Il a grandi en banlieue parisienne, été décrocheur, puis entrepreneur. Moussa Camara est une incarnation de la notion de rebond, et surtout le fondateur de l’association Les Déterminés, qui entend faire de l’entrepreneuriat un levier d’épanouissement pour tous. Grand entretien.
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00:00 ...
00:11 -Le Cercle RH est un grand entretien aujourd'hui
00:14 avec une personnalité, un parcours, une histoire, un destin.
00:17 J'ai le plaisir d'accueillir Moussa Kamara.
00:20 Bonjour, Moussa. -Bonjour.
00:21 -Comment allez-vous ? -Très bien.
00:23 -Moi, je vais très bien parce que j'ai lu votre livre.
00:26 D'abord, j'ai adoré ce livre, "Déterminer comment on s'en sort",
00:30 "Les presses de la cité",
00:31 parce que vous racontez votre vie, votre parcours et vos engagements.
00:35 Avant de rentrer dans le livre, de raconter plein de choses
00:38 que vous nous décrivez sur le regard qu'on porte sur les banlieues,
00:42 la manière dont les jeunes aussi se stigmatisent eux-mêmes,
00:45 s'empêchent, un mot sur la loi Immigration.
00:48 Elle est au Sénat, vous avez vu l'actualité.
00:52 Régulariser les sans-papiers
00:54 pour résoudre le problème des pénuries de main-d'oeuvre
00:58 dans des secteurs en tension, le BTP, la restauration.
01:01 Comment vous la regardez, cette loi ?
01:03 Est-ce que vous dites que ce n'est pas une mauvaise idée
01:06 de régulariser les sans-papiers ?
01:08 -Je pense que ce n'est pas une mauvaise idée
01:11 de régulariser les sans-papiers,
01:13 parce que si ça permet de créer un vivier
01:16 qui peut aussi venir contribuer à l'effort collectif,
01:20 que nos entreprises ont du mal à pouvoir recruter
01:25 dans certains secteurs d'activité,
01:27 à l'aube des JO, on aura pas mal de besoins.
01:30 Et qu'est-ce qu'on fait de cette émigration
01:33 qui est présente sur nos territoires ?
01:35 On les expulse, maltraités parfois.
01:37 Moi, je préfère qu'on les accompagne,
01:40 qu'on les accompagne surtout à avoir un métier professionnel
01:43 et qu'ils puissent s'émanciper économiquement,
01:46 parce que je pense que c'est la clé d'intégration
01:49 pour ces populations, c'est le travail.
01:52 Aujourd'hui, les entreprises sont prêtes à faire ce choix.
01:56 Maintenant, il faut que le gouvernement
01:59 et les responsables politiques puissent prendre
02:01 les bonnes décisions, parce qu'à un moment donné,
02:04 la population, dans 30, 40, 50 ans,
02:06 il y aura plus de seniors que de jeunes.
02:09 Donc si on ne compte pas aussi sur une émigration plus jeune
02:13 qui peut aussi prendre le relais sur un certain nombre
02:16 de secteurs d'activité, pas que dans les métiers d'attention,
02:19 c'est mieux que de les laisser sans projet
02:22 et sur le territoire à rien faire.
02:24 -C'est un sujet politique, vous le concédez,
02:26 on en parle sur le plan économique,
02:28 mais on voit le débat politique,
02:30 c'est un appel d'air à l'immigration.
02:33 -Les débats politiques, je les laisse
02:35 pour les plateaux télévisés, mais moi, je suis sur le terrain.
02:38 Je vous parle de ce que je connais et de ce que je parle.
02:42 C'est vrai que ce sujet-là, c'est un sujet qui crée débat,
02:46 parce que je pense que plus le pays connaît
02:49 des problématiques économiques, plus ça crée des tensions
02:53 là où il n'y en avait pas à l'époque.
02:56 -Revenons à votre parcours et déterminé,
02:58 et l'association, le mouvement que vous avez créé,
03:01 parce que c'est aussi un mouvement qui draine,
03:04 qui accompagne, qui forme, parce que c'est aussi un énorme enjeu,
03:07 l'aide déterminée, les déter, comment vous expliquez
03:11 votre réussite ? Elle vient d'où ? Elle part d'où ?
03:13 -Comment j'explique ma réussite ? Si je peux parler de réussite,
03:17 moi, c'est l'action collective qui m'a motivé.
03:21 C'était celle de l'action associative,
03:25 entrepreneuriale. -Acergie, ça a démarré.
03:28 -C'est ce qui m'a poussé à faire des rencontres.
03:31 Moi, comme je le dis, je ne suis pas un génie,
03:34 je ne me suis pas fait tout seul, mais par contre,
03:36 je me suis fait au gré des rencontres, aux opportunités,
03:40 à la confiance que j'ai su créer et au passerelle aussi
03:43 que j'ai mis en place, entre deux mondes qui parfois
03:46 ne se parlaient pas. Du coup, c'était ça, un peu,
03:48 mon parcours, et mon parcours, c'est celui aussi
03:51 de milliers de personnes qui parfois peuvent...
03:54 Comme moi, je me suis senti bloqué par quelque chose,
03:57 et je me suis dit finalement, non, je ne vais pas me sentir bloqué,
04:00 et que j'avais aussi ces capacités d'aller voir plus loin,
04:03 d'aller faire plus et de construire mon propre avenir.
04:06 -On va parler de vous comme entrepreneur, vous ne l'êtes plus,
04:09 vous êtes 100% sur l'aide déterminée,
04:11 et c'est une surprise, c'est la même chose.
04:14 -Bien sûr que c'est la même chose.
04:16 -Les mots que vous donnez, parce que ça passe aussi beaucoup
04:19 par l'attitude, parce que vous êtes dans votre personnalité,
04:22 qu'est-ce que vous leur dites à ces jeunes ?
04:24 On parle des tours de France, des villes rurales,
04:27 il n'y a pas que les banlieues et les HLM,
04:30 mais tous ces jeunes qui ont envie et qui n'osent pas,
04:33 il y a le plafond de verre, qu'est-ce que vous leur dites ?
04:36 -C'est jeunes et moins jeunes, parce qu'on a la chance
04:39 d'accompagner différentes générations,
04:41 et là où vous êtes, ce que vous allez faire,
04:43 vous n'avez rien à perdre.
04:45 Je pense qu'on est dans le meilleur pays
04:47 pour pouvoir entreprendre, on risque pas de se retrouver
04:50 à la rue parce qu'on entreprend, et ça, c'est bien de le dire.
04:53 -Dans le livre, vous le racontez, vous partez à Washington,
04:57 vous ne maîtrisez pas la langue, c'est un peu le hasard,
05:00 et vous êtes dans une famille, ça se passe super bien,
05:03 et vous vous retrouvez dans le ghetto de Washington,
05:05 c'est pas que la Maison Blanche, et là, vous prenez une claque.
05:09 -J'ai vu des gens qui avaient aucune chance de s'en sortir,
05:12 et moi, là où j'ai fait pas mal de quartiers en France,
05:15 je me suis jamais retrouvé dans la même condition
05:18 que ce que j'ai vu là-bas, et dans la 1re puissance mondiale,
05:22 aux Etats-Unis, alors j'ai relativisé beaucoup de choses,
05:25 et je me suis dit, bon, c'est vrai qu'il y a des difficultés,
05:28 des inégalités, un taux de pauvreté qui existe
05:31 dans notre pays, mais c'est pas le ghetto de Washington,
05:34 et quand même, il y a un modèle social qui permet à ceux et celles
05:38 qui veulent quand même s'en sortir de pouvoir y arriver.
05:41 Et après, il faut créer les outils, et nous, les déterminés,
05:45 on a un peu ce rôle-là. Je le dis et je le répète beaucoup,
05:48 c'est qu'il y a beaucoup de personnes et de jeunes
05:51 qui pensent que dans notre pays, il y a trop de voies de garage.
05:54 Ce que je dis, c'est qu'il y a pas assez de pistes de décollage,
05:58 et il faut qu'il y ait plus de pistes de décollage
06:01 pour toutes celles et ceux qui ont l'impression
06:03 qu'ils peuvent pas réussir dans notre pays.
06:06 -Vous avez travaillé sur le terrain
06:08 avant d'être présentateur de télé, et en banlieue,
06:11 quand on rencontrait des jeunes, ils nous parlaient
06:14 de cette voie de garage qui était à l'origine
06:16 une très mauvaise orientation. On aiguillait un gamin
06:19 en mécanique générale, en blanchisserie,
06:22 c'était des métiers qu'ils ne voulaient pas faire,
06:25 et au bout d'un an, ils avaient abandonné,
06:27 et on les retrouvait dehors. -Oui, mais en même temps,
06:30 parfois, on les orientait dans des filières où, à l'arrivée,
06:33 il y avait des questionnaires de RH ou de paye,
06:36 le taux d'employabilité à la sortie est très faible.
06:39 Je préfère qu'on dirige des jeunes vers des métiers
06:42 de mécanicien, de technicien, de maintenance,
06:45 ou dans des métiers industriels, où là, il y a vraiment
06:49 des opportunités d'emploi qui sont très bien payées.
06:52 Par contre, il faut faire un travail d'orientation
06:55 et de sensibilisation, et ça, c'est ce qu'on fait
06:58 très tardivement, et c'est pour ça, pour moi,
07:01 que le lien école-entreprise soit beaucoup plus fort.
07:04 Il faut qu'on arrive aussi à faire de la pédagogie,
07:07 à faire de la sensibilisation auprès des parents
07:09 pour expliquer les opportunités d'emploi qu'il y a,
07:13 et c'est pour ça que moi, j'ai fait du lycée pro,
07:15 je sors du lycée pro, j'ai fait de la comptabilité,
07:19 parce que je n'avais pas d'autre choix.
07:20 -Ca vous sert encore ou pas, d'ailleurs ?
07:21 Vous en gardez quelque chose ? -J'en garde quelque chose,
07:24 rapide, mais ce n'est pas ce que je voulais faire, en réalité.
07:27 Et en fait, on ne m'avait pas présenté,
07:28 mais par contre, si on m'avait présenté les perspectives
07:31 d'évolution de carrière dans des métiers de plomberie,
07:33 dans des métiers de chaudronnier, dans des métiers de soudeur,
07:36 dans plein de secteurs, peut-être que je serais allé,
07:39 parce qu'aujourd'hui, je vois les opportunités
07:41 et les besoins qu'il y a dans ces secteurs d'activité.
07:43 C'est-à-dire, l'orientation, il compte beaucoup.
07:45 Mais malheureusement, ces voies, ces filières,
07:49 elles sont vues comme des filières d'échecs,
07:52 des voies de garage, des choses que, quand vous allez,
07:55 ce n'est pas valorisé, ce n'est pas valorisant.
07:57 Et du coup, il faut aussi qu'on arrive à changer
08:00 le narratif de ces filières.
08:02 Fermer les filières où il y a peu d'attractivité d'emploi
08:06 et ouvrir et sensibiliser et faire de la pédagogie
08:10 en mettant ces jeunes très tôt dans les entreprises
08:12 pour qu'ils aillent rencontrer, de faire le lien,
08:15 avant de choisir une filière, de découvrir
08:18 les opportunités d'évolution de carrière.
08:20 Ce sont des métiers où on peut commencer au premier niveau
08:22 de qualification et finir responsable.
08:24 Nous, on n'en parle pas assez.
08:25 Ce sont des métiers qui sont, pour la plupart, bien payés.
08:29 Malheureusement, on n'a pas cette information-là.
08:32 C'est un trait d'humour, ça va vous faire sourire,
08:33 mais vous parlez comme un ministre.
08:35 Vous êtes déjà en charge.
08:36 Vous avez une vision globale du système.
08:39 Sincèrement, est-ce que c'est quelque chose
08:40 qui vous tente de dire, après tout,
08:41 j'ai tellement expérimenté avec les déterminés
08:44 en zone rurale, en zone urbaine,
08:46 j'ai tellement donné que j'ai une vue globale.
08:48 Vous l'avez, cette vue ?
08:48 Oui, j'ai la vue globale. Pourquoi ?
08:50 Parce que je suis sur le terrain.
08:51 Je pense qu'il ne faut pas être seulement politique
08:55 pour avoir une vue globale.
08:56 Au contraire, moi, je suis quelqu'un qui m'intéresse
08:59 un peu à plein de sujets qui peuvent aussi répondre.
09:02 Je peux répondre avec la structure que je porte
09:05 avec les déterminés à des problématiques très concrètes,
09:08 avec des solutions.
09:09 C'est ça, mon projet des déterminés.
09:12 C'est, au-delà d'être un entrepreneur
09:14 et créer son business, c'est être entrepreneur
09:16 et patron de sa propre vie.
09:18 Et ça, c'est dans cette démarche que nous,
09:19 on essaye de mettre les personnes qui viennent
09:21 nous voir chez les déterminés.
09:23 Page 48, on va parler de la zone rurale,
09:25 mais dans le livre, j'ai été aussi touché
09:27 lorsque vous racontez votre retour au Mali,
09:30 où vous découvrez le lieu de vie de vos parents.
09:34 Là aussi, c'est comme le ghetto de Washington.
09:36 Là, vous prenez aussi une claque.
09:37 Pas d'eau, pas d'électricité, une vie,
09:40 pour le moins, très modeste.
09:41 Mais en fait, ça a été moins violent
09:43 que le ghetto de Washington.
09:44 Pourquoi ? Parce que, moi, mes parents se réservent du Mali.
09:48 Ils sont arrivés dans les années 70,
09:50 ils n'avaient parlé pas la langue,
09:51 mais ils se sont insérés professionnellement.
09:53 Ils ont toujours travaillé.
09:54 Moi, depuis que je suis petit,
09:55 j'ai toujours vu mes parents travailler.
09:58 - Vous voyez qu'on revient sur la loi immigration.
09:59 - Ils se sont cassés le dos et finalement,
10:01 ils ont enlevé leur enfant.
10:02 On s'en est pas...
10:04 On s'est plutôt bien sorti.
10:06 Moi, mes pères étaient pas mal sortis.
10:08 Et du coup, mais comme c'était un pays pauvre,
10:11 il y avait la pauvreté partout et on ne voit pas.
10:13 C'est comme moi, quand j'ai grandi dans mon quartier,
10:15 je ne savais pas que j'étais de famille modeste
10:17 parce que, généralement, avec les gens avec qui je vivais,
10:20 on vivait tous dans les mêmes conditions.
10:21 C'est quand j'ai changé de collège
10:23 que je me suis rendu compte que, finalement,
10:25 les gens avaient des maisons,
10:27 avaient des choses que moi, j'avais pas.
10:29 Et c'est là où je me suis senti...
10:31 Ah bah, j'ai pas tout, en fait.
10:32 - On voit la différence. - On voit la différence.
10:34 Et c'est pareil aux USA, dans la première puissance mondiale,
10:37 où vous voyez des gens qui arrivent
10:40 à des postes de responsabilité au cœur du bois
10:43 et à 10 minutes en voiture,
10:45 vous voyez des gens qui vivent dans une souffrance.
10:46 - C'est difficile, quoi.
10:49 - Vous dites, en se guillotnant la France, page 48,
10:51 j'ai rencontré des centaines de gens
10:53 qui n'avaient pas grandi dans une cité HLM
10:55 de la banlieue parisienne,
10:56 mais qui vivaient la même vie que moi.
10:57 Et ça, c'est très intéressant d'ouvrir aussi
11:00 les zones dites périurbaines et rurales,
11:02 où il y a des jeunes, issus de l'immigration ou pas, d'ailleurs,
11:05 qui sont seuls au monde, perdus.
11:07 - Et souvent, on essaie d'opposer les territoires.
11:10 Souvent, c'est un débat où on oppose les banlieues,
11:13 les zones rurales.
11:14 - Moi, je dis dans le livre, en fait,
11:16 banlieues et zones rurales, c'est le même combat.
11:18 Même combat parce que c'est les mêmes souffrances.
11:19 - C'est l'isolement ?
11:20 - C'est l'isolement.
11:21 C'est très peu de mobilité sociale,
11:24 très peu d'opportunités de pouvoir sortir
11:28 de son assignation à résidence,
11:30 comme le dit le président de la République.
11:32 Mais en réalité, c'est les mêmes problématiques.
11:34 Sauf que quand on va sur ces territoires,
11:36 quand on va dans ces villages et qu'on tend la main,
11:39 qu'on tire ceux qui peuvent venir et ceux qui veulent venir,
11:43 quand on regarde les résultats derrière,
11:45 c'est le même résultat, finalement.
11:47 C'est des gens à qui on a redonné de la confiance.
11:49 - C'est ça.
11:50 - On a redonné de la dignité et on a mis de la proximité,
11:53 on a mis de l'humain dans le rapport avec eux.
11:56 Et tout de suite, ça change les personnes.
11:58 Et moi, des exemples, il y en a des milliers.
12:00 Des gens comme ça que j'ai vus, ils arrivaient,
12:02 ils n'avaient pas forcément confiance en eux,
12:04 ou ils se posaient pas mal de questions,
12:06 comme des gens qui avaient confiance,
12:07 mais qui pensaient que la réussite n'était pas pour eux.
12:12 Finalement, quand on fait casser ces barrières,
12:14 on fait tomber ça a priori,
12:16 c'est à créer des résultats positifs.
12:18 - Avant de nous quitter, Moussa Kamara,
12:20 Les Déterminés, on l'a bien compris,
12:22 parce que c'est vraiment une entreprise au service des autres.
12:25 Je suis un jeune, j'ai 18 ans,
12:28 je veux pousser la porte des Déterminés.
12:30 Je fais quoi ? Je vais sur Internet ?
12:31 - Internet, vous candidatez chez Les Déterminés.
12:34 Actuellement, on lance la promo nationale.
12:37 C'est une promo qui est ouverte à Toulouse.
12:39 Et à Toulouse, ça sera lieu en Ile-de-France.
12:41 C'est gratuit, c'est pendant six mois.
12:43 C'est vraiment ouvert à tous ceux et celles
12:45 qui veulent se lancer dans un projet entrepreneurial,
12:47 qui savent pas par où commencer,
12:48 qui ont un projet, qui veulent se développer.
12:50 Ils candidatent, c'est en ligne.
12:52 Ils seront contactés, ils seront appelés et reçus.
12:55 - Alors vous avez plein d'ambassadeurs,
12:56 mais juste un mot quand même, c'est important de leur dire.
12:58 Il y a beaucoup de jeunes dans les quartiers
12:59 qui, globalement voyant,
13:01 qui n'arrivent pas à accéder à l'emploi,
13:02 se disent "j'ai pas d'autre issue que de créer ma boîte".
13:04 C'est vrai ça ?
13:05 - Ouais, c'est une tendance qui est là,
13:06 qui a toujours existé depuis longtemps.
13:08 Moi-même, j'ai été dans ce cas-là,
13:09 quand je crée ma première boîte à 20 ans,
13:11 c'est parce que je me vois pas dans un job classique,
13:16 parce que j'ai pas de diplôme,
13:18 mes portes étaient pas forcément ouvertes.
13:20 Donc l'opportunité que j'ai eue de créer ma boîte,
13:22 je l'ai saisie automatiquement,
13:24 même si je n'y connaissais rien du tout
13:26 dans la création d'entreprise.
13:27 J'avais pas forcément de modèle d'entrepreneur
13:29 dans ma famille et dans mes proches,
13:31 mais je me suis lancé quand même.
13:32 Et ça, ça a été aussi la clé de ma réussite.
13:35 - La promo est ouverte, allez-y,
13:37 parce que c'est une formation accompagnée
13:40 par des spécialistes et des experts.
13:42 Moussa Kamara, dans 10 ans,
13:43 c'est un peu facile ce que je vais vous dire,
13:45 mais vous êtes jeune, vous voyez où dans 10 ans ?
13:48 - J'ai du mal à me voir l'année prochaine déjà,
13:51 mais dans 10 ans, j'espère que je ferai autre chose.
13:56 Bah oui, parce que moi, comme je l'ai dit,
13:58 les projets comme ça, comme les déterminés,
14:01 je les porte parce que c'est au service public du bien commun.
14:04 Et l'objectif qu'on a aujourd'hui,
14:06 c'est à plus d'un millier de personnes d'accompagner.
14:08 On essaye de faire x5 dans les cinq prochaines années
14:12 et de structurer tout ça.
14:13 C'est un écosystème qui est partout en France.
14:16 - Le bateau Vogue ?
14:16 - Donc là, aujourd'hui, à l'heure actuelle,
14:18 c'est de construire pour faire en sorte que,
14:20 même si demain, je ne suis plus là,
14:21 que les déterminés, s'il y a encore des besoins,
14:24 puissent encore exister.
14:25 Et du coup, dans 10 ans, je ne sais pas où je vais me retrouver.
14:27 - J'entends quand même qu'il y a chez vous
14:29 l'esprit d'entreprise quand même.
14:30 Il y a quand même l'entrepreneur qui est là.
14:33 - Je suis passionné par ça.
14:35 Je suis passionné par ça.
14:36 - Pourquoi ?
14:37 - C'est quelque chose qui me prend.
14:38 Moi, j'aime bien être au tout début d'un projet,
14:40 de créer, que ça parte de rien,
14:42 de mettre les bonnes personnes autour du projet.
14:44 - De la glaisse pour faire une statue, quoi.
14:45 - On essaye de le porter là où il faut le porter.
14:48 Et ça, c'est le côté le plus challengeant
14:50 d'un projet de création d'entreprise.
14:52 C'est pour ça que je dis beaucoup aux entrepreneurs qui se lancent,
14:54 vous êtes en train de vivre les meilleurs moments
14:56 de la création d'entreprise, au démarrage.
14:58 - Et pour ne pas dire de votre vie.
15:00 - Pas de votre vie, mais de votre entreprise.
15:02 - Merci.
15:03 Merci Moussa Kamara.
15:04 "Déterminer", lisez ce livre parce que c'est à la fois
15:06 des exemples concrets de l'action menée par les déterminés,
15:09 puis c'est aussi la vie de Moussa Kamara
15:11 qui nous dévoile avec beaucoup de pudeur
15:13 et avec beaucoup d'authenticité.
15:16 "Les presses de la cité", le livre est sorti il y a quelques mois maintenant,
15:19 "Les déterminés". Merci Moussa Kamara.
15:20 - Merci beaucoup.
15:21 - De nous avoir rendu visite.
15:22 On termine notre émission avec "Fenêtres sur l'emploi"
15:24 et on accueille notre invité.