La presse française est-elle vraiment libre ?

  • il y a 8 mois
Avec Frédéric Aigouy, journaliste indépendant.

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Transcription
00:00 Sud Radio dans tous ses états, Alexis Poulin.
00:03 OK, The Radio Star, mais on est au-delà de ça, on est vraiment sur la question de la liberté de la presse,
00:12 au-delà de la presse radio ou télé.
00:14 Avec nous, aujourd'hui, Frédéric Aigui, journaliste indépendant. Bonjour Frédéric.
00:20 Bonjour Alexis.
00:22 Vous aviez été ce journaliste qui avait osé poser la question qui fâche à la porte-parole du gouvernement Prisca Téveneau
00:28 sur la responsabilité dans le sabotage du gazoduc Nord Stream.
00:34 Elle n'avait pas su quoi répondre, c'était la semaine dernière.
00:38 Et puis, hier mercredi, vous avez été refoulé de l'entrée du point presse de la porte-parole.
00:45 Peut-être une punition suite à votre question. Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:50 Écoutez, pour l'instant, je n'en sais pas plus que vous, à vrai dire.
00:54 J'ai demandé à droite à gauche, en premier lieu à l'Élysée, j'ai quand même essayé de rentrer,
01:00 même si j'avais reçu mon refus d'accréditation.
01:03 Là, on m'a simplement dit qu'on ne savait pas pourquoi.
01:07 J'ai envoyé un mail auquel on n'a pas répondu et j'ai fini par appeler aujourd'hui.
01:12 Et on m'a de nouveau dit qu'on ne savait pas pourquoi mon accréditation avait été refusée,
01:16 qu'on regardait, qu'on revenait vers moi.
01:18 Pour l'instant, je n'ai aucune réponse.
01:21 Simplement, on peut voir, si vous avez regardé cette conférence de presse du Conseil des ministres,
01:28 on voit bien qu'il y a de la place dans la salle.
01:30 On voit bien que ce n'est pas plein, donc on ne peut pas m'opposer l'argument de dire "non, il n'y a pas de place".
01:37 Donc, il va falloir m'expliquer pourquoi on m'a refusé l'entrée.
01:40 Comment ça se passe l'accréditation pour ces conférences de presse, quand on est journaliste indépendant ?
01:45 Écoutez, normalement, c'est très simple et très efficace.
01:48 Ce n'est pas la première fois que je m'y rendais.
01:52 À partir du moment où vous disposez d'une carte de presse,
01:55 vous envoyez le scan de votre carte de presse et vous recevez les communications de l'Élysée
02:02 qui vous annoncent quand il y a de telles conférences de presse.
02:07 Vous avez un clic, vous vous inscrivez et normalement, tout va bien, ça marche, vous pouvez y assister.
02:13 Donc là, vous pensez que votre nom est ressorti après cette question qui a mis dans l'embarras la porte-parole,
02:19 qui ne savait pas comment répondre sur Nord Stream ?
02:21 En tout cas, à un moment donné, il va falloir m'expliquer pourquoi.
02:24 Parce que si on est une démocratie où on défend la liberté de la presse, la pluralité des médias,
02:33 il va falloir m'expliquer.
02:35 Moi, j'attends une réponse concrète avant de tirer toute conclusion.
02:39 J'attends au moins qu'on m'apporte un argument, qu'on m'explique.
02:44 Il y a d'autres journalistes qui ont été refusés à part vous ?
02:49 Hier, vous étiez le seul à ne pas pouvoir rentrer à l'Élysée ?
02:52 Pas à ma connaissance.
02:55 Après, j'étais sur place, j'ai vu tout le monde rentrer,
02:59 j'étais le seul vieux petit canard péni à l'entrée.
03:02 Donc non, pas à ma connaissance.
03:05 Ce qu'il y a d'intéressant,
03:09 si vous regardez, il y a un journaliste, Cémile Saint-Louis, du Média,
03:16 qui a fait une petite remarque, qui raconte une anecdote sur la fin de cette conférence de presse du Conseil des ministres,
03:24 où les questions au gouvernement se terminent,
03:29 et il se fait interpeller par une journaliste d'un grand média,
03:33 qui lui reproche d'avoir posé des questions.
03:36 Et qui lui dit "qu'est-ce qui se passe ?
03:39 Avant, la conférence a duré 20 minutes, aujourd'hui c'est 50 minutes,
03:43 de quoi vous parlez ? Pourquoi vous faites ça ?"
03:45 C'est lunaire.
03:47 Et même Trissa Thévenot, qui était là en off,
03:51 commence à s'écarter, parce qu'elle sent bien que ça commence à être un peu bizarre cette histoire.
03:57 Et le journaliste raconte qu'il est pris à partie par une consoeur,
04:04 et à côté, il y a les deux conseillers de Trissa Thévenot,
04:08 qui opinent du chef, et qui disent "ah oui, non, quand même,
04:11 il faut arrêter avec ça, il faut arrêter de poser des questions".
04:15 Il faut arrêter de poser des questions à la porte-parole, c'est quasiment ça la ligne de conduite aujourd'hui ?
04:19 C'est in fine ça.
04:21 Moi je n'étais pas là, évidemment,
04:23 je vous conseille d'aller voir la vidéo du Média,
04:26 où le journaliste raconte cette anecdote,
04:28 mais c'est très parlant, et c'est très parlant que ça vienne d'une journaliste, d'une consoeur.
04:34 Oui, parce que justement, vous avez eu des messages des confrères, des consoeurs,
04:39 par rapport à ce qui s'est passé, à la question que vous avez posée,
04:43 et le fait que vous n'ayez pas pu rentrer à nouveau ?
04:46 Pas du tout, pas du tout. J'ai eu beaucoup de marques de soutien,
04:49 ce qui me touche, des médias, on va dire, dits "alternatifs",
04:52 et je vous remercie de vos invitations,
04:55 mais non, en ce qui concerne le reste de la presse, de la presse mainstream,
04:59 c'est silence radio, ça n'intéresse personne.
05:02 Alors, je laisse le bénéfice du doute à tout le monde,
05:06 moi ce que je vais essayer de faire, parce que je suis persévérant,
05:10 je n'ai pas envie de m'arrêter là,
05:12 je vais contacter, je ne sais pas, par exemple le SNJ,
05:15 je vais voir ce qu'ils pensent de ça, parce que je ne suis pas juriste,
05:18 je ne sais pas dans quelle mesure on a le droit de me refuser cet accès-là,
05:23 donc il faut que je me rapproche des gens qui sont plus au courant que moi.
05:29 Est-ce que vous pensez que vous allez avoir un souci
05:32 lorsqu'il sera question de renouveler votre carte de presse,
05:35 si ça continue comme ça ?
05:37 Probablement, mais pour l'instant, de toute façon,
05:41 je suis journaliste indépendant, ce qui veut dire journaliste chômeur,
05:45 ma carte de presse, je l'ai pour encore la durée d'un an,
05:49 peut-être deux, il faut voir, je ne sais pas exactement comment ça se passe,
05:54 après on verra, pour l'instant je n'en suis pas là,
05:58 je suis au jour le jour, j'essaie de faire mon travail,
06:01 j'essaie de faire bouger les choses, donc voilà.
06:04 Vous disiez de manière assez cynique et à propos,
06:08 que finalement ça devenait plus facile pour un journaliste de LCI envoyé spécial
06:13 ou correspondant à Moscou de poser une question à Vladimir Poutine,
06:16 que pour un journaliste indépendant de poser une question en France
06:19 à la porte-parole du gouvernement.
06:22 Oui, tout à fait, c'est volontairement provocateur,
06:25 mais c'est vrai qu'on nous bassine sans arrêt sur le fait
06:29 qu'on est un phare de la démocratie et la liberté de la presse,
06:34 la diversité des médias sont des valeurs cardinales
06:38 dans nos démocraties occidentales,
06:40 et c'est vrai qu'aujourd'hui on se retrouve dans des situations aberrantes,
06:43 où vous avez un journaliste de LCI qui a pu aller poser une question
06:49 au Kremlin à Poutine, et moi je suis français,
06:53 je me retrouve interdit, parce que, je suppose,
06:57 encore une fois j'attends la version officielle,
06:59 mais parce que simplement j'ai eu l'outrecuidance de poser une question
07:03 sur un sujet qui visiblement dérange,
07:05 je n'ai plus le droit d'exercer mon métier,
07:08 ça pose un vrai problème,
07:10 et ça pose vraiment une question sur ce qui est en train de se passer dans notre pays,
07:15 on voit bien, au-delà de mon petit cas personnel,
07:19 qu'il y a une réduction de l'espace démocratique,
07:23 avec le DSA en Europe, avec de nombreuses diverses lois
07:29 qui sont censées nous protéger de la « désinformation »,
07:34 mais alors qu'est-ce que ça veut dire,
07:36 c'est la désinformation, qui juge aujourd'hui ?
07:38 On vit une période vraiment dangereuse,
07:42 où il faut que tout le monde prenne bien conscience
07:46 de ce qui est en train de se jouer, de ce qui est en train de se passer,
07:48 et il faut qu'on réagisse en fait,
07:50 parce que si on laisse faire, c'est fini,
07:53 c'est-à-dire que quand vous laissez le totalitarisme entrer,
07:57 c'est très difficile de le dégager après.
07:59 Donc tant qu'on a encore une petite marge de manœuvre,
08:03 il faut absolument en profiter, et il ne faut pas lâcher l'affaire,
08:06 il faut les tenir au mot,
08:08 ils se disent démocrate, ils se disent défendre la liberté de la presse,
08:12 et bien d'accord, faites-le.
08:14 Oui, mais quand on voit la réaction de certains journalistes,
08:18 vous en parliez à l'instant sur des journalistes indépendants
08:22 en disant « arrêtez de poser des questions sur l'apathie »,
08:26 sur une association comme Reporters sans frontières
08:28 qui dorénavant voudrait attaquer une chaîne comme CNews,
08:31 plutôt que défendre les journalistes,
08:33 on a une dérive qui va au-delà même des gouvernants.
08:37 On a l'impression que c'est la société tout entière
08:39 qui est en train de rentrer dans une société de la censure.
08:42 Tout à fait, je partage tout à fait cette analyse,
08:45 et c'est pour ça qu'il faut qu'il y ait au sein des médias,
08:51 moi je ne veux pas croire que tous les gens qui sont venus,
08:55 et je parle des médias mainstream,
08:56 tous les gens qui sont rentrés dans cette profession,
08:58 je ne veux pas croire qu'il n'y en ait pas,
09:01 qu'il y ait encore certains idéaux,
09:03 et qu'ils défendent certains idéaux.
09:04 Et aujourd'hui c'est le moment de défendre ces idéaux-là,
09:07 c'est le moment d'avoir un peu de courage,
09:09 et de dire « attendez là, stop, on est en pleine dérive,
09:12 et il faut mettre un terme à tout ça ».
09:14 Parce que moi je m'intéresse à certaines questions,
09:17 on parle de politique internationale,
09:19 d'un conflit avec la Russie,
09:21 si on se coupe de tout point de vue extérieur à la DOXA,
09:27 et que d'un autre côté on est en train de dire
09:29 « on va aller faire la guerre à la Russie »,
09:31 ça devient très très dangereux en fait,
09:33 vraiment très dangereux.
09:35 Et il faut que tout le monde se rappelle,
09:39 et se dise qu'est-ce que c'est que la pluralité des médias,
09:41 c'est quelque chose d'essentiel,
09:43 et voilà, la pluralité des médias,
09:45 c'est pas simplement avoir l'avis de LCI et de BFM,
09:48 il faut avoir aussi un autre point de vue,
09:50 et il faut que le gouvernement soit confronté
09:52 à un autre point de vue.
09:54 - Et je rappelle que vous, auparavant, Frédéric Aigui,
09:57 vous avez été journaliste à RT France,
10:00 chaîne qui a été immédiatement interdite
10:03 lors de la guerre en Ukraine,
10:05 dès les premiers mois,
10:07 cette censure-là avait déjà le goût de la censure,
10:12 alors pour des faits de soi-disant propagande,
10:15 même si la chaîne avait l'agrément de l'Arkom,
10:18 comment vous avez vécu cette première censure
10:20 déjà de cette chaîne ?
10:23 - Nous, c'est vrai que c'était un peu compliqué,
10:26 parce qu'on est mis au banc,
10:29 et on nous fait des reproches,
10:32 par ailleurs qui n'étaient jamais étayés,
10:35 on nous fait des reproches de faire de la désinformation,
10:39 mais alors, à ce moment-là,
10:40 citez-moi sur quoi je fais de la désinformation,
10:42 c'est quoi la désinformation aujourd'hui ?
10:44 Est-ce que si je dis ou si j'écris
10:46 que la guerre n'a pas commencé en 2022,
10:49 mais qu'avant il y a eu Maïdan,
10:51 est-ce que c'est de la désinformation ?
10:54 Vous voyez bien que là,
10:56 on touche à un problème fondamental,
10:59 on s'empêche de comprendre toute situation,
11:07 d'avoir une analyse sur ce qui est en train de se passer,
11:10 pour rester dans la doxa très limitée
11:13 qui est autanienne,
11:15 et qui est aujourd'hui partagée par tout le monde,
11:18 ça c'est un problème qu'il faut relever,
11:21 et alors nous de notre côté sur RT,
11:24 on est censuré,
11:27 on a disposé de peu de soutien dans le reste des médias,
11:31 mais à la limite j'entends,
11:33 je vois bien, je comprends bien
11:35 que le fait que la Russie est définie comme le grand méchant,
11:39 j'entends très bien,
11:41 mais aujourd'hui,
11:42 ce qui est arrivé à RT va arriver à tout le monde,
11:45 c'est en train d'arriver à CNews,
11:47 peu importe ce que vous pensez de CNews,
11:49 peu importe ce que vous pensez de leur ligne éditoriale,
11:51 ce n'est pas le problème,
11:52 ce qu'il faut comprendre c'est que c'est arrivé à RT,
11:54 ça arrive à CNews,
11:55 puis ça va arriver à untel, untel, untel,
11:57 et donc on va se retrouver plus qu'avec l'AFP et France Info,
12:00 et ça va être limité.
12:02 - Et le ministère de la vérité, si ça continue comme ça,
12:04 quels sont les moyens d'action aujourd'hui,
12:07 au-delà d'alerter l'opinion publique,
12:10 et montrer la dérive dangereuse vers une censure
12:13 de plus en plus forte et prégnante de la part des autorités,
12:17 quels sont les recours aujourd'hui qui pourraient exister
12:19 pour empêcher ça ?
12:21 - C'est une excellente question,
12:24 la voie que j'avais choisie c'était celle-là,
12:27 j'ai trouvé une petite porte d'entrée
12:30 qui me permettait d'avoir un espace de discussion
12:32 avec le gouvernement,
12:34 et donc j'ai essayé de faire ça,
12:36 vous voyez que ça n'a pas duré très longtemps,
12:38 je ne désespère pas de pouvoir y retourner,
12:40 suivant ce qu'ils me disent,
12:42 mais donc c'est très difficile,
12:45 je pense qu'il y a un rôle de la société civile,
12:50 il faudrait qu'il y ait des gens parmi les médias mainstream
12:55 qui prennent la question à cœur et qui soient un peu courageux,
12:58 et deux, il faut que le public soutienne les gens
13:02 qui essaient de se battre contre ça,
13:04 parce que moi je me bats contre ça,
13:06 je me bats pour tout le monde finalement,
13:08 quand on se bat pour la liberté et la pluralité des médias,
13:11 je ne me bats pas que pour ma petite personne,
13:13 je me bats pour tout le monde,
13:15 donc il faut qu'il y ait un soutien des gens,
13:19 et c'est ce qui permettra,
13:21 s'il y a suffisamment de soutien,
13:23 peut-être de faire bouger les choses,
13:25 après je n'en sais rien, je n'ai pas la solution,
13:27 on essaie tous de se battre avec nos moyens.
13:29 - Oui bien sûr, il y a aussi le rachat de Twitter par Elon Musk,
13:33 Twitter de nu X,
13:35 qui est dans le collimateur de Thierry Breton
13:37 et de la Commission Européenne,
13:39 là aussi, c'est-à-dire que les espaces d'expression
13:43 se réduisent avec le DSA,
13:45 qui voudrait aussi organiser, réglementer, régimenter
13:49 l'expression dans l'espace numérique.
13:51 - Oui tout à fait,
13:53 et la question qu'on doit tous se poser,
13:55 c'est qui décide de quoi ?
13:57 Qui décide de ce qu'on peut dire ?
13:59 C'est-à-dire à partir du moment où vous avez une entité gouvernementale,
14:02 qui décide de ce qu'on peut dire et ce qu'on peut écrire ?
14:06 Est-ce que ça ne pose pas un sérieux problème démocratique ?
14:10 Évidemment, je pense que si,
14:12 mais c'est une question.
14:14 Je suppose que vous-même,
14:16 je n'en doute pas une seconde,
14:18 mais que vos auditeurs aussi ont compris les enjeux
14:21 qu'il y a aujourd'hui sur ces questions-là,
14:24 mais il faut vraiment taper du poing sur la table.
14:28 Il faut dire qu'on voit ce qui est en train de se passer,
14:30 on voit ce qui est en train de se jouer,
14:32 et on ne l'accepte pas.
14:34 Si nous sommes une démocratie aujourd'hui,
14:36 comportons-nous comme une démocratie ?
14:38 Oui, le fameux état de droit
14:40 et avec la liberté de la presse.
14:42 On a une question, Alexis, sur les réseaux sociaux pour Frédéric.
14:47 Frédéric, un auditeur demande,
14:49 est-ce que vous pensez que ce qui est en train d'arriver,
14:51 de ce que vous décrivez,
14:52 ça peut arriver dans la presse papier ?
14:54 Dans les journaux ?
14:55 Il n'y a pas de raison que ça n'arrive pas, finalement.
14:58 À partir du moment où vous ouvrez la porte à la censure,
15:01 et s'il n'y a aucune réaction,
15:03 vous laissez libre cours à tout le monde.
15:06 À mon sens, évidemment que tout peut arriver.
15:09 C'est pour ça qu'il faut se battre contre,
15:12 il ne faut surtout pas lâcher l'affaire.
15:14 Il y a l'alerte d'un côté,
15:18 mais aussi cette volonté affichée
15:22 de régimenter, de contrôler la parole,
15:26 toujours pour lutter contre les discours de haine,
15:28 c'est toujours pour la bienveillance.
15:30 En France, on a déjà des règles
15:33 qui encadrent globalement la prise de parole.
15:36 On a la loi de 1881 sur la presse,
15:38 et plein de lois.
15:39 Pourquoi vouloir aller toujours plus loin ?
15:42 Est-ce qu'aujourd'hui,
15:43 c'est aussi parce qu'il y a cette guerre en Ukraine,
15:46 et donc il faut faire attention
15:48 et bien séparer ce qui est de l'ordre de l'information,
15:51 de la propagande ou de la censure ?
15:53 Ou est-ce que c'est parce que c'est un climat général
15:56 et qu'on entre dans une...
15:57 D'ailleurs, c'était discuté à Davos,
15:59 une année électorale importante,
16:01 élection européenne, élection aux États-Unis,
16:03 et donc il y a un intérêt tout particulier à la censure.
16:06 - Moi, je le pense,
16:08 et après, chacun se fera son analyse sur la question.
16:13 Mais oui, évidemment, je pense qu'il y a une volonté...
16:17 Tout ce qui est en train d'arriver
16:19 ne tombe pas du ciel, si vous voulez.
16:20 Derrière, il y a une réflexion stratégique.
16:24 Et si on en arrive là,
16:26 ça veut aussi dire que la position défendue par l'ADOXA
16:33 ne tient sur pas grand-chose.
16:36 Si elle est obligée de censurer toute voix contradictoire,
16:41 aussi petite soit-elle.
16:42 Qu'est-ce que je représente ? Je ne représente rien.
16:45 Mais rien que ça, en fait, ils ne peuvent même pas l'accepter.
16:48 Ça veut bien dire que leurs positions
16:50 ne sont pas solides sur leurs appuis.
16:53 Ça traduit sur tout ça,
16:56 et ça veut dire qu'ils n'ont plus le choix.
16:58 Parce que s'ils sont mis face à la controverse,
17:01 probablement que les gens vont commencer à se poser de sérieuses questions.
17:04 - Oui, il y a une fragilité, une fébrilité
17:07 vraiment palpable actuellement
17:09 qui n'est pas rassurant pour les libertés,
17:12 notamment la liberté de parole.
17:14 En tout cas, merci beaucoup d'avoir été avec nous,
17:17 Frédéric Aigui,
17:18 et puis on prendra des nouvelles
17:20 pour savoir si lors du prochain point presse de la Porte-parole,
17:23 vous aurez cette fois-ci le droit d'entrer et poser une question,
17:26 ou si vous êtes banni à jamais de ce lieu de bienséance.
17:30 Voilà.
17:31 - Merci beaucoup.
17:32 - Merci Frédéric d'avoir été avec nous.
17:34 On va se retrouver dans quelques instants sur Sud Radio
17:36 pour les pairs Léhué et Les Bravos d'Alexis Poulin.
17:38 Et puis vous aurez la parole, évidemment, 0826 300 300
17:41 pour témoigner, réagir, poser toutes vos questions
17:44 à Alexis et à nos invités.
17:46 A tout de suite sur Sud Radio.
17:48 Sud Radio, dans tous ses états.

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