Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04 Pour la première fois depuis le meurtre de Thomas, la mère de l'un des mis en examen
00:00:08 sort du silence chez nos confrères du Dauphiné.
00:00:10 Elle craint pour sa sécurité, clame l'innocence de son fils, puis attaque Marie-Hélène Thauraval,
00:00:17 la mère de Romain Surizer.
00:00:18 Je cite "On a une mère d'extrême droite et on n'est pas au courant.
00:00:22 Juger que l'insécurité gangrène sur notre sécurité, c'est d'être d'extrême droite".
00:00:27 Indigné que des jeunes, pour certains déjà condamnés, viennent avec des couteaux de
00:00:31 20 centimètres à une fenne de village extrême droite poser la question d'assimilation et
00:00:36 de l'immigration ultra droite.
00:00:38 Le malheur de cette mère est d'avoir dénoncé cette supercherie idéologique et politique.
00:00:43 Résultat, on lui promet la décapitation, de jongler avec son crâne sur les réseaux
00:00:47 sociaux.
00:00:48 Dans la mort de Thomas, quel journaliste mainstream a tenté de joindre les témoins de la Seine
00:00:53 qui pour 9 d'entre eux ont entendu qu'ils étaient attaqués parce que blanc ? Non,
00:00:57 ce matin à la Une, c'est la manifestation d'identitaires à Paris, autorisée par la
00:01:02 justice, d'abord interdite par le préfet.
00:01:04 Quelques centaines de personnes, place des grands hommes, pas le moindre incident.
00:01:08 La Bravem était sur place pour sécuriser et intervenir en cas de tension.
00:01:13 Comme c'est étrange, où était l'extrême gauche pour dénoncer sa présence dans les
00:01:17 rues de Paris ? Elle qui ne rêve que d'une chose, la démancler.
00:01:21 Le point sur l'information dans un instant.
00:01:23 Et après je vous présente les invités.
00:01:25 Isabelle Pubulo, bonjour.
00:01:26 Bonjour Elliot, bonjour à tous.
00:01:28 Après une semaine d'examens, premier feu vert à l'Assemblée pour le projet de loi
00:01:32 immigration, les députés de la commission des lois ont voté vers 2h du matin une version
00:01:37 remaniée du texte qui revient sur les mesures les plus dures du Sénat.
00:01:40 Une grande satisfaction pour Gérald Darmanin.
00:01:42 Le projet de loi arrivera dans l'hémicycle à partir du 11 décembre.
00:01:45 Trois hommes condamnés hier à 25 ans de réclusion aux criminels par la cour d'assises
00:01:50 du Val d'Oise.
00:01:51 En octobre 2020, dans une zone industrielle d'herblés, ils avaient lynché et blessé
00:01:55 de plusieurs balles deux fonctionnaires de la police judiciaire de Sergier.
00:01:59 Les policiers souffrent désormais de lourdes séquelles physiques et psychologiques qui
00:02:04 ont mené à la fin de leur carrière sur le terrain.
00:02:06 Et puis alors que les combats ont repris dans la bande de Gaza, hier, l'armée israélienne
00:02:10 a confirmé la mort de cinq otages.
00:02:12 Selon un porte-parole de Tsaal, une opération militaire a permis de ramener en Israël l'un
00:02:18 des cinq corps.
00:02:19 Pour rappel, sur les quelques 240 personnes kidnappées le 7 octobre, 136 sont toujours
00:02:24 retenues par leur Hamas.
00:02:26 Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:02:28 On est avec Alexandre Degli Vecchio, Pierre Gentier, Charlotte Dornelas, avec Philippe
00:02:33 Guybert et Martin Garagnon.
00:02:34 Je le dis aux téléspectateurs, à 9h30, on sera avec le conseiller historique de Ridley
00:02:40 Scott, le monsieur histoire du film sur Napoléon.
00:02:43 C'est l'ennemi public numéro un pour certains historiens.
00:02:46 Ce qui le rend sympathique.
00:02:48 Mais évidemment, plus on critique le film, plus on a envie de le voir.
00:02:51 Et d'ailleurs, c'est un carton.
00:02:52 Il y a eu plus de 700 000 entrées en une semaine.
00:02:55 C'est à dire que sur cette semaine, il y a un cinéphile sur trois qui est allé voir
00:03:01 le film de Napoléon.
00:03:02 Donc, on va lui poser toutes les questions, évidemment, à 9h30.
00:03:06 On parlera dans un instant de cette manifestation de l'ultra droite dans les rues parisiennes.
00:03:12 Le ministre de l'Intérieur s'est dit scandalisé par cette manifestation.
00:03:16 La justice a dit "on a le droit".
00:03:18 Le préfet voulait l'interdire.
00:03:19 La justice a dit "on a le droit".
00:03:21 Mais avant cela, parce que selon France Inter et Alibado, sa parole est rare dans les médias
00:03:27 et qu'ils sont ravis de le recevoir et de pouvoir l'entendre.
00:03:30 On va parler de Jean-Luc Mélenchon, qui était l'invité d'Alibado à 8h20 ce matin.
00:03:35 Mais c'est une séquence qui est passée sous les radars de Jean-Luc Mélenchon en
00:03:39 conférence à Rochefort.
00:03:40 Ça s'est passé jeudi soir.
00:03:41 Le thème, c'est Israël-Gaza, ordre mondial et extrême droite.
00:03:46 En Israël, le Hamas et ses ramifications détiendraient encore 136 otages, dont un
00:03:52 bébé de 10 mois qui s'appelle Kfir Bibas.
00:03:55 Les djihadistes ont annoncé sa mort ce mercredi après une frappe de Tsaïl, information qui
00:04:00 n'a pas été confirmée par l'armée israélienne.
00:04:03 Le fait est qu'un bébé a été pris en otage le 7 octobre dernier, un bébé de 10
00:04:08 mois.
00:04:09 Jean-Luc Mélenchon, écoutez la manière dont il va en parler et des liens supposés
00:04:14 que la France insoumise entretiendrait avec le FPLP, Front populaire de libération de
00:04:20 la Palestine, groupe, je le rappelle, et il faudra le rappeler à chaque fois, terroriste,
00:04:25 aux yeux de l'Union européenne et des Etats-Unis.
00:04:28 Écoutez Jean-Luc Mélenchon et quand vous allez l'entendre, vous allez comprendre
00:04:31 pourquoi on a pu s'indigner de David Guiraud, d'Ayrsilia Soudé, qui ont pu parler de
00:04:39 ces sujets-là ces semaines précédentes.
00:04:40 Puisque vous êtes en lien avec le FP, non avec le F, enfin bref avec un mouvement pro-palestinien
00:04:51 marxiste, pourquoi pas ? Mais ça se trouve que ce n'est pas le cas.
00:04:55 Mais ils disent, ben, appelez-les pour obtenir la libération du bébé, là, dont il a été
00:05:02 question, qu'en France, hein, ailleurs, c'est pas une histoire.
00:05:04 En France, oui, allez savoir pourquoi.
00:05:05 Alors bon, les copains, ils commencent à chercher la bonne réponse et tout, ils ont
00:05:11 dit, envoyez les balader, disons, on ne les connaît pas.
00:05:12 Si on les connaissait, on téléphonerait volontiers.
00:05:14 Mais vous, vous êtes les amis du soutien inconditionnel, vous ne pouvez pas leur téléphoner
00:05:18 pour leur dire d'arrêter de bombarder, puisque vous, vous les connaissez et c'est vos potes,
00:05:23 paraît-il.
00:05:24 Voilà la décontraction de Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il parle d'un enfant de 10 mois, un
00:05:29 bébé de 10 mois qui est pris en otage, qu'il explique qu'il n'y a qu'en France que ça
00:05:32 intéresse les médias et les Français, ce qui est absolument faux.
00:05:36 C'est un sujet qui est mondial, un sujet qui est dramatique.
00:05:39 Décontraction donc, et il nous prend pour des imbéciles lorsqu'il n'arrive pas à
00:05:43 prononcer FPLP, quand on sait les discussions, les échanges, ils ont même invité parfois
00:05:49 des membres de ce groupe-là pour des conférences.
00:05:53 Philippe Guibert.
00:05:54 Le naufrage de Jean-Luc Mélenchon ne s'arrêtera pas, je pense qu'il ira jusqu'au bout dans
00:06:00 le naufrage.
00:06:03 Ce qui est terriblement gênant dans ces images, c'est la légèreté avec laquelle il parle
00:06:09 de ce sujet-là.
00:06:10 Et d'autre part, c'est toujours de renvoyer ceux qui sont contre le Hamas et ceux qui
00:06:16 sont quand même solidaires d'Israël dans cette attaque du 7 octobre au soutien inconditionnel
00:06:23 à ce que peut faire l'armée israélienne ou le gouvernement israélien.
00:06:26 Il y a toujours cette confusion qui est entretenue, que je trouve parfaitement déplacée et déplaisante.
00:06:32 C'était le même argument qu'il avait utilisé pour ne pas aller manifester contre
00:06:36 l'antisémitisme.
00:06:37 Puisque manifester contre l'antisémitisme, c'était marquer un soutien inconditionnel
00:06:42 à la politique d'Israël.
00:06:44 Bon voilà, le naufrage de Jean-Luc Mélenchon continue et continuera, mais les Français
00:06:50 quand même s'en sont bien rendus compte.
00:06:52 Si on observe les codes de popularité et les intentions de vote, on voit là.
00:06:58 Ce qui est intéressant, c'était jeudi soir.
00:07:00 Pourquoi personne n'a parlé de cette déclaration-là ?
00:07:03 Parce que sinon, vous le faites non-stop.
00:07:05 Jean-Luc Mélenchon est devenu un habitué.
00:07:07 Il faut s'habituer à ce type de déclarations.
00:07:10 Mais là, l'image que vous venez de montrer, ce n'est même plus de la décontraction,
00:07:13 c'est de l'indécence.
00:07:14 On a l'impression d'être un spectacle de Dieudonné.
00:07:18 Ce n'est même plus un meeting politique, c'est un one-man show.
00:07:21 On voit avec quel humour morbide et noir il traite le sujet.
00:07:25 C'est proprement hallucinant.
00:07:28 On n'est plus dans la politique, on est dans une espèce de dérive sectaire qu'il
00:07:31 faut dénoncer.
00:07:32 Et on voit bien que de toute façon, quand je parle de dieudonnisation de Mélenchon,
00:07:35 c'est un peu ce qui se passe.
00:07:36 C'est-à-dire qu'il se recroqueville avec une espèce de dernier carré sur de fidèles
00:07:41 qui sont tous dans la surenchère.
00:07:43 Mais factuellement, les liens de la France insoumise avec le FPLP ont été démontrés.
00:07:47 Ils ont invité des personnalités du FPLP en France, qui d'ailleurs se sont fait refouler.
00:07:50 Pour animer des réunions publiques, etc.
00:07:53 Donc, de traiter avec autant de légèreté, autant de distance et autant de morgue un
00:07:58 sujet aussi grave, c'est proprement hallucinant.
00:08:01 Mais malheureusement, on y est habitué désormais.
00:08:03 Et il va falloir continuer à s'y habituer parce que visiblement, ils sont totalement
00:08:07 hermétiques aux sondages qui dégringolent.
00:08:09 Et ils continuent dans leur mascarade politique.
00:08:11 Et pourtant, à 8h20 sur France Intière, voilà comment il est présenté.
00:08:14 Votre parole est rare dans les médias.
00:08:16 Nous sommes ravis de vous recevoir et de pouvoir vous entendre.
00:08:19 C'est peut-être aussi un décalage, j'espère.
00:08:21 Et j'imagine, connaissant l'expérience, la qualité du journaliste qu'est Ali Baddou,
00:08:28 il lui posera la question sur le FPLP.
00:08:30 Et très certainement, pendant l'heure et demie, on vous proposera sa réaction.
00:08:35 Mais il y a deux jours, voilà comment il est présenté, ce lien supposé qu'il pourrait
00:08:39 y avoir avec le FPLP.
00:08:40 Disons que moi, je suis pour qu'on reçoive les gens de manière courtoise, quel qu'il
00:08:44 soit, sur un plateau.
00:08:45 Mais je ne suis pas sûr que quelqu'un de droite ou supposément d'extrême droite
00:08:50 du Rassemblement National serait reçu pareil s'il tenait des propos bien moindres.
00:08:56 Mais sa parole est rare dans les médias, Jean-Luc Mélenchon ?
00:08:59 Non, non.
00:09:00 Si la parole de Jean-Luc Mélenchon est rare dans les médias, j'arrête mon job.
00:09:04 J'ai l'impression de vivre dans le métaverse, en fait.
00:09:07 Elle n'est pas rare dans les médias.
00:09:09 Donc on voit une forme de complaisance du service public pour une certaine gauche.
00:09:14 C'est ça aussi la réalité.
00:09:17 Ce qui est problématique, c'est justement que normalement, ils font la morale.
00:09:20 Ils sont, voilà, ils jouent les vigilants.
00:09:23 Et aujourd'hui, on a quelqu'un qui est sans doute beaucoup plus extrême qu'elle
00:09:28 n'a jamais été Marine Le Pen.
00:09:30 On voit bien que l'attitude n'est pas du tout la même.
00:09:34 Maintenant, pour en revenir à Jean-Luc Mélenchon, je pense qu'il y a deux choses.
00:09:36 Il y a effectivement, il se croit dans un one-man show.
00:09:40 Il y a une espèce de narcissisme, de goût de la provocation chez lui qui fait qu'il
00:09:47 s'enferme, je crois, dans l'erreur.
00:09:50 Pour le coup, ça rappelle Jean-Marie Le Pen.
00:09:52 Ça rappelle Dieudonné, mais ça rappelle aussi Jean-Marie Le Pen, le détail de l'histoire.
00:09:56 Et ensuite, il y a une stratégie.
00:09:58 Et je ne suis pas sûr qu'à la fin, cette stratégie ne soit pas payante.
00:10:02 Certes, il dégringole dans les sondages.
00:10:03 Mais on se souvient qu'après la manif, la marche qui était en réalité une marche
00:10:08 contre l'islamophobie, mais qui était une marche avec des islamistes, où on avait déjà
00:10:12 crié à la Ouagba devant le Bataclan.
00:10:14 Bon, il a baissé un peu, notamment pendant les européennes.
00:10:17 Il a fait 6 %, mais au gré de la campagne présidentielle, comme il n'y avait pas d'autres
00:10:21 offres à gauche, Jean-Luc Mélenchon a fait plus de 20 %.
00:10:24 Donc, il n'est pas dit que beaucoup de gens qui sont bien pensants, qui font la morale,
00:10:27 à la fin ne voteront pas pour Jean-Luc Mélenchon.
00:10:31 Donc, je ne suis pas sûr que la charge de la honte suffise à le faire dégringoler.
00:10:36 Je constate que lorsque le chef, le grand penseur a cette décontraction-là, on comprend
00:10:42 maintenant pourquoi Ersilias Oudet a pu rire de ce sujet-là, interviewé, ou encore David
00:10:49 Guiraud.
00:10:50 Et on était les premiers à diffuser les propos de David Guiraud en Tunisie, qui peut ou prou
00:10:54 tenait les mêmes propos avec la même légèreté.
00:10:57 Il propose quand même qu'on revoie le sujet sur les liens qu'il pourrait y avoir, les
00:11:02 accusations de collusion entre la France insémise et le terrorisme palestinien, après avoir
00:11:06 refusé de qualifier explicitement le Hamas d'organisation terroriste à la suite des
00:11:10 attaques du 7 octobre.
00:11:12 Alephi est interrogé sur ces liens avec le FPLP, Front populaire pour la libération
00:11:16 de la Palestine, qui, je le rappelle, classait l'association terroriste pour l'Union européenne,
00:11:22 mais également les États-Unis.
00:11:23 Vous voyez le sujet de Tancred Guillaudet ? Je sais que ça a été un sujet qui a été
00:11:26 traité cette semaine.
00:11:27 Une visite en France qui a suscité beaucoup de critiques.
00:11:32 Arrivé en septembre, Myriam Abou-Dakka, dirigeante du Front de libération de la Palestine, a
00:11:37 donné plusieurs conférences.
00:11:39 Elle a également reçu une invitation pour la projection d'un film début novembre à
00:11:43 l'Assemblée nationale.
00:11:44 A l'origine de cette sollicitation, Hercilia Soudé, députée La France insoumise de Seine-et-Marne.
00:11:50 L'invitation a été finalement annulée par la présidente de l'Assemblée, Yael Broun-Pivet.
00:11:54 L'élu LFI a exprimé son désaccord.
00:11:57 Je pensais en effet convier Abou-Dakka pour son militantisme féministe, non pour son
00:12:02 appartenance supposée au FPLP.
00:12:04 Le Front populaire de libération de la Palestine est classé comme organisation terroriste
00:12:09 par l'Union européenne, les États-Unis et Israël.
00:12:12 Selon l'État israélien, le mouvement aurait participé aux attaques du 7 octobre et détiendrait
00:12:17 plusieurs otages dans la bande de Gaza.
00:12:19 Interrogé sur les actions terroristes de cette organisation, Manuel Bompard, coordinateur
00:12:24 de la France insoumise, a tenté d'éluder la question.
00:12:26 Il les reconnaît finalement, mais nie tout lien entre le FPLP et la France insoumise.
00:12:31 Nos liens avec le Front populaire de libération de la Palestine sont inexistants.
00:12:36 Cette organisation, nous ne la connaissons pas, nous n'avons jamais travaillé avec
00:12:40 eux.
00:12:41 En meeting à Marseille jeudi dernier, Manuel Bompard partageait pourtant le micro avec
00:12:44 Salah Amouri, un avocat franco-palestinien incarcéré entre 2005 et 2011 par Israël,
00:12:51 qui le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine.
00:12:54 Lors de sa libération en 2011, l'avocat apparaît brandissant un drapeau de l'organisation
00:13:00 terroriste, le même homme qui sert la main de Manuel Bompard il y a moins d'une semaine.
00:13:04 Personne n'est dupe quand Jean-Luc Mélenchon n'arrive pas à prononcer FPLP.
00:13:10 Le très tribun qu'il est, l'éloquent qu'il est, l'art du verbe qu'il peut avoir, c'est
00:13:15 à des fins politiques et non le fait qu'il ne connaisse pas le FPLP.
00:13:19 Je ne peux pas croire cela.
00:13:20 On peut penser quand même que Jean-Luc Mélenchon connaît ce mouvement.
00:13:23 De toute manière, tout cela rejoint une stratégie de la France insoumise.
00:13:26 Il faut bien comprendre que dans leur électorat, et en particulier dans l'électorat urbain
00:13:30 et si on est vraiment très précis, de banlieue, la question de savoir si on prend parti pour
00:13:36 Israël ou Palestine, elle est tranchée.
00:13:38 C'est très clairement Palestine, même plus que Palestine, c'est anti-israélien et
00:13:42 c'est ouvertement antisioniste.
00:13:44 C'est la raison pour laquelle ils sont sur ce créneau et ils ne vont pas arrêter.
00:13:48 Malheureusement, je ne le souhaite pas, mais je pense que ce créneau va être payant électoralement.
00:13:54 On n'arrête pas de dire que Jean-Luc Mélenchon est en train de couler.
00:13:57 Il va peut-être faire un score mauvais aux élections européennes, mais ce ne sera pas
00:14:01 lui la tête de liste.
00:14:02 Pour autant, je pense électoralement que ce sera payant parce qu'il y a une démographie,
00:14:09 parce qu'il y a une sociologie, qui est une sociologie des banlieues, qui est croissante.
00:14:13 On le voit, Jean-Luc Mélenchon fait un meilleur score en 2022 qu'en 2017.
00:14:16 Je suis désolé, cette ligne-là est en sécession du pays et de la France, mais il n'est pas
00:14:21 dit, malheureusement, qu'elle soit gagnante sur un plan électoral pour 2027.
00:14:24 Il a dit il y a 25 minutes, dans l'attaque du 7 octobre, il y a des actes terroristes,
00:14:30 mais quand on parle d'une organisation qui a pour but le terrorisme, on passe dans un
00:14:33 autre registre de vocabulaire, ce n'est plus le droit international, c'est la lutte du
00:14:38 bien contre le mal.
00:14:40 Voilà ce qu'on pouvait dire sur Jean-Luc Mélenchon.
00:14:42 Charlotte Dornelas, un mot sur ce sujet, quel regard vous portez sur cette décontraction
00:14:48 que peut avoir Jean-Luc Mélenchon lorsqu'il parle d'un bébé de 10 mois pris en otage
00:14:52 par un terroriste ?
00:14:53 Je crois que c'est une arrogance.
00:14:55 Il y a une décontraction, mais il y a une arrogance depuis le 7 octobre, mais même
00:14:58 bien avant.
00:14:59 La France Insoumise, ils font parfois des déclarations et je pense qu'il y a en effet
00:15:04 dans le monde médiatique, mais même politique, une complaisance relative par rapport à d'autres
00:15:08 déclarations surtout.
00:15:09 Ce n'est pas une complaisance en soi, je ne crois pas que… enfin je pense que certains
00:15:13 sont capables de prendre leur distance personnellement, mais il y a une complaisance relative par
00:15:17 rapport à d'autres propos qui eux font l'actualité et qu'on oblige à discuter.
00:15:22 Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise de manière générale n'ont pas cette pression
00:15:26 sur les épaules, jamais.
00:15:27 Ils ne l'ont absolument jamais.
00:15:29 Donc évidemment, ils font ce qu'ils veulent avec une arrogance complètement dingue, surtout
00:15:33 sur des sujets aussi graves.
00:15:34 On peut être en désaccord et à un moment où quand on est adulte, on comprend la gravité
00:15:39 des sujets qu'on aborde.
00:15:40 C'est surtout ça le problème en l'occurrence dans leur prise de parole.
00:15:42 Et je rappelle que 136 personnes seraient encore portées disparues ou prises en otage
00:15:47 par les terroristes du Hamas et ses ramifications.
00:15:50 Non, juste pour réagir d'un mot, je crois qu'il ne faut pas se tromper d'analyses
00:15:55 électorales sur les 22% de Mélenchon en 2022.
00:15:59 C'est le candidat qui avait le plus bénéficié du vote utile.
00:16:03 Plus de 50% des 22% de 2022.
00:16:07 Oui, bien sûr, se sont portés sur lui, non pas par accord avec lui, mais parce que c'était
00:16:13 le seul candidat qui avait une chance d'être au second tour dans la gauche.
00:16:16 Donc, ça n'était pas répulsif.
00:16:18 La base électorale de Mélenchon, c'est une dizaine de pourcents, une douzaine de
00:16:22 pourcents.
00:16:23 D'accord.
00:16:24 Je ne suis pas sûr qu'après, je suis même à peu près convaincu du contraire, qu'après
00:16:29 l'attitude de LFI pendant la réforme des retraites, pendant les émeutes et bouquet
00:16:33 final depuis le 7 octobre, je ne suis pas sûr que cette électorate gauche retournera
00:16:38 chez Jean-Luc Mélenchon.
00:16:39 Il ne vous parlait pas d'un électorat de gauche traditionnel ?
00:16:41 Oui, mais ça ne suffit pas.
00:16:43 L'électorat des banlieues, ça ne représente pas grand-chose.
00:16:47 Comment vous expliquez le grand chemin ? Dans des départements comme la Seine-Saint-Denis,
00:16:50 comment vous expliquez que Jean-Luc Mélenchon fait 50% au premier tour de l'élection
00:16:54 présidentielle à Roubaix ? Tous les gens qui sont passés par Roubaix comprennent
00:16:56 très bien ce que je veux dire.
00:16:57 Donc, je pense, j'aimerais que cette stratégie ne soit pas payante, mais je pense que malheureusement,
00:17:01 elle l'est.
00:17:02 C'est un phénomène démographique, ce phénomène démographique, il se renforce d'année
00:17:04 en année.
00:17:05 Il se renforce d'année en année, mais il pèse quoi ? Il pèse 10% ?
00:17:08 Tous les candidats, ils ont une base, ils ont un sol de 10%.
00:17:12 Ce qu'on met derrière, après, c'est la stratégie.
00:17:14 Voilà ce qu'on pouvait dire ce matin sur Jean-Luc Mélenchon.
00:17:17 Et puis, s'il est revenu sur ses propos, s'il, évidemment, dans cette interview
00:17:23 à France Inter à 8h20, on a pu lui poser la question, est-ce que vous regrettez cette
00:17:27 légèreté lorsque vous parlez des otages ? Je vous promets, on diffusera.
00:17:31 Le son dans cette émission ou du moins dans la journée.
00:17:35 Dans l'actualité également, parce que c'est à la une de tous les médias, c'est
00:17:39 en une même de la Provence, la fièvre, l'ultra droite qui est en train de monter
00:17:45 sur notre sol.
00:17:46 200 personnes hier se sont rassemblées, place des grands hommes à Paris, place du Panthéon,
00:17:50 en hommage à Thomas, une manifestation d'abord interdite par le préfet, finalement autorisée
00:17:55 par la justice.
00:17:56 Godric Bey nous raconte ce qui s'est passé hier soir.
00:17:59 Ils étaient environ 200 hier soir.
00:18:04 Ces manifestants se sont réunis, place du Panthéon à Paris, pour rendre hommage au
00:18:08 jeune Thomas et appeler au réveil identitaire.
00:18:11 Initialement interdit par un arrêté préfectoral, le rassemblement a finalement été autorisé
00:18:16 in extremis par le tribunal administratif.
00:18:18 Dans la soirée, Gérald Darmanin a rappelé son opposition à la tenue de cet événement.
00:18:23 Je suis scandalisé par la manifestation à Paris.
00:18:26 Le préfet de police, sur mon instruction, l'avait interdite, la justice l'a autorisée.
00:18:31 Plusieurs appels à manifester ont été lancés un peu partout en France.
00:18:34 Aujourd'hui, deux mobilisations étaient prévues dans la Drôme.
00:18:37 Le préfet a décidé de les interdire.
00:18:39 Le parcours de la première devait s'étendre de la préfecture jusqu'au palais de justice
00:18:42 de Valence.
00:18:43 La préfecture de la Drôme estimait que la présence d'éléments d'ultra droite présageait
00:18:47 des actions agressives et des démonstrations de force.
00:18:49 La seconde mobilisation devait partir de Valence et prendre la direction de Crépole.
00:18:53 Plusieurs arrêtés effectifs depuis hier et jusqu'à lundi interdisent le port et le
00:18:57 transport d'armes, la vente de mortiers d'artifices, pétards et fusées ou encore le transport
00:19:02 de produits chimiques explosifs sur le département.
00:19:04 Tous rassemblements sur les communes de Valence et Romand-sur-Isère sont pour le moment interdits.
00:19:08 La préfecture ne l'a pas précisé mais a inclus probablement dans ces interdictions
00:19:13 la manifestation prévue aujourd'hui par les habitants du quartier de la Monnaie.
00:19:17 Et on parlera de cette manifestation puisque la maire de Romand-sur-Isère qui est menacée
00:19:22 de mort placée sous sécurité policière, il y avait une manifestation qui était prévue
00:19:27 cet après-midi contre la maire dans sa ville parce qu'elle a osé dire "il faut condamner
00:19:33 les manifestations sauvages de l'ultra droite" mais bon c'est pas la priorité.
00:19:36 La priorité des priorités en France c'est l'insécurité, c'est l'ensauvagement.
00:19:40 Mais elle dit elle-même qu'elle n'a pas reçu de demande d'autorisation pour cette
00:19:43 manifestation de certains habitants du quartier de la Monnaie contre elle donc ils vont a
00:19:49 priori ne pas se préoccuper de savoir ce qu'en pense la préfecture à partir du
00:19:52 moment où elle a été condamnée.
00:19:53 Et bien on verra ça dans l'après-midi bien évidemment.
00:19:54 Gérald Darmanin qui s'est dit scandalisé, scandalisé par la mobilisation hier, on
00:19:59 l'écoute le ministre de l'Intérieur.
00:20:00 Je suis scandalisé par la manifestation à Paris, je voudrais quand même rappeler
00:20:05 parce que vous ne l'avez pas fait que le préfet de police sur mon instruction l'avait
00:20:09 interdite et que la justice l'a autorisé.
00:20:11 Et je respecte, nous respectons les soins de justice mais il aurait été assez honnête
00:20:17 d'expliquer que le gouvernement est évidemment défavorable à cette manifestation d'ultra
00:20:21 violence.
00:20:22 Et pour le coup Olivier Véran est d'accord cette fois-ci avec le ministre de l'Intérieur
00:20:26 parce que pour la question de l'ensauvagement là il y a un problème entre les deux.
00:20:31 Et voilà ce qu'il disait juste, ces personnes-là n'agissent pas au nom des victimes, ils agissent
00:20:35 au nom de leur idéologie qui est une idéologie illégale, raciste, xénophobe et violente.
00:20:40 Il est normal que ces rassemblements soient interdits.
00:20:41 Si c'est illégal alors pourquoi est-ce que la justice l'a autorisé ?
00:20:44 Mais ça vaut de me le dire.
00:20:45 Je ne comprends plus.
00:20:46 Je rappelle que vous êtes à mon écart.
00:20:47 Quand on parle d'idéologie illégale, il va falloir définir quoi ? Il y a un crime
00:20:52 de la pensée aujourd'hui où à ce moment-là il faut interdire certaines idéologies qui
00:20:57 sont dangereuses, qui peuvent être terroristes.
00:20:59 Donc là aussi il y a une forme de deux poids deux mesures et même un problème démocratique
00:21:04 qui est inquiétant.
00:21:05 Moi j'aurais bien aimé que Darmanin soit scandalisé après les ala-ouakba, place de
00:21:09 la République, pendant les manifs soi-disant pro-palestiniennes qui se sont transformés
00:21:13 en manif pro-proama.
00:21:16 J'aurais bien aimé qu'il se scandalise justement sur la manif qui va avoir lieu contre la maire
00:21:21 de Romand-sur-Ezer.
00:21:22 Je ne l'ai pas encore entendu.
00:21:24 Moi je crois que tout ça est une mascarade.
00:21:25 Si vous voulez, je n'ai pas de sympathie pour les manifs d'ultra-droite.
00:21:29 Alors quoique samedi dernier c'était une vraie manif d'ultra-droite.
00:21:32 J'ai l'impression que la manif du Panthéon est une manif d'identitaires mais qui n'est
00:21:37 pas violente et je ne vois pas pourquoi on l'interdirait.
00:21:41 Je n'ai pas spécialement de sympathie pour eux mais j'ai vraiment l'impression qu'on
00:21:45 se sert de 200 personnes d'ultra-droite pour faire croire qu'il y a une menace fasciste
00:21:50 en France et pour ne pas parler de l'essentiel qui est le fait que Thomas a été tué et
00:21:56 18 personnes, on le rappelle, blessées par une attaque au couteau.
00:22:00 C'est ça qui m'intéresse pour le ministre de l'Intérieur.
00:22:03 Qu'est-ce qu'il fait maintenant pour que ça ne se reproduise pas ? L'ultra-droite,
00:22:06 je ne crois pas que ce soit une menace aujourd'hui pour la démocratie.
00:22:09 Actuellement, il y a des attentats qui ont été déjoués depuis 2017, 7 attentats liés
00:22:15 à la mouvance ultra-droite.
00:22:17 C'est important de le rappeler, vous savez pourquoi.
00:22:21 Si dans les semaines ou les mois à venir, il se passe quelque chose de gravissime, quitte
00:22:26 évidemment à condamner sans la moindre mesure, mais on va vous reprocher, Alexandre Devecquieu,
00:22:31 d'avoir dit "mais vous vous souvenez de ce que vous avez dit en octobre que ce n'est
00:22:34 pas une menace de la démocratie ultra-droite ? Vous êtes un fasciste, vous avez participé
00:22:39 à ça".
00:22:40 Je pense vraiment qu'on va vous condamner idéologiquement.
00:22:43 Peut-être qu'on va me condamner, mais ce n'est pas grave.
00:22:46 Je pense que, encore une fois, je n'ai pas de sympathie pour l'ultra-droite, je pense
00:22:49 que ce sont des pieds nickelés, des misérables qui aident le gouvernement.
00:22:52 Ce sont des idiots utiles du gouvernement.
00:22:55 Par contre, je ne pense pas que, très honnêtement, il y ait un risque terroriste.
00:22:59 On nous dit qu'il y a eu je ne sais pas combien d'attentats déjoués.
00:23:01 Il n'y a jamais un attentat qui a fonctionné.
00:23:04 Donc, c'est qu'ils ne doivent pas être très doués.
00:23:06 Et qu'est-ce qu'ils appellent un attentat ? C'est un type qui a une carabine et qui
00:23:11 dit "je n'ai rien".
00:23:12 Non, non, il faut être précis.
00:23:15 Moi, j'aimerais voir quel est le détail, quelle était la menace exactement.
00:23:18 Il faut que tu enquêtes auprès des services, ils te le disent tous.
00:23:21 Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'attentat, fort heureusement, qu'ils ont abouti.
00:23:25 Je fréquente un certain nombre de gens des services, ils n'ont pas l'air préoccupés
00:23:29 par les attentats d'être comme moi.
00:23:30 Cette menace, elle n'est pas comparable à une menace d'attentat islamiste, mais elle
00:23:34 existe.
00:23:35 Donc, les services le disent.
00:23:36 C'est pour ça que je l'ai rappelé à Philippe.
00:23:37 Voilà, absolument, vous avez bien fait.
00:23:38 Est-ce qu'on pourrait inciter le gouvernement à la mise à l'organisation terroriste d'extrême
00:23:43 droite ?
00:23:44 Mais Pierre, est-ce que tu penses que les services de renseignement dans ce pays…
00:23:50 C'est une menace fantôme.
00:23:51 C'est formidable.
00:23:52 Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
00:23:53 ce n'est pas une menace fantôme, ne dis pas n'importe quoi, non.
00:23:59 L'idée, ce n'est pas de dire que c'est une menace fantôme, l'idée c'est de
00:24:03 savoir est-ce que c'est la menace prioritaire ou est-ce que depuis une semaine c'est un
00:24:07 écran de fumée.
00:24:08 Qu'est-ce qui nous frappe ?
00:24:09 Mais ne dites pas que c'est une menace fantôme, ce n'est pas vrai.
00:24:13 Les services de renseignement, ils ne font pas joujou.
00:24:15 Il y a le droit de dire effectivement cette menace.
00:24:20 Écoutez, on a peut-être le droit aussi, comme certains font prêt à l'écrivain
00:24:23 du ministre de l'Intérieur quand il y a certaines manifestations, de dire que peut-être,
00:24:26 c'est peut-être pas une petite exagération.
00:24:30 Excusez-moi, mais comme l'a dit Alexandre, il n'y a pas eu d'attentat d'extrême
00:24:34 droite.
00:24:35 J'espère qu'il n'y aura pas d'attentat d'extrême droite, d'accord, mais aujourd'hui
00:24:37 cette menace, elle n'est pas fantôme, elle est marginale.
00:24:40 La vraie menace qu'on joue en main.
00:24:42 Parlez-en, on la connaît.
00:24:43 C'est différent de dire c'est une menace qui est marginale qu'une menace fantôme.
00:24:48 Non, c'est deux choses complètes.
00:24:49 Attendez, s'il vous plaît.
00:24:50 Pourquoi vous contestez la réalité ? Vous passez votre temps à critiquer à juste
00:24:57 titre l'extrême gauche, et quand vous avez des services de renseignement qui vous disent,
00:25:01 il y a une menace, quand bien même on est tous d'accord, on n'a jamais dit que c'était
00:25:05 une menace supérieure à la menace d'un attentat à Islamabad.
00:25:08 Pourquoi vous êtes dans la dénégation de la réalité ? Sans aucun élément en plus.
00:25:13 On n'en fait pas beaucoup.
00:25:14 On n'en fait pas beaucoup.
00:25:15 Pour une fois, au moment où ça arrange tout le monde, parce que ça permet de détourner
00:25:19 l'attention sur Romain Souriezère.
00:25:20 Je précise des faits.
00:25:21 Il y a des faits intéressants sur cette manif de samedi dernier, et je redis, c'est des
00:25:27 périclés, c'est des idiots, leur chef s'appelle Rolando.
00:25:29 Ce n'est pas des idiots.
00:25:30 Je veux dire, ici, quand la mère s'appelle Rolando, on ne le prend pas au sérieux.
00:25:36 Par contre, ce qu'on n'a pas dit, qui est quand même intéressant sur l'état de la
00:25:41 France, et encore une fois, je ne les défends pas, c'est qu'il y a quand même un type
00:25:44 qui s'est fait tabasser, qui a été dans le coma, et qui a failli être brûlé vif
00:25:48 sur place.
00:25:49 C'est un salafiste qui a empêché que les racailles brûlent cette personne sur place.
00:25:56 Donc la menace, vous voyez, ça donne une idée de la menace en France de qui tient
00:26:01 certains quartiers.
00:26:02 Ah si, mais c'est un fait qui méritait d'être noté, sans prendre la défense de
00:26:06 l'ultra-droite.
00:26:07 Personne ne l'a noté.
00:26:08 S'il vous plaît, la publicité, on va revenir dans un instant, puisque vous avez des députés
00:26:11 hier qui expliquaient que des nazions ont défilé à Paris, place des grands hommes.
00:26:17 La mère de Romain Souriezère, qui peut-être a la parole la plus concrète et la plus intéressante,
00:26:24 elle dénonce les momulisations dites de l'ultra-droite, les manifestations sauvages, en disant "mais
00:26:30 voilà, il faut les condamner", mais arrêtez de nous prendre pour des lapins de six semaines.
00:26:34 La priorité des priorités, c'est l'ensauvagement, c'est l'insécurité.
00:26:37 Qui est au cœur de cet ensauvagement et de cette insécurité ? Il faut se poser les
00:26:41 bonnes questions.
00:26:42 Mais depuis deux semaines, enfin pardon, depuis une semaine maintenant, on ne parle que de
00:26:47 l'ultra-droite.
00:26:48 Voilà, c'est en une de tous les journaux.
00:26:49 Je vous mets un billet que demain, ça fera les grands titres.
00:26:52 La fièvre, c'est déjà en une de la Provence.
00:26:54 On est très en retard.
00:26:55 La publicité, on revient dans un instant.
00:26:57 On continue d'en parler bien évidemment.
00:26:58 Et puis je le dis au téléspectateur, Loris Chevalier, conseiller historique de Ridley
00:27:02 Scott, c'est lui qui a façonné Napoléon.
00:27:05 L'homme de Napoléon, l'homme de Ridley Scott sera avec nous.
00:27:09 - C'est en retard, Eliott.
00:27:10 - C'est vrai, ok, ok, je me fais gronder.
00:27:11 Allez, on se dépêche.
00:27:12 Un peu plus de 9h30 sur CNews, l'information avec Isabelle Piboulot.
00:27:18 Hier soir à Paris, près de 200 personnes se sont réunies à l'appel d'un groupuscule
00:27:23 de l'ultra-droite pour rendre hommage à Thomas, tué lors d'une fête de village à Crépole.
00:27:27 Le rassemblement, dans un premier temps interdit par le préfet de police, s'est tenu place
00:27:32 du Panthéon.
00:27:33 Il a en effet été autorisé par la justice administrative.
00:27:36 Dans le village de Château-Vilain, la gendarmerie de l'Isère recherche activement Valentin
00:27:40 Murdin.
00:27:41 Un appel à témoins a été lancé jeudi soir pour retrouver l'adolescent de 15 ans.
00:27:45 Les corps de ses parents ont été retrouvés calcinés, avec des traces de blessures par
00:27:50 balles dans la maison incendiée où il vivait.
00:27:52 Une information judiciaire pour assassinat et destruction par incendie a été ouverte
00:27:57 hier.
00:27:58 Et puis les livreurs, travaillant principalement pour Uber Eats, sont appelés à une grève
00:28:02 nationale.
00:28:03 Une mobilisation aujourd'hui et demain pour protester contre un nouveau système de rémunération
00:28:08 lancé début octobre par la plateforme de livraison de repas.
00:28:11 Il est, selon les syndicats, moins favorable aux livreurs.
00:28:15 Des rassemblements de grévistes sont attendus partout en France.
00:28:18 Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:28:20 On a le plaisir, l'honneur d'accueillir Loris Chevalier sur le plateau.
00:28:24 Vous êtes conseiller historique de Ridley Scott.
00:28:26 Vous êtes le monsieur Napoléon du film Napoléon.
00:28:29 C'est vous.
00:28:30 En quelque sorte, oui.
00:28:31 Vous êtes donc l'ennemi public numéro un de certains historiens.
00:28:34 C'est de votre faute, Loris Chevalier.
00:28:37 Vous êtes responsable de ce qui est en train de se passer.
00:28:39 Ça va, j'ai bon dos.
00:28:41 Pour l'instant, ça va, je suis content.
00:28:43 Le film est bien reçu, donc c'est ce qui me fait plaisir.
00:28:47 Et mon travail était assez divers sur le plateau, on peut en parler.
00:28:51 On va y revenir, bien sûr.
00:28:53 J'étais très content de l'expérience et de ce que j'ai pu tirer, de ce que j'ai
00:28:57 pu amener au film.
00:28:58 Et on a fait un personnage assez complexe.
00:29:01 Et c'est pour ça qu'il est aussi...
00:29:03 Il peut heurter parfois.
00:29:05 Et c'est un Napoléon vraiment divers, qui est peut-être aussi très proche de qui était
00:29:09 vraiment Napoléon.
00:29:10 Je vais vous citer une personne qui a vu le film et je devais le voir avec lui en début
00:29:16 de semaine, mais j'ai dû travailler.
00:29:17 C'est mon frère.
00:29:18 Il m'a dit "tout est réussi dans Napoléon de Ridley Scott, hormis Napoléon".
00:29:22 Alors je ne suis pas d'accord.
00:29:25 Surtout, moi, mon travail était justement spécifiquement sur Napoléon, plus que sur
00:29:30 l'ensemble.
00:29:31 J'étais vraiment dédié pour aider l'acteur, pour rendre quelque chose de très immersif
00:29:36 de qui Napoléon était.
00:29:38 Et donc, j'ai beaucoup travaillé sur le sujet pendant près d'un an, en travaillant sur
00:29:42 toutes les sources primaires qui entourent Napoléon.
00:29:45 Et c'est vrai que Napoléon, il y a le grand homme, il y a l'homme qui va sortir des grandes
00:29:50 phrases sur qui il était.
00:29:51 Il va se mettre en avant.
00:29:52 Il a créé son personnage à Sainte-Hélène.
00:29:53 Mais il y a aussi un Napoléon qui avait des doutes, un Napoléon qui était un peu ambigu,
00:29:58 voire un peu déplacé au niveau de certaines relations avec des femmes, avec des maîtresses,
00:30:06 avec des hommes.
00:30:07 Il était très tactile.
00:30:09 C'est un personnage vraiment divers.
00:30:11 Par-delà la légende, il y a un vrai Napoléon.
00:30:13 Et ce que Ridley Scott a voulu montrer, c'est aussi ce Napoléon-là.
00:30:16 - L'Horace Chevalier, on va évidemment y revenir, surtout qu'aujourd'hui, 2 décembre, c'est
00:30:21 la bataille de Starlit.
00:30:22 C'est un anniversaire très important.
00:30:24 On reviendra sur le décalage qu'il peut y avoir entre les critiques de certains historiens
00:30:29 et le carton au cinéma, puisqu'il y a eu plus de 670 000 entrées sur une première
00:30:35 semaine.
00:30:36 Il y a eu un cinéphile en France sur trois qui s'est déplacé pour voir le film de Napoléon.
00:30:41 Mais avant de poursuivre et de revenir sur l'actualité, comment devient conseiller
00:30:45 historique de Ridley Scott ?
00:30:47 - J'ai travaillé dans un château en Bourgogne du Sud, vers Cluny.
00:30:52 Et un jour, il y a eu en 2019, on accueillait un repérage de tournage.
00:30:58 Et c'était pour le tournage du film "Le Dernier Duel" sur lequel on m'a embauché.
00:31:03 Sur place, j'ai bien parlé avec le directeur artistique Arthur Max.
00:31:08 Il m'a dit "Est-ce que tu veux travailler avec nous ?".
00:31:10 Le cours en passait bien.
00:31:11 Il ne savait pas trop comment se passait une messe au XIVe siècle.
00:31:14 Donc j'ai pu les aider là-dessus en tant que conseiller liturgique.
00:31:17 Et à partir de là, je suis devenu documentaliste.
00:31:19 Donc on est en pré-production.
00:31:20 Et après, on m'a appelé en production pour être sur le plateau.
00:31:23 - C'est extraordinaire.
00:31:24 Donc vous avez passé tout le tournage aux côtés de Ridley Scott.
00:31:28 Et par exemple, Loris, vous lui avez dit "Là, Ridley, bombarder les pyramides,
00:31:34 c'est peut-être pas trop ce qui s'est passé".
00:31:37 - Alors du coup, déjà, juste pour finir l'histoire.
00:31:40 À la fin du tournage du "Le Dernier Duel", on est en Irlande.
00:31:44 Et il me dit, voilà, commentez sur Napoléon.
00:31:46 Et je dis "Ça va, je peux me débrouiller".
00:31:48 Et du coup, j'ai eu un an et demi de travail.
00:31:51 Et donc là-dessus, après, il m'a donné spécifiquement la relation Napoléon et Jéséphine à travailler.
00:31:56 Et donc là-dessus, c'est vraiment ce que j'ai travaillé pour le film.
00:32:01 Et du coup, pour les pyramides, alors c'est assez simple, en fait.
00:32:04 C'est comment représenter une bataille très compliquée.
00:32:07 Dans le film, le film représente dans la version courte quatre batailles.
00:32:10 Ridley Scott veut présenter des batailles.
00:32:12 On a tous vu des batailles au cinéma.
00:32:14 On a tous vu des guerres au cinéma.
00:32:15 On sait toujours comment ça se passe.
00:32:17 Mais là, il y a une volonté de représenter quatre batailles complètement différentes
00:32:20 avec un angle de vue différent.
00:32:21 Et donc, chaque bataille correspond à des choix artistiques.
00:32:24 Une filmée la nuit, une filmée de manière très spectaculaire.
00:32:28 La bataille des pyramides dans la réalité ne se passe pas sous les pyramides.
00:32:32 Bon, eh bien, écoutez, on va évidemment en parler.
00:32:35 Vous restez avec nous jusqu'à 10h30, mais on va revenir aussi au-delà du film sur la légende Napoléon.
00:32:40 Quand vous avez des députés qui veulent déconstruire, déboulonner les statues de Napoléon,
00:32:45 revenir sur le roman, sur l'histoire, sur le récit napoléonien,
00:32:51 j'ai hâte d'avoir votre avis là-dessus.
00:32:53 Dans l'actualité, on en parlait juste avant la publicité,
00:32:55 mais je ne veux pas qu'on passe trois heures sur ces manifestations.
00:32:58 Parce qu'il y avait hier soir...
00:33:00 Non mais vous voyez, Philippe, factuellement, quand vous avez 200 personnes
00:33:03 qui se mobilisent en France sur 70 millions,
00:33:06 est-ce que c'est un sujet qui doit faire la une ?
00:33:09 Non, non, vous avez raison.
00:33:10 Bon, ben alors, on écoute juste Benjamin Lucun, le député de la France insoumise.
00:33:13 Alors lui, il a tapé dans toutes les mains à l'extrême gauche
00:33:15 pour garder un siège et pour trouver un siège à l'Assemblée nationale.
00:33:18 Et là, hier, visiblement, il parlait de nazillons qui se mobilisaient,
00:33:23 place des grands hommes à Paris.
00:33:26 En dehors de ces murs, en fin de journée aujourd'hui,
00:33:28 on manifestait dans les rues de Paris des nazillons animés de slogans
00:33:32 contre les étrangers réels ou supposés d'ailleurs.
00:33:35 Et je crois que nous avons de ce point de vue-là une grande responsabilité
00:33:39 qui est de ne pas entretenir un racisme d'atmosphère qui s'empare de notre pays
00:33:43 et construit dans un débat public englouti sous les thèmes et les termes de l'extrême droite.
00:33:49 De ce point de vue-là, nous continuerons à combattre ce texte,
00:33:51 quelle qu'en soit la version, qui en réalité participe d'une analyse
00:33:56 qui consiste à donner le point à l'extrême droite sur sa vision complotiste
00:34:00 de la submersion migratoire et pas à construire une véritable politique
00:34:04 de l'inclusion et de la fraternité, ce à quoi, pour notre part, nous aspirons.
00:34:07 Et je rappelle que Gérald Darmanin s'est dit scandalisé par la manifestation.
00:34:10 Alors sur les réseaux sociaux, par exemple, circulent, via des comptes de députés de la France Insoumise,
00:34:17 il y aurait eu, je dis aurait parce que ça nécessite d'être vérifié,
00:34:20 des saluts nazis parmi ces 200 manifestants.
00:34:25 Mais sur l'interdiction de manifester, c'est peut-être ça qui nous intéresse.
00:34:29 Moi c'est ça qui me gêne dans l'attitude de Gérald Darmanin,
00:34:31 c'est-à-dire qu'il a l'air de poser comme principe qu'on interdit des manifs de gens qu'on n'aime pas
00:34:36 et que lui n'aime pas.
00:34:38 Alors je peux comprendre qu'il ne les aime pas, parce que moi non plus je ne les aime pas.
00:34:41 Mais le problème c'est qu'en France, le principe est la liberté de manifestation
00:34:46 et l'exception c'est le trouble à l'ordre public.
00:34:49 Voilà. Et donc je trouve que l'État ne gagne pas à multiplier des interdictions.
00:34:54 C'est vrai pour cette manif, ça a été vrai pour des manifs dites pro-palestinienne,
00:34:58 qui étaient plutôt des manifs anti-Israël, à vrai dire.
00:35:03 Je trouve que de multiplier les interdictions comme ça avec les tribunaux administratifs
00:35:07 qui au dernier moment annulent la décision du ministère pour autoriser...
00:35:12 Moins d'une heure, je crois que c'était 18h30 pour la manif.
00:35:15 Je trouve que l'État se décrédibilise et face à des gens qui manifestent,
00:35:19 il ne faut pas la peine de leur donner cette victoire juridique,
00:35:22 surtout quand on ne les aime pas.
00:35:23 Et on peut comprendre qu'on ne les aime pas, mais on ne peut pas laisser manifester
00:35:27 que des gens qu'on aime bien.
00:35:28 L'interdiction, effectivement, vous l'avez dit, c'est l'exception.
00:35:32 Et elle n'est jamais prise à la légère.
00:35:34 Comme vous l'avez dit, il y a toujours un risque de trouble à l'ordre public.
00:35:39 Et que n'aurait-on pas dit si la manifestation d'hier avait dégénéré,
00:35:43 comme ça a été le cas pour d'autres manifestations qui ont été interdites
00:35:46 et qui se sont tenues, notamment à Sainte-Soline.
00:35:48 On a tous encore les images en tête de CRS enflammées, attaquées à coups d'armes de guerre.
00:35:53 C'était une manifestation qui était interdite.
00:35:56 D'ailleurs, on notera que des députés y ont participé.
00:35:58 Donc lorsque vous interdisez une manifestation, ce n'est pas à la gueule du client.
00:36:02 Ce n'est pas parce que vous ne partagez pas les idées, etc.
00:36:05 Il y a des tas de manifestations en France au quotidien qui sont autorisées,
00:36:07 qui défendent des tas de causes.
00:36:09 On ne les partage pas nécessairement lorsqu'on est au pouvoir,
00:36:11 mais on les autorise et on les sécurise.
00:36:13 C'est ça le principe du pouvoir, de l'exercice du pouvoir.
00:36:15 En revanche, quand il y a un risque réel de trouble à l'ordre public,
00:36:19 ce qui était le cas, la responsabilité du ministre de l'Intérieur, c'est de les éviter.
00:36:23 - Mais arrêtez, Martin Garagnon,
00:36:25 vous avez 200 personnes qui se rassemblent au Place du Panthéon
00:36:28 pendant les manifestations contre la réforme des retraites.
00:36:31 Vous aviez des milliers de personnes qui se sont manifestées.
00:36:33 - Ce ne sont pas les mêmes profils, M. Deval, vous le savez très bien.
00:36:35 - Ah oui, oui, je suis d'accord avec vous.
00:36:37 Vous avez des professionnels de la casse pendant la manif des retraites,
00:36:41 c'est-à-dire des gens qui sont équipés, qui savent faire ça toutes les semaines
00:36:43 et qui venaient justement pour troubler l'ordre public.
00:36:46 - Vous connaissez juste, je réponds à cette intervention,
00:36:49 mais vous connaissez juste ma position sur la réforme des retraites.
00:36:50 Mais il ne faut pas non plus discréditer les cortèges de manifestants
00:36:53 qui ont défilé contre les retraites parce qu'ils ont été infiltrés par des casseurs.
00:36:58 On le sait très très bien.
00:36:59 - Je vais simplement vous... - Martin, s'il vous plaît,
00:37:01 juste un instant, je me permets de vous couper.
00:37:02 Ce que je veux dire, c'est qu'évidemment qu'on peut manifester contre la réforme des retraites,
00:37:05 mais il y avait un risque, vu que ça arrivait chaque semaine
00:37:08 et qu'il y avait des voitures brûlées, des magasins qui étaient cassés,
00:37:10 il y avait un risque de trouble à l'ordre public, on est d'accord.
00:37:13 - Il y avait un risque identifié, mais pas par les manifestants,
00:37:16 ni par les organisateurs de la manifestation,
00:37:19 qui étaient des organisations pacifiques.
00:37:20 - C'est vrai, et ça a été pourri par des milliers d'ultra-gauches,
00:37:25 ça a été pourri par eux, qui sont des professionnels de la casse.
00:37:28 - Voilà. - Ne tentons pas d'effacer la colère de nombreux Français
00:37:31 après la mort de Thomas, parce que cette colère a été infiltrée
00:37:33 par quelques personnes d'ultra-droite.
00:37:36 Parce que c'est exactement ça qui s'est passé cette semaine.
00:37:38 Ça n'est que ça qui s'est passé cette semaine.
00:37:40 On ne savait pas comment aborder cette colère-là,
00:37:43 comment aborder même ce qui s'est passé à Crépol.
00:37:46 On ne voulait pas... On a trié les témoignages, précisément,
00:37:49 qu'on a entendus à Crépol, notamment par le biais de la presse,
00:37:51 mais même politiquement, et là, enfin, on avait une manière de récupérer le récit
00:37:56 avec ce qui s'est passé à Romain-sur-Isère la semaine dernière.
00:37:59 Et depuis, on assiste, vous disiez tout à l'heure, Philippe,
00:38:01 qu'il ne fallait pas tout mélanger.
00:38:03 Je suis absolument d'accord, mais c'est précisément ce qui est en train de se passer
00:38:06 derrière ce terme d'ultra-droite.
00:38:08 En quelques secondes, la semaine dernière, à Romain-sur-Isère,
00:38:12 de samedi à dimanche, on a tous vu des personnes arrivent,
00:38:15 encagoulées, avec des battes de baseball à la main,
00:38:17 et se rendent dans le quartier de la Monnaie.
00:38:20 Il est 18h. Les renseignements sont au courant et la police boucle.
00:38:24 Donc, ils ne rentrent pas dans ce quartier. À 18h20, vous m'entendez bien,
00:38:29 ils sont dispersés. Donc, la police a parfaitement agi.
00:38:32 Il y a des interpellations, des comparutions immédiates,
00:38:35 des peines de prison fermes avec mandat de dépôt.
00:38:39 Alors déjà, je note que le pays entier s'est raccroché à l'idée que des peines courtes,
00:38:44 immédiates, fermes, avec mandat de dépôt,
00:38:46 étaient une solution pour lutter contre l'impunité d'une menace.
00:38:49 Je suis ravi que le pays entier se soit rallié à cette lecture.
00:38:52 - Je suis d'accord avec vous. - Deuxièmement, une heure après,
00:38:55 des habitants du quartier de la Monnaie se mettent à incendier des véhicules,
00:38:59 à mettre le bazar dans le quartier de la Monnaie,
00:39:04 et à ce moment-là, choppe un des militants d'extrême droite
00:39:07 qui était dans sa voiture, et le fracasse.
00:39:10 La police le retrouve ensanglanté sur le trottoir,
00:39:13 et il va à l'hôpital. Il est dans un état lamentable.
00:39:17 Je note par ailleurs que dans ce pays, on est capable de se détacher
00:39:22 d'une "cause" pour refuser l'autodéfense.
00:39:25 Là, en l'occurrence, ça n'a gêné personne.
00:39:27 Ça n'a pas été une information.
00:39:30 Le lendemain, vous avez des habitants de la Monnaie
00:39:32 qui cherchent à aller en romance sur Isère parce qu'une manif
00:39:34 est organisée et dispersée avant même les sommations sans incident.
00:39:38 Là non plus, ça n'est pas une information.
00:39:40 - Et depuis, vous avez des personnes qui sont... - Je suis d'accord avec vous.
00:39:43 Je sais, mais c'est important de rappeler tout ça.
00:39:45 Depuis, vous avez des personnes qui ont été placées en garde à vue
00:39:48 parce qu'ils ont collé des affiches. Vous avez été au courant de ça.
00:39:51 Ils sont placés en garde à vue pour "détérioration de biens".
00:39:54 Je n'ai pas de problème, c'est factuel.
00:39:56 Si on met en garde à vue et qu'on juge toutes les personnes
00:39:59 qui collent des affiches ou qui font des tags,
00:40:01 je serais la première ravie. On facilitera...
00:40:03 - Je finis juste, Eliott, parce que c'est vraiment important. - Oui, je sais.
00:40:05 - Non, mais alors, allez-y. - Et ces personnes-là
00:40:07 sont également mises en garde à vue pour "incitation à la haine raciale"
00:40:11 en raison du slogan "Tuer car blanc".
00:40:13 À la limite, la justice décidera contre les témoignages
00:40:16 qu'il y avait à Crépole que c'est faux.
00:40:18 Mais où est l'incitation à la haine raciale ?
00:40:21 Est-ce qu'on peut aussi retrouver nos esprits sur cette question ?
00:40:24 Là, c'est une chose différente de ce qui s'est passé à Romance sur les airs.
00:40:27 Coller une affiche, ce n'est pas défiler dans un quartier la nuit
00:40:30 avec une batte de baseball à la main. Vous êtes d'accord ?
00:40:32 Et là, hier, à Paris, on avait des gens...
00:40:35 Vous avez le droit d'être en désaccord avec eux,
00:40:37 mais le porte-parole à l'AFP, le porte-parole de la manif d'hier
00:40:41 a expliqué que ce qui s'était passé à Romance
00:40:43 n'était absolument pas les bonnes méthodes
00:40:45 pour exprimer la colère après le meurtre de Thomas.
00:40:49 Vous avez vu cette différence expliquée dans les journaux ?
00:40:51 Vous avez vu la différence entre ces personnes-là ?
00:40:53 Donc on a le droit de ne pas être d'accord avec les gens d'hier,
00:40:55 mais je pense qu'on a aussi le droit...
00:40:57 De ne pas être d'accord avec eux, parce qu'ils ont eu des slogans...
00:40:59 Non, mais vous avez le droit de ne pas être d'accord.
00:41:01 "Français, réveille-toi, tu es ici, chez toi."
00:41:03 Factuel, enfin, excusez-moi.
00:41:05 Non, ce n'est pas factuel. On est tous chez nous.
00:41:07 Oui, surtout les Français, en fait.
00:41:10 Donc c'est factuel, en fait.
00:41:11 En tous les cas, c'était important de remettre l'Église au milieu du village.
00:41:14 Et de ne pas confondre tout ça, et c'est précisément cette confusion.
00:41:17 Vous voyez, Philippe, il n'y a même pas de débat là-dessus.
00:41:19 Mais le récit médiatique, c'est toujours la même chose.
00:41:22 Quel prisme les médias vont utiliser pour entraîner une sorte de confusion
00:41:28 parce qu'idéologiquement, ils seraient en désaccord avec telle ou telle personne ?
00:41:31 C'est ça, la clé.
00:41:32 Oui, oui.
00:41:33 D'ailleurs, on tombe...
00:41:34 La liberté de manifester est le principe...
00:41:36 Mais bien évidemment.
00:41:37 Compris qu'on ne parle...
00:41:39 Je vais vous dire, là où on est un peu naïfs ce matin,
00:41:43 c'est qu'on vient de faire quasiment 20 minutes sur ces mobilisations ultra-droites.
00:41:48 Et qu'on n'a pas encore parlé, il est 9h47, de la mer de Romand-sur-Isère,
00:41:52 qui émerge depuis 2014, qui, je le répète, a condamné les mobilisations sauvages.
00:41:56 Mais qui dit la priorité des priorités, c'est l'insécurité, c'est l'ensauvagement.
00:42:00 Elle est menacée de mort.
00:42:02 Bon, j'aurais aimé peut-être que...
00:42:05 Même en tant que Français, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:42:07 de voir le ministre de l'Intérieur la soutenir publiquement.
00:42:10 Prendre la parole en disant "mais c'est un scandale".
00:42:12 En plus, elle a raison. Donc on va la soutenir.
00:42:14 Il faut l'accueillir. Je vais la recevoir à Beauvau.
00:42:17 Il faut qu'on réfléchisse pour un plan d'urgence,
00:42:20 pour savoir si ça ne peut pas être justement, tiens, le quartier de la Bonnet,
00:42:23 on en fait un exemple, on voit si ça marche,
00:42:25 en balayant justement cette centaine de délinquants
00:42:29 qui pourrissent la vie des habitants du quartier.
00:42:30 Ce n'est pas du tout ça qui est en train de se passer.
00:42:32 Qui pourrissent quotidiennement.
00:42:33 Quotidiennement. Vous avez entièrement raison.
00:42:36 On voit le sujet de Tony Pitaro, parce que là, il y a une mère de mise en examen,
00:42:41 sans que ce soit précisé évidemment, du mise en examen dans la mort de Thomas,
00:42:46 qui a pris la parole en disant "on a une mère d'extrême droite".
00:42:48 Voilà, ça l'y monte encore un peu plus.
00:42:50 Le sujet de Tony Pitaro et je vous donne les propos de la maire.
00:42:52 Depuis ces prises de position pour une plus grande fermeté vis-à-vis de la délinquance dans les quartiers,
00:42:59 Marie-Hélène Thauraval, la mère de Romain Surizère, fait l'objet de pression.
00:43:03 Cela a d'abord commencé par de l'intimidation via des appels anonymes à la mairie.
00:43:08 On a demandé par exemple si j'avais une garde rapprochée ou si j'avais une kalachnikov.
00:43:13 Intimidation, menaces, la mère de Romain Surizère voit chaque jour la violence aller de plus en plus loin,
00:43:18 jusqu'aux menaces de mort.
00:43:20 J'ai été menacée de mort sur Instagram.
00:43:22 Un utilisateur m'a d'abord traité de facho, avant de me prédire que sous un mois,
00:43:26 j'allais avoir la tête coupée et qu'on allait jongler avec mon crâne.
00:43:29 Marie-Hélène Thauraval a déposé plainte et affirme qu'elle continuera de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
00:43:35 Et là je vous donne les propos de la mère de l'un des mis en examen dans le meurtre de Thomas,
00:43:41 qui a donné la parole et accordé un interview à nos confrères du JDD.
00:43:46 Elle nous a traité de délinquants.
00:43:48 Je suis désolé, je ne suis pas délinquante.
00:43:50 Je travaille, j'éduque, le Dauphiné pardonnez-moi, j'éduque mes enfants.
00:43:53 Depuis qu'elle est devenue mère, le quartier a basculé.
00:43:57 Il n'y a plus rien pour les jeunes.
00:43:59 En fait, on a une mère d'extrême droite et on n'est pas au courant.
00:44:02 Voilà donc les propos de cette mère d'un des mis en examen.
00:44:06 Une mère d'extrême droite.
00:44:08 C'est assez facile, c'est-à-dire qu'en fait, je comprends que dès l'instant qu'on se soucie d'insécurité,
00:44:12 dès l'instant qu'on parle d'immigration, d'extrême droite.
00:44:14 Alors, la difficulté de cette position, c'est que, à ce moment-là,
00:44:18 les deux tiers de la France ont basculé à l'extrême droite depuis très longtemps.
00:44:22 Par ailleurs, ce que dit cette dame sur le quartier de la Monnaie,
00:44:25 qui n'irait pas bien depuis que cette mère est aux responsabilités,
00:44:29 mère MAIRE cette fois-ci,
00:44:31 ce n'est pas ce qu'on a entendu dans les manifestations en hommage aux jeunes qui ont été tués,
00:44:37 en hommage à Thomas.
00:44:38 C'était plutôt de dire que justement, ce qui s'est passé depuis 30-40 ans,
00:44:43 de gens qui vivaient dans ce quartier, ils en sont partis,
00:44:45 parce qu'il y a une certaine immigration qui est arrivée,
00:44:47 parce qu'ils n'avaient plus l'impression d'être chez eux,
00:44:49 et parce que ça devenait absolument invivable.
00:44:51 Ce que dit la mère MAIRE cette fois-ci de Romain Surizère,
00:44:54 c'est qu'on a une centaine de jeunes qui pourrissent ce quartier,
00:44:57 quotidiennement, comme le disait Charlotte,
00:44:59 qui prennent en otage, mais pas seulement le quartier,
00:45:01 mais également une partie de la ville,
00:45:03 parce que regardez, ils ne sont pas restés dans leur quartier,
00:45:05 ils sont sortis, ils sont allés tuer,
00:45:07 et un village qui d'ailleurs était assez loin quand même.
00:45:09 Donc c'est très facile comme accusation,
00:45:12 de traité d'extrême-droite, de fachos, assez facilement.
00:45:15 Le problème encore une fois, c'est que,
00:45:17 un, ça ne pointe pas la réalité,
00:45:18 et deuxièmement, ces gens sont en sécession totale, totale du pays.
00:45:21 Et puis ça rajoute encore un peu plus,
00:45:23 ça met une cible sur le dos de cette mère MAIRE,
00:45:26 qui aujourd'hui est menacée de décapitation, quand même.
00:45:30 L'un des journalistes de Livre Noir qui était allé sur le terrain disait,
00:45:33 il y a 500 000 euros de dégradation par an dans la cité de la monnaie,
00:45:37 en plus des 150 millions d'euros qui ont été investis depuis 2014.
00:45:40 Et ce n'est pas la mère MAIRE qui a les 150 millions depuis 2014.
00:45:44 L'État évidemment a un rôle là-dessus.
00:45:47 - Pardon, j'ai trouvé que cette mère disait des choses,
00:45:51 qui étaient d'ailleurs parfaitement cohérentes avec ce que disent
00:45:54 la plupart des maires, ou la totalité des maires,
00:45:56 tout au long de ce politique confondu,
00:45:58 quand ils ont un quartier, voire plusieurs,
00:46:00 où il y a cette centaine de jeunes hyper violents
00:46:03 qui montent dans la violence,
00:46:05 qui ne sont pas simplement une minorité dans le quartier,
00:46:08 mais ils contrôlent le quartier par la violence et par l'intimidation,
00:46:13 et peuvent exporter, si j'ose dire, leur violence en dehors du quartier,
00:46:18 avec des liens qui sont assez récurrents,
00:46:20 elle y fait allusion avec les trafiquants de drogue,
00:46:24 et donc on a un problème.
00:46:25 Et je crois que c'est Robert Ménard,
00:46:27 qui n'est pas connu pour être un islamogophiste dans ce pays,
00:46:30 qui le disait l'autre jour sur votre antenne,
00:46:33 il disait "on n'arrive pas, dans nos villes,
00:46:35 on n'arrive pas à gérer et à trouver une solution
00:46:38 pour cette centaine de jeunes hyper violents
00:46:40 qui pourrissent la vie, qui dominent le quartier,
00:46:43 qui montent en violence avec des effets dramatiques".
00:46:46 Et donc quelle est la politique qu'on mène ?
00:46:48 C'est ça la vraie question, plutôt que de mettre en cause cette mer,
00:46:51 c'est quelle est la bonne politique,
00:46:53 il y a évidemment une partie justice pénale,
00:46:55 mais quelle est la bonne politique pour arriver là ?
00:46:58 - La publicité, on revient, je suis désolé,
00:47:00 on est un peu pressé, mais la publicité, on revient dans un instant,
00:47:02 on va continuer d'en parler,
00:47:03 on sera également avec la maman d'Adrien Perez.
00:47:09 Adrien Perez, il a été tué en 2018,
00:47:12 dans un scénario qui malheureusement nous rappelle évidemment
00:47:16 ce qui s'est passé pour Thomas,
00:47:18 cette maman sort du silence,
00:47:20 elle a témoigné cette semaine chez nos confrères du JDD,
00:47:23 elle a témoigné également sur BFM,
00:47:26 et c'est important d'avoir son témoignage,
00:47:28 parce que c'est une parole qui est peu entendue.
00:47:30 2018-2023, rien n'a changé.
00:47:33 Il est 10h, l'information c'est avec Isabelle Piboulot,
00:47:40 et ensuite on reprend le débat.
00:47:42 - Pour la deuxième journée consécutive,
00:47:44 l'armée israélienne bombarde intensément la bande de Gaza.
00:47:47 Plus de 4 sensibles ont été touchés.
00:47:49 La trêve avec le Hamas qui avait permis la libération d'otages
00:47:52 et l'acheminement d'une aide d'urgence a pris fin hier matin.
00:47:55 Le ministère de la Santé du Hamas fait état
00:47:58 de plus de 240 morts et 650 blessés dans ces dernières frappes.
00:48:02 Après une semaine d'examens,
00:48:04 un premier feu vert à l'Assemblée pour le projet de loi immigration.
00:48:07 Les députés de la Commission des lois ont voté vers 2h du matin.
00:48:10 Une version remaniée du texte qui revient sur les mesures
00:48:13 les plus dures du Sénat.
00:48:15 Une grande satisfaction pour Gérald Darmanin.
00:48:18 Le projet de loi arrivera dans l'hémicycle à partir du 11 décembre.
00:48:21 Et puis dans le village de Château-Vilain,
00:48:23 la gendarmerie de l'Isère recherche activement Valentin Nurdin.
00:48:26 Un appel à témoin a été lancé jeudi soir
00:48:29 pour retrouver l'adolescent de 15 ans.
00:48:31 Les corps de ses parents ont été retrouvés calcinés
00:48:34 avec des traces de blessures par balles
00:48:36 dans la maison incendie où il vivait.
00:48:38 Une information judiciaire pour assassinat et destruction
00:48:41 par incendie a été ouverte hier.
00:48:43 - Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:48:46 On est toujours avec Alexandre Nevecchio, Charlotte Dornelas,
00:48:48 Pierre Gentillet, Philippe Guibert, Martin Garagnon
00:48:51 et Loris Chevalier.
00:48:53 Vous êtes, je le rappelle, conseiller historique de Ridley Scott.
00:48:56 On va revenir évidemment sur le film Napoléon
00:48:58 qui est un carton dans les salles françaises.
00:49:00 Mais on va revenir aussi sur la légende.
00:49:02 Et je tenais quand même à le dire, je dis toujours tout aux téléspectateurs,
00:49:05 vous avez fait 4h de route ce matin, vous êtes partis très tôt,
00:49:08 4h30 du matin, pour être sur le plateau avec nous
00:49:11 et pour pouvoir justement parler de Napoléon, sa légende,
00:49:14 ce personnage extraordinaire.
00:49:16 Et puis du film également, vous allez nous raconter un peu les coulisses.
00:49:19 Donc vraiment je voulais vous remercier Loris d'être présente sur le plateau.
00:49:23 Avant cela, je remercie Patricia Perez d'être avec nous.
00:49:27 Merci Patricia d'être présente en direct sur CNews dans l'Or des Pros.
00:49:32 Je rappelle aux téléspectateurs, nous sommes le 29 juillet 2018
00:49:35 à Mélan, près de Grenoble.
00:49:37 Votre fils, Adrien, fête son 26e anniversaire
00:49:40 dans une boîte de nuit avec ses amis.
00:49:42 A sortir de la fête, il sera tué à coups de couteau.
00:49:45 Les deux principaux suspects seront condamnés
00:49:47 trois ans plus tard à 15 ans de réclusion.
00:49:50 Et le troisième mis en cause, condamné pour violences aggravées.
00:49:54 Patricia, cinq ans séparent le meurtre de Thomas
00:49:58 de celui de votre fils.
00:50:00 Et vous avez pris la parole cette semaine
00:50:03 parce que forcément, ce drame ravive le cauchemar de juillet 2018,
00:50:08 le cauchemar qu'est le vôtre.
00:50:10 Oui, oui, oui.
00:50:13 On ne ment pas dans cette tragédie
00:50:18 qui touche les parents, la famille du petit Thomas,
00:50:21 qui est mort dans les mêmes conditions qu'Adrien.
00:50:25 Voilà, donc je leur redis toutes nos condoléances,
00:50:29 tout notre soutien avec notre douleur à nous de parents meurtris à jamais.
00:50:34 Voilà, et oui, il faut que ça s'arrête.
00:50:37 Alors j'ai un peu entendu que l'État commence un petit peu à se réveiller
00:50:42 pour ces actes innommables, voilà.
00:50:46 Et j'aimerais poser des questions à nos gouvernants.
00:50:52 S'ils avaient Adrien, s'ils avaient Thomas,
00:50:57 s'ils avaient Lola, s'ils avaient Enzo en face d'eux,
00:51:01 que leur dirait-il ?
00:51:03 Comment ils expliqueraient à nos enfants disparus à jamais
00:51:10 le pourquoi, pourquoi en a-t-on arrivé à cette situation-là ?
00:51:16 En 2018, nous avons été reçus par Gérard Collomb
00:51:20 lors de sa visite à Grenoble, dont il a fait un très beau discours.
00:51:26 Gérard Collomb proposait beaucoup de choses,
00:51:31 il voulait remettre beaucoup de policiers en place,
00:51:35 il voulait travailler avec tous les élus de tous bons comptendus.
00:51:39 Je pense que le premier acte, c'est de le faire.
00:51:45 Il faut que tous nos élus, tous nos politiques,
00:51:49 que nos présidents, que nos ministres travaillent ensemble.
00:51:52 Il faut qu'ils se mettent la main dans la main.
00:51:55 Alors l'abrégné, la violence, ce ne sera jamais possible.
00:51:59 Mais faire déjà un grand, grand, grand pas
00:52:04 pour que tous ces drames s'arrêtent.
00:52:06 Vous savez, la liberté, pour moi, elle disparaît
00:52:12 lorsque l'État s'avère incapable d'assurer la sécurité de chacun.
00:52:17 L'égalité, elle disparaît lorsque l'État consomme.
00:52:21 L'égalité, lorsque l'État consomme,
00:52:23 parce qu'une moitié de meurtriers passeraient mieux la terreur.
00:52:27 Fraternité, elle disparaît lorsque l'État laisse la violence
00:52:31 et dénigre les relations sociales.
00:52:34 Je suis en train de vous relire ce que j'avais écrit à M. Macron
00:52:42 en août 2018 et qui concluait ma lettre.
00:52:45 Depuis, rien ne change.
00:52:48 Qu'on continue.
00:52:50 Pourquoi ? Pourquoi ?
00:52:52 Patricia, quand on vous écoute et vous expliquez
00:52:56 que vous avez été reçue par Gérard Collomb,
00:53:00 il s'avère que ce drame qui vous a touchée, c'était en juillet 2018
00:53:04 et Gérard Collomb a quitté ses fonctions de ministre de l'Intérieur
00:53:07 en octobre 2018, avec cette phrase que tout le monde a pu relayer
00:53:13 ces derniers jours, côte à côte et face à face.
00:53:19 Qu'est-ce que vous dites aux parents de Thomas ce matin ?
00:53:22 Parce qu'on entend les propos que vous avez pu avoir
00:53:25 et cet appel que vous adressez au Premier Président de la République.
00:53:31 Mais aux parents de Thomas, vous leur dites quoi aujourd'hui ?
00:53:34 Je suis de tout cœur avec eux, qui veulent vraiment qu'ils aient
00:53:42 beaucoup de courage pour la suite, parce que ça va être très compliqué.
00:53:48 Très très compliqué.
00:53:50 Ce n'est pas fini en fait.
00:53:52 Thomas lui est sorti, Thomas ne rentre plus chez lui comme un gilet jaune,
00:53:57 tous ses enfants petits, sous ses couteaux en fait.
00:54:01 Parce qu'en fait, cette violence, elle est munie d'armes.
00:54:06 Ce ne sont pas des poings, ce sont des armes, des couteaux.
00:54:10 Et ces individus meurtriers, ils savent s'en servir de ces couteaux.
00:54:16 Ils plantent en plein cœur.
00:54:18 Vous vous rendez compte ?
00:54:21 On a planté vos fils.
00:54:23 Vous vous rendez compte ?
00:54:27 Non Patricia, malheureusement, je suis incapable de me rendre compte
00:54:30 de ce qui peut se passer dans cette situation-là,
00:54:34 si ce n'est que de partager votre douleur et votre peine.
00:54:37 Mais c'est impossible de se mettre à votre place
00:54:41 et de se mettre à la place des familles qui aujourd'hui
00:54:46 ont pris en quelque sorte, perpétuité et vivent un enfer.
00:54:51 Et vivent un enfer depuis ces drames-là.
00:54:56 Pourquoi vous avez décidé aujourd'hui de prendre la parole ?
00:55:02 Est-ce que vous avez l'impression qu'on ne donne pas suffisamment la parole
00:55:06 aux familles de victimes ?
00:55:08 Non, on est les oubliés.
00:55:11 Alors, il y a des jugements, il y a des condamnations.
00:55:15 Les condamnations ne sont jamais faites à 100%.
00:55:22 Puisque quand nos chers meurtriers se tiennent bien en prison,
00:55:28 la loi française va leur permettre de sortir.
00:55:35 Pour les meurtriers d'Adrien, ils ne font pas leur 15 ans,
00:55:38 je le sais pertinemment, nous le savons pertinemment.
00:55:41 D'ici 5 ans, ils seront dehors.
00:55:44 Ils profitent de leurs parents.
00:55:48 Nous, on n'a plus notre fils, nous on pleure, nos enfants,
00:55:53 on embrasse du mal.
00:55:56 On ne les entend plus nous appeler maman, papa.
00:56:00 Je n'entends plus Adrien rire avec sa soeur.
00:56:03 Leur déclin de rire, je ne les entends plus.
00:56:06 Je vois souffrir ma fille, parce qu'ils m'ont tué mon fils,
00:56:10 mais ils m'ont tué ma fille aussi.
00:56:13 Et oui, il faut que tout change, ces lois.
00:56:18 Il faut vraiment que ces lois soient réellement punitives, expéditives.
00:56:22 Il faut qu'on arrête de...
00:56:26 Je comprends qu'il va falloir réinsérer ces gens dans la vie du TAF,
00:56:30 mais la majeure partie du temps, vous croyez quoi ?
00:56:33 Quand ils vont ressortir, comment ça va se passer ?
00:56:39 Peut-être que moi un jour, je vais un jour dans les bouchons nobles,
00:56:43 être confrontée à eux.
00:56:47 Voilà.
00:56:49 Écoutez, c'est vrai que votre témoignage ce matin nous laisse sans voix,
00:56:56 si ce n'est qu'on pense évidemment tendrement à vous,
00:56:59 qu'on salue votre courage,
00:57:02 que cette parole-là, elle doit être, vous avez entièrement raison,
00:57:07 beaucoup plus entendue, bien plus que les petites politiques politiciennes
00:57:11 et les débats qui alimentent l'actualité ces derniers jours.
00:57:15 Et vraiment, Patricia, je tenais à vous remercier pour ce cri du cœur,
00:57:20 cette colère-là, qui doit être relayée.
00:57:24 Et vous aurez toujours une place sur ce plateau,
00:57:27 où en tous les cas, vous serez toujours la bienvenue pour témoigner
00:57:31 et pour échanger avec nous.
00:57:33 On pense chaleureusement à vous, Patricia.
00:57:35 Merci beaucoup. Ce que je retiens, au-delà de l'émotion,
00:57:38 et j'imagine que vous êtes tous partagés par cette émotion,
00:57:42 c'est que justice soit rendue,
00:57:45 que lorsque dans notre société, désormais,
00:57:48 le couteau et le prolongement de la main de certains hommes,
00:57:51 la justice soit extrêmement ferme.
00:57:54 Et ça, ça peut se faire.
00:57:57 C'est la justice. Voilà.
00:57:59 Je trouve que cette dame a raison, évidemment, sur la justice,
00:58:03 sur la sévérité de la justice, sur l'incompréhension
00:58:06 que peuvent avoir ces familles face à des personnes
00:58:09 qui ont assassiné et qui ne font pas l'intégralité de leur peine.
00:58:13 - Et puis d'autre part, je trouve que madame...
00:58:15 - Elle ne s'est pas laissée passer la loi.
00:58:17 - Oui, je sais.
00:58:18 - C'est aux hommes politiques de lâcher encore.
00:58:20 - Mais je trouve que madame a en plus tout à fait raison
00:58:22 d'insister sur un point essentiel, qui est le port d'armes.
00:58:24 - Oui. - Le couteau.
00:58:25 - Bien sûr.
00:58:26 - Il y a eu un débat il y a quelques jours là-dessus.
00:58:30 Le port de couteau, c'est pas plus d'un an de prison
00:58:34 et c'est jamais appliqué. - Jamais.
00:58:36 - C'est pas plus de 15 000 euros d'amende.
00:58:39 - Oui.
00:58:40 - A l'évidence, et là, je trouve que madame soulève
00:58:43 un point tout à fait essentiel,
00:58:45 vu la prolifération de ces couteaux,
00:58:48 il faut qu'au-delà d'urgence, on durcisse la répression
00:58:51 contre le port d'armes.
00:58:53 Parce que ça nous conduit au drame.
00:58:56 - Charlotte, je vais également vous remercier,
00:58:58 parce que c'est vous cette semaine qui m'avez alertée,
00:59:00 vous avez interrogé Patricia Perez,
00:59:03 et vous m'avez dit son témoignage est bouleversant,
00:59:07 et c'est pour ça que nous l'avons également ce matin.
00:59:11 Est-ce que vous partagez aussi cette sensation ?
00:59:13 C'est aujourd'hui, vous avez dit, c'est la loi,
00:59:15 donc c'est plutôt une réponse politique
00:59:17 à finalement une inapplication, en tous les cas,
00:59:19 un manque de sérénité.
00:59:21 Parce que toutes les familles qui sont confrontées à ces drames
00:59:25 racontent le calvaire, et je pèse mes mots,
00:59:29 et vous m'arrêtez Patricia si ce ne sont pas les bons mots,
00:59:32 mais le calvaire qu'est la procédure judiciaire,
00:59:36 puis la question des condamnations,
00:59:38 puis l'apprentissage, la nouvelle de savoir
00:59:42 que l'application des peines ne va pas se faire
00:59:44 de la même manière, et là, Patricia évoquait tout à l'heure
00:59:47 la question de, il y a la condamnation,
00:59:49 qui est prononcée, 15 ans en l'occurrence,
00:59:51 en ce qui concerne les assassins d'Adrien,
00:59:55 et au bout de quelques années, vous apprenez
00:59:58 qu'il y a une demande de mise en libération conditionnelle,
01:00:00 que vous pouvez partir, et cet aménagement des peines,
01:00:03 où en effet, on vous dit, vous êtes bien comporté en prison,
01:00:06 mais pardon, la peine ne sanctionne pas un comportement en prison,
01:00:09 elle sanctionne un acte qui a détruit la vie d'une famille,
01:00:13 en l'occurrence. Donc cette peine,
01:00:15 quand elle est prononcée, déjà 15 ans,
01:00:18 c'est moins déjà que ce que les parents d'Adrien,
01:00:21 évidemment, et sa sœur, ont pris, eux, dans la vie,
01:00:23 c'est pour ça que quand les familles répètent
01:00:25 "nous on a pris perpétuité", ce ne sont pas des mots en l'air,
01:00:28 et moi, ce que je retiens, ce qui m'a beaucoup touchée,
01:00:30 quand j'ai fait cette interview, mais même quand les familles
01:00:33 veulent parler à ce moment-là, c'est que je réalise
01:00:36 que les débats qu'on a sur les différents mots
01:00:39 qui s'installent systématiquement dans le débat
01:00:41 de "le premier jour, c'est la récupération",
01:00:44 "le troisième jour, on nous explique que c'était une rixe",
01:00:46 parce qu'au moment où Adrien est mort,
01:00:48 parce que quand Adrien s'est fait poignarder,
01:00:51 il allait défendre un de ses amis qui était agressé
01:00:54 par ces garçons qui avaient les couteaux à la main.
01:00:57 À l'époque aussi, on a parlé de rixe.
01:00:59 À l'époque aussi. Mais ni Adrien, ni son ami
01:01:02 n'avaient, eux, un couteau à la main.
01:01:04 Ils sortaient de l'anniversaire d'Adrien.
01:01:06 Donc c'est tous ces mots-là, et moi, j'aimerais
01:01:08 que ces parents soient entendus par tout le monde
01:01:11 et qu'on retrouve un peu de décence
01:01:13 dans la manière dont on aborde ces sujets.
01:01:15 Il y a des familles derrière, ce sont des vies, évidemment.
01:01:18 Il y a des familles qui entendent ce que nous disons
01:01:21 dans le débat public. Ils entendent nos débats.
01:01:23 Et je pense que cette douleur-là,
01:01:25 elle est importante à montrer, vraiment.
01:01:28 Et donc, je...
01:01:29 - Et je vous ai entendu, je crois que c'était jeudi soir,
01:01:33 prendre la parole chez nos confrères de BFM.
01:01:36 Et justement, vous êtes revenu sur un mot
01:01:39 qui vous avait marqué.
01:01:41 C'était sur cette idée de rixe,
01:01:43 comme si finalement, il y avait eu un échange de coups
01:01:47 au sortir, une sorte de bagarre au sortir,
01:01:50 alors que votre fils était victime de la barbarie
01:01:54 et d'un acte sauvage et de coups de couteau.
01:01:56 Et vous l'aviez tout de suite rappelé,
01:01:58 jeudi soir, à nos confrères.
01:02:01 - Oui, c'est pas une rixe. Non.
01:02:05 Ils sont venus se faire agresser, en fait,
01:02:07 d'une extrême violence.
01:02:09 Adrien a perdu la vie en 60 secondes.
01:02:12 60 secondes d'une violence inouïe,
01:02:17 inouïe, inimaginable.
01:02:19 Ils ont eu à faire à des mots.
01:02:22 Et un des assassins de mon fils,
01:02:25 quand il a fini son acte,
01:02:27 a levé les bras au ciel, en criant "Victoire !"
01:02:31 et vous vous souviendrez de moi.
01:02:33 Alors, ce n'est pas une rixe. Non.
01:02:38 Adrien, lui, il était même fou
01:02:40 quand il y avait eu un changement.
01:02:42 On ne peut plus parler à l'âge.
01:02:44 Avec son amie Thibault.
01:02:46 Et quand il s'est retourné,
01:02:48 qu'il a petit boîté, il est allé dans le feu.
01:02:52 Pour le défendre, Mathieu, l'ami d'Adrien,
01:02:55 il a échappé à la mort,
01:02:57 parce qu'il a aussi été ablancé en pleurs.
01:02:59 Mais lui, il a échappé à la mort.
01:03:01 Ce soir-là, il aurait pu avoir deux morts.
01:03:04 - On entend évidemment votre...
01:03:08 - Alors, ce n'est pas une rixe.
01:03:09 - Mais c'est important de...
01:03:10 - Ce ne sont pas des rixes.
01:03:11 Ce sont des agressions, des agressions volontaires.
01:03:14 Allons nos blanches.
01:03:16 Et je me répète, ils savent vous donner les coups.
01:03:18 Ils savent vous donner les coups.
01:03:20 Ils les donnent en plein cœur.
01:03:23 - Que votre parole soit entendue partout,
01:03:25 Patricia Pérez. Partout.
01:03:28 Merci. Et encore une fois,
01:03:30 merci pour votre témoignage.
01:03:31 - Merci à vous.
01:03:32 - Et courage, courage dans ce long chemin.
01:03:36 - Eliott, est-ce que tu me permettais
01:03:37 de dire un mot juste, parce que
01:03:38 à la fois, on partage l'émotion de cette maman.
01:03:40 Et puis, moi, c'est une ville que je connais bien
01:03:41 parce que j'y ai vécu à Meylan.
01:03:42 Donc, cette boîte de nuit, je la connais.
01:03:45 Donc, c'est d'autant plus...
01:03:46 On s'identifie encore plus
01:03:47 quand on connaît les lieux et les situations.
01:03:50 Aucune peine, aucune sanction
01:03:52 ne compensera le chagrin d'une mère
01:03:54 qui a perdu son enfant.
01:03:55 C'est une évidence, ça a été dit.
01:03:56 En revanche, il n'y a jamais de réinsertion réelle
01:03:58 s'il n'y a pas eu de sanction réelle.
01:04:00 Donc, les peines, évidemment,
01:04:01 elles doivent être lourdes.
01:04:03 - Pardonnez-moi de vous dire que
01:04:04 aucune peine ne permettra d'aider la famille à avancer
01:04:09 lorsque justice est rendue.
01:04:11 C'est-à-dire que ces individus,
01:04:13 par exemple, lorsqu'ils sont condamnés à 20 ans
01:04:17 ou 15 ans, font 15 ans et pas un jour de moins
01:04:20 et que cette famille-là ne se retrouvera pas
01:04:25 dans les rues de Paris, de Grenoble, de Marseille,
01:04:28 de Lille ou dans des petites communes, face à face,
01:04:30 7 ans et demi après les faits.
01:04:32 Écoutez, ça peut changer quand même un peu la donne.
01:04:35 C'est ce que disait Patrick Silla.
01:04:36 - L'exécution réelle d'une peine,
01:04:37 c'est à la fois due à la victime
01:04:39 et c'est aussi une façon de protéger la société.
01:04:41 - Allez, en un mot.
01:04:42 - De réitérer son propre...
01:04:43 - Un témoignage qui est bouleversé.
01:04:44 - En un mot, juste un mot.
01:04:45 Il y a quelque chose de très important,
01:04:47 plein de choses importantes qui ont été dites
01:04:49 par cette mère, par Patricia Pérez,
01:04:51 et sur lesquelles je pense qu'il faudrait méditer.
01:04:53 Il faudrait qu'un certain nombre de journalistes méditent.
01:04:56 C'est l'usage des mots.
01:04:58 Et en particulier, quand on parle de rixte,
01:05:00 typiquement, quand on en a parlé,
01:05:02 pour le meurtre de Thomas, dont on sait aujourd'hui,
01:05:04 plus personne n'ose affirmer aujourd'hui,
01:05:06 c'est une rixte.
01:05:07 Vous voyez, moi, je pense à ses familles,
01:05:09 je pense à ses parents,
01:05:10 je pense aux parents de Thomas,
01:05:12 je pense aux parents d'Enzo,
01:05:13 je pense à cette mère,
01:05:14 quand on a des gens qui font des comparaisons grotesques.
01:05:18 Roméo et Juliette, par exemple,
01:05:19 pour parler de l'agression qui a eu lieu à Crépole,
01:05:21 ou qui...
01:05:22 - Qui épouse les versions.
01:05:25 Non, mais qui épouse parfois,
01:05:26 qui épouse les versions des suspects.
01:05:28 - Exactement, qui épouse les versions des suspects.
01:05:30 On ne citera personne, mais tout le monde a bien compris.
01:05:32 - Il y a un même dénominateur commun là-dedans.
01:05:34 - Il faut imaginer le mal que ça cause aux familles.
01:05:36 - Je voudrais juste rappeler et saluer
01:05:39 le journal du dimanche et Charlotte Dornelas,
01:05:41 qui cet été a donné la parole à ces familles des victimes
01:05:44 dans une lettre ouverte adressée au président de la République.
01:05:47 Et honte à ceux qui ont préféré
01:05:49 revenir sur des petites polémiques,
01:05:51 sur des histoires de photos,
01:05:52 plutôt que de voir le fond
01:05:53 et d'entendre la parole de ces familles.
01:05:55 - Vous savez, à l'époque,
01:05:56 parmi les gens qui avaient signé cette lettre,
01:05:59 il y a des personnes signataires
01:06:02 qui m'ont appelée et qui m'ont dit...
01:06:04 Vous savez, cette histoire de photo en une
01:06:05 sur laquelle tout le monde a sauté pour éviter de parler.
01:06:07 Ils m'ont dit "Nous, depuis que ça nous est arrivé dans nos vies,
01:06:10 ils trouvent toujours une raison de ne pas parler de nous."
01:06:13 Et...
01:06:14 Enfin, vraiment, ça m'a brisé le cœur, en fait.
01:06:17 Parce que c'est des gens...
01:06:20 Vous avez raison de dire que la peine qui est prononcée,
01:06:24 elle ne console pas une maman.
01:06:26 Elle ne consolera jamais une maman
01:06:27 puisqu'elle a perdu son fils.
01:06:29 Simplement, l'enjeu de cette peine-là,
01:06:32 c'est de protéger la confiance
01:06:35 que ces personnes ont dans leur pays.
01:06:37 La confiance qu'ils ont dans leurs autorités.
01:06:40 La seule idée de se dire...
01:06:41 Souvenez-vous de la maman Denzo, aussi,
01:06:43 qui disait "Mais est-ce qu'il est possible de nous considérer ?"
01:06:46 Mais le poids de ces mots,
01:06:47 le poids quand ces familles vous disent
01:06:49 "Mais est-ce qu'il est seulement possible
01:06:51 d'avoir une place dans votre cœur de dirigeant ?"
01:06:54 Mais ces phrases-là, elles devraient nous empêcher de dormir.
01:06:57 - Excusez-moi. - Oui, c'est ça.
01:06:58 - Martin, vous vous souvenez,
01:06:59 puisqu'on a beaucoup travaillé cet été,
01:07:02 vous étiez tous là cet été,
01:07:04 pour Enzo.
01:07:05 Donnez-moi le nombre de médias qui ont couvert ce drame-là.
01:07:08 - Mais je me suis laissé être ouverte.
01:07:10 Je me suis laissé être...
01:07:11 Maman a été signataire aussi.
01:07:12 - Bien sûr.
01:07:13 - Je me souviens des échanges qu'on a eus.
01:07:14 - Combien de médias ont donné la parole à la maman Denzo ?
01:07:17 Combien de médias ont couvert les obsèques Denzo ?
01:07:21 Voilà.
01:07:23 Donc, et vraiment Patricia, merci encore.
01:07:25 Et on viendra régulièrement vous voir, justement,
01:07:28 et je ne le répéterai jamais assez,
01:07:29 mais vous serez toujours la bienvenue sur ce plateau,
01:07:31 et les familles des victimes, justement.
01:07:33 On doit vous donner de la place qu'il faut,
01:07:36 et la place nécessaire pour parler de ces drames-là.
01:07:39 On vous embrasse chaleureusement, Patricia.
01:07:41 - Merci, merci à vous.
01:07:43 - Il nous reste quelques minutes seulement,
01:07:46 et évidemment, c'est toujours difficile de changer de sujet.
01:07:49 Loris Chevalier, je vous présente déjà mes excuses,
01:07:52 parce qu'on a pris plus de temps,
01:07:53 et on a donné la parole à cette maman
01:07:57 qui, aujourd'hui, vit toujours un enfer.
01:07:59 Je rappelle que vous êtes conseiller historique de Ridley Scott.
01:08:02 Par exemple, l'émission du vendredi avec Philippe Devilliers,
01:08:07 qui s'appelle "Face à Philippe Devilliers",
01:08:09 c'est un moment dans l'histoire.
01:08:10 C'est-à-dire qu'on va traiter de sujets absolument dramatiques,
01:08:13 mais aussi on va basculer dans la France qu'on aime.
01:08:15 Et c'est à travers aussi le roman et le récit national
01:08:19 et les grands personnages de notre histoire
01:08:22 qu'on arrive à trouver une certaine respiration.
01:08:25 Et les dernières minutes, je vais vous les donner,
01:08:27 Loris Chevalier, parce qu'au-delà du film,
01:08:30 si ce film marche autant,
01:08:32 c'est aussi parce qu'il y a la légende.
01:08:34 Pourquoi Napoléon fascine Loris Chevalier ?
01:08:37 - Je pense qu'il fascine parce qu'il incarne un personnage
01:08:41 qui est...
01:08:43 On peut se projeter en lui.
01:08:46 On peut se projeter dans le self-maïman.
01:08:48 On va trouver quelque chose.
01:08:49 On peut trouver l'homme du peuple.
01:08:51 On peut trouver le combattant.
01:08:53 Et des gens vont se projeter en lui
01:08:55 et essayer de trouver ce qu'il y a de meilleur en le personnage
01:08:58 et de se l'approprier.
01:08:59 Et donc, il est vrai que c'est un personnage...
01:09:01 C'est le personnage le plus connu du monde ancien,
01:09:03 donc d'avant le XXe siècle.
01:09:05 Si on peut un peu pousser la chose,
01:09:07 on connaît plus Napoléon dans son intimité
01:09:09 qu'on ne connaît Jésus-Christ.
01:09:11 On sait comment Napoléon...
01:09:13 On sait son enfance.
01:09:14 On sait énormément de choses.
01:09:16 On sait son éducation à Brienne.
01:09:18 Et donc, on sait énormément.
01:09:20 Et donc, dans cette source immense de savoirs et de sources,
01:09:23 eh bien, on va puiser ce que l'on aime.
01:09:25 Et il représente, il incarne ce qu'est la France.
01:09:28 Et dans le monde entier.
01:09:29 Regardez, prenez par exemple un autre pays comme l'Allemagne.
01:09:32 Il y a des grands hommes,
01:09:34 mais que le monde entier ne s'approprie pas.
01:09:36 - J'étais... Pardonnez-moi de vous couper.
01:09:38 J'étais à Milan il y a un mois.
01:09:41 Et Napoléon est représenté.
01:09:43 Mais oui, mais c'est fascinant de voir ça.
01:09:45 Mais oui, mais vous dites ça.
01:09:47 Mais vous savez qu'en France...
01:09:48 - C'est le libérateur de l'Italien.
01:09:49 - Oui, mais évidemment.
01:09:50 Mais vous savez qu'en France, par exemple,
01:09:51 il y a des députés qui veulent déboulonner
01:09:52 les statuts de Napoléon.
01:09:53 Qui veulent déconstruire...
01:09:54 - Il y a pas que en Milan.
01:09:55 Vous allez en Europe de l'Est,
01:09:57 Napoléon est porté presque sur les hôtels.
01:10:00 En Pologne, c'est le libérateur.
01:10:02 En Croatie, partout.
01:10:04 Napoléon en Chine est vu comme l'homme du peuple.
01:10:07 - Bon.
01:10:08 - Et on a ces grandes figures-là en France
01:10:12 que d'autres pays, je dirais pas nous jalousent,
01:10:15 mais vont s'approprier.
01:10:16 Et ça, c'est une grande force.
01:10:17 C'est une force française de se projeter dans le monde.
01:10:20 - Est-ce que vous avez posé la question à Ridley Scott,
01:10:22 mais pourquoi ce film sur Napoléon ?
01:10:24 - Déjà, lui est très francophile.
01:10:26 Alors, il y a des films où il présente la France
01:10:29 de manière un peu moins francophile, on va dire.
01:10:32 Mais il vit en France.
01:10:35 Il vit à Opède.
01:10:37 Il y a ouvert dans le Verravignon.
01:10:39 Il y a ouvert une cave.
01:10:41 Il connaît très bien la France.
01:10:42 Il connaît très bien son histoire.
01:10:44 Et donc, lui, pourquoi ce film ?
01:10:46 C'est aussi un challenge pour un cinéaste.
01:10:49 Car il y a Kubrick qui avait essayé.
01:10:52 Et donc, lui, il va vouloir marquer l'histoire du cinéma.
01:10:55 Napoléon a été représenté 107 fois.
01:10:58 Il y a eu 107 films, je crois, sur Napoléon.
01:11:00 1000 personnes ont joué Napoléon.
01:11:02 Et donc, il y a cette volonté de marquer l'histoire.
01:11:04 Et d'incarner quelque chose de beaucoup plus grand.
01:11:07 - Et histoire à laquelle vous participez,
01:11:09 puisque vous êtes le conseiller historique.
01:11:11 Il vous reste vraiment 30 secondes.
01:11:14 Quel message vous voulez adresser ?
01:11:16 Je crois qu'autour du plateau, très peu ont pu voir le film.
01:11:19 À ceux peut-être qui hésitent,
01:11:22 moi, j'ai dit en début d'émission,
01:11:23 je devais le voir avec mon frère en début de semaine.
01:11:25 Je n'ai pas eu l'occasion, malheureusement.
01:11:27 Mais plus on parle de ce film en mal,
01:11:29 plus j'ai envie de le voir.
01:11:31 Donc, c'est possible que j'y aille très rapidement.
01:11:35 En début de semaine prochaine.
01:11:36 Mais pour les téléspectateurs qui ne l'ont pas vu.
01:11:38 - C'est un film de grand spectacle,
01:11:40 avec des budgets énormes,
01:11:42 qui parle de notre histoire de France.
01:11:44 Qui montre comment l'ordre a été mis à partir du chaos.
01:11:48 Et donc, c'est une histoire très troublée
01:11:50 de notre époque, de notre France.
01:11:54 Et qui peut aussi,
01:11:56 on peut se projeter dans cette histoire
01:11:58 de remettre de l'ordre à partir d'un certain chaos,
01:12:01 des idées révolutionnaires.
01:12:02 Et de comment découvrir la France
01:12:05 à travers un immense tableau esthétique.
01:12:09 Et un film très très beau.
01:12:11 Et dont la musique corse va réveiller
01:12:14 quelque chose de très beau et de très, on peut dire, provincial.
01:12:17 - Merci beaucoup, Lauréce Chevalier.
01:12:19 Merci à tous les six.
01:12:21 Revenez également sur ce plateau.
01:12:23 Et on salue votre papa qui est gentiment venu vous accompagner.
01:12:26 - Il nous enverra tout.
01:12:28 - Non mais oui, mais moi je lis toujours tout,
01:12:29 mais vous connaissez la règle.
01:12:30 - Il dit tout.
01:12:31 - Mais vous imaginez, vous êtes partis à 4h du matin.
01:12:33 Donc on salue les Maconais également.
01:12:35 - Ah voilà, et la Bourgogne.
01:12:36 - Et la Grande Bourgogne.
01:12:38 Dans un instant, c'est Dr Mio.
01:12:41 Bonjour Dr Mio.
01:12:42 Brigitte nous donnera les conseils pour bien digérer.
01:12:44 Merci beaucoup.
01:12:45 Donc on va traiter ça.
01:12:47 Et puis Amide Dinous, c'est évidemment Thierry Cabane.
01:12:49 Et voilà, on est tous un peu bouleversés
01:12:54 par le témoignage qu'on a eu juste avant.
01:12:57 Et on l'embrasse une nouvelle fois.
01:13:00 Merci à tous.
01:13:01 On se retrouve ce soir pour l'heure des produits.
01:13:02 ...