Les 4 vérités - Gérald Darmanin
Thomas Sotto reçoit Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, dans les 4 vérités.
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00:00 [Générique]
00:03 – Bonjour et bienvenue dans "Les 4 V", Gérald Darmanin.
00:05 – Bonjour.
00:05 – Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a donc été déclaré non coupable
00:08 et relaxé hier par la Cour de justice de la République.
00:11 Éric Dupond-Moretti qui reste au gouvernement,
00:13 que vous inspire cet relax du ministre de la Justice ?
00:16 – D'abord je suis très heureux pour lui, parce qu'Éric Dupond-Moretti
00:19 est un honnête homme qui, je le vois tous les jours au gouvernement se bat,
00:22 se bat pour les moyens qu'on peut donner à nos magistrats,
00:24 pour les moyens qu'on donne aux Français, pour qu'il y ait une bonne réponse pénale.
00:28 Et puis j'ai lire "Tout ça pour ça", où on a empêché un homme pendant 3 ans
00:32 de pouvoir travailler sereinement, pourtant il l'a fait,
00:34 avec encore une fois des moyens considérables,
00:36 décidés par lui-même et par le président de la République, et je suis très heureux.
00:39 – Pourquoi "Tout ça pour ça", il était illégitime ce procès pour vous ?
00:43 – Qu'est-ce que je vous dise ?
00:44 On a fait des unes et des unes et des unes de journaux
00:46 pour dire qu'il serait sans doute condamné, empêché,
00:48 qu'il aurait dû démissionner, à la fin il est innocenté.
00:51 Voilà, je pense qu'il faut laisser les ministres faire leur travail
00:53 et c'est aux électeurs de juger.
00:55 – Il a été jugé par la Cour de justice de la République,
00:56 cour composée majoritairement de politiques, pour juger les politiques.
01:00 Au-delà de cette affaire, cette cour fait peser le soupçon de l'entre-soi
01:04 sur chacune de ses décisions.
01:06 Faut-il supprimer la Cour de justice de la République, Gérald Darmanin ?
01:09 – Alors non, je ne le pense pas.
01:11 Je ne le pense pas, d'abord une majorité de parlementaires
01:12 ne soutenaient pas le gouvernement,
01:14 mais ils ont pourtant fait le choix manifestement,
01:16 avec 3 magistrats de l'ordre professionnel,
01:18 dans un procès qui a duré plusieurs jours,
01:21 où on a demandé à beaucoup de gens de venir témoigner,
01:24 dans une instruction qui a été très longue,
01:26 où le ministre n'a pas pu évidemment se soustraire aux demandes de justice,
01:29 bien évidemment des perquisitions qui ont eu lieu.
01:31 Non, je pense que cette Cour de justice,
01:32 elle permet de garantir que les ministres puissent quand même exercer,
01:36 quels que soient les gouvernements d'ailleurs,
01:38 exercer leurs responsabilités qui sont importantes,
01:41 qui sont importantes, sans être déstabilisés.
01:44 – Quand elle condamne la CJR, on dit que c'est un procès politique,
01:46 et quand elle relaxe, on dit que c'est un truc entre copains.
01:49 – Quand si elle avait condamné, on aurait dit, voilà,
01:51 le ministre de la justice, on a bien raison de dire qu'il était condamné,
01:54 parce qu'il était responsable.
01:56 Aujourd'hui, la vérité c'est qu'il est innocent,
01:58 Éric Dupond-Moretti, il ne faut pas refaire le match,
02:00 pardon de le dire comme ça, trois ans où encore une fois, il était embêté,
02:03 il n'a pas pu faire sereinement son travail de ministre de la justice,
02:06 et pourtant, il a été sans doute un des meilleurs gardes-sauves
02:09 que nous ayons eu depuis le début de la Ve République,
02:11 parce que des moyens considérables sont donnés aux magistrats,
02:14 pour pouvoir bien travailler, je l'espère, avec la police et la gendarmerie.
02:16 – On ne sait pas en revanche, ce que sera le sort judiciaire d'Olivier Dussopt,
02:19 le ministre du Travail, jugé cette semaine pour des soupçons de favoritisme.
02:23 Olivier Dussopt qui porte le volet social de votre projet de loi sur l'immigration.
02:27 Le Sénat a beaucoup durci ce texte sur l'immigration il y a quelques jours,
02:31 est-ce que votre ambition à vous,
02:32 alors que le texte va arriver à l'Assemblée,
02:34 qui est déjà en commission, est de le rééquilibrer,
02:36 ou est-ce que ce penchant clairement vers la droite
02:39 et le texte sorti du Sénat vous conviennent ?
02:41 – D'abord, j'ai une pensée pour Olivier Dussopt, évidemment,
02:43 et je travaille avec lui depuis cinq ans, il a été mon secrétaire d'État,
02:47 je peux vous dire qu'il a l'intérêt général visé au corps,
02:50 et j'espère très profondément qu'il sera relaxé lui aussi.
02:54 – La justice le dira.
02:55 – Exactement, mais voilà, ça n'empêche pas ce message de soutien bien évidemment.
02:59 Le texte "immigration" il est très important
03:00 parce qu'il répond à la demande des Français,
03:02 tout le monde le voit et tous les sondages d'opinion le disent.
03:04 À la fois un volet très dur, très ferme contre les délinquants étrangers,
03:08 si je n'ai pas ce texte, les Français doivent savoir
03:10 que je ne peux pas expulser l'intégralité des délinquants étrangers
03:13 qui commettent des actes de crime et des délits sur le territoire national.
03:16 Une simplification des procédures,
03:18 si on n'applique pas les arrêtés de reconduire à la frontière,
03:20 les fameuses EQTF, parce que nos procédures sont trop complexes.
03:23 On met trois ans, on se rendot…
03:24 – Pardon M.Misantane, vous l'avez déjà expliqué à plusieurs reprises.
03:26 – Oui, mais il faut le répéter.
03:27 – Ma question c'est de savoir, est-ce que ce texte
03:28 qui a été durci par le Sénat vous convient ou pas ?
03:30 – Oui, mais attendez, on discute, donc ces deux points-là
03:33 ils sont dans le texte du Sénat qui arrive à la semaine nationale et je m'en réjouis.
03:36 Le troisième c'est plus d'intégration,
03:38 là le Sénat a modifié un certain nombre de choses,
03:41 il y a des choses qui sont très valables, par exemple nous on dit qu'on veut un examen de français
03:44 pour avoir un titre de séjour en France,
03:46 le Sénat a ajouté plus un examen sur les valeurs de l'arrêt public.
03:49 Je pense qu'on peut tout à fait retenir cette proposition.
03:51 – Ça m'est favorable.
03:52 – Elle a été retenue en commission des lois cette semaine à l'Assemblée.
03:54 Et puis il y a des mesures où le Sénat a modifié,
03:57 alors il a retenu des régularisations, je m'en félicite,
03:59 après avoir longtemps dit qu'il ne le ferait pas,
04:01 mais qui à mon avis méritent encore d'être améliorées,
04:03 c'est ce qu'a proposé l'Assemblée nationale et je soutiendrai ces améliorations,
04:06 parce que nous en gros on veut régulariser les gens qui bossent,
04:09 qui sont honnêtes et on veut exclure…
04:11 – Donc ça c'est le fameux article 3 ?
04:12 – Exactement, l'article 4 et l'article 3.
04:14 – Il va revenir l'article 3 ou pas ?
04:15 – Non, pas tel quel.
04:16 La proposition qui a été faite par le rapporteur général de l'Assemblée nationale,
04:19 Florent Boudier, qui fait un travail formidable,
04:21 c'est de modifier le texte du Sénat,
04:24 de ne pas revenir pour respecter le Sénat à l'article initial du gouvernement,
04:27 mais d'avoir une mesure de régularisation…
04:29 – Dans la main des préfets plutôt que des gens ?
04:31 – Des gens qui bossent, qui est en fait, si vous le souhaitez,
04:33 des préfets qui pourraient s'opposer à des régularisations,
04:37 parce que par exemple cette personne a un casier judiciaire,
04:39 avec une philosophie très simple, une nouvelle fois,
04:41 les gens qui bossent, il vaut mieux régulariser la nounou qui travaille,
04:44 le serveur qui travaille, le type du BTP qui travaille,
04:47 que laisser des délinquants étrangers sur notre sol.
04:50 – Donc pas de retour à l'article 3, ça on l'a compris.
04:51 Sur l'aide médicale d'urgence, vous avez pas mal tangué sur le sujet,
04:54 vous souhaitiez sa suppression à un moment, pas Elisabeth Borne,
04:57 aujourd'hui est-ce que vous êtes oui ou non favorable à la suppression de l'AME,
05:00 qui a été supprimée par le Sénat et qui est revenue en commission,
05:03 c'est un peu technique, pardon, mais qui est revenue en commission hier à l'Assemblée.
05:05 – C'est quoi l'AME ? C'est pour des étrangers qui sont en situation irrégulière,
05:08 qui sont en attente de réponse de l'État, de pouvoir les soigner.
05:11 Est-ce que quelqu'un est contre ça ? Non, je crois que personne n'est contre ça,
05:14 les médecins d'ailleurs eux-mêmes soignent indépendamment de la loi
05:16 et c'est leur honneur.
05:17 Est-ce que cette aide médicale d'État aujourd'hui fonctionne bien ?
05:21 Il y a des questions qui se posent,
05:23 c'est pour ça que la Première Ministre a demandé un rapport à M. Stefanini,
05:26 qui vient de la droite, à M. Évin, qui vient de la gauche,
05:28 qui sera rendu lundi matin et rendu public lundi après-midi.
05:31 Donc nous n'avons rien à cacher, et bien au contraire,
05:33 des questions se posent, on s'y posera.
05:35 Est-ce que l'aide médicale d'État pour autant doit être réformée
05:37 dans le texte immigration que je porte ?
05:38 La réponse est non, il s'agit de la santé publique,
05:41 ça n'a rien à voir avec le texte sur les étrangers,
05:43 c'est ce qu'on appelle en droit un cavalier législatif,
05:45 il sera censuré par le Conseil constitutionnel.
05:47 – Donc là vous dites, il y a un sujet mais ça ne sera pas dans cette loi-là.
05:49 – Il y a sans doute un sujet, ça ne sera pas dans cette loi-là.
05:52 Lundi, nous aurons les conclusions de ce rapport
05:54 et la Première ministre annoncera dans quelles conditions
05:56 on pourra éventuellement modifier l'AME.
05:58 – L'examen dans l'hémicycle de ce texte, ça sera à partir du 11 décembre,
06:01 pour l'instant c'est le travail en commission.
06:02 Est-ce que vous pensez obtenir une majorité sur ce texte
06:04 ou est-ce que vous devrez passer par un 49-3 ?
06:06 – Non, moi je souhaite qu'on ait une majorité sur ce texte
06:08 parce que c'est un texte d'intérêt général,
06:10 moi j'appelle les parlementaires à avoir…
06:11 – Vous le souhaitez, on n'en doute pas,
06:12 mais est-ce que vous pensez l'avoir en disposé de cette majorité ?
06:14 – Ce que je constate, c'est que voilà, un an qu'on m'explique
06:17 que je ne ferai jamais passer ce texte au Sénat, il est passé.
06:20 On m'a dit qu'il n'y aura surtout pas de mesures de régularisation,
06:22 il y en a une qui a été votée par la droite et par le centre.
06:25 Je constate qu'on m'a dit "oh là là, en commission à l'Assemblée,
06:27 ça ne marchera jamais".
06:28 Nous avons aujourd'hui depuis trois jours des débats jour et nuit,
06:31 j'y suis présent, les parlementaires travaillent,
06:32 et pour l'instant le gouvernement n'a pas été battu
06:35 depuis trois jours et depuis trois nuits.
06:36 Nous verrons ce qui se passe ce week-end.
06:38 Et puis à partir du 11 décembre, pendant 15 jours,
06:39 on va débattre avec la sommeille nationale.
06:41 C'est vrai que ce n'est pas facile.
06:42 Ce serait un échec de passer par le 49-3.
06:43 Vous êtes contre, vous l'avez dit, vous êtes contre le 49-3 sur ce texte-là.
06:46 Oui parce que je préfère parler.
06:47 Je suis là jour et nuit en débat avec les parlementaires,
06:49 je suis prêt à trouver des compromis avec eux.
06:51 Nous avons une majorité relative, ça a été voulu par les Français.
06:54 Moi je n'ai pas une tentation autoritaire à dire "c'est comme ça puis c'est tout".
06:57 On discute, on discute, on discute et on trouve un compromis.
07:00 Pour l'instant nous n'avons pas perdu un vote
07:02 parce que je crois que le gouvernement, je crois que je suis particulièrement ouvert,
07:06 quelles que soient d'ailleurs les oppositions,
07:08 pour pouvoir améliorer un texte pour le bénéfice des Français.
07:10 Gérald Darmanin, il n'y a pas un jour sans que l'on parle des ravages du trafic de drogue
07:13 et des violences mortelles qui vont avec.
07:15 Cette année 2023 s'annonce déjà record avec une hausse des homicides
07:18 et des tentatives d'homicides de 57%.
07:20 C'est le patron de la police nationale, Frédéric Vaud, qui l'a dit.
07:23 Il y a quelques jours encore, un père de famille qui dormait chez lui à Dijon,
07:26 premier étage de son immeuble, a été tué par une balle perdue.
07:29 Alors oui, il y a la CRS 8, oui, il y a les déclarations Tony Truante,
07:33 oui, il y a l'indignation fort légitime et après ?
07:36 Après, d'abord je voudrais évidemment dire le drame
07:39 qui inspire la mort de ce père de famille,
07:41 mais voir aussi qu'il y a eu 4 interpellations à Dijon,
07:43 21 opérations décidées qui ont été mises en place
07:46 et puis 300 personnes contrôlées, l'autorité de l'État est là.
07:49 Il y a des morts du fait du trafic de drogue.
07:51 Il y a la jeune Sokhaina qui est morte chez elle dans les mêmes conditions à Marseille.
07:53 Il y a les morts, oui, je constate qu'il y a eu 42 interpellations.
07:56 Les deux grands gangs de Marseille...
07:58 Pardon, mais on dirait que ça n'arrive pas.
07:59 Oui, bien sûr, moi non plus, j'ai l'impression que ça n'arrive pas.
08:01 Les Français ont l'impression que ça empire.
08:02 Je me bats tous les jours, comme dans tous les pays du monde,
08:05 vous avez vu que le trafic de drogue, première cause de mort aux États-Unis,
08:08 c'est partout dans le monde.
08:09 Et pourquoi ? Parce qu'il y a des gens qui consomment.
08:11 Si les gens ne consommaient pas de la drogue, ça ne se vendrait pas.
08:13 Il n'y aurait pas de point de deal, il n'y aurait pas de règlement de compte.
08:15 Ce n'est pas à cause de la police qu'il y a du trafic de drogue.
08:17 La police, elle arrête le trafic de drogue.
08:19 Donc bien sûr qu'il faut pouvoir dire que c'est absolument inacceptable
08:22 et qu'on tient à mettre des moyens,
08:23 mais regardez à Marseille, c'est aussi le travail de tout le monde que de dire
08:26 qu'il y a eu 40 interpellations depuis trois semaines
08:27 et deux grands gangs de Marseille ont été interpellés.
08:29 – Vous ne vous sentez pas débordé par la situation des trafics de drogue dans les cités ?
08:32 Comme l'a dit d'ailleurs le maire de Dijon, François Rezanet,
08:34 il y en a partout, il y en a partout sur le territoire.
08:36 – Et moi je me bats.
08:37 Alors après on peut rester commentateurs, mais moi je me bats.
08:39 Tous les jours avec les policiers et les gendarmes, qui se battent ?
08:41 Quand je constate ce qui s'est passé à Nîmes, 30 interpellations,
08:44 nous avons arrêté les assassins de ce petit Mahoré
08:48 qui a été assassiné dans des conditions ignobles par des trafiquants de drogue.
08:50 – Il n'a pas perdu 10 ans.
08:51 – 30 interpellations, j'espère qu'ils passeront des dizaines d'années en prison,
08:54 ces meurtriers. 40 interpellations à Marseille parce qu'on a arrêté les deux grands gangs
08:59 qui regardaient à Marseille ce qui se passait,
09:01 terrorisait une partie des cités de Marseille.
09:03 Ce sera le cas à Dijon parce qu'on a déjà eu 4 interpellations.
09:06 C'est vrai qu'il y a eu trafic de drogue, pas ce qu'il y a de la consommation.
09:08 Et moi j'ai l'autorité, la fermeté, l'envie de pouvoir mettre fin
09:12 le plus possible à ce trafic.
09:13 – Vous l'avez parlé.
09:14 – Mais je veux redire, c'est la responsabilité de chacun,
09:16 s'il n'y avait pas de consommateur de drogue,
09:18 si on ne prenait pas son rail de coke ou son joint,
09:20 il n'y aurait pas de trafic de drogue, il n'y aurait pas de règlement de compte.
09:22 – La réalité est malheureusement autre.
09:24 Monsieur le ministre de l'Intérieur, vous avez parlé il y a quelques jours…
09:25 – On pourrait dire aussi à tout le monde que plus on consomme,
09:28 quelqu'un qui fume son joint dans son coin,
09:30 il est aussi responsable de ce trafic de drogue.
09:32 Sinon on va avoir un petit problème,
09:33 on laisse que des policiers et des gendarmes seuls face à ce trafic.
09:36 – Monsieur le ministre de l'Intérieur, vous avez parlé il y a quelques jours
09:38 de l'ensauvagement de la société.
09:39 Est-ce que vous aussi vous diriez, comme Yannick Jadot
09:41 qui était ici assis à votre place hier matin, que vous avez la trouille,
09:44 lui a la trouille notamment d'un effondrement démocratique
09:46 et beaucoup de Français semblent la ressentir aussi cette trouille aujourd'hui.
09:49 – Moi je suis en responsabilité, ça fait ma quatrième année au ministère de l'Intérieur.
09:53 Moi je vois des policiers, des gendarmes, des préfets courageux.
09:56 Je n'ai aucune trouille, j'ai simplement l'espérance, l'envie et l'énergie
10:00 de mettre fin à une délinquance qui pourrit la vie des Français.
10:02 Nous obtenons des résultats.
10:03 – Mais pourquoi la société française semble tellement divisée,
10:05 plus divisée que jamais ?
10:06 Emmanuel Macron il a été élu en 2017 avec une promesse,
10:09 réconcilier les Français.
10:11 Pourquoi avez-vous échoué ou n'avez-vous pas réussi encore sur ce point ?
10:13 – Regardons cette année, vous m'avez dit, quand je dis vous,
10:16 c'est les commentateurs médiatiques,
10:18 nous n'arriverons pas à organiser la Communion de Rugby,
10:20 elle s'est très bien passée.
10:21 Vous n'arriverez pas à protéger les Juifs de France,
10:23 regardez ce qui se passe par rapport à tout ce qui se passe dans le monde et en Europe,
10:27 les Juifs de France sont protégés malgré les antisémitismes qui montent.
10:29 – On en est où de l'antisémitisme ?
10:30 – Aujourd'hui c'est un point très important.
10:31 Regardez, vous n'arriverez pas à accueillir le Pape à Marseille
10:33 dans les quartiers Nord, nous avons réussi à le faire.
10:35 Donc il y a aussi une forme de commentaire pour l'amour de ce qui ne va pas bien.
10:38 Moi je veux remercier les policiers et les gendarmes, et c'est vrai que c'est difficile.
10:41 Et c'est vrai que tous les matins on se lève,
10:43 et c'est vrai que tous les jours il faut réparer les erreurs des précédents,
10:45 mais grâce au Président de la République,
10:46 on a les moyens de la fermeté de l'autorité dans le pays.
10:48 – Les actes antisémites, on en est où ?
10:49 On sait qu'ils ont explosé depuis le 7 octobre,
10:51 est-ce que ça ralentit un peu, est-ce que ça continue ?
10:53 – Alors il y a 1 800 actes antisémites, grosso modo depuis le 1er janvier,
10:57 c'est-à-dire des montants extrêmement importants.
10:59 On constate aujourd'hui une légère diminution de la pression,
11:02 mais encore hier il y a eu un tag avec une croix nazie,
11:07 6 millions, pas assez, à propos évidemment des juifs,
11:10 c'est absolument ignoble et scandaleux, donc il faut qu'on puisse,
11:12 en province, il faut qu'on puisse continuer à faire notre aide de protection
11:16 des Français de confession juive.
11:17 Moi je regarde ce qui se passe ailleurs,
11:20 bien sûr que les juifs de France ont raison d'être inquiets,
11:22 mais ils savent qu'ici en France ils sont mieux protégés qu'ailleurs.
11:24 – La menace terroriste, ou plutôt les menaces terroristes,
11:26 parce qu'on a découvert un peu qu'il y avait une menace aussi d'ultra-droite,
11:29 il y a la menace islamiste, à l'approche des fêtes,
11:31 est-ce qu'on est toujours en alerte maximale, en crainte d'attentat ?
11:33 – Oui, mais oui, nous sommes très menacés, la France est très menacée,
11:36 les Français sont très menacés, et nous avons en effet déjoué
11:39 plus de 40 attentats islamistes, 13 attentats d'ultra-droite,
11:44 je pense qu'il faut bien comprendre que la France est,
11:47 comme tous les pays occidentaux, mais particulièrement notre pays, menacée.
11:51 Et donc nous mettons énormément de moyens pour interpeller à peu près un attentat
11:54 tous les deux mois est déjoué dans notre pays.
11:56 – Il y en a eu récemment ?
11:57 – Il y en a eu récemment, mais ce n'est pas à moi de le dire,
11:58 c'est au Parquet national anti-terroriste,
12:00 en tout cas ce que je peux vous dire, c'est que ce sont des gens de plus en plus jeunes,
12:02 souvent des mineurs, qui passent à l'acte,
12:05 qui ne sont pas connectés avec des États ou avec des groupes terroristes organisés,
12:10 comme c'était le cas du Bataclan, mais qui passent à l'acte,
12:12 et nous devons absolument continuer à être vigilants,
12:14 et tous les Français doivent être vigilants,
12:15 mais grâce au service secret, grâce à la DGSI, nous les protégeons.
12:18 – J'ai encore deux questions rapidement,
12:20 il y a décidément beaucoup de gros dossiers sur votre bureau, il y a les JO,
12:23 beaucoup s'inquiètent des QR codes nécessaires pour approcher certaines zones,
12:27 ils disent que ça va être les Jeux olympiques de la privation de liberté,
12:30 qu'est-ce que vous pouvez leur dire pour les rassurer ?
12:32 – Tout ça est une bave.
12:33 – Ont-ils raison de s'inquiéter ?
12:34 – Non, ils n'ont pas raison de s'inquiéter,
12:35 mais le préfet de police Laurent Nunes, qui fait un travail formidable avec ses équipes,
12:39 s'en explique et s'en expliquera, y compris devant le Parlement,
12:42 pour accéder à certaines zones, notamment à la série ligne d'ouverture, à la scène,
12:45 c'est la première fois en 3 000 ans, attention,
12:48 que nous allons faire une série ligne d'ouverture en dehors d'un stade,
12:50 voilà, donc ça va être quelque chose de magnifique,
12:53 où il y aura des centaines de milliers de personnes,
12:54 toutes les équipes sur la scène…
12:56 – Y'a pas de ficage entre guillemets.
12:57 – Non, y'a pas de ficage, y'a évidemment le fait qu'on va pas circuler
13:00 absolument librement sur la série ligne d'ouverture,
13:03 lorsqu'il y a l'équipe d'Israël, de l'Iran, des États-Unis,
13:06 et des centaines de milliers de personnes, chacun le comprend,
13:07 quand vous allez dans un concert, il y a des billets,
13:09 bon, quand vous allez dans un match de football, il y a des billets,
13:12 ben là, pour pouvoir accéder gratuitement à la série ligne d'ouverture,
13:14 ben oui, on va vous contrôler, c'est à peu près normal.
13:16 – On t'aura vécu après.
13:17 – Je pense que le français le comprend tout à fait,
13:19 il y aura des moyens de contrôle qui seront évidemment tout à fait légaux,
13:22 ce qu'on demande au ministère de l'Intérieur,
13:23 c'est organiser des événements sportifs internationaux
13:26 qui n'ont pas d'équivalent dans le monde,
13:28 en pleine sécurité, c'est ce qu'on va faire.
13:30 – Quelques mots sur l'école de police de Wassel,
13:32 il y a eu un simulacre de noyade imposé par un instructeur là-bas,
13:35 il a été suspendu, qu'est-ce qui va se passer ?
13:37 – Ben voilà, c'est tout à fait inacceptable,
13:38 donc j'ai demandé qu'on suspende en effet ce formateur,
13:42 de convoquer le directeur de l'école de police de Wassel,
13:44 il sera convoqué d'ici la fin de la semaine,
13:46 on en dira d'ailleurs les conséquences.
13:48 – Sera radié cet instructeur s'il s'est confirmé ?
13:50 – On ne va pas faire le procès avant le procès,
13:51 pour l'instant il est suspendu,
13:52 il n'y a aucune possibilité de faire ce genre de choses absolument inacceptables,
13:57 et la police nationale, y compris dans ces écoles,
13:59 doit respecter les règles comme tout le monde.
14:00 – Merci Jardin, j'ose être jure avec votre téléphone,
14:02 c'est vrai que la Première Ministre vous a demandé de désinstaller WhatsApp,
14:04 Telegram et toutes ces messageries ou pas ?
14:07 – En général on ne parle pas de ce genre de choses.
14:08 – C'est dans le Figaro.
14:09 – Eh ben écoutez, laissez vos confrères de Figaro faire leur travail.
14:11 – Vous êtes toujours joignable sur WhatsApp ?
14:12 – Moi je suis en général joignable.
14:14 – Merci beaucoup à vous.
14:15 – C'est ce qu'on a en mise à l'intérieur j'espère.
14:16 – Merci. – Merci à vous.