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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Bonjour, bienvenue sur CNews.
00:00:02 Je suis ravie de vous retrouver pour une nouvelle semaine
00:00:03 de 180 minutes info.
00:00:05 Vous en avez l'habitude du débat, du décryptage, de l'analyse,
00:00:08 avec nos invités que je vous présente dans un instant,
00:00:10 juste après l'éphéméride du jour. C'est parti.
00:00:12 Chers amis, bonjour.
00:00:19 Sainte-Barbe, ou Barbara, que nous fêtons aujourd'hui,
00:00:23 est la sainte patronne des pompiers.
00:00:24 Vous allez comprendre pourquoi.
00:00:26 Nous sommes au temps de l'Antiquité, au IIIe siècle,
00:00:29 dans le nord de l'actuelle Turquie.
00:00:31 Barbe est la fille d'un polythéiste nommé Dioscor,
00:00:35 qui l'aime d'un amour si dévorant qu'il l'a fait enfermer
00:00:38 dans une tour pour qu'aucun prétendant ne puisse l'approcher.
00:00:41 Mais Barbe, qui a fréquenté des chrétiens,
00:00:43 demande un jour le baptême.
00:00:45 On dit même que c'est saint Jean-Baptiste,
00:00:47 apparu miraculeusement dans la tour, qui s'en serait chargé.
00:00:51 Autant vous dire que cet amour, tout spirituel,
00:00:54 déplait à Dioscor.
00:00:56 Il conduit Barbe chez le juge,
00:00:58 mais elle refuse de renoncer à son projet.
00:01:00 La malheureuse est écorchée, mutilée, brûlée,
00:01:03 au fer rouge et fouettée.
00:01:05 Comme elle survit à ses traitements atroces,
00:01:08 son père finit par la décapiter de ses propres mains.
00:01:11 L'histoire raconte qu'il l'est immédiatement foudroyée
00:01:14 et réduit en cendre.
00:01:16 C'est sans doute la raison pour laquelle Barbe est la patronne
00:01:19 de tous les métiers en lien avec le feu,
00:01:21 comme les pompiers, les artificiers, les artilleurs, les mineurs,
00:01:25 et bien d'autres encore.
00:01:27 Et voici pour finir cet extrait d'une prière attribuée à sainte Barbe.
00:01:31 Ô mon sauveur, je vous conjure de me soutenir
00:01:34 et de me fortifier dans le combat.
00:01:37 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:39 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:41 Nous voici parties pour 3h d'infos,
00:01:45 avec pour commencer le journal d'Isabelle Piboulot.
00:01:47 Bonjour, Isabelle. Après l'attentat à Paris,
00:01:49 samedi soir, la saillante en garde à vue dit assumer
00:01:52 et revendiquer totalement son geste.
00:01:54 Dans le même temps, le parquet fédéral allemand
00:01:56 a ouvert une enquête qui se déroulera
00:01:58 parallèlement aux investigations françaises.
00:02:00 L'attaque a coûté la vie à un franco...
00:02:03 à un touriste germano-philippin de 23 ans.
00:02:06 Le suspect franco-iranien de 26 ans
00:02:08 avait prêté allégeance au groupe Etat islamique.
00:02:11 Retour sur les faits avec Célia Gruyère.
00:02:13 C'est quai de Grenelle, à l'entrée du pont Bir Hakeim,
00:02:18 que la saillante commence son parcours meurtrier.
00:02:21 Vers 21h15, les policiers sont alertés.
00:02:24 L'individu a déjà attaqué un homme à coup de couteau et de marteau.
00:02:27 La victime, 23 ans,
00:02:29 est un touriste de nationalité philippine et allemande.
00:02:33 Il n'a pas survécu à ses blessures.
00:02:35 Un chauffeur de taxi, démoin de la scène,
00:02:37 crie après la saillante, qui lui répond par un halakbar.
00:02:41 L'individu prend alors la fuite.
00:02:43 Il traverse le pont Bir Hakeim
00:02:45 où, de l'autre côté, des policiers arrivent.
00:02:47 Il tente une première fois de l'interpeller,
00:02:49 mais l'homme les menace d'avoir une ceinture d'explosifs sur lui.
00:02:53 Il s'enfuit alors en remontant l'avenue du président Kennedy
00:02:56 vers la maison de la radio.
00:02:57 Sur son chemin, il s'attaque à coup de marteau à deux autres passants.
00:03:01 Il finit dans une impasse près du parc de Passy
00:03:03 où des policiers tentent une nouvelle fois de l'interpeller,
00:03:06 vers 21h30.
00:03:08 -Pousse-le !
00:03:09 Pousse-le ! Arrête ! Ça sert à rien !
00:03:12 -A l'aide de leur taser, ils finissent par le maîtriser.
00:03:15 Il est aussitôt placé en garde à vue.
00:03:17 -Vous vous souvenez sans doute de l'agression de Yuri à Paris.
00:03:21 C'était en janvier 2021.
00:03:23 Le procès de huit jeunes s'ouvre aujourd'hui.
00:03:25 -Collégien français né en Ukraine,
00:03:28 Yuri avait été roué de coups par une dizaine d'adolescents
00:03:31 dans le 15e arrondissement.
00:03:32 Célia Barotte du service police-justice de CNews.
00:03:35 Bonjour. Vous êtes en direct de la cour d'assises des mineurs de Paris.
00:03:39 Il s'agit là du second procès dans cette affaire.
00:03:42 Selon les investigations,
00:03:43 ce déchaînement de violence serait un acte de vengeance.
00:03:46 -Effectivement, Isabelle, un second procès
00:03:51 qui normalement doit se dérouler à huit clous.
00:03:53 En mars dernier, quatre adolescents âgés de 14 et 15 ans
00:03:56 au moment de l'agression ont déjà été condamnés
00:03:59 à des peines de prison ferme.
00:04:00 Aujourd'hui, parmi les huit jeunes qui vont être jugés,
00:04:04 six vont être jugés pour tentative de meurtre,
00:04:06 un pour complicité et le dernier pour participation
00:04:10 à une association de malfaiteurs en vue de commettre des violences.
00:04:14 Un 13e individu initialement renvoyé devant cette cour
00:04:17 a finalement bénéficié d'un non-lieu.
00:04:20 -Faute de charge suffisante,
00:04:21 pendant trois semaines, la justice va donc tenter
00:04:25 de déterminer la responsabilité des uns et des autres
00:04:28 lors de cette agression très violente
00:04:31 et qui a provoqué de nombreuses réactions à l'époque.
00:04:34 Ce procès doit se terminer le 22 décembre prochain.
00:04:37 -Merci, Célia, pour ces premières informations.
00:04:40 Toujours dans l'actualité judiciaire,
00:04:42 il n'y aura pas de pourvoi en cassation
00:04:44 pour contester la relax d'Eric Dupond-Moretti.
00:04:47 -Définitive a annoncé le procureur général
00:04:50 estimant qu'il serait compliqué de remettre en place un tel procès
00:04:54 et qu'il valait mieux aller vers l'apaisement.
00:04:56 Le garde des Sceaux était poursuivi lors d'un procès inédit
00:05:00 pour prise illégale d'intérêt.
00:05:02 -24 personnes soupçonnées d'être liées au trafic de drogue
00:05:05 ont été interpellées à Marseille, mardi dernier.
00:05:08 -Gérald Darmanin a salué un nouveau coup de filet
00:05:11 dans le milieu du narco-banditisme.
00:05:13 1850 interpellations ont été menées dans la cité phocéenne,
00:05:17 cette année, un chiffre qui a plus que doublé en trois ans.
00:05:20 Tancrede Guillotel et Juliette Sadat.
00:05:23 -Opération Place Nette dans le quartier Fonvers de Marseille.
00:05:28 Un travail mené de concert entre la police
00:05:30 et l'autorité judiciaire contre le narco-banditisme
00:05:33 qui gangrène cette cité.
00:05:35 Cette semaine, 26 personnes, dont un mineur,
00:05:37 ont été interpellées, toutes soupçonnées d'être liées
00:05:40 à un gang local, la DZ Mafia.
00:05:43 Cette organisation se livre avec le clan Yoda
00:05:45 pour une guerre meurtrière
00:05:47 pour le trafic de drogue à Marseille.
00:05:49 Cette rivalité est au coeur des préoccupations
00:05:52 de Dominica Benanti, directeur de la police judiciaire
00:05:55 pour le sud de la France.
00:05:57 -On peut considérer que 80 % des homicides
00:06:00 et des tentatives d'homicides
00:06:02 sont liées au trafic de stupéfiants.
00:06:04 Et sur ces 80 %, quasiment, pour l'année 2023,
00:06:09 90 % concernent cette guerre
00:06:12 entre ces deux organisations criminelles.
00:06:15 -Cette année, 5 commandos de tueurs
00:06:17 ont été interpellés en flagrant délit,
00:06:19 du jamais vu à Marseille.
00:06:21 Les narcotrafiquants développent leur réseau
00:06:23 et enrôlent dans toutes les couches de la population.
00:06:26 -Les auteurs, comme les victimes, sont de plus en plus jeunes.
00:06:30 On voit de plus en plus de femmes dans ces organisations criminelles,
00:06:33 et non pas seulement dans la logistique,
00:06:36 où elles sont depuis un moment,
00:06:38 comme les nourrices qui gardent l'argent ou la drogue.
00:06:41 Elles sont de plus en plus dans l'opérationnel.
00:06:43 -Le développement tentaculaire de la DZ Mafia et du clan Yoda
00:06:47 complique l'action des forces de l'ordre
00:06:49 pour lutter contre ces organisations.
00:06:51 La police doit mobiliser ses forces sur tout le territoire,
00:06:55 et parfois même au-delà.
00:06:56 -Les deux chefs de ces organisations criminelles
00:06:59 ne sont pas sur site, ne sont pas à Marseille.
00:07:02 Ils sont vraisemblablement à l'étranger.
00:07:05 De sorte qu'ils sont difficilement neutralisables,
00:07:10 soit par mes services,
00:07:13 soit par leurs ennemis.
00:07:17 -Dans la lutte contre le crime organisé
00:07:19 et le narcobanditisme,
00:07:20 presque 400 enquêteurs sont mobilisés à Marseille.
00:07:23 -L'actualité au Proche-Orient.
00:07:25 Depuis la fin de la trêve avec le Hamas,
00:07:28 Israël étend ses opérations dans la bande de Gaza.
00:07:30 -Des dizaines de chars israéliens
00:07:33 sont entrés dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:07:36 Les raids aériens se multiplient.
00:07:38 Olivier Rafowitz, porte-parole de TSAL, l'assure.
00:07:41 Pour l'heure, en aucune façon,
00:07:43 un cessez-le-feu voudrait dire la paix.
00:07:45 -Nous sommes la démocratie en guerre,
00:07:47 nous sommes un Etat souverain,
00:07:49 nous prenons les décisions que nous devons prendre,
00:07:52 et c'est notre guerre pour notre Etat,
00:07:55 qui est l'Etat d'Israël.
00:07:56 Mais en aucune manière, en aucune façon,
00:07:59 un cessez-le-feu voudrait dire la paix.
00:08:01 Je rappelle, pour conclure, si on me permet,
00:08:04 le Hamas veut une chose,
00:08:06 non pas la paix, non pas deux Etats,
00:08:09 mais la destruction physique et totale
00:08:11 de l'Etat juif, l'Etat d'Israël, sur la planète Terre.
00:08:14 Et ceci, on ne l'offrira pas et jamais.
00:08:18 Et cette guerre, nous la gagnerons.
00:08:20 Ca prendra le temps, mais nous la gagnerons.
00:08:23 -C'est dans ce contexte que débute la fête juive de Hanoukka,
00:08:26 qui aura lieu jusqu'au 15 décembre.
00:08:28 -Gérald Darmanin demande à tous les préfets
00:08:31 une vigilance renforcée par une présence statique visible
00:08:35 aux heures d'arrivée et de départ des fidèles
00:08:37 lors des rassemblements et offices.
00:08:40 Dans un télégramme, le ministre de l'Intérieur a rappelé
00:08:43 que le niveau de la menace terroriste en France
00:08:45 reste élevé. -Merci, Isabelle.
00:08:47 A tout à l'heure pour un nouveau rendez-vous.
00:08:50 On enchaîne avec la chronique éco, signée Eric de Rimetten.
00:08:53 Bonjour, Eric. On va parler des crédits logements.
00:09:01 Comment aider les acheteurs à boucler leurs dossiers
00:09:04 alors que les banques rejettent de plus en plus
00:09:07 de demandes de prêts ?
00:09:08 Le Haut conseil de stabilité financière,
00:09:11 qui dépend du gouvernement, doit annoncer
00:09:13 quelques mesures de soutien.
00:09:15 -C'est imminent.
00:09:16 La situation est assez grave.
00:09:18 Les crédits logements sont en chute libre.
00:09:20 Ca pose un problème à toute la filière immobilière.
00:09:23 Les agences ont vu leur transaction chuter de 40 %
00:09:26 entre l'été 2022 et l'été 2023.
00:09:30 Les notaires n'ont jamais signé aussi peu de contrats.
00:09:33 Certains commencent à licencier leur clair de notaire.
00:09:37 Les courtiers en crédit se retrouvent face
00:09:39 à des refus de l'autorité bancaire.
00:09:41 1 sur 5 est menacé.
00:09:42 Le marché est figé. Que s'est-il passé ?
00:09:45 Les taux sont montés, le pouvoir d'achat immobilier
00:09:48 a chuté avec l'inflation, les capacités d'emprunt
00:09:50 se sont effondrées. On ne peut pas emprunter
00:09:53 au-delà de 35 % de son revenu, 35 % de limite pour un foyer.
00:09:56 On ne peut pas emprunter au-delà de 25 ans.
00:09:59 -Le gouvernement a décidé de s'attaquer aux problèmes.
00:10:02 Il pourrait lâcher du lest ?
00:10:03 -En remontant le seuil de 27 ans,
00:10:05 vous pourriez prendre un crédit sur 27 ans,
00:10:08 à condition de faire des travaux de rénovation dans l'appartement.
00:10:12 C'est en discussion.
00:10:13 Le crédit relais serait plus pris en compte
00:10:15 dans le taux d'entêtement.
00:10:17 La banque pourrait accepter un accord à l'amiable
00:10:20 avec la personne qui emprunte.
00:10:22 On verra si ça marche.
00:10:23 Le gouvernement se rend compte
00:10:25 que le secteur du logement est en difficulté.
00:10:27 Depuis plusieurs mois, les professionnels
00:10:30 réclament des mesures fiscales pour relancer le marché.
00:10:33 On ne peut pas être sûr que les mesures Le Maire
00:10:36 annoncées tout à l'heure soient suffisantes
00:10:38 pour débloquer la filière immobilière.
00:10:40 -Merci beaucoup. Affaire à suivre.
00:10:43 ...
00:10:49 On reste ensemble dans un instant.
00:10:51 On accueillera Yvan Rioufol et François Pouponni,
00:10:54 mes invités.
00:10:55 On parlera des suites de l'enquête sur l'attentat à Paris
00:10:59 en plein 15e et 16e arrondissement.
00:11:01 C'était samedi soir.
00:11:02 On ira sur place, aux abords de ce pont de Bir Hakeim,
00:11:05 bien connu des Parisiens, pour voir l'état d'esprit
00:11:08 des touristes ou des badauds qui passent par là.
00:11:11 ...
00:11:15 De retour avec vous.
00:11:16 On accueille sur ce plateau Yvan Rioufol et François Pouponni.
00:11:20 Bonjour. Bienvenue à tous les deux.
00:11:22 On va parler des suites de l'enquête
00:11:24 après l'attentat de Paris.
00:11:26 On vient de l'appeler comme ça.
00:11:28 Tout le monde considérera que c'est le dernier attentat en date.
00:11:31 On est sur le 15e et le 16e arrondissement.
00:11:34 En garde à vue, l'assaillant assume et revendique son geste.
00:11:38 Il assure d'ailleurs avoir agi seul à cet effet.
00:11:41 Bonjour, Noémie Schuss.
00:11:42 Que sait-on de nouveau sur cette enquête
00:11:44 et sur la suite de la garde à vue ?
00:11:46 On sait qu'il a été arrêté samedi soir.
00:11:49 Cette garde à vue peut se poursuivre jusqu'à mercredi.
00:11:52 Selon les premiers éléments qui nous remontent,
00:11:54 c'est quelqu'un qui s'explique, qui parle.
00:11:57 Dès son arrestation, il a très rapidement expliqué
00:12:00 qu'il avait commis les faits en réaction
00:12:02 à la persécution des musulmans.
00:12:04 Il expliquait que la France est complice de l'Etat d'Israël
00:12:08 pour ce qui se passe en ce moment dans la bande de Gaza.
00:12:12 Effectivement, nos confrères de l'AFP nous indiquent
00:12:15 qu'il assume et revendique totalement son geste,
00:12:18 qu'il explique avoir agi seul,
00:12:21 qu'il apparaît aussi très froid, clinique, désincarné.
00:12:25 Il y a une question qui est au coeur des débats
00:12:28 depuis cet attentat,
00:12:30 c'est la question de son profil psychiatrique.
00:12:33 Ce qui semble en tout cas acquis,
00:12:35 c'est que son état est jugé compatible avec une garde à vue.
00:12:38 Il arrive que des personnes soient arrêtées,
00:12:41 placées en garde à vue.
00:12:42 La garde à vue commence, et on constate qu'elles sont trop agitées.
00:12:46 Elles vont à l'infirmière psychiatrique
00:12:49 de la préfecture de police de Paris.
00:12:51 La garde à vue peut être suspendue.
00:12:53 On est face à quelqu'un qui apporte des explications,
00:12:57 qui a un propos cohérent.
00:12:59 Cette garde à vue va se poursuivre,
00:13:01 on peut l'imaginer, jusqu'à l'issue des 96 heures.
00:13:04 En matière de terrorisme, la garde à vue peut durer 4 jours.
00:13:08 - On revient à son profil, mais j'aimerais comprendre
00:13:11 ce qui se passe à Paris depuis cette scène d'horreur
00:13:14 aux abords du pont de Bir Hakeim, où s'est déroulé l'attaque.
00:13:18 Que disent les badauds, les touristes ?
00:13:20 C'est ce qu'on va voir avec vous.
00:13:22 Bonjour. Est-ce qu'il y a une inquiétude
00:13:25 sur la sécurité de ces touristes ?
00:13:27 Que disent-ils sur leur séjour parisien, désormais ?
00:13:31 - Effectivement, nous sommes sur le pont Bir Hakeim.
00:13:37 C'est ici, samedi soir, qu'Armand Rajapour Mian Doab
00:13:40 est passé à l'acte, ce franco-iranien,
00:13:43 faisant un mort et deux blessés dans ce lieu emblématique,
00:13:46 touristique, évidemment, puisque nous sommes ici
00:13:49 au pied de la tour Eiffel, un lieu très fréquenté.
00:13:52 Les touristes que nous avons rencontrés ce matin
00:13:55 nous ont fait part de leur effroi et de leur inquiétude.
00:13:58 Certains disaient que cela donnait une mauvaise image de la France
00:14:02 pour les touristes, des touristes, justement,
00:14:04 qui nous ont confié ne plus se sentir totalement en sécurité
00:14:08 dans les rues de la capitale.
00:14:10 Rappelons que c'est un touriste germano-philippin
00:14:13 qui est décédé samedi soir.
00:14:14 Et puis ici aussi revient inévitablement
00:14:17 dans les discussions la question des Jeux olympiques de 2024,
00:14:21 qui est en toute sécurité ce grand événement sportif.
00:14:24 - Merci, Maxime Leguet.
00:14:25 Ca va nous permettre de rebondir en plateau
00:14:28 avant de s'intéresser au profil psychiatrique de l'assaillant.
00:14:31 Sur cette perspective des JO,
00:14:33 vous avez entendu, comme nous, François Pouponi,
00:14:36 Frédéric Péchinard dire qu'il faut prévoir un plan B,
00:14:39 parce que, finalement, ce scénario
00:14:42 et cette grande mise en scène sur la Seine,
00:14:44 sur un parcours, on le sait, de plusieurs kilomètres,
00:14:47 si ce genre d'événement venait à se répéter dans l'intervalle,
00:14:51 ça mettrait tout le monde sur les dents.
00:14:53 - C'est ce que demande Frédéric Péchinard depuis longtemps.
00:14:56 La cérémonie d'ouverture, on n'est pas capable de la gérer.
00:14:59 Si on regarde ce qui s'est passé ce week-end,
00:15:02 des individus radicalisés,
00:15:04 avec ou pas des troubles psychiatriques,
00:15:06 qui décident de passer à l'acte avec des couteaux et des marteaux,
00:15:10 c'est impossible à gérer par les services de renseignement.
00:15:13 Ils ne sont pas capables de tous les suivre,
00:15:15 on l'a vu dans les deux derniers attentats.
00:15:18 - Et mettre des millions de personnes sur la Seine
00:15:21 avec des risques d'attentats organisés.
00:15:23 En même temps, le gouvernement nous dit
00:15:25 que le risque d'attentat est maximum.
00:15:28 On est en zone rouge, écarlate, pour les risques d'attentat.
00:15:31 Et on voit très bien comment les islamistes, les djihadistes
00:15:35 peuvent décider d'attaquer la France pendant les JO.
00:15:38 On voit bien le symbole.
00:15:39 Le risque est majeur, il faudra prendre des décisions.
00:15:42 - On va s'intéresser avec vous, Ivan, au profil de ce terroriste
00:15:46 qui a tué un touriste, qui a blessé deux autres personnes.
00:15:49 Il se dessine plus précisément ses liens
00:15:52 avec d'autres djihadistes dans le passé également.
00:15:55 Écoutez à ce propos le procureur.
00:15:58 - S'il était ami sur Facebook
00:16:01 avec le futur auteur de l'attentat de Magnanville,
00:16:04 aucun échange n'avait eu lieu entre eux.
00:16:07 De même, s'il avait aussi eu quelques échanges
00:16:09 avec un des futurs auteurs de l'attentat
00:16:12 de Saint-Etienne-du-Rouvray,
00:16:14 c'était sans lien néanmoins
00:16:16 avec la préparation de cet acte violent.
00:16:19 Enfin, au printemps 2016,
00:16:21 il avait projeté de rejoindre l'Etat islamique
00:16:23 en zone irako-syrienne.
00:16:25 - Alors, s'il n'est pas avéré
00:16:27 qu'il y a eu des complicités pour ce passage à l'acte-là,
00:16:30 on voit bien quand même que dans le passé,
00:16:33 dans la formation aussi intellectuelle,
00:16:37 idéologique de ces hommes-là,
00:16:40 il y a toujours des soutiens.
00:16:42 C'est jamais par hasard.
00:16:44 La théorie du loup solitaire n'est que rarement observée.
00:16:48 - Elle n'est jamais observée.
00:16:50 On se rend compte que Mohamed Merah,
00:16:52 dont on avait dit qu'il était un loup solitaire,
00:16:55 était aussi en relation avec des réseaux fréris,
00:16:57 en tout cas des réseaux djihadistes.
00:17:00 Là, en l'occurrence, ce n'est pas tellement
00:17:02 un djihadisme d'atmosphère,
00:17:04 un djihadisme atmosphérique,
00:17:06 dans le fond, c'est un djihadisme enraciné,
00:17:08 un djihadisme qui est structuré,
00:17:10 un djihadisme qui répond à des réseaux,
00:17:12 à des indoctrinements.
00:17:14 C'est l'angle mort de l'analyse
00:17:16 qui n'est pas faite de la part des autorités françaises,
00:17:19 que de vouloir creuser
00:17:21 cette place qu'a prise cet islam radical
00:17:23 au coeur de la société,
00:17:25 à travers les frères musulmans.
00:17:26 Ils sont parfois interdits,
00:17:28 mis sur des listes terroristes dans certains pays arabes.
00:17:31 En France, les frères musulmans ont pignon sur rue,
00:17:34 à travers des associations.
00:17:36 Il y a une incohérence totale
00:17:37 à vouloir ouvrir des Jeux olympiques
00:17:40 qui ont été décrits,
00:17:41 et ne pas vouloir se confronter
00:17:43 à l'ennemi qui nous a déclaré la guerre.
00:17:45 Un ennemi qui parle clair.
00:17:47 Tout est dit, dans tous ces mouvements
00:17:49 qui ont déclaré la guerre aux démocraties,
00:17:51 qui ont déclaré la guerre à Israël,
00:17:54 mais aussi au monde occidental.
00:17:55 -On va revenir au suivi psychiatrique
00:17:58 qui lui était imposé et qui a pris fin cette année.
00:18:01 Là aussi, c'est ce qu'a rappelé Jean-François Ricard.
00:18:04 -L'évolution de certains troubles psychiatriques
00:18:07 déjà relevés
00:18:08 lors de sa détention conduisait en outre le PNAT
00:18:12 à requérir la réalisation
00:18:14 d'une nouvelle expertise psychiatrique.
00:18:16 A la suite de cette dernière,
00:18:19 l'auteur était soumis à une injonction de soins
00:18:22 impliquant un suivi psychiatrique
00:18:24 resserré et contrôlé par un médecin-coordinateur.
00:18:28 Ce suivi était effectif
00:18:30 jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve,
00:18:33 le 26 avril 2023.
00:18:36 -2023.
00:18:38 A compter de cette date,
00:18:41 il a été pris en charge par les services de renseignement.
00:18:45 Fin octobre 2023,
00:18:48 la mère de l'agresseur avait signalé son inquiétude
00:18:51 quant au comportement de son fils qui se repliait sur lui-même.
00:18:54 Toutefois, aucun élément n'avait permis
00:18:58 de susciter de nouvelles poursuites pénales
00:19:01 dans ces circonstances.
00:19:03 -Alors, François Pompony,
00:19:05 il a aussi vu des faillances,
00:19:07 dissimulation aussi, peut-être, de sa part,
00:19:09 c'est courant chez les djihadistes, la fameuse taquilla.
00:19:13 -Il y a sûrement eu un peu de dissimulation,
00:19:15 mais le rôle des services et des médecins,
00:19:18 c'est justement de ne pas se faire "avoir"
00:19:21 par ces djihadistes et d'être capable de déceler la dissimulation.
00:19:25 Ce qui est terrible, c'est que même la mère appelle au secours
00:19:28 en disant qu'elle connaît son fils,
00:19:30 qu'il s'est en train de déraper,
00:19:33 et on dit... -C'est appelé "les parleillers".
00:19:35 -Il n'y a pas de suivi pénal.
00:19:37 Peut-être pas de suivi pénal, mais redemander
00:19:40 à ce que les psychiatres le revoient...
00:19:42 Il y a un loupé.
00:19:43 Il y a un loupé, parce que nos lois, les djihadistes,
00:19:46 les Cerezo, savent très bien comment passer à travers
00:19:49 les mailles du filet, c'est un peu le cas,
00:19:52 et on ne sait pas les traiter.
00:19:54 Reprenez celui qui a tué, par exemple,
00:19:56 une affaire que je connais bien, Yvan Colonat, en prison,
00:19:59 plus ou moins suivi, pas suivi,
00:20:02 mais qui existe en France.
00:20:03 On n'a pas su le gérer.
00:20:05 Il allait sortir de prison quelques mois après.
00:20:07 On ne sait pas gérer ces cas-là dans de bonnes conditions.
00:20:11 -La difficulté, c'est la dimension psychiatrique.
00:20:14 Là, on dit qu'il y a eu des défaillances des médecins.
00:20:17 Il y a toujours la difficulté de prédire un passage à l'acte.
00:20:20 On précise aussi que cet homme était parfaitement connu,
00:20:24 puisqu'il a été condamné en 2016 pour association de malfaiteurs
00:20:27 en vue de commettre un acte terroriste.
00:20:30 -En avril 2023, l'expert dit...
00:20:32 -Ca va mieux. -Ca va mieux.
00:20:34 -C'est la peine de continuer. -Absolument.
00:20:36 Son sursis suivi mis à l'épreuve se terminait en avril 2023.
00:20:40 Et à ce moment-là, le médecin n'a pas détecté
00:20:43 de dangerosité psychiatrique,
00:20:45 et il n'estimait pas nécessaire
00:20:47 qu'il reprenne des médicaments.
00:20:50 C'est sûr que maintenant, on se dit
00:20:53 qu'il y a forcément eu un raté.
00:20:55 On ne sait pas précisément la nature des troubles,
00:20:58 la nature des médicaments.
00:21:00 Les experts se sont un peu opposés.
00:21:02 En 2017, alors qu'il était en prison,
00:21:04 un expert psychiatre avait dit qu'il présentait
00:21:07 une probabilité de dangerosité forte
00:21:09 et qu'il était difficile de savoir s'il était désengagé
00:21:12 de la radicalisation.
00:21:13 C'est quelqu'un qui, lors de son procès, avait dit
00:21:16 "J'ai compris que j'étais dans l'erreur,
00:21:18 "et je combats les personnes radicalisées."
00:21:21 Il semblerait qu'il soit un peu revenu là-dessus
00:21:24 et voir qu'il est totalement menti.
00:21:26 Les magistrats ne s'étaient pas laissés berner.
00:21:29 Ils doutaient de la sincérité de ses propos.
00:21:31 Les experts ont eu du mal à se mettre d'accord sur son cas.
00:21:34 Il a arrêté les médicaments en accord
00:21:37 avec son médecin en mars 2022.
00:21:38 Le parquet antiterroriste avait demandé
00:21:41 une nouvelle expertise psychiatrique
00:21:43 au vu de son comportement.
00:21:44 Cette expertise avait dit en août 2022
00:21:47 qu'il fallait un suivi psychiatrique
00:21:49 et une injonction de soins.
00:21:50 L'injonction a été ordonnée en septembre 2022.
00:21:53 Mais à un moment, le suivi judiciaire a pris fin,
00:21:56 en tout cas dans le cadre de la condamnation
00:21:59 qui avait été prononcée en 2018.
00:22:01 Et effectivement, à partir de là,
00:22:03 c'est compliqué de faire un suivi psychiatrique
00:22:05 au jour le jour.
00:22:07 Sa mère a dit qu'elle avait observé
00:22:09 un changement de comportement.
00:22:11 Elle s'est tout de même opposée
00:22:12 à une hospitalisation forcée de son fils.
00:22:15 On ne sait pas précisément
00:22:17 ce qu'elle a décrit aux autorités.
00:22:19 - Alors, où sont les trous dans la raquette ?
00:22:22 Écoutez Laurent Nunez à ce propos.
00:22:24 - La balle n'est pas que dans le camp
00:22:26 des services de renseignement.
00:22:28 Il faut saisir un médecin,
00:22:30 peut-être essayer d'obtenir une injonction de soins,
00:22:33 essayer d'obtenir une analyse de psy.
00:22:35 Les services de renseignement
00:22:37 n'ont pas toujours la possibilité
00:22:39 de l'obtenir aussi facilement.
00:22:41 Ensuite, il faut que cette analyse soit cohérente
00:22:43 et qu'elle nous éclaire sur ce qu'est l'individu.
00:22:46 Est-ce que ce qu'il emporte dans son profil,
00:22:49 c'est la prégnance de troubles psychiatriques
00:22:51 ou est-ce qu'il y a d'abord une radicalisation
00:22:54 et avec un substrat de troubles psychiatriques ?
00:22:57 Pour nous, ce n'est pas toujours facile à déterminer.
00:23:00 - Souvent, les deux aspects sont associés
00:23:02 dans ce genre d'affaires, Yvan.
00:23:04 - Il y a une pente...
00:23:06 - Pas que dans le genre d'affaires.
00:23:08 - Dans les attaques criminelles.
00:23:10 - Il y a une pente à aller vers une sorte de diversion
00:23:13 qui voudrait faire de cet acte de terrorisme
00:23:16 un acte de santé publique,
00:23:17 de savoir si ce cas est psychiatrique
00:23:20 et si vraiment cela mettait en cause
00:23:22 ou pas son passage à l'acte.
00:23:24 Il y a à peu près 40 % des radicalisés
00:23:27 qui ont des cas psychiatriques.
00:23:28 Quand on passe à l'acte, il faut avoir un grain,
00:23:31 au moins un grain, si ce n'est plus.
00:23:33 Ce ne me paraît pas être très convaincant.
00:23:36 L'autre manière de diversion serait, à nouveau,
00:23:38 mais ce n'apparaît pas dans ce qui a été dit,
00:23:41 de désigner l'ennemi principal, l'extrême droite, l'ultra droite.
00:23:45 Si vous gardez à l'esprit qu'il faut se concentrer
00:23:48 sur ce qu'est aujourd'hui la menace qui nous assaille
00:23:52 et qui est l'islam radical,
00:23:54 il faut se garder d'aller voir ailleurs
00:23:56 si c'est des problèmes psychiatriques
00:23:58 qui sont, me semble-t-il, annexes.
00:24:01 - Ça conditionne la suite de l'enquête et un procès ponctuel.
00:24:04 - En l'occurrence, ce n'est pas...
00:24:06 D'abord, cet individu-là me paraît assez structuré.
00:24:09 Les médecins qui l'avaient vu avaient décidé
00:24:12 qu'il ne pouvait cesser ses traitements.
00:24:14 Sa pratique de la dissimulation, de la taqiyyah,
00:24:17 me semblait être davantage révélateur
00:24:20 d'une grande habileté intellectuelle
00:24:22 que d'un rétrécissement mental.
00:24:24 - Pour reprendre, quelques chiffres sur les personnes
00:24:27 qui sont suivies au titre de la radicalisation.
00:24:29 5 000 personnes ont une fiche active en France.
00:24:32 Un cinquième de ces 5 000 personnes,
00:24:34 20 %, donc à peu près 1 000,
00:24:36 présentent des troubles psychiatriques.
00:24:38 - 20 à 40 %, disait Darmanin.
00:24:40 - On va marquer une courte pause.
00:24:42 Merci, Noemi.
00:24:43 On vous retrouvera un peu plus tard dans cette émission.
00:24:47 Ah, de Jean-Luc Mélenchon,
00:24:49 qui, avec le coup d'éclat permanent,
00:24:51 comme on a coutume de dire,
00:24:53 est-ce qu'il a franchi un cap ?
00:24:55 Le cap de trop, j'ai envie de dire.
00:24:57 Je vous pose la question.
00:24:58 De retour avec le journal d'Isabelle Piboulot.
00:25:04 Il y a eu un ratage psychiatrique.
00:25:07 Le propos est signé Gérald Darmanin.
00:25:10 - Il a été interrogé par nos confrères de BFM
00:25:12 sur le suivi de l'assaillant de l'attentat de Paris.
00:25:15 Les médecins ont considéré à plusieurs reprises
00:25:18 que l'homme de 26 ans allait mieux.
00:25:20 - Quand sa mère avait signalé le comportement renfermé de son fils,
00:25:24 les services de police avaient tenté de le faire hospitaliser d'office
00:25:28 en vain, en l'absence de troubles.
00:25:30 - Un chauffeur de VTC a été placé en garde à vue hier
00:25:32 après la mort d'un supporter du FC Nantes.
00:25:35 - Une enquête pour homicide a été ouverte
00:25:37 après une altercation survenue samedi soir
00:25:40 en amont du match Nantes-Nice.
00:25:41 La victime de 31 ans a reçu un coup de couteau dans le dos
00:25:45 et n'a pas survécu à ses blessures.
00:25:47 Retour sur les faits avec Michael Chahou et Corentin Brio.
00:25:51 - Depuis hier, un chauffeur de VTC est en garde à vue
00:25:54 dans ce commissariat de Nantes.
00:25:56 Il est soupçonné d'avoir poignardé un supporter nantais dans le dos.
00:26:00 L'homme est décédé de ses blessures quelques heures après.
00:26:03 Un incident survenu après une rixe entre supporters du FC Nantes
00:26:07 et de l'OGC Nice samedi soir.
00:26:09 - Il y avait un guet-apens, on a été suivis quelque part.
00:26:12 Ils savaient qu'on allait passer par là.
00:26:14 Là, c'était pas possible.
00:26:16 On a 30 individus avec 300 autour à s'acharner.
00:26:19 Ils sont venus, ils ont attrapé la voiture,
00:26:21 ils l'ont défoncé, etc.
00:26:22 Ils voulaient extirper les jeunes.
00:26:24 - Le chauffeur s'est rendu lui-même à l'hôtel de police de Nantes.
00:26:28 Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte.
00:26:31 Le FC Nantes et la ministre des Sports Amélie Oudéa Castera
00:26:34 ont exprimé leurs douleurs et adressé leur condoléance
00:26:37 auprès du supporter décédé,
00:26:39 tout comme la Ligue de football professionnelle.
00:26:42 - Depuis la fin de la trêve avec le Hamas,
00:26:44 Israël est en opérations dans la bande de Gaza.
00:26:47 - Oui, Israël dit agir avec force, notamment à Cannes-Nunes.
00:26:51 Des dizaines de chars israéliens
00:26:52 sont entrés dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:26:55 Les raids aériens également se multiplient.
00:26:58 Le gouvernement allemand a exhorté l'armée israélienne
00:27:01 à garantir aux civils gazaouis une protection réelle et effective.
00:27:05 - Retour en France avec ce constat.
00:27:07 De plus en plus de procédures judiciaires s'ouvrent
00:27:09 liées aux troubles du voisinage en milieu rural.
00:27:13 - Le champ du coq qui exaspère.
00:27:15 - Des exploitations trop bruyantes pour apaiser la situation entre riverains.
00:27:19 Un texte de loi arrive à l'Assemblée nationale.
00:27:22 Un texte proposé par une députée du Morbihan
00:27:24 et soutenu par le ministre de la Justice.
00:27:27 Reportage de Jean-Michel Decaze,
00:27:29 Michael Chahou et Goderic Bey.
00:27:30 - On arrive en hiver ?
00:27:33 - La proposition de loi est débattue aujourd'hui à l'Assemblée,
00:27:36 mais c'est sur le terrain, dans une ferme laitière du Morbihan,
00:27:39 que le garde des Sceaux est venu la présenter.
00:27:41 A l'origine, une hausse des problèmes de voisinage
00:27:44 entre agriculteurs et néo-ruraux, comme en témoignent ces éleveurs.
00:27:47 - Parfois, comment dire, les gens viennent acheter une maison l'été
00:27:51 et ils se rendent compte que l'hiver, il peut y avoir de la boue sur la route.
00:27:55 Ca amène des petits soucis.
00:27:58 Au début, ça démarre par des petits soucis,
00:28:00 puis les gens commencent à être plus tâtillons.
00:28:03 Et après, ça va en justice.
00:28:04 - Ce qui se passe de plus en plus, c'est ça,
00:28:06 c'est une espèce de démarche anglo-saxonne
00:28:10 de mise au tribunal systématique
00:28:13 et qui ne nous va pas du tout,
00:28:15 qui n'est pas non plus dans les traditions françaises
00:28:17 et surtout pas dans les traditions du monde rural.
00:28:20 - Avec cette nouvelle loi, l'agriculteur pourra faire valoir
00:28:23 le fait qu'il était là avant l'arrivée du voisin revendicatif
00:28:26 et qu'il n'a pas modifié son activité,
00:28:28 entraînant par exemple de nouvelles nuisances.
00:28:31 Le ministre de la Justice y voit aussi un autre avantage.
00:28:34 - Il y a 1300 procès qui sont totalement inutiles,
00:28:37 qui viennent embêter le monde.
00:28:39 Il y a des gens qui ont été incommodés et qui ont fait un procès
00:28:42 parce qu'on entendait le bruit des moissonneuses batteuses.
00:28:45 On marche sur la tête.
00:28:46 Je sais pas comment on fait pour manger du pain
00:28:49 si on peut pas couper le blé.
00:28:50 - Eric Dupond-Moretti l'a précisé,
00:28:52 cette modification du code civil
00:28:54 pourra aussi s'appliquer au milieu urbain,
00:28:57 exemple quand l'appartement que vous venez d'acheter
00:28:59 se trouve au-dessus d'un atelier de menuiserie.
00:29:02 ...
00:29:04 - Et puisqu'on parle de mauvais voisinages,
00:29:06 on va aussi s'intéresser à cet entrepôt
00:29:09 du 12e arrondissement parisien
00:29:10 en raison de nuisances sonores.
00:29:12 - Des nuisances causées par une start-up de livraison de courses.
00:29:16 Les livreurs en scooter et les camions défilent 7 jours sur 7,
00:29:20 de 6h du matin jusqu'à 22h depuis plus d'un an et demi.
00:29:23 Certains habitants envisagent même de quitter le quartier.
00:29:26 - En Indonésie, à Sumatra,
00:29:28 le volcan Marapit en éruption depuis hier après-midi.
00:29:31 - Au moins 11 morts et 12 disparus sont à déplorer.
00:29:34 Après une nuit de recherche,
00:29:36 trois randonneurs ont été retrouvés vivants
00:29:38 dans la proximité du cratère en état d'affaiblissement,
00:29:41 certains présentant des brûlures.
00:29:43 L'éruption empêche les évacuations par hélicoptère.
00:29:46 49 personnes ont pu redescendre du mont Senesov.
00:29:49 - Merci, Isabelle.
00:29:51 A tout à l'heure pour le Grand Journal de 15h.
00:29:53 On reviendra pour parler des outrances verbales
00:29:56 de Jean-Luc Mélenchon,
00:29:57 qui, cette fois, s'en prend à une journaliste célèbre de France.
00:30:01 A tout de suite.
00:30:02 ...
00:30:07 - De retour pour la suite de 180 minutes Info,
00:30:09 avec Yvan Rioufol et François Pouponi.
00:30:11 On va parler politique, à présent, Élodie.
00:30:16 Quand Jean-Luc Mélenchon veut défendre son poulain,
00:30:19 Manuel Bompard, ça donne ça.
00:30:21 Regardez le tweet du leader des Insoumis,
00:30:26 qui a déclenché, évidemment, une polémique.
00:30:30 Voici ce qu'il a tweeté à propos de Ruth Elkriev,
00:30:33 qui était l'intervieweuse.
00:30:35 "Manipulatrice. Si on n'injurie pas les musulmans,
00:30:37 "cette fanatique, dit-il, s'indigne.
00:30:39 "Quelle honte. Bravo, Manuel Bompard,
00:30:42 "pour la réplique. Elkriev réduit toute la vie politique
00:30:45 "à son mépris des musulmans."
00:30:47 On notera au passage qu'il omet dans sa 2e phrase
00:30:49 de donner son prénom, ce qui, en soi, est quand même insultant.
00:30:53 On s'en prend à une journaliste, Elodie Huchard.
00:30:56 On lui met une cible dans le dos.
00:30:58 C'est Gérald Darmanin, lui-même.
00:31:00 - Oui, et ce n'est pas la 1re fois que Jean-Luc Mélenchon fait ça.
00:31:04 Depuis le 7 octobre, on voit qu'il fait des sorties,
00:31:07 d'ailleurs, sur les réseaux sociaux,
00:31:09 qui ne sont pas des dérapages, car il les assume complètement.
00:31:12 On l'a vu avec Yael Broun-Pivet.
00:31:14 Quand elle est partie en Israël,
00:31:16 il cible uniquement la présidente de l'Assemblée nationale.
00:31:20 Eric Ciotti est avec elle.
00:31:21 Yael Broun-Pivet a persisté et signé.
00:31:23 D'autres l'ont fait aussi.
00:31:25 On voit bien que Jean-Luc Mélenchon,
00:31:27 il a cette rhétorique. Il cible des gens.
00:31:30 Il faut le reconnaître, beaucoup de confessions juives.
00:31:33 Il leur met une cible dans le dos extrêmement clairement.
00:31:36 Gérald Darmanin s'en est exprimé.
00:31:39 Routelle-Cray va devoir avoir une protection policière.
00:31:42 Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
00:31:45 en a parlé. Il expliquait que Jean-Luc Mélenchon
00:31:47 est sorti du giron républicain.
00:31:49 Il dit que dans la vie des Français,
00:31:52 il serait gênant qu'on n'invite plus des repas de famille.
00:31:55 On voit Jean-Luc Mélenchon qui tente d'exister médiatiquement.
00:31:59 Il n'a plus de mandat.
00:32:01 On voit que ça tient. Il y a une base de la France insoumise
00:32:04 qui reste aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
00:32:06 On peut citer des Raquel Garido, Clémentine Autain,
00:32:10 qui ne sont pas à l'aise et qui se sont écartés
00:32:12 du leader de la France insoumise.
00:32:15 Au sein de la NUPES, ça a fracturé.
00:32:17 Mais Emmanuel Bonpart continue d'assumer.
00:32:19 Le parti, Mathilde Panot, sont derrière ces propos.
00:32:23 Ils ont remis une couche.
00:32:24 -C'est un briscard de la politique.
00:32:27 -Il sait ce qu'il fait. Il est révolutionnaire dans l'âme.
00:32:30 Il se prend un jour pour Che Guevara,
00:32:32 pour Lénine, pour Staline, plutôt Staline.
00:32:35 Il est pour le chaos.
00:32:37 Et pour l'instant, dans sa logique à lui, ça marche.
00:32:40 Les résultats électoraux présidentiels sont plutôt bons.
00:32:43 Il est à chaque fois très proche du deuxième tour.
00:32:46 Dans les sondages, il ne baisse pas.
00:32:48 Il va continuer à taper.
00:32:50 Ce qu'il fait est honteux.
00:32:52 Il cible. Il y a Bruno Pivet, il cite Rudolf Rief.
00:32:55 Qu'est-ce qu'il y a, la petite musique ?
00:32:57 -Il y a toujours ce relent d'antisémitisme.
00:33:00 Il y a des gens qui tiennent la politique,
00:33:03 les médias et le monde.
00:33:04 C'est uniquement ce symbole-là.
00:33:06 On voit bien comment il joue là-dessus.
00:33:09 Il le fait avec Emmanuel Bonpart.
00:33:11 Il soutient lui, qui est sur la même ligne, extrêmement dur.
00:33:14 Pour lui, ça va lui permettre
00:33:16 d'être au deuxième tour.
00:33:18 C'est tout ce qu'il cherche.
00:33:20 Ses scores électoraux lui permettent de penser qu'il peut y arriver.
00:33:24 Si la droite n'est pas au rendez-vous
00:33:26 et les candidats Macroni ne le sont pas,
00:33:29 c'est impossible.
00:33:30 On sait qu'à deuxième tour,
00:33:31 Mélenchon contre Marine Le Pen,
00:33:33 c'est Marine Le Pen qui est élue.
00:33:36 Je pense que c'est ce que cherche Jean-Luc Mélenchon.
00:33:39 -En vue de préparer une alternance.
00:33:41 -Oui, c'est le chaos.
00:33:43 Une espèce de guerre civile derrière.
00:33:45 -Je vous partage aussi ce qu'a dit Robert Ménard,
00:33:48 qui nous a interpellés hier.
00:33:50 C'était chez nos confrères de BFM.
00:33:53 Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui
00:33:56 le porte-voix des terroristes.
00:33:58 Je peux me tromper, mais moi,
00:34:00 je n'avais jamais entendu un propos aussi cash,
00:34:03 y compris de Robert Ménard,
00:34:05 à l'encontre du leader des Insoumis,
00:34:07 Yvan Rioufol.
00:34:08 -Il a dit samedi, "Vive Gaza, vie éternelle
00:34:11 "à ceux qui résistent."
00:34:13 Ceux qui résistent à Gaza, c'est le Hamas.
00:34:16 La manière dont le Hamas résiste, c'est à travers du terrorisme.
00:34:20 On peut faire cette déduction
00:34:21 qu'en effet, Mélenchon soutient le terrorisme.
00:34:24 Plus généralement, comme ça a été dit,
00:34:27 il a décidé de fédérer l'ensemble du vote musulman.
00:34:30 En soi, ce n'est pas inconcevable.
00:34:32 Il peut y avoir une stratégie.
00:34:34 Il le fait de telle manière
00:34:36 qu'il confond lui-même l'islam et l'islamisme.
00:34:39 Il veut y agréger tout ce qui caricature les musulmans.
00:34:43 C'est-à-dire l'islamisme, l'antisémitisme,
00:34:45 la haine de l'autre, la haine de la femme,
00:34:48 le mépris de la femme,
00:34:49 une sorte de fatwa qu'il aurait lancée,
00:34:52 que l'imam autoproclamé Mélenchon,
00:34:55 qu'il aurait lancé contre une journaliste française.
00:34:58 Je n'aime pas le corporatisme des journalistes,
00:35:01 mais j'ai été offusqué de voir qu'en désignant une femme
00:35:04 à la vindicte, alors qu'il y a une inflammation
00:35:07 de l'islamisme et de l'antisémitisme,
00:35:10 et qu'à travers cette femme-là, cette consœur,
00:35:13 on peut imaginer...
00:35:15 - Il parle de femme fanatique. - C'est un véritable fanatisme.
00:35:18 Il a passé outre cette stratégie électorale
00:35:21 qu'on aurait pu comprendre,
00:35:23 pour pactiser, pour collaborer avec un totalitarisme.
00:35:26 Et c'est l'islamisme.
00:35:28 - Il nous reste quelques minutes.
00:35:30 On fait un détour par Israël, où il se passe beaucoup de choses.
00:35:34 Le bureau du Premier ministre israélien,
00:35:37 c'est la dernière nouvelle qu'on a eue,
00:35:39 annonce que les corps de 15 Israéliens,
00:35:41 11 civils et 4 soldats,
00:35:43 se trouvent dans la bande de Gaza,
00:35:45 alors que les frappes ont repris en intensité
00:35:48 des centaines de cibles que l'Etat hébreu estime
00:35:51 ces derniers jours, déjà, depuis la fin de la trêve.
00:35:54 Bonjour, Thibault Marcheteau. Vous êtes sur place.
00:35:58 L'offensive, désormais, elle se poursuit dans le sud.
00:36:01 Vous êtes non loin de la séparation
00:36:03 avec la bande de Gaza.
00:36:05 - Absolument, Nelly.
00:36:08 Des combats d'une rare intensité depuis maintenant 2h.
00:36:11 Les combats, les tirs d'artillerie,
00:36:14 se multiplient d'une manière particulièrement intensive
00:36:17 sur toute la bande de Gaza.
00:36:18 Vous le voyez sur ces images de Jérôme Ropnoux.
00:36:21 Cette ville de Beit Hanoun,
00:36:23 qui vient d'être bombardée par l'armée israélienne
00:36:26 depuis maintenant plusieurs heures,
00:36:29 donc des tirs très intensifs.
00:36:31 Il y a l'artillerie,
00:36:32 il y a des combats au sol, on peut les entendre,
00:36:35 dans cette ville du nord de la bande de Gaza.
00:36:38 Il y a l'aviation, mais aussi la marine israélienne
00:36:41 qui essaie de viser plusieurs centaines de cibles
00:36:44 partout sur la bande de Gaza,
00:36:45 mais également sur la ville de Caniounes.
00:36:48 Elle se situe au sud de la bande de Gaza.
00:36:51 On trouve de nombreux membres du Hamas,
00:36:53 mais également des rampes de lancement de roquettes.
00:36:56 Cette ville est particulièrement sensible
00:36:58 pour l'armée israélienne,
00:37:00 car la population a doublé, voire triplé ces dernières semaines.
00:37:03 Les réfugiés voulant fuir les combats dans le nord
00:37:06 se sont réfugiés dans la ville de Caniounes.
00:37:09 La population est donc beaucoup plus importante dans ces villes.
00:37:13 Il faut faire attention pour l'armée israélienne,
00:37:16 qui dit avoir agi avec force sur cette ville de Caniounes.
00:37:19 Elle a aussi fait encore rage avec le Hezbollah,
00:37:22 qui agit au sud du Liban.
00:37:24 Un drone a été intercepté par l'aviation israélienne.
00:37:27 Les combats font rage aujourd'hui.
00:37:30 L'espoir d'une trêve est très loin.
00:37:32 -Merci beaucoup, Thibault.
00:37:34 Sur des images de Jérôme Rampnou, Yvan Rioufol,
00:37:37 quand même, le fait de cibler désormais
00:37:40 le sud de la bande de Gaza, ça va entraîner d'autres problématiques.
00:37:44 On sait que la plupart des Gazaouis s'y sont massés.
00:37:48 Ils étaient déjà nombreux, mais là, il y a une densité de population
00:37:51 qui fait qu'on peut très bien en arriver à des pertes civiles
00:37:55 encore plus lourdes. -Ce profil, ce que l'on redoutait,
00:37:58 c'est que Gaza devienne une usine à produire des futurs terroristes
00:38:02 à travers le sort qui va être réservé à ces civils-là
00:38:05 dans des frappes annexes.
00:38:07 -Avec un désir de vengeance à coeur.
00:38:09 -Bien sûr, après, un désir de vengeance contre Israël.
00:38:13 Ce piège-là était peut-être évitable.
00:38:15 Je ne l'ai plus à partir du moment où le Hamas a rompu le cessez-le-feu.
00:38:19 Je n'arrive pas à comprendre la stratégie du Hamas
00:38:22 qui réclamait des cessez-le-feu d'un côté
00:38:25 et qui, d'un autre côté, a rompu ce cessez-le-feu de l'autre.
00:38:28 On est obligés de remarquer que l'Israël va prendre des risques
00:38:32 mais qu'il ne lâchera pas sa pression
00:38:34 car Israël va éradiquer le Hamas.
00:38:36 -Quelle logique, en quelques mots, pour le Hamas ?
00:38:39 -Pour le Hamas, c'est continuer à ce que les gars ont dit.
00:38:43 Ils savent qu'ils gagnent la bataille de l'opinion internationale.
00:38:47 Israël est en train d'être mis au bord des autres pays.
00:38:50 -On pense à Kamala Harris qui dit "levez le pied".
00:38:53 -Tous les pays, même les Occidentaux, disent "arrêtez".
00:38:56 Israël n'arrêtera pas. Ils iront jusqu'au bout.
00:38:59 Ils n'ont pas de choix.
00:39:00 Le Hamas sait qu'en continuant la guerre,
00:39:03 ils sont en train de gagner cette bataille de l'opinion
00:39:06 qui est fondamentale pour eux.
00:39:08 Ils n'ont rien à faire des civils gazaouis qui vont être tués.
00:39:12 Ils participent à certains bombardements.
00:39:14 Ils gagnent cette campagne de mettre le monde occidental
00:39:17 qui dit aux Israéliens "arrêtez".
00:39:19 Mais ils n'arrêteront pas.
00:39:21 -Merci à tous les deux.
00:39:22 On se retrouve tout à l'heure pour le décryptage à suivre.
00:39:26 Isabelle Piboulot pour Le Journal.
00:39:28 ...
00:39:31 -Le goudron.
00:39:32 -De retour dans 180 minutes.
00:39:34 C'est l'heure du journal d'Isabelle Piboulot.
00:39:37 À la une, Isabelle, après l'attentat à Paris,
00:39:40 a vu d'y assumer et même revendiquer son geste.
00:39:43 -Selon une source proche de l'enquête,
00:39:45 tout laisse à penser que le suspect de 26 ans a agi seul.
00:39:49 Armand Rajapour, miens de doigt,
00:39:51 avait prêté allégeance au groupe Etat islamique.
00:39:54 L'attaque a coûté la vie à un touriste germano-philippin
00:39:57 de 23 ans. Le parquet fédéral allemand a ouvert une enquête
00:40:00 qui se déroulera aux investigations françaises.
00:40:03 Retour sur les faits avec Célia Gruyère.
00:40:05 C'est quai de Grenelle à l'entrée du pont Birakiem.
00:40:09 L'assaillant commence son parcours meurtrier.
00:40:12 Vers 21h15, les policiers sont alertés.
00:40:15 L'individu a déjà attaqué un homme à coup de couteau et de marteau.
00:40:19 La victime, 23 ans,
00:40:21 est un touriste de nationalité philippine et allemande.
00:40:24 Il n'a pas survécu à ses blessures.
00:40:26 Un chauffeur de taxi, démoin de la scène,
00:40:29 crie après l'assaillant, qui lui répond par un halakbar.
00:40:32 L'individu prend alors la fuite.
00:40:34 Il traverse le pont Birakiem où, de l'autre côté,
00:40:37 des policiers arrivent.
00:40:39 Il tente une première fois de l'interpeller,
00:40:42 mais l'homme les menace d'avoir une ceinture d'explosifs sur lui.
00:40:45 Il s'enfuit en remontant l'avenue du président Kennedy
00:40:48 vers la maison de la radio.
00:40:50 Il s'attaque à coup de marteau à deux autres passants.
00:40:53 Il finit dans une impasse près du parc de Passy
00:40:56 où des policiers tentent une nouvelle fois
00:40:58 de l'interpeller vers 21h30.
00:41:00 -Pousse-le !
00:41:01 Pousse-le, arrête !
00:41:02 -A l'aide de leur taser, ils finissent par le maîtriser.
00:41:06 Il est aussitôt placé en garde à vue.
00:41:08 -On y reviendra dans le courant de nos débats.
00:41:13 On ira plus loin sur l'enquête en cours
00:41:15 et la garde à vue qui se prolonge.
00:41:17 Après le procès inédit d'Eric Dupond-Moretti,
00:41:20 il n'y aura pas de pourvoi en cassation
00:41:22 pour protester contre la relaxe du garde des Sceaux.
00:41:25 -Décision définitive annoncée par le procureur général,
00:41:28 estimant qu'il serait compliqué de remettre en place un tel procès
00:41:32 et qu'il valait mieux aller vers l'apaisement.
00:41:35 Le procès s'était poursuivi pour prise illégale d'intérêt.
00:41:38 -24 personnes soupçonnées d'être en lien
00:41:40 avec le trafic de drogue ont été interpellées à Marseille.
00:41:43 -Gérald Darmanin a salué un nouveau coup de filet
00:41:46 dans le milieu du narco-banditisme.
00:41:48 1850 interpellations ont été menées dans la cité phocéenne cette année,
00:41:52 un chiffre qui a plus que doublé en 3 ans
00:41:55 en tant que Red Guillotel et Juliette Sadat.
00:41:58 -Opération Place Nette dans le quartier Fonvers de Marseille.
00:42:04 Un travail mené de concert entre la police et l'autorité judiciaire
00:42:08 contre le narco-banditisme qui gangrène cette cité.
00:42:11 Cette semaine, 26 personnes, dont un mineur,
00:42:13 ont été interpellées, toutes soupçonnées d'être liées
00:42:17 à un gang local, la DZ Mafia.
00:42:18 Cette organisation se livre avec le clan Yoda
00:42:21 à une guerre meurtrière pour le contrôle du trafic de drogue.
00:42:24 Cette rivalité est au coeur des préoccupations
00:42:27 de Dominica Benanti, le directeur de la police judiciaire
00:42:30 pour le sud de la France.
00:42:32 -On peut considérer que 80 % des homicides
00:42:37 et tentatives d'homicides sont liées au trafic de stupéfiants.
00:42:40 Et sur ces 80 %, quasiment, pour l'année 2023,
00:42:45 90 % concernent cette guerre
00:42:48 entre ces deux organisations criminelles.
00:42:51 -Cette année, 5 commandos de tueurs ont été interpellés
00:42:54 en flagrant délit, du jamais vu à Marseille.
00:42:57 Les narcotrafiquants développent leur réseau
00:42:59 et enrôlent dans toutes les couches de la population.
00:43:02 -Les tueurs, comme les victimes, sont de plus en plus jeunes.
00:43:06 On voit de plus en plus de femmes dans ces organisations
00:43:09 et non pas seulement dans la logistique,
00:43:11 où elles sont depuis un moment,
00:43:13 comme les nourrices qui gardent l'argent ou la drogue.
00:43:16 Elles sont de plus en plus dans l'opérationnel.
00:43:19 -Le développement tentaculaire de la DZ Mafia et du clan Yoda
00:43:22 complique l'action des forces de l'ordre.
00:43:25 Pour lutter contre ces organisations,
00:43:27 la police doit mobiliser ses forces sur tout le territoire,
00:43:30 et parfois même au-delà.
00:43:32 -Deux chefs de ces organisations criminelles
00:43:34 ne sont pas sur site, ne sont pas...
00:43:36 à Marseille.
00:43:38 Ils sont vraisemblablement à l'étranger.
00:43:42 De sorte qu'ils sont difficilement neutralisables,
00:43:46 soit par mes services,
00:43:49 soit par leurs ennemis.
00:43:53 -Dans la lutte contre le crime organisé
00:43:55 et le narcobanditisme,
00:43:56 presque 400 enquêteurs sont mobilisés à Marseille.
00:44:00 -Un mot de l'actualité au Proche-Orient,
00:44:02 avec Israël qui étend ses opérations militaires
00:44:04 dans la bande de Gaza et le Hamas qui déplore près de 15 000 morts.
00:44:08 -Des dizaines de chars israéliens
00:44:10 sont entrés dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:44:13 Tzahal agit avec force, notamment à Cannes-Jones.
00:44:16 Olivier Rafowitz, porte-parole de Tzahal, l'assure,
00:44:19 pour l'heure, en aucune façon, un cessez-le-feu voudrait dire la paix.
00:44:22 -Et puis, dans ce contexte, Gérald Darmanin
00:44:25 demande au préfet de France une extrême vigilance
00:44:28 à l'approche de la fête de Hanoukka.
00:44:30 -La fête juive débute jeudi et se tiendra jusqu'au 15 décembre.
00:44:34 Le ministre de l'Intérieur demande une vigilance renforcée
00:44:37 par une présence statique visible aux heures d'arrivée
00:44:40 et de départ des fidèles lors des rassemblements et offices.
00:44:43 Dans un télégramme, il rappelle que le niveau
00:44:46 de la menace terroriste en France reste très élevé.
00:44:49 -Et puis, le reste de l'actualité et direction la Vendée, à présent.
00:44:53 -Excédée par les véhicules qui ne respectent pas
00:44:56 les 50 km/h sur la route devant chez lui,
00:44:58 un habitant a trouvé une idée originale,
00:45:01 installé un faux radar.
00:45:02 L'illusion est parfaite et porte ses fruits
00:45:05 pour le plus grand plaisir d'Ériverin.
00:45:07 Un reportage de Michael Chaillot.
00:45:09 -Ce n'est pas une première,
00:45:11 mais celui-là est particulièrement réussi.
00:45:13 En tôle peinte, de la même couleur qu'un vrai radar,
00:45:16 posé sur un socle en béton, son créateur,
00:45:19 artisan métallier de métier, n'a pas fait les choses à moitié.
00:45:22 -C'est que de la récupération.
00:45:25 C'est que des chutes de tôle, et puis, voilà.
00:45:27 Et puis, j'avais ça qui traînait dans mon atelier,
00:45:30 ça, je l'ai acheté 5 euros, ça, j'ai dû l'acheter 7-8 euros,
00:45:34 et puis les deux petites caméras, ça a coûté 10 euros.
00:45:38 Mais quand on arrive à 110, 120,
00:45:40 j'ai failli me faire buter quelques fois,
00:45:42 au moins 4 ou 5 fois.
00:45:44 Le problème, c'est que j'ai mes enfants qui me suivent,
00:45:47 ça me fait très peur.
00:45:48 -Depuis plusieurs années, la vitesse maximale est de 50 dans ce lieu-là,
00:45:52 mais la limitation n'est pas respectée.
00:45:54 L'initiative de ce riverain est soutenue par l'équipe municipale,
00:45:58 qui s'est posé la question de la légalité de l'installation.
00:46:01 -A priori, oui, il peut,
00:46:03 parce qu'il est une propriété privée,
00:46:05 il fait ce qu'il veut, il est chez lui.
00:46:07 -S'il arrivait à un accident, ça pouvait engager
00:46:10 la responsabilité du propriétaire de ce faux radar.
00:46:13 C'est la gendarmerie qui m'a dit ça.
00:46:16 -Evidemment, aucun équipement ne fonctionne,
00:46:18 mais le voisinage applaudit l'initiative,
00:46:21 car depuis l'installation, les voitures ralentissent.
00:46:24 Le risque de la voiture s'évanouit vite,
00:46:26 une fois le poteau rose découvert par les automobilistes.
00:46:29 -Ce qui fait dire à Christian Proutaud,
00:46:32 notre futur invité, vendéen lui-même,
00:46:34 qu'à défaut d'avoir du pétrole en Vendée,
00:46:36 on a des idées, de grandes idées.
00:46:38 Merci, Isabelle.
00:46:40 Tout de suite, on passe... Non, vous restez avec nous,
00:46:43 on passe au sport.
00:46:44 Musique de tension
00:46:46 ...
00:46:49 -En football, 1er succès, en Ligue 1 pour Marseille,
00:46:53 depuis près de deux mois, l'OM s'est offert hier
00:46:55 sa 2e victoire de la semaine en s'imposant 2-0 face à Rennes.
00:47:00 Retour sur la rencontre avec Théo Barbé du Kiel.
00:47:03 ...
00:47:05 -Parfois, il faut savoir se satisfaire du nécessaire.
00:47:08 -Peut-être que ce n'était pas la meilleure marque que nous avons jouée,
00:47:12 mais la victoire, c'est la victoire.
00:47:14 -Pour la 1re fois de la saison,
00:47:16 les Marseillais ont enchaîné 2 succès consécutifs.
00:47:18 -Ca fait du bien, mais on ne peut pas arrêter là.
00:47:21 Maintenant, il faut profiter un peu de la dynamique qu'on a
00:47:25 pour continuer à gagner 3 points chaque match.
00:47:27 -Hors du top 10, au coup d'envoi,
00:47:29 les Marseillais ont grillé assez de jokers.
00:47:32 Qu'importe la manière, pourvu qu'on ait les points.
00:47:34 -Je m'intéressais à ce que nous pouvions gagner,
00:47:37 bruts ou beaux, je voulais gagner.
00:47:40 Je préfère être brut, mais porter une victoire comme aujourd'hui,
00:47:43 car cette équipe, en ce moment,
00:47:45 a besoin de maladettement améliorer notre classifique.
00:47:49 -Un début d'ascension qui coïncide
00:47:51 avec une solidité défensive retrouvée au vélodrome.
00:47:54 L'OM n'a encaissé qu'un but à domicile en championnat.
00:47:57 Redevenir solide pour gagner, l'équation est simple,
00:48:00 mais efficace.
00:48:01 -C'est important aussi de prendre ce genre de victoire
00:48:04 où on souffre tous ensemble.
00:48:06 Ca forge le caractère d'une équipe.
00:48:08 C'est important pour la suite.
00:48:10 -La suite, c'est un Olympico Bouillon face à Lyon mercredi.
00:48:14 De quoi éprouver leur nouveau pragmatisme.
00:48:17 Musique rythmée
00:48:20 ...
00:48:23 -Merci beaucoup.
00:48:25 A tout à l'heure, chère Isabelle.
00:48:27 Dans un instant, avec Christian Crouteau,
00:48:29 vous l'aurez remarqué, nous évoquerons,
00:48:32 à l'occasion du débat, la suite de l'enquête
00:48:34 après l'attentat de Paris samedi soir.
00:48:37 Je vous rappelle qu'il a tué une personne
00:48:39 et en a blessé deux autres à bord du pont de Bir Hakeim.
00:48:42 A tout à l'heure.
00:48:43 -De retour avec vous dans 180 minutes.
00:48:46 -Dans 180 minutes, on va entamer la partie débat
00:48:48 de notre émission et le duchard est resté
00:48:51 pour le service politique.
00:48:52 Christian Crouteau, bonjour.
00:48:54 Je rappelle que vous êtes fondateur du GIGN.
00:48:57 Merci d'être là.
00:48:58 David Amiel, également, est là.
00:49:00 Bonjour. Vous êtes député Renaissance de Paris.
00:49:03 Face à vous, Jean-Claude Dassier.
00:49:05 Salut, Jean-Claude. -Salut.
00:49:07 -Merci à tous. On va revenir à cet attentat de Paris.
00:49:10 En garde à vue, ce sont les dernières informations
00:49:12 qu'on a eues aujourd'hui.
00:49:14 Le ministre de l'Intérieur revendique son geste.
00:49:17 Il assure d'avoir agi seul.
00:49:18 On reviendra à cette enquête avec Noemi Schultz,
00:49:21 qui nous rejoint dans un instant.
00:49:23 On va aussi s'intéresser aux suivis psychiatriques
00:49:26 qui lui étaient imposés et qui a pris fin
00:49:29 cette année, au mois d'avril.
00:49:31 Écoutons à ce sujet Gérald Darmanin.
00:49:33 -Nous avons fait le maximum dans le cadre de la loi actuelle.
00:49:37 En tout cas, les services du ministère de l'Intérieur
00:49:40 ont fait le maximum.
00:49:41 On a arrêté en 2016, qui s'est converti à l'islam en 2015,
00:49:45 très jeune, qui a fait 4 ans de prison.
00:49:48 Il a fait l'intégralité à quelques jours près
00:49:50 de sa peine de prison, qui a été suivi judiciairement.
00:49:53 Grâce à ce suivi judiciaire, le médecin psychiatre
00:49:56 a pu faire une injonction de soins,
00:49:58 car il a une maladie mentale très prononcée.
00:50:01 Une fois qu'on a terminé la peine de prison,
00:50:04 le suivi judiciaire et psychiatrique,
00:50:06 il y a eu un ratage,
00:50:07 non pas dans le suivi des services de renseignement,
00:50:10 mais un ratage manifestement psychiatrique,
00:50:13 puisque les médecins, à plusieurs reprises,
00:50:15 ont considéré qu'il allait mieux, qu'il était plus normal
00:50:19 et qu'il pouvait vivre librement.
00:50:21 -C'est un profil qu'on connaît un peu mieux,
00:50:23 car dans son cas, tout est très documenté.
00:50:26 Où en est l'enquête et cette garde à vue qui se poursuit ?
00:50:30 -Elle peut durer jusqu'à 4 jours en matière de terrorisme.
00:50:33 Ca nous emmène à peu près à mercredi soir.
00:50:36 On sait que cet homme de 26 ans
00:50:40 est français.
00:50:42 Ses parents d'origine iranienne ne sont pas musulmans.
00:50:47 Il s'est converti en 2015.
00:50:49 Il a déjà été condamné,
00:50:50 donc il est bien connu de la police et de la justice.
00:50:53 Il s'explique, il parle pendant cette garde à vue.
00:50:57 Dès son arrestation, il a indiqué qu'il avait commis les faits
00:51:01 en réaction à la persécution des musulmans.
00:51:04 Il a fait le lien, il a évoqué ce qui se passe en Israël.
00:51:08 Il a dit que la France était complice de l'Etat d'Israël
00:51:11 et de ce qui se passait dans la bande de Gaza.
00:51:14 Il assume, pendant cette garde à vue,
00:51:17 il assume et revendique totalement son geste.
00:51:20 Il laisse à penser qu'il a agi seul,
00:51:23 en tout cas dans ce passage à l'acte de samedi soir.
00:51:26 La question sera de savoir s'il a été en lien
00:51:29 avec des personnes qui ont pu l'inciter, l'encourager.
00:51:33 On sait que c'est quelqu'un qui avait été au contact
00:51:36 par le passé avec plusieurs personnes impliquées ensuite
00:51:40 dans des attentats en France.
00:51:43 On pense aussi à l'affaire de Saint-Etienne-du-Rouvray
00:51:46 qu'aux deux policiers tués à Manionville.
00:51:48 Il avait été au contact des terroristes,
00:51:51 mais il n'avait pas échangé précisément
00:51:54 sur les projets d'attentat.
00:51:56 Il a également été en lien avec ce Tchétchène
00:52:00 qui a assassiné Samuel Paty.
00:52:03 Donc il s'explique.
00:52:04 Pour le moment, il apparaît très froid,
00:52:07 clinique, désincarné.
00:52:09 Mais ce qui est sûr,
00:52:11 c'est qu'on se pose la question depuis près de 48 heures
00:52:15 de son état psychiatrique.
00:52:17 Pour le moment, personne ne nous dit
00:52:20 que son état psychique psychiatrique
00:52:22 est incompatible avec un placement en garde à vue.
00:52:25 On ne parle pas d'altération ou d'abolition du discernement.
00:52:28 Mais à l'heure actuelle,
00:52:30 il est entendu par les enquêteurs et il parle.
00:52:33 -Je me fasse un peu.
00:52:34 S'il y a une mise en examen,
00:52:36 il y aura d'autres expertises psychiatriques ?
00:52:39 -Bien sûr. Une enquête comme celle-ci
00:52:42 va se dérouler sur plusieurs années.
00:52:44 Un procès, ce n'est pas une échéance de six mois,
00:52:47 c'est plusieurs années.
00:52:48 Il y aura des expertises psychiatriques.
00:52:51 Parfois, une contre-expertise peut être demandée
00:52:54 par l'avocat de la Défense,
00:52:56 notamment selon le résultat de l'expertise.
00:52:59 Donc ce sera évidemment au coeur aussi de cette enquête.
00:53:03 -David Amiel, plusieurs questions sont soulevées par Noemi.
00:53:07 Le terreau dans lequel il a évolué,
00:53:09 car quelles que soient les circonstances
00:53:12 dans lesquelles il est passé à l'acte,
00:53:14 il y a un parcours impassif qui parle pour lui,
00:53:17 même s'il avait fait croire, et ça fait partie de la stratégie,
00:53:20 qu'il n'était plus musulman à certains de ses interlocuteurs.
00:53:23 Et le dispositif de suivi, la question que tout le monde se pose,
00:53:27 est-il adéquat dans notre pays ?
00:53:29 -Non, le dispositif de suivi n'est pas adéquat.
00:53:32 Vous l'avez expliqué hier soir et ce matin chez vos confrères.
00:53:35 Depuis plusieurs années,
00:53:37 on essaie de renforcer ce dispositif de suivi.
00:53:40 Il y a eu un certain nombre de mesures
00:53:42 qui ont été prises, notamment pour les radicalisés.
00:53:45 Ca a été fait en 2021.
00:53:46 On a maintenant une surveillance extrêmement étroite.
00:53:50 Malheureusement, ça ne pouvait pas s'appliquer à cet individu-là,
00:53:53 car il était sorti de prison avant que cette nouvelle loi entre.
00:53:57 On a la question de ceux qui sont suivis
00:53:59 pour des raisons psychiatriques, qui ont des atteintes.
00:54:02 On sait que ça concerne un certain nombre d'entre eux.
00:54:05 Le ministre de l'Intérieur a donné le chiffre
00:54:08 de 30 % des individus radicalisés qui souffrent d'atteintes.
00:54:11 Là aussi, on voit qu'on avait des insuffisances législatives
00:54:15 pour les contrôler.
00:54:16 Le ministre de l'Intérieur a annoncé
00:54:18 que c'est important d'avoir des injonctions de soins.
00:54:21 Quand ces personnes ne se soignent pas,
00:54:23 arrêtent leur traitement, le préfet peut exiger d'eux
00:54:26 qu'ils suivent leur traitement, qu'ils aillent voir
00:54:29 où ils sont faits.
00:54:30 S'il n'y a pas, ils peuvent être enfermés.
00:54:33 C'est important d'avoir ces mesures-là.
00:54:35 Je ne voudrais pas que la question psychiatrique,
00:54:38 qui est essentielle, nous fasse oublier la question idéologique.
00:54:42 Les deux se combinent.
00:54:43 C'est ce qu'on voit dans le cas de l'individu-là.
00:54:46 Les réseaux islamistes manipulent des personnes
00:54:49 qui peuvent avoir des fragilités psychologiques ou psychiatriques.
00:54:52 Mais si on veut s'attaquer à la racine du mal,
00:54:55 il faut être très ferme sur les questions psychiatriques.
00:54:58 C'est une mise à l'intérieur annoncée.
00:55:01 C'est très ferme dans la lutte contre l'islamisme.
00:55:03 -Cette affaire est venue confirmer,
00:55:06 Christian Potho, ce week-end,
00:55:09 que la psychiatrie, en France,
00:55:11 reste le parent pauvre de la médecine.
00:55:13 Il va vraiment falloir s'atteler à la question.
00:55:16 -Déjà, dans la médecine, il y a pas mal de parents pauvres.
00:55:19 La psychiatrie, c'est le bout de la chaîne.
00:55:22 La psychiatrie, c'est un vrai problème.
00:55:24 Je voudrais rappeler, même si ça va faire hurler,
00:55:27 que Robespierre a été considéré comme un paranoïaque.
00:55:30 Il y a, dans les comportements,
00:55:33 quelque chose qui amène, d'un coup, un passage à l'acte.
00:55:37 Or, il a quand même été avéré
00:55:41 que, quand il a suivi son traitement,
00:55:43 lui-même a pris conscience de ce qu'il était.
00:55:46 Tout le monde peut dire, maintenant,
00:55:48 que c'était pour faire oublier...
00:55:50 Mais il était en prison, donc ça ne changeait pas grand-chose.
00:55:54 Sauf qu'à partir du moment où il arrêtait son traitement,
00:55:57 malgré l'injonction du juge, à l'application des peines,
00:56:01 qui avait demandé, malgré le fait que sa maman
00:56:04 ait dit que son fils lui posait des problèmes,
00:56:07 je crois que c'est au mois d'octobre,
00:56:09 ce qui semble être dit,
00:56:11 il y a quelque chose qui va plus...
00:56:13 Et là, c'est pas moi qui vais attaquer le système.
00:56:16 Le système, il fait avec les moyens,
00:56:18 vous le rappeliez, monsieur le député,
00:56:21 qui sont importants. -Il y a un souci d'effectifs.
00:56:24 -Il y a le souci d'effectifs, mais après,
00:56:26 est-ce qu'on est capables d'aller jusqu'au bout d'une autre démarche ?
00:56:30 Je vous ai rappelé que le père qui a été tué en 2021...
00:56:36 -A Saint-Etienne-du-Rouvray. -Oui, voilà.
00:56:38 -En 2016. -Non.
00:56:40 -Pas le même. -Non.
00:56:42 Celui qui a été tué, le Vendéen qui parle,
00:56:45 en Vendée, celui qui l'a assassiné,
00:56:47 qui s'était rendu à la gendarmerie,
00:56:49 a été enfermé tout de suite.
00:56:51 Bon, lui, carrément, son cas était...
00:56:53 On considérait qu'il avait un problème.
00:56:56 -Il était ressortissant. -Oui, absolument.
00:56:59 -Il était ressortissant du Rwanda, il me semble.
00:57:02 -Oui, absolument. -Il travaillait en lien
00:57:04 avec l'Eglise. -Il travaillait dans le monastère.
00:57:07 -On suit votre propos.
00:57:09 -Mais la psychiatrie, c'est un vrai problème.
00:57:12 Alors, on vient vous expliquer...
00:57:14 J'ai trouvé ça extraordinaire.
00:57:16 Quelqu'un qui défendait la psychiatrie française
00:57:19 venait expliquer que ceux qui étaient radicalisés
00:57:22 ne représentaient que tel pourcent.
00:57:24 Désolé, c'est ce pourcent-là, ce pourcentage-là
00:57:27 qui, justement, à un moment, peut passer à l'acte
00:57:30 et avec ce qui ne peut exister que dans un délire
00:57:34 que l'on connaît bien, puisque j'ai rencontré
00:57:38 que ça en face de moi, en opération,
00:57:41 qui consiste à considérer que celui qui est en face de lui,
00:57:45 sa vie a peu de prix.
00:57:46 Comme la plupart du temps,
00:57:48 ce sont des suicidaires, leur vie n'a pas de prix.
00:57:51 On n'a pas de valeur par rapport à sa propre vie.
00:57:54 Vous pensez que la vie de l'autre,
00:57:56 si elle peut représenter un argument
00:57:58 par rapport à un idéal fumeux,
00:58:00 il passe à l'acte sans aucun problème.
00:58:02 -Oui, mais... -C'est précision.
00:58:04 -Cette question sur la psychiatrie,
00:58:06 il faudra voir si c'est le coeur du problème
00:58:09 concernant cet homme-là,
00:58:11 s'il a des pathologies de telle nature
00:58:13 que ce soit ça qui justifie le passage à l'acte.
00:58:16 On voit ça dans les affaires de droit commun.
00:58:18 On a parlé d'un procès,
00:58:20 de cette femme qui avait mis feu à un immeuble
00:58:23 qui avait fait plus de 10 morts.
00:58:25 Cette femme était sortie de l'hôpital psychiatrique
00:58:28 une semaine avant,
00:58:29 et les médecins avaient estimé qu'elle pouvait sortir.
00:58:32 C'est la difficulté de quelqu'un qui arrête de prendre...
00:58:35 -C'est pas ce que je veux dire. -Non, mais j'allais dans votre sens.
00:58:39 Malheureusement, les services de psychiatrie
00:58:42 ne peuvent pas accueillir toutes les personnes
00:58:44 qui souffrent de pathologies.
00:58:46 Il y a cette difficulté supplémentaire
00:58:49 que les médecins vous disent que prévoir le passage à l'acte
00:58:52 est différent,
00:58:53 car on est sur le profil de quelqu'un radicalisé
00:58:56 et dont on attend de voir la pathologie,
00:58:59 puisqu'il a été jugé en 2018,
00:59:01 et qu'à ce moment-là, il n'a pas été question
00:59:03 d'altération du discernement. -Il a purgé sa peine.
00:59:06 -Il a été condamné à 5 ans de jugement.
00:59:09 -Je peux me permettre, quand même.
00:59:11 Cette affaire, là, m'énerve,
00:59:13 parce qu'on était sur une construction intellectuelle.
00:59:17 Il n'y avait pas de début d'exécution.
00:59:19 On peut dire qu'il n'y avait pas d'altération,
00:59:22 parce qu'un type pensait qu'il allait faire un attentat.
00:59:25 Mais prenez les éléments
00:59:28 qui l'ont conduit à 4 ans de prison,
00:59:32 5 ans, je crois, donc 4 ans ferme.
00:59:35 Je suis désolé.
00:59:36 Là, c'est moi qui en parle avec une certaine expérience,
00:59:40 de terrain vu mon âge.
00:59:41 C'était pas possible il y a quelque temps.
00:59:44 On a déjà fait un bond en avant énorme
00:59:47 sur le fait que le simple fait de penser
00:59:49 qu'on pourrait faire un attentat
00:59:51 à l'acte, c'est déjà...
00:59:53 -Oui, bien sûr.
00:59:54 -Ca peut être jugé.
00:59:56 A l'époque, ça ne pouvait pas.
00:59:58 Ca ne pouvait pas.
00:59:59 Donc, il a quand même...
01:00:01 Il a été jugé pour une intention...
01:00:04 -Oui. -Oui, mais...
01:00:06 -Je pense pas que ça soit trop choc, avec celle-là.
01:00:09 -Je pense que par rapport au passage à l'acte,
01:00:12 parce que c'est ça,
01:00:13 une intention dans un délire machin
01:00:16 qui fait que, tout d'un coup, vous inventez un truc
01:00:19 pour dire "je vais aller tuer tout le monde",
01:00:21 c'est infunissable.
01:00:22 -Mais là, il l'a pas fait, en l'occurrence.
01:00:25 Il y a un élément de visibilisation.
01:00:27 -Il avait même pas un début d'exécution.
01:00:29 -Il a été condamné pour racisme malfaiteur.
01:00:31 Il a été condamné pour avoir été en lien avec des personnes.
01:00:35 -Et bien évidemment, là, c'est beaucoup plus difficile
01:00:38 de dire, et c'est là où je voulais en venir,
01:00:41 beaucoup plus difficile de dire
01:00:43 qu'il y avait une altération,
01:00:45 puisque c'était juste...
01:00:47 -On comprend la subtilité de ce que vous voulez dire.
01:00:50 -C'est la reconstruction intellectuelle.
01:00:52 -Jean-Claude Dassier, on l'a pas encore abordé,
01:00:55 l'aspect de dissimulation qu'on retrouve souvent
01:00:58 chez ceux qui se prétendent déradicalisés,
01:01:00 dont on apprend qu'ils étaient absolument pas déradicalisés.
01:01:04 La fameuse taquilla, ça sera quelque chose à creuser,
01:01:07 dans ce cas-là.
01:01:08 -Je crois qu'il y a beaucoup de choses à creuser en la matière.
01:01:11 Je crois très sincèrement que la France est en train
01:01:14 de vivre un cauchemar.
01:01:16 Quand vous faites la liste, déjà très longue,
01:01:19 il y a des millions de gens morts depuis quelques années,
01:01:22 des attentats divers et variés, vous n'en revenez pas.
01:01:25 Les circonstances sont très différentes.
01:01:27 Il ne s'agit pas de nier ni le travail de la police,
01:01:30 ni de la gendarmerie, ni du renseignement.
01:01:33 Ils font un boulot extraordinaire.
01:01:35 Mais à l'impossible, nul n'est tenu.
01:01:37 Quand vous entendez le ministre qui dit très sereinement
01:01:40 qu'environ 20 % des quelques milliers de fichiers dangereux
01:01:45 sur les fichiers recensant les plus dangereux,
01:01:49 sont psychiatriquement faibles,
01:01:51 la psychiatrie, tu l'as dit, et tu as raison,
01:01:53 on n'est pas une science exacte,
01:01:55 c'est pas en réfléchissant uniquement
01:01:57 à ce que le parcours psychiatrique de ce personnage-là
01:02:01 a été convenable, que personne n'a fait d'erreur.
01:02:04 C'est pas avec ça qu'on va régler les problèmes.
01:02:07 Je pense aujourd'hui que nous sommes...
01:02:10 Le pays est envahi d'une manière qu'il ne contrôle plus.
01:02:15 Vous avez des dizaines et des dizaines de milliers d'immigrants
01:02:18 qui, chaque année, arrivent.
01:02:20 On en reconduit, quand on le peut, quelques pour cent à la frontière.
01:02:24 Vous avez de plus en plus le rôle des couteaux,
01:02:28 qui jouent un rôle que je suis incapable d'expliquer.
01:02:31 Regardez, à Nantes, vous avez des supporters de football
01:02:34 pour régler leur compte, avec des couteaux.
01:02:37 Ce "terroriste"-là, entre guillemets,
01:02:39 il s'est aussi servi d'un couteau.
01:02:42 Vous avez un phénomène de criminalité,
01:02:46 de djihadisme, de délinquance généralisée
01:02:49 dont vous avez de plus en plus de difficultés dans ce pays
01:02:52 à isoler les conditions et les circonstances.
01:02:55 On peut en parler, l'immigration sauvage,
01:02:58 les personnes de contrôle, etc.
01:03:00 Mais très honnêtement, ce pays vit dans une situation
01:03:04 qui, à mon avis, ne va pas pouvoir durer éternellement.
01:03:07 -Élodie Huchard, puis David Amiel, vous réagirez.
01:03:09 Tout cela intervient, je rebondis sur ce que dit Jean-Claude,
01:03:12 dans un contexte où, dans une semaine,
01:03:14 on examine le texte sur l'immigration
01:03:16 à l'Assemblée nationale, dans l'hémicycle,
01:03:19 après le passage en commission.
01:03:21 Nul doute que ça va tendre encore plus les esprits,
01:03:24 alors qu'on le sait, Emmanuel Macron a fermé la porte
01:03:27 au référendum, à ce qu'il réclamait.
01:03:29 -Oui, et chaque parti politique va s'en saisir.
01:03:31 On se rappelle qu'au moment de l'attentat d'Aras,
01:03:34 Gérald Darmanin avait dit que ça ne serait pas arrivé
01:03:36 si la loi avait été mise en application.
01:03:37 On est à une nouvelle formule du texte.
01:03:39 On n'est plus sur le texte du Sénat,
01:03:41 on est sur le texte qui a été adopté en commission.
01:03:43 Il faudra voir à partir du 11 décembre
01:03:45 ce que ça donne en séance.
01:03:47 On ne sait pas quelle sera l'issue du texte.
01:03:48 Il y a des dispositions qui ont été maintenues,
01:03:51 notamment pour les titres de séjour dans les métiers en tension.
01:03:55 Le préfet pourra les donner ou non en cas de menace
01:03:57 à l'ordre public, notamment, ou non au respect
01:03:59 des valeurs de la République.
01:04:00 Il y a toujours de prévues comme dispositions
01:04:03 de pouvoir expulser plus facilement
01:04:05 les étrangers en situation régulière
01:04:07 quand ils sont condamnés pour certains crimes et délits,
01:04:09 et les étrangers en situation irrégulière
01:04:11 qui font l'objet d'une OQTF.
01:04:13 En revanche, il y a eu aussi des gages
01:04:14 qui ont été donnés à la gauche.
01:04:16 L'article, par exemple, a été supprimé,
01:04:18 celui qui mentionnait un fichier national
01:04:19 des mineurs non accompagnés d'élinquants.
01:04:21 Et puis, un certain nombre de dispositions
01:04:23 qui avaient été rajoutées par les sénateurs sont supprimées,
01:04:25 comme celle qui durcissait le regroupement familial,
01:04:27 celle qui parlait aussi de titres de séjour irréguliers
01:04:31 instaurés par la majorité sénatoriale, on le disait.
01:04:33 Et puis, la fin de l'automasticité du droit du sol,
01:04:36 tout cela a été supprimé.
01:04:37 Évidemment, toute la complexité va être de trouver des voies.
01:04:40 Il faut faire plaisir à la droite en durcissant,
01:04:42 il faut faire plaisir à la gauche en enlevant
01:04:43 un certain nombre de mesures.
01:04:44 À la fin, on verra quel texte ça donne.
01:04:46 Et puis, David-Emiel, peut-être qu'il faudrait
01:04:48 ne serait-ce que répondre aux aspirations de Français
01:04:50 de plus en plus nombreux qui disent,
01:04:52 "Bon, avec ce qui se passe, on va peut-être durcir
01:04:56 plutôt que d'écouter les désidératas des restaurateurs,
01:05:00 entre autres."
01:05:01 Je veux dire, l'heure est grave pour beaucoup de Français.
01:05:03 Et électoralement, il y a un risque aussi
01:05:04 qui pèse pour la majorité.
01:05:06 Pardon, je voudrais répondre quand même
01:05:07 sur la question du terrorisme,
01:05:08 parce que je crois que ce que les Français attendent de nous,
01:05:10 c'est du sérieux et donc de ne pas confondre
01:05:12 l'ensemble des sujets.
01:05:13 En matière de terrorisme, la question n'est pas de savoir
01:05:15 s'il faut être de la plus grande fermeté,
01:05:17 c'est l'évidence.
01:05:18 C'est de savoir comment et comment,
01:05:20 notamment concrètement, on peut mieux contrôler
01:05:22 des individus radicalisés qui, parfois,
01:05:24 n'ont pas encore commis de délit,
01:05:25 mais qui sont susceptibles d'en commettre,
01:05:27 ou bien qui ont déjà commis des délits,
01:05:28 ont purgé des peines de prison,
01:05:30 mais qu'il faut continuer à surveiller.
01:05:31 Avec des effectifs, avec des effectifs, ils douanent.
01:05:33 Quand il s'agit de personnes étrangères,
01:05:35 étrangers délinquants, étrangers radicalisés,
01:05:38 on les expulse.
01:05:39 Il y a des cas où, aujourd'hui, on n'arrive pas encore
01:05:41 à les expulser parce qu'il y a, dans notre droit,
01:05:43 un certain nombre de freins.
01:05:44 -Il s'agit de la majorité des cas. -La loi qui va être discutée
01:05:48 à l'Assemblée nationale va permettre d'expulser
01:05:51 l'ensemble de ces étrangers délinquants,
01:05:53 le ministre de l'Intérieur a donné le chiffre de 4 000
01:05:55 qui, aujourd'hui, pourraient être expulsés,
01:05:57 mais qui, en raison des freins qu'on a dans notre Code,
01:05:59 ne permettent pas de l'être.
01:06:00 Ce sera le cas quand cette loi immigration sera votée.
01:06:03 Mais il y a encore des personnes radicalisées,
01:06:05 des personnes qui ont été condamnées pour terrorisme
01:06:08 et autres qui sont françaises.
01:06:10 C'était le cas, par exemple, de la personne dont on parle,
01:06:12 Sandy, qui a commis cet attentat ignoble.
01:06:15 Dans ces cas-là, il faut qu'on ait d'autres réponses.
01:06:18 Et c'est les réponses qu'on a, évidemment,
01:06:20 sur le front du renseignement, c'est le front qu'on a
01:06:22 sur la surveillance continue après leur sortie de prison.
01:06:25 On a parlé de la question psychiatrique,
01:06:26 de pouvoir les obliger à suivre des soins,
01:06:28 et quand ils ne le font pas, évidemment,
01:06:30 de pouvoir les envoyer en prison,
01:06:32 de pouvoir avoir ce dispositif continu.
01:06:34 Mais la vérité, c'est qu'on est, contre le terrorisme,
01:06:36 engagés dans une guerre longue.
01:06:38 Ça fait des années qu'elle dure.
01:06:39 On durcit sans cesse et on continuera à le faire
01:06:42 autant qu'il en est besoin.
01:06:43 Nos dispositifs judiciaires, nos dispositifs policiers,
01:06:46 on a renforcé considérablement les moyens de la DGSI.
01:06:49 Ça permet d'avoir des victoires.
01:06:50 Il y a eu 43 attentats déjoués,
01:06:52 on essuie encore de terribles défaites
01:06:53 et à chaque fois qu'il y en a une,
01:06:55 on essaye d'en tirer les conséquences
01:06:56 et de combler les manques dans nos dispositifs de défense.
01:06:58 Je vais vous poser la question autrement, alors.
01:07:00 Faut-il aller vers un durcissement en matière d'immigration,
01:07:05 sachant que, d'après Jean-Claude Dassier,
01:07:08 il y a des risques encourus ?
01:07:09 Est-ce qu'on ne devrait pas ainsi maîtriser la prise de risques
01:07:13 en allant sur un durcissement de l'accueil
01:07:16 avec toujours cette idée que ça pourrait créer un appel d'air ?
01:07:18 Combien d'entrées illégales chaque année ?
01:07:19 Combien de reconductions à la frontière ?
01:07:21 Le sens même...
01:07:22 On pourra mettre les deux chiffres côte à côte
01:07:24 et dire "le boulot est fait",
01:07:26 ce jour-là, je change de discours.
01:07:27 J'ai répondu sur la question du terrorisme,
01:07:29 je vais répondre sur la question...
01:07:30 On est tous d'accord sur le terrorisme.
01:07:31 Globalement, vous faites plutôt bien le boulot.
01:07:33 - Simplement... - Je vous remercie.
01:07:35 Simplement, il y a un incident quand même,
01:07:37 j'irai presque toutes les semaines.
01:07:38 Je vous remercie de le dire,
01:07:39 mais c'est un combat extrêmement important.
01:07:41 Il faut qu'on soit sensé se mobiliser...
01:07:42 D'autant qu'on ne contrôle pas nos frontières.
01:07:44 Le débat public a tendance parfois à l'oublier
01:07:46 jusqu'au jour où il y a un attentat.
01:07:48 - Maintenant, sur la question de la loi... - Ce n'est pas un impératif
01:07:50 de limiter le risque.
01:07:51 Je repose ma question comme ça.
01:07:52 Sur la question de la loi immigration.
01:07:54 C'est une loi de fermeté et de pragmatisme.
01:07:56 C'est une loi d'abord de fermeté.
01:07:57 L'essentiel des dispositions vise à pouvoir expulser davantage
01:08:01 les personnes qui n'ont pas le droit à l'asile,
01:08:03 de pouvoir expulser plus facilement des étrangers délinquants,
01:08:07 de pouvoir contrôler mieux nos frontières.
01:08:09 Et effectivement, il y a des critères de régularisation
01:08:12 qui sont prévus pour des personnes
01:08:13 qui travaillent dans des métiers en tension
01:08:15 et qui ne sont absolument pas concernées par ce qu'on dit là.
01:08:17 Parce que toute personne qui a violé les principes de la République,
01:08:20 qui est susceptible de poser le moindre danger à notre pays,
01:08:24 ne sera évidemment pas concernée.
01:08:25 Mais vous savez comme moi que vous d'être à Cordilles,
01:08:26 ça va créer un appel d'air.
01:08:28 Ça va créer un appel d'air et des candidats au voyage derrière,
01:08:30 si les régularisations sont simplifiées
01:08:33 pour des métiers où il n'y a pas une haute valeur ajoutée.
01:08:35 C'est ça que vous disent vos détracteurs aujourd'hui.
01:08:37 Nos détracteurs ont tort,
01:08:38 et c'est ce que les discussions parlementaires
01:08:40 ont permis de montrer.
01:08:41 Cette loi, c'est une loi, je vous le disais,
01:08:43 essentiellement de fermeté.
01:08:44 Et oui, il y a des cas d'exception.
01:08:45 Parce que ce qu'on voit aujourd'hui,
01:08:47 c'est qu'il y a des personnes qui sont en France depuis très longtemps,
01:08:50 qui n'ont pas posé le moindre problème,
01:08:52 sur lequel on n'a pas le moindre doute
01:08:54 sur un risque qu'ils pourraient poser,
01:08:56 que de toute manière, on n'expulsera pas.
01:08:58 Parce que leur attachement au pays est devenu très profond,
01:09:00 parce que les employeurs en ont besoin,
01:09:02 parce que les élus, même de droite,
01:09:03 demandent à ce qu'ils soient régularisés.
01:09:05 Et dans ces cas-là, effectivement, on simplifie la vie.
01:09:07 C'est ça, le sens de la loi immigration.
01:09:09 - Alors, on va parler de Jean-Luc Mélenchon,
01:09:10 si vous voulez bien, sans transition,
01:09:13 quand il a voulu défendre Manuel Bompa
01:09:16 et s'en est pris directement à Ruth Elkrief.
01:09:19 Ça ne vous a pas échappé.
01:09:20 Et ça donne ça à l'arrivée.
01:09:22 Regardez ce tweet inflammatoire.
01:09:24 Et je vais vous le lire.
01:09:26 "Ruth Elkrief, point manipulatrice.
01:09:29 Si on n'injurie pas les musulmans, c'est fanatique, dit-il, s'indigne.
01:09:32 Quelle honte. Bravo, Manuel Bompard."
01:09:33 Donc, pour la réplique, parce que c'est l'interview faite hier.
01:09:36 "Elkrief, sans le prénom,
01:09:39 réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans.
01:09:44 On s'en prend à une journaliste, on lui met une cible dans le dos.
01:09:46 C'est ni plus ni moins ce que dit Gérald Darmanin."
01:09:48 On va écouter le ministre de l'Intérieur.
01:09:51 - Il met une cible dans le dos de madame Elkrief,
01:09:53 qui avait déjà eu beaucoup de menaces en tant que journaliste.
01:09:55 Elle faisait son métier.
01:09:57 Qu'elle soit une bonne ou une mauvaise journaliste,
01:09:58 pour M. Mélenchon, ce n'est pas le sujet.
01:09:59 C'est une démocratie, les journalistes font ce qu'ils souhaitent
01:10:01 et ils interrogent comme ils le veulent les hommes ou les femmes politiques.
01:10:04 Donc, j'ai décidé ce matin, vu les menaces que M. Mélenchon et d'autres,
01:10:08 puisque c'est un déchaînement de haine sur Internet,
01:10:10 de remettre une protection policière à votre consœur.
01:10:13 Voilà où on en est dans le comportement irresponsable de la France insoumise,
01:10:17 de protéger de façon policière des journalistes 24 heures sur 24
01:10:21 parce qu'on leur met des cibles dans le dos.
01:10:23 - Elle a reçu beaucoup de soutien.
01:10:25 Je vous en montrais deux ou trois, un soutien sur Twitter,
01:10:27 un soutien à Harut El-Khryef, des soutiens politiques, essentiellement.
01:10:31 Regardez, enfin essentiellement, dans ce qu'on a choisi.
01:10:34 Martine Aubry qui dit "Soutien et solidarité",
01:10:36 donc Harut El-Khryef, une grande professionnelle.
01:10:39 D'autre bord, avec François-Xavier Bellamy, "Le délire accusatoire", dit-il,
01:10:43 "n'a aucun rapport avec le réel, la violence des mots totalement décomplexée,
01:10:46 ce serait seulement affligeant si ce n'était pas l'indice du grand danger
01:10:48 qui guette notre démocratie.
01:10:49 Aucun désaccord ne permet cette menace explicite.
01:10:51 Soutien, Harut El-Khryef."
01:10:53 Et puis le dernier, Déric Ciotti, qui lui aussi la soutient.
01:10:58 Il note qu'elle est violemment ciblée par Jean-Luc Mélenchon.
01:11:01 Élodie Huchard, d'autant qu'il n'en est pas resté là,
01:11:04 Jean-Luc Mélenchon, il a eu toute une série de tweets
01:11:05 où il a même critiqué quand même l'attitude du groupe TF1,
01:11:09 qui ne fait que défendre sa journaliste.
01:11:11 Et là, bim, il en remet une couche et il s'en prend à TF1.
01:11:13 - Oui, mais c'est ce que fait toujours Jean-Luc Mélenchon.
01:11:15 Quand on voit ce genre de tweets, on aimerait penser
01:11:18 que ça peut être un dérapage, un tweet maladroit.
01:11:20 Pas du tout, non seulement.
01:11:21 Il l'assume complètement et en général,
01:11:23 quand il voit effectivement le groupe soutenir sa journaliste
01:11:26 ou quand il voit d'autres journalistes la soutenir,
01:11:27 il s'attaque purement et simplement à tous ceux qui prennent sa défense.
01:11:31 On l'a vu encore récemment, l'André Hencloé,
01:11:33 qui est un député de la France insoumise,
01:11:34 qui remet une couche sur Twitter.
01:11:35 Mathilde Panot l'a fait aussi.
01:11:36 C'est-à-dire qu'il ne faut pas imaginer que Jean-Luc Mélenchon,
01:11:38 il est seul dans cette stratégie.
01:11:39 Il est soutenu par une partie de la France insoumise.
01:11:42 Il faut aussi reconnaître que ça gêne sérieusement
01:11:44 une partie de la France insoumise.
01:11:45 On peut citer Raquel Garrido, Clémentine Autain.
01:11:47 Ça gêne aussi les alliés de la NUPES.
01:11:49 On a vu Marine Tondelier juste en dessous de ce tweet
01:11:51 qui lui met "Efface ce tweet".
01:11:53 - Merci, Ilya Soudet qui répond... - Ils n'ont pas encore claqué la porte.
01:11:56 Non, ils n'ont pas claqué la porte,
01:11:57 mais on sent quand même que ça gêne un peu aux entournures.
01:11:59 Mais c'est la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.
01:12:01 Il existe, il existe par le coup d'éclat permanent.
01:12:04 Il l'avait fait avec Yael Brune-Pivet
01:12:06 en ciblant précisément la présidente de l'Assemblée nationale.
01:12:09 Et malheureusement, on voit que Jean-Luc Mélenchon, comme ça,
01:12:11 il, quelque part, réussit un petit peu son coup
01:12:13 parce qu'on voit que dans les sondages, il ne baisse pas tant que ça,
01:12:15 malheureusement, et il pense, en tout cas, c'est dans son esprit,
01:12:18 qu'il peut parler à un électorat, celui de l'électorat notamment
01:12:20 des banlieues. Il pense qu'en leur parlant comme ça,
01:12:22 il va récupérer son électorat.
01:12:24 Et quand on regarde, pour l'instant, les sondages,
01:12:25 on est très loin, certes, de 2027,
01:12:27 on ne voit pas un effondrement de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages.
01:12:30 Bon, quand Jean-Claude Dacier,
01:12:32 vous qui avez été un des dirigeants au sein du groupe TF1,
01:12:35 quand même, on n'imagine pas un groupe
01:12:38 ne pas prendre la défense de sa journaliste
01:12:40 attaquée aussi ouvertement.
01:12:42 - Oui, c'est vrai. - Il a fait un affrontement
01:12:43 de son devoir. Et Jean-Luc Mélenchon
01:12:45 est toujours dans cette espèce d'outrance.
01:12:46 Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est le danger de la République aujourd'hui ?
01:12:49 - En outre, franchement, j'ai travaillé de nombreuses années
01:12:52 sur LCI. Quand je m'occupais de LCI avec Brutel-Kriev,
01:12:56 je n'ai jamais eu à lui faire un reproche,
01:12:58 quel qu'il soit, et notamment sur la situation au Proche-Orient.
01:13:01 Elle a les choix qu'elle a, mais professionnellement,
01:13:04 je ne l'ai jamais prise en défaut.
01:13:06 Donc, je vois bien que...
01:13:10 Si vous voulez, Mélenchon,
01:13:13 au point où on en est arrivé, où il en est arrivé,
01:13:16 je pense que la nupèce est morte.
01:13:18 L'alliance à gauche est morte.
01:13:20 - Il le reconnaît lui-même. - J'en suis absolument convaincu.
01:13:23 La France insoumise va suivre son chemin.
01:13:25 Et vous l'avez dit, va aller en espérant
01:13:28 que le discours qui est le sien,
01:13:32 parce que ce n'est pas seulement M. Mélenchon,
01:13:33 Mélenchon, il en rajoute dans la forme.
01:13:35 Sur le fond, ils sont à peu près tous d'accord.
01:13:37 - On va regarder le tweet de Mathilde Panot
01:13:39 pendant que vous dites ça. - Par exemple,
01:13:41 ils sont à peu près tous d'accord et ils vont aller,
01:13:43 en espérant faire un succès, je ne dirais pas un triomphe,
01:13:47 la succession de la prochaine élection européenne,
01:13:50 en ayant les voix des musulmans avec eux.
01:13:53 On va voir les résultats.
01:13:54 - Regardez ce qu'elle dit. Dans la rhétorique,
01:13:55 c'est toujours intéressant quand même.
01:13:57 "Des dizaines d'entre nous sont sous menace de mort
01:13:59 de l'extrême droite."
01:14:00 Ils n'ont pas dit "extrême droite", ils n'ont rien dit.
01:14:02 "9 ans de prison pour tentative d'assassinat
01:14:04 contre Jean-Luc Mélenchon, nous organisons nous-mêmes
01:14:05 notre propre sécurité sans aucun concours de l'État.
01:14:08 Maintenant, octroie une protection à une journaliste
01:14:09 pour un tweet absurdi."
01:14:11 En gros, elles contestent...
01:14:13 - Pour réinventer l'extrême droite.
01:14:15 - Elles contestent l'idée, David-Damien,
01:14:17 que Ruth Elkrief puisse être prise pour cible
01:14:20 parce que certains vont interpréter
01:14:23 les propos de Jean-Luc Mélenchon
01:14:25 comme le fait que c'est une ennemie elle-même
01:14:28 d'une partie de la communauté française.
01:14:31 - Bien sûr, mais vous savez, ce tweet de Jean-Luc Mélenchon...
01:14:33 - Elle ne réalise pas du tout le danger que ça représente
01:14:34 et que ça comporte.
01:14:35 - Je ne sais pas si elle ne le réalise pas
01:14:37 ou si elle fait semblant de ne pas le réaliser.
01:14:38 En tout cas, ce qui est certain,
01:14:39 c'est que le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
01:14:41 il n'est pas anodin.
01:14:42 Il s'inscrit dans une stratégie de longue date.
01:14:44 Ce n'est pas le premier.
01:14:45 On se rappelle, vous le rappeliez d'ailleurs,
01:14:46 de celui qu'il avait commis contre Yael Brune-Pivet,
01:14:49 de ses déclarations censées...
01:14:51 - Ils sont pas toujours au même genre de personnes.
01:14:52 - Ils refusaient, évidemment, d'associer le Hamas au terrorisme,
01:14:56 qu'ils considéraient quasiment comme un groupe de résistance.
01:14:58 Enfin bref, cette abjection-là,
01:14:59 elle est habituelle chez Jean-Luc Mélenchon.
01:15:02 Et moi, quand je vois ça, je ne peux pas m'empêcher de penser
01:15:04 que c'est quand même un triste destin
01:15:05 d'avoir été ministre de la République
01:15:07 et d'en être réduit à devenir une sorte d'influenceur
01:15:09 de l'islamo-gauchisme sur les réseaux sociaux.
01:15:12 Parce que c'est ça que Jean-Luc Mélenchon,
01:15:13 il est devenu aujourd'hui.
01:15:14 Et au fond, et ça a été rappelé aussi,
01:15:16 pour espérer un quelconque gain électoral,
01:15:18 il est prêt à brader tous les principes
01:15:20 qu'il a défendus toute sa vie.
01:15:22 Parce qu'il a été un sénateur socialiste,
01:15:24 il a été ministre de la République
01:15:25 dans le gouvernement de Lionel Jospin.
01:15:27 Il défendait des positions très à gauche,
01:15:29 mais au sein d'un camp et d'un débat républicain.
01:15:32 Et maintenant, il est prêt à tout abandonner.
01:15:34 Alors, vous le disiez, on verra ce que les sondages donneront.
01:15:36 Moi, je suis convaincu d'une chose,
01:15:37 c'est qu'à la fin, il aura et la défaite et le déshonneur,
01:15:40 parce que je vois beaucoup d'électeurs de la NUPES,
01:15:42 mais même des électeurs de la France insoumise,
01:15:44 qui sont écœurés par ce qu'il voit.
01:15:46 Dans un sens, je viens vers vous, bien sûr, Christian,
01:15:48 mais et pourtant, et pourtant,
01:15:49 Élodie parle de sondage, enfin d'intention de vote.
01:15:51 Il ne baisse pas tant que ça, Jean-Luc Mélenchon,
01:15:53 dans les sondages. Ça se tasse à peine, en fait.
01:15:55 Non, il ne baisse pas tant que ça.
01:15:57 Déjà, ça peut s'expliquer par le fait qu'on soit loin,
01:15:59 effectivement, de l'élection présidentielle
01:16:00 et qu'on n'est pas à l'acte véritablement d'aller voter,
01:16:03 mais parce que dans une partie de son électorat,
01:16:05 effectivement, il y a des personnes qui peuvent croire à ça
01:16:07 et qui sont finalement assez excitées et galvanisées,
01:16:10 malheureusement, par ce genre de tweets.
01:16:12 Et pour revenir sur le tweet de Mathilde Panot,
01:16:14 il y a quand même quelque chose qui est factuellement faux
01:16:15 dans ce qu'elle dit. Elle semble sous-entendre
01:16:16 que Gérald Darmanin accorde une protection à Routel-Creff
01:16:19 alors qu'il ne l'aurait jamais fait
01:16:20 aux membres de la France Insoumise. C'est factuellement faux.
01:16:22 On se rappelle que Louis Boyard, quand il a été menacé,
01:16:24 a été sous protection policière. C'est bien normal,
01:16:26 mais c'est un petit peu osé de la part de la France Insoumise
01:16:28 qui dit en permanence que la police tue.
01:16:30 Ils sont très contents d'avoir leur protection policière
01:16:32 quand c'est nécessaire. Et quand elle dit
01:16:33 "nous organisons nous-mêmes notre propre sécurité
01:16:35 sans aucun concours de l'État", c'est évidemment totalement faux.
01:16:38 Et c'est un peu moche de faire croire
01:16:40 que Gérald Darmanin octroierait comme ça
01:16:42 en fonction de son bon vouloir des policiers
01:16:44 pour certains et pas pour d'autres.
01:16:45 Christian Protot, la protection des personnes,
01:16:47 c'est quelque chose qui vous parle beaucoup
01:16:49 parce que vous avez été en responsabilité
01:16:51 de ce point de vue.
01:16:52 Ça mérite qu'elle ait une protection, bien évidemment,
01:16:56 Routet le Crief.
01:16:57 Non, mais bien évidemment, parce qu'à partir du moment
01:17:01 où on stigmatise quelqu'un, surtout quand on sait
01:17:04 le pouvoir des médias, et surtout, on en parlait tout à l'heure,
01:17:06 sur les esprits un peu fragiles, tout d'un coup,
01:17:10 ça peut donner des idées à des imbéciles
01:17:15 ou des assassins, au départ des imbéciles,
01:17:17 des assassins en puissance qui ont besoin de se faire remarquer
01:17:21 comme étant les vengeurs de je sais pas trop quoi.
01:17:24 Et ça, c'est irresponsable.
01:17:25 Mais il faut pas oublier qu'il a fait la même chose
01:17:27 avec la police.
01:17:28 Il faut quand même dire que...
01:17:32 - Oui, la police tue.
01:17:33 - Ce personnage est quand même assez grave
01:17:37 par rapport à ce que nous appelons, nous, l'État de droit
01:17:40 et la manière dont on pense qu'il doit y avoir
01:17:42 un système qui doit fonctionner
01:17:44 et que tout le monde doit s'y plier.
01:17:46 Si on ne s'y plie pas, c'est qu'on devient antidémocratique,
01:17:49 et c'est son cas.
01:17:51 - Je crois que c'est Olivier Véran qui a dit ce matin,
01:17:53 il me semble qu'il était sorti carrément du champ républicain.
01:17:56 - Ce qui est grave, là, quand même, c'est que...
01:17:58 M. Mélenchon désigne Ruth Elkrief, notre consoeur,
01:18:02 Ruth Elkrief, comme, je dirais, une ennemi juré
01:18:07 de la cause musulmane et de la cause radicale.
01:18:09 - Il l'a traite de faillite, il dit quand même.
01:18:11 - Ma langue à fourcher, de la cause radicale,
01:18:14 des djihadistes, et on sait bien que c'est extrêmement dangereux.
01:18:17 Regardez les lettres de menaces qui arrivent
01:18:19 dans les bureaux des maires, des députés, des sénateurs,
01:18:22 et que sais-je.
01:18:23 Donc, il faut faire attention à ce qu'on dit quand même,
01:18:25 quand on est, en principe, responsable,
01:18:27 politique, important, comme l'est M. Mélenchon.
01:18:30 Il sait... Honnêtement, je pèse mes mots, j'aime pas,
01:18:33 mais je crois qu'il s'est largement déshonoré depuis un certain temps.
01:18:35 Là, il est au summum.
01:18:37 - Ce qui est terrible aussi, et c'est très bien ce qu'il écrit,
01:18:40 c'est qu'il essaie de monter les musulmans,
01:18:42 parce qu'il dit "Elles insultent les musulmans",
01:18:45 toute une communauté contre elle.
01:18:48 C'est ça qui est très pernicieux dans son tweet.
01:18:50 - Mais bien sûr, il joue sur les braises d'une guerre identitaire.
01:18:53 C'est ça que Jean-Luc Mélenchon essaye d'étiser.
01:18:55 Vous savez, on voit dans certaines de ses interviews,
01:18:58 dans ses portraits, que Jean-Luc Mélenchon
01:19:00 se gargarise toujours beaucoup de prendre beaucoup de soin
01:19:02 à travailler ses mots.
01:19:03 Et pour le coup, je le crois bien volontiers,
01:19:05 parce que c'est quelqu'un qui s'exprime bien,
01:19:07 qui a une réelle culture politique,
01:19:09 qui sait que selon les mots qu'on emploie,
01:19:11 ils ont une résonance particulière.
01:19:13 Quand il avait dit de Yael Brown-Pivet
01:19:14 qu'elle "campait" à Tel Aviv,
01:19:16 ce qui n'est d'ailleurs pas une expression très courante,
01:19:18 si vous deviez dénoncer le fait que la présidente
01:19:20 de l'Assemblée nationale se rendait en Israël.
01:19:23 - C'est très bien ce qu'il avait en tête.
01:19:24 - Vous ne l'auriez pas dit, "camper".
01:19:25 La vérité, c'est qu'il l'utilise,
01:19:26 parce qu'il sait extrêmement bien ce que ça réveille,
01:19:28 ce que ça va susciter, qu'il en joue,
01:19:30 et c'est ça qui est évidemment extrêmement pervers et très dangereux.
01:19:32 - Alors j'aimerais qu'on garde quelques minutes, justement,
01:19:34 pour parler de ce qui se passe en Israël,
01:19:37 avec le bureau du Premier ministre israélien
01:19:39 qui a annoncé aujourd'hui que les corps de 15 Israéliens,
01:19:41 11 civils et 4 soldats, se trouvent dans la bande de Gaza.
01:19:45 Mais surtout, ce qu'on notera,
01:19:46 et on va en parler avec notre envoyé spécial sur place,
01:19:49 Thibaut Marcheteau, c'est que les frappes ont repris en intensité,
01:19:52 avec des centaines de cibles,
01:19:53 on le sait depuis que l'Etat hébreu a repris l'offensive.
01:19:58 Cette offensive qui, d'ailleurs, se poursuit
01:20:00 dans le sud des Armées, Thibaut.
01:20:02 - Absolument. On est liés aujourd'hui
01:20:06 à des combats d'une intensité particulièrement forte,
01:20:09 puisqu'ils ont pris...
01:20:11 Ces combats, ils sont partout dans la bande de Gaza,
01:20:14 notamment sur la ville de Gaza City, mais également de Cannunes.
01:20:17 On sait qu'une colonne de chars est aux portes
01:20:19 de la ville de Cannunes, qui se trouve dans le sud
01:20:21 de la bande de Gaza. Il y a également l'artillerie,
01:20:23 l'aviation, mais également la marine,
01:20:25 qui s'emploie donc à éliminer des cibles du Hamas
01:20:27 dans le sud de la bande de Gaza.
01:20:29 Et pendant ce temps, les négociations,
01:20:31 elles sont encore en cours, car même si les combats ont repris,
01:20:34 on continue d'essayer de trouver un accord
01:20:36 entre Israël et le Hamas, mais selon toutes nos informations,
01:20:39 elles sont au point mort. La preuve, Benjamin Netanyahou,
01:20:42 le Premier ministre israélien, a rappelé tous les émissaires
01:20:44 qu'il avait envoyés au Qatar pour essayer de négocier
01:20:47 avec les médiateurs internationaux,
01:20:48 comme l'Égypte, le Qatar ou encore les Etats-Unis,
01:20:50 pour trouver un nouvel accord à court terme.
01:20:52 Eh bien, il a rappelé tous ces émissaires,
01:20:54 car selon lui, ces négociations, elles sont totalement infructueuses.
01:20:57 Je vous rappelle qu'il y a une très forte pression
01:20:59 de la part des familles, qui manifestent tous les soirs
01:21:01 devant le quartier général de l'armée israélienne,
01:21:04 à Tel Aviv. 136 personnes sont encore retenues
01:21:06 dans la bande de Gaza, 17 femmes et enfants,
01:21:08 4 sont de nationalité française.
01:21:10 - Merci beaucoup, Thibault, et merci à Jérôme Ramblou
01:21:12 qui vous accompagne. Christian Proutot,
01:21:15 ces derniers jours est apparu,
01:21:17 dans les commentaires, discours des uns et des autres,
01:21:19 le terme de "génocidaires", "risques génocidaires".
01:21:24 Les Etats-Unis, les Etats-Unis, quand même,
01:21:28 on parle des Etats-Unis, premier allié d'Israël,
01:21:32 par la voix de Camarys, notamment hier, il me semble,
01:21:36 sont quelque peu circonspects, maintenant,
01:21:38 sur la suite de cette offensive aérienne, en l'espèce,
01:21:42 parce que c'est celle qui crée le plus de dommages.
01:21:45 - Non, mais on est tous...
01:21:47 On se pose tous des questions sur la stratégie qui a été adoptée.
01:21:52 Déjà, elle était discutable, pour ma part,
01:21:54 là, je n'engage que moi-même, au départ,
01:21:58 parce qu'il faut quand même redire que Gaza a été rasée à moitié.
01:22:01 - 40 %. - Voilà.
01:22:03 Donc, Gaza étant rasée,
01:22:07 en ayant, à des fins, je pense, d'image,
01:22:14 dit "nous bombardons, partez".
01:22:16 Donc, on a accumulé toute une population
01:22:19 qui double une surface... - Dans le sud, donc.
01:22:22 - Dans la partie sud de Gaza,
01:22:25 et maintenant, ils attaquent.
01:22:27 Mais comme vous savez, il a été annoncé,
01:22:31 je pense que ça a été délibéré,
01:22:34 qu'une intelligence artificielle avait été mise en place
01:22:37 pour expliquer que les frappes étaient des frappes bien ciblées,
01:22:41 je pense que, quelle que soit la position
01:22:45 que l'on puisse avoir vis-à-vis de l'attaque
01:22:47 qui était inadmissible contre Israël,
01:22:51 si la riposte continue à être à ce point disproportionnée,
01:22:55 Israël va avoir un retour de bâton
01:22:59 qui va être contre-productif par rapport à l'effet recherché,
01:23:02 d'autant que je ne suis pas sûr...
01:23:05 Je suis sûr que ce n'est pas ça qui va sauver les otages,
01:23:08 d'un premier point, et je suis sûr que ce n'est pas ça
01:23:10 qui va faire disparaître la masse.
01:23:12 - Il en reste beaucoup qui sont encore vivants.
01:23:15 - Avec, en plus, il faut le reconnaître,
01:23:17 une partie de la population israélienne,
01:23:20 et en particulier les familles, qui ne sont pas seules,
01:23:23 parce que sinon, ça voudrait dire qu'il n'y a pas eu 1 000 otages,
01:23:26 si on voyait le nombre de manifestants qu'il y a
01:23:29 à Tel Aviv,
01:23:32 c'est pas simplement les familles des otages.
01:23:36 Ce sont des otages qui ne sont pas d'accord
01:23:38 avec une stratégie militaire qui, je le dis,
01:23:42 pose question au niveau humanitaire,
01:23:45 et ça, à un moment ou à un autre,
01:23:47 il va falloir se pencher sur ce problème.
01:23:50 - David Amiel, le président lui-même,
01:23:52 ça pose un problème aussi à Emmanuel Macron.
01:23:54 Il commence à se dissocier aussi,
01:23:58 même si, évidemment, le discours normal
01:24:00 de tous les dirigeants démocratiques,
01:24:04 dans la foulée, ça a été de dire qu'Israël a le droit
01:24:07 de se défendre et de riposter,
01:24:08 parce que n'importe quel autre pays aurait réagi de la sorte.
01:24:11 La question de son prolongement dans le temps pose question,
01:24:14 sachant que les objectifs à atteindre,
01:24:16 en l'occurrence l'éradication du Hamas,
01:24:18 on sait tous que ça va être très compliqué,
01:24:21 en l'état, de les atteindre.
01:24:23 - Et surtout, la question, c'est de savoir
01:24:25 ce que l'éradication du Hamas veut dire.
01:24:27 Et c'est ce sur quoi le président de la République
01:24:30 est revenu ces derniers jours.
01:24:32 On voit bien qu'il y a, y compris, un débat en Israël lui-même
01:24:36 sur ce que sera la fin de cette offensive.
01:24:40 Qu'Israël cherche à assurer sa sécurité,
01:24:42 qu'Israël cherche à garantir que ce qui s'est passé le 7 octobre
01:24:46 ne puisse plus jamais se reproduire,
01:24:48 c'est évidemment compréhensible et c'est même légitime.
01:24:52 La question est de savoir quelles sont les conditions
01:24:55 qui permettront de s'en assurer.
01:24:56 Est-ce qu'il s'agit de porter un coup décisif
01:25:00 à l'infrastructure militaire du Hamas ?
01:25:02 Est-ce qu'il s'agit de détruire un certain nombre de tunnels ?
01:25:05 - Est-ce qu'il s'agit de... - Quand on écoute Benjamin Netanyahou,
01:25:08 on avait repris qu'il fallait aller au bout, quand même.
01:25:10 - Est-ce qu'il s'agit de faire en sorte
01:25:12 que Gaza ne soit plus gouvernée par le Hamas ?
01:25:14 Je crois qu'on a besoin, effectivement, maintenant
01:25:16 qu'Israël puisse préciser le but qu'il recherche.
01:25:20 - Et la suite politique. - Pardon ?
01:25:22 Et la suite politique aussi pour présider ou déstiner des Palestiniens.
01:25:25 C'est le point de moyen terme.
01:25:27 À court terme, on a besoin qu'Israël précise l'objectif
01:25:30 qui est recherché dans la bande de Gaza.
01:25:32 À nouveau qu'Israël cherche à assurer sa sécurité,
01:25:34 c'est parfaitement légitime. La question est de savoir
01:25:37 comment Israël arrive à le faire en évitant des pertes civiles
01:25:39 considérables, ce qu'on peut craindre dans le Sud,
01:25:41 et puis en précisant ce que militairement et opérationnellement,
01:25:44 cela veut dire. Et évidemment, à moyen terme,
01:25:46 il va falloir avancer vers une solution à deux États,
01:25:48 non pas évidemment avec le Hamas, qui est un groupe terroriste,
01:25:51 génocidaire, qui veut détruire l'État d'Israël,
01:25:53 mais avec l'autorité palestinienne.
01:25:54 Merci d'avoir été des nôtres cet après-midi, David Amiel.
01:25:56 Je rappelle que vous êtes député de Paris.
01:25:58 Jean-Claude et Christian restent avec nous
01:26:00 pour le décryptage de la suite.
01:26:02 Ainsi, évidemment, que Elodie Huchard
01:26:04 pour la partie politique. À tout à l'heure.
01:26:06 De retour avec vous pour la suite de notre émission
01:26:14 180 minutes info avec le journal d'Isabelle Piboulot
01:26:17 et à la une, Isabelle, après l'attentat à Paris.
01:26:19 La Saïen, en garde à vue, assume et revendique totalement son geste.
01:26:23 -Tout laisse à penser que le suspect de 26 ans
01:26:26 qui avait prêté allégeance au groupe État islamique
01:26:28 a agi seul. On va retrouver en direct
01:26:31 du 15e arrondissement de Paris,
01:26:33 Maxime Leguet et Axel Rebaud derrière la caméra.
01:26:35 Bonjour à tous les deux.
01:26:36 Maxime, vous vous trouvez à proximité du lieu
01:26:39 de l'attaque de samedi soir,
01:26:40 un quartier, on le rappelle, très touristique.
01:26:42 Quel est l'état d'esprit des touristes et des riverains
01:26:45 que vous avez rencontrés ?
01:26:49 -Effectivement, nous nous trouvons sur le pont Bir Hakeim,
01:26:51 mais c'est ici, samedi soir,
01:26:53 car mort à Djapout, Riyadh Doham, ce Franco-Iranien
01:26:56 est passé à l'acte, faisant un mort et deux blessés
01:26:58 dans ce lieu emblématique et touristique de la capitale,
01:27:02 puisque nous sommes ici au pied de la tour Eiffel,
01:27:05 un lieu très fréquenté.
01:27:06 Les riverains que nous avons rencontrés aujourd'hui
01:27:08 nous ont fait part de leur effroi et de leur inquiétude.
01:27:11 Certains nous disaient que cela donne une image déplorable
01:27:14 de la France pour les touristes,
01:27:16 des touristes qui nous ont confié ne plus se sentir
01:27:19 totalement en sécurité dans les rues de la capitale.
01:27:21 Et puis ici, revient aussi sur toutes les lèvres
01:27:24 les questions pour l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
01:27:28 Beaucoup craignent que le gouvernement
01:27:30 et les autorités françaises ne soient plus en mesure
01:27:32 et ne soient pas en mesure d'assurer pleinement
01:27:34 et totalement la sécurité de ce grand événement sportif.
01:27:37 -Merci à vous, Maxime Legay,
01:27:38 en direct du 15e arrondissement pour nous cet après-midi.
01:27:41 Après l'agression de Youry à Paris en janvier 2021,
01:27:45 le procès du 8 jeunes s'ouvre aujourd'hui
01:27:46 à la cour d'assises des mineurs.
01:27:48 Collégiens, Français, aînés en Ukraine,
01:27:50 Youry avait été roué de coups par une dizaine d'adolescents
01:27:53 dans le 15e arrondissement.
01:27:55 Il s'agit du second procès dans cette affaire.
01:27:57 Selon les investigations, ce déchaînement de violence
01:28:00 serait un acte de vengeance.
01:28:02 Les précisions de Célia Barotte.
01:28:03 -L'audience s'est ouverte aux alentours
01:28:06 de 15h dans la salle Voltaire.
01:28:08 Sept des mises en cause comparaissent libres
01:28:10 puisqu'ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
01:28:12 Le dernier, placé en détention provisoire,
01:28:15 a pris place dans le boxe.
01:28:16 Pour la plupart, ils sont étudiants.
01:28:18 Il y a un livreur ou encore un animateur périscolaire.
01:28:22 Youry est arrivé au bras de sa maman,
01:28:25 une maman qui s'est montrée très inquiète,
01:28:27 très angoissée par ce début de procès.
01:28:29 Elle n'a pas hésité à fixer
01:28:30 les présumés agresseurs de son fils,
01:28:33 mais aucun regard n'a été échangé
01:28:35 entre les huit individus et Youry.
01:28:38 Ils vont être, pour une grande partie d'entre eux,
01:28:40 jugés pour tentative de meurtre.
01:28:42 Pendant trois semaines, la justice va devoir tenter
01:28:45 de déterminer la responsabilité des uns et des autres
01:28:48 au cours de cette agression qui s'est déroulée en janvier 2021
01:28:51 sur fond de vengeance entre bandes
01:28:53 du 15e arrondissement de Paris et des Hauts-de-Seine.
01:28:56 Ce procès à huis clos doit se terminer
01:28:58 le 22 décembre prochain.
01:29:01 Après le procès inédit d'Éric Dupond-Moretti,
01:29:03 il n'y aura pas de pourvoi en cassation
01:29:06 pour contester la relaxe du garde des Sceaux.
01:29:09 Une décision définitive annoncée par le procureur général,
01:29:13 estimant qu'il serait compliqué de remettre en place un tel procès
01:29:16 et qu'il valait mieux aller vers l'apaisement.
01:29:19 Le ministre de la Justice était poursuivi
01:29:21 pour prise illégale d'intérêt.
01:29:23 Dans la bande de Gaza, le Hamas déplore près de 16 000 morts,
01:29:27 alors qu'Israël étend ses opérations militaires.
01:29:29 Tzahal agit avec force, notamment à Khan Younes.
01:29:32 Des dizaines de chars israéliens sont entrés dans le sud
01:29:36 de l'enclave palestinienne pour Olivier Rafowitz,
01:29:40 porte-parole de l'armée israélienne.
01:29:42 Il exclut un cessez-le-feu.
01:29:43 Écoutez.
01:29:45 -Nous sommes la démocratie en guerre,
01:29:47 nous sommes un Etat souverain,
01:29:48 nous prenons les décisions que nous devons prendre,
01:29:51 et c'est notre guerre pour notre Etat, l'Etat d'Israël.
01:29:55 Mais en aucune manière, en aucune façon,
01:29:57 un cessez-le-feu, aujourd'hui, voudrait dire la paix.
01:30:00 Je rappelle, pour conclure, si on me permet,
01:30:02 le Hamas veut une chose,
01:30:04 non pas la paix, non pas deux Etats,
01:30:08 mais la destruction physique et totale
01:30:10 de l'Etat juif, l'Etat d'Israël, sur la planète Terre.
01:30:13 Et ceci, on ne l'offrira pas et jamais.
01:30:16 Et cette guerre, nous la gagnerons.
01:30:18 Ca prendra le temps, mais nous la gagnerons.
01:30:21 -En France, la vigilance sera de rigueur
01:30:23 dans les prochains jours, à l'occasion de la fête juive de Ranoukka.
01:30:27 -C'est ce qu'a demandé Gérald Tarmanin,
01:30:29 au préfet de France, une vigilance renforcée
01:30:32 par une présence statique visible aux heures d'arrivée
01:30:35 et de départ des fidèles lors des rassemblements et offices.
01:30:38 Le ministre de l'Intérieur rappelle que le niveau
01:30:41 de la menace terroriste dans le pays est très élevé.
01:30:44 Ranoukka débutera jeudi et se tiendra jusqu'au 15 décembre.
01:30:47 -Merci beaucoup, chère Isabelle.
01:30:49 A demain, j'accueille d'autres invités,
01:30:51 outre Christian Fronteau et Jean-Claude Dacier.
01:30:54 Bienvenue, Axelle Ronde.
01:30:55 Merci d'être là. Vous êtes porte-parole
01:30:58 du syndicat CFTC Police.
01:30:59 Et à vos côtés, Frédéric Durand,
01:31:01 qu'on retrouve régulièrement sur ce plateau.
01:31:05 Vous êtes directeur de l'Inspiration politique.
01:31:07 On va parler de cet attentat qui a frappé Paris samedi soir.
01:31:11 En garde à vue, l'assaillant assume et revendique son geste.
01:31:14 Il assure d'avoir agi seul.
01:31:16 On va revenir aux circonstances de son interpellation.
01:31:20 On va profiter de votre présence pour aller un peu plus sur le fond
01:31:24 de la manière dont procèdent les policiers.
01:31:26 Des policiers qui ont été très réactifs,
01:31:29 qui ont utilisé leur taser pour neutraliser cet assaillant
01:31:32 plutôt que sortir leur arme,
01:31:34 avec une maîtrise absolue de leur nerfs,
01:31:36 qu'on imagine délicates.
01:31:38 On va revenir sur l'emploi du taser
01:31:40 et ces dernières années avec Camille Guédon.
01:31:43 Regardez.
01:31:44 -Neutraliser un individu sans le tuer,
01:31:47 c'est ce que permet le taser.
01:31:49 Lors de son utilisation,
01:31:51 cette arme non létale envoie une onde électrique
01:31:53 qui bloque le système nerveux de la personne interpellée.
01:31:57 -Il est de plus en plus utilisé, non pas par plaisir,
01:32:00 mais parce que nous sommes de plus en plus dotés
01:32:02 de cette arme non létale,
01:32:04 et plus souvent pour deux raisons.
01:32:06 En face de nous, nous avons de plus en plus de violence,
01:32:09 beaucoup plus d'agressions lourdes,
01:32:12 et puis, également,
01:32:14 parce que nous l'utilisons
01:32:16 dans des cadres de légitime défense.
01:32:19 -Utilisé dans le cadre de légitime défense
01:32:21 par les forces de l'ordre,
01:32:23 l'effet dissuasif de cette arme est aussi recherché.
01:32:26 Pour s'en servir,
01:32:27 une formation institutionnelle préétablie est obligatoire.
01:32:30 -La formation permettant l'habilitation
01:32:33 et le recyclage se font sous l'autorité
01:32:35 d'un formateur en technique et sécurité en intervention,
01:32:38 un FTSI.
01:32:39 Donc, ces formations et ces recyclages sont normés,
01:32:43 ce sont des malettes pédagogiques,
01:32:46 c'est institutionnalisé,
01:32:47 bien normé, et on ne peut pas le faire autrement.
01:32:51 -Actuellement, entre 7 000 et 7 500 tasers
01:32:54 sont en service dans la police.
01:32:56 -Axel Ronde, évidemment,
01:32:57 tout repose aussi sur l'évaluation du risque à chaque fois.
01:33:01 Là, il disait, on le rappelle,
01:33:03 avoir une ceinture d'explosifs sur lui,
01:33:05 il faut aussi déterminer, voir s'il bluffe à ce moment-là.
01:33:09 -Il faut regarder la situation, c'est surtout ça.
01:33:12 Donc, les fonctionnaires de police,
01:33:14 il y en avait quand même en couverture,
01:33:17 qui étaient avec arme au point, prêts à l'utiliser
01:33:20 si jamais l'individu sortait, je ne sais trop quoi,
01:33:23 un couteau, une arme, des explosifs.
01:33:25 Donc, il y avait quelqu'un, un collègue,
01:33:29 prêt à intervenir aussi si le PIE,
01:33:31 un pistolet à impulsion électrique,
01:33:34 en jargon administratif, pas un taser,
01:33:36 si jamais ça ne fonctionne pas,
01:33:38 parce qu'il y a des conditions,
01:33:40 des fois, ça ne fonctionne pas,
01:33:42 parce que ce sont des petits dards qui viennent se planter,
01:33:46 et de temps en temps, ça ne fonctionne pas,
01:33:48 soit parce qu'il y a une trop grosse épaisseur.
01:33:51 -Il peut y avoir une riposte derrière.
01:33:54 -Voilà, aussi, donc, bien évidemment,
01:33:56 le PIE, c'est un peu comme un arme de service,
01:33:59 mais qui était en soutien avec son arme de service
01:34:02 pointée sur le terroriste, finalement,
01:34:04 puisqu'il le revendique lui-même.
01:34:06 -Mais ils auraient pu, de la même manière,
01:34:09 sortir l'arme et lui tirer dessus pour le neutraliser ?
01:34:12 -S'il y avait besoin, là, l'individu était porteur d'un marteau,
01:34:16 bon, les collègues ont peut-être jugé, finalement,
01:34:19 qu'ils n'attendaient pas à leur vie directement.
01:34:22 Donc, bien évidemment, il y a...
01:34:24 On accuse souvent les policiers d'être...
01:34:27 -De dégainer trop vite. -Voilà, de tirer à tout va.
01:34:30 -Alors justement, est-ce qu'il n'y a pas une crainte ?
01:34:33 -Nous sommes très professionnels.
01:34:35 -Est-ce qu'il n'y a pas une crainte sur les reproches
01:34:38 ou les soupçons qui peuvent peser depuis la fin de Noël ?
01:34:41 -Ca va tellement vite.
01:34:42 -Ils n'ont pas le temps de réfléchir.
01:34:45 -Tellement vite que les collègues n'ont pas le temps
01:34:48 de réfléchir aux conséquences.
01:34:50 Ils vont analyser la situation, ils sont des professionnalistes,
01:34:53 et vraiment, on va utiliser les moyens que nous avons
01:34:56 sur l'instantané, sur le moment.
01:34:59 On a quelques millièmes de secondes pour intervenir,
01:35:02 et voilà. Et là, les collègues ont fait le bon choix,
01:35:05 puisqu'on a neutralisé.
01:35:06 Le but, c'est de neutraliser la personne,
01:35:09 pas de se faire justice ou autre chose.
01:35:11 On est là pour neutraliser la personne,
01:35:14 interpeller, la remettre à la justice.
01:35:16 Voilà, c'est ça, le but, pour que les enquêteurs, après,
01:35:19 travaillent pour savoir quelles sont ces motivations exactes.
01:35:23 -On poursuit sur les conditions de cette interpellation.
01:35:26 On a un témoignage très intéressant d'une femme
01:35:29 qui a parlé à CNews de ces instants où il a pu être maîtrisé,
01:35:32 puisqu'elle a perçu tout cela de son balcon.
01:35:35 Ce témoignage va être analysé,
01:35:37 et ça va être un témoignage de première main pour l'enquête.
01:35:41 -J'étais tranquillement chez moi, store fermé.
01:35:43 J'ai entendu des gens se disputer.
01:35:45 J'ai reconnu une voix d'homme et de femme.
01:35:48 Je pensais que c'était un couple qui se disputaient.
01:35:51 J'ai vu une piste de balcon,
01:35:53 j'ai vu toute une équipe de police ici.
01:35:57 Et un homme à terre, juste derrière le petit muret
01:36:00 qu'on voit ici.
01:36:02 Je pensais que c'était un petit vol,
01:36:06 enfin, une arrestation banale.
01:36:08 J'ai entendu parler de marteau et de couteau.
01:36:11 Ils lui ont demandé combien de victimes il avait fait.
01:36:14 Je les ai entendus dire qu'il était tombé
01:36:16 et qu'il s'était fait une blessure à la tête et à la bouche.
01:36:20 Il saignait.
01:36:21 Ils ont essayé de le lever,
01:36:24 mais voyant qu'il était quand même assez faible,
01:36:27 ils l'ont reposé à terre.
01:36:29 Tout a été fait très correctement.
01:36:31 Tout s'est passé calmement.
01:36:33 Aucune agressivité, ni d'un côté ni de l'autre.
01:36:37 Ils lui ont demandé à plusieurs reprises si ça allait,
01:36:42 en attendant les pompiers qu'ils avaient appelés.
01:36:46 Ensuite, plusieurs autres policiers sont arrivés.
01:36:49 Les pompiers sont arrivés.
01:36:51 Ils l'ont regardé.
01:36:53 Ça a été très rapide.
01:36:55 Ils se sont aperçus qu'il était conscient et que ça allait.
01:37:00 Les policiers ont fini ensuite par le lever à plusieurs
01:37:04 et partir avec lui.
01:37:05 -Voilà. Réaction exemplaire,
01:37:07 nous dit cette témoin oculaire direct.
01:37:10 -On voit bien que le maître mot, c'est le sang-froid.
01:37:13 Vous nous l'expliquiez.
01:37:15 Il y a une dixième de seconde pour réagir
01:37:17 et pour avoir l'action proportionnée à la menace.
01:37:20 Ce n'est pas facile de le mesurer.
01:37:22 Quand j'entends beaucoup dire que la police tue,
01:37:25 oui, elle lui arrive de tuer.
01:37:27 C'est normal que la police tue.
01:37:29 Parfois, les circonstances sont telles
01:37:32 qu'il n'y a pas d'autre choix que de se défendre.
01:37:35 Mais on est certain que la plupart...
01:37:37 C'est un traumatisme de tuer quelqu'un,
01:37:39 y compris pour un policier.
01:37:41 -Il faut pas s'abéter de coeur.
01:37:43 -C'est traumatisant de tuer un autre être humain.
01:37:46 -Il y a un débat autour de ça.
01:37:48 Il y a un peu de légèreté lorsqu'on parle de ces choses-là.
01:37:52 Et puis, effectivement, là, on l'a vu,
01:37:54 le sang-froid a prédominé.
01:37:56 Le but, c'est de neutraliser.
01:37:58 C'est pas d'éliminer... Ils sont pas des juges.
01:38:00 Ils font pas leur procès en instantané.
01:38:03 Ils doivent se protéger et protéger la population.
01:38:06 C'est admirable de sang-froid.
01:38:08 On doit le rappeler aussi,
01:38:09 quand on sait qu'il y a refus d'obtempérer
01:38:12 toutes les 20 minutes,
01:38:13 et qu'il y a 6 ou 7 morts à l'année
01:38:16 par refus d'obtempérer,
01:38:17 on peut se dire qu'en 99,9 % des cas,
01:38:19 la police garde son sang-froid malgré les circonstances.
01:38:23 Et j'ajouterais un petit mot.
01:38:24 L'ambiance de la montée de la violence
01:38:27 peut aussi conditionner les policiers
01:38:29 à une certaine crainte pour eux-mêmes,
01:38:31 parce qu'ils sont trop souvent soumis à ce genre de choses,
01:38:35 ce qui fait que, je trouve d'autant plus admirable
01:38:38 que les réactions sont proportionnées.
01:38:40 -C'est ce que disait votre collègue Linda Kebab.
01:38:43 On y reviendra.
01:38:44 Christian, sur la maîtrise des nerfs,
01:38:46 le sang-froid, c'est un domaine que vous connaissez.
01:38:49 -Oui, mais avec des gens qui sont entraînés,
01:38:52 qui ont un niveau d'entraînement beaucoup plus important,
01:38:55 d'où le fait d'insister sur ce que cette opération,
01:38:59 cette arrestation a de remarquables
01:39:01 et doit servir de cas et col,
01:39:03 ne serait-ce que par rapport à la discussion qu'il y a eu,
01:39:06 le jugement sur la dangerosité
01:39:09 vu la distance d'en face,
01:39:11 et la question de la sécurité
01:39:13 de l'enface et la manière de le neutraliser ?
01:39:16 Je voudrais juste rappeler quand même
01:39:18 que même le Taser a posé problème dans son emploi.
01:39:22 -Absolument. -Ca fait polémique dans notre pays.
01:39:25 -Absolument. -A l'occasion des manifestations.
01:39:27 -C'est ça qui me paraît insensé, comme le dit mon camarade de jeu.
01:39:31 C'est que, malgré tout, il a fallu se battre
01:39:34 pour expliquer que s'il n'y avait pas d'arme intermédiaire...
01:39:37 -Il fallait un substitut. -C'était forcément
01:39:40 une arme de poing dont on sait
01:39:43 qu'ensuite, parce que la casse-justice,
01:39:47 elle suit toujours derrière,
01:39:49 quel que soit, tant que ça n'a pas été jugé,
01:39:52 les enquêteurs, les policiers de terrain
01:39:56 se retrouvent face à la justice.
01:39:58 S'il ne peut pas être mis en avance la proportionnalité de la reposte,
01:40:02 qui est l'essence même de la manière dont sera appréciée leur geste,
01:40:06 c'est eux qui se retrouvent avec des problèmes.
01:40:09 -On parlait de lourdes responsabilités
01:40:11 et de tâches délicates à mener.
01:40:13 Linda Kebab, c'est à vous de réagir.
01:40:16 -Tout repose à chaque fois uniquement sur les policiers.
01:40:20 Sur les policiers du renseignement, du judiciaire,
01:40:23 sur les policiers du quotidien qui interviennent en première ligne
01:40:27 et qui neutralisent les assaillants.
01:40:29 C'est sur les épaules des policiers que ça repose.
01:40:32 Jamais on n'interroge les dysfonctionnements
01:40:35 de la naissance à la mort de l'individu,
01:40:37 et les moyens qu'il peut mettre en oeuvre
01:40:40 pour les défendre.
01:40:41 On parle de personnes qui ont été condamnées.
01:40:43 Mais il y a un vivier derrière.
01:40:45 Il y a des jeunes hommes,
01:40:47 qui sont majoritairement représentés dans ce type d'actes,
01:40:50 qui ont 10, 11, 12 ans, et qui sont exposés à des discours
01:40:54 qui feront d'eux des terroristes demain.
01:40:56 -Tout ça s'ajoute à des séquences qu'on a vécues dans notre pays
01:41:00 qui ont échaudé les policiers.
01:41:02 Le fait d'être pris pour cible ou jeté à la vindicte,
01:41:06 y compris par une partie de la frange politique.
01:41:09 C'est un émaillé d'incidents divers et variés.
01:41:12 Ca commence à faire beaucoup.
01:41:13 -On voit à quel point la police a un fait,
01:41:16 souvent trop souvent, à forte partie.
01:41:18 Que ce soit des objectifs terroristes,
01:41:21 ou de la délinquance de très haut niveau,
01:41:23 ou des trafics de drogue,
01:41:25 on le voit notamment à Marseille, mais pas seulement.
01:41:28 C'est ce qu'on disait il y a une seconde.
01:41:30 Cet incompréhensible procès qui a été fait à cet appareil,
01:41:34 qui est avec la formation qui va avec, c'est une évidence.
01:41:37 C'est une confirmation.
01:41:39 Mais ça évite le procès qui est par ailleurs fait par certains
01:41:42 à la police, sur lequel la police tue.
01:41:45 Là, en principe, grâce à ce Taser,
01:41:47 vous avez la capacité, quand tout se passe bien,
01:41:50 de rendre l'adversaire potentiel, l'ennemi potentiel,
01:41:53 le terroriste potentiel, le délinquant potentiel,
01:41:56 de le rendre en vie, en bon état de santé,
01:42:01 mais malgré tout, de le mettre complètement à l'isolement.
01:42:05 - On n'imagine pas non plus
01:42:06 un police totalement désarmé.
01:42:08 - Je ne crois pas que ce soit le moment de désarmer la police.
01:42:12 - Comme certains le voudraient.
01:42:13 - Même pour le pistolet à impulsion électrique,
01:42:16 on nous a reproché que ça tuait.
01:42:18 C'est pour ça qu'on fait attention,
01:42:21 une fois qu'on l'a utilisé, on appelle les pompiers,
01:42:24 un médecin, pour l'examiner,
01:42:26 pour voir qu'il n'y a pas une défaillance cardiaque.
01:42:29 On sait que ça peut être un reproche,
01:42:31 qu'on peut nous faire par rapport à cela,
01:42:34 en utilisant ce pistolet à impulsion électrique,
01:42:36 et qu'il y avait un décès.
01:42:38 - Encore deux questions.
01:42:40 Il nous reste 3 minutes.
01:42:41 L'appel au 17, ce n'est pas toujours concluant,
01:42:44 le serveur téléphonique visible n'était pas disponible.
01:42:47 C'est grâce au signalement de certains passants
01:42:50 et surtout au dispositif de patrouille qui fonctionnait,
01:42:54 il y avait des policiers dans la rue à ce moment-là,
01:42:57 c'est comme ça qu'ils ont pu commencer cette patrouille.
01:43:00 Il y a encore des choses à revoir sur les appels...
01:43:03 - C'est une attaque parisienne.
01:43:05 Il y a les appels urgents et non-urgents
01:43:08 qui ont été dissociés.
01:43:09 Beaucoup de choses ont été faites par la préfecture de police
01:43:13 par rapport à ces appels.
01:43:14 Il y a peut-être une enquête administrative
01:43:17 qui va le déterminer et voir ce qu'on pourrait améliorer.
01:43:20 Le but, c'est que les fonctionnaires de police
01:43:23 se sont réussi à se porter tout de suite à assistance
01:43:27 et interpeller l'individu neutralisé le plus vite possible.
01:43:30 - Frédéric ?
01:43:31 - Il y a eu un Beauvau de la sécurité
01:43:33 avec beaucoup de thèmes qui ont fait ressortir
01:43:36 ou parler de certaines faiblesses.
01:43:38 Parmi les faiblesses, il y a l'obsolescence du matériel,
01:43:42 20 millions d'euros supplémentaires non payés aux policiers.
01:43:45 Il y avait cette question cruciale de la formation
01:43:48 où on n'arrive pas à dispenser autant de formation
01:43:51 qu'il le faudrait aux policiers,
01:43:53 souvent dans des situations difficiles à gérer.
01:43:56 - Le Beauvau a tenté de remédier à tout cela.
01:43:59 - Les jeunes qui sortent d'école sont extrêmement bien formés.
01:44:02 - Globalement ?
01:44:04 - Oui, mais sur le reste du territoire.
01:44:06 Ca peut poser un problème sur les anciens fonctionnaires de police
01:44:10 qui n'ont pas accès à une formation de qualité.
01:44:13 Mais sur Paris, en général,
01:44:14 les jeunes fonctionnaires sortent de l'école,
01:44:17 ils sont très aguerris.
01:44:18 De plus en plus, on devient aguerris
01:44:20 parce que comme on est pris dans des situations extrêmes,
01:44:24 les fonctionnaires de police sont tout le temps sur le qui-vive.
01:44:28 On a l'habitude de traiter ces choses.
01:44:30 - Et ils font les 35 heures.
01:44:32 - On ne fait pas vraiment les 35 heures.
01:44:34 On est à 40h30.
01:44:35 - Je pense qu'on est à plus.
01:44:37 - En heures supplémentaires ?
01:44:39 - On nous rachète des RTT.
01:44:40 - Encore une petite minute.
01:44:42 On notera au passage, si on en croit les images,
01:44:45 qu'il y avait une femme policière impliquée.
01:44:47 J'avais envie de le souligner.
01:44:49 - Nos collègues sont très professionnels.
01:44:52 - Ma dernière question.
01:44:53 Est-ce qu'il faut s'inquiéter, selon vous,
01:44:56 un peu plus avant dans notre agenda parisien,
01:44:58 comme l'a fait Frédéric Péchenard il y a quelques heures,
01:45:02 de la perspective d'une grande mise en scène sur la Seine,
01:45:05 avec tous les risques que ça comporte ?
01:45:07 Il faut prévoir un plan B pour éviter de ne pas être trop sur les dents ?
01:45:11 - Ça ne m'appartient pas de commenter cela,
01:45:14 mais la préfecture de police, avec la brigade nautique,
01:45:17 a reçu des bateaux, a reçu tout le nécessaire
01:45:22 pour pouvoir sécuriser au niveau de la Seine.
01:45:25 - La brigade fulviale.
01:45:26 - La brigade fulviale.
01:45:27 Depuis quelques mois, il y a une montée en puissance
01:45:31 de la brigade fulviale en vue des Jeux olympiques.
01:45:34 Donc laissons le temps à cette brigade de monter en puissance
01:45:38 et de pouvoir déployer le matériel nécessaire le temps voulu.
01:45:42 - J'aimerais juste avoir votre réaction.
01:45:44 Est-ce que c'est une folie, une dinguerie,
01:45:47 cette cérémonie d'ouverture prévue sur l'eau ?
01:45:50 - On aurait pu s'éviter ça,
01:45:51 mais on voulait faire quelque chose de beau.
01:45:54 On a fait à la dimension de quelque chose
01:45:57 qu'on voulait être la représentation de la France.
01:45:59 Il faut avoir la politique de ces moyens.
01:46:02 On l'apprend, d'ailleurs.
01:46:03 Il y a plein de gens auxquels ça ne plaît pas.
01:46:06 Il va y avoir un tas de passages contrôlés
01:46:09 pour s'assurer que justement les gens
01:46:11 qui seront en périphérie de l'événement,
01:46:13 comme spectateurs,
01:46:15 ces gens-là puissent être des gens dont on peut s'assurer
01:46:18 qu'ils ne sont pas là pour faire le bazar.
01:46:21 - Merci d'avoir été des nôtres cet après-midi.
01:46:24 On revient à la violence dans le foot
01:46:26 avec ce chauffeur VTC qui s'est rendu à la police
01:46:28 après la mort d'un supporter nantais
01:46:31 avant la rencontre du FC Nantes et de l'OGC Nice.
01:46:34 Je vous fais réagir, Jean-Claude,
01:46:36 et on aura un ancien arbitre
01:46:37 pour parler de la violence dans le foot.
01:46:40 ...
01:46:43 Il est 16h30 et on retrouve Isabelle Piboulot
01:46:45 pour Le Journal.
01:46:46 "Fiché pour radicalisation islamiste,
01:46:49 l'assaillant de l'attentat de Paris
01:46:51 revendique son geste à l'occasion de sa garde à vue."
01:46:54 - Selon une source proche de l'enquête,
01:46:56 tout laisse à penser que le suspect de 26 ans a agi seul.
01:46:59 Armand Rajab pour Myandohab avait prêté allégeance
01:47:02 au groupe Etat islamique.
01:47:04 L'attaque a coûté la vie à un touriste germano-philippin
01:47:07 de 23 ans.
01:47:08 Retour sur les faits avec Célia Gruyère.
01:47:11 ...
01:47:13 - C'est quai de Grenelle, à l'entrée du pont Bir Hakeim,
01:47:16 que l'assaillant commence son parcours meurtrier.
01:47:19 A 21h15, les policiers sont alertés.
01:47:21 L'individu a déjà attaqué un homme à coups de couteau et de marteau.
01:47:24 La victime, 23 ans,
01:47:27 est un touriste de nationalité philippine et allemande.
01:47:30 Il n'a pas survécu à ses blessures.
01:47:32 Un chauffeur de taxi, démoin de la scène,
01:47:35 crie après l'assaillant, qui lui répond par un halakbar.
01:47:38 L'individu prend alors la fuite.
01:47:40 Il traverse le pont Bir Hakeim
01:47:42 où, de l'autre côté, des policiers arrivent.
01:47:45 Il tente une première fois de l'interpeller,
01:47:48 mais l'homme les menace d'avoir une ceinture d'explosifs sur lui.
01:47:51 Il s'enfuit alors en remontant l'avenue du président Kennedy
01:47:54 vers la maison de la radio.
01:47:56 Sur son chemin, il s'attaque à coups de marteau à deux autres passants.
01:47:59 Il finit dans une impasse près du parc de Passy
01:48:02 où des policiers tentent une nouvelle fois de l'interpeller
01:48:05 vers 21h30.
01:48:06 - Pousse-le !
01:48:07 Pousse-le, arrête ! Ça sert à rien !
01:48:09 - A l'aide de leur taser, ils finissent par le maîtriser.
01:48:13 Il est aussitôt placé en garde à vue.
01:48:15 - Au Mans, un nouvel appel
01:48:17 à témoins a été lancé pour tenter de retrouver un chauffard.
01:48:21 - C'est ce qu'ont annoncé nos confrères de France Bleu
01:48:24 relayant un communiqué de la procureure du Mans.
01:48:27 Le 17 avril dernier, Jawed, 4 ans,
01:48:29 décède dans le quartier des Sablons
01:48:31 après avoir été renversé par un chauffard qui a pris la fuite.
01:48:34 L'appel à témoins précise que toute vidéo prise dans le secteur
01:48:38 au moment du drame pourrait permettre
01:48:40 d'identifier le véhicule de l'individu.
01:48:42 - Dans le 12e arrondissement à Paris,
01:48:45 depuis plus d'un an et demi,
01:48:47 un entrepôt gâche littéralement la vie des riverains.
01:48:50 - Une start-up française de livraison de courses à domicile
01:48:53 s'y est installée du lundi au dimanche,
01:48:56 tôt le matin jusqu'à tard le soir.
01:48:58 C'est un balai constant de scooters et de camions de livraison
01:49:02 aux grandes dames des habitants du quartier.
01:49:04 Regardez ce reportage de Yael Benhamou et Laurence Ellarié.
01:49:08 - Ces nuisances sonores sont le quotidien
01:49:10 de ces habitants du 12e arrondissement de Paris.
01:49:13 - Les samedis, 6h du matin.
01:49:15 - Tous les jours, de 6h du matin jusqu'à 22h,
01:49:18 les riverains sont exaspérés par les va-et-vient des scooters,
01:49:21 par le bruit des klaxons et des moteurs des camions réfrigérés.
01:49:25 A peine arrivés dans ce quartier résidentiel,
01:49:28 nous sommes interpellés par des habitants.
01:49:30 - Il est 22h19, c'est le dernier camion qui part.
01:49:33 Ca fait un bouclon d'enfer.
01:49:35 On entend tout le moteur et les bips de recul.
01:49:39 - Depuis un an et demi, cette maman solo,
01:49:42 qui habite juste en face de l'entrepôt, est à bout.
01:49:45 - Ils sont une vingtaine en plein milieu,
01:49:48 et on n'ose même plus passer dans la rue.
01:49:51 Quand on passe dans la rue, tout le monde nous regarde.
01:49:54 Des fois, on est même abordé. On se sent vraiment pas en sécurité.
01:49:57 La rue, avant, était propre,
01:49:59 laissant domicile fixe aussi, qui, du coup, ont repéré le lieu,
01:50:03 et viennent s'installer. Ca dégrade le quartier.
01:50:06 - Elle pense à déménager si la situation perdure.
01:50:09 Jacqueline, qui habite ici depuis 55 ans,
01:50:12 ne reconnaît plus sa résidence.
01:50:14 - Avant, c'était un endroit super calme,
01:50:16 et maintenant, c'est devenu invivable.
01:50:19 In-vi-vable.
01:50:20 D'abord, ils sont très nombreux, ils sont en train de discuter,
01:50:23 mais c'est épouvantable, sans compter les autres nuisances.
01:50:26 - Vous êtes au 6e étage. - Moi, je suis au 6e étage.
01:50:30 - Vous entendez très bien. - Comme si j'étais à côté d'eux.
01:50:34 - Les habitants ont alerté la mairie,
01:50:36 mais à ce jour, les nuisances au nord demeurent quotidiennes.
01:50:40 - Sans doute bientôt la fin des cigarettes électroniques jetables.
01:50:45 - L'Assemblée nationale étudie une proposition de loi
01:50:48 visant à interdire les cigarettes électroniques à usage unique.
01:50:51 Les députés s'inquiètent du succès de ces produits chez les adolescents.
01:50:55 - Et puis, une dernière information,
01:50:57 nous venons d'Indonésie, sur l'île de Sumatra.
01:51:00 Le volcan Marapi est en éruption depuis hier après-midi.
01:51:03 - Au moins 11 morts et 12 disparus sont à déplorer.
01:51:07 Après une nuit de recherche,
01:51:09 des millions d'honneurs ont été retrouvés vivants
01:51:11 à proximité du cratère et en état d'affaiblissement.
01:51:14 Certains présentant des brûlures.
01:51:16 L'éruption empêche les évacuations par hélicoptère.
01:51:19 49 personnes ont pu redescendre du mont Senzesaba.
01:51:22 - Merci, Isabelle. Cette fois, je vous dis à bientôt.
01:51:25 - Comme si on tournait. - On continue le débat
01:51:28 avec Jean-Claude Dacier, Christian Prouto et Frédéric Durand.
01:51:31 Un chauffeur VTC s'est rendu à la police
01:51:34 ces dernières heures après la mort d'un supporter nantais.
01:51:37 C'était juste avant la rencontre entre le FC Nantes et l'OGC Nice.
01:51:41 Il est d'ailleurs connu défavorablement de la police
01:51:45 pour violence, cet individu.
01:51:47 Revenons à cet événement tragique
01:51:49 avec Michael Chahou, récit de Charles Poussin.
01:51:52 - Samedi soir, le FC Nantes reçoit l'OGC Nice à domicile.
01:51:55 Une trentaine de supporters niçois font le déplacement.
01:51:58 Pour les escorter jusqu'au stade, plusieurs VTC les prennent en charge.
01:52:02 Mais sur la route, 300 supporters nantes
01:52:05 sont allés les attendre. L'un des chauffeurs témoigne.
01:52:08 - Il y avait un guet-apens. On a été suivis.
01:52:10 Ils savaient qu'on allait passer par là.
01:52:13 On a 7 véhicules, 30 individus, avec 300 autour à s'acharner.
01:52:18 Ils sont venus, ils ont attrapé la voiture,
01:52:20 ils l'ont défoncée, etc. Ils voulaient extirper les jeunes.
01:52:24 - Dans l'affolement, un des conducteurs de VTC
01:52:26 serait descendu de sa voiture et aurait poignardé
01:52:29 un supporter nantais dans le dos. L'homme décède de ses blessures.
01:52:33 - Après cet événement, les supporters du FC Nantes
01:52:36 décident de ne pas se rendre au stade,
01:52:38 laissant planer une ambiance pesante.
01:52:41 - Une ambiance un peu fade.
01:52:42 - Les autres tribunes ont essayé de prendre le relais,
01:52:45 mais c'était un peu plus morose à cause de cet événement.
01:52:49 - Hier matin, un chauffeur VTC s'est rendu de lui-même
01:52:52 à l'hôtel de police de Nantes. Il pourrait être l'auteur du comortel.
01:52:56 - Ca commence à faire beaucoup, Jean-Claude Dacier.
01:52:59 En très peu de temps, on a encore en mémoire les images de Lyon.
01:53:03 C'est effectivement le deuxième mort en quoi ?
01:53:06 Quelques semaines.
01:53:08 Donc là, les choses ne sont pas encore totalement claires,
01:53:11 mais il semble bien qu'un chauffeur de l'une de ces voitures
01:53:14 ait perdu son sang-froid et ait frappé avec un couteau.
01:53:18 Ca qui me frappe, c'est que le nombre de phénomènes
01:53:21 de délinquance grave se termine au couteau.
01:53:25 Il y a eu, à l'époque, bon, la violence, il y en a toujours eu,
01:53:29 mais c'était quand même à coup de poing que les choses se réglaient
01:53:33 ou essayaient de se régler.
01:53:35 Là, maintenant, on sort les couteaux,
01:53:37 et pas seulement dans les domaines du football.
01:53:40 J'ai entendu en venant Mme la ministre du sport,
01:53:44 Mme Desport, dire des choses très définitives.
01:53:47 - On va l'écouter.
01:53:48 - On considère qu'on ne peut pas continuer comme ça.
01:53:51 Et la raison, je sais pas où est le président de la Ligue de football,
01:53:55 mais il va falloir qu'il prenne un certain nombre de mesures,
01:53:58 et que ce soit dehors des stades, proprement dit.
01:54:01 Les patrons des clubs disent "on y est pour rien,
01:54:04 c'est pas chez nous que ça s'est passé".
01:54:06 C'est pas une ligne de défense tenable,
01:54:08 il va falloir qu'on se parle
01:54:10 et qu'on prenne un certain nombre de décisions assez radicales.
01:54:14 - Le cri d'alarme d'Amélie Oudéa, Castera, je vous propose de l'écouter.
01:54:18 - Je pense qu'on ne peut pas continuer comme ça dans le foot.
01:54:21 J'ai échangé longuement avec Vincent Labrune,
01:54:24 le patron de la Ligue de foot, hier, il partage mon désarroi.
01:54:27 En même temps, il faut être lucide là aussi
01:54:30 sur le fait que ça n'est pas spécifique à la France.
01:54:34 C'est juste pas possible de continuer comme ça.
01:54:37 Donc il faut une initiative globale, une réponse globale,
01:54:42 et à situation radicale, mesures radicales.
01:54:45 Je pense que quand le match, en tout cas quand il présente un risque,
01:54:48 oui, je pense qu'il faut, là pour l'instant,
01:54:51 s'arrêter sur les déplacements de supporters.
01:54:53 Je pense que c'est incontournable d'avoir un temps de retour
01:54:57 à une situation de moindre violence.
01:54:59 C'est juste pas possible qu'on ait des forces de l'ordre
01:55:01 qui soient à ce point sursollicitées, des biens détruits,
01:55:04 des bus caillassés, des personnes blessées, maintenant un mort.
01:55:07 Basta ! Ça suffit ! Ça suffit !
01:55:10 Donc on va prendre l'initiative avec le ministre de l'Intérieur,
01:55:14 avec le garde des Sceaux, avec la Ligue de foot professionnelle,
01:55:18 avec la fédération, avec l'ensemble des clubs.
01:55:20 Il faut une réponse globale et extraordinairement déterminée.
01:55:24 - Alors, donc on les attend ces mesures radicales,
01:55:26 avec Durand, par quoi ça va passer ? On ne sait pas encore.
01:55:29 Est-ce qu'il faut, pourquoi pas,
01:55:31 en finir avec les supporters des clubs extérieurs ?
01:55:37 - Alors, en finir, je ne sais pas ce que vous voulez dire exactement.
01:55:39 - On interdit les déplacements.
01:55:40 - C'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus déplacer ?
01:55:42 - Oui, c'est ça.
01:55:43 - Moi, je crois qu'il faut viser...
01:55:44 Il y a un certain public dont on sait qu'il l'est,
01:55:46 qu'il se rend à ce genre d'événements
01:55:49 uniquement pour en découdre.
01:55:50 En général, on les connaît.
01:55:51 Alors, je ne sais pas, moi, aujourd'hui,
01:55:53 je ne suis pas d'assez connaisseur.
01:55:54 Savoir quelles sont les sanctions qui leur sont infligées
01:55:57 à ces gens-là.
01:55:58 Si c'est une interdiction de stade pour deux matchs,
01:56:00 ça ne les empêchera pas de continuer.
01:56:02 Donc déjà, il y a peut-être une sévérité à appliquer
01:56:05 à ce niveau-là, parce qu'on voit bien que ça va crescendo.
01:56:07 Alors, moi, je veux bien que ce ne soit pas directement lié au match.
01:56:09 Mais ce qu'on sait, dans le cas de Nantes,
01:56:11 c'est que s'il n'y avait pas eu de match,
01:56:13 il n'y aurait pas eu cet événement,
01:56:14 puisque c'est quand même lié à des bagarres entre supporters,
01:56:17 si on a bien compris.
01:56:18 - Oui, c'est la toile de fond, quoi.
01:56:19 - C'est la toile de fond.
01:56:21 Et donc, beaucoup s'amusent à associer le football,
01:56:24 qui est le contraire de ça,
01:56:25 qui est un sport où il y a des valeurs de partage,
01:56:29 des valeurs collectives extrêmement fortes, etc.,
01:56:32 à ce genre d'excès, un peu comme si tout,
01:56:34 dans la société aujourd'hui, pouvait être prétexte
01:56:37 à cette violence débridée.
01:56:39 Donc, tous les moments de rassemblement
01:56:41 peuvent être prétextes à ça.
01:56:43 Donc oui, le football n'y échappe pas,
01:56:44 mais il y a peut-être des sanctions singulières
01:56:47 à prendre par rapport à ce sport-là,
01:56:49 qui est ce sport populaire.
01:56:50 - Il est en ligne avec nous.
01:56:52 C'est Saïd N'Djimi, ancien arbitre de Ligue 1,
01:56:55 président de la Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine.
01:56:57 Bonjour, merci beaucoup de nous rejoindre.
01:56:59 Alors, je ne sais pas si vous avez entendu
01:57:00 les premiers échanges qu'on a pu avoir.
01:57:02 Moi, ma question, on va revenir aux mesures
01:57:04 qu'envisagent de prendre à la fois le ministre de l'Intérieur
01:57:06 et donc la ministre des Sports de concert.
01:57:08 Est-ce que le foot, aujourd'hui, est le miroir de notre société,
01:57:12 dans tout ce qu'elle comporte d'ultra-violent ?
01:57:15 - Oui, malheureusement, je le crains.
01:57:18 De surcroît, il y a le phénomène de groupe qui n'aide pas,
01:57:21 puisque les violences sont très souvent perpétrées en groupe.
01:57:26 Et puis, il y a ce sentiment, je pense, d'impunité,
01:57:29 inhérent au football en particulier,
01:57:32 et puis dans notre contexte en général,
01:57:34 qui ne favorise pas les choses.
01:57:36 Et ce drame devait, malheureusement,
01:57:38 arriver à un moment ou à un autre.
01:57:40 - Est-ce que vous diriez que le hooliganisme
01:57:42 dont on a beaucoup, beaucoup parlé dans les années 80,
01:57:45 dont les Anglais ont fini par venir à bout,
01:57:47 d'ailleurs, a changé de visage aujourd'hui ?
01:57:50 - Vous voulez dire sur le territoire national ?
01:57:54 - Oui, dans sa sociologie y compris, oui.
01:57:57 - Oui, je pense, encore une fois,
01:57:58 comme vous le disiez à juste titre tout à l'heure,
01:58:00 qu'on est entré dans un contexte de violence gratuite à tous les étages,
01:58:06 et que le football n'y achappe pas,
01:58:08 comme le disait un de vos interlocuteurs tout à l'heure,
01:58:12 et qu'il va falloir, d'une part, je pense,
01:58:16 sensibiliser encore plus les associations de supporters,
01:58:18 et puis d'autre part, peut-être avoir
01:58:21 ces fameuses sanctions beaucoup plus sévères,
01:58:22 qui seraient peut-être, je l'espère, de nature à mettre un cadre,
01:58:26 et puis à apaiser un petit peu ce contexte
01:58:28 où l'on se croit, en fait, un peu tout permis.
01:58:31 - Je crois que Frédéric Durand a une petite question.
01:58:33 - Oui, justement, parce que ce qui est étonnant,
01:58:34 c'est que le sport, en général,
01:58:36 ça permet normalement une mise en scène
01:58:38 de la confrontation sans violence,
01:58:40 et fait aussi pour ça les grands sports populaires,
01:58:42 c'est pour permettre de ne pas accéder,
01:58:45 de symboliser la violence, en quelque sorte,
01:58:47 au travers de rencontres, etc.
01:58:49 Et là, on voit que, malgré ça,
01:58:50 ça ne fait plus son effet symbolique,
01:58:52 c'est le contraire qui se produit,
01:58:53 c'est qu'on fait de la violence réelle,
01:58:55 là où la violence, entre guillemets,
01:58:57 devrait être sublimée par le sport
01:58:58 et par la confrontation sportive.
01:59:00 - Ça change l'esprit même.
01:59:01 - Voilà, ça dit des choses de notre société.
01:59:03 - Saïd N'Dimi, moi, j'ai une petite question.
01:59:05 On se la posait juste avant votre intervention à l'antenne.
01:59:09 On a vu, année après année, apparaître ces filets de sécurité
01:59:13 autour de zones très circonscrites
01:59:16 de supporters de clubs extérieurs.
01:59:19 Or, on voit que, même s'ils sont 1 500 à 2 000,
01:59:22 le problème, c'est que ça se passe maintenant
01:59:24 à l'extérieur du stade, ce n'est pas juste
01:59:25 le fait de recevoir des projectiles à l'intérieur
01:59:27 et de s'affronter à l'intérieur,
01:59:28 c'est que maintenant, le fait d'errer dans la ville
01:59:30 pose un problème supplémentaire,
01:59:32 on le voit bien à la lumière de ces deux exemples.
01:59:34 Est-ce qu'il faut, selon vous, en venir
01:59:35 à l'arrêt des déplacements à l'extérieur ?
01:59:38 - Pour un temps, peut-être.
01:59:40 - À partir du moment où, malheureusement,
01:59:41 on a du mal à maîtriser les phénomènes de groupe,
01:59:45 encore une fois, parce que ces violences-là,
01:59:47 vous l'avez remarqué, n'arrivent pas
01:59:49 lorsque les gens ne sont pas en groupe.
01:59:51 C'est véritablement le fait d'être en groupe,
01:59:55 à plusieurs, autour d'un contexte
01:59:58 qui appartient aux uns et aux autres,
02:00:00 que ce genre de phénomène arrive.
02:00:02 Et oui, je pense, malheureusement,
02:00:03 que compte tenu du fait qu'on n'est pas en capacité
02:00:06 de pouvoir maîtriser ces phénomènes de groupe,
02:00:08 puisqu'on ne peut pas mettre un policier
02:00:10 derrière chaque supporter,
02:00:11 et qu'il convient peut-être, dans un premier temps,
02:00:13 de ne pas autoriser les déplacements de supporters,
02:00:16 ne serait-ce que pour apaiser le contexte,
02:00:18 et puis voir quelles sont les mesures
02:00:19 qui peuvent être prises dans un temps court.
02:00:23 - Christian Proutot, réaction, peut-être,
02:00:25 à ces mesures radicales que nous promet l'exécutif.
02:00:27 Il va falloir voir par quoi ça passe,
02:00:29 parce qu'il faut peut-être aussi s'intéresser
02:00:31 à la responsabilité que portent les clubs,
02:00:32 parce que les clubs, aussi,
02:00:33 ne peuvent pas faire un peu le ménage,
02:00:35 on le ressent.
02:00:36 - Non, mais on est tout à fait d'accord
02:00:37 sur le fait que les clubs, ils le savent,
02:00:39 puisqu'ils payent cher, les clubs,
02:00:40 quand il y a des agressions et tout,
02:00:43 ils se retrouvent à un moment obligés
02:00:46 de passer dans des jugements
02:00:49 qui les amènent soit à être dégradés au niveau...
02:00:54 Donc, je veux dire, les clubs,
02:00:55 leurs supporters ne se rendent pas compte,
02:00:58 mais ils payent très cher
02:00:59 le fait qu'ils ne se comportent pas bien.
02:01:02 Moi, j'admire M. Jimmy,
02:01:04 parce que je trouve déjà,
02:01:06 quand on voit également les risques pris
02:01:08 par les arbitres, parce qu'il faut voir
02:01:10 comment ça se passe, même à des niveaux
02:01:13 qui sont moindres que ce niveau national.
02:01:15 - Oui, c'est ça. - Même au niveau régional,
02:01:18 ils sont prêts à en découdre.
02:01:19 Et je vais peut-être faire hurler mon ami,
02:01:23 mais, Jean-Claude, il n'y a que le foot
02:01:25 qui génère ce genre de trucs.
02:01:27 C'est fou, c'est un sport,
02:01:29 je n'arrive pas à comprendre,
02:01:31 qu'il génère cette espèce de violence
02:01:34 qui, en groupe, ramène toujours
02:01:35 au niveau du plus crétin,
02:01:37 parce que c'est comme ça que ça se passe.
02:01:40 Quand on en est à s'expliquer,
02:01:42 avant le match,
02:01:43 sur des supporters qui viennent
02:01:45 juste soutenir leur équipe,
02:01:47 comme si ça allait empêcher son équipe
02:01:50 de gagner ou empêcher l'autre
02:01:52 de marquer, je ne comprends pas.
02:01:55 Il y a quelque chose qui m'échappe
02:01:57 et qui est spécifique au football.
02:01:59 Il faut peut-être se poser un problème
02:02:01 de questions sociologiques
02:02:03 autour de ces supporters.
02:02:05 - Je spécifie qu'à certaines organisations,
02:02:07 mais il est vrai que, dans le football,
02:02:10 la plupart des organisations
02:02:11 de supporters sont justement
02:02:14 organisées en groupe.
02:02:15 C'est parfois...
02:02:16 Ou la concurrence entre les groupes
02:02:19 en question, ça se passait parfois
02:02:21 à Marseille.
02:02:22 À Nice, quand j'étais à Marseille,
02:02:24 les supporters nissois n'avaient pas
02:02:27 toujours de très bonne réputation.
02:02:29 Je crains, hélas, après ce qui s'est passé
02:02:31 depuis trois semaines, un mois,
02:02:33 et qu'il y ait eu, en même temps,
02:02:35 des phénomènes de violence
02:02:37 qui ne sont pas les mêmes,
02:02:38 parce qu'on dit toujours,
02:02:40 "Comment aller tranquillement
02:02:42 "entrer dans le stade et en sortir
02:02:44 "avec ses enfants, sa famille,
02:02:46 "si on doit à chaque fois
02:02:47 "ou assister ou être pris en compte
02:02:49 "dans une bagarre de supporters ?"
02:02:51 - C'est ce qui vient du petit garçon
02:02:53 avec le maillot de l'OM.
02:02:55 - Je crains, mais je pense
02:02:56 que là, on ne va pas y échapper.
02:02:58 Il faudra, pour un temps,
02:03:00 peut-être jusqu'à la fin de l'année,
02:03:02 interdire purement et simplement
02:03:04 tout déplacement de supporters.
02:03:06 Je ne sais pas si le ministre,
02:03:08 le président de la Ligue,
02:03:09 le président de la Fédé,
02:03:11 iront jusque-là. Je pense que là,
02:03:13 au point où on en est arrivé,
02:03:15 c'est coup de couteau.
02:03:16 - Il y a deux choses différentes
02:03:18 qui se sont produites.
02:03:20 D'une part, il y a eu
02:03:21 cet échauffouré entre supporters,
02:03:23 et d'autre part, il y a eu, à priori,
02:03:25 un conducteur de VTC qui n'avait rien à voir
02:03:28 avec un camion, qui a vu sa voiture dégradée...
02:03:31 - A quel point les esprits sont dégradés ?
02:03:33 - Ce que je veux dire, c'est qu'on a,
02:03:36 au final, dit non, on est arrivé à ce drame-là,
02:03:39 mais à la fin...
02:03:40 - Mais ça remet quand même ça sur le métier.
02:03:42 - Je ne dis pas le contraire.
02:03:44 - C'était un convoi de VTC.
02:03:46 C'est un convoi de VTC qui a été bloqué.
02:03:48 - Ils sont tombés dans un guet-apens.
02:03:51 Il y avait peut-être une vieille histoire
02:03:53 avec les supporters.
02:03:55 - Il y a aussi cette notion
02:03:56 de la frustration qu'on voit aussi
02:03:58 apparaître à l'issue des matchs,
02:04:00 quand le résultat n'est pas à la hauteur
02:04:03 de nos espérances. J'aimerais revenir
02:04:05 sur un point qui est encore avec nous.
02:04:07 A votre cas personnel,
02:04:09 votre fonction d'être arbitre,
02:04:11 est-ce que les arbitres, en effet,
02:04:13 tombent de plus en plus dans des traquenards
02:04:15 à la sortie des stades, pour ceux qui veulent en découdre,
02:04:19 parce qu'ils ont jugé que l'arbitrage
02:04:21 était trop favorable à la partie adverse ?
02:04:24 - Oui, c'est une évidence.
02:04:26 Je ne pense pas qu'il y ait plus d'agressions
02:04:28 qu'au préalable, mais elles sont plus violentes.
02:04:31 Pour revenir sur l'aspect évoqué par M. Proutot,
02:04:35 le comportement des joueurs et des bandetouches
02:04:37 dans le football n'est pas à la hauteur
02:04:40 des autres sports, si tant est
02:04:42 que je puisse donner une explication.
02:04:44 Mais quand vous voyez autant de joueurs
02:04:46 s'amasser autour de l'arbitre,
02:04:48 autant de contestations sur le terrain
02:04:51 pour un oui ou un non,
02:04:52 quand vous voyez les comportements
02:04:54 ou les déclarations de certains dirigeants de club
02:04:57 après match qui mettent en avant parfois
02:05:00 des termes comme le vol,
02:05:01 des choses qui sont graves dans l'absolu,
02:05:04 ça ne génère pas, chez les supporters
02:05:06 ou chez les passionnés de football,
02:05:08 l'envie de respecter l'arbitrage.
02:05:10 Au niveau du foot, on devrait être plus sévères.
02:05:13 - La Coupe du monde de rugby,
02:05:15 où les trois derniers matchs,
02:05:17 au plus haut niveau, se sont terminés
02:05:19 sur des décisions de l'arbitre,
02:05:21 avec un point d'écart.
02:05:22 Me semble-t-il, personne n'a bougé,
02:05:25 ni sur le banc.
02:05:26 - Alors, devons comprendre pourquoi.
02:05:28 - Alors pourquoi ?
02:05:29 Il y a une sociologie du supporter ?
02:05:31 Est-ce qu'il y a une sociologie ?
02:05:34 - C'est le sport le plus populaire,
02:05:36 qui est le plus à même d'agréger des groupes,
02:05:38 qui ne sont pas...
02:05:40 Il y a des sports plus confidentiels
02:05:42 dans lesquels il n'y a pas assez de supporters
02:05:44 pour que ça agrège tout.
02:05:46 La question de l'arbitre, qui est la loi,
02:05:48 l'autorité, le représentant,
02:05:50 on voit que cette crise de l'autorité
02:05:53 va toucher absolument tout.
02:05:54 Pourquoi on respecterait celle de l'arbitre ?
02:05:57 Cette crise de l'autorité,
02:05:59 ce sentiment de défiance permanent
02:06:01 à l'égard de l'autorité,
02:06:03 qui est, je ne fais pas de raccourci,
02:06:05 mais à des politiques qui ne donnent plus satisfaction,
02:06:08 fait qu'il y a une crise de l'autorité
02:06:10 qui s'exprime, parce que sur le terrain,
02:06:13 la décision de l'arbitre, c'est une décision arbitraire,
02:06:16 et c'est le jeu.
02:06:17 - Le respect...
02:06:19 Dernière question, pour conclure.
02:06:21 Le respect doit venir d'en haut,
02:06:23 de la part des dirigeants de club
02:06:25 qui font des propos,
02:06:26 qui tiennent des propos inflammatoires ?
02:06:28 - Sur l'arbitrage, oui.
02:06:30 - Il y a ça, effectivement,
02:06:32 vous avez raison, mais ça commence surtout au début,
02:06:35 sur le terrain, avec des joueurs,
02:06:37 on le disait tout à l'heure, au niveau du rugby,
02:06:40 qui, immédiatement après la décision de l'arbitre,
02:06:43 reculent sans dire un mot,
02:06:44 alors que dans le foot,
02:06:46 c'est à celui qui va le plus contester
02:06:48 les décisions de l'arbitre,
02:06:50 comme si ça devenait un sport national.
02:06:52 Donc ça ne donne pas envie, ensuite,
02:06:54 aux supporters, ou en tout cas,
02:06:56 ça ne donne pas le bon exemple à suivre
02:06:59 au niveau des problématiques
02:07:00 qu'on peut avoir à l'extérieur du terrain.
02:07:03 - Merci, Saïd-Enjimi, d'avoir été des nôtres.
02:07:06 On vous souhaite, au niveau de la Ligue de foot de Nouvelle-Aquitaine,
02:07:09 le moins d'incidents possibles.
02:07:11 C'est une affaire qu'on va suivre avec attention,
02:07:14 ces mesures radicales que l'exécutif promet.
02:07:17 Merci d'avoir été des nôtres.
02:07:19 C'était un plaisir, messieurs, de vous avoir sur ce plateau.
02:07:22 Dans un instant, la suite avec Laurence Ferrari,
02:07:25 le début de "Punchline".
02:07:27 A demain, 14h.
02:07:28 dans ce que j'allais lui poser comme question.

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