Le “8.30 franceinfo” du lundi 27 novembre

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00:00 Bonjour François Hollande.
00:07 Bonjour.
00:08 Ce week-end une cinquantaine d'otages a été libérée par le Hamas en échange de la libération
00:12 de prisonniers palestiniens.
00:14 Toujours pas de Français relâchés pour le moment, mais un otage russe a été libéré
00:18 pour remercier Vladimir Poutine pour son soutien à la cause palestinienne.
00:22 C'est ce que dit le Hamas.
00:23 Est-ce que c'est une manière de faire pression sur nous, les Occidentaux ?
00:27 Le Hamas, lorsqu'il a commis cet acte épouvantable d'attaquer des villages, des kibbutz, de
00:35 tuer, d'assassiner, il a aussi pris des otages.
00:39 S'il a pris des otages, c'est parce qu'il veut en faire un outil pour se protéger d'abord
00:46 et puis aussi pour négocier autant qu'il le pourra.
00:49 Et c'est un supplice pour les personnes qui vivent dans l'attente de cette libération.
00:54 Et tout otage est politique.
00:57 J'ai pu éprouver aussi cette situation, comme moi-même, président de la République,
01:00 j'ai eu à faire à ce type de situation.
01:03 Et le Hamas fait en sorte de vouloir envoyer des signaux aux Russes pour dire "vous voyez,
01:12 vous nous soutenez, vous méritez une libération d'un otage".
01:15 Aux Américains, on vous a libéré un otage, donc faites pression sur le gouvernement israélien
01:20 et puis sur nous-mêmes parce qu'il n'y a pas eu de libération d'otages français ou européens.
01:25 Il y a eu huit Allemands quand même, mais pas français.
01:29 Donc il y a cette volonté du Hamas de jouer, d'essayer d'utiliser cette situation.
01:38 Mais d'une certaine façon, si le Hamas voulait prolonger la trêve, il lui suffirait de continuer
01:45 à libérer des otages.
01:46 Donc cette question de la trêve, moi j'appelle le cessez-le-feu provisoire.
01:51 C'est un cessez-le-feu qui peut être prolongé et il ne peut être prolongé que s'il y a
01:56 les libérations d'otages.
01:57 C'est là la pression qu'il faut inverser sur le Hamas.
02:00 Nous qui sommes concernés, mais je dirais nous qui voulons qu'un jour la Palestine
02:06 puisse avoir un Etat, qu'Israël puisse être en sécurité, nous voulons qu'il y ait un
02:11 terme à ce conflit et ça doit passer par la libération d'abord des otages.
02:16 François Hollande, vous l'avez dit, vous avez eu, vous, lorsque vous étiez aux affaires,
02:20 à gérer ce type de situation.
02:23 Dans ce cas-là, on est obligé de s'en remettre aux intermédiaires, aux Qatar en l'occurrence.
02:27 Oui, il faut toujours des intermédiaires.
02:31 Vous ne pouvez pas négocier avec une organisation terroriste directement.
02:34 Donc le Qatar joue ce rôle.
02:36 Le Qatar, je rappelle, abrite les chefs politiques du Hamas et le Qatar finance depuis longtemps
02:42 le Hamas et d'une manière générale Gaza.
02:46 Donc c'est le Qatar qui négocie, il négocie avec les Israéliens, il négocie avec les
02:53 Américains, il négocie aussi avec nous.
02:56 Mais ce n'est pas le Qatar qui fait la liste, c'est le Hamas qui fait la liste.
03:00 Donc nous sommes devant cette situation où il faut convaincre par l'intermédiaire du
03:05 Qatar que le Hamas se met dans la pire des situations parce qu'Israël continuera son
03:11 offensive si rien ne devient et la multipliera jusqu'au point final.
03:16 Mais quel est le point final précisément ?
03:17 C'est le Hamas qui décide en fait là ? C'est eux qui ont toutes les cartes en main ?
03:21 C'est l'Iran qui décide aussi puisque l'Iran est directement lié au Hamas.
03:26 Vous avez vu qu'il y a eu une opération avec les Houthis, aussi soutenue par l'Iran.
03:30 C'est l'Iran qui est en fait la puissance cachée mais qui est derrière.
03:36 Mais je trouve qu'il est normal.
03:38 Alors si vous me posez la question, faut-il des intermédiaires ? Oui, faut-il que les
03:42 intermédiaires puissent être convaincus qu'il y aurait intérêt pour tous à ce
03:46 qu'il y ait toutes les libérations parce que c'est cette espèce de sélection qui
03:51 est insupportable, cette attente interminable pour les familles.
03:55 Sans être auto-centré, nous comme Français on se dit mais c'est terrible cette attente
03:59 pour les otages français.
04:00 Est-ce qu'il y a des leviers particuliers à actionner dans ce type de situation ?
04:03 C'est terrible pour toutes les familles d'otages, quelles qu'en soient les nationalités.
04:08 C'est terrible de ne pas savoir, même si les otages sont vivants.
04:13 Il n'y a pas eu de publication des listes.
04:17 Il n'y a pas eu d'informations données.
04:19 Oui, c'est épouvantable.
04:20 Et pour les familles françaises, et j'en ai reçu une en particulier, c'est insupportable
04:25 de savoir que leur fille, en l'occurrence, est vivante mais qu'on ne sait pas où elle
04:30 est, si elle est en bonne santé.
04:32 Donc tout ça est odieux sur le plan humain.
04:34 Vous, vous vous appelez ce matin, c'est le feu provisoire, le président égyptien el-Sissi
04:38 lui réclame la reconnaissance de l'Etat de Palestine.
04:42 Il demande à la communauté internationale de la reconnaître car il considère que le
04:46 processus de paix israélo-palestinien est, je cite, "une idée à bout de souffle".
04:51 Est-ce qu'il a raison ? Il faut accélérer les choses ?
04:53 Vous pouvez reconnaître l'Etat palestinien, il n'existe pas.
04:59 Donc c'est une position purement proclamatoire.
05:02 C'est-à-dire, il n'existe pas dans les faits ? Parce qu'il est reconnu par certains pays ?
05:05 Non, il n'existe pas.
05:06 Pour reconnaître un Etat, il faut qu'il ait une effectivité.
05:09 Je suis pour qu'il y ait une négociation de paix qui permette aux Palestiniens d'avoir
05:15 enfin leur Etat dans la solution que l'on connaît, avec la sécurité pour Israël,
05:20 car c'est la garantie.
05:21 Mais dire "voilà, vous n'existez pas mais je vous reconnais quand même comme Etat"
05:25 est une posture, est une position d'affichage qui ne coûte rien mais qui n'apporte rien.
05:30 Mais c'est pas un point de départ.
05:32 Vous, en 2012, votre promesse de campagne, c'était de soutenir la reconnaissance internationale
05:36 de l'Etat palestinien.
05:37 Oui, c'était de faire en sorte qu'il y ait, dans le cadre d'une négociation générale,
05:44 globale, que j'ai tentée d'ailleurs, qu'il y ait la reconnaissance d'un Etat palestinien,
05:49 mais effectif, c'est-à-dire de transformer ce qui était, ce qui est encore d'ailleurs,
05:53 l'autorité palestinienne en véritable autorité d'Etat.
05:56 Mais nous en sommes…
05:57 C'est pas le cas aujourd'hui.
05:58 Les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui.
05:59 Les conditions ne sont pas réunies mais elles doivent être réunies.
06:02 C'est-à-dire qu'il faut qu'au sortir de cette guerre qui a déjà fait tellement
06:05 de victimes et produit tellement d'horreur, il y ait un processus politique qui s'ouvre.
06:10 Et d'ailleurs, puisque vous avez cité l'Egypte, il serait souhaitable que les pays arabes
06:14 eux-mêmes fournissent la solution.
06:16 Quelle serait la solution ? Parce que Gaza, après, qu'est-ce que ça va devenir ? Imaginons
06:20 que le Hamas a été, en tous nos partis, éradiqué, est-ce ci sûr ? Mais de toute
06:25 façon pour Israël, si on veut rentrer dans un processus où Israël veut être en sécurité,
06:30 les pays arabes doivent jouer leur rôle, doivent être présents à Gaza, doivent assurer…
06:34 Vous appelez vous à une coalition des autorités des pays arabes ?
06:39 J'aime pas le mot coalition etc.
06:41 Je veux dire que les pays arabes doivent s'investir dans le processus d'après pour assurer
06:46 aux Israëls comme ils l'ont fait eux-mêmes.
06:48 Ils ne le font pas suffisamment aujourd'hui.
06:49 Non, pour l'instant ils ne le font pas suffisamment, ils ne l'ont pas fait ces dernières années
06:53 puisqu'ils ont occulté la question palestinienne.
06:55 Parce qu'ils ont tendance à renvoyer la responsabilité sur les Européens et les
06:58 Occidentaux.
06:59 Oui, oui, moi j'ai travaillé avec les pays arabes mais là, en l'occurrence, quand ils
07:03 ont fait un accord avec Israël pour la reconnaissance, les accords d'Abraham, ou quand l'Egypte
07:10 a fait très longtemps des accords, ils ont assuré à Israël une sécurité et aux
07:15 Palestiniens ils en sont pour l'instant exonérés de leur responsabilité, notamment
07:21 dans ces derniers mois.
07:22 Mais cessons de regarder derrière, essayons de regarder devant.
07:26 Donc c'est aux pays arabes de proposer aussi une solution pour assurer, lorsque la guerre
07:32 sera terminée, il doit se terminer, une solution pour être présent et assurer la sécurité
07:38 dans les territoires qui deviendront progressivement des territoires reconnus sur le plan international
07:44 comme étant un État.
07:45 François Hollande, invité de France Info jusqu'à 9h, vous restez avec nous, on vous
07:48 retrouve juste après le Fil Info 8h40.
07:51 Maureen Swiniard.
07:52 Le gouvernement israélien a reçu la liste des otages devant être libérés aujourd'hui.
07:57 Les autorités israéliennes ne précisent pas le nombre de personnes concernées.
08:02 Hier, ce sont 17 otages qui ont été libérés, aucun Français.
08:05 Le Premier ministre de l'État hébreu dit être favorable à la prolongation de la trêve
08:10 pour permettre la libération de plus d'otages.
08:13 Vers une nouvelle vague de cessions d'hypermarchés casinos, le groupe en difficulté financière
08:18 confirme avoir reçu des marques d'intérêt pour l'acquisition d'hypermarchés et de
08:23 supermarchés.
08:24 Le plan de reprise de casinos prévoit déjà la vente d'au moins 133 magasins au groupement
08:29 Les Mousquetaires.
08:30 Une baisse de 7% en un an, celle du nombre de logements considérés comme étant des
08:35 passoires énergétiques en France.
08:36 Il en reste 6 600 000.
08:38 Les passoires sont les logements avec un DPE, un diagnostic de performance énergétique
08:44 classé F ou G.
08:45 La dernière victoire en coupe Davis était en 1976 pour l'Italie.
08:50 Le pays remet ça en battant l'Australie hier, l'Italie emmenée par le numéro 4
08:55 du tennis mondial, Novak, pardon, Yannick Sinner.
08:59 Toujours avec l'ancien président de la République, François Hollande, dans l'attaque
09:12 du Hamas du 7 octobre, 40 Français ont perdu la vie.
09:15 Certains dans la classe politique déplorent qu'aucun hommage national ne leur ait été
09:19 rendu presque deux mois après l'attaque.
09:22 C'est votre cas aussi ? Il est temps de l'organiser cet hommage ?
09:24 Oui, tout Français qui meurt dans un attentat terroriste, que ce soit sur notre sol ou à
09:32 l'extérieur, doit avoir une reconnaissance.
09:35 Une reconnaissance à la fois compassionnelle et une reconnaissance aussi de ce qui s'est
09:40 produit.
09:41 Est-ce que cet hommage devait avoir lieu immédiatement ?
09:43 Ça c'est au président de la République de répondre.
09:46 Ce qui peut se faire dès à présent, c'est mettre des photos de ces 40 victimes du terrorisme
09:53 dans cette affaire des kibbutz et de la vie en Israël qui a été déchirée.
10:00 Je pense que nous avons ce devoir, non pas de mémoire en l'occurrence, puisque nous
10:07 ne sommes pas encore dans la mémoire, de reconnaissance de ces victimes.
10:10 On peut très bien mettre des photos.
10:12 De la même manière pour les otages.
10:14 Chaque fois qu'il y avait des otages, on mettait des photos.
10:17 Il faut encore savoir qui est otage, c'est toujours le problème.
10:20 Mais vous faites partie de ceux qui pensent qu'il y a une forme de réserve de la part
10:23 des Français sur ce sujet-là ?
10:24 Non, je ne pense pas du tout.
10:25 Je pense que les Français sont peut-être loin, parce que nous sommes loin, mais tout
10:30 à fait conscients que le terrorisme islamiste, il a frappé ici, peut avoir comme conséquence
10:35 pour des compatriotes qui vivent à l'étranger.
10:38 Je ne crois pas qu'il y ait de distinction qui soit faite par les Français.
10:40 C'est une affaire, je dirais, de mobilisation.
10:43 Ce n'est pas parce que c'est loin que ça ne nous concerne pas.
10:47 Je dis souvent, tout ce qui se passe dans le monde a un effet sur notre propre pays.
10:52 On le voit bien.
10:53 Et quand il y a eu la crise en Syrie, quand il y a eu la montée de Daesh, beaucoup disaient
10:58 mais ça ne se produira pas ici.
11:00 Et ça s'est produit ici.
11:01 Donc bien comprendre tous ceux qui nous disent qu'il faut s'enfermer, il faut se barricader,
11:05 il faut imaginer que ça ne viendra pas ici.
11:08 Tout événement dans le monde nous arrive à un moment ou à un autre.
11:11 François Hollande, ces derniers jours ont été marqués par la mise à l'écart de
11:14 certaines actrices à Hollywood comme Suzanne Sarandon pour leur prise de position en faveur
11:19 de la Palestine.
11:20 À ce sujet, quand Dominique de Villepin parle de, je cite, "la domination financière sur
11:25 les médias et sur le monde de l'art, de la musique, qui pèse lourd", ils ne peuvent
11:29 pas dire ce qu'ils pensent, dit l'ancien Premier ministre, tout simplement parce que
11:33 les contrats s'arrêtent immédiatement.
11:35 Donc on voit bien que la règle financière imposée aujourd'hui aux Etats-Unis dans
11:38 la vie culturelle, elle pèse lourd.
11:40 Comment vous l'interprétez-vous cette phrase ?
11:41 Il y a effectivement, lorsque des artistes s'expriment, des risques, toujours des risques.
11:48 Mais ça a toujours été, il y a toujours eu pour un artiste, une artiste qui à un moment
11:54 prend une position, quelle que soit la position, une mise en danger parce que ce qu'on demande
11:59 souvent, et ce n'est pas simplement les financiers comme on dit, c'est aussi les intermédiaires,
12:04 les agents, disent "écoutez, tenez-vous discrètement parce que ça peut être en plus".
12:08 Est-ce que vous, vous mettez en cause la domination financière comme le dit Dominique de Villepin ?
12:12 En France, on a aussi des sociétés de production, on a aussi des intermédiaires, et ils ne
12:20 sont pas liés aux Etats-Unis, donc les artistes peuvent s'exprimer.
12:23 Mais je comprends aussi que c'est intolérable de demander à une artiste, à un artiste
12:29 de prendre position sur chaque sujet.
12:30 Et je trouve que c'était une bonne réaction des artistes qui se sont à un moment regroupés
12:35 en disant "mais nous, nous sommes pour la paix", parce que c'est le propre même des
12:39 femmes et des hommes de culture, de dire "nous, nous voulons apporter de la culture, nous
12:42 voulons apporter de l'humanité, et donc nous sommes pour la paix, nous ne faisons pas de
12:46 distinction entre les victimes".
12:47 Je pense que c'était ça la bonne position.
12:49 Mais je vous pose cette question parce que cette phrase de Dominique de Villepin, elle
12:52 a été taxée d'antisémitisme.
12:53 En disant "la domination financière", sous-entendu les juifs qui tiennent ces sociétés de production
12:59 ou ces grands médias derrière font pression.
13:01 Je connais Dominique de Villepin depuis longtemps, je ne veux pas croire qu'il ait eu cette
13:05 intention.
13:06 Il a simplement évoqué ce qui peut se passer aux Etats-Unis.
13:10 Maintenant, il faut faire attention à l'idée qu'il y aurait une espèce d'oligarchie
13:16 qui serait infiltrée, structurée avec les juifs.
13:21 Donc face à ce risque, cette menace, cette réalité de l'antisémitisme, il faut faire
13:27 très attention.
13:28 C'est pour ça que c'est très important qu'en France, on marque un coup d'arrêt
13:31 et qu'on dise aux juifs de France "nous sommes solidaires".
13:35 Non pas solidaires de ce qui se passe en Israël, non pas solidaires de Netanyahou, nous sommes
13:39 solidaires des compatriotes qui sont menacés, qui sont agressés ou qui se sentent mis en
13:45 cause pour leur propre religion.
13:47 Comme nous devons être, lorsqu'il y a des musulmans qui se font attaquer ou des mosquées
13:52 qui sont taguées, ça s'est passé ces derniers jours, nous devons être également d'une
13:57 grande fermeté et d'une solidarité à toute épreuve.
13:59 La cohésion justement en France, il faut en parler aussi au sujet du meurtre du jeune
14:02 Thomas.
14:03 C'était il y a huit jours à Crépole, dans la Drôme, neuf personnes mises en examen
14:07 pour meurtre en bande organisée notamment.
14:09 Et par ailleurs, samedi soir, une centaine de militants d'ultra droite, encagoulés,
14:15 se sont rendus dans un quartier de Romand-sur-Isère, à une quinzaine de kilomètres de là, quartier
14:19 dont sont originaires une partie des jeunes interpellés, suspectés d'être à l'origine
14:24 de la mort du jeune Thomas.
14:25 Une tentative de ratonnade, on dit certain.
14:28 Quelle est votre interprétation ?
14:29 D'abord, la mort du jeune Thomas, c'est un drame.
14:33 Un drame qui s'est produit dans une commune rurale, avec un bal qui ne ressemblait que
14:39 des éléments qui voulaient faire la fête.
14:41 Et on voit un jeune qui est poignardé dans des conditions tout à fait épouvantables.
14:46 C'est un drame.
14:47 Et il est nécessaire de savoir qui en sont les auteurs, de les poursuivre.
14:53 Je crois que c'est en ce moment le cas.
14:54 C'est un détail, des récits à laquelle on assiste depuis huit jours.
14:57 Mais la récupération, parce que ça s'agit de ça, la récupération d'abord politique,
15:00 avant d'être le défilé des identitaires d'extrême droite, cagoulés, casqués quasiment
15:08 en tenue militaire ou paramilitaire.
15:11 Mais la récupération politique, quand il se passe un drame comme celui-là, la moindre
15:15 des choses, c'est un peu décent, c'est de dire la justice est saisie.
15:19 Elle doit d'ailleurs se prononcer, de connaître l'identité de ces individus et puis ensuite
15:24 de porter éventuellement un jugement.
15:26 Mais la récupération politique d'abord a été celle de la droite, pas simplement
15:31 de l'extrême droite.
15:32 Et puis on voit à ce moment-là défiler dans des rues de nos villes des groupes identitaires
15:38 paramilitaires.
15:39 Ce n'est pas la première fois que ça se produit.
15:41 Mais c'était extrêmement grave.
15:43 Nous sommes dans une république où on peut avoir des opinions, on peut les exprimer,
15:47 mais on ne défile pas avec des moyens quasi militaires.
15:51 C'était une ratonnade ce qui s'est passé cette soirée.
15:53 Et en plus avec une attaque qui pouvait être portée pour un jeune dans un quartier.
15:58 Donc ça mérite là aussi la sanction la plus élevée, même si on ne peut pas comparer
16:03 ce qui s'est passé avec la mort d'un jeune à la sortie d'un bal.
16:07 Mais voilà, il y a une montée.
16:09 Parce que ce n'est pas la première fois qu'on voit ces groupes identitaires.
16:11 Ce n'est pas la première fois d'ailleurs en Europe, puisque au même moment où il
16:14 y avait ce groupe d'extrême droite, en Irlande, il y a eu un groupe équivalent d'extrême
16:19 droite, défilant dans la même composition, avec les mêmes tenues, avec les mêmes
16:23 casques, avec les mêmes matraques.
16:24 Et en Irlande, à Dublin, il y a eu une émeute par eux.
16:29 Donc s'en tenir aux faits et aux seuls faits qui sont connus à ce stade.
16:33 C'est ça que vous dites.
16:34 Ce que vous dites, c'est qu'il faut s'en tenir aux faits et aux seuls faits qui sont connus.
16:37 Il faut s'en tenir aux faits, on va voir.
16:38 Vous voulez être sur le plan de la justice ?
16:40 Oui.
16:41 Et d'ailleurs, si on a prétendu que les prénoms n'étaient pas connus, moi je ne les connais
16:46 pas les prénoms.
16:47 Mais il est probable qu'il y ait des prénoms qui soient de consonance, dit-on, étrangère.
16:52 Ou de prénom de consonance, dit-on, maghrébine.
16:55 Ce n'est pas tout à fait la même chose.
16:56 Parce que ces individus semblent avoir été français.
16:59 Mais on en saura davantage.
17:01 Mais cette récupération, avant même que les familles aient pu également exprimer
17:08 leur douleur face à cette tragédie, m'a paru tout à fait indécente.
17:13 François Hollande, invité de France Info jusqu'à 9h.
17:16 On va vous retrouver dans une minute, ce sera juste après le Fil Info, puisqu'il est 8h50.
17:20 Maureen Swiniard.
17:21 Trois ans après la mort de Samuel Paty dans les Yvelines, un procès s'ouvre.
17:26 Aujourd'hui le premier, six mineurs sont jugés.
17:28 La plupart pour association de malfaiteurs en vue de commettre des violences aggravées.
17:33 Ils sont notamment accusés d'avoir désigné le professeur d'histoire géo au terroriste
17:37 qu'il a ensuite assassiné.
17:39 La trêve entre le Hamas et Israël doit pour le moment se terminer demain matin.
17:43 Mais le Premier ministre israélien se dit favorable à une prolongation pour permettre
17:47 la libération de plus d'otages.
17:49 Les familles sont dans une situation épouvantable, dans une attente interminable, réagit sur
17:54 France Info l'ancien président français François Hollande.
17:57 Un filet de pommes de terre qui passe d'1,70€ à 2,29€.
18:02 Les prix augmentent donc de 23% en un an.
18:05 Une forte hausse pour ce produit largement consommé par les Français.
18:08 50kg de pommes de terre par an.
18:10 Des prix qui ont augmenté à cause de la sécheresse et des hausses des prix de l'énergie.
18:15 Zoé Clodure remporte l'Eurovision Junior.
18:17 La France conserve son titre grâce à elle et sa chanson cœur.
18:21 Zoé, âgée de 13 ans, s'est fait connaître grâce à l'émission The Voice Kids.
18:25 Toujours avec François Hollande.
18:36 Après l'Italie, la Finlande, la Suède, l'extrême droite est aux portes du pouvoir
18:40 aux Pays-Bas.
18:41 François Hollande, est-ce que ça vous inquiète à quelques mois des élections européennes ?
18:44 Oui, il y a une montée de l'extrême droite depuis des années.
18:48 Qu'on a vu aux Etats-Unis avec Donald Trump, qu'on a vu sous une autre forme avec le Brexit,
18:55 qu'on voit en Amérique latine avec récemment une élection d'un farfelus,
19:00 Ravir Millei, en Argentine.
19:01 Qu'on puisse dire, qui est lui-même avec une tronçonneuse pour expliquer ce qu'il
19:04 veut faire des médias de l'État.
19:05 En Argentine.
19:06 En Argentine.
19:07 Et on la voit depuis longtemps en Europe.
19:09 Et en France, depuis près de 40 ans, cette montée de l'extrême droite présente trois
19:13 fois au second tour d'une élection présidentielle.
19:15 Et qu'est-ce que ça traduit ?
19:16 Ça traduit effectivement une espèce de peur qui n'est pas illégitime par rapport à une
19:23 insécurité générale, dont la guerre est une expression, par rapport à une immigration
19:27 qui paraît, ici ou là, incontrôlée et une Europe pas suffisamment puissante présente.
19:32 Mais c'est surtout la révélation de ce qu'est la crise de la démocratie.
19:38 C'est-à-dire des partis, on le voit en France plus particulièrement, les partis traditionnels
19:43 qui se sont considérablement affaiblis, qui ont même éclaté.
19:47 Et quand il n'y a pas d'offres politiques qui deviennent suffisamment attractives, qui
19:51 fassent naître une espérance, eh bien ça va, ça dérive vers l'extrême droite.
19:55 Et quand en plus la droite parle comme l'extrême droite, j'appelle ça la droitisation de la
20:00 droite et la gauchisation de la gauche.
20:01 Eh bien quand vous en êtes là, eh bien c'est une opportunité pour l'extrême droite.
20:05 On combattra l'extrême droite non pas par la peur, que parce qu'on créera une espérance
20:09 et une volonté.
20:10 - Vous avez aussi un rapport avec ce constat que faisait votre ami Gérard Collomb, qui
20:14 est mort ce week-end, l'ancien maire de Lyon, qui le jour où il a quitté la place Beauvau
20:16 disait "on vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face".
20:19 Phrase d'ailleurs qui a été relevée par Marine Le Pen dans l'hommage que la présidente
20:22 du RN lui a rendu ce week-end.
20:23 - Oui, ce qu'évoquait Gérard Collomb, c'est le risque de la séparation, de l'affrontement
20:30 général entre les communautés, entre des gens qui ne vivent pas de la même manière.
20:34 Et il n'avait pas tort de signaler quand même qu'il y a des quartiers qui ont été abandonnés
20:40 de s'égréger.
20:41 Et il y a des espaces ruraux qui ne vivent pas dans l'espoir que la République puisse
20:46 leur apporter ce qu'ils attendent.
20:49 Donc il y a ce risque de ne plus connaître ses voisins, de ne plus connaître ses proches,
20:54 ses compatriotes.
20:55 Et donc c'est très important que l'unité nationale, j'y ai veillé, que la cohésion
20:59 sociale puisse être préservée.
21:01 Ce risque là existe.
21:02 Et on le voit bien avec ce que recherchent certains l'affrontement communautaire, ce
21:07 qui s'est passé d'ailleurs à Robanchery.
21:08 - Mais en même temps on peut vous dire que juste après votre présidence, Marine Le Pen
21:12 est arrivée au second tour de l'élection présidentielle.
21:14 - Je n'étais pas un candidat à ce moment là.
21:16 Mais même quand j'étais candidat en 2012, Marine Le Pen était à 18%, elle était à
21:20 20% quand je suis parti.
21:22 Mais ce qui est grave, ce n'est pas simplement que Marine Le Pen soit à 20% dans l'électorat,
21:29 c'est que les autres partis se soient à ce point affaiblis, les LR et le PS, qui formaient
21:35 jusque là le clivage principal.
21:37 Donc ces partis se sont à un moment liquéfié à eux et à d'autres aussi de recomposer
21:44 une vie politique qui donne un choix, un clivage.
21:47 Moi j'ai toujours pensé que chaque fois qu'il y avait un clivage clair entre la droite et
21:50 la gauche, les extrêmes n'avaient pas leur place.
21:52 - François Hollande, dix ans après sa dernière apparition publique, celui qui fut l'un de
21:56 vos ministres, Jérôme Cahuzac, est de retour.
21:58 Il a tenu une réunion publique avec près de 300 de ses sympathisants vendredi dernier.
22:03 Il était aussi l'invité de nos confrères de France Inter ce matin.
22:07 On rappelle que Jérôme Cahuzac a été condamné il y a cinq ans pour fraude fiscale à de
22:11 la prison ferme, notamment.
22:13 Ce retour-là, comment vous le jugez ?
22:14 - Comme vous l'avez dit, pénalement, il a été condamné à de la prison ferme, il
22:19 a purgé sa peine.
22:20 Il peut donc retrouver ses fonctions de citoyen.
22:25 Mais moralement, il restera celui qui a menti, qui a menti devant la reprente nationale,
22:35 à l'Assemblée nationale, qui a menti à sa famille politique, qui m'a menti et qui
22:40 a menti à tout le pays, en définitive.
22:42 Alors il s'en exonère en disant "Vous aussi vous avez menti sur la courbe du chômage".
22:49 Je dis d'ailleurs que je voulais inverser la courbe du chômage, et bien puisque ce
22:53 n'est pas arrivé à temps, j'aurais donc menti.
22:56 Mais non, c'est confondre ce qui est un objectif politique, ce qui est une promesse
23:00 qui mérite d'être tenue, toujours, mais avec un mensonge pour un fait privé.
23:06 Un fait privé, c'est-à-dire d'avoir eu un compte à l'étranger.
23:10 Et je trouve que cette confusion abîme la vie politique.
23:14 Alors après, moralement, il peut aussi, avec sa morale personnelle, aller devant le corps
23:22 électoral, et c'est aux Français qui seront concernés de juger.
23:26 - Vous trouvez que c'est indécent ?
23:27 - Je pense que ce n'est pas indécent de vouloir exister après avoir été condamné.
23:34 Ça s'appelle la rédemption, j'imagine.
23:37 La rédemption, c'est-à-dire montrer que par son propre engagement associatif, militant,
23:44 personnel, on peut finalement payer sa dette autrement qu'en ayant purgé une peine.
23:50 Voilà, ce serait ça, la rédemption.
23:52 Aller devant le corps électoral, après, je vous ai dit, ce sont les électeurs du
23:56 juste, ce ne sera pas la première fois qu'un condamné se présente à des élections,
24:00 et quelques fois même peut être élu.
24:01 Est-ce que c'est le signe de la vitalité de la démocratie ?
24:04 Je ne crois pas.
24:05 - On revient d'un mot sur Gérard Collomb, puisqu'on en parlait il y a quelques minutes.
24:10 Vous lui rendez hommage.
24:12 Est-ce que vous serez présent à ses obsèques après-demain à Lyon ?
24:16 - Oui, je serai présent parce que je connais Gérard Collomb depuis des années, je le
24:22 connaissais.
24:23 Je serai présent aussi parce que, justement, dans la vie politique, il y a des personnalités
24:29 qui s'identifient à une ville, pour ne plus finalement être distingués de la ville.
24:34 Gérard Collomb, c'était Lyon.
24:36 Il avait pendant 20 ans essayé d'être maire, et pendant 20 ans, il était maire de Lyon,
24:41 président de la métropole.
24:42 Et donc Gérard Collomb, c'était Lyon, et Lyon, c'est toujours Gérard Collomb.
24:46 Et rien que pour ça, parce qu'on pense toujours au carrière national, il en avait fait une
24:51 autre, comme ministre de l'Intérieur, peu de temps.
24:53 Mais ce qui compte, c'est de servir la population autant que possible, honnêtement et simplement.
24:59 - Merci beaucoup, François Hollande, d'avoir été l'invité de France Info ce matin, le
25:04 8/30, à réécouter en podcast sur les applis France Info, Radio France et sur le site franceinfo.fr.
25:10 Je vous laisse en compagnie de Salia Braklia.
25:13 Dans cinq minutes, les informer, Salia, quel est le programme ?
25:15 - Dernier jour de trêve pour l'instant au Proche-Orient.
25:17 Elle a permis la libération d'otages, de prisonniers palestiniens et une aide d'urgence
25:22 aussi dans la bande de Gaza.
25:23 Cette trêve peut-elle être prolongée ? Et à quelles conditions ?
25:29 Et puis on parlera aussi des militants de l'ultra-droite qui ont tenté samedi soir
25:33 de pénétrer dans un quartier populaire de Romance-sur-Isère.
25:35 On l'a dit, quartier dont sont originaires les suspects de la mort du jeune de Thomas
25:40 à Crépol.
25:41 Faut-il s'inquiéter de cet accès de violence ? Que pèse aussi cette ultra-droite dans le
25:46 pays ?
25:47 On parle de tout ça avec Renaud Delis et ses informer.
25:49 A tout de suite sur France Info.
25:50 [Musique]

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