• il y a 11 mois
Chaque entrepreneur a un jour besoin de rebondir et de pivoter afin de perdurer. La question est de savoir comment ! L’association des Rebondisseurs français regroupe plus de 4 500 entrepreneurs en France avec un objectif : faire de la valeur rebond, une valeur économique majeure. Sa présidente Isabelle Saladin nous en parle sur le plateau de BE SMART.

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00:00 - Donc on repart. Isabelle Salamette avec nous. Bonjour Isabelle. - Bonjour Stéphane.
00:09 - Présidente des... Présidente des rebondisseurs. Donc d'abord, les rebondisseurs, qu'est-ce
00:17 que ça a été t'es venue nous voir il y a 2-3 ans là ? - Ça fait 5 ans. On a fêté
00:21 nos 5 ans. Ça passe à une vitesse incroyable. C'est vrai que t'es un des premiers à nous
00:25 voir. - Oui mais il y a 5 ans on n'existait pas encore nous. On va arriver à 4 ans.
00:29 - Au début personne ne parlait trop de nous. - Allez vas-y, vite, droit au but parce que
00:33 le temps tourne très vite. Qu'est-ce que tu fais ? - L'association, c'est pas côté
00:36 entreprise, c'est côté associatif. C'est un mouvement qu'on a créé il y a 5 ans à
00:40 plusieurs entrepreneurs pour promouvoir la valeur rebond comme une valeur économique
00:44 majeure dans notre pays. Ça veut dire quoi ? On est que des entrepreneurs, tous, que
00:49 ce soit commerçants, artisans, start-up ou PME et on se plante tous. On se plante tous.
00:54 Alors soit c'est un dépôt de bilan, soit c'est un mauvais business plan, soit c'est
00:56 un pivot à faire. Et plus le contexte est tendu, plus Dieu sait que c'est pas une ligne
01:00 droite. Il faut arrêter de se cacher à son petit doigt et de dire "oh là là c'est la
01:04 loose, oh là là c'est la honte". L'esprit rebond c'est l'entrepreneur. Et ensemble on
01:08 va trouver des solutions. Donc on a créé ce mouvement en se disant "bah c'est nos convictions
01:12 fortes, qu'est-ce que ça va donner ?" 5 ans après on se retrouve avec une communauté
01:16 de plus de 4500 entrepreneurs. On est les premiers surpris. Avec des clubs rebonds en
01:22 région, donc des entrepreneurs qui se retrouvent en Haute-France, des entrepreneurs qui se
01:25 retrouvent en Renalp, à Paris, enfin il y en a un petit peu partout en France. Jusqu'à
01:30 la fin de l'année dernière, l'île de la Réunion qui nous a appelés. Donc en dehors
01:34 de la métropole et de l'Hexagone où là on a rencontré des entrepreneurs incroyables
01:38 et ensemble on anticipe en fait.
01:39 Pourquoi est-ce que je voulais que tu viennes Isabelle ? C'est qu'en fait il se passe là
01:43 depuis quelques mois qu'un certain nombre de ceux dont j'ai accompagné la croissance
01:48 depuis plus de 15 ans, et notamment tout ce qui a été la Startup Nation on va dire au
01:53 tournant des années 2010, certains d'entre eux décrochent. Décrochent parce qu'on a
01:58 beaucoup raconté problème de financement, t'as eu des yeux plus gros que l'eau, bref
02:01 tout un tas de raisons. Et ils décrochent avec violence parce qu'ils sèment le vent
02:04 et quand il y a de la tempête c'est normal. On a beaucoup communiqué ensemble, on a beaucoup
02:07 parlé, on a beaucoup raconté ses success stories, on a beaucoup raconté cet enthousiasme
02:11 et l'ensemble de ceux qui ne vivent que d'aigreur et d'envie aujourd'hui se rattrapent. C'est
02:16 l'heure de leur revanche. C'est l'heure où ils veulent donner des leçons à tout
02:21 le monde sur la capacité à gérer une entreprise, etc. Donc voilà, qu'est-ce qu'on leur dit,
02:27 qu'est-ce que je leur dis à l'ensemble de ces jeunes gens, parce que c'est des jeunes
02:30 gens qui en prennent plein la poire et qui en viennent à douter à leur capacité à
02:36 rebondir ? Alors, pour un débat de des heures, t'as raison sur les raisons, les pourquoi,
02:40 les autres, une entreprise c'est créer de la valeur, c'est pas échopper les subventions
02:44 ni lever des fonds, faut pas oublier le basique, mais c'est la vérité. Et c'est là où
02:47 on voit où justement le système il retourne violemment. Alors, attend, attend, parce qu'il
02:51 ne faut pas laisser dire ça, si à un moment une entreprise s'était levée des fonds,
02:54 à un moment, quand t'es dans une course de vitesse, à aller chercher des clients dans
02:58 une concurrence exacerbée, oui, à un moment, si tu ne lèves pas des fonds, pour le coup
03:03 t'es mort. Donc je ne vais jamais leur reprocher d'avoir vu ça démarre. Non, non, non, je
03:07 rentre pas dans ce débat si tu veux, je suis pas totalement en phase avec toi. Pour en
03:10 avoir levé moi-même d'ailleurs. Je suis pas totalement en phase avec toi, parce que c'est
03:14 pas tout blanc tout noir. Et quand on voit cette course, il y en a beaucoup qui ont levé
03:19 des fonds alors qu'il n'y avait pas de sujet en fait. Donc faut pas oublier le basique,
03:22 qu'est-ce que c'est qu'une entreprise ? C'est créer de la valeur et créer de l'emploi,
03:24 point. C'est pas aller choper des subventions et des fonds. Les fonds c'est pour aider
03:27 à se développer. Ah pareil des subventions et des fonds Isabelle, attend, attend, je
03:30 veux pas... Lever des fonds c'est pas grave, c'est des fonds d'investissement qui vont
03:35 perdre leur mise, on s'en fout. Subventions c'est pas pareil, c'est de l'argent public.
03:38 On est bien d'accord, mais je parle de l'argent encore une fois, je reste sur le basique,
03:41 c'est créer de la valeur. Donc c'est créer un marché où on crée soi-même de la valeur.
03:44 C'est très différent, on va oublier les fondamentaux. Mais ça c'est un autre débat. Si on parle
03:48 du rebond, effectivement les claques ont été violentes, il y a encore les claques, elles
03:51 sont minimes parce qu'on va voir ce qui va arriver au premier semestre 2024, donc ça
03:55 arrive. Ça fait partie du jeu. Je suis désolée de le dire aussi cash que ça. C'est ça les
03:59 rebondissements français. C'est ça la baseline de Google depuis le début, test and failed.
04:05 On peut pas essayer et innover sans échouer, ça n'existe pas. Et c'est ça en fait les
04:10 rebondissements français, c'est qu'il faut l'accepter. Alors oui on peut douter, mais
04:13 quand on est plusieurs, on doute beaucoup moins. C'est ça le truc.
04:17 - Surtout pas rester dans son coin, surtout pas rester tout seul, surtout pas broyer du noir.
04:20 - Parce qu'on n'est pas le seul à être passé par là. Et même si avant on peut dire
04:24 qu'il y a des gens qui ont des activités qui sont moins tech, qui sont plus traditionnelles,
04:27 ils passent exactement par les mêmes virages. Et c'est en fait ça toute la communauté
04:31 des rebondissements français, c'est qu'ensemble, c'est pas un groupe de rebondisseurs anonymes,
04:35 on est bien d'accord, mais c'est de dire la vérité, c'est ensemble trouver des solutions
04:38 pour anticiper. Je prends un exemple hyper basique à la fin de l'année. Tu vois, il
04:42 y avait une jeune fille qui avait monté une sorte de franchise, donc on était dans du
04:45 commerce particulier. Ça n'a pas fonctionné, ok, et elle-même était assez dynamique en
04:50 disant "j'ai pas assuré, c'était trop tard, j'ai pas anticipé, j'ai un stock de folie,
04:54 ça va me coûter un bras". Et en fait avec la communauté, elle a revendu son stock à
05:00 un autre chef d'entreprise qui était à l'autre bout de la France, qu'elle ne connaissait
05:03 ni d'Eve ni d'Adam. C'est ça les rebondissements, il n'y a pas à se cacher.
05:06 - Un très bon exemple.
05:07 - On trouve des choses très pragmatiques et ensemble on trouve des avocats.
05:10 - Parce que tu ne fais pas le boulot non plus des administrateurs judiciaires, etc.
05:14 - Non, mais on a beaucoup d'entrepreneurs qui ne sont pas du tout en dépôt de bilan
05:17 chez nous, qui savent que ça va arriver, il faut anticiper.
05:20 - Et c'est même ton sujet d'ailleurs finalement.
05:21 - C'est ça le sujet. On ne va pas attendre qu'on est en dépôt de bilan et on ne va
05:24 pas aider les personnes qui ont tout perdu. Ça on a des partenaires et des super associations
05:28 qui existent depuis des dizaines d'années qui s'appellent "60 000 rebonds" ou "APESA"
05:31 et qu'on adore, nous. Nous on est la locomotive, comme il disait, c'est pour anticiper. On
05:36 est tous entrepreneurs, on a des mains dans le cambouis et moi la première, tous les
05:39 jours. Donc au niveau des solutions c'est facile, c'est ce dont j'ai besoin. Donc c'est
05:42 assez pragmatique. Et ensemble on va anticiper, faire un pivot, on va anticiper. On a un problème
05:48 de stock, on en discute, comment on peut faire. Et on échange sur les sujets sans se cacher
05:52 derrière son petit doigt. C'est hyper transparent.
05:54 - Le financement c'est comment ? Le financement de l'association, le financement de ton activité
05:57 toi ? Parce que c'est ton business aussi en même temps.
05:59 - Absolument pas. Moi chez Yennes Adviser, les Operating Partners, mon entreprise, on
06:02 a fait ça en plus, au début le soir et le week-end. Donc on a la chance d'avoir maintenant
06:05 des personnes qui nous aident pour l'association. Le financement il est purement privé. On
06:09 n'a pas du tout de financement public aujourd'hui, l'association loi 1901. Mais on a eu la chance
06:14 d'avoir le statut d'intérêt général début décembre dernier. Donc c'est très récent.
06:20 Donc aujourd'hui on fait appel aux mécènes et d'ailleurs certains viennent vers nous.
06:22 - Et ça, ça aide à défiscaliser l'argent qu'on peut aborder.
06:24 - Exactement. Donc c'est récent depuis décembre. Donc certaines entreprises nous ont soutenues
06:27 pour deux raisons. La première c'est apporter la valeur rebond dans leur propre entreprise.
06:31 Et ça c'est hyper important pour aller de l'avant. Plus l'entreprise est grosse, plus
06:34 il faut innover, plus il faut cette valeur soutenir. Et la deuxième raison c'est les
06:39 projets qu'on développe parce qu'on s'arrête pas là. Et on va en 2024 attaquer les écoles
06:43 parce que pour nous le rebond ça prend à l'école et donc on va monter tout un programme
06:47 soutenu par des entreprises à l'école.
06:49 - Alors c'est ça ma dernière question et il nous reste quelques secondes, enfin une
06:52 minute. Depuis un moment justement tu creuses ce sillon. Est-ce que la culture de l'échec
06:58 progresse un peu quand même dans notre pays ?
06:59 - La culture du rebond ?
07:00 - En tout cas déjà la culture de l'échec, c'est-à-dire ne pas stigmatiser systématiquement
07:05 celui qui s'est planté.
07:06 - On va dire que grâce à des personnes comme toi, et c'est pas une blague, et tout le monde
07:10 médiatique, on a commencé il y a cinq ans c'était zéro, on regardait bizarrement,
07:13 là on en parle plus librement. Donc on va dire que déjà la parole se libère au niveau
07:17 médiatique. Dans les faits, c'est-à-dire les faits très concrets, que ce soit administratif
07:22 ou le regard des autres, d'un entrepreneur ou même du même...
07:24 - Des banquiers par exemple ?
07:25 - Oui non là on a encore beaucoup de boulot. On a encore beaucoup de boulot.
07:28 - On ne peut pas considérer un gars qui a amené son entreprise à bout de bras pendant
07:33 4-5 ans et qui se plante, ce ne sera jamais considéré finalement comme une expérience
07:38 valorisante ?
07:39 - Ça le sera, parce qu'on va y arriver et on va le faire tous ensemble. C'est bien pour
07:43 ça qu'en plus de nos entreprises on fait l'association parce qu'on y croit dur comme
07:46 fer et on va y arriver.
07:47 - Mais ça ne l'est pas encore ?
07:48 - Ça ne l'est pas encore. Mais 2024 pour moi sera l'année du rebond vu le contexte économique.
07:52 - L'année du rebond, enfin ça va d'abord être l'année d'une augmentation des faillites
07:56 et puis...
07:57 - On va aller très vite.
07:58 - Même si, on l'a dit Isabelle, je l'ai dit en sommaire, il y avait une économie zombie
08:02 qui s'était développée justement sur une masse de prêts, de subventions etc. et donc
08:08 c'est pas plus mal que la concurrence retrouve ses vertus. Mais derrière l'ensemble de ces
08:12 entrepreneurs doivent penser qu'ils ont une valeur et une expérience.
08:17 - On est tous dans le même bateau et encore une fois chez les rebondissants français on
08:20 fait tous le même métier. C'est à dire qu'à côté on a tous une entreprise donc on sait
08:23 de quoi on parle.
08:24 - Isabelle Saladin qui nous accompagnait pour démarrer cette année ensemble et on se retrouve
08:29 évidemment la semaine prochaine sur Bsmart.
08:30 - Merci.

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