Les 4 vérités - Élisabeth Borne

  • l’année dernière
Chroniqueur : Thomas Sotto


Thomas Sotto reçoit Élisabeth Borne, Première ministre dans les 4 vérités.

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00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4 villes, madame la Première Ministre.
00:05 Ça fait presque un an maintenant que vous êtes arrivée à Matignon.
00:08 Rien n'a été simple depuis.
00:10 Hier, vous avez présenté les grandes lignes pour les 100 jours qui viennent, autrement dit,
00:14 le plan d'attaque, la feuille de route de votre gouvernement d'ici au 14 juillet,
00:17 avec une question sous-jacente qui a été posée par le président du Sénat, Gérard Larcher.
00:22 Le président de la République peut-il faire en 100 jours ce qu'il n'a pas fait en 6 ans ?
00:25 Puisque vous ne croyez qu'au résultat, comme vous l'avez dit hier,
00:28 on va essayer d'être le plus concret possible ce matin, si vous le voulez bien.
00:32 Mais peut-être pour commencer, une impression au moment où le chef de l'État veut apaiser le pays.
00:36 Cette impression, c'est celle d'un échec, échec laissé par cette réforme des retraites,
00:40 certes adoptée, mais toujours pas acceptée et qui écrase tous les sujets depuis janvier.
00:45 On ne va pas refaire le match. Vous avez gagné la bataille des institutions,
00:48 vous avez perdu celle de l'opinion.
00:50 Est-ce qu'on peut avoir raison contre son peuple, madame la Première Ministre ?
00:53 Est-ce que ça vous tracasse ? Est-ce que ça vous chagrine ?
00:56 Alors, je pense qu'on n'est pas dans un sujet d'échec ou de gagnant.
01:01 Le point qui est important, c'est qu'on a en effet fait passer une réforme des retraites
01:07 qui est indispensable pour assurer la pérennité de notre système de retraite par répartition.
01:13 Et c'est du reste un sujet sur lequel le président de la République s'était engagé dans la campagne.
01:18 Mais l'impopularité de cette retraite, la non-acceptation de ce dossier, est-ce que ça vous chagrine ?
01:22 Je suis consciente de l'effort que ça représente pour beaucoup de Français.
01:25 Et comme les réformes précédentes, ça n'est pas populaire de demander aux Français
01:30 de travailler progressivement plus longtemps.
01:32 Je pense qu'il y a aussi d'autres éléments dans cette réforme.
01:35 On s'est beaucoup focalisé sur l'âge de départ, qui ne concernera pas tous les Français.
01:39 Mais il y a des choses concrètes que les Français vont voir dès la rentrée.
01:42 C'est par exemple, pour 1,8 million de retraités, une augmentation des plus petites retraites
01:49 qui représentera 600 euros par an en moyenne.
01:52 Donc c'est aussi quelque chose d'important.
01:54 Et puis il y a beaucoup de sujets sur lesquels j'espère que les organisations syndicales
01:59 et patronales vont pouvoir réengager des discussions, comme par exemple la prévention de l'usure professionnelle.
02:07 On va investir comme on ne l'a jamais fait pour prévenir l'usure professionnelle,
02:12 mais il faut qu'il y ait des discussions entre les organisations syndicales et patronales
02:15 pour qu'on ait des avancées concrètes.
02:17 On va venir à tout ça Madame la Première Ministre.
02:18 Mais d'abord, Cassandre de Wagener et Mathieu de Rejoux ont demandé à quelques Français
02:21 ce qu'ils pensent de vous, ce qu'ils aiment et aussi ce qu'ils aiment moins.
02:24 Petit échantillon des réponses.
02:26 Pour moi, la Première Ministre est une personne très courageuse.
02:30 Je trouve qu'elle a de la poigne.
02:31 Elle est très professionnelle.
02:33 Elle a de l'expérience.
02:34 Elle est cultivée.
02:35 Elle est bien élevée.
02:37 Déterminée, voilà.
02:38 Elle est super engagée dans son boulot.
02:40 Défaut, passage en force.
02:43 Têtu.
02:44 Elle est sévère quand même.
02:47 Je la trouve discrète.
02:48 Elle paraît froide.
02:49 Communication à revoir.
02:50 Elle n'est pas politique.
02:51 Elle est technicienne.
02:52 Elle ne respecte pas les décisions du peuple.
02:55 Voilà, tout simplement.
02:56 Elle ne respecte pas les décisions du peuple.
02:58 Ça démarrait bien.
02:59 Joli avantage et inconvénient.
03:00 Elle ne respecte pas les décisions du peuple, disait le dernier monsieur.
03:03 Pourquoi les Français ont ce sentiment que vous ne les écoutez pas ?
03:07 Moi, je peux vous assurer que je suis très à l'écoute des difficultés que rencontrent les Français.
03:12 Ils nous parlent beaucoup de pouvoir d'achat, de santé.
03:14 Et vous évoquiez la feuille de route que j'ai présentée hier.
03:17 L'objectif, c'est bien de partir des préoccupations des Français
03:21 et d'apporter des réponses le plus vite possible, des réponses très concrètes.
03:25 Quel message vous faites passer à tous ceux qui vont manifester lundi prochain, le 1er mai ?
03:28 On annonce déjà beaucoup de monde dans les rues.
03:30 Qu'est-ce que vous leur dites ?
03:31 Écoutez, moi, je fais confiance aux organisations syndicales
03:34 pour que ces manifestations se passent dans le calme,
03:37 comme ils l'ont montré tout au long du mouvement.
03:40 Et voilà, je pense que c'est évidemment, il y a un droit de manifester.
03:43 En plus, le 1er mai, c'est la fête du travail.
03:46 Traditionnellement, il y a effectivement des cortèges.
03:49 Mon souhait, c'est vraiment que ça se passe dans le calme.
03:52 Et je suis sûr que c'est aussi celui des organisations syndicales.
03:54 Il y a les cortèges organisés par les syndicats depuis le début et qui se passent bien.
03:56 Tout ce qui est encadré par les syndicats se passe bien.
03:58 Et puis, il y a ces manifestations devenues systématiques
04:00 à chaque déplacement du président de la République ou chacun de vos ministres,
04:03 avec souvent des dispositifs sonores portatifs,
04:06 comme le préfet de Leroux appelle les casseroles.
04:08 Ça vous inspire quoi ? Ça vous agace ?
04:10 C'est le jeu démocratique, c'est hors jeu.
04:12 Qu'est-ce que vous en pensez de ces mobilisations-là ?
04:14 Moi, je comprends que des Français veuillent exprimer leur désaccord sur la réforme des retraites.
04:19 Ce que je regrette, parce que vous voyez, moi aussi, dans mes déplacements,
04:23 j'ai pu avoir des manifestations de ce type-là, c'est qu'il n'y a pas de dialogue.
04:28 Donc je pense que c'est important, même si on a des désaccords, de pouvoir dialoguer.
04:32 Et là, il ne s'agit pas de dialoguer, il s'agit de faire du bruit.
04:34 Évidemment, moi, je le regrette.
04:36 Les menaces de coupure de courant pendant Roland-Garros, pendant le festival de Cannes,
04:39 ça a été coupé aussi dans une clinique de Leroux la semaine dernière.
04:42 Il faut les accepter, ça aussi ?
04:43 Non, ça, je pense que ça, ça n'est pas légal.
04:45 Vous voyez, je pense qu'on a le droit de manifester,
04:47 on n'a pas le droit de couper l'électricité dans une clinique, dans un hôpital.
04:51 Et donc, il y a systématiquement un dépôt de plainte dans ce cas-là.
04:54 Cette réforme des retraites, elle a donc été validée en grande partie par le Conseil constitutionnel,
04:58 sauf qu'il a aussi censuré ce qui était censé un peu adoucir le texte
05:02 et faire passer la pilule des 64 ans, pour parler un peu familièrement,
05:05 l'Index Senior, le CDI Senior notamment.
05:07 Cette partie présentée comme plus sucrée, est-ce qu'elle va être remise en selle ?
05:11 Et si oui, quand et de quelle manière ? Parce que vous ne l'avez pas dit hier.
05:13 D'abord, c'est important de noter qu'il y avait effectivement des mesures
05:17 pour accompagner ce décalage de l'âge de départ à la retraite.
05:22 Vous avez mentionné effectivement l'emploi des seniors, qui est un sujet très important.
05:26 On se singularise par rapport à nos voisins sur la faible part des seniors qui sont au travail.
05:31 On n'est pas bon sur ce plan-là.
05:33 Il y a des dispositions qui n'ont pas été annulées, notamment le fait de dissuader les employeurs
05:39 de se séparer de leurs salariés avant l'âge de départ à la retraite.
05:43 Jusqu'à présent, le régime fiscal était plus intéressant pour un employeur
05:48 de rompre le contrat avant la retraite, plutôt que de verser une indemnité de départ à la retraite.
05:53 Ça, ça reste dans la réforme, ça a été validé.
05:55 Mais pour ce qui a été censuré.
05:56 Ça ne sera plus, effectivement, avantageux de se séparer de son salarié
06:00 avant l'âge de départ à la retraite.
06:02 Mais effectivement, je crois que c'est très important qu'on change de regard sur les seniors
06:07 qu'on peut avoir en France dans les entreprises, qu'on facilite les parcours professionnels,
06:13 les fins de carrière.
06:14 Et donc, du coup, c'est des sujets dont je souhaite que les organisations syndicales
06:18 et patronales puissent se réemparer.
06:20 Mais à quel calendrier ?
06:22 Alors, dès que possible, dès que possible.
06:25 Moi, je souhaiterais rencontrer les organisations syndicales.
06:29 Vous savez qu'avec le président de la République, on a déjà vu les organisations patronales.
06:32 On leur a dit que ce sont des sujets importants sur lesquels on souhaite qu'il puisse y avoir
06:36 des négociations entre les organisations syndicales et patronales.
06:40 Et dès qu'il y aura un accord, on le transcrira fidèlement dans la loi.
06:44 Vous voulez les voir au mois de mai, les organisations syndicales ?
06:47 Je vous confirme que mon objectif, c'est bien de renouer le dialogue.
06:50 Alors, le dialogue, on va dire non officiel, il va continuer,
06:54 mais de reprendre des discussions avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai.
06:59 Dès le début du mois de mai.
06:59 Pour parler travail, j'ai l'impression que le chef de l'État ne vous accorde à vous
07:02 qu'une succession de CDD, Elisabeth Borny.
07:04 Il y a d'abord eu trois semaines pour trouver des majorités.
07:06 Puis maintenant, c'est 100 jours.
07:07 Est-ce que ça permet de travailler en confiance ?
07:09 Non, mais je pense que le sujet, c'est surtout qu'on scanne bien le calendrier.
07:13 Et ces 100 jours, l'objectif, je l'ai dit hier et je le redis,
07:18 c'est de montrer aux Français qu'on entend leurs préoccupations
07:22 et qu'on met toute notre énergie pour apporter des réponses.
07:25 Ce n'est pas une période d'essai pour la première ministre à chaque fois ?
07:27 C'est le programme de travail, évidemment d'ici au 14 juillet,
07:33 mais au-delà, pour répondre aux préoccupations des Français.
07:36 C'est des choses très concrètes,
07:39 des préoccupations sur le pouvoir d'achat, l'accès à la santé,
07:43 On va y venir tout de suite à la douzaine, le pouvoir d'achat.
07:44 le système éducatif.
07:46 Donc, c'est tous ces sujets sur lesquels j'ai présenté hier
07:49 notre programme de travail pour répondre,
07:51 apporter des réponses au plus vite pour les Français.
07:53 On y vient tout de suite, promis.
07:54 Encore une question sur ce qui s'est passé avant.
07:56 Au moment du 49.3, vous avez dit accepter d'être infusible.
07:59 Est-ce qu'à ce moment-là, vous avez pensé à démissionner, à quitter votre poste ?
08:01 J'ai simplement dit ce qu'est le fonctionnement de nos institutions.
08:05 Vous savez, quand on engage la responsabilité de son gouvernement,
08:08 s'il y a une majorité qui souhaite censurer le gouvernement,
08:13 le gouvernement tombe.
08:14 Il n'y en a pas eu, mais ça s'est joué à neuf fois.
08:15 Vous n'avez pas présenté votre démission au président de la République à ce moment-là ?
08:18 Non, je pense que c'est le jeu démocratique.
08:20 Je vous dis, quand on engage sa responsabilité,
08:23 c'est le Parlement qui, à ce moment-là,
08:25 dégage ou pas une majorité pour renverser le gouvernement.
08:29 Madame la Première Ministre, c'est sans doute de loin
08:30 le premier souci des Français, vous l'évoquiez à l'instant.
08:32 L'inflation, et particulièrement l'inflation alimentaire,
08:35 elle a encore augmenté au mois d'avril sur un an.
08:37 On parle de 17 ou 18 %.
08:39 Et à ce propos, le PDG de Systemu, Dominique Schelcher,
08:42 pense savoir qui en est largement responsable de cette inflation alimentaire.
08:45 Écoutez-le, il était hier matin dans Télématins.
08:48 Tout le monde s'est retrouvé autour de la table, particulièrement les industriels.
08:51 Alors pourquoi ça n'arrive pas, là ?
08:52 Parce que cette année, certains industriels, en tout cas,
08:55 n'ont pas envie de revenir autour de la table.
08:58 Pourquoi ? Parce qu'ils font des profits ?
08:59 Parce que, je pense, je ne vise pas tout le monde,
09:03 mais incontestablement, et plusieurs études sortent actuellement
09:06 pour dire que cette année, l'inflation est en partie nourrie
09:10 par certains qui veulent accentuer leur marge, c'est vrai.
09:14 Certains industriels, Madame la Première Ministre,
09:16 font-ils leur beurre sur le dos des Français aujourd'hui ?
09:20 Alors, peut-être dire que ce sujet de pouvoir d'achat,
09:23 c'est vraiment une préoccupation très forte pour beaucoup de Français.
09:26 Et moi, j'en suis bien conscient.
09:27 Vous savez que le gouvernement s'est mobilisé pour faire face à la crise énergétique,
09:33 pour accompagner les Français face à la flambée des prix d'énergie.
09:35 Il y a eu les deux boucliers, gaz et électricité.
09:37 C'est des dizaines de milliards d'euros, 46 milliards d'euros cette année,
09:41 pour protéger les Français face à la flambée des prix d'énergie.
09:44 Ensuite, on a demandé aux distributeurs, donc Système U en fait partie,
09:49 de protéger le pouvoir d'achat des Français en prenant sur leur marge.
09:53 Et donc, c'est le trimestre anti-inflation.
09:56 Moi, j'ai été dans un Hyper U il n'y a pas très longtemps,
09:58 où j'ai pu voir qu'en effet, Système U et donc cet Hyper U,
10:03 a bien des produits, surtout ceux dont on a besoin dans la vie de tous les jours,
10:08 avec des prix plus bas, où les distributeurs rognent sur leur marge.
10:13 - Quand on a le prix du tournesol qui a baissé de 50% ces derniers mois,
10:17 alors que le prix de la bouteille d'huile a augmenté de 30, 32, parfois 35% sur certaines marques,
10:21 est-ce que c'est normal ?
10:22 - Maintenant, on attend des industriels qui puissent répercuter ces baisses des matières premières
10:30 dans les prix qu'ils proposent à la grande distribution.
10:34 Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, l'a dit, on leur demande,
10:38 dès lors que les prix des matières premières ont baissé, de rouvrir des négociations avec les distributeurs.
10:43 On attend vraiment de leur part.
10:45 Vous savez, il faut vraiment que chacun prenne ses responsabilités.
10:48 L'État l'a fait, le gouvernement l'a fait sur l'énergie.
10:52 La grande distribution l'a fait avec le trimestre anti-inflation.
10:55 Je rappelle que sur le panier de produits qui est proposé, c'est 5% de baisse en moyenne.
11:01 - Quand est-ce que vous voulez une réouverture des négociations ?
11:02 - On attend que dans les prochaines semaines, ces négociations se rouvrent
11:07 entre les industriels et la grande distribution pour effectivement répercuter ces baisses des matières premières.
11:13 - Il faut que ça se voit quand dans les rayons des supermarchés ?
11:15 - Mais moi, je souhaite que ça se voit dès que possible, d'ici la fin du mois de juin,
11:19 qu'on puisse avoir des baisses concrètes, tangibles pour les Français.
11:23 - Pour faire face, les Français ont besoin de hausses de salaire.
11:25 Le SMIC va être revalorisé d'un peu plus de 2% au 1er mai,
11:28 en application d'un mécanisme automatique pour tenter de suivre l'inflation.
11:32 Et pour les autres salariés, dans le privé, comment faire pour que leurs salaires suivent eux aussi,
11:36 pour qu'ils soient augmentés ?
11:37 Parce que là, ça ne dépend pas du gouvernement, ça ne dépend pas de vous.
11:40 - Alors, je vous confirme que le SMIC sera revalorisé le 1er mai.
11:43 Sur un an, c'est ça, 2,19%.
11:46 - Sur un an, c'est plus de 6% de revalorisation du SMIC.
11:49 - Donc ça suit l'inflation pour le SMIC.
11:50 - Évidemment, il y a tous les salariés qui sont un peu au-dessus,
11:54 qui doivent aussi pouvoir bénéficier d'une augmentation.
11:57 Ça suppose que les branches professionnelles renégocient leur grille salariale.
12:01 Elles ont désormais l'obligation de le faire dans les 45 jours.
12:04 Vous savez, on a raccourci le délai.
12:06 Donc il faut aussi que les employeurs prennent leur part
12:10 pour accompagner les Français face à cette inflation.
12:13 - Que les employeurs prennent leur part au sujet des augmentations de salaire
12:15 que vous appelez donc de vos voeux.
12:17 Laurent Berger, qui dirige pour quelques semaines encore la CFDT,
12:20 a une question pour vous.
12:22 - Bonjour Madame la Première Ministre.
12:24 Vous parlez beaucoup de l'augmentation des salaires.
12:26 Effectivement, c'est une préoccupation majeure
12:29 pour les travailleurs et travailleuses de ce pays.
12:32 Mais je voudrais savoir comment vous allez contraindre les entreprises
12:34 à rentrer dans des logiques salariales,
12:37 notamment dans la revalorisation des grilles, des branches professionnelles.
12:41 Et pourquoi vous n'utilisez pas le levier
12:44 de la conditionnalité des aides publiques ?
12:46 On sait qu'il y a plusieurs centaines de milliards
12:47 qui sont versés aux entreprises chaque année.
12:49 Pourquoi ne pas les contraindre à avoir des logiques salariales ?
12:54 - En gros, il nous dit ne soyez gentil, ça ne fonctionne pas.
12:56 Est-ce qu'il faut en passer par des mesures coercitives
12:58 et peut-être supprimer des aides ?
12:59 - Oui, alors les branches professionnelles,
13:01 elles ont l'obligation d'ouvrir des négociations.
13:04 Et je vous dis, c'est une disposition qui a été votée récemment.
13:08 Elles doivent le faire dans les 45 jours
13:10 après la revalorisation du SMIC.
13:12 Donc là encore, je pense que chacun doit prendre sa part
13:14 dans la période actuelle.
13:15 - Et si ce n'est pas au niveau au final,
13:16 est-ce que vous mettez une pression supplémentaire ?
13:17 - Dans ce cas-là, les organisations syndicales
13:19 peuvent prendre l'initiative de demander une négociation.
13:22 Je pense que c'est important, vous savez, on me dit
13:24 il faut écouter les organisations syndicales et patronales,
13:26 il faut laisser de la place au dialogue social.
13:29 Et je pense que c'est important que chacun prenne ses responsabilités
13:32 et en l'occurrence que les employeurs
13:34 entendent les difficultés des salariés
13:36 et revalorisent les grilles salariales.
13:38 - Dans le Parisien, lundi, le chef de l'État disait
13:40 on peut envisager une baisse des charges patronales
13:42 contre une augmentation des salaires.
13:44 C'est une hypothèse ?
13:45 Il disait Banco précisément quand on lui posait la question.
13:47 C'est dans les tuyaux ça ou pas ?
13:48 - Alors il y a eu beaucoup de baisses de charges
13:50 dans le précédent quinquennat.
13:52 Vous savez qu'on pourra réfléchir aussi sur
13:56 parmi les engagements que le président de la République
13:58 avait pris sur des baisses d'impôts,
13:59 de bien les cibler pour encourager le travail
14:02 et notamment pour accompagner les classes moyennes.
14:04 - Mais il n'y a pas de nouvelle exonération
14:06 de charges patronales prévues aujourd'hui ?
14:07 - Pas dans l'immédiat.
14:08 Je pense que je vais vous dire vraiment qu'on a beaucoup baissé
14:12 les impôts et les charges dans le précédent quinquennat.
14:15 On vient de supprimer, on est en train de supprimer
14:18 encore un impôt sur les entreprises.
14:20 Je pense que les entreprises doivent donner
14:22 du pouvoir d'achat aux salariés.
14:23 - Le message est très clair.
14:24 On parle beaucoup de l'élargissement,
14:25 de la participation et de l'intéressement.
14:27 Vous en avez parlé hier.
14:28 Vous nous confirmez que ce sera fait dans les trois mois,
14:30 y compris dans les entreprises de moins de 50 salariés ?
14:33 De 11 à 50 salariés ?
14:34 - Alors je vous confirme qu'on présentera
14:37 dans les prochaines semaines un projet de loi
14:40 en Conseil des ministres qui transpose cet accord
14:43 qui a été trouvé entre les organisations syndicales
14:45 et les organisations patronales pour mettre en place
14:48 des dispositifs de partage de la valeur,
14:50 donc de partage des richesses créées dans l'entreprise,
14:52 y compris dans les entreprises de 11 à 50 salariés.
14:56 Et puis aussi pour avoir un dispositif de partage
15:00 de la valeur quand on a des résultats exceptionnels
15:02 dans les plus grandes entreprises.
15:04 Donc nous, on portera cette loi au Parlement.
15:06 L'objectif, c'est bien qu'elle soit débattue
15:08 avant l'été au Parlement.
15:09 - Et que ça arrive sur des fiches de paye d'ici...
15:11 - Et que ça se mette en place le plus vite possible.
15:13 Donc il faut que la loi soit votée.
15:15 Donc c'est une question de mois.
15:17 - Pour les enseignants, là encore, c'est l'État qui décide,
15:19 ce n'est pas le privé.
15:20 Et Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière
15:21 des augmentations de rémunération dans l'éducation nationale,
15:24 100 à 230 euros nets par mois pour tout le monde
15:28 et jusqu'à 500 euros pour ceux qui s'engagent à en faire plus.
15:30 On a une première question avec notre QR code.
15:33 Pardon, c'est Julie de Montpellier qui vous demande.
15:34 On est bien d'accord, Madame la Première ministre,
15:36 les augmentations pour les profs, c'est du salaire ou c'est une prime ?
15:40 - Alors, c'est une prime que nous allons doubler.
15:42 On a cherché la façon la plus lisible pour les enseignants
15:47 de faire ces augmentations de salaire qui sont nécessaires.
15:49 Parce que vous savez, c'est un très beau métier.
15:52 C'est aussi un métier difficile.
15:54 On voit qu'il y a des problèmes d'attractivité.
15:56 - Donc les 100 à 230 euros pour tous, c'est une prime ?
15:57 - C'est une prime qui est bien connue de tous les enseignants,
16:00 qui va doubler.
16:02 Et donc c'est ce qui donne ce montant de 100 à 230 euros par mois supplémentaire.
16:05 - Et qui sera pérenne ?
16:06 - Et qui est évidemment pérenne.
16:07 Ce n'est pas comme dans les entreprises où on a une prime exceptionnelle.
16:11 Là, c'est un des dispositifs de la rémunération des enseignants,
16:14 qui est bien connu par tous les enseignants,
16:16 puisque tout le monde touche cette prime.
16:18 On la double.
16:19 Donc c'est ce qui permettra d'avoir dans la durée
16:20 cette augmentation de 100 à 230 euros par mois.
16:23 Et puis, comme vous l'avez dit, par ailleurs...
16:24 - Et ça, c'est à partir de septembre, c'est ça ?
16:26 - C'est à partir de septembre, absolument.
16:28 - D'accord.
16:29 La vérité sur l'éducation, c'est que vous promettez le remplacement
16:32 du jour au lendemain des profs absents.
16:34 Alors, on a beaucoup ironisé là-dessus,
16:36 parce qu'on dit que le prof d'anglais remplacera le prof de maths
16:38 quand le prof de maths sera malade.
16:39 Et puis, quand le prof d'anglais sera malade,
16:41 s'il est malade, c'est le prof de maths, etc.
16:43 Ça sent un peu l'usine à gaz.
16:44 Est-ce que la vérité, ce n'est pas qu'on manque cruellement de profs,
16:46 Madame la Première ministre, et que même avec les augmentations
16:48 et l'effort fait par le gouvernement, qui n'est pas négligeable,
16:50 ils sont beaucoup moins bien payés qu'ailleurs ?
16:52 Est-ce que la vérité, ce n'est pas qu'on a une couverture trop petite,
16:55 qu'on essaie de tirer dans tous les coins
16:56 et qu'on n'est pas tout à fait au niveau de ce que doit être la France ?
16:59 - Alors, c'est bien pour ça qu'il va y avoir ces augmentations.
17:02 Ça représente 3 milliards d'euros par an, ces augmentations.
17:05 Donc, c'est très conséquent.
17:06 C'est historique.
17:07 On n'avait pas eu une telle augmentation depuis 30 ans.
17:09 - Mais c'est le début de quelque chose.
17:10 Il y aura d'autres remises à niveau.
17:12 - Cette augmentation, elle vise précisément à rendre le métier plus attractif.
17:17 Il n'y a pas que le salaire.
17:18 Et je pense qu'on agit aussi pour donner plus de marge de manœuvre aux équipes pédagogiques.
17:24 Mais il faut aussi revoir cette rémunération.
17:26 Et c'est ce qu'on est en train de faire.
17:28 Et par rapport à ce que vous évoquez sur les remplacements,
17:30 ça n'est pas une usine à gaz.
17:32 Au contraire, c'est de permettre que les remplacements se fassent au sein de l'établissement
17:36 quand ce sont des remplacements de courte durée,
17:38 sans passer par le rectorat, sans attendre un remplaçant qui serait désigné par le rectorat.
17:42 Donc, c'est le chef d'établissement qui pourra mobiliser son équipe pédagogique
17:47 pour s'assurer qu'il y a bien un enseignant devant les élèves,
17:50 y compris quand on a quelqu'un qui est absent pour une courte durée.
17:53 - Vous m'avez dit "on va faire au mieux avec les moyens qu'on a".
17:55 Vous avez évoqué...
17:56 - Vous savez, moi j'ai pu voir quand j'étais, par exemple,
17:58 à la dernière rentrée dans un collège dans la Somme,
18:02 il y a déjà des établissements qui le font.
18:04 Quand, comme vous le dites, le prof d'anglais est malade, le prof de maths est là,
18:08 il fait un cours de maths et il s'arrange avec son collègue, effectivement.
18:12 Ça permet d'avoir une réponse très rapide
18:14 et d'avoir des élèves qui ont bien un professeur devant eux.
18:17 - Vous avez évoqué ce chiffre de 3 milliards d'euros
18:19 pour cette mesure salariale pour l'éducation nationale.
18:21 Ça veut dire quoi ? Face au mécontentement, c'est le retour de l'argent magique, Mme Borne ?
18:25 - Non, pas du tout.
18:25 C'était aussi un engagement de campagne du président de la République.
18:28 Donc, c'est une dépense qu'on avait prévue.
18:30 Et je pense que c'est important à la fois de faire preuve de responsabilité
18:35 et de s'assurer qu'on tient notre dépense publique,
18:39 mais en même temps d'investir et d'investir notamment dans l'éducation
18:43 pour rendre le métier plus attractif.
18:44 - Mais la rigueur budgétaire, ça reste une priorité pour vous ou pas ?
18:47 - Je ne parlerai pas de rigueur budgétaire.
18:49 Il faut qu'on soit responsable, qu'on respecte les règles sur le déficit,
18:53 a fortiori dans une période...
18:54 - L'objectif, c'est toujours 5% de déficit en 2023 ?
18:57 - Absolument. Et on vise 2,7% en 2027.
19:01 Et on tiendra cette trajectoire parce que, vous savez,
19:04 on a une dette qui est très importante.
19:05 C'est le résultat aussi des financements massifs qu'on a mis en place
19:09 pendant la crise Covid pour protéger les entreprises, les emplois,
19:13 pour protéger les Français.
19:15 C'est aussi le résultat des dizaines de milliards d'euros
19:18 qu'on mobilise pour protéger les Français face à la flambée des prix de l'énergie.
19:22 On a une dette qui est importante. Il faut qu'elle baisse.
19:24 Il faut qu'on respecte effectivement cet objectif de baisse de notre déficit public.
19:29 Sinon, c'est de l'argent qui servira à financer les intérêts de la dette.
19:33 Évidemment, ce n'est pas ce qu'on souhaite.
19:34 - Alors, pour gagner de l'argent ou arrêter d'en perdre,
19:36 il faut aussi lutter contre les fraudes fiscales et sociales.
19:39 Ce n'est pas moi qui le dit, c'est votre ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
19:43 - Nos compatriotes, légitimement, en ont ras-le-bol de la fraude.
19:46 Ils en ont ras-le-bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides qu'ils payent eux-mêmes.
19:49 C'est le contribuable qui les paye, c'est l'entrepreneur,
19:51 c'est le salarié qui paye ces aides.
19:53 Ce n'est pas mon argent, c'est l'argent du contribuable.
19:56 Il n'a aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier,
19:59 leur envoyer au Maghreb ou ailleurs alors qu'ils n'y ont pas droit.
20:02 Ce n'est pas fait pour ça, le modèle social.
20:05 - Avant d'aller sur le fond, une petite impression sur la forme.
20:07 Madame la Première ministre, c'est quoi cette déclaration ?
20:08 C'est "Coucou Marine Le Pen", c'est "Regardez comme je serai un bon Premier ministre de droite à Matignon".
20:12 C'est ce que pense la Première ministre.
20:14 Comment on doit la comprendre cette déclaration ?
20:16 - Ce que dit Bruno Le Maire, c'est qu'on doit lutter contre toutes les formes de fraude.
20:19 La fraude fiscale, la fraude sociale, la fraude douanière,
20:24 la fraude aussi parfois sur des aides publiques qu'on met en place.
20:26 - Là, il cible la fraude des Maghreb.
20:28 - Et en tout cas, je peux vous assurer qu'on est très mobilisés
20:31 pour qu'il n'y ait pas une partie des contribuables qui échappe à l'impôt,
20:35 que chacun paie ses cotisations sociales,
20:37 que ceux qui touchent des prestations sociales aient une bonne raison de les toucher.
20:41 Et donc, c'est le plan de lutte contre la fraude dans tous ces domaines qui sera présenté au mois d'août.
20:45 - Le vrai sujet, c'est la fraude fiscale, on est d'accord ?
20:47 - En volume.
20:48 - Tous ces sujets sont importants.
20:50 Et quand on a de l'argent public, il faut qu'il soit bien dépensé.
20:54 Et quand on a un certain nombre de contribuables qui doivent de l'argent à l'État,
20:59 il faut qu'il soit payé.
20:59 C'est pour ça qu'on va se mobiliser dans un plan de lutte contre la fraude
21:03 qui sera présenté dans le courant du mois de mai,
21:05 avec des moyens humains supplémentaires, des moyens techniques supplémentaires.
21:09 Et on veut agir effectivement dans toutes les dimensions
21:11 pour qu'on lutte plus efficacement contre toutes ces fraudes.
21:15 - Vous l'auriez dit avec les mêmes mots pour Dolomère ou pas ?
21:17 - Moi, je vous dis l'important, c'est qu'on lutte contre la fraude.
21:20 Et que, effectivement, aussi vis-à-vis des contribuables qui payent leurs impôts,
21:24 c'est évidemment choquant de se dire que certains qui devraient le faire ne le font pas.
21:28 - Autre sujet, le RSA. Madame la Première ministre, aujourd'hui,
21:30 pourquoi 60% de ceux qui touchent le RSA ne sont pas inscrits à Pôle emploi ?
21:34 C'est quoi ? C'est un bug ? C'est une façon artificielle de faire baisser le chômage ?
21:38 Pourquoi on est à cette situation ? 60% de RSA pas inscrits au chômage ?
21:41 - Alors, c'est une situation qui n'est effectivement pas normale.
21:44 C'est bien pour ça qu'on propose une réforme avec la transformation de Pôle emploi en France Travail.
21:49 Ce n'est pas juste un changement de nom, c'est de mieux se coordonner entre l'État,
21:54 qui est en charge de l'accompagnement des demandeurs d'emploi,
21:57 les départements qui sont en charge de l'accompagnement des bénéficiaires du RSA,
22:01 s'assurer que dès que quelqu'un touche le RSA, alors il est bien inscrit à ce qui s'appelle aujourd'hui Pôle emploi
22:08 et ce qui s'appellera demain France Travail, pour qu'on mette en place un accompagnement adapté.
22:13 Et une partie de ceux qui touchent le RSA pourraient travailler, et donc on va les accompagner.
22:19 On va avoir un contrat d'engagement réciproque avec des droits et des devoirs
22:23 pour retrouver le plus vite possible un emploi.
22:25 Et puis pour tous ceux qui peuvent avoir aussi des problèmes préalables à régler,
22:30 par exemple des problèmes de garde d'enfants, il faudra qu'on puisse leur proposer une réponse
22:35 pour leur permettre de revenir vers un emploi.
22:36 Ils seront plus sous les radars avec France Travail ?
22:38 Tout le monde, effectivement. On aura la vision d'ensemble des bénéficiaires du RSA.
22:43 Vous savez, un tiers des bénéficiaires du RSA sont des femmes seules avec enfants.
22:49 Donc évidemment, avant qu'elles puissent rechercher un travail, il faut régler les problèmes de garde d'enfants.
22:54 C'est aussi pour ça qu'on veut développer une solution de garde d'enfants,
22:59 200 000 places supplémentaires, et donc c'est aussi en accompagnant mieux ces femmes
23:05 qu'elles pourront retrouver un emploi.
23:06 Est-ce que vous allez, oui ou non, rendre obligatoire les activités pour tous les bénéficiaires du RSA ?
23:10 C'est ce que souhaite le haut commissaire à l'emploi. 15 à 20 heures par semaine.
23:13 Oui, mais je vous le confirme, c'est bien la réforme dont je vous parle
23:16 qui fera l'objet d'un projet de loi qui pourra être débattu avant l'été.
23:20 Donc l'idée, c'est...
23:21 Donc c'est oui, et ils vont le mise en place quand ?
23:23 Évidemment pas quand on a une femme qui a un problème de garde d'enfants.
23:26 On ne va pas lui demander de s'engager dans 15 à 20 heures d'activité sans avoir...
23:29 Mais hors cas particuliers, ce sera oui ?
23:31 Voilà, en dehors de ces situations, chacun, tous ceux qui effectivement touchent le RSA,
23:36 qui n'ont pas une contrainte comme celle qu'on vient de mentionner de garde d'enfants,
23:40 devront avoir un parcours, comme on l'a fait sur le contrat d'engagement jeune.
23:42 À partir de quand vous voulez que ce soit effectif, ça ?
23:44 Vous savez, ça se déploie déjà à titre expérimental dans une vingtaine de départements
23:49 et on veut le généraliser progressivement.
23:51 L'idée, c'est de trouver le meilleur parcours pour retrouver un emploi.
23:54 Donc ça peut être de la découverte des métiers...
23:56 Vous avez entendu ce qu'a dit Martin Hirsch, qui est un des initiateurs du RSA,
23:59 il était sur France Info avant-hier.
24:00 "Transformer un allocataire en une main d'oeuvre sans droit est une régression sociale comme mine."
24:04 Il n'y en a pas souvent.
24:05 Pas de travail sans salaire.
24:06 Est-ce que cette idée ne heurte pas la femme de gauche que vous êtes ?
24:09 Martin Hirsch soit n'a pas compris, soit fait semblant de ne pas comprendre,
24:12 que ce qu'on veut, c'est permettre aux bénéficiaires du RSA de retrouver un emploi.
24:18 Et il ne s'agit pas de les faire travailler sans les payer,
24:21 il s'agit de leur permettre de découvrir des métiers,
24:23 il s'agit de leur permettre de se former quand ils en ont besoin.
24:27 Et c'est ça les 15 à 20 heures d'activité dont on parle.
24:30 Si Martin Hirsch peut regarder ce qu'on a fait sur le contrat d'engagement jeune,
24:34 ça lui montrera ce qu'est l'idée d'accompagner au mieux ces personnes
24:38 pour qu'elles puissent retrouver un emploi.
24:40 Elisabeth Borne, autre chantier de ses 100 jours,
24:42 l'ordre, la justice, la sécurité.
24:44 Quelques mots peut-être de la l'opnie,
24:45 la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur,
24:48 c'est 15 milliards et 8500 policiers et gendarmes supplémentaires sur 5 ans.
24:51 Est-ce qu'on peut déjà en faire un premier bilan ou est-ce que c'est trop tôt ?
24:55 Alors le premier bilan qu'on peut faire,
24:56 c'est qu'il y a déjà 3000 postes qui ont été créés dès cette année.
24:59 Donc c'est plus de policiers, plus de gendarmes.
25:02 On veut qu'il y ait plus de policiers dans l'espace public.
25:04 Et vous savez qu'on est en train de créer 200 brigades de gendarmerie supplémentaires.
25:09 C'est quelque chose de très important quand on est dans un territoire rural,
25:12 d'avoir une nouvelle brigade de gendarmerie.
25:14 C'est aussi des équipements, des nouveaux équipements pour nos forces de l'ordre.
25:20 Donc ça se déploie, c'est déjà...
25:22 Enfin le déploiement a commencé dès cette année.
25:25 La l'opnie qui est portée par Gérald Darmanin,
25:27 le ministre de l'Intérieur qui était l'invité des 4V ici même lundi.
25:30 Et il nous a dit à quel point il était impatient de voir sa loi sur l'immigration
25:34 arriver rapidement devant le Parlement.
25:36 En fait, vous l'avez dit hier, ça ne sera pas avant l'automne.
25:38 D'abord, ça veut dire quoi avant l'automne ?
25:39 C'est septembre, c'est on verra plus tard ou c'est les calendes ?
25:42 Non, non. Enfin vous savez,
25:43 je suis tout aussi impatiente que Gérald Darmanin
25:45 et le président de la République aussi
25:47 de pouvoir porter un texte sur l'immigration
25:50 dans une logique équilibrée,
25:52 c'est-à-dire d'éloigner plus vite, de façon plus efficace,
25:57 ceux qui n'ont pas de raison d'être sur notre sol
25:59 et de mieux intégrer ceux que nous accueillons.
26:01 Mais pardon, mais la première question, c'est ça sera pour quand ?
26:02 Ah ben, donc j'ai eu l'occasion de le dire hier.
26:05 Il ne s'agit pas simplement de présenter un texte de loi.
26:08 Nous l'avons fait, le gouvernement l'a fait.
26:10 Il a mis sur le bureau du Sénat...
26:12 Vous avez dit que pour l'instant, vous n'aviez pas de majorité.
26:14 ...un projet de loi que nous avons retiré
26:16 à la demande du président du Sénat,
26:18 qui pensait que ce n'était pas le moment
26:20 d'avoir un débat sur ces sujets,
26:22 que ça pouvait créer des divisions.
26:23 Donc nous, nous souhaitons pouvoir reprendre ces débats
26:25 au Parlement le plus vite possible.
26:28 Évidemment, il faut qu'on ait la possibilité
26:31 d'avoir une majorité au Sénat et à la Santé.
26:33 Et puis là, c'est septembre ?
26:34 Et de toute façon, comme je l'ai dit hier,
26:37 ce débat, nous souhaitons au plus tard l'avoir à l'automne.
26:40 Mais il y aura combien de textes ?
26:42 Parce que là, on n'y comprend plus rien.
26:43 Un texte, des textes aussi sonnés.
26:44 Le président de la République, il a dit
26:45 qu'il y aura plusieurs textes le 22 mars.
26:47 Il a dit qu'il y aura un seul texte lundi dernier.
26:49 Gérald Darmanin, il voulait qu'un seul texte.
26:51 On ne comprend plus rien là-dessus.
26:51 Non, non, mais je vous assure, nous, on veut un texte, c'est simple.
26:54 Nous, nous voulons un texte équilibré,
26:56 unique, qui réponde à cette double préoccupation.
27:02 Mieux éloigner ceux qui n'ont pas de raison d'être sur notre sol
27:05 et mieux intégrer ceux que nous accueillons.
27:08 Est-ce qu'auparavant, vous souhaitiez en passer
27:09 par une convention citoyenne sur ces questions d'immigration ?
27:12 Ce n'est pas notre projet aujourd'hui.
27:14 On veut surtout avoir des discussions avec les oppositions
27:17 et notamment les groupes, les Républicains,
27:20 à l'Assemblée et au Sénat pour trouver un compromis
27:24 sur le texte qu'on peut porter ensemble.
27:27 Un compromis, ça veut dire que ce n'est pas tout ce que chacun
27:29 aurait voulu faire s'il avait eu la main tout seul,
27:32 mais ça veut dire de trouver sur un sujet qui est important
27:35 pour les Français, un texte qui puisse rassembler
27:38 une majorité au Sénat et à l'Assemblée nationale.
27:41 Pourquoi pas un référendum ?
27:41 Vous l'excluez, le référendum, sur ce sujet ?
27:43 Alors, ça n'est pas dans le champ du référendum
27:45 au titre de la Constitution.
27:46 Donc, je pense qu'il faut qu'on avance,
27:48 qu'on ne soit pas dans la posture,
27:50 mais qu'on soit dans des réponses efficaces
27:51 pour les Français sur ces sujets.
27:53 Alors, l'objectif, vous avez dit, c'est qu'il n'y ait pas de 49.3
27:55 pour faire passer ce texte.
27:57 Pour qu'on soit bien clair, ça veut dire que vous ne l'excluez plus.
28:00 L'objectif, c'est qu'il n'y en ait pas,
28:01 ça veut dire qu'il pourra peut-être y en avoir un.
28:03 Moi, je n'exclus rien.
28:04 Ce que je vous dis, c'est que mon objectif sur ce texte,
28:07 comme sur les 24 qui ont déjà été adoptés
28:10 depuis le début de la législature,
28:12 c'est de trouver des majorités,
28:14 de trouver effectivement des oppositions
28:16 qui ne sont pas d'accord avec nous surtout,
28:18 mais sur lesquelles on peut se mettre d'accord
28:19 pour voter un texte qui est utile pour les Français.
28:23 L'insécurité reste un cauchemar au quotidien
28:25 pour beaucoup de Marseillais, notamment.
28:27 Regardez la Une de la Provence hier,
28:29 il tire à l'aveugle, on va la voir apparaître.
28:31 Il y a encore eu un mort en début de semaine,
28:33 un retraité de 63 ans qui visiblement a pris une balle perdue,
28:36 qui était en train de jouer aux cartes.
28:38 Ça fait 17 morts depuis le début du mois de janvier.
28:40 Je voudrais peut-être, avant d'en parler,
28:41 qu'on regarde un extrait du 20h diffusé au début du mois
28:43 après un triple règlement de compte qui avait eu lieu la même nuit.
28:47 Cet après-midi, habitants élus proches de victimes
28:51 sont venus exprimer leur exaspération.
28:53 Dès qu'on entend un bruit, on est tous là
28:55 parce qu'on habite à Marseille
28:57 et à Marseille, ça tire à tout vent.
28:59 Dès qu'on entend un bruit, on est là.
29:01 Bien sûr qu'on a peur.
29:04 Il faut que ça soit mobilisé avant que ça arrive.
29:06 C'est pas après, parce qu'après, ça sert à quoi ?
29:08 On voit des familles pleurer, on voit des mamans pleurer,
29:11 on voit des mamans qui donneront le bol.
29:12 On demande de la sécurité, on n'en aura pas.
29:14 Ce sont des mots qui nous saisissent.
29:15 Je pourrais ajouter la question avec le QR code de Catherine de Marseille.
29:18 Que comptez-vous faire pour les villes gangrénées par la drogue comme la mienne ?
29:21 Gangrénée, c'est le mot qu'avait utilisé Gérald Darmanin.
29:24 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
29:25 Parce qu'on peut envoyer des forces de l'ordre sur le moment pour calmer l'éruption.
29:27 Mais comment on traite le problème de fou ?
29:30 Je peux vous assurer que, d'abord, je suis bien consciente
29:32 que c'est une situation insupportable pour tous les habitants
29:35 qui voudraient pouvoir vivre paisiblement et tranquillement
29:38 et qui sont confrontés à ces violences, à ces règlements de comptes entre bandes.
29:42 On a renforcé de façon très importante les moyens des forces de l'ordre.
29:47 On a aussi renforcé les moyens de la justice pour qu'on puisse arrêter les trafiquants,
29:52 pour qu'on puisse notamment saisir les armes.
29:54 Vous savez qu'il y a 600 trafiquants qui ont été arrêtés depuis le début de l'année.
29:58 Il y a eu des centaines d'armes qui ont été saisies.
30:00 Vous pensez que ça va payer au bout d'un moment ?
30:02 Mais on est vraiment déterminés, on ne lâche rien.
30:05 Il y a des moyens qui sont mis en place.
30:07 Et encore cette semaine, la BRI a arrêté plusieurs bandes
30:11 qui sont suspectées de domicile ou de tentative de domicile.
30:16 On ne lâchera pas.
30:17 On met les moyens du côté des forces de l'ordre et de la justice
30:20 pour améliorer la situation à Marseille.
30:22 Puisqu'on parle de sécurité, il faut évoquer le fonds Marianne,
30:24 créé en 2021 à l'initiative de Marlène Schiappa,
30:26 quand elle dépendait du ministère de l'Intérieur.
30:28 C'est 2,5 millions censés lutter contre le séparatisme.
30:31 Il est mis en cause parce qu'une partie de cet argent
30:33 n'aurait pas été utilisée à bon escient.
30:35 Est-ce que cette affaire vous inquiète ?
30:36 Est-ce que vous aussi, vous avez des doutes sur l'utilisation de cet argent ?
30:39 Alors moi, je ne sais pas, je ne vais pas me prononcer moi-même.
30:42 C'est pour ça que j'ai demandé qu'il y ait une inspection,
30:45 l'inspection générale de l'administration,
30:47 qui fasse toute la clarté sur la façon dont ces fonds ont été employés.
30:51 On sait que certaines associations ont pu mal utiliser les fonds.
30:54 Et donc, on a dans ce cas-là saisi la justice pour que...
30:58 Evidemment, il faut être absolument irréprochable
31:00 quand on est face avec de l'argent public.
31:02 Et donc, on a cette inspection qui est en cours.
31:05 Le cas échéant, s'il y a des mauvaises utilisations qu'on suspecte,
31:08 on transmettra à la justice. Il faut que la clarté soit faite.
31:11 Avant de parler santé, deux questions encore.
31:12 La première est particulièrement difficile.
31:14 Elle concerne le meurtre d'une fiette de cinq ans
31:16 dans les Vosges, à Rambert-Villiers.
31:18 Le meurtrier présumé est un adolescent de 15 ans,
31:20 déjà mis en examen dans le cadre d'une autre affaire
31:23 de séquestration, de viol, d'agression sexuelle sur mineurs.
31:26 Il avait passé un an en centre éducatif fermé.
31:28 Il en était sorti en février dernier
31:29 et suivi par la Protection judiciaire de la jeunesse depuis.
31:32 Forcément, ça intrigue, ça choque, ça révolte.
31:35 On se pose des questions.
31:36 On se demande ce qui ne va pas dans notre système
31:38 pour en arriver là et sans faire l'enquête
31:40 à la place des enquêteurs, évidemment.
31:42 D'abord, c'est un drame épouvantable.
31:43 Et moi, je voudrais dire toute ma compassion
31:47 aux proches de cette jeune victime.
31:49 Et vraiment, évidemment, la justice est saisie.
31:52 Le procureur doit s'exprimer.
31:53 Donc, vous comprendrez que moi, je ne vais pas commenter...
31:56 - Épouvantable, mais la question qu'on va se poser
31:57 et qui dépasse cette affaire, c'est est-ce que c'est évitable ?
32:00 - Bien sûr qu'en fonction de l'enquête,
32:01 il faudra aussi en tirer toutes les conséquences.
32:03 Mais je vous dis, la justice est saisie.
32:06 C'est une affaire absolument dramatique
32:08 et il faut que la justice aille jusqu'au bout.
32:10 - Autre question, elle concerne Dieudonné.
32:12 23 condamnations aux compteurs, notamment pour provocation
32:15 à la discrimination, à la haine, à la violence raciale ou religieuse,
32:17 apologie d'actes de terrorisme, discrimination raciale,
32:19 injure antisémite, injure publique.
32:21 Et qui va se produire avec Francis Lalanne,
32:23 désormais complotiste reconnu, au Zénith de Paris
32:26 au mois de septembre.
32:27 Le patron du Zénith explique que seules les autorités
32:29 peuvent interdire ce spectacle en cas de risque de trouble
32:32 à l'ordre public.
32:33 Est-ce que pour vous, Dieudonné peut et doit se produire au Zénith ?
32:36 - Écoutez, moi, je ne vais pas me prononcer sur son spectacle
32:38 que je ne connais pas, mais on va le regarder...
32:40 On va le regarder attentivement et en fonction de son contenu.
32:44 Le cas échéant, le préfet de police pourra l'interdire
32:47 s'il y a effectivement un risque de trouble à l'ordre public.
32:49 - Vous allez demander à avoir le spectacle
32:50 avant qu'il le joue sur scène ?
32:51 - Ce n'est pas moi qui vais regarder le spectacle,
32:52 mais en tout cas, bien évidemment, la préfecture de police
32:55 va regarder quel est le contenu du spectacle.
32:57 Et s'il y a de l'incitation à la haine,
33:00 s'il y a donc des risques de trouble à l'ordre public,
33:02 il pourra être interdit.
33:03 - Beaucoup de questions de téléspectateurs portent
33:04 sur la santé également, l'hôpital des médecins.
33:07 Vous l'avez dit vous-même hier.
33:08 Sur la santé, nous devons aller plus loin.
33:10 Une question de Luc de Privas en Ardèche avec le QR code.
33:12 La dernière fois que je suis allé aux urgences,
33:14 j'ai attendu 8 heures avec ma fille.
33:15 Je rigole quand j'entends dire que tout sera réglé dans un an.
33:17 Beaucoup de professionnels de santé,
33:19 madame la première ministre, disent qu'il faut redonner
33:20 des moyens à la médecine de ville pour désengorger les urgences
33:23 et désengorger les hôpitaux,
33:25 sauf que ça ne va pas non plus chez eux.
33:27 Ça devient compliqué de se faire soigner en France,
33:28 Elisabeth Borne ?
33:29 - Alors, je pense qu'il faut dire la réalité telle qu'elle est
33:32 aux Français.
33:32 Vous savez, pendant des années, on a appliqué un numerus clausus,
33:36 c'est-à-dire qu'on a restreint le nombre de médecins formés.
33:40 Et aujourd'hui, on est en train de vivre les conséquences.
33:43 Donc, on a effectivement une démographie qui ne va pas être
33:47 favorable dans les prochaines années.
33:49 Et il faut qu'on s'organise en tenant compte de cette réalité.
33:51 Et c'est bien ce qu'on fait.
33:53 On veut à la fois permettre que les médecins consacrent
33:57 plus de temps à leurs patients.
33:59 - Eux, ils disent qu'ils sont écrasés sous les tâches administratives.
34:01 - Et bien précisément.
34:02 Donc, on veut simplifier toutes les tâches administratives,
34:05 par exemple supprimer certains certificats inutiles pour le sport.
34:09 On a aussi prévu, et c'est dans la convention qui va s'appliquer...
34:14 - Donc, il n'y aura plus de certificats pour le sport à l'école
34:16 et pour le sport en association ?
34:17 - On veut supprimer des demandes de certificats inutiles,
34:20 notamment ceux que je viens de mentionner.
34:22 Et puis, par ailleurs, on veut aussi aider les médecins,
34:25 par exemple en recrutant 6 000 assistants médicaux supplémentaires
34:30 d'ici la fin de l'année prochaine.
34:32 - Il y en a déjà 4 000 aujourd'hui.
34:33 - Il y en a 4 000 aujourd'hui.
34:34 On en veut 6 000 de plus d'ici fin 2024.
34:36 - Ils seront payés par qui, ceux-là ?
34:37 - Par l'assurance maladie.
34:39 Donc, c'est un appui aux médecins payés par la Sécu, comme vous dites,
34:43 pour leur permettre de dégager du temps.
34:45 Et puis, on veut aussi s'assurer que tous les patients,
34:49 notamment ceux qui ont des affections chroniques,
34:52 et bien un médecin traitant.
34:53 Donc, l'assurance maladie est en train de les appeler un par un.
34:57 Et on a un tarif de consultation très incitatif pour les médecins à 60 euros.
35:02 S'ils prennent un nouveau patient qui a une maladie chronique.
35:05 - De petites questions.
35:06 - Voilà, c'est vraiment une question de mobilisation générale.
35:09 On peut aussi dire qu'on veut permettre à d'autres professionnels de santé
35:12 de faire davantage d'actes pour décharger les médecins.
35:15 C'est le cas des infirmières en pratiques avancées.
35:17 On est en train d'en former beaucoup.
35:19 Autant que ce qui existe aujourd'hui d'infirmières de pratiques avancées.
35:24 On augmente les places aussi de formation pour les infirmières.
35:27 Donc, on est dans une mobilisation générale
35:29 pour répondre à cette préoccupation des Français.
35:31 - Trois petites questions très concrètes.
35:32 Il y a beaucoup de manque de civisme chez les patients.
35:34 Des rendez-vous qui sont annulés, qui ne sont pas honorés sans être annulés.
35:38 Est-ce qu'il faut envisager des sanctions contre ces patients au bout d'un moment ?
35:40 - Alors, c'est quelque chose qu'on est en train de regarder.
35:42 Effectivement, quand vous êtes un médecin, vous êtes débordé.
35:44 Vous n'arrivez pas à répondre forcément à tous les patients.
35:48 Et on a certains patients qui prennent des rendez-vous qui ne viennent pas.
35:51 C'est choquant.
35:52 Et donc, il faut qu'on puisse dissuader.
35:55 Je ne vais pas vous répondre sur la forme aujourd'hui puisque ça n'est pas tranché.
35:58 Mais en tout cas, qu'on dissuade de prendre dix rendez-vous,
36:01 de ne pas annuler son rendez-vous.
36:03 Et effectivement, ça empêche d'autres patients de pouvoir accéder aux médecins.
36:08 - Virginie vous demande pourquoi les salaires des professions médicales
36:11 n'augmentent pas aussi vite que celles des profs ?
36:13 - Alors, vous savez qu'on a eu le Ségur de la santé.
36:16 C'est plus de 10 milliards d'euros de revalorisation des salaires.
36:20 Donc, on s'est effectivement occupé de ce sujet dans le précédent quinquennat.
36:24 Je ne dis pas que tout est parfait,
36:25 mais je pense qu'aujourd'hui, on a surtout un enjeu de bien organiser,
36:28 de libérer du temps médical pour que, effectivement,
36:32 les Français trouvent un médecin quand ils en ont besoin
36:36 et le trouvent dans les meilleures conditions et le plus près de chez eux possible.
36:39 - Encore deux questions de téléspectatrices, en l'occurrence.
36:41 Leïla de Grenoble.
36:41 Des entreprises donnent des congés menstruels aux femmes.
36:43 J'aimerais en profiter moi aussi.
36:45 Est-ce que c'est prévu ?
36:45 Alors, c'est Carrefour qui donne 12 jours par an désormais.
36:48 Est-ce que vous êtes favorable à une généralisation du congé menstruel
36:51 pour les femmes qui en ont besoin ?
36:52 - Alors, je pense qu'il faut faire attention aux mots.
36:54 Quand on a des femmes qui, tous les mois, souffrent,
36:58 on n'est pas en train de parler de congé.
37:00 Je pense d'abord que les femmes qui sont dans cette situation,
37:03 elles ne doivent pas se résigner à avoir mal.
37:08 Il faut aller voir un médecin parce que ça peut être une maladie,
37:10 par exemple l'endométriose.
37:12 Dans ce cas-là, il y a des traitements et on peut avoir des arrêts de travail.
37:16 Ensuite, c'est vrai que comme ça revient régulièrement,
37:19 il faut...
37:19 Si l'employeur peut s'organiser pour faciliter la vie, c'est une bonne chose.
37:22 Et on est en train de regarder comment on peut encourager,
37:25 faciliter, effectivement, l'engagement des entreprises comme Carrefour,
37:28 telle que vous l'avez mentionné,
37:30 et puis aussi en étant attentif à ce qu'on ait des solutions
37:33 qui soient faciles pour les employeurs publics comme pour les employeurs privés.
37:37 - Ça pourra passer par la loi ?
37:38 - On est en train de regarder le dispositif.
37:40 En tout cas, moi, je vous dis, quand on souffre,
37:42 c'est important de voir un professionnel de santé, un médecin,
37:45 pour avoir un traitement, pouvoir bénéficier d'un arrêt de travail
37:48 et que tout ça soit facile.
37:49 Donc, c'est bien que les employeurs s'engagent.
37:51 On regarde comment leur faciliter cet engagement.
37:54 - Autre question, c'est Annie de Besançon.
37:55 Elle a 81 ans, elle dit.
37:56 "J'ai 81 ans, je suis en pleine forme, en pleine santé.
37:58 Allez-vous écouter ce qui veut l'interdire aux personnes âgées comme moi de conduire ?"
38:02 Allusion au drame qui s'est produit à Berck
38:04 où une personne âgée, un monsieur de 76 ans,
38:06 a confondu l'accélérateur et le frein.
38:09 Est-ce que c'est une piste de vérifier le permis de conduire au fil des ans ?
38:13 - Non, je veux rassurer votre tête des spectatrices.
38:15 Ça n'est effectivement pas notre intention.
38:18 Je pense que chacun, quand il prend le volant,
38:21 il doit s'assurer qu'il est bien en état de conduire.
38:23 Ce n'est pas forcément qu'une question d'âge.
38:25 Donc, c'est une question de responsabilité
38:27 et c'est sur cette voie-là que nous voulons rester.
38:29 - À l'autre bout de la pyramide des âges,
38:30 il y a les jeunes, madame la Première ministre,
38:32 dont l'environnement est bien souvent le sujet de préoccupation numéro un.
38:34 Vous avez été ministre de la Transition écologique.
38:37 Le réchauffement, on est en plein dedans.
38:39 On nous annonce des lendemains qui surchauffent,
38:40 des lendemains qui déchantent.
38:42 Regardez un extrait d'un reportage diffusé dans Envoyé spécial.
38:45 - En 2050, le climat s'est déréglé.
38:49 Dans les champs, les récoltes grillent sur pied.
38:53 La quantité d'eau douce a diminué de 60%
38:57 et les rendements de moitié.
39:00 - Alors ça, ce n'est pas une fiction
39:01 parce que votre ministre de l'Écologie, Christophe Béchut,
39:03 a dit il y a deux jours sur France Culture,
39:05 on est sur une trajectoire de réchauffement probable
39:07 de 4 degrés en plus en France d'ici 2100,
39:09 40 à 50% d'eau en moins,
39:11 25% de neige en moins,
39:12 des vagues de chaleur à plus de 50 degrés.
39:15 Notre maison brûle et on fonce dans le mur ?
39:17 - Alors, ça n'est pas une trajectoire probable.
39:19 On ne peut pas écarter ce scénario,
39:21 mais on fait tout pour l'éviter.
39:22 Et c'est bien pour ça qu'on est très mobilisés.
39:24 - Tout ce qu'on essaie d'éviter sur le climat,
39:25 on se le prend dans la figure en ce moment ?
39:27 - Enfin, je pense qu'il faut quand même rester volontariste
39:29 et ne pas baisser les bras.
39:31 Notre objectif, c'est de limiter le réchauffement
39:33 en dessous de 2 degrés.
39:34 Et c'est bien pour ça qu'on s'est engagés au niveau européen,
39:37 au niveau français, à réduire nos émissions de gaz à effet de serre
39:41 de 55% d'ici 2030.
39:44 Ça veut dire agir dans tous les secteurs,
39:47 les transports, les bâtiments, l'industrie, l'agriculture.
39:51 La première priorité, c'est de baisser nos émissions
39:53 de gaz à effet de serre.
39:54 Et puis, évidemment, il faut aussi se préparer
39:58 aux conséquences inéluctables du réchauffement climatique.
40:01 Et là, on a aussi des actions, par exemple,
40:03 un plan sur l'eau pour la sobriété
40:06 et par ailleurs aussi la revégétalisation.
40:08 - Est-ce qu'on va assez vite sur tout ça ?
40:10 Ce n'est pas de votre faute ni celle du gouvernement précédent.
40:11 C'est on efface une horloge qui s'emballe.
40:13 Est-ce qu'on va assez vite ?
40:15 - Alors, on a réduit deux fois plus vite les émissions de gaz à effet de serre
40:19 dans le précédent quinquennat que ce qui se faisait avant.
40:22 Notre défi, c'est d'aller à nouveau deux fois plus vite
40:25 que dans le précédent quinquennat.
40:27 Et c'est pour ça qu'en tant que Premier ministre,
40:29 je suis en charge de la planification écologique
40:32 pour s'assurer qu'on prend secteur par secteur,
40:35 qu'on a des mesures concrètes pour réduire nos émissions
40:37 de gaz à effet de serre.
40:38 - Il y a une mesure très concrète que vous avez évoquée hier,
40:39 c'est une offre de location de voitures à prix réduit,
40:42 abordables dès l'automne.
40:44 C'est quoi "abordable" ?
40:45 - C'est moins de 100 euros par mois.
40:47 - Mais qui va payer ?
40:48 Parce qu'aujourd'hui, si on regarde sur le marché,
40:49 c'est le Parisien qui le fait ce matin.
40:51 La moins chère des voitures électriques, c'est une petite citadine
40:53 qui est une Dacia Spring à 120 euros par mois
40:55 et qui, accessoirement, est made in China.
40:57 - Alors, c'est pour ça que d'abord, on discute avec les constructeurs français
41:01 qui produisent en France des voitures électriques à des prix abordables.
41:05 Puis vous savez qu'il y a des systèmes de bonus qui existent.
41:08 - C'est-à-dire que l'État mettra la main à la poche ?
41:09 - C'est-à-dire que l'État accompagnera, évidemment,
41:12 pour qu'on puisse avoir ces locations à moins de 100 euros par mois.
41:15 Et c'est important de permettre à tous les Français
41:18 d'avoir des modes de transport propres,
41:20 donc qui baissent, enfin qui émettent moins de gaz à effet de serre, moins de CO2.
41:25 Et c'est tout le plan d'action que j'ai présenté, notamment sur le ferroviaire.
41:29 - 100 milliards d'ici 2040.
41:30 - On veut investir massivement, 100 milliards d'ici 2040,
41:32 pour pouvoir avoir davantage d'offres de trains,
41:35 notamment pour rejoindre les grandes villes,
41:37 mais aussi pour les petites lignes.
41:39 Et donc c'est tout ce plan de bataille qui doit nous permettre
41:41 de limiter le réchauffement climatique,
41:43 de baisser de 55% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
41:47 - Même si les prix de la SNCF restent souvent très élevés,
41:49 remarquent les consommateurs.
41:50 Mais si on veut changer nos modes de transport,
41:52 si on veut changer nos mobilités,
41:53 pourquoi construire un tronçon d'autoroute de 50 kilomètres dans le Tarn,
41:57 sur l'A69, pour rouiller Toulouse à Castres,
41:59 qui va entraîner la destruction de 316 hectares de terre agricole,
42:01 dit le préfet, qui va faire gagner entre 15 et 20 minutes,
42:04 c'est-à-dire vraiment pas grand-chose, et coûter 450 millions d'euros.
42:06 Est-ce que ça, c'est pas typiquement le genre de projet de l'Ancien Monde ?
42:10 - Alors, vous savez qu'on est en train de demander aux préfets dans chaque région
42:15 de préparer des négociations,
42:18 ce qu'on appelle les contrats de plein État-région,
42:19 donc c'est les contrats qui lient l'État avec les régions,
42:23 sur les futures infrastructures de transport.
42:25 Notre priorité, c'est clairement le ferroviaire.
42:28 Ensuite, on va pas remettre en question tous les projets qui sont partis...
42:31 - Faut pas le remettre en question, ce projet-là ?
42:33 - Ce projet-là, on va revérifier
42:36 que, effectivement, les impacts écologiques
42:39 ont été limités au maximum.
42:42 C'est un projet dont la construction a été engagée,
42:44 dont la concession a été signée, et c'est aussi un enjeu.
42:48 Et je pense qu'il faut qu'on arrive, à chaque fois qu'on est sur ces sujets d'écologie,
42:51 à bien trouver des voies équilibrées,
42:54 qui répondent aussi aux préoccupations de désenclavement
42:57 des habitants de Castres, des entreprises de Castres.
43:00 Donc, il faut trouver le bon équilibre.
43:01 - Une question rapidement, parce qu'on approche du terme de cette interview.
43:04 Kevin Dubourget, c'est un jeune.
43:06 Le SNU, Service National Universel, va-t-il devenir obligatoire comme le service militaire ?
43:11 Il y a un syndical, le SNES-FSU, qui dit qu'il sera obligatoire
43:15 dans six départements pour les 15-17 ans, dès la rentrée 2024.
43:18 C'est vrai ou pas, ça ?
43:19 - Alors, je pense que le président de la République a répondu très clairement.
43:22 On veut d'abord poursuivre les concertations,
43:26 développer le SNU,
43:29 que ce qui puisse concerner davantage de jeunes,
43:31 que davantage de territoires s'engagent.
43:33 Et c'est notre priorité, c'est de le déployer progressivement.
43:35 - Ma question, c'est est-ce que ça va devenir obligatoire ?
43:37 - Je vous dis, le président de la République l'a dit lui-même,
43:40 on poursuit les concertations avec un objectif,
43:42 que plus de territoires, plus de jeunes puissent s'engager dans le SNU.
43:46 - Donc, est-ce que vous souhaitez que ça devienne obligatoire ?
43:48 Parce que le souhait de s'engager, c'est pas pareil que...
43:49 - Non, non, attendez, on verra, on verra.
43:51 Poursuivons les concertations.
43:52 Je ne vais pas vous donner le résultat des concertations
43:54 quand elles ne sont pas terminées.
43:54 - En tout cas, ça ne sera pas obligatoire dans six départements en 2024 ?
43:55 - Non, ça ne sera pas obligatoire demain matin, comme...
43:59 - La formation du SNES, elle est fausse ?
44:00 - Oui, absolument.
44:01 - Elle est fausse.
44:02 Alors, venons-en à vous, Elisabeth Borne.
44:03 Quel est le bilan personnel que vous tirez de cette quasi-année à Matignon ?
44:06 C'est fatigant, le pouvoir, parce que vous en prenez quand même plein la figure.
44:09 Est-ce qu'il y a un moment où ça vous touche ?
44:12 - Écoutez, moi, je ne vais pas vous dire que j'ai un métier pénible.
44:14 Je pense qu'il y a des Français qui ont des métiers difficiles.
44:17 Ce que je peux vous dire, c'est que je pense qu'on a eu un an d'action
44:21 au service des Français,
44:22 qu'on nous disait qu'on ne pourrait pas agir.
44:25 On a démontré que ça n'était pas le cas.
44:27 On a 24 textes qui ont pu être votés, qui ont trouvé des majorités.
44:31 - En 24, 23 ?
44:32 - 24, sur des sujets très concrets.
44:33 Sur des sujets très concrets, le pouvoir d'achat,
44:36 l'accélération du développement des énergies renouvelables ou du nucléaire,
44:41 le renforcement des moyens pour nos policiers et pour nos gendarmes,
44:45 une réforme de l'assurance chômage, cette réforme des retraites,
44:47 même si j'ai bien compris que les Français ne sont pas forcément d'accord.
44:51 Donc on avance au service des Français.
44:54 - Les Français qui sont parfois surpris de voir certains de vos ministres
44:56 qui ont le temps d'écrire beaucoup de livres,
44:57 10 pour Marlène Schiappa depuis son entre-gouvernement,
44:59 4 pour Bruno Le Maire depuis 2017, 2 pour Gérald Darmanin, 1 pour Olivier Véran.
45:03 Vous comprenez que ça puisse les troubler ou pas ?
45:05 - Je peux vous assurer que les ministres sont à leur tâche,
45:07 ils sont engagés.
45:09 Le ministre de l'Intérieur est sur des fronts difficiles,
45:11 comme ceux qu'on a mentionnés.
45:12 Le ministre de l'Économie est très mobilisé,
45:15 notamment sur ces enjeux de pouvoir d'achat dont on a parlé.
45:18 Donc moi, ce qui m'importe, c'est qu'ils soient à leur tâche
45:21 et qu'ils soient au travail pour les Français.
45:23 - Il y a aussi le cas de Marlène Schiappa,
45:24 il paraît que vous l'avez engueulée après ses photos et son interview dans Playboy,
45:26 c'est vrai ou pas ?
45:27 - Je lui dis que ça ne me paraissait pas approprié à fortiori dans la période,
45:30 mais donc on s'est expliqué avec Marlène Schiappa.
45:32 - Et ça a donné quand même lieu, d'un sens politique,
45:35 à un règlement de compte entre deux ministres,
45:36 elle et celle qui lui a succédé, Isabelle Rohm.
45:39 Est-ce que c'est au niveau d'avoir des ministres qui s'écharpent comme ça,
45:43 publiquement ?
45:44 - J'ai eu l'occasion de leur dire, je pense que dans la période actuelle,
45:48 les Français attendent que les ministres soient au travail
45:53 pour répondre à leurs problèmes concrets
45:55 et donc chacun doit se concentrer sur sa tâche.
45:57 - Oui, parce que pendant que les ministres de Chamas,
45:58 l'effet milicide explose, on est à 37 depuis le début de l'année,
46:01 c'est plus que l'an dernier à la même époque.
46:03 À ce sujet, Andrea Bescoin a une question toute simple à vous poser,
46:06 la comédienne réalisatrice et militante engagée.
46:09 - Je voulais vous demander pourquoi nous n'avons pas encore adopté
46:13 le modèle espagnol contre les violences,
46:16 vu qu'on sait que ça marche aujourd'hui,
46:18 que l'Espagne a réussi à éradiquer 40% d'effets milicides en 10 ans.
46:24 Chez nous, on connaît les chiffres,
46:25 on sait qu'une femme est tuée par son conjoint ou ex-conjoint
46:29 tous les deux jours ou les deux jours et demi.
46:31 Voilà, ça continue au fil des années, c'est toujours les mêmes chiffres.
46:35 Pourquoi ne mettons-nous pas en place ce budget contre les violences ?
46:39 - Alors, c'est évidemment un fléau insupportable.
46:42 On a peut-être tardé à regarder,
46:46 mais je peux vous dire que depuis le dernier quinquennat,
46:49 on est très mobilisés.
46:50 - C'est de pire en pire.
46:52 Le bilan humain, il est de pire en pire, pardon.
46:54 - Enfin, attendez, on mobilise beaucoup de moyens.
46:56 On a formé des policiers et des gendarmes.
46:58 On a déployé des bracelets anti-rapprochement,
47:01 des téléphones grave danger.
47:02 Moi, j'ai annoncé récemment des mesures supplémentaires,
47:05 notamment le doublement des maisons des femmes
47:07 pour accueillir les femmes qui sont victimes de violences.
47:09 Une maison des femmes dans chaque département,
47:11 des pôles spécialisés dans les juridictions
47:13 pour avoir des réponses plus efficaces.
47:15 - Une juridiction spécialisée à l'espagnol,
47:16 ce n'est pas un sujet, toujours pas aujourd'hui ?
47:18 - La bonne organisation, qui est celle qui a été préconisée
47:21 par une députée et une sénatrice
47:24 qui ont travaillé longuement sur le sujet,
47:26 c'est d'avoir dans chaque juridiction un pôle spécialisé
47:30 pour avoir une réponse efficace,
47:32 qui prend, je dirais, en 360 degrés,
47:34 les difficultés des femmes qui peuvent être victimes de violences.
47:36 En tout cas, je peux vous assurer que le gouvernement
47:38 est très mobilisé sur ces sujets.
47:40 J'espère qu'on aura effectivement des résultats plus convaincants.
47:45 En tout cas, c'est à chaque fois un drame
47:47 et je peux vous assurer qu'on fait le maximum
47:49 pour répondre à ce fléau.
47:52 On mobilise tous les moyens possibles
47:54 pour accélérer dans ce domaine.
47:55 - Et vous aviez dit lors de votre discours de politique générale
47:57 que c'était une de vos priorités,
47:58 vous aviez bien insisté là-dessus.
48:00 On arrive au terme de cet entretien, Elisabeth Borne.
48:02 Emmanuel Macron vous a renouvelé sa confiance
48:04 il y a quelques jours dans Le Parisien avec des mots
48:06 qui rappellent peut-être ceux que peuvent avoir
48:08 des présidents de clubs de foot
48:09 juste avant de virer leur entraîneur.
48:11 Elle a ma confiance, elle fait bien son travail
48:13 dans un moment difficile pour le pays.
48:15 Au moins en matière de soutien présidentiel,
48:16 le service minimum existe, non ?
48:18 - Écoutez, moi je n'ai pas de doute
48:20 effectivement que le président de la République
48:22 partage les objectifs, la feuille de route
48:24 que j'ai présentée hier.
48:25 Et ce qui m'importe, c'est d'être engagé
48:27 pour répondre aux difficultés des Français.
48:29 Je n'ai pas d'autre sujet de préoccupation.
48:31 - Il vous plaît ce job ou pas ?
48:32 - Vous savez, c'est évidemment une fonction
48:34 qui est très exigeante,
48:36 mais notre pays traverse aussi des crises multiples.
48:40 Il y a beaucoup d'attentes et moi je peux vous assurer
48:41 que je m'oblige toute mon énergie
48:43 pour répondre à ces attentes.
48:44 - Il paraît que vous êtes fan d'Elastigirl,
48:46 c'est vrai ça ou pas ?
48:47 L'héroïne des Indestructibles, le film de Disney ?
48:50 - Je vous confirme que je découvre avec mon fils
48:53 et voilà, c'est bien.
48:54 Il faut mettre de l'énergie pour régler les problèmes.
48:57 - Être souple, c'est une condition
48:58 pour être un matignon et pour tenir ?
48:59 - Il faut aussi savoir s'adapter.
49:01 Quand on a une majorité relative,
49:02 ça demande aussi de savoir trouver des compromis
49:05 et c'est ce à quoi je ne manque pas.
49:06 - Vous estimez avoir la confiance du chef de l'État ?
49:08 - Oui, je vous confirme.
49:09 - Merci beaucoup Isabel Borne d'être venue ce matin dans Télématin.
49:12 On vous souhaite quoi alors ?
49:13 - Écoutez, peut-être de l'énergie,
49:15 mais je pense que je n'en manque pas.
49:16 - Merci à vous et bonne journée.