Espagne : Sanchez prêt à tout

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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il s'intéresse au Premier ministre espagnol Pedro Sánchez qui a défendu mercredi 15 novembre l'adoption prochaine d'une loi d'amnistie pour les indépendantistes.

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Transcript
00:00 - D'abord l'édito internationale sur Europe, là vous avez accroché Vincent Herweth. Bonjour Vincent.
00:04 - Oui bonjour Roland Quetal.
00:06 - On va parler de l'Espagne cet après-midi. Pedro Sanchez devrait être reconduit au pouvoir par la Chambre des députés.
00:12 Les socialistes du PSOE sont arrivés derrière les conservateurs aux élections générales fin juillet,
00:18 mais le Premier ministre a obtenu l'appui des indépendantistes catalans et basques.
00:22 Il leur a tout promis, même ce qu'un Premier ministre ne devrait pas promettre.
00:26 - Sans vergogne, sin vergüenza, c'est une expression qu'on utilise couramment en Espagne.
00:32 Pedro Sanchez, c'est sin vergüenza.
00:34 Au printemps, l'alliance de la gauche et de l'extrême gauche avec laquelle il gouverne a été laminée au municipal.
00:40 Elle a perdu toutes ses plates-sortes, même l'Andalousie.
00:44 Fin juillet, elle a aussi été battue par les centristes et les conservateurs aux élections générales,
00:48 mais ils n'ont pas obtenu la majorité absolue et Pedro Sanchez a trouvé le moyen de rester au pouvoir.
00:54 Il a acheté le soutien des partis indépendantistes en promettant l'amnistie aux 300 catalans condamnés
01:02 après leur tentative de sécession en 2017.
01:05 Ceux qui sont emprisonnés pour sédition vont retrouver leur lit.
01:10 Leur chef, Carlos Puigdemont, qui s'était enfui en Belgique en se cachant dans le coffre de sa voiture de fonction,
01:16 va retrouver son bureau et son chauffeur et tous vont repartir au combat,
01:20 bien décidé à arracher à Madrid un référendum d'autodétermination.
01:25 - Pendant la campagne, Pedro Sanchez avait exclu l'amnistie, il la jugeait inconstitutionnelle.
01:30 - Oui, il l'avait juré mordicus et pour cause, les deux tiers des Espagnols sont contre.
01:34 Dimanche, ils étaient des centaines de milliers à Madrid et dans les 50 villes du royaume à protester avec indignation.
01:41 L'immeuble du Parti Socialiste a été assiégé dans un climat d'émeute pendant 9 nuits consécutives
01:47 et ce matin, les Cortes sont une forteresse défendue par la Guadalcibile.
01:51 L'opposition dénonce le mépris de la justice, l'atteinte à la constitution,
01:56 elle brandit les grands mots "trahison", "dictature", "menace sur l'unité du pays".
02:01 Rien n'y fait, Pedro Sanchez a expliqué son revirement comme si c'était une pentecôte.
02:07 Il n'a pas parlé de clientélisme, il n'a pas dit qu'il s'était vendu aux ultras,
02:11 il a prêché les retrouvailles plutôt que la vengeance.
02:14 Il s'est même payé le luxe d'appeler la droite à la responsabilité.
02:18 On écoute Pedro Sanchez qui est si grand, si grave, si content de lui.
02:22 Il se moque du monde mais il reste impassible.
02:25 À l'intérieur, il doit jubiler. C'est une vergouenne ça.
02:28 - Mais est-ce que gouverner en coalition est un problème, Vincent ?
02:31 - Sanchez a promis à l'extrême gauche la réduction du temps de travail de 40 à 37 heures et demie,
02:36 l'augmentation des dépenses sociales, la construction de HLM,
02:40 sans compter les taxes sur les profits des banques et la poursuite des réformes sociétales.
02:44 Avec les indépendantistes quatrièmement, il a négocié l'effacement de 20% de la dette de la région.
02:49 Au total, l'addition va dépasser les 40 milliards.
02:52 Il a offert aux nationalistes de Galice la création d'un réseau ferré,
02:56 aux Basques de nouveaux transferts de souveraineté, aux Canaries de meilleurs financements.
03:00 À tous, des étrennes sans attendre Noël dans un pays qui se classe pourtant
03:04 bon dernier en Europe sur le plan de l'emploi.
03:07 - On l'accuse aussi de remettre en cause la constitution de 1978,
03:10 qui repose sur l'unité de la nation.
03:13 - À la mort de Franco, les Espagnols ont tourné la page de la guerre civile et de la dictature.
03:17 Ils se réconciliaient en pariant sur l'avenir et sur l'Europe.
03:21 Le pacte a tenu 50 ans. Il est miné par les faiblesses de l'État central,
03:26 par le chantage permanent des nationalismes régionaux
03:29 et par la surenchère de la gauche et de l'extrême gauche,
03:32 qui veulent leur revanche sur le franquisme.
03:35 Pedro Sánchez déclarait avec orgueil qu'il rentrerait dans l'histoire
03:39 pour avoir déterré un dictateur.
03:41 Alors c'est vrai qu'il a viré Franco de la basilique de Los Caídos
03:44 comme si c'était un squatter.
03:46 Pour garder son emploi de faux soyeur en chef,
03:49 Pedro Sánchez s'est maintenant prêt à réveiller les fantômes de la guerre civile.
03:54 C'est une vergouine ça.
03:55 - C'est vous qui le dites, vous avez bien raison.
03:57 7h47 sur Europe 1, merci Vincent Herouette.

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