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L'actrice et ex-mannequin publie "Un papa vivant" (Robert-Lafont). Un roman dans lequel elle revient sur la disparition brutale du père de son jeune fils il y a une dizaine d'années. Alice Taglioni est l'invitée de Léa Salamé. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-jeudi-23-novembre-2023-4088844

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00:00 France Inter, le 7/10.
00:06 Et Léa, ce matin vous recevez une actrice et désormais autrice.
00:10 Oui, et pianiste aussi, accessoirement.
00:12 Bonjour Alistair Guilhomini.
00:13 Bonjour Léa.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Si vous étiez justement un musicien ou une musicienne, et un défaut, vous seriez quoi ?
00:20 Alors, la musicienne c'est une évidence, c'est Martha Argerich, qui est pour moi
00:25 une immense pianiste que j'admire depuis toujours, qui est une femme qui a le feu.
00:33 C'est une franco-argentine qui vraiment quand elle joue, elle dévore son piano.
00:38 Elle a quelque chose qui moi m'a toujours profondément touchée.
00:41 Et un défaut ?
00:42 Et un défaut, plusieurs même.
00:45 Je dirais l'impulsivité qui parfois peut même amener à l'indécision, que j'ai
00:56 plutôt tendance à agir avant de réfléchir.
00:59 Donc parfois j'ai des petits retours en arrière.
01:02 Et vous regrettez ?
01:03 Je regrette ou en tout cas je perds un peu mes moyens.
01:08 Et je perds aussi les gens qui sont autour de moi en disant "oui, mais peut-être que
01:11 non".
01:12 C'est un peu compliqué ça.
01:13 Vous croyez aux fantômes, Alistair Glionni ?
01:16 Plutôt aux âmes.
01:17 Les fantômes, les gentils fantômes.
01:21 Mais les fantômes, pour moi, il y a quelque chose d'assez inquiétant, presque un peu
01:28 péjoratif.
01:29 Il y a quelque chose qui est de l'ordre du prisonnier, quelque chose qui ne lâche pas
01:35 prise.
01:36 Les âmes, pour moi, oui, en revanche, ça j'y crois profondément.
01:39 Des gentils fantômes et des âmes, il y en a dans votre premier roman, un Papa Vivant
01:43 qui sort chez Robert Laffont, un livre où vous racontez une femme.
01:46 L'histoire d'une femme qui élève seul son bébé de 8 mois après la mort accidentelle
01:50 de son compagnon.
01:51 Une femme qui tombe, va se relever et se reconstruire.
01:54 C'est aussi l'histoire de son fils, ce petit garçon de 7 ans, qui demande pour son anniversaire,
01:59 et le livre commence comme ça, qui demande pour son anniversaire un déguisement de pirate,
02:03 une montre pour lire l'heure et un papa.
02:06 Pour les deux premiers cadeaux, ça va, pour le troisième, c'est plus compliqué.
02:10 C'est un papa vivant en plus.
02:14 C'est-à-dire que je pense que ce petit garçon a dû entendre qu'il avait un papa quelque
02:18 part autour de lui, mais ça ne suffit pas.
02:22 Il y a un moment où il tape du pied et dit « je ne sais pas où, mais je veux un papa
02:28 vivant ». Alors effectivement, ça va poser question, ça va poser problème à Gloria,
02:35 à sa maman, parce que comment on trouve un papa vivant, c'est une vraie question.
02:40 Et effectivement, avec cette demande, elle doit affronter l'absence du père et elle
02:43 se rend compte qu'au fond, elle n'avait pas vraiment dépassé les choses.
02:46 Six ans après la mort de son compagnon, qu'elle était encore obsédée par cette âme, cet
02:51 homme, ce fantôme, et qu'elle était loin de s'être reconstruite, qu'elle avait,
02:55 et vous l'écrivez, délaissé la vie terrestre pour passer son temps à converser avec l'au-delà.
03:00 Et là, ce petit garçon, il la ramène vers la vie terrestre.
03:03 Oui, il la ramène vers la vie terrestre et puis surtout, il lui fait prendre conscience
03:07 que les enfants ont besoin qu'on leur parle comme à des adultes, ou en tout cas comme
03:12 à des personnes qui sont capables de comprendre des choses qu'on imagine trop difficiles
03:18 pour eux à comprendre, à savoir son papa, il n'est pas parti, ce qui pourrait finalement
03:25 le questionner, ce petit bonhomme, est-ce qu'il m'a abandonné, est-ce que c'est
03:28 de ma faute ? Non, il n'est pas parti, il est mort.
03:30 Donc c'est apprendre aussi à formuler les choses clairement à un enfant, et c'est
03:36 ce qu'elle va apprendre à faire finalement.
03:38 Et ce qui est fort dans votre livre, c'est qu'au fond, c'est son fils qui la console,
03:43 c'est ce gamin de 7 ans qui protège sa mère, qui lui dit avec ses mots à lui « maintenant,
03:48 il faut que tu reviennes à la vraie vie, il faut que tu vives, il faut que tu vibres
03:51 à nouveau ». C'est cette inversion de l'ordre des choses, ce n'est plus le
03:54 parent qui console, c'est l'enfant qui console sa mère.
03:57 Je trouve que ça arrive assez souvent, d'ailleurs ce n'est pas forcément une bonne chose,
04:00 parce qu'il ne faut pas oublier que nous, on est là pour guider nos enfants, et ce
04:04 n'est pas l'inverse qui doit se passer.
04:05 Mais les enfants, ils sont dans la vie, absolument.
04:08 Et ça, Gloria, elle l'avait oublié, mais elle a un petit garçon qui est vraiment,
04:14 lui, il ne pense pas à ce genre de choses.
04:16 Les enfants, ils ne pensent pas à ça, en tout cas dans ce que je ressens.
04:20 Et d'ailleurs, moi, quand je me rappelle de moi enfant, je me rappelle que j'avais
04:25 envie de tout connaître, de bouffer la vie, et que oui, les mauvaises nouvelles, je savais
04:29 qu'il y en avait, mais ça ne m'affectait pas plus que ça.
04:32 Le monde de l'enfant, c'est vrai que c'est ce qu'on voit souvent quand il y a un mort
04:36 dans une famille, on a toujours peur pour l'enfant, mais c'est vrai que l'enfant
04:39 est souvent très vite du côté de la vie, beaucoup plus que les adultes.
04:42 Beaucoup plus et beaucoup plus rapidement.
04:44 Cette sagesse enfantine, ce monde de l'enfance, c'est Spielberg qui vous l'a inspiré,
04:48 vous vous êtes inspiré d'ailleurs.
04:49 Le garçon s'appelle Elliot, comme E.T.
04:51 Il y a une balançoire, qui est aussi inspirée d'E.T.
04:54 Spielberg en parle très bien, il en parle très bien de cette sagesse enfantine, on
04:59 l'écoute.
05:00 Je crois que c'est vrai dans la vie qu'en général, les enfants montrent plus de tolérance,
05:06 en tout cas, ils sont prêts à croire des choses qui sont incroyables, ou presque impossibles.
05:11 Et moi j'aime beaucoup les histoires où les enfants montrent à leurs parents un monstre
05:20 dans leur chambre, alors ils disent "papa, m'envite, il y a un monstre dans ma chambre".
05:24 Les parents disent "mais non, t'as fait un cauchemar, t'as mangé quelque chose qui
05:27 te fait un poids sur l'estomac", alors que les enfants sortent de cette logique.
05:31 Moi je suis tout à fait d'accord avec Steven.
05:34 Vous êtes Spielbergienne.
05:35 Je ne suis pas pour contredire la parole de l'enfant.
05:39 Quand un enfant voit un monstre, je parle du principe qu'il voit un monstre et que
05:43 possiblement il y a un monstre.
05:45 Donc vous ne lui dites pas "non, ce n'est pas un monstre, les monstres n'existent
05:47 pas".
05:48 J'essaie de comprendre et de le rassurer peut-être, et de lui expliquer que ce monstre
05:56 il peut vraiment le combattre.
05:58 Votre livre est un hymne à la vie, au retour à la vie après la douleur, mais c'est
06:03 aussi un joli livre sur le deuil, sur la présence des morts dans notre vie, surtout quand c'était
06:07 une mort brutale ou une mort injuste.
06:09 "Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis", disait Hugo
06:13 après la mort de sa fille.
06:14 Il y a une phrase aussi de Jean d'Ormesson qui disait "il y a quelque chose de plus
06:18 fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants".
06:22 Ces phrases elles résonnent en vous, Alistair Guilionny.
06:24 Je précise pour ceux qui ne le savent pas que vous-même, que cette histoire qui est
06:28 un roman, qui est très romancée d'ailleurs, les personnages ne se ressemblent pas, mais
06:32 enfin elle est fortement inspirée de votre histoire puisque vous-même vous avez perdu
06:35 votre compagnon quand vous étiez jeune, mère d'un enfant, d'un bébé de 8 mois,
06:40 votre compagnon qui s'appelait Jocelyn Quivrin qui d'ailleurs était acteur, grand acteur,
06:43 et le livre lui est dédié ainsi qu'à votre fils Charlie.
06:46 C'est tout, c'est une inspiration.
06:48 Mais après tout, la présence des morts chez les vivants, les signes un peu partout qu'elle
06:54 voit Gloria, ce sont des choses que vous avez vécues aussi ?
06:57 Oui, mais que j'ai vécues avant, avant d'avoir vécu cette tragédie.
07:02 C'est quelque chose qui me porte, mais depuis toute petite et que je relie aussi à la foi
07:07 finalement.
07:08 Vous dites que la foi est très importante pour vous et vous a été une béquille ou
07:12 une aide pour surmonter ces traumatismes, ces différentes douleurs, dont celle-là.
07:16 Oui, dont celle-là, dont celle de l'enfance, dont celle de l'adolescence, dont celle des
07:20 découvertes et des premières souffrances quand on est plus jeune.
07:25 C'est plus qu'une béquille pour moi, c'est qui je suis fondamentalement.
07:31 La foi ?
07:32 La foi, oui, vraiment.
07:33 Et les signes, Gloria, elle en voit beaucoup dans sa maison, dans le grésillement d'une
07:37 ampoule, dans les pannes de la box internet, elle pense que c'est son compagnon qui a
07:41 pété la box internet, elle prend même des notes dans son cahier pour ce qu'elle croit
07:46 être des apparitions.
07:47 Du coup, votre livre m'a un peu fait penser à ce film-là.
07:49 « Ghost », l'histoire d'amour après la mort qui continue.
08:01 Tout ça m'inspire profondément.
08:03 Et les films ont déjà été faits et tellement bien faits que j'avais envie d'écrire
08:11 aussi plutôt que de me diriger vers le film.
08:14 J'avoue y avoir pensé.
08:16 Mais disons que l'écriture permet d'exprimer des choses très intimes qu'on ne peut pas,
08:26 je pense que c'est ça aussi qui fait l'artiste, qu'on ne peut pas exprimer oralement.
08:32 Et moi, je me sers beaucoup de… si vous voulez, il y a le piano, ce n'est pas par
08:37 hasard que j'y suis revenue.
08:39 C'est qu'il y a un moment, j'avais besoin d'exprimer des choses que peut-être je n'arrivais
08:43 pas à exprimer…
08:44 - Comme actrice uniquement ?
08:46 - Déjà, comme actrice.
08:47 Il faut savoir que ce métier d'actrice dépend aussi beaucoup du désir des autres.
08:53 Donc parfois, ce désir, on le ressent moins.
08:55 Donc on est moins présent.
08:57 Et donc on est un peu asséché, si je puis dire.
09:02 Et on a besoin de retrouver… enfin moi, j'ai eu besoin de retrouver une parole artistique
09:07 et puis quelque chose qui me permettait d'exprimer qui je suis, d'où je viens, ma sensation.
09:13 - D'ailleurs, je trouve qu'il y a une vraie liberté chez vous.
09:15 À un moment où vous le dites, vous-même, il y avait moins de propositions, vous avez
09:19 repris le piano et vous avez utilisé les mots.
09:22 C'est-à-dire que d'une certaine manière, vous vous êtes affranchie, contrairement
09:25 à beaucoup d'actrices qui attendent à côté de leur téléphone.
09:27 À un moment, vous avez repris le pouvoir sur votre vie.
09:29 - Il faut, absolument.
09:30 Surtout que moi, je suis une maman un peu maman poule et j'ai des enfants encore petits.
09:37 Et je veux passer du temps avec eux.
09:40 Je veux voir mes enfants grandir, je veux avoir ces moments, ces instants magiques.
09:45 Je ne veux pas les perdre, je ne veux pas me dire « je suis passée à côté de ça ».
09:48 - D'ailleurs, c'est ce qui vous a fait aussi… on vous a balancé dans le milieu
09:50 du cinéma quand vous disiez « je veux un rôle ». Oui, mais en fait, ta priorité,
09:55 c'est ta famille, tes enfants.
09:56 Comme si tu ne pouvais pas faire les deux.
09:59 - Oui, on m'a balancé plusieurs trucs comme ça.
10:01 Il faut faire le trier, en fait.
10:03 Il ne faut pas écouter trop ce que disent les autres.
10:06 - Et il y a autre chose qui est réussie dans le livre, c'est ce que vous dites aussi
10:08 de l'entourage, quand on est face à un deuil comme ça, si violent, si injuste.
10:12 Les mots, les regards.
10:14 Des gens vous expliquent, vous dites.
10:16 Parfois l'entourage, même une présence très bienveillante, peut-être étouffante,
10:21 parfois on en fait trop.
10:22 Et notamment votre mère, d'ailleurs, elle vous a dit en riant après avoir lu le livre
10:26 votre mère « tu ne m'as pas raté ». Ça l'a fait marrer, mais c'est vrai qu'elle
10:32 veut tellement bien faire que parfois elle l'empêche.
10:34 - Oui, ma pauvre maman, c'est elle qui souffre le plus, on va dire, dans ce livre.
10:41 Je rappelle que c'est très romancé, parce que sinon, effectivement, c'est un peu dur
10:44 pour elle.
10:45 - Elle, elle s'y est vue.
10:46 - Mais elle a tellement été présente et tellement voulu me protéger qu'effectivement,
10:52 il y a un moment où on s'y perd.
10:53 Et même les mots « deuil », le mot « résilience » sont des mots qui ne me parlaient pas.
11:02 Pour moi, le mot « deuil » était un mot atroce.
11:04 - Pourquoi ?
11:05 - Parce que d'abord, le mot est très laid, je trouve, et qu'il y a un côté, en tout
11:10 cas, moi c'est comme ça que je le prenais.
11:12 « Bon, tu vas faire ton deuil et puis après tu vas passer à autre chose.
11:15 Ce sera la fin. »
11:16 Moi, c'est comme ça que je le recevais.
11:19 Je ne supportais pas cette idée de mettre un mot, de mettre le mot « fin » ou le
11:25 mot « deuil » qui vient englober quelque chose.
11:28 C'est comme si on disait « alors, ce que vous avez vécu, c'est simple, ça s'appelle
11:31 comme ça et puis vous allez faire votre deuil ». Parce que c'est le cheminement.
11:35 - Oui, et puis les différentes phases, il y a la colère, puis la tristesse, etc.
11:38 - Oui, comme si ça ne vous parle pas.
11:40 - Mais pas du tout.
11:41 Je pense qu'on est tous, que ce soit confronté à des choses tragiques ou autres, on a tous
11:46 une façon de recevoir les choses en fonction de notre sensibilité.
11:50 Donc, oui, c'est vraiment quelque chose qui me heurtait un peu, ce mot.
11:54 - Mais ce livre, le fait… D'abord, vous avez eu peur d'écrire, vous avez eu peur
11:58 de la page blanche ?
11:59 - Oui, bien sûr.
12:00 - Mais ce livre, c'est une manière de laisser une trace pour votre fils, de la présence
12:04 absence de son père, de sa vie aujourd'hui.
12:07 C'est votre manière à vous de… Je ne vais pas dire faire le deuil parce que justement
12:11 vous dites non, c'est l'histoire continue.
12:13 Mais de l'écrire, de ce que ça reste.
12:17 - J'ai écrit un roman sur un trio qui n'existait pas.
12:20 C'est un peu ce trio-là.
12:23 - Le trio, c'est la mère, Gloria, le fils, Elliot et Joe.
12:27 - Et Joe, son papa.
12:28 - Le papa.
12:29 - Il est absent, mais toujours très présent dans le livre.
12:32 - Oui, pas vraiment absent.
12:34 Je l'assume complètement dans le roman et très vite on comprend qu'il va être
12:38 présent tout au long du livre.
12:40 De toute façon, l'écriture, j'ai découvert aussi que c'était quelque chose qui me
12:49 permettait, via le roman, de dire des choses que finalement je n'avais jamais osé exprimer.
12:57 Ça me rendait une forme de parole.
12:59 - Il y a l'écriture, il y a le piano, peut-être l'objet que vous aimez le plus au monde.
13:03 Votre première vocation, c'était de devenir pianiste.
13:06 Vous avez commencé les cours à 4 ans.
13:07 D'ailleurs, Sonia De Vilaire, qui vous a déjà entendu jouer, m'a dit « Elle
13:11 est formidable ». Elle m'a dit « Tu as déjà entendu Alice Hagenwich ? »
13:14 Je lui ai dit « Non, jamais ». Elle m'a dit « Vous êtes formidable.
13:16 On a pu vous voir jouer du piano sur le tapis rouge de Cannes ou encore au Festival Lumière
13:20 où vous avez rendu hommage à Tim Burton.
13:22 - Je n'ai jamais eu aussi peur que ce jour-là.
13:23 - Sur Tim Burton ? - Jamais eu aussi peur.
13:25 - Je comprends.
13:26 Et même parfois, vous composez, Alice Taglioni.
13:29 J'ai entendu sur votre site Insta.
13:30 Et pourtant, avec le piano, ça a été au début un peu une relation d'amour-haine.
13:45 À 13 ans, vous expliquez à Adam Held, j'ai vu un prof de piano, le meilleur prof de
13:49 la ville comme il se doit.
13:50 Ma mère va lui demander si j'avais des chances de devenir concertiste.
13:52 Ce que je souhaitais.
13:53 Je lui ai dit « Peut-être doit-elle se diriger vers l'accompagnement.
13:56 » C'est atroce.
13:59 Et ça m'a tuée.
14:00 Dites-vous.
14:01 Entre ça et ceux qui vous ont balancé, soit plutôt mannequin, ce sera mieux ?
14:04 - C'est un autre défaut qui est de vivre dans le doute permanent et finalement dans
14:12 une espèce de manque de confiance en soi.
14:15 Je pense que c'est un vrai défaut.
14:16 Je pense que c'est une vraie qualité d'être conscient de sa valeur et d'avoir confiance.
14:22 Maintenant d'ailleurs, je vais plus vers ça.
14:25 Moi, je voulais des grandes choses.
14:30 Je voulais être martyre guéri justement.
14:32 Je ne veux pas les intermédiaires.
14:36 D'ailleurs, je suis moi de ma religion, c'est le protestantisme.
14:40 Il y a une phrase qui dit « Vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints ».
14:44 Donc moi, j'ai été élevée aussi avec ça.
14:47 Viser toujours le plus haut et le plus inaccessible.
14:50 - Pour terminer les questions de fin, très rapidement, vous répondez par un mot ou deux
14:54 ou trois.
14:55 Golda Meir, la première ministre israélienne, disait « Ne pas être belle fut une bénédiction.
15:00 Cela m'a obligée à développer d'autres ressources intérieures.
15:02 Une jolie fille a un handicap à surmonter ». Vous êtes d'accord avec elle ? On vous
15:05 a fait payer votre beauté, vous pensez, parfois ?
15:07 - Moi, je ne me suis jamais sentie belle.
15:09 En tout cas à l'adolescence, j'ai reçu ça moi au départ comme un compliment, comme
15:15 un cadeau.
15:16 - Votre héroïne s'appelle Gloria.
15:18 C'est un hommage à Cassavetes ?
15:19 - Évidemment.
15:20 - La réalisatrice Léa Fraser vous a fait tourner.
15:22 Dites-vous, Alice est un cow-boy, c'est vrai ?
15:23 - Peut-être, un petit peu.
15:25 - Vous faites toujours du poker ? C'était votre passion ?
15:27 - J'ai plus le temps.
15:28 - Vous disiez en 2007 à l'Express, il y a 15 ans, « Je suis en train de devenir raisonnable.
15:32 Avant, je jouais trop.
15:33 Quand je sortais, je buvais trop ». C'est toujours le cas ?
15:36 - Non, non, mais maintenant j'ai plein d'enfants.
15:38 - Vous avez quand même des vices ? Il vous reste des vices ? Vous avez des vices ?
15:42 - J'aime beaucoup manger, j'aime beaucoup profiter de la vie.
15:47 Je ne sais pas si c'est un vice.
15:48 - On est dans du vice-ful.
15:49 - Et je sable.
15:50 - Ce n'est pas bien.
15:51 - Vous dites que vous manquez de culture littéraire, mais y a-t-il un livre qui vous a retourné,
15:56 Alistair Gionni ?
15:57 - Oui, quand j'étais jeune, vraiment, « Mon bel orangé ». C'est un film qui m'a profondément
16:02 marquée.
16:03 Il est encore question d'enfants, d'une relation, d'une amitié qui commence assez
16:08 mal avec un homme.
16:09 C'est une très belle…
16:10 - Pour finir, vous avez des origines italiennes.
16:12 Rome ou Paris ?
16:13 - J'étais à Rome hier.
16:15 Rome, sublime.
16:16 - Océan Atlantique ou mer Méditerranée ?
16:18 - C'est dur.
16:19 - C'est dur.
16:20 Bon, Méditerranée.
16:21 - Juliette Armanet ou Michel Berger ?
16:23 - Mais ça aussi, c'est dur.
16:25 Bon, Michel Berger.
16:26 - Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
16:29 - Je choisis fraternité.
16:32 - Merci beaucoup Alistair Gionni d'avoir été avec nous.
16:35 Je rappelle le titre de votre premier roman, « Touchant.
16:37 Un papa vivant ». C'est chez Robert Laffont.
16:40 Belle journée à vous.

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