nous, je rappelle que vous êtes membre du collectif
11:57 Stop THT 40, on va se retrouver

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