Les rituels pour se détendre : écoutez la chronique de Guy Carlier

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##GUY_CARLIER-2023-11-27##
Transcript
00:00 - Pardon, j'ai éternué en fait, en même temps.
00:06 C'est l'heure de carrelier libre, notre moment détente et de la matinale un peu.
00:14 Alors sur quelle détente Guy va appuyer ce matin ma chère Laurie ?
00:17 - Eh bien il va nous parler de ces petits rituels justement de détente qui nous permettent
00:22 de nous libérer de nos tensions et de nos angoisses.
00:25 - Oh bah c'est pas mal ça ! - Bonjour Guy !
00:26 - Bonjour Guy, bon programme ça !
00:28 - Bonjour à tous, bonjour Patrick, pourquoi tu tousses tonton ?
00:31 - Ouais ouais ouais, pourquoi j'éternue là ?
00:34 - C'est vrai, on a tous nos petits trucs pour soulever la soupape qui libère nos angoisses.
00:41 Parfois ce sont des rituels venus de l'enfance qu'on garde tout au long de notre vie qui
00:45 paraissent d'ailleurs d'autant plus dérisoires lorsqu'on est adulte.
00:48 Comme par exemple la libération par le cri.
00:51 Vous avez tous vu un feu rouge s'écadre en costume cravade qui hurle "allumez le feu"
00:57 et qui soudain s'apercevant qu'on les regarde se sentent vexés et nous disent "bah quoi
01:02 qu'est-ce qu'il y a ?" "bah y'a rien monsieur au contraire continue à exorciser
01:06 ton anxiété, c'est touchant, ça rappelle les enfants qui hurlent dans les caves".
01:11 Je me souviens quand ma mère prononçait cette phrase terrible "Guy, va chercher ta
01:16 limonade à la cave".
01:17 C'était l'hiver, il faisait déjà nuit, j'allais chercher la limo en tremblant.
01:22 Pour ressortir je marchais de plus en plus vite et sur les derniers pas en sortant de
01:26 la cave non seulement je courais mais en plus je hurlais comme pour exorciser un monstre
01:31 qui me poursuivait.
01:32 Pas loin de la maison passait une voie ferrée sous laquelle une sorte de petit tunnel permettait
01:38 aux piétons de passer.
01:40 Les murs suintaient d'humidité, s'assentaient la piste de chats et d'alcooliques.
01:45 Et à chaque défaite de mon enfance ou de mon adolescence, à chaque fois que le futur
01:49 me faisait peur, je m'arrêtais dans ce souterrain.
01:52 J'attendais qu'un train arrive et puis pendant que le bruit terrifiant du Paris-Le Havre
01:57 faisait trembler les murs humides, j'hurlais de toutes mes forces "Enculé !" Non Patrick,
02:01 c'est pas vulgaire.
02:02 Ça me faisait du bien.
02:03 Toi le jeune qui m'écoute, pardon pour ce gros mot mais il n'est pas vulgaire car il
02:07 est au service d'un bien-être.
02:09 J'ai gardé cette habitude.
02:10 Aujourd'hui, y'a pas de souterrain auprès de ma maison alors quand la vie me blesse,
02:14 me brise, me martyrise, je pousse ce cri de libération quand je passe en voiture sous
02:18 le tunnel de la défense.
02:20 Je hurle de toutes mes forces ce mot à en perdre le souffle et quand je sors du tunnel
02:24 au pont de Neuilly, c'est un gui outragé, un gui brisé, un gui martyrisé mais un gui
02:30 libéré qui s'apprête à affronter les blessures de la vie.
02:34 Alors oui, c'est un bel enculé.
02:35 Alors on n'est pas obligé d'utiliser ce mot.
02:37 Hier soir à Paris, j'ai assisté à un lâcher de soupape collectif dans le marais en passant
02:44 devant le Café Charlot où des couples en terrasse rêvaient de caresses où des filles
02:48 parlaient à un garçon de grand-mère magnifique.
02:52 On a entendu soudain, sortant de je ne sais quelle barre, la célèbre descente de clavier
02:58 du piano, l'intro de Dancing Queen là-bas.
03:02 On dirait que le gars fait ça du revers de l'ombre, vous savez, au début de la chanson.
03:05 Et les têtes se sont mises à bouger.
03:08 Et puis sur la terrasse, une fille s'est levée en oubliant sa pudeur comme on brise
03:13 un cristal.
03:14 Elle s'est mise à danser.
03:15 Et puis d'autres ont commencé à bouger la tête.
03:18 Et puis des gens qui traversaient la rue se sont mis à leur tour à danser sur le passage
03:22 piéton.
03:23 Une vieille dame timide dansait elle sous l'échafaudage d'un immeuble en travaux.
03:26 Et soudain, tous ces gens dans la rue dansaient.
03:29 Et c'était comme si le bien défiait le mal du monde.
03:32 Et c'était le plus beau moment de la soirée.
03:35 Alors, Lori, vous allez revenir à 8h00 présenter le journal.
03:38 Et comme Leclerc entra aux Invalides dans le soleil d'Afrique avec son sinistre cortège,
03:43 vous allez entrer ici avec votre sinistre cortège de bombardement de ratonnades et
03:47 de racailles avec l'affrontement qui couvre.
03:50 Alors, en l'attendant, on va faire comme ceux du Marais hier soir.
03:53 On va chanter du Haba pour nous aider à passer une bonne journée.

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