Avec Elie Korchia, avocat et et président du Consistoire central israélite de France.
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00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:05 13h03 sur Sud Radio, l'heure pour nous de retrouver notre invité aujourd'hui pour ce face à face, Jean-Marie Bordry.
00:10 Vous recevez Elie Korchia, avocat et présidente du Consistoire central israélite de France. Bonjour.
00:15 Et bienvenue à vous Elie Korchia sur Sud Radio.
00:18 J'imagine que vous auriez voulu vous rendre sur Sud Radio dans d'autres circonstances.
00:23 Malgré tout, ce à quoi nous assistons est absolument vertigineux
00:26 puisque en quelques jours on a vu revenir des peintures d'étoiles de David sur une soixantaine, je le redis,
00:32 de bâtiments dans le 14e arrondissement de Paris, des banques et des maisons.
00:38 Ça a été aussi le cas à Aubervilliers, ça a été aussi le cas à Saint-Ouen.
00:41 Alors, on va dire cette phrase éculée que nous avons tous entendues 12 000 fois au cours de notre vie à chacun.
00:47 Ça nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.
00:49 Concrètement, c'est quand même ce que ça nous rappelle.
00:51 Oui, bien sûr. Il n'y a pas d'autre mot.
00:53 On pensait ne plus jamais avoir à subir de telles choses.
00:57 On est en France, on est dans un des plus beaux pays du monde.
01:01 Nous sommes français, nous sommes heureux de vivre en France et de ce que représente notre pays.
01:05 Et on ne pouvait pas imaginer 80 ans après la période de la Seconde Guerre mondiale
01:10 qu'on allait revivre à Paris, en région parisienne, dans les rues que nous fréquentons,
01:16 des immeubles où certaines ou certains vont venir lâchement taguer des étoiles de David
01:22 pour essayer de disséminer ce virus, ce poison de l'antisémitisme.
01:27 J'ai un ami qui m'a ce matin envoyé une de ces images en me disant
01:33 "Voilà ce que ma mère, ce que ma maman, qui a 84 ans, a découvert lorsqu'elle est sortie de chez elle ce matin sur la façade de son immeuble."
01:42 Et ce qu'elle a découvert, c'était une de ces fameuses étoiles de David.
01:44 Peinte avec un pochoir, d'ailleurs c'est de la même couleur, c'est probablement la même personne qui a fait ça,
01:49 ou en tout cas le même groupe qui a perpétré cela.
01:52 J'imagine et j'espère que cette dame a porté plainte ?
01:55 Oui, de toute façon toutes les mesures sont en train d'être prises pour que les plaintes puissent être déposées.
02:00 L'enquête est déjà en cours et effectivement ça contribue à créer, avec d'autres choses,
02:07 on va en parler évidemment ensemble, mais ça contribue à créer un climat qui n'est pas digne de notre République,
02:13 des valeurs que l'on porte et j'espère bien que cela va s'arrêter,
02:17 parce que jour après jour on a des actes antisémites qui se démultiplient
02:22 et en trois semaines je crois qu'on a dépassé ce que d'habitude on a en un an et déjà c'était déjà beaucoup.
02:28 Et on en est à plusieurs centaines d'interpellations, c'est assez vertigineux, pour l'instant la police arrive à suivre.
02:32 Malgré tout c'est malheureusement une course aux poursuites, on a assisté en plus il y a quelques heures dans le RER en Ile-de-France
02:38 à une scène absolument effroyable, puisque une femme en voile intégrale s'est mise à crier à la haque-barre,
02:44 à menacer des policiers qui ont ouvert le feu sur elle.
02:48 Son pronostic vital est toujours engagé, on n'a pas retrouvé de ceinture d'explosifs sous son voile,
02:53 mais concrètement c'est clairement ce dont les policiers avaient peur.
02:56 Tout le monde a un petit peu peur en ce moment, Edi Corchia.
02:58 Bien sûr, et il ne faut pas oublier qu'il y a encore quelques jours,
03:01 nous avons eu ce professeur Dominique Bernard qui se fait assassiner encore une fois par l'islamisme radical qui a frappé dans notre pays.
03:09 Donc il faut vraiment avoir conscience, et là ça n'avait strictement rien à voir avec ce qui se passe au Proche-Orient
03:15 ou en Israël avec les attaques du Hamas.
03:17 Mais on sait bien qu'aujourd'hui, il y a ce radicalisme qui peut frapper à tous les coins de rue,
03:24 et cette femme qui menaçait de se faire exploser dans une rame de métro avec les policiers qui sont face à elle
03:30 et qui craignaient aussi pour leur vie,
03:31 c'est quelque chose qui rajoute à ce climat anxiogène particulier qu'on est en train de vivre.
03:37 Et à ce climat de tension.
03:39 Parlons de ceux que vous représentez.
03:41 Je le rappelle, vous êtes le président du Consistoire central israélite de France.
03:44 Pour tous ceux qui sont peu familiers avec l'organisation de la communauté
03:48 et qui confondent un petit peu le CRIF, le Consistoire, le Grand Rabbin de France,
03:52 votre organisation régit l'organisation du culte dans tout le pays, les synagogues par exemple.
03:57 C'est ça, elle a été créée en 1808, c'est la plus ancienne, la plus illustre institution juive dans la communauté,
04:04 puisque Napoléon avait voulu régir le culte juif dès 1808 avec la création du Consistoire.
04:11 Et nous fédérons donc à travers toutes les régions de France les synagogues, les communautés juives
04:15 qui font vivre le judaïsme à travers la France, et qui est un modèle.
04:18 Je crois que ça avait été rappelé à de nombreuses reprises par les hommes politiques et les présidents de la République,
04:23 qui est un modèle d'intégration totale.
04:26 Ça n'a rien de communautariste, c'est une communauté totalement ancrée dans la communauté nationale,
04:31 et je crois que c'est ce qu'on fait depuis plus de 215 ans.
04:35 Et justement, cette communauté et ses synagogues, ses lieux de culte,
04:39 aujourd'hui, vivent presque tous sous protection.
04:42 Oui, alors évidemment, pas toute la journée, parce qu'il y a des moyens qui sont ceux de l'État,
04:47 mais je veux remercier ici, à cette antenne avec vous aujourd'hui,
04:51 le travail exceptionnel qui est réalisé par les forces de l'ordre,
04:54 notamment sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur et des services du ministère,
04:58 parce que ce sont 10 000 policiers et gendarmes qui ont été mobilisés dès après le 7 octobre,
05:03 parce que nous savions, dès lors qu'il y a eu ces attaques terroristes
05:07 et cette guerre déclenchée en Israël par le mouvement terroriste Hamas,
05:11 nous savions nécessairement qu'il y aurait des répercussions, malheureusement,
05:14 sur notre sol, ici en France, pour des Juifs français,
05:18 et les Français qui sont aujourd'hui en train, malheureusement, de payer
05:22 avec cet antisionisme qui est finalement le nouveau visage,
05:27 ou en tout cas un des nouveaux visages de l'antisémitisme, très clairement,
05:30 puisque tout ce qu'on voit aujourd'hui, ce n'est pas tellement de l'antisionisme,
05:33 c'est avant tout la haine des Juifs, et la haine, malheureusement, encore une fois,
05:37 qui est manifestée par l'antisémitisme.
05:39 Chose intéressante, d'ailleurs, pendant des années, on nous a expliqué que l'antisionisme,
05:42 c'était l'opposition à Israël, rien à voir avec le racisme visant les Juifs,
05:46 à savoir l'antisémitisme, force est de constater que ceux qui contestent la contre-offensive,
05:50 en tout cas israélienne, en viennent, pour certains d'entre eux, évidemment,
05:54 à peindre des étoiles de David sur des maisons, ou sur des banques,
05:58 ou alors à menacer des rabbins, tiens, comme cet extrait que je vais vous faire écouter,
06:02 c'était sur TikTok, il y a quelques heures, l'auteur de ce message,
06:06 on en a flouté une partie pour reconnaître personne,
06:08 l'auteur de ce message a été interpellé malgré tout.
06:11 - On doit la force toujours.
06:13 Je vois que personne ne bouge, la Palestine,
06:18 je vois que l'ONU baisse les bras, le peuple est lu.
06:23 Ok, donc on va s'adresser aux raves ******, salut.
06:29 On a les adresses à Saint-Paul dans les immeubles,
06:34 à Levalois, à Neuilly, tu vois, on ne parle pas beaucoup.
06:39 J'espère que tu as compris.
06:44 Donc, mets une pause avant que ça devienne très compliqué.
06:50 Et la suite va être très compliquée.
06:52 - Nous on a compris, en tout cas nous on a compris,
06:55 et la police aussi a compris, puisque l'homme a été interpellé.
06:59 J'aimerais qu'on s'arrête aussi sur une petite mimique qu'a cet homme,
07:02 quand il parle du peuple élu, donc des juifs,
07:04 et qu'il a cette petite mimique où il fait le son de quelqu'un qui embrasse bruyamment,
07:09 c'était un gimmick de Dieu donné dans ses sketchs,
07:12 lorsqu'il parlait notamment de la Shoah, juste avant d'entonner la chanson "Shoah, nanas",
07:15 qui était une reprise de très mauvais goût de la chanson de Carlos.
07:18 Voilà où on en est aujourd'hui,
07:20 j'imagine que ce n'est pas un cas isolé, on voit ça sur nos réseaux sociaux.
07:23 - Bien sûr, et c'est effrayant.
07:25 C'est effrayant, il faut que celles et ceux qui nous écoutent en ce moment comprennent
07:29 que cette déferlante de propos, voire de menaces,
07:34 et là c'était clairement des menaces, c'est pour ça que cette personne a été
07:37 rapidement arrêtée et mise en garde à vue,
07:41 et les services de police ont été très diligents à ce sujet.
07:44 Il faut savoir que ce type de propos, c'est du quotidien aujourd'hui,
07:47 et que chaque jour qui passe, ce sont des actes comme cela antisémites.
07:53 Je vais vous donner un chiffre, il y a eu plus de 400 personnes qui ont été interpellées
07:57 depuis le 7 octobre, c'est vertigineux.
07:59 Il y a eu plus de 800 actes antisémites qui ont été recensés.
08:02 Sur ces actes antisémites, plus de la moitié concernent des atteintes aux personnes.
08:07 Quand je dis atteinte aux personnes, ce ne sont pas des tags, ce ne sont pas des gravités,
08:12 ce sont vraiment des insultes, des menaces, et certaines avec armes, et des agressions.
08:17 C'est pour ça qu'il faut avoir une tolérance zéro en la matière,
08:20 il faut déposer plainte à chaque fois, et il faut que ce genre d'individus
08:24 qui n'ont pas sa place dans ce qui fait aujourd'hui les valeurs de notre pays et de notre République,
08:28 il faut que ces individus à chaque fois soient poursuivis et soient condamnés.
08:32 Et à défaut en tout cas de décourager ces actes, autant qu'il y a un petit peu de dissuasion,
08:36 c'est-à-dire qu'on voit ce qu'on risque quand on s'en prend à son compatriote,
08:40 quelle que soit sa religion.
08:41 On va parler justement du dialogue entre les différentes religions dans ce pays,
08:44 le vivre ensemble, est-ce que ça existe encore ?
08:46 Restez avec nous, Élie Korchia, je rappelle que vous êtes avocat,
08:49 président du consistoire central israélite de France.
08:52 On se retrouve dans quelques instants sur Sud Radio.
08:54 On se passe à la remontée, le retour, face au retour de l'antisémitisme,
08:58 ces étoiles de David taguées un peu partout dans le 14ème arrondissement de Paris,
09:02 mais aussi en Ile-de-France, en Seine-Saint-Denis,
09:04 ces menaces reçues chaque jour par les lieux de culte israélites et non israéliens.
09:09 On est en France, on en parle avec notre invitée exceptionnelle aujourd'hui,
09:11 Élie Korchia, avocat et président du consistoire central israélite de France.
09:16 Vous êtes toujours avec nous, Élie Korchia.
09:18 On parlait du vivre ensemble, alors là pour le coup c'est vivre face à face ou côte à côte,
09:22 je ne sais pas, mais ensemble de manière assez difficile.
09:26 On peut parler aussi de ce climat assez anxiogène, vous l'évoquiez vous-même,
09:31 et en même temps on entend parfois des choses qui veulent être de l'humour,
09:35 en tout cas des sketchs, et qui parfois font scandale.
09:37 C'était sur le service public ce week-end.
09:38 Et ben, force toujours.
09:40 Alors, on va l'écouter.
09:43 Alors Halloween, Halloween approche et tout le monde commence à chercher un déguisement pour faire peur.
09:47 En ce moment, il y a le déguisement Netanyahou qui marche pas mal pour faire peur.
09:51 Vous voyez qui c'est ? Une sorte de nazi mais sans prépuce.
09:53 C'était l'humoriste Guillaume Meurice qui était sur le service public,
10:01 chez nos confrères du service public.
10:02 Est-ce que cette blague est antisémite, Élie Korchia ?
10:04 Oui, bien sûr.
10:06 Non seulement elle est déplacée, mais elle est antisémite.
10:10 Vous savez, dans la période actuelle, comparer un homme politique israélien,
10:15 mais on est dans une démocratie, qu'on soit d'accord avec sa politique ou pas, c'est une chose.
10:19 Mais le comparer à un nazi, alors qu'aujourd'hui l'état d'Israël
10:22 a un conseil de guerre avec des hommes politiques de l'opposition de la majorité,
10:27 leur objectif est ensemble de vaincre le terrorisme du Hamas.
10:31 Quand on voit qu'on le compare à un nazi, sans prépuce,
10:35 regardez l'expression "nazi sans prépuce",
10:37 il est évident que celles et ceux qui nous écoutent doivent comprendre,
10:41 évidemment c'est logique, que c'est de l'antisémitisme.
10:44 Je ne sais pas si ça s'est voulu drôle au départ, je ne sais pas.
10:48 C'est un humoriste, donc moi vous savez, je chéris la liberté d'expression
10:52 dans notre pays.
10:54 - Est-ce qu'il avait le droit de le faire dans ce cas-là ?
10:56 - Vous savez, s'il y a une plainte, on verra dans ce cadre-là.
10:59 Moi aujourd'hui, je ne me positionnerai pas sur le terrain juridique,
11:02 je me positionnerai plutôt sur le terrain de la morale.
11:06 Et la morale me dit que lorsqu'on fait ce type de blague
11:11 avec un humour désastreux,
11:14 on met de l'huile sur le feu en faisant passer un homme politique israélien,
11:19 encore une fois qu'on aime ou pas sa politique, comme un nazi,
11:22 et quand on rajoute "sans prépuce", c'est vraiment le désigner en tant que juif,
11:26 en tant que personne circoncise, et donc évidemment,
11:29 par rapport à un réflexe antisémite évident.
11:31 - Un réflexe en tout cas qui a fait rire, l'assistance,
11:35 ça peut s'entendre en tout cas sur ce qu'on vous a proposé d'écouter.
11:38 Qu'est-ce qu'on peut dire et qu'est-ce qu'on ne peut pas dire en ce moment ?
11:41 Une des remarques qui nous revient souvent, y compris sur Sud Radio,
11:44 c'est "vous ne parlez beaucoup des souffrances des civils israéliens
11:49 qui ont eu lieu lors du pogrom du 7 octobre perpétré par le Hamas,
11:52 mais vous parlez moins", c'est faux d'ailleurs,
11:54 "des souffrances des civils dans la bande de Gaza
11:57 qui vivent sous les bombes de l'armée israélienne".
11:59 Est-ce que c'est aussi un reproche qui vous est parfois adressé
12:02 lorsque vous discutez avec tout un chacun dans ce pays ?
12:05 - C'est deux choses effectivement qui sont très différentes.
12:08 Il faut parler de tout, évidemment, que ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
12:12 c'est une préoccupation de tous les instants,
12:15 et il est évident qu'il faut tout faire,
12:18 même si dans une guerre il y a des morts malheureusement,
12:20 mais qui a déclenché la guerre, évidemment, c'est le Hamas.
12:22 Et quand le Hamas déclenche cette guerre, il sait très bien,
12:24 parce que c'est un mouvement terroriste,
12:26 il sait très bien qu'en menant cette opération de guerre le 7 octobre,
12:29 en déclenchant cette guerre sur le sol d'Israël,
12:31 en tuant ses enfants, en tuant ses femmes, en tuant ses hommes, en tuant ses vieillards,
12:36 j'étais en Israël la semaine dernière,
12:37 je peux vous dire que c'est atroce ce qui s'est passé,
12:40 et Israël a eu raison, je fais une parenthèse, une incise ici,
12:43 Israël a eu raison de montrer à toute la presse
12:47 les images, notamment filmées par les GoPro des terroristes qui ont commis ces massacres,
12:52 parce qu'effectivement, il savait très bien qu'il y allait avoir une guerre qui allait s'en suivre,
12:56 et qu'évidemment il allait avoir des civils tués.
12:59 Mais si j'ose dire, le Hamas se moque complètement des civils,
13:03 puisque de toute façon il s'est servi précédemment des civils,
13:05 et encore aujourd'hui comme bouclier humain,
13:07 et la plupart de ses dirigeants se cachent derrière des bâtiments publics où il y a des civils.
13:11 Donc évidemment c'est triste ce qui est en train de se passer,
13:15 chaque mort civile compte,
13:17 maintenant il y a une guerre à mener pour l'état d'Israël aujourd'hui en son sein,
13:21 et lorsque Joe Biden a dit, rappelez-vous, il y a quelques jours quand il était en visite en Israël,
13:24 ce que vous avez vécu, c'est 15 fois ce que nous on a vécu avec le 11 septembre,
13:29 à l'échelle du pays, de ce petit pays qu'est Israël,
13:31 ça montre bien qu'effectivement Israël a une guerre, un combat à mener,
13:36 et ce combat c'est avant tout d'éliminer les terroristes du Hamas.
13:39 Alors important quand même, Joe Biden avait ajouté,
13:41 s'il vous plaît, il s'est adressé aux Israéliens,
13:43 ne recommettez pas les erreurs que nous avons commises nous-mêmes américains
13:47 après le 11 septembre en déclenchant une puis une deuxième guerre d'ailleurs en Irak.
13:52 Concrètement on est dans une situation où le Hamas n'a probablement plus les moyens militaires
13:56 d'opérer ce qu'il a opéré le 7 octobre sur le territoire israélien.
14:01 Ça veut dire que les images de civils israéliens torturés, il n'y en aura plus.
14:05 En revanche pendant des semaines, parce que la guerre sera très longue,
14:07 il y aura des images, quoi que vous fassiez et quelles qu'en soient les raisons,
14:10 de civils palestiniens qui mourront sous les bombes,
14:13 qui iront des bébés en pleurs dans des ambulances
14:16 ou alors dans des hôpitaux parfois qui pourront recevoir des requêtes,
14:20 quelle que soit la provenance.
14:21 C'est un contexte qui sera de plus en plus difficile,
14:24 notamment pour Israël mais aussi pour les juifs de France
14:27 parce que c'est à vous qu'on les reprochera quand on sera antisémite.
14:30 - Oui bien sûr, d'abord il faut savoir une chose,
14:33 c'est que par rapport à ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
14:36 vous parliez des moyens du Hamas,
14:38 on a quand même des moyens énormes qui ont été déployés.
14:41 7000 roquettes qui ont été tirées depuis la bande de Gaza sur Israël.
14:46 7000 roquettes, c'est une logistique.
14:49 Alors on sait très bien, il y a l'Iran, il y a le Hezbollah,
14:51 il y a d'autres soutiens derrière.
14:54 Mais il faut savoir que la logistique de guerre
14:56 qui a été cette fois-ci apportée au Hamas est sans précédent.
14:59 Donc évidemment Israël doit d'abord tout faire pour rentrer dans la bande de Gaza
15:04 et tenter de détruire les infrastructures pour ne pas que ça se reproduise.
15:08 Il y a aujourd'hui un combat qui est mené,
15:10 parce que c'est la survie de l'état d'Israël très clairement qui est en jeu.
15:14 Vous dites qu'il n'y aura peut-être pas demain encore
15:16 de nouveaux civils qui vont se faire massacrer en Israël.
15:19 Mais parce que l'armée aujourd'hui est complètement sur l'opération
15:23 et ne risque pas de se faire attaquer évidemment.
15:25 - On parle de bataille de l'image.
15:27 Concrètement aujourd'hui, le message selon lequel Israël joue sa survie,
15:33 c'est un message qui est porté sincèrement.
15:35 André Bercoff le disait sur place là-bas.
15:36 Mais ce message est inaudible pour beaucoup de Français aujourd'hui
15:39 qui sont abreuvés d'images réelles de victimes civiles de ce conflit à Gaza.
15:45 - Il y a un million, plus d'un million de personnes je crois,
15:48 un million quatre cent mille personnes aujourd'hui
15:50 qui depuis le 7 octobre, à la demande d'ailleurs,
15:53 puisque Israël envoie des messages quasiment quotidiennement
15:56 dans la bande de Gaza pour demander à tous les civils de Gaza
16:00 de partir de la zone de combat, de partir de Gaza City
16:03 où sont retranchés évidemment tous les leaders et les terroristes du Hamas,
16:07 qu'ils partent vers le sud de la bande de Gaza
16:09 où là évidemment ils ne sont plus protégés.
16:12 Un million quatre cent mille personnes se sont déjà déplacées.
16:14 Mais il faut être très clair.
16:16 D'abord le Hamas fait tout pour empêcher certaines personnes de partir.
16:20 Et deuxièmement, quand vous avez une densification de population
16:24 telle que c'est le cas dans la bande de Gaza
16:26 et notamment dans le nord là où il y a Gaza City,
16:29 il faut quand même savoir que c'est une évidence
16:31 qu'une telle guerre va entraîner des morts.
16:34 Y compris des morts d'ailleurs du côté de l'armée israélienne
16:38 même si elle essaye évidemment d'agir, de faire en sorte
16:40 d'éviter que ces soldats ou soldates meurent.
16:43 Donc évidemment ça crée des difficultés.
16:46 Et ce qui est terrible, moi ce que je regrette,
16:48 il y a une guerre qui est menée là-bas.
16:52 Ce qui est terrible c'est que ici sur notre sol en France,
16:55 des français comme nous, des citoyens de confession juive,
17:00 soient comme ça attaqués sur leur judaïté.
17:04 Parce que ce qui se passe là, et c'est pour ça que l'antisionisme n'a rien à voir,
17:07 en l'occurrence c'est de l'antisémitisme.
17:09 Nous ne sommes pas attaqués, nous ne sommes évidemment pas du tout
17:12 à 4000 kilomètres de là, nous n'avons rien à voir
17:15 et rien à faire d'ailleurs dans ce qui est en train de se passer.
17:17 On est des français, on n'est pas aujourd'hui engagés dans cette guerre.
17:21 Mais ce qui est terrible, c'est qu'on voit bien
17:24 que derrière les attaques qui sont faites,
17:26 c'est la haine du juif qui se banalise.
17:29 Et c'est une désinhibition finalement de la parole antisémite
17:32 qu'on a aujourd'hui à déplorer.
17:34 Et ce que je regrette, c'est que la communauté juive
17:36 se sent un peu seule, je l'avoue, dans cette situation.
17:40 J'aimerais que beaucoup, beaucoup, beaucoup de nos compatriotes,
17:43 de nos concitoyens, parce qu'on se bat toute l'année d'habitude,
17:45 les uns avec les autres pour éviter des propos ou des actes racistes
17:49 et pas seulement antisémites dans notre pays.
17:51 Je regrette qu'il n'y ait pas plus de prise de parole
17:54 pour dire non à ce qui est en train de se passer ici en France contre les juifs.
17:57 Ça nous concerne tous et ça ne concerne pas que les français de confession juive.
18:01 - Alors un bémol d'ailleurs, on a vu quand même
18:03 le recteur de la Grande Mosquée de Paris
18:05 s'afficher avec le Grand Rabbin de France
18:08 pour dire qu'un bon musulman ne pouvait pas, d'après lui, être un antisémite.
18:13 Donc on a eu quand même ces messages de soutien.
18:14 - Je ne dis pas qu'il n'y a aucune réaction.
18:15 Évidemment, il y a quelques réactions.
18:17 Et c'est important de le dire.
18:20 Et c'est un ami, et je remercie mon ami Shems
18:25 d'avoir eu cette position avec le Grand Rabbin de France.
18:27 Évidemment, mais on a besoin qu'il y ait beaucoup de messages comme cela.
18:31 C'est ça ce que je veux dire.
18:32 Parce que quand vous avez quelques messages
18:33 et que de l'autre côté, vous avez une flambée sur les réseaux sociaux
18:36 et vous avez une flambée de messages antisémites qui circulent
18:39 et de menaces, on n'y arrive pas.
18:42 On a besoin vraiment d'une mobilisation.
18:44 C'est une mobilisation pour les valeurs de la démocratie et de la République qu'on défend.
18:48 - Et justement, où en est cette mobilisation ?
18:50 Qu'est-ce qu'on peut faire ou envisager
18:51 pour essayer d'enfermer tout le monde dans la même pièce
18:54 et d'arriver à résoudre une partie de ce problème et de cette tension ?
18:57 On va en parler avec vous dans un instant, Alicor Chia.
18:59 Restez avec nous sur Sud Radio.
19:01 Je rappelle qu'on vous donne la parole également.
19:03 Alors, pas pour redire ce qu'on a pu entendre dans certains extraits
19:06 qu'on a diffusés sur Sud Radio.
19:08 Malgré tout, on vous donne la parole.
19:10 Est-ce que vous aussi, vous la voyez, vous la constatez, cette montée de l'antisémitisme ?
19:13 0 826 300 300. A tout de suite.
19:16 - Émission spéciale "La France face au retour de l'antisémitisme"
19:19 à visage découvert, sauf dans certains cas d'ailleurs,
19:22 mais aussi, en tout cas, en public.
19:25 On en parle avec notre invité exceptionnel Eli Corchia,
19:28 l'avocat et président du Consistoire central israélite de France.
19:32 Vous parliez, il y a quelques instants, Eli Corchia,
19:35 du manque de soutien.
19:37 Concrètement, quel type de soutien et de qui attendez-vous davantage de soutien public ?
19:42 - Vous savez, je vais être honnête avec vous.
19:45 On va parler cash. Je n'attends rien de spécial.
19:48 J'aimerais surtout.
19:49 J'aimerais qu'il y ait, dans la société civile,
19:52 des personnes qui prennent la parole et qui s'expriment.
19:55 Lorsqu'on a eu des attentats dans notre pays,
19:58 et j'ai accompagné plusieurs procès, des parties civiles à plusieurs procès,
20:01 que ce soit Toulouse et Montauban, que ce soit 2015,
20:04 Charlie Hebdo, la Porte de Montrouge, l'Hypercachère,
20:08 on a senti quand même dans notre pays qu'il y avait une véritable prise de position commune,
20:13 en disant "ce n'est pas acceptable, notre combat, le combat de notre génération,
20:17 c'est le combat contre l'islamisme radical, c'est le combat contre le terrorisme".
20:21 On sentait qu'il y avait ça.
20:23 Et là, il y a des terroristes qui n'ont pas fait un acte,
20:27 qui ont déclenché une guerre sur le sol israélien,
20:30 qui d'après moi dévoient d'ailleurs complètement la cause palestinienne,
20:32 parce que ce que fait le Hamas, c'est une guerre terroriste sans précédent.
20:38 Et on a l'impression que chez nous, en France,
20:40 on essaie d'occulter ça pour ne taquer qu'Israël,
20:43 et en même temps ici maintenant, avec ses actes et ses agressions,
20:46 et ses propos antisémites.
20:47 Et ce qui m'inquiète, c'est que je ne sens pas dans la société civile,
20:51 je le sens chez les politiques.
20:52 Franchement, quasiment toute la classe politique a bien conscience
20:54 du moment historique qu'on est en train de vivre,
20:57 à part 3-4 cas très particuliers à l'extrême gauche,
21:00 dont on a déjà beaucoup parlé,
21:01 c'est pas la peine que je revienne là-dessus par calcul électoraliste ou autre,
21:04 mais ça je ne veux même pas en parler.
21:06 Mais 95 ou 98% de la classe politique a tenu des propos très forts.
21:10 Ce qui m'inquiète, c'est qu'on ne sent pas dans la société civile,
21:14 des personnes qui prennent la parole,
21:16 et qui disent "ce qui se passe là-bas c'est inacceptable,
21:18 parce que le terrorisme, il faut le condamner que ce soit Daesh, Al Qaïda ou le Hamas,
21:22 je ne vois pas la différence, il faut condamner les trois.
21:24 Et d'un autre côté, ici en France,
21:27 je ne vois pas assez de personnes qui disent "mais ça suffit,
21:31 les Français de confession juive qui sont dans notre pays,
21:33 laissons-les tranquilles, laissons-les vivre tranquillement,
21:36 et 80 ans après la Chouard, on ne va pas recommencer avec des étoiles
21:38 dessinées ou graffées sur les immeubles,
21:43 et prendre à part une personne parce qu'elle est de confession juive
21:46 dans la rue pour l'agresser.
21:47 Et ça on ne l'entend pas suffisamment.
21:49 On peut rappeler d'ailleurs que l'armée israélienne s'est sentie obligée
21:52 de convoquer les journalistes pour leur montrer les images
21:54 des atrocités commises le 7 octobre,
21:57 parce que précisément, des gens n'arrivent pas à imaginer
21:59 que les Juifs aient pu être victimes en Israël de Palestiniens.
22:02 C'est ça concrètement.
22:03 Et c'est même pire que ça.
22:04 C'est-à-dire que non seulement ils n'imaginent pas,
22:05 mais on avait commencé déjà à voir des propos révisionnistes
22:09 dans les jours qui ont suivi, en disant "mais finalement,
22:12 est-ce que c'est vrai que les terroristes ont éventré des femmes enceintes,
22:18 les tuant en enlevant leur fœtus avant ?
22:20 Est-ce que c'est vrai qu'il y a eu des décapités ?
22:22 Est-ce que c'est vrai qu'il y a eu des personnes âgées
22:24 qui ont été tuées, assassinées violemment ?"
22:29 Quand on entendait des choses pareilles, ça faisait froid dans le dos.
22:32 Donc que l'armée israélienne, qui avait les images GoPro,
22:35 c'est très dur de savoir si on doit communiquer ou pas.
22:38 Mais à un moment donné, je crois qu'Israël a eu raison
22:40 de faire voir à tous ces journalistes les images filmées par les terroristes eux-mêmes
22:45 pour leur dire "voilà les images, regardez-les,
22:47 et maintenant c'est votre devoir d'informer et de dire la vérité."
22:51 - De raconter ce que vous avez vu sans le montrer.
22:52 Et sauf que les journalistes n'ont pas forcément d'avantages crus.
22:54 D'ailleurs, certains porte-parole, par conséquent,
22:56 ceux qui auront décidé de ne pas croire ce qui s'est passé,
22:58 refuseront de le croire.
23:00 On se retrouve donc dans une situation particulièrement compliquée
23:02 dans laquelle vous vous sentez seul, c'est ce que vous dites,
23:04 et dans laquelle les juifs de France se sentent seuls.
23:07 Est-ce qu'il y en a qui veulent partir ?
23:09 - Pour le moment, non.
23:11 Parce que, soyons très clairs, le climat est très anxiogène,
23:15 mais on continue à croire aux valeurs qui sont les nôtres.
23:19 Nous sommes en France, nous voulons continuer à vivre dans notre pays
23:24 comme nous devons le faire, et on ne va pas baisser les bras,
23:27 et on ne veut pas tomber dans le jeu de celles et ceux
23:29 qui veulent distiller à la fois la terreur ou l'antisémitisme sur notre sol.
23:33 Maintenant, il faut être lucide,
23:35 on sait très bien que la période est extrêmement angoissante,
23:38 on sait très bien que pour les juifs de France aujourd'hui,
23:40 et je peux vous le dire puisque je suis au contact, comme vous l'avez dit,
23:42 de toutes les communautés juives à travers la France,
23:45 je peux vous dire que lorsqu'on se lève le matin, c'est la radio,
23:49 ce sont ensuite les émissions de télévision, ce sont les nouvelles,
23:52 ce sont les Whatsapp qui arrivent où on voit tel événement, tel événement,
23:56 telle agression, tel acte antisémite, et effectivement, le climat est extrêmement lourd.
24:00 Très honnêtement, je ne l'avais pas vécu de la sorte depuis très très très longtemps,
24:06 et chaque jour qui passe est une difficulté à supporter
24:11 lorsqu'on est un Français de confession juive aujourd'hui.
24:13 Mais malgré tout, et c'est la ligne de crête,
24:15 on ne veut pas tomber dans la psychose,
24:17 on veut continuer à pouvoir vivre avec les valeurs qui sont les nôtres,
24:20 et on veut encore continuer à vivre ici.
24:22 Vous savez, j'avais l'habitude, et je dis un mot là-dessus,
24:24 de rappeler que celles et ceux qui ont vécu la Shoah en France,
24:27 qui ont vécu la déportation, lorsqu'ils sont revenus ici,
24:30 ils ne sont pas partis de France.
24:32 Ils sont revenus, ils ont fait des familles,
24:34 ils se sont mariés, ils ont eu des enfants,
24:36 ils ont continué à croire dans les valeurs qu'ils faisaient la France.
24:38 Si eux l'ont fait après 1945, je crois qu'aujourd'hui,
24:42 malgré le climat terrible et anxiogène qu'on vit,
24:44 on doit continuer à se battre ici, parce que c'est notre pays.
24:47 Et puis pardonnez peut-être le cynisme de ma remarque,
24:50 mais le 7 octobre a montré finalement que quel que soit le climat en France,
24:53 les Juifs n'étaient pas forcément davantage en sécurité en Israël,
24:56 compte tenu des exactions du Hamas.
24:58 - Le combat qui se passe aujourd'hui,
25:00 c'est un combat des citoyens qui sont des démocrates
25:03 face au tenant de l'obscurantisme et du terrorisme.
25:05 Il est valable en Israël avec la guerre,
25:07 comme en Israël contre le Hamas, il est valable ici,
25:09 il est valable en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis,
25:11 ainsi que dans tous les autres pays.
25:13 - Il y a un peu plus d'un siècle, il y avait une phrase qui circulait,
25:15 qu'on employait beaucoup, c'était "heureux comme un Juif en France".
25:18 Est-ce que c'est toujours valable aujourd'hui ?
25:20 Et est-ce que quand on compare la situation,
25:22 pourtant dramatique, dont on vient de parler dans notre pays,
25:24 quand on la compare à celle des autres pays en Europe,
25:27 on se dit que c'est encore pire ailleurs ?
25:29 - Je ne sais pas si la phrase serait vraiment à propos aujourd'hui,
25:32 parce que vu le climat dans lequel on est,
25:34 - Il est moins malheureux comme un Juif en France ?
25:36 - Non, je dirais qu'aujourd'hui, ce serait peut-être "heureux,
25:38 peut-être comme un Juif en France", parce que d'abord,
25:40 on est dans un pays extraordinaire dans lequel
25:42 on veut continuer à croire dans notre avenir,
25:44 mais aujourd'hui, ce serait plutôt "inquiet comme un Juif en France",
25:47 si j'ose dire. Et je pense que c'est l'expression
25:49 qui est aujourd'hui la nôtre, "aujourd'hui, on est inquiet".
25:51 - Est-ce que ça rejoint ce que vous disent vos homologues,
25:54 parce que des consistoires ou des institutions comme la vôtre,
25:56 il y en a dans tous les pays d'Europe,
25:58 heureusement, même si les communautés sont beaucoup moins nombreuses
26:00 que celles qu'il y a en France,
26:02 est-ce que la situation est la même ailleurs ?
26:04 En Allemagne, on a vu des étoiles de David,
26:06 en Angleterre, on voit des dizaines de milliers de personnes
26:08 scander des slogans et brandir des drapeaux.
26:11 - Dans les deux autres grands pays d'Europe,
26:13 où il y a une communauté juive importante,
26:15 enfin, les plus importantes, c'est-à-dire l'Angleterre et l'Allemagne,
26:17 on voit aussi ce climat très anxiogène.
26:20 Après, la France est la troisième communauté juive au monde,
26:22 après Israël et les Etats-Unis,
26:24 et notre modèle d'organisation fait que nous sommes
26:27 beaucoup plus en contact avec des centaines de synagogues
26:31 et des centaines de lieux à travers la France.
26:33 C'est vrai qu'en Angleterre et en Allemagne,
26:35 c'est beaucoup plus regroupé sur une dizaine de villes,
26:37 mais j'ai des contacts avec des représentants d'autres pays,
26:40 le climat et l'anxiété est la même
26:43 dans les autres pays d'Europe aujourd'hui
26:45 où il y a une communauté juive importante.
26:47 - Le Premier ministre Benjamin Netanyahou
26:49 a dit que la guerre serait longue, ça va durer.
26:51 On a dit plus tôt, il est probable que les images
26:53 qui nous parviendront montreront surtout des drames à Gaza,
26:56 davantage en tout cas qu'en Israël,
26:58 parce qu'on ne peut pas comparer malgré tout l'impact d'une roquette
27:01 à l'impact d'un missile ou d'une bombe qui tombe
27:03 sur une zone densément peuplée.
27:05 Ça peut durer combien de temps pour vous ?
27:07 Combien de temps vous pouvez-vous continuer comme ça ?
27:09 Et qu'est-ce qu'on peut faire, surtout,
27:11 pour faire redescendre cette tension et décourager ces actes ?
27:14 - Il y a deux choses différentes.
27:15 D'abord, ici en France, nous devons continuer à parler,
27:18 nous devons continuer à mobiliser toutes celles et ceux
27:20 qui ont les mêmes valeurs que nous,
27:21 c'est-à-dire qui n'acceptent pas qu'il y ait de l'antisémitisme
27:24 qui frappe aujourd'hui des Français de confession juive.
27:26 Donc je pense qu'il y a un vrai travail à faire à ce sujet.
27:29 Il est important.
27:30 J'espère qu'il va y avoir une mobilisation,
27:32 comme je vous le disais il y a quelques instants,
27:33 beaucoup plus importante que ce qu'on remarque aujourd'hui,
27:36 parce que ça, ce sont ces signaux faibles de l'antisémitisme
27:39 qui peuvent demain devenir des signaux forts
27:41 et entraîner des actes graves.
27:43 Et puis, par rapport à la situation en Israël,
27:45 évidemment, on a bien compris que l'Israël,
27:47 s'il veut vaincre le Hamas aujourd'hui
27:49 et ne pas se retrouver avec un mouvement terroriste
27:51 qui, dans six mois, dans un an, dans deux ans,
27:53 refait des attaques meurtrières et une guerre contre Israël,
27:57 eh bien, s'il veut vraiment venir à bout du Hamas,
28:00 ce sont des semaines et des semaines de combats qu'il va y avoir.
28:03 Et donc, il est évident qu'Israël se prépare aussi
28:06 à une guerre qui va être longue.
28:07 Et donc, les Juifs de France
28:09 à subir les retombées médiatiques
28:12 et sur les réseaux sociaux de cette guerre
28:14 qui va être forcément douloureuse,
28:15 parce que le temps se compte en nombre de morts, malheureusement,
28:17 dans ce genre de circonstances.
28:19 - Sans même parler, quand il y a une organisation terroriste
28:22 qui orchestre une communication souvent basée sur des fake news,
28:25 rappelez-vous comment le monde s'est emballé
28:28 il y a quelques jours,
28:29 lorsque l'on avait accusé Israël d'avoir tiré une bombe sur un hôpital,
28:33 alors que ça n'avait pas été tiré sur l'hôpital, sur un parking,
28:36 et que ce n'était pas Israël qui avait tiré cette bombe,
28:38 ce missile, cette roquette.
28:40 - La plus probable à ce stade,
28:41 et que ce soit une roquette du djihad islamique.
28:43 - Et que tous les éléments de preuve ont été apportés là aussi à vos confrères,
28:46 des rédactions, aux journalistes.
28:48 Mais encore une fois, quand on ne veut pas croire, on ne croit pas.
28:50 - C'est la guerre. Pardonnez-moi, Elie Korchia, c'est aussi la guerre.
28:52 Et malheureusement, la désinformation et la propagande,
28:54 ça existe dans toutes les guerres.
28:56 Et l'emballement médiatique aussi, on l'a vécu sur l'Ukraine par exemple,
28:59 avec une maternité et des mensonges russes qui nous étaient parvenus.
29:03 Malheureusement, ce genre de choses arrivera encore,
29:05 et c'est ce qui compte, c'est ce qu'on a envie de croire.
29:07 Qu'est-ce que vous dites, Elie Korchia, aujourd'hui
29:09 à vos compatriotes musulmans qui ressentent une sympathie naturelle
29:15 pour le sort du peuple palestinien,
29:17 et des Gazaouis, qui ne sont pas forcément proches du Hamas,
29:21 mais qui ont l'impression qu'on ne parle pas assez des souffrances des Palestiniens ?
29:24 - Je dis à mes amis, parce que j'ai énormément d'amis
29:30 qui sont dans la même mentalité que nous au quotidien,
29:33 avec lesquels on a des relations,
29:35 d'ailleurs même dans les villes, dans les communautés,
29:37 on a des relations avec beaucoup de personnes musulmanes.
29:40 Je leur dis d'abord que ce qu'est en train de faire le Hamas,
29:44 et ce qu'a fait le Hamas,
29:45 ça va à l'encontre même de la cause palestinienne et des Palestiniens.
29:49 Donc je crois qu'il faut...
29:51 Je comprends tout à fait la solidarité qu'il peut y avoir vis-à-vis des Palestiniens,
29:55 mais je crois que ce qui est en train de se passer là-bas,
29:57 il faut dire les choses et les nommer telles qu'elles sont.
29:59 Ce n'est pas une guerre que mène Israël contre les Palestiniens.
30:02 Israël n'a jamais voulu faire cette guerre.
30:04 Elle a été entraînée dans cette guerre par des actes terroristes terribles,
30:08 et par la première guerre terroriste au monde.
30:10 Je le rappelle, on a connu des actes terroristes aux Etats-Unis,
30:14 en France, dans les démocraties, et en Israël aussi.
30:16 Il y a eu des actes terroristes.
30:18 Il y a eu des guerres conventionnelles.
30:20 Et là, c'est la première fois dans l'histoire du monde,
30:22 dans l'histoire contemporaine,
30:23 que l'on vit une guerre de nature terroriste,
30:26 avec des dizaines de villages, de villes différentes qui ont été attaquées.
30:30 1400 morts à l'échelle.
30:33 D'Israël, qui est un petit pays,
30:35 c'est comme si ici nous avions eu 15 000 morts par des mouvements terroristes attaqués.
30:40 Et on l'a dit sur Sud Radio, pas plus tard qu'hier,
30:42 plus de 30 morts françaises, de nationalité française.
30:45 C'est la tentale plus sanglante qu'il n'y a eu en juillet 2016.
30:48 Et tous les otages auxquels on pense.
30:49 Près de 240 otages qui sont aujourd'hui entre les mains du Hamas,
30:52 dans Gaza, sous les tunnels, ou dans Gaza.
30:55 Il faut aussi savoir qu'Israël a aussi ce devoir aujourd'hui
30:58 de tout faire pour libérer, pour sauver ces otages.
31:01 Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
31:03 0 826 300 300.
31:05 On a abordé plusieurs sujets au cours de cette émission.
31:07 Que faire face à la montée de l'antisémitisme ?
31:10 Témoignage aussi, venez témoigner si vous le souhaitez sur Sud Radio.
31:14 On vous donne la parole.
31:15 On est ensemble jusqu'à 14h.
31:17 Et la France dans tous ses états, face à la montée de l'antisémitisme,
31:21 que faire pour faire retomber la tension
31:23 et surtout pour faire reculer la haine qu'on retrouve dans notre pays ?
31:27 On est avec Elie Korchia, avocat et président du consistoire central israélite
31:30 de France.
31:31 Que faire ?
31:32 Une phrase qui aurait pu être signée par Lénine.
31:34 Mais qu'on pourrait reposer aussi.
31:36 Qu'est-ce qui peut permettre de faire retomber la tension
31:38 alors même qu'on sait que la guerre va durer,
31:40 et que les images d'atrocités ou en tout cas de drames
31:42 continueront à nous parvenir,
31:43 et que par conséquent, le besoin de se calmer
31:46 ne viendra pas de si tôt ?
31:48 Je pense qu'il y a la prévention et la répression.
31:50 La prévention, c'est avant tout les messages
31:53 qu'on peut passer les uns les autres.
31:54 C'est pour ça que je suis aujourd'hui à votre émission
31:57 et je le fais bien évidemment en tant que président du consistoire de France
32:00 aujourd'hui à votre antenne.
32:02 Je vais passer des messages pour qu'au sein de la société
32:05 et encore une fois j'insiste sur la société civile toute entière,
32:08 on prenne conscience que ce qui est en train de se passer
32:10 est dangereux, pas seulement et uniquement
32:13 pour les citoyens français de confession juive,
32:15 mais pour le pays qui est le nôtre,
32:16 pour l'avenir du pays qui est le nôtre.
32:18 Et la France ne peut pas laisser en son sein
32:20 ce poison de l'antisémitisme
32:22 se banaliser et se multiplier,
32:24 comme c'est le cas actuellement à travers tous ces actes que l'on vit.
32:26 - M. Letourneau, on ne va pas se mentir,
32:28 quand ça ressort sur les réseaux sociaux
32:30 ou que c'est peint sur les murs, c'est que c'était déjà là.
32:32 On n'a pas réinventé l'antisémitisme dans les dernières semaines.
32:35 - L'antisémitisme était là.
32:36 Et on avait déjà un plateau assez haut de 300-400 actes par an.
32:40 Mais là, on est sur quelque chose de vertigineux,
32:42 vous l'avez dit, 800 actes en trois semaines.
32:45 Je veux dire, surtout si les opérations de la guerre
32:48 contre le Hamas en Israël continuent,
32:50 il ne faudrait quand même pas que des Français de confession juive
32:54 vivent ce qu'on est en train de vivre pendant cette période-là aussi longue.
32:57 Et je pense que c'est pour ça qu'il faut vraiment que les choses soient dites
33:01 et que ce soit un combat qui ne soit pas que le combat des Juifs de France,
33:05 celui contre l'antisémitisme.
33:06 - Sauf qu'on en est là aujourd'hui à faire la météo de l'antisémitisme
33:09 en comptant le nombre d'actes et le nombre d'interpellations.
33:11 Est-ce qu'on peut faire davantage dans la répression ou pas ?
33:15 Parce que globalement, aujourd'hui, quand vous vous en prenez un Juif,
33:17 vous savez ce que vous risquez, vous êtes arrêté assez vite, heureusement.
33:20 Et votre condamnation ne tarde pas.
33:23 - Oui, c'est le deuxième axe, effectivement.
33:26 Cet axe-là, j'allais dire, il est à la hauteur pour moi, en tout cas des enjeux,
33:30 parce que le ministère de l'Intérieur a déployé beaucoup de policiers et de gendarmes.
33:35 Deuxièmement, je sais qu'avec le ministère de la Justice,
33:37 lorsqu'il y a des plaintes qui sont déposées, il y a des arrestations qui sont faites.
33:41 On doit être dans un système de tolérance zéro pour les actes antisémites actuellement.
33:46 Et j'espère que la répression, effectivement, va être à la hauteur,
33:49 surtout pour qu'elle ait un aspect dissuasif.
33:51 Il faut juste que celles et ceux qui se diraient
33:53 "Tiens, allez, je vais essayer de commettre un acte antisémite aujourd'hui",
33:57 sachent à quoi ils vont s'exposer lorsqu'ils vont le faire.
34:00 Et il faut espérer que ça puisse jouer pour qu'il y ait une diminution des actes
34:04 qu'on est en train de vivre, parce qu'ils sont, encore une fois,
34:07 en constante augmentation jour après jour.
34:09 Et quand je vois tous les messages haineux qui circulent sur les réseaux sociaux,
34:13 je me dis qu'ils ne sont pas prêts de baisser malheureusement.
34:15 - Vous en recevez vous-même ? - Oui.
34:17 - Vous vivez sous protection d'ailleurs, comme tout représentant,
34:19 vous avez beaucoup de représentants de la communauté aujourd'hui ?
34:21 - Pas beaucoup de représentants, mais effectivement,
34:23 les principaux représentants de la communauté juive dans notre pays,
34:26 les principaux responsables sont sous protection.
34:29 - Alors je vais vous demander, je sais que c'est toujours désagréable,
34:32 mais c'est important aussi de mettre des mots sur ce qu'on suggère.
34:36 Quel type de messages vous recevez ?
34:38 - Écoutez, je vais vous donner un exemple tout simple.
34:41 J'étais hier en Lorraine pour une cérémonie très émouvante
34:45 sur la mémoire de la Seconde Guerre mondiale,
34:48 dans ce qui fut l'ancien camp de concentration de Thil en Lorraine.
34:51 J'étais là-bas avec la ministre des Anciens Combattants
34:54 et de la Mémoire, Patricia Miralles,
34:56 et avec la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
35:00 et évidemment beaucoup d'élus, députés, sénateurs, sénatrices,
35:03 et le maire de la ville, donc local, localement.
35:06 Et nous avons fait une cérémonie sur la mémoire, donc sur la Shoah,
35:09 pour rappeler les 800 Juifs déportés qui avaient été dans ce camp de concentration,
35:13 dont d'ailleurs certains survivants sont aujourd'hui rescapés et parmi nous.
35:17 J'ai mis un post sur Twitter sur cette cérémonie en disant qu'elle avait été très digne,
35:22 et que ça avait été une cérémonie mémorielle qui restera dans les mémoires,
35:26 et j'ai reçu sur Twitter un message menaçant en disant
35:31 "le terroriste qu'il faut assassiner",
35:34 on était sans aucun rapport avec le sujet de la guerre contre le Hamas.
35:38 On était en France, en Lorraine, sur une cérémonie de la mémoire de la Shoah.
35:42 Et il y a eu un message notamment d'une personne qui a posté un message en disant
35:46 "il faut liquider ce terroriste" ou une phrase comme ça.
35:48 - Et on vous traite en vous de terroriste ?
35:50 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Qu'il fallait abattre.
35:52 Donc évidemment, vous voyez bien où on en est arrivé,
35:55 et dans ces cas-là, il y a évidemment des signalements qui sont faits.
35:57 - Vous avez porté plainte ?
35:59 - C'est tout récent, mais évidemment il y aura plainte déposée,
36:02 et évidemment il y aura un signalement qui a d'ores et déjà été fait, qui sera fait.
36:06 - Et juste avant d'accueillir Pierre au 0826 300 300,
36:08 est-ce que vous vous appelez, c'est important,
36:10 parce qu'à force de s'habituer à recevoir des menaces ou des insultes,
36:12 on finit par ne pas en tenir compte.
36:14 Est-ce que vous vous appelez tous ceux qui en reçoivent à porter systématiquement plainte ?
36:17 À faire comme la jeune Mila par exemple,
36:19 qui les traîne tous un par un au tribunal,
36:21 même quand ils sont des milliers à se défouler sur elle sur les réseaux.
36:24 - Tout à fait, tout à fait. C'est très important.
36:26 Il ne faut pas s'habituer, et il ne faut pas laisser les personnes qui reçoivent,
36:31 que ce soit des menaces, que ce soit des insultes,
36:34 ou qui subissent évidemment des actes antisémites,
36:36 il faut déposer plainte à chaque fois.
36:38 Je vais vous rappeler une petite phrase de Peggy.
36:41 Peggy disait "il y a pire que les âmes perverses, il y a les âmes habituées".
36:47 Il ne faut pas s'habituer au pire, il ne faut pas s'habituer à la haine,
36:50 et il ne faut pas s'habituer aux menaces et aux insultes d'antisémites.
36:53 - On ne s'habituera jamais sur Sud Radio.
36:55 Restez avec nous, Eli Korchia. 0826-300-300, Esteban.
36:58 - Oui, on accueille Pierre, qui voulait poser une question à Eli Korchia aujourd'hui.
37:01 Bonjour Pierre de Toulouse. - Et bienvenue.
37:03 - Oui, bonjour, merci, merci de m'accueillir sur l'antenne.
37:06 Alors, pas de questions en fait,
37:09 plutôt une réaction par rapport à ce que je viens d'entendre.
37:12 Effectivement, je suis d'origine catholique.
37:16 - De religion ? - De religion catholique.
37:19 Pas forcément pratiquant, mais en tout cas catholique.
37:22 Et moi, je ne peux que souscrire à ce que je viens d'entendre.
37:26 Je suis très choqué, objectivement, de ce qui se passe actuellement
37:30 pour les juifs en Israël, mais aussi pour les juifs de France.
37:33 Je trouve, globalement, que tout ça, ce n'est pas encore à la hauteur.
37:38 Enfin, qu'on a un manque de compréhension de ce qui est en train de se passer, nous en France,
37:43 et que ces juifs qui sont attaqués à la fois en Israël, mais aussi en France,
37:49 avec ces actes odieux d'antisémitisme qu'on est en train d'observer.
37:53 Je trouve que, voilà, moi c'est ma position de père de famille, de catholique.
38:00 Je trouve que, voilà, je me mets à la place de mes confrères, de mes amis juifs,
38:05 de Français d'origine juive. Je les comprends, je sais qu'ils n'attendent rien,
38:10 mais j'ai envie déjà de leur exprimer mon soutien le plus confraternel.
38:14 Je pense que c'est important qu'ils l'entendent.
38:17 Il ne faut pas s'habituer à ce qu'on est en train de vivre.
38:21 Je pense que nos amis juifs sont attaqués, mais derrière, c'est aussi
38:25 tout notre modèle de civilisation qui est attaqué par ces islamistes.
38:28 Et moi, je déplore vraiment, et je constate qu'aujourd'hui,
38:33 quand on parle du conflit israélo-palestinien, on renvoie toujours l'Israël
38:38 à ce problème de son gouvernement, et que ces Palestiniens se retrouvent
38:45 quelque part pris en otage. Mais avant tout, moi ce que je vois,
38:49 c'est qu'ils sont pris en otage par le Hamas. Ce que je vois, c'est qu'Israël
38:53 est tout à fait en accord avec nous, ce qu'on estime de notre civilisation,
38:57 c'est-à-dire une démocratie. Et moi, j'ai vraiment envie de dire à tout le monde
39:01 de se réveiller. Il y a, il se passe quelque chose de terrible.
39:04 Je pense qu'effectivement, je comprends mes amis juifs, mes amis français
39:08 d'origine israélienne. Il faut comprendre que là, il se passe quelque chose
39:13 d'important, et que derrière, il y a des choses, des forces qui se mettent en place.
39:17 Il faut les entendre. Il faut tenir nos amis juifs.
39:20 - C'est pour ça qu'on y a consacré une émission sur Sud Radio.
39:23 Restez en ligne, Pierre. - Tout à fait.
39:25 - Après tout, Elie Korshia a demandé des soutiens, vous en avez eu tout de suite
39:28 sur Sud Radio. - Ça fait plaisir d'entendre des propos
39:30 comme ça, parce que c'est vrai que c'est touchant. Il faut que des propos
39:34 comme ça se manifestent. Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
39:37 On en a besoin. On en a besoin parce que c'est...
39:41 J'écoutais ce témoignage et je me disais, finalement, la vraie réflexion,
39:45 dans quel monde veut-on vivre ? Dans quelle France veut-on vivre ?
39:48 Est-ce qu'on veut continuer à vivre dans une France qui défend les valeurs
39:51 de liberté, d'égalité et de fraternité ? Ou est-ce qu'on veut vivre dans une France
39:55 où on accepte finalement que des citoyens, simplement parce qu'ils sont
39:59 d'affection juive, se fassent molester, agresser, insulter ou menacer ?
40:02 C'est ça, en fait, ce qui est en train de se passer aujourd'hui et c'est des
40:05 témoignages qui font chaud au cœur. - Écoutez, merci à vous, Pierre.
40:07 Depuis Toulouse, en plus, une ville qui a déjà été traumatisée par les crimes
40:11 abominables de Mohamed Merah. Il faut le rappeler dans l'école aux Arathoras
40:14 à l'époque. Merci, Elie Korshia, avocat, président du Consitoire central israélite
40:18 de France, d'être venu sur Sud Radio. L'émission n'est pas complètement
40:21 terminée, mais on parlait d'un autre sujet, rien à voir au début, mais qui est
40:24 important pour beaucoup de nos auditeurs. C'est Daniel, je crois, qui en parle,
40:27 Estéban. - Oui, Daniel, qui est en Avignon et qui nous appelle. Il voulait parler
40:31 des petites et moyennes entreprises. - Bonjour, Daniel. - C'était le sujet
40:33 d'ouverture. Bienvenue, Daniel. - Oui, bonjour. - Vous vouliez réagir à ce qu'on
40:38 disait. - Oui, tout à fait, oui. Effectivement, nous, les artisans, on était
40:45 sur le sujet de la rénovation énergétique et la complexité pour nous de pouvoir
40:52 accéder à ce marché. Parce qu'aujourd'hui, en fait, il faut se rendre compte
40:55 d'une chose, c'est que nous, les artisans, on n'a pas le temps. On n'a pas le temps.
41:00 Aujourd'hui, ne serait-ce que faire un devis à un client nous prend déjà du
41:06 temps et nous est pas rémunéré. Il faut bien comprendre ça. Et ça, c'est un
41:11 besoin qu'on a. On ne peut pas faire autrement parce que ça fonctionne comme
41:15 ça depuis tout le temps. Et quand vous passez une demi-heure à aller chez un
41:19 client, une demi-heure retour, une heure, une demi-heure, une heure pour faire les
41:24 plans, la rédaction du devis, tout ça, ce temps n'est pas rémunéré. On le prend
41:29 sur nos temps personnels. C'est pour ça que des fois, on se retrouve le samedi à
41:33 faire des devis, le dimanche, on fait déjà beaucoup d'heures. - Et donc, vous
41:38 laissez passer des chantiers, c'est ce que vous disiez. C'est quoi votre métier
41:41 précisément, Daniel, en un mot ? - Alors, moi, je suis couvreur-vingeur de métiers.
41:45 - Effectivement. Et donc, vous laissez tomber des chantiers parce que vous n'avez
41:48 pas le temps ou alors vous n'avez pas, tout simplement, la main-d'oeuvre pour
41:52 remplir tous ces dossiers, autres spécificités bien françaises. On continuera
41:56 à parler de votre situation, mon cher Daniel. Donc, surtout, continuez à écouter
42:00 Sud Radio et à nous appeler au 0826 300 300. Merci à vous, merci à vous tous
42:06 qui nous avez appelés. Merci encore à Elie Korshia, à nos autres invités.
42:09 Esteban, la suite de notre journée, l'écoute de Sud Radio ? - Oui, si tout de suite
42:12 vous avez rendez-vous avec Brigitte Laé, on va parler sexualité, évidemment.
42:15 - Et puis, on vous retrouve demain, Jean-Marie. - Exactement. En attendant, on va essayer
42:18 de se remonter le moral. Je rappelle que vous retrouverez également André Bercoff,
42:21 toujours en voyage spécial en Israël. Il sera en direct avec nous de midi et demi
42:26 à 13h. Quel est l'état d'esprit de la population israélienne ? Comment fait-elle
42:30 face à la guerre ? Et surtout, tiens, comment elle ressent ce qui se passe en dehors d'Israël
42:35 et notamment en France et en Europe ? Et ces images du retour de l'antisémitisme,
42:39 on n'a pas fini d'en parler. J'ai envie de vous dire, malheureusement, sur Sud Radio,
42:43 mais on continuera à parler vrai de tout ce qui se passe dans le pays et ailleurs.
42:47 Bonne journée à l'écoute de Sud Radio.