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Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi

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00:00:00 Votre rendez-vous de l'après-midi, nous sommes ravis de vous accueillir comme chaque jour,
00:00:03 dès 14h pour 3h d'infos, 180 minutes de décryptage, d'analyse.
00:00:08 Pour être en prise avec l'actualité, c'est tout de suite après l'Éphéméride du jour.
00:00:12 Chers amis, bonjour.
00:00:19 Nous prenons la direction de l'Espagne
00:00:22 pour y faire la connaissance de Saint Jean de la Croix,
00:00:25 notre saint du jour.
00:00:26 C'est une figure majeure de l'Église,
00:00:29 un grand réformateur, un mystique.
00:00:31 On le surnomme parfois le saint du Carmel.
00:00:34 Il est né en 1542, en vieille Castille, dans une famille modeste.
00:00:39 À 21 ans, il décide d'entrer dans les ordres chez les carmes.
00:00:43 Ces religieux connaissent alors quelques dérives.
00:00:46 Jean est tellement épris de pureté qu'il veut déjà les reformer.
00:00:51 Mais son ardeur déplait et toutes ses tentatives échouent.
00:00:55 Il est sur le point d'abandonner
00:00:57 lorsqu'il fait la rencontre de Sainte Thérèse d'Avila.
00:01:00 Une amitié exceptionnelle va naître entre ces deux géants du Carmel.
00:01:05 La réforme, c'est tous deux qu'ils vont l'entreprendre.
00:01:09 Non sans difficulté pour Jean,
00:01:11 qui va même faire un séjour en prison
00:01:13 à la suite d'un complot organisé par ses ennemis.
00:01:16 Même s'il traverse ce qu'il a appelé
00:01:19 « une nuit obscure de la foi », l'expression est restée,
00:01:22 il ne se découragera jamais.
00:01:25 Jean meurt en 1591.
00:01:27 Il a été fait docteur de l'Église en 1929.
00:01:31 Et voici pour finir cette citation sublime
00:01:34 que l'on doit à Saint Jean de la Croix.
00:01:37 À la fin du jour, c'est sur l'amour qu'on vous examinera.
00:01:42 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:43 À demain, chers amis. Ciao.
00:01:46 Et nous voici pour le JT de Mathieu Deveze
00:01:49 pour commencer cette émission. Bonjour, Mathieu.
00:01:51 On va évidemment débuter avec les suites de l'affaire de Rennes.
00:01:54 La collégienne qui a menacé sa professeure d'anglais
00:01:56 hier avec un couteau a été hospitalisée.
00:01:59 Tout à fait. L'examen psychiatrique de cette élève de 12 ans
00:02:02 a conclu qu'elle était dangereuse pour elle-même
00:02:05 et que son état nécessitait des soins en milieu spécialisé.
00:02:08 Alors retour sur les faits avec Maxime Leguet et Michael Chailloux.
00:02:13 Dans ce collège au sud de Rennes,
00:02:15 l'horreur a été évité de justesse.
00:02:17 Une attaque déjouée visant une professeure d'anglais
00:02:20 est annoncée ces derniers jours par l'élève qui est passé à l'acte.
00:02:23 Ses camarades de classe ne l'ont pourtant pas cru.
00:02:26 Il y a une semaine, elle nous avait déjà prévenu
00:02:28 qu'elle allait faire...
00:02:31 qu'elle allait blesser la prof,
00:02:33 mais nous, on a pris ça pour la rigoler,
00:02:34 du coup, on a dit à personne, on s'est dit que c'était des blagues.
00:02:38 En même temps, elle m'écrivait des petits mots
00:02:40 qu'elle avait trop hâte de tuer la prof,
00:02:42 mais moi, je n'avais pas compris, je ne faisais pas gaffe et tout.
00:02:45 Et du coup, là, je vois, elle sort son couteau,
00:02:47 ça s'est passé vite, on a tous couru.
00:02:49 Face à l'arme brandie par l'adolescent de 12 ans,
00:02:52 la professeure s'empresse de sortir de la salle de classe.
00:02:55 L'élève qui la suit est alors rapidement intercepté,
00:02:58 puis désarmé par l'équipe pédagogique.
00:03:01 La collégienne aurait menacé de s'en prendre à sa professeure
00:03:04 après la confiscation de son téléphone la semaine dernière.
00:03:07 Et aussi, un mot qu'elle a dit,
00:03:10 tout doucement, elle a dit, "Je vais faire comme le lycée d'Arès."
00:03:14 L'examen psychiatrique de l'adolescente,
00:03:16 effectué à la demande du parquet,
00:03:18 a conclu que la mineure était dangereuse pour elle-même.
00:03:21 Son état a nécessité une hospitalisation
00:03:25 en milieu spécialisé.
00:03:26 -Ce matin, l'émotion était encore vive devant ce collège.
00:03:30 -Des élèves inquiets, certains traumatisés.
00:03:33 Je vous propose d'écouter ces témoignages,
00:03:36 des témoignages bouleversants d'adolescents témoins de l'agression.
00:03:39 -Ce qui s'est passé, c'était extrêmement choquant
00:03:43 et que c'est pas normal de ramener un gros couteau au collège.
00:03:46 Après, la prof a eu le geste de nous demander les clés
00:03:49 pour fermer la clé.
00:03:51 Après, on est restés enfermés dans la classe
00:03:53 jusqu'à ce que le collège nous dise de sortir.
00:03:56 -Et moi, j'étais en permanence,
00:03:58 et à un moment, en permanence,
00:04:00 j'entends des cris de "A l'aide, venez vite", tout ça.
00:04:03 Puis, il y a quelqu'un qui était puni à l'extérieur de la permanence.
00:04:07 Il disait, "Il y a quelqu'un avec un couteau."
00:04:09 On s'est tout de suite confinés. On a fermé la clé.
00:04:12 J'ai parlé avec elle pendant une journée,
00:04:15 parce qu'elle était toute seule.
00:04:16 Je me suis mise à pleurer, parce que c'était choquant.
00:04:20 -Il y avait des enfants qui ne l'aimaient pas.
00:04:23 Donc, après, elle n'allait vers personne.
00:04:25 Elle avait tout le temps sa capuche.
00:04:27 -On va parler de cette nouvelle agression antisémite
00:04:30 qui a eu lieu à Champigny-sur-Marne.
00:04:33 -Un homme armé d'un couteau s'est introduit mardi
00:04:35 dans une crèche qui accueille des enfants de confession juive.
00:04:39 Il a menacé de mort la directrice.
00:04:41 L'homme est toujours activement recherché.
00:04:43 Un reportage d'Adrien Spiteri avec les images de Solène Boulan.
00:04:47 -Il est 15h30, mardi après-midi, lorsqu'un individu
00:04:50 entre dans cette crèche de Champigny-sur-Marne,
00:04:53 un établissement fréquenté par de nombreuses familles juives.
00:04:57 Armé d'un couteau de 15 cm, l'homme s'introduit
00:05:00 dans le bureau de la directrice, puis la menace,
00:05:02 et profère des insultes antisémites.
00:05:05 -T'es une juive, t'es une sioniste.
00:05:07 On va venir à 5 te violer, te découper,
00:05:09 comme ils ont fait à Gaza.
00:05:11 -L'homme prend ensuite la fuite.
00:05:13 -Par chance, l'individu n'en s'est pas pris
00:05:16 à la chef de l'établissement.
00:05:18 A l'issue, il a quitté les lieux sans croiser les enfants
00:05:21 ni croiser le personnel qui avait certainement mis
00:05:24 les enfants à l'abri.
00:05:25 Une requérante, à proximité du site, a appelé la police,
00:05:29 qui s'est immédiatement déplacée sur les lieux.
00:05:32 En revanche, l'individu avait quitté les lieux
00:05:34 et n'a pas pu procéder à l'interpellation.
00:05:37 -De nombreux habitants de la ville ne comprennent pas cette violence.
00:05:41 -Ca laisse sans voix, c'est terrible.
00:05:43 -En tant que juif, moi, je trouve ça assez scandaleux.
00:05:46 Il serait temps que ça cesse rapidement
00:05:49 et que la France se réveille un peu, je pense.
00:05:51 -Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil,
00:05:54 notamment pour menaces de mort matérialisées en raison de la race,
00:05:58 l'ethnie, la nation ou la religion.
00:06:00 Elle a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne.
00:06:04 -L'actualité judiciaire, toujours,
00:06:06 avec le dernier interrogatoire de Monique Olivier.
00:06:09 Je vous rappelle qu'elle est juge depuis deux semaines
00:06:12 pour complicité dans l'enlèvement et le meurtre
00:06:15 de deux jeunes femmes et d'un enfant.
00:06:17 -L'ancienne femme de Michel Fourniret
00:06:19 est enfin entendue sur l'enlèvement et la mort d'Estelle Mouzin.
00:06:23 Bonjour, Noémie Schultz.
00:06:25 Vous êtes en direct de la cour d'assises de Nanterre.
00:06:28 Que peut-on retenir de ce dernier interrogatoire de Monique Olivier ?
00:06:31 -C'est un interrogatoire particulièrement laborieux
00:06:34 auquel nous avons assisté ce matin pendant plus de 3h.
00:06:38 Le président n'a visiblement toujours pas saisi
00:06:40 pourquoi brusquer Monique Olivier pour avoir des réponses.
00:06:43 Le président a répété les mêmes questions,
00:06:46 ne cachant pas son agacement.
00:06:48 "Vous mentez, pourquoi devrait-on vous croire ?"
00:06:51 Juste avant la suspension du déjeuner,
00:06:53 une assesseur a pris le relais et tente de ramener
00:06:56 Monique Olivier 20 ans en arrière, en janvier 2003,
00:06:59 dans cette maison de Ville-sur-Lhume,
00:07:01 quand elle découvre Estelle Mouzin dans le grenier.
00:07:04 Elle était assise, elle portait un pantalon bleu et un pull rouge.
00:07:08 "Je demande avec douceur la magistrate."
00:07:10 Elle exprimait de la tristesse et de la peur.
00:07:12 "Monique Olivier s'interrompt."
00:07:14 "Ca me fait honte de parler devant la famille."
00:07:17 "Je ne suis pas capable de verser une larme."
00:07:19 "Vous l'avez touchée ?" poursuit l'assesseur.
00:07:22 "Non, j'aurais dû la consoler."
00:07:24 Les proches d'Estelle assistent avec dignité
00:07:26 à cet interrogatoire pénible.
00:07:28 "Quand vous la gardiez, vous saviez qu'elle allait mourir ?"
00:07:32 demande le président.
00:07:33 Monique Olivier soupire, hésite.
00:07:35 "Oui, je savais." souffle-t-elle, visiblement très éprouvée.
00:07:38 L'interrogatoire se poursuit cet après-midi.
00:07:40 Merci beaucoup, Noémie Schultz, en direct de Nanterre.
00:07:43 Le reste de l'actualité avec l'armée israélienne
00:07:46 qui poursuit son offensive dans le sud de la bande de Gaza.
00:07:49 Elle a besoin de renforts.
00:07:51 L'armée affirme avoir frappé un bataillon du Hamas
00:07:53 et démantelé un centre d'opération situé dans une école.
00:07:57 Les troupes ont identifié un entrepôt d'armes,
00:07:59 localisé deux axes de tunnels et un site de lancement de roquettes.
00:08:03 Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou,
00:08:06 affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la victoire.
00:08:09 Tout à fait. Les Etats-Unis ont pourtant exprimé leur impatience.
00:08:13 Ils réclament une meilleure protection des civils à Gaza.
00:08:16 Mais le Premier ministre israélien est clair.
00:08:18 Rien ne l'arrêtera, écouter sa prise de parole
00:08:20 depuis une base militaire dans le sud d'Israël.
00:08:23 Je veux dire de la manière la plus claire possible
00:08:28 ce que je viens de dire au commandant sur le terrain.
00:08:32 Nous continuerons jusqu'au bout.
00:08:34 Cela ne fait aucun doute.
00:08:35 Je le dis dans la douleur,
00:08:39 mais aussi sous la pression internationale.
00:08:43 Rien ne nous arrêtera.
00:08:45 Nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire, rien de moins.
00:08:49 Évidemment, l'angoisse continue pour les familles de 135 otages,
00:08:54 dont on pense qu'ils sont toujours retenus captifs à Gaza.
00:08:57 Elle demande une explication immédiate
00:08:59 au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et à son cabinet.
00:09:02 On prend tout de suite la direction de Tel Aviv
00:09:05 pour retrouver nos envoyés spéciaux Vincent Faandegh et Jérôme Rampenoud.
00:09:08 Bonjour, messieurs.
00:09:10 Se dirige-t-on vers une reprise des négociations
00:09:12 en vue de la libération des otages ?
00:09:15 Il y aurait effectivement des discussions informelles
00:09:19 autour d'un potentiel accord de libération des otages.
00:09:22 Israël aurait demandé à l'Égypte d'en être le médiateur.
00:09:26 Le Qatar serait partie prenante également de ces discussions.
00:09:30 On sait que ces dernières heures,
00:09:32 un voyage du directeur des renseignements israélien
00:09:35 à Doha au Qatar a été annulé,
00:09:37 ce qui viendrait confirmer effectivement le premier rôle,
00:09:39 le rôle clé de l'Égypte dans ces négociations.
00:09:43 Les acteurs de ces discussions se baseraient
00:09:45 sur l'accord qui a déjà été trouvé il y a quelques semaines de cela,
00:09:48 à savoir une libération d'otages contre un cessez-le-feu.
00:09:51 Néanmoins, on sait également que le ministre des Affaires étrangères israélien
00:09:55 il y a quelques jours a affirmé qu'un cessez-le-feu
00:09:57 serait un cadeau fait au Hamas.
00:09:59 Et pendant ce temps, vous l'avez dit, Mathieu,
00:10:01 les familles d'otages, elles, sont dans l'incertitude,
00:10:04 dans l'angoisse, demandent des explications au gouvernement.
00:10:07 Elles se réuniront dans une vingtaine de minutes
00:10:10 devant l'un des bâtiments du ministère de la Défense à Tel Aviv,
00:10:13 et puis elles se rendront ici sur la place des otages à Tel Aviv
00:10:17 en fin d'après-midi pour allumer la bougie de Hanoukka.
00:10:20 Il y aura également le président Isaac Herzog qui sera sur place.
00:10:23 Vincent Fahandej, accompagné de Jérôme Rampnou, merci.
00:10:27 À tous les deux, la centaine d'otages libérés,
00:10:29 elle doit encore surmonter le traumatisme vécu
00:10:32 durant ce mois de captivité.
00:10:35 C'est le début d'une lente et difficile, très difficile reconstruction,
00:10:39 notamment pour Sharon, 34 ans,
00:10:41 et ses deux jumelles de 3 ans, elles ont été libérées.
00:10:44 C'était le 27 novembre dernier.
00:10:46 Et le père, lui, est toujours détenu à Gaza.
00:10:48 Voyez ce sujet bouleversant d'Adrien Spiteri.
00:10:51 Serrer son père dans ses bras,
00:10:55 Sharon en a rêvé pendant 52 jours dans la bande de Gaza.
00:10:59 Le 7 octobre, dans le kibou de Seni Rose,
00:11:02 elle est enlevée par des terroristes du Hamas
00:11:04 avec son mari et ses deux filles,
00:11:06 puis l'enfer de la captivité commence.
00:11:08 Chaque minute d'attente est comme une roulette russe.
00:11:12 Vous ne savez pas si le lendemain, ils vous garderont en vie ou vous tueront.
00:11:15 Et les conditions sont difficiles,
00:11:16 des conditions dans lesquelles personne ne devrait vivre.
00:11:19 Le 27 novembre, c'est le soulagement.
00:11:23 Sharon et ses enfants sont libérés.
00:11:25 Mais pour cette mère de famille et les jumelles âgées de 3 ans,
00:11:28 le traumatisme est encore vif.
00:11:31 Chaque petit bruit, chaque claquement de porte,
00:11:33 chaque vol d'avion, les filles se mettent en colère et s'accrochent à moi,
00:11:37 font des crises parce qu'elles ont dû être si calmes
00:11:39 pendant 52 jours enfermées dans une seule pièce.
00:11:42 Un comportement différent, très vite remarqué par les parents de Sharon.
00:11:47 Là-bas, à Gaza, il les forçait à parler en chuchotant.
00:11:53 Et nous l'avons ressenti encore plus sur Sharon et les filles.
00:11:56 Il leur a fallu deux jours pour parler normalement.
00:11:59 Et s'y habituer, parler avec le régime.
00:12:02 Une reconstruction progressive et difficile
00:12:05 pour cette famille meurtrie,
00:12:06 d'autant plus que David, le mari de Sharon, ici, sur cette vidéo...
00:12:10 -Morafane, maman.
00:12:12 -...est toujours détenu à Gaza.
00:12:14 La chronique éco, avec vous, Eric Doré.
00:12:18 Bonjour. C'est une nouvelle déconvenue
00:12:20 pour les Français qui ont une résidence secondaire.
00:12:22 La taxe d'habitation pourrait exploser à son tour.
00:12:26 -On avait cru comprendre que le gouvernement
00:12:28 songeait à réduire les impôts. Il n'en est rien ?
00:12:31 -On a besoin d'argent en France, surtout les collectivités.
00:12:34 La cible est trouvée. Les plus aisés, les plus riches,
00:12:37 vont être mis à contribution, dans le viseur des services fiscaux.
00:12:40 La taxe d'habitation avait été supprimée pour les locataires
00:12:44 et pour les occupants de résidence principale.
00:12:46 Mais elle a été maintenue pour les résidences secondaires,
00:12:49 avec une surtaxe, qu'on appelle comme ça,
00:12:52 créée à partir de 2020.
00:12:54 Et pour 2024, ça va encore plus loin,
00:12:56 puisque les hausses affolent les propriétaires
00:12:58 de résidences secondaires. On parle de 5 à 60 % de hausse.
00:13:02 Donc ça, pour la résidence secondaire,
00:13:04 taxe d'habitation. Ca va faire mal.
00:13:07 -Faut-il y voir, pour les communes,
00:13:09 une manière de compenser la perte de la taxe d'habitation ?
00:13:12 -Bien sûr que oui. Elles ont besoin d'argent, les communes.
00:13:15 Ca va concerner de plus en plus de communes.
00:13:18 En 2020, il y a trois ans, c'était les grandes villes
00:13:21 comme Paris, Lyon, de plus de 50 000 habitants.
00:13:23 Ca concerne le plus grand nombre de villes
00:13:26 en dessous de 50 000 habitants, et surtout les villes
00:13:29 comme Chamonix, les endroits, les cités balnéaires,
00:13:32 les stations de ski, les stations...
00:13:35 Les resorts, comme on dit, les cassis, par exemple,
00:13:37 dans le Midi. De plus en plus de propriétaires
00:13:40 sont concernés, parce que la taxe d'habitation plus chère
00:13:43 pourrait fluidifier le marché de l'allocation.
00:13:46 Vous savez qu'il y a beaucoup de saisonniers
00:13:48 qui n'arrivent pas à se loger dans ces coins touristiques.
00:13:51 Les loyers explosent, et pourtant, il y a des lits disponibles.
00:13:55 On appelle ça des lits froids.
00:13:57 Derrière cette mesure, il y a la volonté
00:13:59 de viser directement les plus aisés,
00:14:01 et surtout ces résidences secondaires sous-utilisées.
00:14:04 Ca touche aussi les résidences principales.
00:14:06 On en a parlé il n'y a pas longtemps.
00:14:09 La taxe foncière va augmenter cette année,
00:14:11 dans certains cas, jusqu'à 60 %, on le voit à Paris.
00:14:14 C'est bien les plus riches, les propriétaires,
00:14:16 car être en France propriétaire, c'est considéré comme aisé.
00:14:20 On doit directement viser. Pourquoi tout cela ?
00:14:22 La France, on le sait, est championne d'Europe
00:14:25 de la pression fiscale et des dépenses sociales.
00:14:28 Ce matin, on a eu le tout dernier chiffre,
00:14:30 848,9 milliards d'euros.
00:14:34 Voilà ce que représentent les prestations sociales en France.
00:14:37 32,2 % du PIB.
00:14:39 Le PIB, c'est ce que crée comme richesse la France.
00:14:42 C'est un tiers de la richesse créée en prestations sociales.
00:14:45 Sur ce point, la France est bien numéro un.
00:14:48 Merci beaucoup, chère Éric, et à bientôt.
00:14:51 On marque une pause.
00:14:52 On retrouve Joseph Touvenel et Pierre Lelouch
00:14:55 pour commenter l'actualité, à commencer par ce rendez-vous
00:14:58 de lundi 17h.
00:14:59 C'est l'heure à laquelle se réunira la commission mixte paritaire
00:15:03 pour tenter d'aboutir à un texte de compromis
00:15:06 après la motion de rejet votée dans l'hémicycle.
00:15:08 (Générique)
00:15:11 De retour pour la partie débat. Joseph Touvenel est là.
00:15:14 Bonjour, Joseph, directeur de la rédaction de Capital Social.
00:15:18 A vous d'être présent, ainsi qu'à Pierre Lelouch.
00:15:21 - Bonjour, Nellie. - Ravie de vous retrouver.
00:15:23 Vous êtes ancien ministre,
00:15:25 et bien sûr, Thomas Bonnet pour le service politique.
00:15:28 On va évidemment parler de ce rendez-vous
00:15:30 pris lundi à 17h pour la commission mixte paritaire.
00:15:33 Mais avant cela, il va falloir s'entendre
00:15:35 sur une base de travail.
00:15:37 On a beaucoup dit que le texte serait une redite
00:15:39 de celui du Sénat, qui avait été entre-temps retoqué
00:15:42 par la commission des lois.
00:15:44 Mais pas si sûr, nous dit Gérald Darmanin.
00:15:47 Ecoutez le ministre de l'Intérieur.
00:15:49 - Institutionnellement, qu'est-ce qui se passe ?
00:15:51 Il n'y a pas l'adoption du texte du Sénat.
00:15:54 Il y a, à partir du texte du Sénat,
00:15:56 une discussion entre le gouvernement,
00:15:58 la majorité, l'opposition, mais elle ne veut pas suivre,
00:16:01 et les LR. Est-ce qu'on est d'accord ?
00:16:03 On aurait pu suspendre le texte, on ne l'a pas fait.
00:16:06 On a assumé le fait que le texte du Sénat,
00:16:08 qui est différent de ce que voulait le gouvernement,
00:16:11 soit présenté.
00:16:13 Nous sommes ouverts, nous tendons la main.
00:16:15 Moi, je suis pour l'intérêt général.
00:16:17 Est-ce que c'est l'intérêt général d'avoir un texte ?
00:16:20 La réponse est oui.
00:16:22 Est-ce que c'est l'intérêt général d'avoir un texte ferme ?
00:16:25 La réponse est oui. Je le soutiens, je le souhaite.
00:16:28 Est-ce qu'on doit faire n'importe quoi ?
00:16:30 La réponse est non.
00:16:33 - En toute honnête, les discussions se poursuivent.
00:16:36 Il y a quelques points de blocage.
00:16:38 - Oui, parce qu'on part du texte du Sénat,
00:16:40 tel qu'il a été adopté à la fin de son examen
00:16:43 dans la Chambre haute du Parlement,
00:16:45 il y a plusieurs points qui sont en discussion,
00:16:47 qu'il était ce matin,
00:16:49 car Elisabeth Borne a reçu les ténors de la droite.
00:16:52 Il y a plusieurs points.
00:16:53 Le dossier de l'AME, dont on parle beaucoup,
00:16:56 ne devrait pas rester dans le texte,
00:16:58 car c'est un cavalier législatif.
00:16:59 Il pourrait y avoir une contrepartie,
00:17:02 peut-être un texte ultérieur sur l'AME,
00:17:04 qu'on ferait voter au mois de janvier ou février.
00:17:06 Parmi les autres points, il y a le Code de la nationalité.
00:17:10 Le Sénat avait adopté un durcissement
00:17:12 des conditions pour le droit du sol,
00:17:14 et il y a aussi un point sur les prestations sociales.
00:17:17 Aujourd'hui, pour les prestations sociales
00:17:19 qui sont non-contributives,
00:17:21 elles peuvent être octroyées aux personnes étrangères
00:17:24 dès 6 mois de résidence en France.
00:17:26 Le texte prévoit de repousser ce délai à 5 ans.
00:17:29 C'est sur ces points-là qu'E. Borne tente d'obtenir
00:17:32 quelques concessions de la droite.
00:17:34 - Quelque chose à mi-chemin entre les 6 mois et les 5 ans.
00:17:37 Joseph, tu venais de la 1re réaction face...
00:17:40 - La 1re réaction, c'est que...
00:17:42 - Face au séisme législatif,
00:17:44 et sur la direction qu'on prend à présent.
00:17:46 - D'abord, c'est le jeu parlementaire.
00:17:48 C'est normal, le gouvernement a perdu une 1re manche,
00:17:51 et il essaie de faire avancer son texte sur une 2e.
00:17:54 Ca, ça me choque pas.
00:17:55 Ce qui me choque plus, c'est Thomas,
00:17:57 qui nous dit que la bagarre, c'est entre 6 mois et 5 ans.
00:18:00 Mais c'est pas vrai.
00:18:01 Si vous regardez, par exemple,
00:18:03 les prestations qui peuvent être versées automatiquement
00:18:06 des gens de plus de 65 ans étrangers
00:18:08 qui arrivent sur le territoire national,
00:18:11 c'est le choix entre les 6 mois et les 5 ans.
00:18:13 Si je regarde les exceptions,
00:18:15 sans l'exception, on demande pas d'avoir...
00:18:18 On demande 3 mois de résidence sur le territoire national.
00:18:21 Toutes les personnes qui ont le statut de réfugié.
00:18:23 On sait aujourd'hui que le statut de réfugié
00:18:26 est largement distribué.
00:18:27 Au-delà des personnes qui ont le statut de réfugié,
00:18:30 il y a toute la liste des pays qui sont exonérés de ces délais.
00:18:34 L'Algérie, le Maroc, je vous passe tous les pays d'Afrique.
00:18:37 Je trouve même la Grande-Bretagne et la Suisse.
00:18:40 - Vous nous dites qu'à la fin, il reste pas grand monde
00:18:43 concerné par ce délai. - C'est peut-être le fond
00:18:45 du problème de ce débat et de ce texte.
00:18:47 On a besoin d'un texte sur l'immigration,
00:18:50 mais j'ai l'impression qu'on va pas au fond des choses.
00:18:53 Notamment, on va pas sur le problème que posent
00:18:55 l'Europe et la Cour européenne des droits de l'homme.
00:18:58 On l'a vu dernièrement quand on expulse quelqu'un
00:19:01 qui méritait d'être expulsé et qu'on nous dit qu'il faut le reprendre.
00:19:05 - J'aimerais qu'on parle de Gérald Darmanin.
00:19:07 On a dit qu'il était le grand perdant,
00:19:09 mais il est gagnant.
00:19:11 Est-ce qu'il sera retenu, plus proche de ses aspirations
00:19:14 et de ce qu'il aurait voulu dès le départ ?
00:19:16 - Il est pas sûr qu'il y ait une option de retenue.
00:19:19 Le gouvernement essaye de bidouiller.
00:19:21 Il dit que c'est une négociation entre le gouvernement
00:19:24 et la droite et la gauche, sauf que c'est pas le gouvernement.
00:19:27 Une CMP, j'ai participé quand j'étais parlementaire,
00:19:30 il y a pas le gouvernement, il y a les sénateurs et les députés.
00:19:34 Dans cette CMP, il n'y a pas une majorité pour le gouvernement
00:19:37 et pour M. Darmanin. Il n'y a pas.
00:19:39 Donc la question, c'est, elle est conclusive ou pas conclusive ?
00:19:43 Si elle est pas conclusive,
00:19:44 s'il n'y a pas d'accord entre le Sénat et l'Assemblée,
00:19:47 il n'y a plus de gouvernement.
00:19:49 Le gouvernement Macron a dit qu'on arrête, on retire le texte.
00:19:53 - Mais pour vous, ça reste une option au vis-à-vis.
00:19:56 On est peut-être un peu optimiste sur l'issue de...
00:19:58 - Le texte de départ est un texte mou qui ne résout rien.
00:20:02 Il ne résout pas le regroupement familial, vraiment,
00:20:05 il ne résout pas les étudiants.
00:20:06 Je rappelle, c'est deux fois 92 000 personnes
00:20:09 qui rentrent. On a 400 000 entrées par an aujourd'hui en France.
00:20:13 C'est ça qui fait bondir les Français,
00:20:15 dont 220 000 entrées légales.
00:20:17 Les principaux postes, c'est le regroupement familial,
00:20:20 il n'y a rien dans le texte sur ce sujet.
00:20:22 Deuxièmement, il n'y a rien sur l'augmentation des reconduites
00:20:26 à la frontière, qui soit vraiment convaincant.
00:20:29 Il n'y a rien sur la CEDH, qui est un véritable scandale.
00:20:32 Ça fait 15 ans que je travaille sur ce sujet, en vain.
00:20:35 Donc on voit que le texte est déjà mou.
00:20:37 Les sénateurs l'ont un peu durci.
00:20:39 Un peu.
00:20:40 Mais le regroupement familial, par exemple,
00:20:43 les conditions ont été un peu plus durcies.
00:20:46 Mais on a mis un délit d'étrangers en situation illégale,
00:20:49 qui n'existait pas.
00:20:50 C'est la moindre des choses, de dire à quelqu'un à Calais
00:20:53 que vous êtes en situation illégale.
00:20:56 -C'est pas la hauteur de l'enjeu. -Non.
00:20:58 Il peut y avoir un désaccord et le texte s'arrête,
00:21:01 ou il peut y avoir une transition,
00:21:03 une transaction avec la droite,
00:21:06 avec cette difficulté qu'une fois que ça retourne à l'Assemblée,
00:21:09 la gauche des Renaissance va dire "non, on ne prend pas".
00:21:12 Donc il y a un risque que ça capote à nouveau à l'Assemblée.
00:21:16 Comme le gouvernement a dit "pas de 43 et pas de dissolution",
00:21:20 là aussi, on retire le texte.
00:21:21 -Pour rappel, dans la foulée des mardis,
00:21:24 il doit y avoir un vote solennel.
00:21:26 On n'en est pas là.
00:21:27 Je propose de passer à tout autre chose.
00:21:29 Il a jeté un pavé dans la barre, il y a quelques jours,
00:21:32 via une tribune dans la presse,
00:21:34 il faisait un lien entre baisse du niveau scolaire,
00:21:37 on en a beaucoup parlé, et immigration.
00:21:39 Aujourd'hui, Joachim Lefloch-Imad s'exprime à la télé,
00:21:43 il précise ses pistes pour tenter de rehausser le niveau.
00:21:46 Dans la veine des annonces de Gabriel Attal,
00:21:48 qui lui préconisait des groupes de niveau,
00:21:51 il parle de réorientation en fonction du niveau réel d'un élève.
00:21:55 Je propose de l'écouter.
00:21:57 -Je pense que le facteur migratoire mérite d'être pris en compte
00:22:01 car il ne l'est pas suffisamment dans le débat public.
00:22:04 Alors même qu'il occupe, selon moi, une importance prépondérante.
00:22:08 Ce n'est pas qu'en France.
00:22:10 Si on prend l'étude PISA, dans sa globalité,
00:22:12 on voit que dans 70 % des pays évalués de l'OCDE,
00:22:16 l'immigration fait pression à la baisse sur le niveau.
00:22:19 C'est saillant, je crois, dans des pays comme la Suède,
00:22:22 la Finlande, l'Allemagne.
00:22:24 Concernant le cas français,
00:22:26 on a des données qui, je crois, sont assez nettes.
00:22:29 Par exemple, en mathématiques,
00:22:31 les jeunes issus de l'immigration ont 2,4 fois plus de chances
00:22:34 d'être dans les groupes dits les plus faibles.
00:22:37 De même, il y a souvent un retard d'un an et demi.
00:22:40 Et c'était des données très proches dans les derniers classements PISA.
00:22:44 Il y a une folie inclusiviste qui, je crois,
00:22:47 sévit dans l'éducation nationale depuis une quarantaine d'années.
00:22:50 Et je pense que le Collège unique, au milieu des années 70,
00:22:53 a exacerbé tout ça.
00:22:55 Il faudrait essayer de revenir, je pense,
00:22:57 à des parcours plus différenciés,
00:22:59 des possibilités d'orientation vers l'enseignement technique
00:23:03 dès la quatrième, des classes de niveau,
00:23:05 comme le fait Gabriel Attal.
00:23:06 C'est pertinent et peut-être qu'on gagnera à élargir ça
00:23:09 à l'ensemble des matières, pas uniquement aux Français.
00:23:12 -Joseph Touvenel, il n'y a plus de questions taboues sur...
00:23:16 C'est fini, on balaye tout ça, 100 % d'une classe d'âge au bac.
00:23:20 Il va falloir se poser les bonnes questions.
00:23:22 -L'immigration, effectivement.
00:23:24 On sait qu'il y a des classes
00:23:26 où 70 ou 80 % des élèves sont d'origine étrangère.
00:23:29 Pour acquérir la langue, ça pose un problème,
00:23:32 surtout que c'est des origines diverses.
00:23:34 Il a raison, c'est un problème. Ce n'est pas le seul.
00:23:37 On a le problème du pédagogisme.
00:23:39 On vient de retrouver la méthode de Singapour.
00:23:41 C'est partir du réel.
00:23:44 La méthode de Singapour, je vous l'ai montrée
00:23:47 quand j'étais en école primaire.
00:23:48 On me donnait des allumettes.
00:23:51 -On ne le verra pas, on n'a pas de caméra.
00:23:53 -Ca fait trois.
00:23:54 Le pédagogisme, qui était délirant,
00:23:56 on est en train de revenir en arrière,
00:23:59 comment des élèves peuvent apprendre
00:24:01 si on leur fait des concepts.
00:24:02 En primaire, c'est pas l'âge des concepts,
00:24:05 c'est l'âge du réel. Ca, ça aide personne.
00:24:07 Troisième point, du côté des enseignants,
00:24:10 il y a beaucoup de mal à recruter.
00:24:12 On s'aperçoit que le niveau des enseignants s'écroule.
00:24:15 Ca, c'est un autre élément.
00:24:17 J'ai vu le résultat du concours du professeur des écoles
00:24:22 Académie d'Amiens.
00:24:23 On leur donne un texte de Victor Hugo
00:24:25 qui parle des petits-enfants de Victor Hugo.
00:24:28 Il va ici, sur leurs jambes,
00:24:31 et il y a le terme de "chancelant".
00:24:33 Et on demande...
00:24:34 -Ce que veut dire "chancelant".
00:24:36 -Je vais vous donner quelques réponses.
00:24:38 "Qui chante bien, chanceux, pas sage,
00:24:40 "qui génère de la lumière", alors là,
00:24:43 "et de la famille de chanceliers."
00:24:45 Et le syndicat majoritaire s'est élevé
00:24:49 contre cet examen très difficile pour aller enseigner
00:24:52 en disant que ce recentrage sur le français et les maths
00:24:55 et l'absence des profs professionnalisantes
00:24:57 ne sont pas les bons.
00:24:58 -On oublie les fondamentaux.
00:25:00 -Je ne comprends pas ce que c'est que des épreuves
00:25:03 professionnalisantes.
00:25:04 Immigration, baisse de niveau des professeurs,
00:25:09 plus pédagogisme délirant, voilà où nous en sommes.
00:25:13 -On va y arriver avec la méthode Singapour ?
00:25:15 La méthode Atal ?
00:25:16 -J'espère. Je crois qu'il a le grand mérite,
00:25:19 ce jeune homme, de poser les bonnes questions.
00:25:22 Ca fait 40 ans, en fait. On est depuis 68.
00:25:24 Cette idée que tout le monde doit avoir le bac,
00:25:27 que le système n'est pas pour récompenser le travail,
00:25:30 mais pour l'égalité, une espèce de distribution
00:25:33 d'un diplôme à tout le monde, quel que soit le niveau,
00:25:36 avec une baisse générale, du niveau des élèves et des profs,
00:25:40 c'est un désastre pour notre pays.
00:25:42 -On déprécie les diplômes.
00:25:43 -Vous ajoutez à ça les 400 000 qui rentrent chaque année en France
00:25:47 et le fait que ces gens font des enfants en France.
00:25:50 L'INSEE a dit, je crois le premier sur ce plateau,
00:25:52 à C-NEWS, à dire, les chiffres de l'INSEE,
00:25:55 40 % des enfants de zéro à 4 ans sont de régime immigré.
00:25:59 Il suffit d'aller devant une école ou un collège dans Paris,
00:26:03 même pas en grande banlieue parisienne,
00:26:05 pour voir le changement de peuple qu'il y a dans l'école française.
00:26:09 Quand vous avez des enfants qui arrivent qui ne parlent pas la langue
00:26:13 et qu'on les met dans des classes,
00:26:15 tout le monde monte automatiquement
00:26:17 parce qu'il est interdit de noter, de redoubler,
00:26:19 vous avez une catastrophe à l'arrivée.
00:26:21 Ce que fait Attal, c'est de remettre un peu l'Église
00:26:25 et de dire des choses de bon sens.
00:26:27 - Merci. On va marquer une courte pause.
00:26:29 Il y a un lien, on va encore parler d'éducation
00:26:32 avec cette attaque qui a sans doute été déjouée
00:26:34 contre une prof d'anglais hier à Rennes,
00:26:36 une élève de 12 ans qui voulait s'en prendre à elle avec un couteau.
00:26:40 On verra que les esprits sont échaudés, même choqués,
00:26:43 par ce qu'il s'est passé pour une profession
00:26:45 qui vivait dans un climat suffisamment anxiogène.
00:26:48 A tout à l'heure.
00:26:52 - De retour avec vous pour un nouveau journal
00:26:54 avec Mathieu Devez.
00:26:55 La ville de Calais est en première ligne
00:26:58 face à la crise migratoire.
00:26:59 - La maire de la ville décrit une situation
00:27:02 qui se détériore de jour en jour.
00:27:04 Elle lance donc un appel à l'aide,
00:27:06 un appel à l'aide aux parlementaires
00:27:08 qui composeront la commission mixte paritaire
00:27:10 et qui devra examiner le projet de loi sur l'immigration.
00:27:13 Voyez ce sujet d'Augustin Donatien.
00:27:16 - La situation perdure depuis une vingtaine d'années.
00:27:20 Des centaines de migrants évoluent chaque jour
00:27:22 dans la ville de Calais, au milieu d'habitants désœuvrés.
00:27:25 - Ils roulent à vélo à droite à gauche,
00:27:27 ils prennent les vélos de la ville, tout est esquinté.
00:27:30 - Ils m'ont cabriolé dans ma voiture,
00:27:32 j'étais garageuse, ils m'ont ouvert, ils ont tout volé.
00:27:35 Quand on a eu le malheur d'aller les arrêter
00:27:38 pour leur dire que c'était mes affaires,
00:27:40 ils ont sorti des couteaux.
00:27:42 - La nuit, on entend des bruits.
00:27:44 En plus, il y a des maisons qui sont vides.
00:27:46 Les 3/4 du temps, c'est squatté.
00:27:48 Ces carols habitent ici depuis 2 ans.
00:27:50 - Chaque semaine, je ramasse mes déchets.
00:27:53 - Ils doivent composer avec une vue depuis leur fenêtre
00:27:56 sur des toilettes et des détritus devant leur domicile.
00:27:59 - Ils sont pas propres, c'est ce que je leur reproche.
00:28:02 Les associations, je veux bien qu'ils leur donnent à manger,
00:28:05 mais qu'ils leur font respecter la propreté de la France.
00:28:09 - Les Calaisiens que nous avons rencontrés
00:28:11 se sentent délaissés par l'Etat,
00:28:13 même sentiment du côté de la municipalité,
00:28:16 dont le projet de loi immigration est au coeur du débat politique.
00:28:19 - On n'a jamais été capables
00:28:21 de réunir les maires que nous sommes
00:28:24 pour nous interroger.
00:28:25 J'ai demandé à être reçu
00:28:28 par l'Assemblée nationale.
00:28:31 Je n'ai pas de nouvelles.
00:28:33 J'ai demandé à être reçu par le Sénat.
00:28:35 Je n'ai pas de nouvelles.
00:28:37 - Pour être entendue, la maire de Calais a envoyé
00:28:40 une lettre au parlementaire de la commission mixte paritaire
00:28:43 pour trouver un compromis sur le projet de loi immigration.
00:28:46 - Malgré la décision du Conseil d'Etat,
00:28:49 Gérald Darmanin souhaite tout organiser
00:28:51 pour qu'un ressortissant ouzbek ne puisse pas revenir dans notre pays.
00:28:55 - L'homme est soupçonné de radicalisation islamiste
00:28:58 par les services de renseignement français.
00:29:00 Il avait été expulsé le 15 novembre en avion vers l'Ouzbékistan.
00:29:04 Voyez les explications de Goderic Bey.
00:29:06 - C'est un nouvel accrochage
00:29:10 entre le gouvernement et le Conseil d'Etat.
00:29:12 La haute juridiction administrative demande à la France
00:29:15 de faire revenir sur le territoire un Ouzbek expulsé
00:29:18 dans son pays d'origine.
00:29:20 L'individu en question est un homme âgé de 39 ans,
00:29:24 soupçonné de proximité avec la mouvance djihadiste.
00:29:28 Son dossier pénal est vide,
00:29:29 mais les renseignements français ont précisé
00:29:32 qu'il est radicalisé et très dangereux.
00:29:34 En avril 2021, il est visé
00:29:36 par une interdiction administrative du territoire.
00:29:39 Il n'est finalement expulsé que deux ans et demi plus tard,
00:29:42 le 15 novembre dernier.
00:29:43 Pourtant, la Cour européenne des droits de l'homme
00:29:46 s'y est opposée, déclarant que sa vie est en danger
00:29:49 dans son pays d'origine, un avis partagé par le Conseil d'Etat,
00:29:53 mais contesté par Gérald Darmanin.
00:29:55 - La CEDH ne m'empêche pas d'expulser cette personne.
00:29:58 Elle considère que je n'aurais pas dû le faire,
00:30:01 mais je l'ai fait, comme je l'ai fait pour d'autres personnes.
00:30:04 Je vous dis, la CEDH ne m'empêche pas de le faire.
00:30:07 - Oui, mais c'est moi, je le considère.
00:30:09 - Non, mais monsieur Prot, la différence...
00:30:12 - Qu'est-ce qui se passe ? Si on renégocie la CEDH,
00:30:14 c'est des années, l'urgence, c'est maintenant.
00:30:17 Le tueur d'Aras ne savait pas de casier judiciaire.
00:30:20 J'ai le droit de protéger les Français,
00:30:22 et j'ai pris cette décision en m'en amient,
00:30:25 de renvoyer dans son pays quelqu'un
00:30:27 qui, certes, n'a pas de casier judiciaire,
00:30:29 mais qui est radicalisé.
00:30:30 - Avec cette décision d'expulsion, la France devra s'acquitter
00:30:34 d'une amende de 3000 euros auprès de l'individu ouzbek renvoyé.
00:30:38 - On va parler de la France,
00:30:39 qui est la championne d'Europe des dépenses de protection sociale.
00:30:43 - C'est un classement dans lequel la France reste indétrônable.
00:30:47 Retraite, maladies, familles, emplois.
00:30:49 En 2022, le pays a consacré plus de 32 % de son PIB
00:30:52 aux dépenses de protection sociale
00:30:54 devant l'Italie, l'Allemagne et le Danemark.
00:30:57 - Et puis la région Provençal-Poco de Dazur
00:30:59 est aujourd'hui la plus touchée par l'épidémie de grippe.
00:31:02 - Le nombre de passages aux urgences a augmenté de 58 %.
00:31:06 La semaine dernière, les autorités sanitaires
00:31:09 conseillent aux plus fragiles de se faire vacciner.
00:31:11 Elles craignent que le pays soit touché par une triple épidémie
00:31:15 comme l'an dernier, grippe, Covid et bronchiolite.
00:31:18 - Un mot du projet de loi sur la fin de vie
00:31:21 qui devrait être présenté au Conseil du ministre en février.
00:31:24 - Le Figaro dévoile l'avant-projet de loi,
00:31:26 le texte avant les arbitrages de l'Elysée.
00:31:29 Il propose le droit d'avoir une fin de vie digne
00:31:32 et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance.
00:31:35 Cela se traduirait par une aide à mourir.
00:31:38 - L'armée israélienne poursuit son offensive
00:31:41 dans le sud de la bande de Gaza.
00:31:43 - Elle a besoin de renforts.
00:31:44 L'armée affirme avoir frappé un bataillon du Hamas
00:31:47 et démantelé un centre d'opération dans une école.
00:31:50 Les troupes ont identifié un entrepôt d'armes,
00:31:53 localisé deux axes de tunnels et un site de lancement de roquettes.
00:31:57 - L'aide humanitaire à destination de Gaza
00:32:00 sera désormais inspectée au peigne fin par l'armée israélienne.
00:32:03 - Elle soupçonne le Hamas de trafic d'armes dans les convois,
00:32:07 de nourriture et d'essence.
00:32:09 C'est un reportage exclusif que nous vous proposons.
00:32:12 Antoine Esteve et Stéphanie Rouquier,
00:32:14 aucun autre journaliste étranger n'a pu s'approcher
00:32:17 autant des camions à la frontière avec Gaza.
00:32:20 - Le site des 3 frontières est stratégiquement important
00:32:23 pour Israël.
00:32:24 A ma droite, l'Egypte, à ma gauche, Israël,
00:32:27 et derrière moi, l'entrée dans la bande de Gaza.
00:32:30 C'est le site historique de Kerem Shalom.
00:32:32 L'armée israélienne veut passer au peigne fin
00:32:35 afin de mieux contrôler le contenu et saisir les armes.
00:32:38 Lance-roquettes, munitions diverses et explosifs,
00:32:40 tout ce qui peut servir aux commandos du Hamas
00:32:43 qui ont trouvé refuge dans le sud de la bande de Gaza.
00:32:46 - Les convois attendent d'être inspectés par les soldats israéliens.
00:32:49 La zone est déserte et très dangereuse.
00:32:52 Les échanges de tirs sont permanents.
00:32:54 Personne ne veut prendre le risque de se déplacer dans la région.
00:32:57 - On a peur qu'ils reviennent et qu'ils essaient de venir nous attaquer.
00:33:01 C'est pour ça qu'on surveille la région.
00:33:04 - Pour donner de l'aide humanitaire, on doit tout checker
00:33:07 afin qu'il n'y ait pas autre chose dans les camions.
00:33:10 - Les habitants des kiboutz de cette zone frontalière sont inquiets.
00:33:13 La guerre se déplace peu à peu dans le sud de la bande de Gaza,
00:33:17 juste en face de chez eux.
00:33:19 - Ce n'est pas joyeux, tout ça.
00:33:20 Vous savez, mon fils militaire combat dans Gaza,
00:33:23 juste de l'autre côté de la frontière.
00:33:26 C'est la guerre et on est tristes.
00:33:28 - C'est compliqué d'accéder à cette zone, très reculée.
00:33:31 Toutes les routes sont surveillées par l'armée israélienne
00:33:34 et certains tronçons qui longent la bande de Gaza ne sont pas sécurisés.
00:33:38 Israël veut contrôler tous les déplacements.
00:33:41 Les camions égyptiens à destination de Gaza sont les premiers ciblés.
00:33:44 - Le président américain, Joe Biden,
00:33:47 est visé par une enquête en destitution.
00:33:49 - Les Républicains de la Chambre des représentants
00:33:52 ont voté hier l'ouverture d'une enquête
00:33:54 objectif d'explorer les liens financiers
00:33:57 entre le président américain et son fils.
00:34:00 - Les deux élus ne seront pas d'aboutir,
00:34:02 mais pourraient se transformer en casse-tête
00:34:04 pour la Maison-Blanche avant la présidentielle de novembre 2024.
00:34:08 - Merci, Mathieu. Nos invités restent avec nous.
00:34:11 On va retourner à Rennes avec nos équipes
00:34:14 pour voir comment les profs et les élèves appréhendent
00:34:17 les jours d'après cette attaque sans doute déjouée.
00:34:20 On est sans doute passé à côté d'un drame hier
00:34:23 lorsqu'une élève de 12 ans a voulu s'en prendre à sa prof d'anglais
00:34:27 et d'être hospitalisée, car les experts ont jugé
00:34:29 qu'elle était un danger, y compris pour elle-même.
00:34:32 De retour avec vous et nos invités pour la suite de 180 minutes Info.
00:34:46 On va parler de ces esprits choqués,
00:34:48 de ces profs qui s'interrogent de plus en plus
00:34:51 sur le rapport à certains élèves,
00:34:53 l'attaque de cette élève de 12 ans déjouée
00:34:56 et de ses profs à Rennes hier n'a fait que renforcer
00:34:59 ce climat anxiogène dans l'éducation.
00:35:01 Bonjour, Michael Chahou. Vous êtes toujours à Rennes,
00:35:04 devant ce fameux collège. Où en est l'enquête,
00:35:07 pour commencer ?
00:35:08 - Pour le moment, l'enquête se poursuit.
00:35:13 Il faut bien comprendre que la jeune fille,
00:35:15 elle, n'a pas pu être entendue,
00:35:17 car elle a été placée en hôpital psychiatrique.
00:35:20 Les médecins ont estimé qu'elle pouvait être dangereuse
00:35:24 pour elle-même, ce sont en tout cas les propos relayés hier soir
00:35:27 par le procureur de la République de Rennes.
00:35:30 Ici, au collège, ce que l'on peut vous dire,
00:35:33 c'est que les cours ont été annulés.
00:35:35 Une cellule psychologique est en place.
00:35:37 Elle accueille évidemment les élèves,
00:35:40 mais aussi les enseignants et les parents qui le souhaitent.
00:35:44 Cette jeune fille, on le sait depuis hier,
00:35:47 avait déjà été exclue de son précédent établissement,
00:35:51 déjà pour des problèmes de comportement violent,
00:35:55 ce qui pose la question du suivi de ce type d'élèves.
00:35:59 - Vous avez rencontré des parents d'élèves ce matin
00:36:02 qui vous ont fait part de leur inquiétude.
00:36:04 - Oui, tout à fait. Des parents qui, dès hier soir,
00:36:09 via l'association des parents d'élèves du collège,
00:36:12 avaient, par un communiqué, fait part de leur soutien
00:36:15 à l'enseignante elle-même et à l'ensemble de l'équipe éducative
00:36:19 de ce collège.
00:36:20 Une maman que nous avons rencontrée,
00:36:22 Nadia, c'est son prénom,
00:36:24 dont le fils est très proche de la jeune fille
00:36:26 qui avait ce couteau hier,
00:36:28 nous a fait part de son désarroi.
00:36:31 Elle nous a dit "je ne comprends pas
00:36:33 "comment de tels comportements violents
00:36:35 "peuvent avoir leur place dans un établissement scolaire".
00:36:39 Elle nous a parlé de la mise en place de fouilles,
00:36:41 à l'entrée des établissements,
00:36:43 de la présence des forces de l'ordre,
00:36:46 toutes ces questions qui se posent.
00:36:48 Et dernier point qu'elle nous a indiqué,
00:36:50 que je trouve aussi intéressant,
00:36:52 derrière tout ça, il y a quand même
00:36:54 un problème de responsabilité des parents,
00:36:57 de l'éducation que les parents donnent à leurs enfants.
00:37:00 -Merci, Michel Chahoud, pour ces premières précisions.
00:37:03 On rappelle cette adolescente de 5e,
00:37:05 elle a été expertisée hier par des psychologues,
00:37:08 très rapidement.
00:37:10 Ils ont jugé qu'elle représentait un danger pour elle-même.
00:37:13 Elle est prise en charge médicalement sans délai,
00:37:16 elle est hospitalisée.
00:37:18 La question est de savoir s'il y avait des antécédents
00:37:21 et une faille dans son suivi.
00:37:22 Écoutez ce que disaient une prof et parents d'élèves
00:37:25 de ce collège, précisément.
00:37:27 -Je ne comprends pas ce qui a pu se passer
00:37:29 dans le suivi, en fait, parce qu'on lance des alertes
00:37:32 sur le suivi des élèves, sur ce qui peut se passer à l'extérieur,
00:37:36 sur leur prise en charge.
00:37:38 C'est mon impression, c'est l'impuissance que j'ai
00:37:41 de ne pas voir les choses bouger, en fait.
00:37:43 Enfin, vraiment, l'institution, l'école, fait ses efforts.
00:37:46 Enfin, vraiment, tout tient sur la bonne volonté de chacun,
00:37:49 en se disant "on fait les signalements,
00:37:52 "on fait remonter les informations",
00:37:54 et j'ai l'impression que ça part dans le vent un peu,
00:37:57 et qu'il n'y a pas de prise de conscience,
00:37:59 au niveau de la protection de l'enfance, notamment,
00:38:02 sur... Voilà, vraiment, c'est ça, mon message.
00:38:04 Elle est où, la protection de l'enfance ?
00:38:07 Comment c'est possible qu'on laisse les choses se dégrader
00:38:10 de cette façon-là, pour cet élève,
00:38:12 mais pourtant d'autres, en fait ?
00:38:14 - Pierre Lelouch, de manière terrible,
00:38:16 je pense que cette femme, en quelques secondes,
00:38:18 a tout résumé. - Oui, tout à fait.
00:38:20 Elle est très bien, cette enseignante.
00:38:22 Elle dit que les professeurs se rendent compte,
00:38:25 quand il y a un problème comme ça dans une classe,
00:38:28 ils essayent de prévenir, et il ne se passe plus rien,
00:38:31 ni au niveau de l'aide sociale à l'enfance,
00:38:33 ni au niveau de la ville, de la municipalité,
00:38:36 les services sociaux, qui sont supposés entourés
00:38:39 et aider les familles et les enfants,
00:38:41 donc elle, elle prévient, puis il ne se passe rien.
00:38:44 Et donc, la jeune enfant en question
00:38:46 est passée d'un collège à un autre collège,
00:38:48 jusqu'à ce que ça déclenche
00:38:50 quelque chose qui aurait pu être dramatique.
00:38:53 Donc il y a un vrai problème de suivi des enfants.
00:38:55 Clairement, bon, là, cette dame est très capable,
00:38:58 je ne suis pas sûr que tous les enseignants
00:39:01 prennent le risque de faire ce qu'elle fait,
00:39:03 mais elle a raison de dire que c'est la responsabilité de chacun.
00:39:07 Dans le parcours d'un enfant,
00:39:09 il y a un tas de gens autour, à l'école,
00:39:11 mais aussi dans les services sociaux,
00:39:13 suivi des parents.
00:39:15 Si personne ne réagit et qu'on laisse s'installer
00:39:18 les gens dans des situations, après, on a des draps.
00:39:21 -Il y a un antécédent, en plus. -Oui.
00:39:23 -L'exclusion, elle l'a dit il y a un an.
00:39:26 On a un peu de recul, il y a eu un contentieux signalé
00:39:29 la semaine dernière à propos de ce téléphone.
00:39:31 On les laisse comme ça évoluer.
00:39:33 -Il y a quelque chose qui s'appelle la médecine scolaire,
00:39:37 c'est ça, pour la santé, mais la santé physique et mentale.
00:39:40 On s'aperçoit que depuis des années,
00:39:42 il y a de moins en moins de médecins scolaires.
00:39:44 On trouve que dans un cas, quand elle avait été...
00:39:47 Si on l'a changé d'établissement
00:39:49 parce qu'elle avait déjà un couteau dans son sac,
00:39:52 effectivement, il y a un trou, ça a été très bien dit
00:39:55 par cette enseignante, où elle suivit.
00:39:57 La médecine scolaire aurait dû être saisie
00:40:00 et elle devrait être suivie très attentivement
00:40:03 par les psychologues, les psychiatres,
00:40:05 les professionnels.
00:40:06 Là, on a l'impression qu'il ne s'est rien passé.
00:40:09 -Thomas Bonnet, Gabriel Attal a envie de mettre
00:40:11 un coup de pied dans la fourmière.
00:40:13 On l'a vu à l'oeuvre pour les questions de harcèlement,
00:40:17 mais c'est pas du tout la même chose.
00:40:19 Ca participe quand même de ce climat des profs désabusés,
00:40:22 avec l'affaire du courrier un peu, comment dire, systémique,
00:40:26 qui était envoyé à toutes les familles
00:40:28 sans humanité aucune.
00:40:31 Il veut vraiment changer ça, quand même, aujourd'hui.
00:40:34 -On a une série de faits.
00:40:36 On a vu ce qui s'était passé à Issou,
00:40:38 avec cette professeure qui voulait montrer une peinture
00:40:41 menacée par des élèves.
00:40:43 On voit qu'il est obligé de suivre des faits
00:40:45 qui arrivent régulièrement dans les établissements scolaires.
00:40:49 Il est très fort en communication, depuis le 1er jour
00:40:52 où il a été installé à ce poste de ministre de l'Education.
00:40:55 Ce qu'on découvre aussi, c'est qu'en termes d'annonces,
00:40:58 il y a là aussi beaucoup de choses.
00:41:00 On a parlé de son plan contre le redoublement,
00:41:03 qu'il a souhaité apporter.
00:41:05 On le voit à pied d'oeuvre.
00:41:07 -Pour le redoublement. -Oui.
00:41:08 C'est un ministre, on le voit aussi,
00:41:10 qui, en tout cas, semble porter ses fruits,
00:41:13 parce qu'on le voit dans les baromètres d'opinion.
00:41:16 Désormais, si on en croit le point,
00:41:18 la personnalité politique préférée des Français,
00:41:21 montre qu'il imprime auprès de l'opinion.
00:41:23 -Vous me direz ce que vous en pensez,
00:41:25 mais est-ce qu'on va en venir à ce qui se pratique
00:41:28 aux Etats-Unis ou dans certains pays dits dangereux
00:41:31 pour les écoles ?
00:41:32 -Ca continue comme ça, oui.
00:41:34 Ce sera indispensable.
00:41:36 Mais ce qui se passe en ce moment dans le pays,
00:41:39 c'est que beaucoup de ces faits qui étaient cachés remontent.
00:41:42 Beaucoup de choses n'étaient pas mentionnées.
00:41:45 On sait que beaucoup de chefs d'établissement
00:41:48 ont enterré les affaires,
00:41:49 n'ont remonté pas les affaires.
00:41:51 Aujourd'hui, la parole se libère.
00:41:53 C'est une bonne chose et ça permet une prise de conscience politique
00:41:57 et peut-être une action salutaire pour le pays.
00:42:00 -Merci, Joseph Touvenel.
00:42:02 Je sais pas si vous restez avec nous.
00:42:04 A bientôt.
00:42:05 Pierre Lelouch sera là également, ainsi que Thomas Bonnet.
00:42:09 On va parler de cette nouvelle agression en France.
00:42:12 Un individu s'est introduit dans le bureau de la directrice
00:42:16 d'une crèche. C'est un acte antisémite.
00:42:18 Un parmi beaucoup d'autres.
00:42:20 Gérald Darmanin l'a confirmé hier.
00:42:22 1 800 en l'espace d'un an.
00:42:24 A tout à l'heure.
00:42:25 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
00:42:28 -Il est 15h. Bienvenue à ceux qui nous rejoignent
00:42:31 dans "180 minutes info".
00:42:32 Il est temps de retrouver Mathieu Devese.
00:42:34 La collégienne qui a menacé sa professeure d'anglais
00:42:38 hier à Rennes à l'aide d'un couteau
00:42:40 a été hospitalisée.
00:42:41 -Oui, l'examen psychiatrique de cette élève de 12 ans
00:42:44 a conclu qu'elle était dangereuse pour elle-même
00:42:47 et que son état nécessitait des soins en milieu spécialisé.
00:42:51 Ce matin, l'émotion était encore vive devant le collège.
00:42:55 On écoute ces témoignages d'adolescents témoins
00:42:58 de l'agression.
00:42:59 -Ce qui s'est passé, c'était extrêmement choquant.
00:43:02 C'est pas normal de ramener un gros couteau au collège.
00:43:06 Après, la prof a eu le geste de nous demander les clés
00:43:09 pour fermer la clé.
00:43:10 Après, on est restés enfermés dans la classe
00:43:13 jusqu'à ce que le collège nous dise de sortir.
00:43:16 -Moi, j'étais en permanence.
00:43:18 À un moment, en permanence, j'entends des cris de "A l'aide !
00:43:22 "Venez vite !"
00:43:23 Il y a quelqu'un qui était puni à l'extérieur de la permanence.
00:43:27 Il disait "Il y a quelqu'un avec un couteau."
00:43:29 On s'est confinés. On a fermé la clé.
00:43:32 J'ai parlé avec elle pendant une journée
00:43:35 car elle était toute seule.
00:43:36 Je me suis mise à pleurer parce que c'était choquant.
00:43:40 -Il y avait des enfants qui ne l'aimaient pas.
00:43:42 Après, elle allait vers personne.
00:43:45 Elle avait tout le temps sa capuche.
00:43:47 -On va parler de cette nouvelle agression antisémite
00:43:51 à Champigny-sur-Marne.
00:43:52 Un coup de couteau s'est introduit dans une crèche
00:43:55 qui accueille des enfants de confession juive.
00:43:58 Il a menacé de mort la directrice.
00:44:00 L'homme est toujours recherché.
00:44:02 Un reportage d'Adrien Spiteri et Solène Boulin.
00:44:05 -Il est 15h30, mardi après-midi,
00:44:07 lorsqu'un individu entre dans cette crèche de Champigny-sur-Marne,
00:44:11 un établissement fréquenté par de nombreuses familles juives.
00:44:15 Armé d'un couteau de 15 cm,
00:44:17 l'homme s'introduit dans le bureau de la directrice,
00:44:20 puis la menace est profère des insultes antisémites.
00:44:24 -T'es une juive, t'es une sioniste.
00:44:26 On va venir à 5 te violer, te découper,
00:44:28 comme ils ont fait à Gaza.
00:44:30 -L'homme prend ensuite la fuite.
00:44:32 -Par chance, l'individu n'en s'est pas pris
00:44:35 à la cheffe de l'établissement.
00:44:37 A l'issue, il a quitté les lieux sans croiser les enfants
00:44:40 ni croiser le personnel qui avait mis les enfants
00:44:43 à l'abri de la crèche.
00:44:45 Une requérante, à proximité du site, a appelé la police.
00:44:48 La police s'est immédiatement déplacée sur les lieux.
00:44:51 En revanche, l'individu avait quitté les lieux
00:44:54 et n'a pas pu procéder à l'interpellation.
00:44:57 -De nombreux habitants de la ville ne comprennent pas cette violence.
00:45:01 -Ca laisse sans voix, c'est terrible.
00:45:03 -En tant que juif, je trouve ça scandaleux.
00:45:06 Il serait temps que ça cesse rapidement
00:45:08 et que la France se réveille un peu, je pense.
00:45:11 -Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil,
00:45:14 notamment pour menaces de mort,
00:45:16 qui ont été matérialisées en raison de la race,
00:45:19 l'ethnie, la nation ou la religion.
00:45:21 Elle a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne.
00:45:25 -Bienvenue pour Emmanuel Macron.
00:45:27 -Oui, le président est actuellement à Bruxelles
00:45:30 pour le Conseil de l'Union européenne,
00:45:32 où on retrouve notre journaliste politique Florian Tardif.
00:45:36 Bonjour, Florian.
00:45:37 Le président a donc laissé son gouvernement
00:45:40 gérer la crise actuelle, mais ça ne veut pas dire
00:45:43 que sa journée s'annonce calme.
00:45:45 -Oui, négocier, négocier, négocier et encore négocier,
00:45:48 qu'il soit à Paris ou ici à Bruxelles,
00:45:50 vous l'avez compris, c'est devenu le quotidien
00:45:53 du président de la République depuis plusieurs jours.
00:45:56 Pourquoi ? Parce que si, à l'échelle nationale,
00:45:59 il a laissé son gouvernement tenter de trouver un accord
00:46:02 avec les opposants politiques,
00:46:04 à la majorité présidentielle autour du projet de loi immigration,
00:46:08 puisque nous venons d'apprendre qu'Elisabeth Borne réunira
00:46:11 les ministres concernés par ce dossier à 17h30 à Matignon,
00:46:15 pour faire de même, mais avec ses homologues,
00:46:17 à l'échelle européenne, donc, non pas sur la question migratoire,
00:46:21 bien que cela reste un sujet de préoccupation entre les 27,
00:46:25 mais pour discuter de l'élargissement
00:46:27 de l'Union européenne, c'est ce qu'il fait depuis 11h ce matin,
00:46:31 élargissement notamment à l'Ukraine,
00:46:33 ce qui n'est pas gagné, principalement à cause
00:46:36 de la menace d'un veto hongrois.
00:46:38 Comprenez qu'en France, comme ici en Belgique,
00:46:41 il faut trouver les mots justes pour tenter d'aboutir à un accord.
00:46:45 En direct du Parlement européen,
00:46:47 depuis le 1er décembre, le département de Lens
00:46:49 a suspendu temporairement l'accueil de migrants isolés,
00:46:53 pardon, de mineurs isolés étrangers.
00:46:55 La collectivité qui explique tout simplement
00:46:58 ne plus être en capacité d'accueillir ces mineurs.
00:47:01 Le nombre de mineurs est passé, pour être tout à fait précis,
00:47:04 de 261 l'an passé à 377 cette année,
00:47:08 pour un coût de plus de 7 millions d'euros.
00:47:11 Un reportage d'Olivier Madinier et Solène Boulan.
00:47:14 -Donc, A, I, L, c'est prêt.
00:47:16 -Aïe. -Aïe.
00:47:18 -C'est l'un des derniers centres d'accueil
00:47:20 pour mineurs isolés dans le département de Lens.
00:47:23 Ouvert le 2 octobre dernier, l'établissement accueille
00:47:26 25 jeunes qui suivent des cours de français et sont hébergés.
00:47:29 Parmi eux, Alpha, 15 ans, originaire de Guinée.
00:47:33 Il est arrivé en France il y a deux mois.
00:47:35 -La traversée, c'était pas... C'était un peu difficile.
00:47:39 Mon but, ici, maintenant, c'est de faire l'école,
00:47:42 d'aller à étudier, d'apprendre le français,
00:47:44 de m'améliorer petit à petit,
00:47:46 et pour finir aussi, apprendre l'informatique.
00:47:49 -Malgré l'ouverture de 150 places d'hébergement en 2023,
00:47:52 le département de Lens assure ne pas disposer
00:47:55 des capacités d'accueil et d'encadrement nécessaires,
00:47:58 car le nombre de mineurs isolés dans le département
00:48:01 est passé de 261 en 2022 à 377 en 2023.
00:48:05 -Cette année, nous avions inscrit 5,5 millions d'euros
00:48:08 au budget 2023. Nous allons en dépenser
00:48:11 1,4 million, ce qui est un effort extrêmement important
00:48:13 et pour lequel l'Etat compense de façon extrêmement minime.
00:48:17 -Pour ce collectif de solidarité,
00:48:19 les raisons avancées par la collectivité
00:48:22 ne sont pas suffisantes.
00:48:23 -On peut comprendre la position du département,
00:48:26 mais pour nous, elle n'est pas suffisante.
00:48:28 Il ne suffit pas de dire que l'Etat ne nous paye pas
00:48:31 ou qu'on a du mal à fonctionner.
00:48:33 Il faut faire une action supplémentaire
00:48:35 pour réclamer ces deniers.
00:48:37 -En moyenne, selon le département,
00:48:39 les mineurs isolés coûtent 25 à 30 000 euros par an.
00:48:42 -Dans le réseau d'actualité, l'armée israélienne
00:48:45 poursuit son offensive dans le sud de la bande de Gaza.
00:48:48 -Pour cela, elle a besoin de renforts.
00:48:50 L'armée affirme avoir frappé un bataillon du Hamas
00:48:53 et démantelé un centre d'opération situé dans une école.
00:48:56 Les troupes ont identifié un entrepôt d'armes,
00:48:58 localisé deux axes de tunnels et un site de lancement de roquettes.
00:49:02 -En Israël, l'angoisse continue pour les familles
00:49:05 des 135 otages toujours retenus à Gaza.
00:49:07 Elle demande une explication immédiate
00:49:10 au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou
00:49:12 et à son cabinet. On prend la direction de Tel Aviv
00:49:15 pour retrouver nos envoyés spéciaux Vincent Faandeghe
00:49:18 et Jérôme Rampnou. Bonjour, messieurs.
00:49:21 Se dirige-t-on vers une reprise des négociations
00:49:23 en vue de la libération d'otages ?
00:49:25 -Des négociations, en tout cas informelles,
00:49:28 qui seraient menées, effectivement,
00:49:30 pour trouver un potentiel accord de libération des otages.
00:49:33 Israël aurait demandé à l'Egypte d'en être le médiateur.
00:49:37 Le Qatar serait partie prenante de ces discussions.
00:49:40 On sait que, ces dernières heures,
00:49:42 le directeur des renseignements israéliens
00:49:44 a annulé un voyage à Doha au Qatar,
00:49:47 ce qui viendrait confirmer, effectivement,
00:49:49 le rôle clé, le 1er rôle de l'Egypte dans ces négociations.
00:49:53 Les acteurs de ces discussions se basent sur le même principe,
00:49:56 en tout cas, d'accord qui a été au préalable conclu
00:50:01 ces dernières semaines, c'est-à-dire libération d'otages
00:50:03 contre un cessez-le-feu. Néanmoins, le ministre
00:50:06 des Affaires étrangères israéliens a dit, il y a quelques jours,
00:50:09 qu'un cessez-le-feu serait un cadeau fait au Hamas.
00:50:12 Pendant ce temps, les familles d'otages
00:50:14 vivent dans l'incertitude, dans l'angoisse,
00:50:16 demandent des explications au gouvernement.
00:50:19 Plusieurs dizaines de personnes sont à quelques dizaines de mètres
00:50:22 devant l'un des bâtiments du ministère de la Défense,
00:50:25 ici, à Tel Aviv. Elles devraient se rendre,
00:50:27 en fin d'après-midi, sur la place des otages
00:50:30 pour allumer la bougie de Hanoukka,
00:50:32 en présence du président israélien, Isaac Herzog.
00:50:35 - Merci beaucoup, Vincent. Et merci à Jérôme Ramboudou
00:50:38 qui vous accompagne pour les images.
00:50:40 Vous étiez tous les deux à Tel Aviv.
00:50:42 On va marquer une courte pause, merci, Mathieu,
00:50:44 pour ce journal. On retourne aux invités
00:50:47 pour la suite du débat. On ira à Champigny-sur-Marne
00:50:50 avec cette nouvelle agression contre une directrice de crèche
00:50:53 au motif qu'elle l'est de confession juive,
00:50:56 selon son assaillant, un acte antisémite.
00:50:58 L'assaillant est toujours en fuite à cette heure.
00:51:01 On attend sur place Aurore Berger,
00:51:03 qui est un des invités et des familles
00:51:05 qui devraient prendre la parole.
00:51:07 - Nos invités cet après-midi. Pierre Belouch est resté.
00:51:13 Merci d'être là. Judith Vintraub nous a rejoint.
00:51:16 Vous êtes grand reporter au Figaro Magazine.
00:51:19 A vos côtés, Richard Rameauz,
00:51:21 vous êtes député modem du Loiret.
00:51:23 Karim Zeribi, également, est là.
00:51:25 Bienvenue à vous. Et bien sûr,
00:51:27 Thomas Bonnet pour le service politique.
00:51:30 On va évidemment parler de ce texte
00:51:32 de projet de loi immigration qui repart,
00:51:34 qui part en commission mixte paritaire.
00:51:37 Ce sera lundi à 17h.
00:51:39 On connaît désormais le rendez-vous.
00:51:41 Mais avant cela, il va falloir s'entendre sur une base de travail.
00:51:45 Il y a des choses qui bougent, notamment une nouvelle réunion.
00:51:48 - Elisabeth Borne a reçu ce matin, on l'a dit,
00:51:51 les parlementaires de droite, puis ceux de la majorité.
00:51:54 Elle reçoit même le groupe Lyot.
00:51:56 Autre réunion qui s'est ajoutée à son agenda,
00:51:59 c'est les ministres concernés.
00:52:01 On dira le ministre de l'Intérieur,
00:52:03 on peut aussi citer Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
00:52:07 On est encore dans ces tractations.
00:52:09 Elisabeth Borne a été bousculée.
00:52:11 Elle devait se rendre à Genève.
00:52:13 Il y aura même une ultime réunion, dimanche soir,
00:52:16 entre Elisabeth Borne et les élus de droite,
00:52:19 pour faire un dernier point avant cette commission mixte paritaire.
00:52:22 - Avant de nous faire réagir, je vous propose d'écouter
00:52:25 Eric Dupond-Moretti qui disait sur "Les ondes",
00:52:28 écoutons cet extrait.
00:52:30 - Et on va trouver une voie de passage
00:52:32 qui permettra de durcir contre ceux qui sont indésirables chez nous,
00:52:38 tout en permettant de régulariser ceux qui participent à notre économie,
00:52:43 qui sont parfaitement intégrés.
00:52:45 - Richard Rameau, je rappelle que vous êtes du MoDem,
00:52:48 cette voie de passage, elle passe par vous, obligatoirement ?
00:52:51 - Elle passe par nous, elle passe aussi par le groupe Renaissance
00:52:55 et certains de chez Horizon.
00:52:58 Cette voie de passage, c'est la voie qui permet,
00:53:00 à la fois, le ministre l'avait dit,
00:53:03 d'être gentil avec les gentils, méchant avec les méchants.
00:53:06 Il n'y a pas de voie de passage si c'est le Sénat et uniquement le Sénat.
00:53:10 - Donc le passage, il est ténu, là ?
00:53:12 On va avoir un texte basé sur le Sénat.
00:53:14 - Mais on est à l'Assemblée nationale,
00:53:17 on ne va pas prendre un texte qui sera 100 % du Sénat.
00:53:20 Ce qu'avaient voulu les Français, c'était un texte avec des compromis,
00:53:23 avec des gens qui sont dans ce pays-là et qui travaillent,
00:53:27 pour être une richesse pour ce pays-là et qui sont au travail.
00:53:31 C'est de leur trouver une solution.
00:53:34 Et puis, avec tous ceux qui ont commis des délits,
00:53:36 être très, très, très ferme.
00:53:38 Donc la commission mixte paritaire a trouvé cet axe-là.
00:53:41 On voit que ce matin, on avait l'impression
00:53:44 que les LR, M. Sciotti, avaient envie que cette CMP échoue,
00:53:47 puisqu'il a dit le Sénat, rien que le Sénat.
00:53:49 - Ou elle ne le trouvera pas, puisque vous dites
00:53:51 qu'on n'est pas à l'abri.
00:53:53 - J'ai siégé dans les CMP.
00:53:55 Il peut y avoir une CMP non conclusive, comme on l'est.
00:53:58 Il n'y a pas d'accord. Il n'y a pas de majorité.
00:54:00 Sur les 14, il n'y a pas de majorité qui s'égale.
00:54:02 Il y a une égalité parfaite, d'ailleurs,
00:54:05 entre le clan gouvernemental et ses alliés, et puis LR.
00:54:08 Voilà. Donc il n'est pas évident que la CMP...
00:54:13 Alors, évidemment, toute la tambouille,
00:54:15 tout le travail d'Édouard Borne, aujourd'hui,
00:54:18 c'est d'essayer de trouver le chemin, de donner un petit bout...
00:54:22 "On vous donne ça, on va faire un autre texte
00:54:25 "sur l'AME au mois de janvier."
00:54:27 Mais compte tenu du choc qu'il y a eu dans le pays
00:54:31 autour de cette affaire,
00:54:32 du côté extrêmement fondamental de la question de Grattoy,
00:54:36 je ne sais pas s'il y a une marge de négociation,
00:54:38 compte tenu de l'égalité des rapports de force
00:54:41 à intérêt de la CMP.
00:54:42 Ça ne me paraît pas évident du tout.
00:54:44 On n'est pas dans un...
00:54:46 Après l'histoire des retraites,
00:54:48 où la loi a été enfoncée
00:54:50 contre la vie majoritaire des Français,
00:54:53 sur la base d'un 49-3.
00:54:54 Macron a compris qu'il ne pouvait pas recommencer le 49-3.
00:54:57 Il a le choix entre soit retirer le texte s'il n'y a pas d'accord,
00:55:01 soit le maintenir, mais il ne pourra pas le maintenir longtemps,
00:55:04 il sera obligé de le retirer.
00:55:06 On sait maintenant qu'il y aura le retrait.
00:55:08 Comme il ne veut pas de 49-3 ni de dissolution,
00:55:11 soit la droite cale et lui rend service,
00:55:15 soit elle ne lui rend pas service.
00:55:16 Ils n'ont pas trop envie de lui rendre service.
00:55:19 -On parlait du modem, mais ça ne repose pas uniquement
00:55:22 sur leurs épaules, mais aussi sur celle d'une partie
00:55:25 des députés Renaissance.
00:55:27 -Oui, bien sûr.
00:55:28 Alors, la nouveauté,
00:55:30 avec l'adoption de la motion de rejet
00:55:33 du projet d'Armana,
00:55:35 c'est que la charge de la preuve de l'unité
00:55:39 et du soutien du gouvernement
00:55:41 est passée entièrement sur les épaules de la majorité.
00:55:46 Avant, c'était un test pour l'unité des Républicains,
00:55:49 dont on avait vu que certains membres
00:55:51 soutenaient plutôt le texte.
00:55:53 Maintenant, c'est fini.
00:55:54 Les Républicains ont passé l'épreuve,
00:55:57 ils n'ont pas implosé.
00:55:58 Le paradoxe, c'est que vous avez Gérald Darmanin
00:56:01 ayant été déclaré disqualifié pour mener les négociations
00:56:05 parce que, tout en demandant les voix des Républicains,
00:56:09 il les a insultés en leur disant
00:56:11 "le prochain mort des trajets étrangers
00:56:15 "causés par un étranger délinquant, ce sera de votre faute",
00:56:18 ce qui n'était pas une habileté folle,
00:56:20 en plus d'être indécent comme accusation.
00:56:23 Donc, il est disqualifié.
00:56:25 Et Elisabeth Borch, l'une de ses premières déclarations
00:56:28 après l'adoption de la motion de rejet,
00:56:31 c'était "rien qui porte atteinte à la cohésion de la majorité".
00:56:35 Donc, ça veut dire pas le texte du Sénat.
00:56:38 Et en face, vous avez Eric Ciotti qui dit
00:56:40 "le texte du Sénat est seulement le texte du Sénat".
00:56:43 Comment ça peut déboucher sur une CMP conclusive ?
00:56:46 Tout est possible.
00:56:47 - Karim Zeribi, au petit jeu des pronostics.
00:56:50 On oublie de parler de Lanups,
00:56:52 qui s'est tiré une balle dans le pied
00:56:54 parce que le texte va revenir.
00:56:56 S'il revient, il sera sans doute durci.
00:56:59 - Il y a un double enjeu politique autour de ce texte.
00:57:01 D'abord, un enjeu immédiat.
00:57:03 Les Français veulent une loi sur l'immigration.
00:57:06 Ce thème est attendu dans le débat politique et public.
00:57:09 C'est pour ça que le gouvernement a pris le risque
00:57:12 que, au-delà du 49-3, un accord pouvait être trouvé,
00:57:15 notamment avec LR.
00:57:16 LR en a décidé autrement,
00:57:18 en possessionnant un texte.
00:57:20 "Nous, on veut ce texte, les Français veulent une loi,
00:57:23 "mais une loi dure, rigoureuse, exigeante
00:57:25 "pour gérer les flux migratoires."
00:57:28 Il y a une dissonance entre la vision du gouvernement
00:57:31 et de LR.
00:57:32 Mais au-delà de ce qui se joue à la CMP,
00:57:34 et ça va être difficile de trouver 8 voix,
00:57:37 pour faire la majorité de cette commission de 14 personnes,
00:57:41 c'est un enjeu politique pour le gouvernement.
00:57:43 Si ça ne passe pas, c'est un échec d'avoir présenté un texte
00:57:47 qui ne passe pas.
00:57:48 Deuxièmement, c'est une obligation de rebattre les cartes
00:57:51 et de dire à Mme Borne, échec, changement de Premier ministre,
00:57:55 mais avec qui et pour quoi faire ?
00:57:57 Là, on est dans le trouble le plus total.
00:57:59 -Sauf que Macron va essayer de faire porter le chapeau
00:58:03 aux oppositions, en continuant à expliquer
00:58:05 que c'est eux qui ne sont pas responsables,
00:58:08 c'est l'Union des Contraires.
00:58:10 -Ils l'ont déjà fait.
00:58:11 -Sauf qu'elle en soit, je crois qu'il a compté.
00:58:14 -Sauf que c'est eux qui ont dit que c'était Macron.
00:58:17 -Ils l'ont déjà fait, mais vous êtes d'accord avec moi
00:58:20 que NUPES + LR + le RN,
00:58:25 c'est les Unions des Contraires.
00:58:27 C'est juste... Après, on peut passer sur le vont,
00:58:30 mais c'est quand même l'Union des Contraires.
00:58:32 C'est l'Union des Contraires, pour pas les mêmes raisons.
00:58:36 -C'est l'Union des Contraires parce qu'ils ont essayé
00:58:39 de vendre un texte contradictoire à deux groupes
00:58:42 qui n'avaient pas le même avis.
00:58:44 Vous jouez à ça et vous n'avez pas de majorité,
00:58:47 ne soyez pas surpris si derrière, il y a une coalition
00:58:50 qui vous aime pas.
00:58:51 En plus, vous passez votre temps à les insulter.
00:58:54 Dans le management politique, c'est une absurdité totale.
00:58:58 Soit vous faites un texte marqué à droite
00:59:00 et vous essayez de le vendre à votre propre majorité,
00:59:04 parce que, d'un moment, ils essayent de garder
00:59:06 l'unité d'un groupe qui n'est pas unitaire.
00:59:09 C'est ça qui se passe.
00:59:10 Judith l'a dit, maintenant que le texte revient à l'Assemblée,
00:59:14 on va s'apercevoir que le fameux "en même temps" n'existe pas.
00:59:18 Il n'y a pas de cap idéologique chez les macronistes.
00:59:21 C'est la faute des autres.
00:59:22 Macron essaie de vendre au pays l'idée
00:59:25 qu'il y a une troisième voie centriste
00:59:27 entre droite et gauche.
00:59:29 Cette affaire a fait exploser ce mythe.
00:59:31 Après l'échec de ce texte, on aura un problème,
00:59:34 parce qu'après, il devra choisir un cas.
00:59:37 - Merci, Pierre. - Soit il dissout,
00:59:39 soit il trouve une alliance avec la droite.
00:59:41 - Merci, Pierre. - C'est ça, le problème.
00:59:44 - Je pense que, de toute façon, ce sera très difficile
00:59:47 d'avoir une commission mixte paritaire conclusive,
00:59:50 parce que les LR n'en veulent pas, quoi qu'il arrive.
00:59:55 Quoi qu'il arrive.
00:59:57 Contrairement à ce qu'on disait, les LR...
00:59:59 Pardon. Les LR n'ont pas explosé,
01:00:03 mais c'est un groupe qui n'est pas gigantesque.
01:00:06 Il y en a 20 qui n'ont pas suivi,
01:00:08 alors que, d'habitude, la droite, on suit le chef.
01:00:11 Ce matin, à l'Assemblée nationale,
01:00:13 les LR qui n'avaient pas suivi disaient
01:00:15 que si vous alliez à la commission mixte paritaire
01:00:18 et vous la redonnez favorable,
01:00:20 ce serait finalement nous qui avons été courageux.
01:00:23 On a essayé de trouver un compromis.
01:00:25 Ca veut dire que c'est nous, avouez, mais avec Ciotti.
01:00:28 - Y a des points de blocage. - 5 mandats à l'Assemblée.
01:00:31 Encore ce matin, lors des entretiens qui avaient lieu,
01:00:34 on voit que ça coince sur un certain nombre de sujets.
01:00:37 C'est pas gagné.
01:00:39 Plusieurs points ont été testés hier
01:00:41 auprès de la majorité présidentielle
01:00:43 pour savoir les lignes rouges
01:00:44 sur quoi les députés étaient prêts à faire des concessions.
01:00:48 Il y a des points de blocage, notamment
01:00:50 les prestations sociales non-contributives
01:00:53 qui pourraient, si on se tient à la version du Sénat,
01:00:56 il faudrait avoir 5 ans de résidence stable et régulière
01:00:59 en France contre 6 mois aujourd'hui.
01:01:01 Ca, c'est une ligne rouge pour les députés.
01:01:03 L'enjeu pour Elisabeth Borne, notamment avec la LR,
01:01:06 c'est d'avoir des concessions sur ce sujet.
01:01:08 Surtout qu'il y a l'aile gauche de la majorité,
01:01:11 mais aussi le modem qui est aujourd'hui sur ce plateau.
01:01:14 Le modem dont on dit qu'un texte trop à droite,
01:01:17 une version du Sénat, en clair,
01:01:18 ne conviendrait pas et ne voterait pas.
01:01:21 Le modem, c'est un certain nombre de voix à l'Assemblée.
01:01:24 En cas de CMP conclusive, on n'y est pas.
01:01:26 On ne veut pas que des mineurs soient mis en centre de rétention.
01:01:30 On peut trouver d'autres solutions.
01:01:32 Le modem, qui est un mouvement humaniste, ne veut pas.
01:01:36 On n'a pas envie non plus au modem
01:01:38 que la République soit confiée à la technostructure,
01:01:40 c'est-à-dire aux préfets, et pas à la loi et aux députés.
01:01:44 Quand quelqu'un travaille et j'ai envie de lui donner
01:01:47 un droit à travailler, il ne faut pas que j'aille le quémander
01:01:50 aux préfets, car c'est pas eux qui sont les représentants.
01:01:54 Nous, nous ne voulons pas, le texte du Sénat dit,
01:01:57 il faudra aller demander au cas par cas,
01:01:59 aux préfets, le droit d'eux.
01:02:01 Nous pensons que la représentation du peuple français,
01:02:04 c'est l'Assemblée nationale.
01:02:06 On doit voter ce droit à travailler
01:02:08 si on estime qu'il est mérité.
01:02:09 -J'ai une autre raison sur les prestations sociales.
01:02:12 On avait un invité, Joseph Souvenev,
01:02:15 qui nous disait, quand on parlait de la fachette,
01:02:18 qu'il y a beaucoup d'exceptions.
01:02:20 Il y en a beaucoup qui échappent à ça,
01:02:22 car il y a des exceptions en fonction des pays.
01:02:24 Il ne rentre pas dans ce cadre de l'extension.
01:02:27 Il restera plus grand monde qui sera privé
01:02:29 ou dont les prestations seront conditionnées.
01:02:33 -Non, c'est avant tout symbolique.
01:02:36 Mais si on adoptait cette mesure,
01:02:38 on ne ferait que s'aligner sur les législations
01:02:41 de nos principaux voisins européens.
01:02:44 En Allemagne, quand vous débarquez,
01:02:46 vous n'avez pas le droit, tout de suite, aux prestations.
01:02:49 Il y a des conditions de résidence.
01:02:52 L'Allemagne ne passe pas pour un pays très dur
01:02:54 en matière d'accueil des migrants.
01:02:56 -Karim Zaribi, est-ce qu'il faut durcir
01:02:58 les conditions d'octroi de ces prestations et de délai ?
01:03:02 -Peut-être qu'il faut redéfinir le cadre,
01:03:04 une présence de manière un peu plus ancienne
01:03:08 pour pouvoir bénéficier de quelques allocations.
01:03:11 Mais après, la difficulté, c'est qu'il faut marcher sur deux jambes
01:03:15 sur cette question migratoire.
01:03:17 D'accord pour la fermeté, comme l'a dit le député Modem,
01:03:20 c'est une approche qui est aussi humaniste.
01:03:23 Quand vous avez une personne en situation irrégulière
01:03:26 qui travaille, ne pas vouloir la régulariser,
01:03:28 c'est vouloir la laisser dans une situation inestricable
01:03:31 pour elle et pour la société française.
01:03:34 Il n'y a aucune cohérence à ça.
01:03:36 Je veux bien qu'on fasse les durs,
01:03:38 qu'on montre les muscles sur les plateaux télé,
01:03:40 mais il y a la réelle politique.
01:03:42 Tous les patrons vous disent qu'il faut régulariser ces gens-là.
01:03:46 Tous les sondages disent que les Français
01:03:49 ne sont pas gentils.
01:03:50 Les Français aussi.
01:03:51 J'aime bien les patrons.
01:03:53 Ils ont fait l'immigration de masse pour l'industrie automobile.
01:03:57 Elle a été sortie de la France par les mêmes patrons
01:03:59 et on a gardé l'immigration avec le regroupement familial.
01:04:03 Je vais vous dire, les patrons, ce n'est pas eux qui décident.
01:04:07 Il y a effectivement une Assemblée nationale
01:04:09 et un président élu.
01:04:11 La politique migratoire n'est pas décidée par les patrons,
01:04:14 surtout dans un pays où il y a 7 % de chômeurs,
01:04:18 où il y a 800 000 offres d'emploi non satisfaites.
01:04:21 Vous n'allez pas demander à une Bac +5 d'aller faire le serveur.
01:04:24 - On parlait des réorientations. - Vous l'avez déjà dit.
01:04:27 - Ce n'est pas la réalité. - Arrêtons.
01:04:30 On a toujours eu de l'immigration en matière économique.
01:04:33 - Juste une précision. - Elle n'est pas là en même temps.
01:04:36 Une précision factuelle.
01:04:38 Rien que dans la branche hôtellerie-restauration,
01:04:41 où il y a énormément de manoeuvres,
01:04:44 y compris illégales, qui travaillent avec des faux papiers,
01:04:47 vous avez 200 000 personnes françaises ou pas françaises
01:04:51 qui cherchent un emploi.
01:04:53 200 000 inscrits à Pôle emploi.
01:04:55 Il faut peut-être demander aux patrons de les payer un peu mieux.
01:04:59 200 000 chercheurs français dans la restauration.
01:05:04 Moi, qui suis un ancien chroniqueur gastronomique...
01:05:06 - Allez regarder sur Pôle emploi. - Excusez-moi.
01:05:10 Allez dans la vraie vie.
01:05:11 Allez voir tous les restaurateurs.
01:05:13 Tous les restaurateurs, il n'y a personne.
01:05:15 - Vous parlez... - Il n'y a pas de...
01:05:17 - Vous parlez à un fils de restaurateur. - Il n'y a pas de 200 000 personnes...
01:05:22 Pardon, je vais vous dire. Il n'y a pas de 200 000 personnes françaises,
01:05:27 qui cherchent un emploi et qui disent à des restaurateurs
01:05:30 "Moi, je veux travailler."
01:05:32 - Ça n'est pas la réalité. - Parlez d'un lobby-TP.
01:05:34 La réalité de l'endroit où il y a Thierry March
01:05:37 qui représente 45 000 restaurateurs, c'est qu'il n'y a personne.
01:05:40 Le problème, c'est qu'elles ne veulent pas travailler.
01:05:42 Elles ne veulent pas travailler
01:05:44 parce que le chômage est trop élevé.
01:05:45 La vraie question dans ce pays,
01:05:47 c'est de savoir pourquoi tous ces gens n'acceptent pas de travailler.
01:05:50 La solution, ce n'est pas d'ouvrir les portes à l'immigration
01:05:54 et ensuite de les coller au département, parce qu'on ne sait pas quoi foutre.
01:05:57 Parce que la plupart de ces gens qui arrivent du fin fond du Sahel
01:06:00 ou du Soudan, ne savent rien, à commencer par notre langue.
01:06:03 Donc, on n'aille pas me dire que l'avenir économique de la France
01:06:06 passe par cette immigration-là, parce que c'est un scandale de dire ça,
01:06:09 surtout quand notre système éducatif s'effondre, l'apprentissage aussi.
01:06:13 Donc, il faut peut-être se retrousser un tout petit peu les manches,
01:06:15 arrêter les minima sociaux qui font que les gens ne foutent rien.
01:06:18 C'est cela qu'il faut remettre au travail.
01:06:20 - Juste un mot pour vous préciser,
01:06:21 parce que votre discussion me fait revenir en mémoire
01:06:24 un commentaire du représentant de l'UMIHC,
01:06:27 c'est l'Union des Métiers de la Restauration,
01:06:30 qui nous disait, l'argument sur l'aspect salarial,
01:06:33 il est un peu battu en brèche, parce qu'il nous disait
01:06:35 que la revalorisation des salaires a déjà eu lieu à hauteur de 16 %,
01:06:39 donc ce n'est pas rien non plus.
01:06:41 - J'ai fait partie d'un gouvernement qui a baissé la TVA
01:06:43 sur la restauration, nous avait promis un million d'emplois.
01:06:46 - Ou alors on parle de très très loin et ce n'est pas suffisant.
01:06:48 - C'est ça, la réalité.
01:06:49 - On parle du niveau des allocations.
01:06:52 - Qu'on fasse semblant, sur ce plateau,
01:06:54 de ne plus jamais avoir eu besoin d'immigration
01:06:57 pour répondre à un besoin de main-d'oeuvre
01:06:59 sur divers secteurs dans notre pays,
01:07:00 mais c'est fou qu'on en arrive à ça.
01:07:02 Mais arrêtez, c'est ce mensonge notoire.
01:07:05 Il y a des boulots que les Français ne veulent pas faire.
01:07:08 - Arrêtez-vous, monsieur Le Dius.
01:07:09 - Vous le découvrez, vous le découvrez.
01:07:11 - Je ne veux pas d'aller manger dans un restaurant.
01:07:13 - Ça fait 40 ans que vous allez manger dans des restaurants.
01:07:16 - Mais en fait... - C'est incroyable, ça.
01:07:19 - Moi, je n'ai pas commencé.
01:07:22 - Je suis professionnel en travaillant dans un restaurant.
01:07:25 - Moi aussi. - Merci beaucoup.
01:07:27 Voilà.
01:07:28 - Je suis 14 ans, je suis allé dans un restaurant.
01:07:31 - Ça rejoint une discussion qu'on a eue tout à l'heure.
01:07:35 Les 100 % d'une classe d'âge vous ditent
01:07:37 que les chercheurs ne veulent pas aller faire la plonge.
01:07:40 100 % d'une classe d'âge au bac,
01:07:42 il va peut-être se réinterroger sur les vocations
01:07:46 et peut-être les filières.
01:07:48 Plus professionnalisante, à un âge...
01:07:50 - Vous savez ce qu'elle est, Mické ?
01:07:51 - L'histoire de la France,
01:07:54 l'actualité de l'immigration pour survivre,
01:07:56 c'est une connerie monumentale.
01:07:57 - Il faut arriver avec ça.
01:07:59 - Sur le plan économique, sur le plan démographique.
01:08:00 Ce n'est pas vrai, c'est un alibi pour laisser les frontières ouvertes.
01:08:04 Quand on est à 400 000 entrées par an
01:08:06 et que ça crée tous les problèmes que nous vivons quotidiennement,
01:08:09 peut-être qu'à un moment, il faut se dire...
01:08:11 - Vous avez des contradicteurs.
01:08:13 - C'est pas cette loi qui le fait, malheureusement.
01:08:14 - C'est le jeu, c'est normal.
01:08:16 - Si on accepte la contradiction,
01:08:18 j'ai envie de vous dire qu'il y a des métiers extrêmement pénibles
01:08:20 que les Français ne veulent pas faire.
01:08:22 - Pourquoi ils ne voudraient pas les faire ?
01:08:25 - Vous avez envie de prendre le marteau-piqueur
01:08:27 toute la journée et d'entrer dans une tranchée, vous ?
01:08:29 Est-ce que vos enfants ont envie de faire ça ?
01:08:31 - Si vous avez besoin de manger...
01:08:33 - Donc il faut crever de faim, quoi.
01:08:36 - OK, ça va avoir un décollé, la logique que vous avez,
01:08:38 la vision de la société que vous avez,
01:08:40 mais elle est catastrophique, pardonnez-moi.
01:08:42 - Qu'est-ce qui est catastrophique ?
01:08:43 De ne pas prendre un marteau-piqueur ?
01:08:44 De le réserver à des noirs qui arrivent de l'autre ?
01:08:47 - C'est de ne pas reconnaître...
01:08:49 - Est-ce qu'on peut en placer une ?
01:08:50 - Aujourd'hui, il y a une main d'oeuvre
01:08:52 qui se lève à 5h du matin, qui est dans le métro,
01:08:54 pendant que vous n'y êtes pas, et qui est écrite.
01:08:56 - Est-ce que quand vous vous battez dans l'âge...
01:08:58 - Il y a un fait immigré, donc.
01:08:59 - C'est un état de fait.
01:09:01 - Vous savez quoi ?
01:09:03 - Il fallait exister avant les immigrés.
01:09:04 - Vous essayez chacun...
01:09:06 - Je ne terminerai pas là.
01:09:07 - Vous essayez chacun de parler plus fort que l'autre.
01:09:09 - Bernard Tapieff dit un jour,
01:09:11 "Si les immigrés s'arrêtaient de travailler 10 jours,
01:09:12 "il n'y a plus d'économie française."
01:09:14 - On connaît les contributions de Bernard Tapieff.
01:09:16 - Et un exemple...
01:09:18 Un exemple, elle se mettrait mal aux oreilles, franchement.
01:09:21 - Quand vous marchez dans la rue, vous voyez les éboueurs,
01:09:24 vous avez remarqué le changement de population
01:09:27 parmi les éboueurs ?
01:09:28 Tous les éboueurs, à peu près, sont blancs, maintenant.
01:09:31 - Pourquoi ?
01:09:32 - Parce que les conditions de travail sont meilleures.
01:09:34 - Les éboueurs sont blancs, maintenant.
01:09:35 - Mais qu'est-ce que vous...
01:09:36 - C'est n'importe qui.
01:09:38 - Ça n'est pas marqué.
01:09:39 - Arrêtez de déphoniciser la société française
01:09:41 comme vous le faites.
01:09:42 - Regardez, monsieur.
01:09:44 - En parlant des gens qui sont en mémoire...
01:09:45 - Vous me parlez de blancs, vous vous rendez compte ?
01:09:47 - Mais qui c'est qui parle de ça ?
01:09:48 - Selon qui c'est qui dit ça ?
01:09:50 Vous vous insurgez et vous vous autorisez à dire
01:09:52 que les éboueurs sont blancs.
01:09:53 - Arrêtez.
01:09:54 - Il faut savoir qu'on parle d'immigration.
01:09:56 - On peut ne pas être blanc et ne pas être immigré.
01:10:00 - Quand vous avez échappé, on peut être noir et français,
01:10:03 on peut être maghrébin de faciès et français.
01:10:06 Excusez-moi, mais je ne sais pas ce que ça veut dire.
01:10:09 - Là, on parlait des métiers en tension occupés
01:10:11 par les travailleurs étrangers, donc forcément,
01:10:12 ça nous ramène à l'immigration.
01:10:13 - Comment vous le savez, si c'est français ou étranger ?
01:10:15 - Vous voyez la difficulté qu'on a ?
01:10:16 - Au faciès ?
01:10:17 - Je ne parle pas des éboueurs.
01:10:19 - On est opposés sur quelque chose de très fondamental.
01:10:22 C'est-à-dire que monsieur pense que si on augmente,
01:10:25 même si les restaurateurs ont déjà augmenté les salaires,
01:10:27 si on durcit les minimas sociaux...
01:10:29 - Oui.
01:10:30 - Par effet, les gens iront travailler.
01:10:33 Moi, je ne le crois pas.
01:10:34 - Oui.
01:10:35 - Non, mais attendez.
01:10:36 Nous, on a durci, dans ce quinquennat-là, le chômage,
01:10:39 comme jamais vous l'aviez fait, même vous, à droite.
01:10:41 Jamais. Jamais. D'accord ?
01:10:43 Donc, ça, on l'a fait.
01:10:45 Les restaurateurs ont augmenté de 16 %,
01:10:48 donc moi, je ne crois pas.
01:10:50 C'est un raisonnement.
01:10:51 Il est possible, je ne le crois pas.
01:10:53 Moi, qui regarde, qui ai passé mon temps dans les restaurants,
01:10:57 et les restaurateurs me disent, ça ne marche pas.
01:11:01 - Cher monsieur, moi, je suis au contact,
01:11:02 j'ai été très longtemps élu,
01:11:04 et je suis toujours au contact de la société.
01:11:07 J'entends ce que me disent tous ceux à qui je parle,
01:11:10 notamment les artisans qui ne trouvent personne.
01:11:12 Ils ne trouvent personne.
01:11:14 Menuisiers, plombiers, chauffagistes,
01:11:16 ils ont tous à la recherche d'emploi.
01:11:18 - Ils trouvent les immigrés.
01:11:19 - Même pas.
01:11:20 - Ils trouvent les immigrants.
01:11:21 - Ils cherchent des gens compétents.
01:11:22 Ils ne trouvent personne.
01:11:25 Pourquoi ils ne trouvent personne ?
01:11:26 Parce que ce sont des métiers exigeants,
01:11:27 parce que les gens demandent du temps de travail
01:11:30 parce qu'ils ne veulent pas être au long du jeu,
01:11:31 parce qu'ils demandent de s'arrêter à travailler
01:11:34 le mercredi après-midi à 5h pour s'occuper des enfants.
01:11:36 Parce que c'est ça.
01:11:38 Quand vous installez un système d'État-providence
01:11:42 à un niveau où on est atteint aujourd'hui en France,
01:11:45 vous n'avez très peu d'incitation.
01:11:47 - Les chômeurs ont le droit d'avoir des aspirations.
01:11:49 - Non, mais je dis...
01:11:50 - Pas de démagogie.
01:11:51 - Ça va faire le débat.
01:11:52 - Merci, merci.
01:11:53 - Vous venez que les chômeurs fassent
01:11:54 ce que vos enfants ne veulent pas faire.
01:11:56 - Mais arrêtez !
01:11:57 - Ça rejoint tout le débat autour de l'envie
01:11:59 et redonner du sens au travail.
01:12:03 On l'a eu au moment de la réforme de retraite,
01:12:06 ça s'oppose encore au maire cruel.
01:12:07 - Mais c'est vrai aussi.
01:12:08 - Moi, j'ai plein de copains, par exemple restaurateurs,
01:12:11 qui voient venir des Français,
01:12:14 demandeurs d'emploi dans leur branche,
01:12:16 qui veulent juste que la cache soit cochée.
01:12:19 Parce que quand vous ne remplissez pas
01:12:21 un certain nombre d'offres d'emploi,
01:12:23 quand vous n'allez pas dire par Pôle emploi...
01:12:25 - Vous êtes trahi par la RSA, l'améliorement.
01:12:26 - Excusez-moi.
01:12:28 - Et on finira là-dessus.
01:12:29 - Si on est honnête,
01:12:30 ce n'est pas du tout Pôle emploi et les chômeurs,
01:12:33 parce que ça a été durci.
01:12:34 C'est les gens qui sont plutôt...
01:12:36 qu'on a habitués à vivre avec le RSA.
01:12:37 - C'est de refus, officiellement.
01:12:38 - Non, mais...
01:12:40 Honnêtement, quand on regarde les gens aujourd'hui
01:12:42 sur Pôle emploi, ça a été durci.
01:12:43 - Mais qui a fait le RSA ?
01:12:45 - Par contre, là...
01:12:46 - Qui a fait le RSA ?
01:12:47 Qui est devenu le mode de vie...
01:12:48 - Le RSA, ça n'a pas été inventé par quelqu'un de droite ?
01:12:51 - Non.
01:12:52 - C'est pas mon nourri ?
01:12:53 - Non.
01:12:54 - Ah bon ?
01:12:56 - Le RSA, c'est...
01:12:57 - Je suis surpris.
01:12:58 C'est la droite qui l'a inventé, le RSA.
01:13:00 C'est pas quelqu'un de gauche.
01:13:01 Voici votre passé.
01:13:02 - Vous gardez bonnes revues.
01:13:04 - Non, mais c'est pas...
01:13:05 - N'en perdez pas le fil, quand même,
01:13:07 de ce que vous vouliez dire.
01:13:08 - Là, par contre, ce qui est vrai,
01:13:10 c'est qu'on a habitué une génération à vivre au RSA.
01:13:12 Mais c'est pas Pôle emploi.
01:13:14 - On y vient.
01:13:15 - Soyons...
01:13:16 - Vous voyez un peu la lumière.
01:13:18 - Non, non, non.
01:13:19 - Vous pensez que...
01:13:20 Je vous regarde, je regarde la lumière.
01:13:22 Non, ça m'arrive de regarder ailleurs.
01:13:24 Je vous donne ma pensée.
01:13:26 Je disais simplement qu'une partie de ce que vous dites est vrai.
01:13:29 Pôle emploi, c'est faux.
01:13:30 C'est faux.
01:13:31 Aujourd'hui, on a durci Pôle emploi.
01:13:33 C'est beaucoup plus compliqué d'y rester.
01:13:36 - Merci.
01:13:37 - Le Conseil d'Etat demande le retour en France
01:13:39 d'un Ousbec radicalisé.
01:13:41 Gérald Darmanin, pour mémoire, l'avait expulsé
01:13:43 sans prendre en compte la décision de la fameuse CEDH.
01:13:46 Il va beaucoup en être question.
01:13:48 Gérald Darmanin était sur le plateau de l'Eure des pros
01:13:51 avec Pascal.
01:13:52 Et il persiste et signe.
01:13:53 Regardez ce sujet, le résumé, avec Goderic Bey et Maxime Le Guet.
01:13:58 - C'est un nouvel accrochage
01:13:59 entre le gouvernement et le Conseil d'Etat.
01:14:02 La haute juridiction administrative
01:14:04 demande à la France de faire revenir sur le territoire
01:14:07 un Ousbec expulsé dans son pays d'origine.
01:14:10 L'individu en question est un homme âgé de 39 ans,
01:14:14 soupçonné de proximité avec la mouvance djihadiste.
01:14:17 Son dossier pénal est vide,
01:14:19 mais les renseignements français ont précisé
01:14:22 qu'il est radicalisé et très dangereux.
01:14:24 En avril 2021,
01:14:25 il est visé par une interdiction administrative du territoire.
01:14:29 Il n'est finalement expulsé que deux ans et demi plus tard,
01:14:32 le 15 novembre dernier.
01:14:33 Pourtant, la Cour européenne des droits de l'homme
01:14:36 s'y est opposée,
01:14:37 déclarant que sa vie est en danger dans son pays d'origine.
01:14:40 Un avis partagé par le Conseil d'Etat,
01:14:43 mais contesté par Gérald Darmanin.
01:14:45 - La CEDH ne m'empêche pas d'expulser cette personne.
01:14:48 Elle considère que je n'aurais pas dû le faire,
01:14:50 mais c'est pas suspensif.
01:14:52 Comme je l'ai fait pour d'autres personnes.
01:14:54 Je vous dis, la CEDH ne m'empêche pas de le faire.
01:14:57 - En revanche, le Conseil d'adapte...
01:14:59 - Non, mais monsieur Proulx, la différence...
01:15:02 Qu'est-ce qui se passe ? Si on renégocie la CEDH,
01:15:05 c'est des années, l'urgence, c'est maintenant.
01:15:07 Le tueur d'Aras ne savait pas de casier judiciaire.
01:15:10 J'ai le droit de protéger les Français,
01:15:12 et j'ai pris cette décision en mon inconscience,
01:15:15 de renvoyer dans son pays quelqu'un
01:15:17 qui, certes, n'a pas de casier judiciaire,
01:15:19 mais qui est radicalisé.
01:15:20 - Avec cette décision d'expulsion,
01:15:23 on a sa quitté d'une amende de 3000 euros
01:15:25 auprès de l'individu ouzbek renvoyé.
01:15:27 - Pierre Lelouch, mais qui dit vrai ?
01:15:29 On n'y comprend très rien.
01:15:30 - Quand j'étais député en 2015,
01:15:32 c'est une affaire ancienne,
01:15:34 en 2015, je lui ai déposé une proposition de résolution
01:15:37 que vous retrouverez,
01:15:38 qui demandait au gouvernement français
01:15:41 de reprendre la négociation avec la CEDH
01:15:43 pour changer sa jurisprudence,
01:15:45 qui est applicable directement aux droits français.
01:15:48 C'est pour ça que vous avez cette décision
01:15:50 et aussi dans toutes les juridictions administratives.
01:15:53 En fait, cette affaire remonte au début des années 2000
01:15:58 et est devenue de plus en plus scandaleuse
01:16:00 à mesure que s'est développé le terrorisme en France.
01:16:03 On a eu une affaire de pirates somaliens
01:16:05 qui avaient, à l'époque, je sais pas si vous vous souvenez,
01:16:08 kidnappé le Ponant et quelques autres.
01:16:10 - Oui. - On avait arrêté les pirates.
01:16:12 On s'est fait condamner par la CEDH
01:16:15 parce qu'ils ont considéré qu'on les avait gardés trop longtemps.
01:16:19 Une amende de 54 000 euros à des pirates.
01:16:21 Il y a deux cas célèbres avant Sattouz Bek.
01:16:24 C'est le cas de Djamel Begal et l'autre de Kamel Daoudi,
01:16:29 qui ont, tous les deux, c'est algérien,
01:16:32 double nationaux, ils ont acquis la nationalité en France,
01:16:36 condamnés pour avoir préparé un acte terroriste
01:16:39 contre l'ambassade des États-Unis en France.
01:16:42 Ils ont purgé leur peine.
01:16:43 À la sortie de prison,
01:16:45 ils ont un décret d'échéance de la nationalité française.
01:16:49 Afin de préparer leur expulsion vers l'Algérie.
01:16:51 Au moment d'aller vers l'Algérie,
01:16:53 ils saisissent la Cour européenne des droits de l'homme,
01:16:56 laquelle interdit l'expulsion au motif...
01:16:59 Et là, si vous le permettez, c'est assez extraordinaire.
01:17:02 Je le cite dans un livre que j'ai publié en 2017.
01:17:04 Il y a tout un chapitre sur le terrorisme et la CEDH.
01:17:07 C'est assez exemplaire. Et que dit la Cour ?
01:17:10 Elle dit "Vu le degré de l'implication de ce monsieur",
01:17:13 c'est-à-dire, en l'occurrence, il s'agissait de...
01:17:17 - Daoud. - ...Jamil Begha.
01:17:19 "Vu le degré de son implication dans les réseaux de la mouvance
01:17:22 "et de l'islamisme radical,
01:17:23 "il était raisonnable de penser que,
01:17:25 "du fait de l'intérêt qu'il pouvait représenter
01:17:28 "pour les services de sécurité algériens,
01:17:30 "M. Daoudis, c'est de lui qu'il s'agit,
01:17:33 "pouvait faire à son arrivée en Algérie
01:17:35 "l'objet de traitements inhumains et dégradants."
01:17:38 Autrement dit, plus un terroriste est dangereux,
01:17:41 plus il faut le garder en France, au frais de la France.
01:17:44 Et ces gars-là ont été gardés en France
01:17:47 dans des hôtels.
01:17:48 Begha, là-même, a été le mentor des Flerkouhachi
01:17:52 depuis son hôtel à Murat, dans le Massif central.
01:17:55 Et c'est ça que fait la CEDH.
01:17:57 C'est pour ça que, dans ce texte...
01:18:00 - C'est l'articulation du problème.
01:18:02 - Il fallait reprendre la question
01:18:04 de la participation de la France à la CEDH
01:18:07 et de l'application directe de cette jurisprudence
01:18:09 sur nos tribunaux,
01:18:11 ce qui rend rigoureusement impossible
01:18:13 la maîtrise par la France du contrôle de ses frontières
01:18:16 et de la lutte contre le terrorisme.
01:18:18 Si vous voulez expulser quelqu'un...
01:18:20 - Karim Zeribi, ça nous fait une bonne base de débat.
01:18:23 On est donc soumis complètement à une forme de dictate
01:18:26 de cette CEDH.
01:18:27 - D'après ce que dit le ministre de l'Intérieur, non.
01:18:30 Juridiquement parlant, il peut aller à l'encontre
01:18:33 de la décision de la CEDH.
01:18:34 - Nos juridictions sont obligées de le suivre.
01:18:36 Pourquoi ? A cause de l'article 55,
01:18:39 qui pose la supériorité des traités internationaux
01:18:42 sur la loi française.
01:18:44 - D'où la réforme de la Constitution
01:18:46 et la réforme des droits de l'homme.
01:18:48 - C'est vrai en l'état de l'article 55,
01:18:51 mais on n'est pas obligés d'arrêter une expulsion
01:18:55 ou de réintégrer quelqu'un parce que la CEDH le dit.
01:18:58 On est obligés parce que le Conseil d'Etat va dire
01:19:01 "Oh, la CEDH vous interdit de..."
01:19:03 - Là où Darmanin a raison,
01:19:06 c'est que si lui veut passer out, il peut passer out.
01:19:10 Sauf qu'on sera punis.
01:19:11 On prendra une punition.
01:19:12 - Et le Conseil d'Etat...
01:19:14 - La seule façon de contourner le problème,
01:19:17 c'est de renégocier la position de la France
01:19:21 par rapport à la Cour européenne des droits de l'homme,
01:19:24 ce qui passe par une modification des traités.
01:19:27 - Donc la révolution de l'article 55.
01:19:29 - Donc la révolution de la Constitution.
01:19:31 D'où le référendum.
01:19:33 - Un petit déton avec Thomas Bonnet.
01:19:35 - On va essayer de détendre un petit peu.
01:19:37 - Depuis 10 ans.
01:19:38 - Vous avez excédé votre temps de parole.
01:19:41 - C'était bien expliqué.
01:19:43 - Quand on travaille 10 ans sur un sujet,
01:19:45 on a le droit de l'expliquer.
01:19:47 - Merci, mais ce qui est chose faite.
01:19:49 Thomas Bonnet, c'est ce que prônent
01:19:51 de nombreuses formations politiques aujourd'hui.
01:19:54 - Inscrire dans la Constitution les processus,
01:19:56 en tout cas les dispositifs,
01:19:58 en ce qui concerne l'immigration.
01:20:00 C'est ce qui a été proposé par les Républicains.
01:20:03 C'est ce que demande le RN
01:20:04 lorsqu'il demande un référendum sur la question migratoire.
01:20:07 En tout cas, à élargir le champ du référendum.
01:20:10 - Il va même renégocier les traités.
01:20:12 Il a été question des traités,
01:20:14 lorsque Gérald Darmanin est venu sur ce plateau.
01:20:17 Il s'était opposé aux traités de 2005
01:20:19 comme une majorité des Français.
01:20:21 - De Gaulle s'était opposé à l'entrée de la France
01:20:24 dans la Convention européenne de l'Europe
01:20:27 à cause de la supériorité de la Cour européenne
01:20:30 sur le droit français.
01:20:31 - Richard Ramos.
01:20:32 - A la fois, ce que dit M. Lelouchet,
01:20:34 et juste, on a le droit d'expulser.
01:20:37 On peut dire que Gérald Darmanin a été courageux.
01:20:40 Pourquoi ? Parce qu'il avait des renseignements
01:20:42 qui lui faisaient dire que cet homme-là
01:20:45 avait des réseaux djihadistes tchétchènes.
01:20:47 Et donc, moi, je crois...
01:20:49 - Tchétchène ou azubek ?
01:20:50 - Je crois que c'était tchétchène.
01:20:53 Et donc, ce qui ne va pas dans ce pays non plus,
01:20:55 c'est qu'on voit que c'est encore une autorité administrative
01:20:59 qui décide, le Conseil d'Etat,
01:21:01 qui décide à la place de le ministre de l'Intérieur
01:21:04 qui doit nous protéger.
01:21:06 Parce qu'à la fin, s'il se passe quelque chose,
01:21:09 ce ne sont pas les gens du Conseil d'Etat.
01:21:11 C'est bien le ministre de l'Intérieur.
01:21:14 Et là, vous avez raison.
01:21:15 Il faut dire que Gérald Darmanin a été courageux
01:21:18 de dire "je n'en veux pas"
01:21:20 et en deuxième temps, de faire en sorte
01:21:22 que la parole du ministre de l'Intérieur
01:21:25 doit être supérieure dans l'intérêt de la protection
01:21:28 des Français par rapport à des cours administratifs.
01:21:32 - En conclusion, ça veut dire
01:21:34 que contre le paiement d'une amende,
01:21:36 on peut matérialiser cette expulsion ?
01:21:39 - On ne peut pas le faire.
01:21:40 - Donc on peut prendre le risque et payer l'amende ?
01:21:43 - On est condamnés par les juridictions françaises
01:21:47 parce que la loi européenne...
01:21:49 - C'est quoi, l'amende ?
01:21:50 - La loi... 3 000 euros, là.
01:21:52 - C'est ce que j'allais vous dire.
01:21:54 - C'est ce que coûte un minimum isolé par jour.
01:21:57 - C'est que les juridictions françaises,
01:21:59 elles peuvent vous obliger à annuler la décision.
01:22:03 C'est ce que fait le Conseil d'Etat.
01:22:05 C'est ça, le problème.
01:22:06 - Le Conseil d'Etat demande l'annulation et le retour...
01:22:10 - Le politique doit reprendre la main sur l'administratif.
01:22:13 - On a fait une fois qu'il faut renégocier.
01:22:16 - Merci, Pierre Lelouch.
01:22:18 - J'essaie de convaincre.
01:22:19 - Il y a un double diktat qui s'oppose à l'exécutif,
01:22:22 sa propre juridiction, le Conseil d'Etat
01:22:25 et donc le supranational.
01:22:26 On va s'interrompre quelques secondes.
01:22:29 On va essayer de vous montrer en direct
01:22:31 la réaction d'Aurore Berger,
01:22:33 qui a été attendue à Champigny-sur-Marne
01:22:36 auprès du personnel et des familles,
01:22:38 de représentants de famille, sans doute,
01:22:40 de cette crèche avec cette attaque antisémite
01:22:43 qui, sans doute, a été déjouée de peu hier.
01:22:45 Evidemment, ça a plongé tout le monde
01:22:48 dans un émoi profond.
01:22:49 Aurore Berger, ministre des Solidarités et des Familles,
01:22:52 qui sera sur place d'ici quelques minutes.
01:22:55 On l'écoutera en direct sur CNews.
01:22:57 Sous-titrage ST' 501
01:22:59 ...
01:23:01 -De retour avec vous pour la suite du débat.
01:23:04 On va peut-être vous montrer l'image
01:23:06 d'Aurore Berger à Champigny-sur-Marne
01:23:08 auprès des personnels de cette crèche
01:23:11 où une directrice a été attaquée
01:23:13 sur fond d'antisémitisme,
01:23:16 avec des familles qui ont été évidemment
01:23:18 très échaudées, choquées par l'événement hier
01:23:21 dans cette crèche avec de très jeunes enfants.
01:23:23 On va voir ce qui s'est passé.
01:23:25 Cet individu s'est introduit dans le bureau de cette directrice
01:23:29 pour proférer des menaces et des insultes antisémites.
01:23:32 Il a pris la fuite sans faire de blessés.
01:23:34 Mais la crèche ne vous rouvrira pas avant lundi.
01:23:37 Regardez ce qui s'est passé avec Solène Boulan et Adrien Spiteri.
01:23:40 -Il est 15h30, mardi après-midi,
01:23:42 lorsqu'un individu entre dans cette crèche de Champigny-sur-Marne,
01:23:46 un établissement fréquenté par de nombreuses familles juives.
01:23:49 Armé d'un couteau de 15 cm,
01:23:51 l'homme s'introduit dans le bureau de la directrice,
01:23:54 puis la menace et profère des insultes antisémites.
01:23:57 -T'es une juive, t'es une sioniste,
01:23:59 on va venir à 5 te violer, te découper,
01:24:02 comme ils ont fait à Gaza.
01:24:04 -L'homme prend ensuite la fuite.
01:24:06 -Par chance, l'individu n'en s'est pas pris
01:24:08 à la chef de l'établissement.
01:24:10 A l'issue, il a quitté les lieux sans croiser les enfants
01:24:13 ni croiser le personnel qui avait certainement mis les enfants
01:24:17 à l'abri.
01:24:18 Une requérante, à proximité du site, a appelé la police,
01:24:21 qui s'est immédiatement déplacée sur les lieux.
01:24:24 En revanche, l'individu n'a pas été touché.
01:24:27 L'individu avait quitté les lieux
01:24:29 et n'a pas pu procéder à l'interpellation.
01:24:31 -De nombreux habitants de la ville ne comprennent pas cette violence.
01:24:35 -Ca laisse sans voix, c'est terrible.
01:24:37 -En tant que juif, moi, je trouve ça assez scandaleux.
01:24:40 Il serait temps que ça cesse rapidement
01:24:43 et que la France se réveille un peu, je pense.
01:24:45 -Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil,
01:24:48 notamment pour menace de mort, matérialisée en raison de la race,
01:24:52 l'ethnie, la nation ou la religion.
01:24:54 Elle a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne.
01:24:57 -Judith Vintraub, un acte de plus, là, en plus,
01:25:02 dans un environnement où se trouvent des enfants,
01:25:05 ça aurait pu très mal tourner.
01:25:07 L'urgence, c'est de retrouver cet individu.
01:25:10 On espère que les services de police sont à l'oeuvre.
01:25:13 Ca s'inscrit dans un climat où on a appris,
01:25:15 hier, par la voix de Gérald Darmanin,
01:25:18 que ces chiffres étaient exponentiels d'actes antisémites.
01:25:21 Ca, c'est vraiment encore plus grave.
01:25:23 L'ensemble des actes qui sont répertoriés,
01:25:26 parce que ça passe des insultes,
01:25:28 mais là, il y avait sans doute une volonté de passage à l'acte,
01:25:31 c'est de nous interpeller encore plus.
01:25:33 Comme le disait un intervenant, il est temps que les Français se réveillent.
01:25:37 -Oui, on voit là le résultat de la relativisation
01:25:42 du pogrom du 7 octobre
01:25:45 par certaines forces politiques,
01:25:47 par certains intellectuels français.
01:25:50 Force politique, je pense, évidemment,
01:25:53 qui n'a jamais accepté de qualifier le ramas de terroriste.
01:25:58 On a des agents d'influence
01:26:02 qui, aujourd'hui, font tout, avec succès, hélas,
01:26:06 pour réveiller l'antisémitisme en France.
01:26:09 -Karim Zeribi, c'est quelque chose de très grave.
01:26:13 Là, on est dans un environnement avec la petite enfance.
01:26:17 On imagine ces familles qui ne comprennent pas.
01:26:20 Il y a la question de la sécurité qui se pose
01:26:23 aux abords des établissements.
01:26:25 On ne peut pas vivre, à terme,
01:26:28 dans un pays ultra sécurisé pour tout et n'importe quoi.
01:26:32 -Vous avez raison de souligner "petite enfance",
01:26:35 mais la gravité n'en est pas moindre.
01:26:38 Effectivement, il faut faire preuve d'une extrême fermeté,
01:26:42 il faut rapidement rattraper cet individu
01:26:45 et faire en sorte qu'il y ait une sanction
01:26:48 la plus lourde possible et qu'il puisse tomber.
01:26:51 On ne peut pas laisser l'impunité face à de tels comportements.
01:26:55 Quand la personne dans le reportage disait, en tant que juif,
01:26:58 qu'il trouvait ça scandaleux,
01:27:02 il faut qu'on soit très clair.
01:27:03 On n'a pas besoin d'être juif pour trouver ça scandaleux.
01:27:06 L'ensemble des membres de la communauté nationale
01:27:09 doit s'insurger contre ce type d'acte.
01:27:11 C'est insupportable.
01:27:13 -Pierre Lelouche.
01:27:14 -Excusez-moi, une chose...
01:27:16 -Je ne peux pas donner le chiffre, mais 1 800 actes répercordés.
01:27:20 -Une des choses les plus tristes de ma vie politique,
01:27:23 c'est qu'il y a 20 ans, 21 ans,
01:27:25 j'ai fait voter une loi, non sans mal au début,
01:27:28 mais à l'unanimité,
01:27:29 qui a doublé les peines en cas d'agression
01:27:32 à caractère raciste et antisémite.
01:27:34 Cette loi était le résultat, à l'époque de la 2e intifada,
01:27:38 où on avait vu une explosion d'un antisémitisme nouveau
01:27:42 derrière l'argument de l'antisionisme.
01:27:45 En réalité, derrière Israël qu'on visait,
01:27:47 on s'en prend aux Juifs de France.
01:27:49 Et malheureusement, à la suite de ce qui s'est passé le 7 octobre
01:27:54 et de la réaction israélienne
01:27:56 au pogrom géant,
01:27:58 les 1 200 morts du 7 octobre,
01:28:01 et donc de la guerre à Gaza,
01:28:03 on voit une explosion d'actes et de violences antisémites,
01:28:08 où là, on essaie même de s'en prendre aux enfants
01:28:11 et au personnel de crèche.
01:28:13 Donc c'est d'une très grande gravité.
01:28:15 Je pense que le gouvernement est pleinement mobilisé.
01:28:18 Hormis Mélenchon, qui, lui, joue carrément l'autre peuple,
01:28:22 c'est-à-dire le peuple de l'immigration,
01:28:25 tout le monde est uni.
01:28:27 Mais il faut vraiment que...
01:28:29 Voilà, que ça se sente.
01:28:31 - Votre réaction, Richard Ramos ?
01:28:33 J'aimerais qu'on commente cette image.
01:28:35 La ministre arrivant, accompagnée du député du Val-de-Marne,
01:28:39 Mathieu Lefebvre, ainsi que de Jonathan Arfi,
01:28:43 pour le CRIF,
01:28:44 et elle devrait prendre la parole d'ici quelques minutes.
01:28:47 Sans doute même avant, vous le voyez,
01:28:49 de s'entretenir avec le personnel de cette crèche.
01:28:52 On la voit prendre place.
01:28:53 Je propose de l'écouter d'un instant à l'autre.
01:28:56 Est-ce que tout le monde est au clair ?
01:28:58 Il y avait une question de direct.
01:29:01 - On y va ? On attend encore 2 minutes ?
01:29:05 - On peut attendre encore 2 minutes.
01:29:07 On peut attendre 2 minutes.
01:29:08 - Alors, on attend.
01:29:10 - On peut attendre.
01:29:12 - Tout le monde est OK ou pas ?
01:29:14 C'est bon ?
01:29:15 - Alors, tout est en place.
01:29:17 La jeune presse, elle va parler.
01:29:19 - Bonjour à toutes et à tous.
01:29:20 C'était très important pour moi d'être présente aujourd'hui,
01:29:23 présente aux côtés du maire, du député, du président du CRIF,
01:29:27 pour rappeler 2 principes essentiels dans la République.
01:29:30 D'abord, la protection de nos enfants, de tous nos enfants.
01:29:33 Les crèches, comme tous les établissements
01:29:36 qui accueillent des enfants, sont des sanctuaires
01:29:38 et doivent impérativement le rester.
01:29:41 Cette crèche décidera de rouvrir.
01:29:42 Je me suis entretenue avec le maire.
01:29:44 Nous étions auprès de la directrice.
01:29:47 Ce sera sa décision et celle des professionnels.
01:29:49 L'Etat et les forces de l'ordre seront à ses côtés
01:29:52 pour en garantir la totale sécurisation.
01:29:54 Je salue l'engagement des forces de l'ordre.
01:29:57 Le 2e point, c'est que malheureusement,
01:30:00 depuis le 7 octobre dernier,
01:30:02 on voit une multiplication des actes antisémites dans notre pays.
01:30:05 Face à cela, la République est très solide.
01:30:08 Vous le voyez par la représentation qui est la nôtre,
01:30:11 ici, à Champigny, de manière à dire très clairement
01:30:13 que nous ne laisserons rien passer face aux actes antisémites.
01:30:18 Donc, à la fois, protection de nos enfants,
01:30:20 de celles et ceux qui prennent soin de nos enfants,
01:30:23 partout où ils se trouvent,
01:30:25 et lutte très déterminée contre tous les faits d'antisémitisme
01:30:29 qui, malheureusement, se sont propagés
01:30:31 depuis le 7 octobre dernier.
01:30:33 -Qu'a-t-elle dit, la directrice, avec qui vous avez pu échanger ?
01:30:36 -Il y a une enquête judiciaire en cours.
01:30:38 Je suis membre du gouvernement,
01:30:40 je n'ai pas à m'exprimer sur cette enquête.
01:30:42 Encore une fois, je venais rappeler
01:30:45 des principes qui doivent nous dicter notre conduite, je crois,
01:30:48 qui sont des principes clairs que nous devons réaffirmer avec force,
01:30:52 à la fois avec les élus de la République,
01:30:55 que sont les parlementaires, les maires,
01:30:57 à la fois avec le CRIF,
01:30:58 qui représente aussi les institutions juives dans notre pays,
01:31:01 parce que, malheureusement, depuis le 7 octobre dernier,
01:31:05 nous avons vu une prolifération d'actes antisémites
01:31:07 qui doivent toutes et tous, je crois, nous interpeller,
01:31:10 parce que c'est collectivement qu'on doit faire face à ce fléau
01:31:14 et qu'on ne doit rien laisser passer.
01:31:16 -Est-ce que, si les faits sont avérés,
01:31:18 vous considérez qu'une étape a été franchie
01:31:20 ici, à Champigny-sur-Marne,
01:31:22 puisqu'un assaillant se serait attaqué à une crèche,
01:31:25 donc à un sanctuaire, où sont accueillis des enfants
01:31:28 et des bébés ?
01:31:29 -Il y a une enquête judiciaire.
01:31:31 C'est l'enquête qui va éclaircir,
01:31:34 qui va établir les faits.
01:31:35 Ce qui est certain, c'est qu'encore une fois,
01:31:38 personne ne doit pouvoir porter atteinte à nos enfants
01:31:41 et à celles et ceux qui prennent soin de nos enfants.
01:31:44 C'est le cas dans nos écoles,
01:31:45 qui ont malheureusement été touchées,
01:31:47 depuis aux Aratora, notamment,
01:31:49 qui était le 1er événement qui s'était déroulé
01:31:52 dans une école au sein de la République française.
01:31:55 Et aujourd'hui, ici, encore une fois,
01:31:57 devant cet établissement, devant une crèche,
01:31:59 je veux aussi rassurer les parents.
01:32:02 On a toujours à déposer nos enfants à la crèche,
01:32:04 auprès de professionnels qui s'engagent,
01:32:06 qui les accompagnent, les éveillent, les aident à s'épanouir.
01:32:10 Ce sont des lieux de protection,
01:32:11 qui doivent évidemment le rester.
01:32:14 Aucun parent ne peut déposer son enfant le matin à la crèche
01:32:17 en ayant peur, et donc aucun parent n'aura peur,
01:32:19 parce que la République est très claire et très mobilisée.
01:32:23 Je vous remercie.
01:32:24 -Est-ce qu'il y a des moyens supplémentaires
01:32:26 qui vont être mis en place autour des écoles ?
01:32:29 -Vous le savez, c'est déjà le cas.
01:32:31 Le 7 octobre, le président de l'UQIF peut en témoigner,
01:32:34 c'est déjà le cas depuis le 7 octobre dernier.
01:32:36 C'était déjà le cas avant, malheureusement.
01:32:39 L'antisémitisme n'a pas disparu, donc c'est déjà le cas avant.
01:32:42 C'est d'autant plus le cas depuis le 7 octobre,
01:32:45 ce qui nous rappelle, encore une fois, chacun,
01:32:48 à nos responsabilités et à nos devoirs
01:32:50 face à la lutte contre l'antisémitisme,
01:32:52 qui devraient être partagées par tous,
01:32:54 ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas.
01:32:57 En tout cas, vous avez ici des élus de la République
01:33:00 qui sont tous extrêmement vigilants.
01:33:02 -Je sais pas si...
01:33:03 -Oui, nous nous retrouvons ici,
01:33:05 comme nous aurions pu nous retrouver
01:33:07 devant des centaines et des centaines d'autres endroits
01:33:10 où, depuis le 7 octobre, se sont produits
01:33:13 des actes antisémites dans notre pays.
01:33:15 C'est un moment qui est emblématique,
01:33:17 parce qu'une crèche est un lieu particulier,
01:33:19 qui touche à l'enfance, peut-être la part la plus vulnérable
01:33:23 de nous-mêmes, de notre société.
01:33:25 Et il était important de venir ici
01:33:27 et rappeler ces principes fondateurs
01:33:29 de notre République, la sécurité à laquelle chacun a droit,
01:33:32 et les Juifs de France, comme chacun
01:33:35 de tous les autres citoyens de notre pays.
01:33:37 -Merci beaucoup. -Merci beaucoup.
01:33:39 -Merci.
01:33:40 -Merci.
01:33:41 -Voilà pour cette prise de parole d'Aurore Berger,
01:33:44 qui est là, évidemment, en soutien des familles,
01:33:47 des personnels de la crèche,
01:33:49 et qui ne commente pas l'enquête à laquelle on en parlait,
01:33:52 puisqu'elle ne fait que débuter, et en l'absence de la Sayan,
01:33:56 qui a pu prendre la fuite.
01:33:57 C'est un sujet qui pourrait être très rapidement retrouvé.
01:34:01 Je vous propose de retrouver Mathieu Devesse,
01:34:03 cette collégienne qui a menacé sa professeure d'anglais
01:34:06 avec un couteau, ça s'est passé à Rennes, hier,
01:34:09 et entre-temps, cette jeune fille a été hospitalisée.
01:34:12 -Tout à fait. L'examen psychiatrique
01:34:14 de cette élève de 12 ans a conclu qu'elle était,
01:34:17 je cite, "dangereuse pour elle-même"
01:34:19 et que son état nécessitait des soins en milieu spécialisé.
01:34:23 Ce matin, l'émotion était encore vive devant le collège.
01:34:26 On parle de Maxime Leguet et Michael Chailloux.
01:34:29 -Dans ce collège au sud de Rennes,
01:34:31 l'horreur a été évité de justesse.
01:34:33 Une attaque des jouets visant une professeure d'anglais
01:34:36 est annoncée ces derniers jours par l'élève qui est passé à l'acte.
01:34:40 Ses camarades de classe ne l'ont pourtant pas cru.
01:34:43 -Il y a une semaine, elle nous avait déjà prévenu
01:34:46 qu'elle allait faire...
01:34:47 Elle allait blesser la prof, mais nous, on a pris ça pour la rigoler,
01:34:51 du coup, on a dit à personne, on s'est dit que c'était des blagues.
01:34:55 En même temps, elle m'écrivait des petits mots
01:34:57 qu'elle avait trop hâte de tuer la prof,
01:35:00 mais moi, je faisais pas gaffe.
01:35:01 Du coup, là, je vois, elle sort son couteau,
01:35:04 ça s'est passé vite, on a tous couru.
01:35:06 -Face à l'arme brandie par l'adolescent de 12 ans,
01:35:09 la professeure s'empresse de sortir de la salle de classe.
01:35:12 L'élève qui la suit est alors rapidement intercepté
01:35:15 puis désarmé par l'équipe pédagogique.
01:35:18 La collégienne aurait menacé de s'en prendre à sa professeure
01:35:21 après la confiscation de son téléphone la semaine dernière.
01:35:25 -Elle a aussi dit un mot qu'elle a dit,
01:35:27 tout doucement, elle a dit "je vais faire comme le lycée d'Arès".
01:35:30 -L'examen psychiatrique de l'adolescente,
01:35:33 effectué à la demande du parquet,
01:35:35 a conclu que la mineure était dangereuse pour elle-même.
01:35:38 Son état a nécessité une hospitalisation
01:35:41 en milieu spécialisé.
01:35:43 -L'actualité, c'est aussi ce dernier interrogatoire
01:35:46 de Monique Olivier.
01:35:47 Elle est jugée depuis plus de deux semaines
01:35:50 pour complicité dans l'enlèvement et le meurtre
01:35:52 de deux femmes et d'un enfant.
01:35:54 Michel Fourniret est enfin entendu sur l'enlèvement
01:35:57 et la mort d'Estelle Mouzin.
01:35:59 Bonjour, Noémie Schultz.
01:36:00 Vous êtes en direct de la cour d'assises de Nanterre.
01:36:03 Que peut-on retenir de ce dernier interrogatoire ?
01:36:06 -En début d'après-midi,
01:36:07 c'est au tour de l'avocat de la famille d'Estelle
01:36:10 de poser des questions à Monique Olivier.
01:36:12 Maître Seban a fait apporter un scellé.
01:36:15 Il s'agit du matelas sur lequel l'ADN de la fillette a été retrouvé.
01:36:19 Il fait aussi projeter une photo de la victime,
01:36:21 son visage enfantin, ses yeux.
01:36:23 Vous voyez cette photo.
01:36:24 Vous revoyez Estelle.
01:36:26 L'objectif est clair.
01:36:27 Ramener Monique Olivier 21 ans en arrière,
01:36:30 en janvier 2003, avec douceur,
01:36:32 pour ne pas braquer l'accusée.
01:36:33 Presque minute par minute, l'avocat revient sur le jour
01:36:36 où elle a gardé la fillette,
01:36:38 car Fourniret était reparti travailler.
01:36:40 Cela a duré quatre, peut-être six heures.
01:36:42 Il faisait très froid.
01:36:43 Vous ne la serrez pas dans vos bras pour la réchauffer ? Non.
01:36:47 Qu'est-ce que vous vous dites ?
01:36:48 J'étais en colère, tellement étonnée de voir cette petite fille-là.
01:36:51 C'est pour ça que je ne suis pas restée longtemps avec elle.
01:36:54 Il aurait fallu que je réagisse autrement.
01:36:56 Est-ce qu'elle vous a dit "sauvez-moi, madame" ?
01:36:59 Non, elle m'a demandé "sa maman".
01:37:01 Je sais, j'ai mal réagi.
01:37:02 Je suis monstrueuse.
01:37:04 Mettre ce banc conclu, c'est le dernier moment où l'on parle d'Estelle.
01:37:07 C'est l'enfant que tout le monde cherchait, une icône nationale.
01:37:10 Que pouvez-vous nous dire de plus ?
01:37:11 Où est son corps ? Je vous en supplie.
01:37:14 Je ne sais pas, souffle Monique Olivier.
01:37:16 Merci beaucoup, Noémie Choult,
01:37:18 sans direct de Nanterre cet après-midi.
01:37:20 Dans le reste de l'actualité, l'armée israélienne
01:37:22 poursuit son offensive dans le sud de la bande de Gaza.
01:37:24 Pour cela, elle envoie des renforts.
01:37:26 L'armée affirme avoir frappé un bataillon du Hamas
01:37:29 et démantelé un centre d'opération situé dans une école.
01:37:33 Les troupes ont également identifié un entrepôt d'armes,
01:37:35 localisé deux axes de tunnels et un site de lancement de roquettes.
01:37:39 En Israël, l'angoisse continue pour les familles des 135 otages
01:37:42 dont on pense qu'ils sont toujours retenus,
01:37:44 pour la plupart, dans la bande de Gaza.
01:37:47 Elle demande une explication immédiate
01:37:49 du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et de son cabinet.
01:37:52 On prend tout de suite la direction de Tel Aviv.
01:37:54 Tel Aviv, pour rejoindre nos envoyés spéciaux,
01:37:56 Vincent Farandej et Jérôme Rantenou.
01:37:58 Bonjour, Vincent.
01:37:59 Se dirige-t-on vers une reprise des négociations
01:38:02 en vue donc de la libération des otages ?
01:38:05 Alors, il y aurait, je ne sais pas si vous m'entendez, Mathieu,
01:38:08 je n'ai plus de retour, néanmoins.
01:38:10 Il y aurait effectivement des négociations informelles menées
01:38:13 pour obtenir un potentiel accord de libération des otages.
01:38:17 Israël aurait en fait demandé à l'Egypte
01:38:20 d'être le médiateur de ces négociations.
01:38:22 Le Qatar en serait partie prenante.
01:38:25 On sait également que le voyage du directeur
01:38:28 des renseignements israéliens à doigt au Qatar
01:38:31 a été annulé ces dernières heures,
01:38:34 ce qui viendrait confirmer le rôle clé,
01:38:35 le 1er rôle de l'Egypte dans ces discussions.
01:38:39 On sait également que les discussions portent sur le même accord,
01:38:42 plus ou moins, que celui qui a déjà au préalable été conclu,
01:38:45 c'est-à-dire libération d'otages contre un cessez-le-feu.
01:38:48 Or, on sait que le ministre des Affaires étrangères israélien
01:38:51 a dit il y a quelques jours
01:38:52 qu'un cessez-le-feu serait un cadeau fait au Hamas.
01:38:56 Et pendant ce temps, effectivement,
01:38:57 les familles sont dans l'angoisse, dans l'incertitude.
01:39:00 Elles sont d'ailleurs en train de se rassembler ici,
01:39:02 sur la place des otages, pour une nouvelle soirée
01:39:04 pour allumer la bougie de Hanoukka.
01:39:06 Le président Isaac Herzog devrait arriver dans les prochaines heures.
01:39:10 - Merci beaucoup, cher Vincent Flandes.
01:39:12 Et puis, on termine ce journal avec du football.
01:39:15 - Non, on fait pas le sport.
01:39:16 - On peut, si vous voulez, ce qu'on révise.
01:39:18 - Marseille qu'affronte ce soir Brighton.
01:39:20 L'OM vise la 1re place de son groupe de Ligue Europa.
01:39:23 C'est une compétition européenne, je vous le rappelle.
01:39:25 Et pour cela, les Marseillais devront prendre
01:39:28 au moins un point en terre anglaise
01:39:30 pour pouvoir conserver la tête de leur groupe.
01:39:33 C'est un match que vous pourrez suivre, évidemment,
01:39:35 dès 21h sur les antennes de Canal+.
01:39:37 En attendant, c'est Henri Nassia
01:39:40 qui résume les enjeux de cette rencontre. C'est parti.
01:39:44 - En plein coeur du stade de Brighton,
01:39:47 à quelques heures de la dernière journée
01:39:49 de la phase de poule de Ligue Europa.
01:39:51 Dernière journée de Ligue Europa,
01:39:53 mais 1re campagne européenne pour le club de Brighton,
01:39:56 qui découvre la Ligue Europa cette année,
01:39:59 grâce à un homme, Roberto De Zerbi,
01:40:02 l'entraîneur italien et son jeu chatoyant.
01:40:06 Marseille a la possibilité de se qualifier directement
01:40:10 pour les huitièmes de finale.
01:40:11 Pour cela, il faut faire un nul ou une victoire contre Brighton,
01:40:16 mais est-il possible d'envisager un nul
01:40:18 contre l'équipe de Roberto De Zerbi ?
01:40:20 La réponse de Gennaro Gattuso.
01:40:22 - L'erreur la plus grande que l'on peut faire, c'est venir ici,
01:40:25 jouer avec une équipe de De Zerbi, et venir jouer pour le parrainage.
01:40:29 Il faut avoir du courage.
01:40:32 Parce que sinon, ils t'arrêtent les 25 mètres et tu ne sors pas.
01:40:36 Va jouer avec le Chelsea.
01:40:37 70 % de possession de la balle, ce sont des chiffres que je ne dis pas.
01:40:43 Ce sont des chiffres...
01:40:45 Tu comprends que tu ne peux pas venir ici et te défendre.
01:40:48 Sinon, tu fais un signe de croix.
01:40:51 - Roberto De Zerbi, adoubé par Pep Guardella
01:40:54 depuis qu'il évolue en Première Ligue,
01:40:56 validé également par Gennaro Gattuso en conférence de presse.
01:41:00 Une opposition entre deux entraîneurs italiens,
01:41:02 mais aussi entre les deux meilleurs attaquants
01:41:05 depuis le début de la Ligue Europa.
01:41:08 Pierre-Emerick Aubameyang et ses cinq buts du côté de Marseille.
01:41:11 Et Jean-Pedro pour Brighton.
01:41:14 Brighton-Marseille, c'est à 21h à suivre en direct sur Canal+Foot.
01:41:21 De retour avec vous.
01:41:22 Elle est l'OM, nous dit qu'Aremis Aribi est resté.
01:41:24 Vous l'aurez compris, évidemment.
01:41:26 Christian Proutot, bonjour.
01:41:28 Vous êtes le fondateur du GIGN
01:41:30 et vous avez apporté le tout dernier ouvrage
01:41:32 qui émane d'ailleurs de ceux qui ont commandé le GIGN.
01:41:36 C'est Pierre-Marie Giraud qui en est l'auteur
01:41:39 avec "Les commandants du GIGN".
01:41:41 J'imagine que vous êtes dans le lot aussi.
01:41:43 Vous avez contribué à l'ouvrage.
01:41:45 - En tant que père fondateur, oui.
01:41:47 - Si vous voulez tout savoir sur ce groupe d'intervention
01:41:50 sous la Gendarmerie nationale,
01:41:51 le GIGN, par ceux qui l'ont commandé,
01:41:54 ça vient de sortir.
01:41:55 On a fait le travail.
01:41:58 Et puis, Richard Ramos est là, ainsi que Judith Vintraud.
01:42:01 On va reparler de l'intervention, il y a quelques minutes,
01:42:04 d'Aurore Berger, la ministre des Familles et des Solidarités,
01:42:07 qui était auprès de ses membres de la crèche de Champigny-sur-Marne
01:42:11 avant de faire réagir un invité sur cet acte antisémite.
01:42:14 Je vous propose d'écouter la ministre.
01:42:16 Vous l'avez vécu en direct.
01:42:18 - Bonjour à toutes et à tous.
01:42:20 C'était évidemment très important pour moi
01:42:22 d'être présente aujourd'hui,
01:42:24 présente aux côtés du maire, du député, du président du CRIF,
01:42:27 pour rappeler deux principes
01:42:29 qui sont essentiels dans la République.
01:42:31 D'abord, la protection de nos enfants, de tous nos enfants.
01:42:34 Les crèches, comme tous les établissements
01:42:37 qui accueillent des enfants, sont des sanctuaires
01:42:39 et doivent impérativement le rester.
01:42:41 - Et voilà, nous sommes à présent avec Jérémy Haddad,
01:42:44 qui est membre exécutif du CRIF.
01:42:47 Bonjour, merci d'être avec nous en direct cet après-midi.
01:42:50 On a vu Jonathan Arfi, le président du CRIF,
01:42:54 qui était sur place.
01:42:56 Ca participe, ce qui s'est passé à Champigny-sur-Marne,
01:42:59 de tout un climat qu'on a vu de plus en plus délétère
01:43:03 ces derniers jours, avec ce nombre d'actes d'agression antisémite
01:43:06 qui a explosé.
01:43:07 Ca a été confirmé par Gérald Darmanin lui-même
01:43:10 sur l'antenne de CNews hier soir.
01:43:12 1 800 depuis le début de l'année.
01:43:14 Qu'est-ce qu'il reste à faire ?
01:43:16 Qu'est-ce que peut-on faire de plus pour protéger nos concitoyens
01:43:20 qui sont la cible de ces attaques aujourd'hui, selon vous ?
01:43:23 - Il y a deux axes.
01:43:25 Il y a un axe à très court terme, c'est d'être en mesure de protéger,
01:43:29 de protéger les endroits sensibles,
01:43:33 les endroits communautaires,
01:43:34 qui sont, on va le dire clairement, aujourd'hui des cibles.
01:43:38 Il faut également être en mesure de rechercher les personnes
01:43:42 qui ont fait ces actes antisémites,
01:43:44 de les interpeller et de les juger.
01:43:46 Ca, c'est sur un volet répressif qui est extrêmement important.
01:43:49 Et puis, il faut aussi se poser la question
01:43:51 de toute cette évolution, de cette explosion,
01:43:54 qui, je le rappelle, a démarré dès le 7 octobre.
01:43:57 C'est-à-dire avant même toute riposte israélienne,
01:44:00 dès le 7 octobre, il y a eu une explosion des actes antisémites,
01:44:03 comme s'il y avait une sorte de potentialité existante
01:44:05 dont on a ouvert un couvercle
01:44:08 et qui, finalement, s'est matérialisé après 7 octobre.
01:44:11 Je crois que le préfet de police de Paris
01:44:13 disait 330 % d'augmentation depuis l'an dernier en Ile-de-France.
01:44:17 Bon, évidemment, c'est extrêmement inquiétant.
01:44:21 La question, c'est comment on fait pour ne plus que ça arrive ?
01:44:25 Et là, c'est un vrai problème, parce qu'un certain nombre de chercheurs,
01:44:28 comme Hugo Michon, l'ont bien montré.
01:44:30 On est dans une situation où il y a des poches
01:44:34 de développement djihadiste.
01:44:37 Il explique comment est-ce que ces poches se forment.
01:44:40 Il faut absolument, d'une part,
01:44:42 travailler sur ces endroits extrêmement dangereux
01:44:45 et, en même temps, faire en sorte d'agir sur les plateformes
01:44:48 pour éviter la radicalisation par Internet,
01:44:51 qui est aussi un des vecteurs de passage à l'acte.
01:44:54 Là, on est dans un exemple,
01:44:56 pas extrême, mais particulièrement grave, de ce qui se passe.
01:45:00 Mais donnez-nous des exemples d'actes, d'insultes, du quotidien,
01:45:06 pour que les gens prennent la mesure de jusqu'où ça va
01:45:09 et peut-être parler aussi de l'autocensure.
01:45:11 On l'entend beaucoup dans les témoignages qu'on a sur ce plateau,
01:45:14 l'autocensure des personnes de confession juive,
01:45:17 qui savent qu'elles peuvent être une cible à tout moment
01:45:20 et qui changent leur réflexe de vie, tout simplement.
01:45:24 Oui, parce qu'en fait, bien sûr qu'on compte sur l'État et le gouvernement
01:45:29 pour nous protéger, mais évidemment, la première chose à faire,
01:45:32 c'est d'être le plus vigilant possible dans sa vie quotidienne.
01:45:35 Donc, il y a des règles.
01:45:36 Les premières règles, c'est que lorsqu'on sort d'un endroit communautaire,
01:45:39 on doit partir tout de suite.
01:45:40 On sait qu'on ne doit pas s'attarder pour papoter,
01:45:43 parce que des gens immobiles comme ça sont des cibles.
01:45:46 Et puis, chez soi, on a aussi un certain nombre d'exemples
01:45:50 de livreurs, de Uber, etc.,
01:45:56 avec lesquels il y a eu parfois un certain nombre de problèmes.
01:45:59 Et donc, on a des concitoyens juifs qui changent, par exemple,
01:46:03 leur prénom sur les applications de livraison
01:46:08 ou les applications de VTC.
01:46:10 Il y a un certain nombre d'amis qui se posent la question
01:46:13 de savoir s'il ne faut pas enlever les maisons zôtes
01:46:15 pour ne pas être identifié dans les immeubles.
01:46:17 Voilà, c'est ce genre de vie
01:46:21 qu'effectivement, depuis le 7 octobre, auquel on est confrontés.
01:46:24 Est-ce que vous diriez qu'il y avait un antisémitisme latent, dormant,
01:46:30 qui n'a fait qu'exploser, se réveiller à la faveur des événements récents ?
01:46:35 Ou est-ce que, finalement, on a fait des amalgames ?
01:46:39 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:46:41 Des amalgames, c'est-à-dire ?
01:46:44 C'est-à-dire que beaucoup disent que l'antisionisme, finalement,
01:46:47 c'était la face cachée de l'antisémitisme,
01:46:50 avec ce qui s'est passé en Israël récemment.
01:46:53 En fait, si vous voulez, je pense qu'il y a un antisémitisme
01:46:56 qui, malheureusement, existe.
01:47:00 Il existe depuis plus d'une vingtaine d'années.
01:47:03 Malheureusement, on est confrontés,
01:47:05 et les Juifs qui sont morts dans des actes antisémites depuis 2012,
01:47:09 ce sont des Juifs qui sont morts via une forme d'idéologie islamiste.
01:47:14 Ça a été le cas de Mohamed Merah en 2012,
01:47:15 ça a été le cas de Libert Kachar en 2015.
01:47:19 C'est aussi une forme, quelque part, de conviction absolument fondamentale
01:47:24 dans certaines poches de la société,
01:47:26 que les Juifs, les sionistes, les maîtres du monde,
01:47:30 tout ça, en fait, on est dans un grand, grand paquet.
01:47:33 Et puis, ce sont donc des cibles à abattre en toute bonne foi.
01:47:37 Et donc, oui, il existe, il existe, cet antisémitisme.
01:47:40 Il est parfois latent.
01:47:42 Heureusement qu'il y a encore une forme de contrainte sociale
01:47:46 qui fait qu'aujourd'hui, on essaye de ne pas insulter les gens
01:47:49 et de ne pas les attaquer en raison de leur religion,
01:47:52 de leur nationalité ou autre.
01:47:54 Mais malheureusement, quand il y a des événements
01:47:57 qui, quelque part, autorisent à déclamer cet antisémitisme,
01:48:02 eh bien, on se rend bien compte qu'il n'y a plus de barrière.
01:48:06 Restez avec nous quelques instants,
01:48:08 parce qu'on va aussi faire participer nos invités en plateau.
01:48:11 Richard Ramos, et puis, bien sûr, vous pourrez intervenir à tout moment
01:48:14 si vous le souhaitez.
01:48:14 Richard Ramos, réaction à ce qu'il nous disait,
01:48:18 au fond, sur cette manière qu'on a de s'auto-protéger,
01:48:20 alors qu'il ne devrait pas en être ainsi.
01:48:21 On devrait pouvoir afficher ce qu'on veut quand on veut
01:48:23 dans l'espace public, c'est la France, après tout.
01:48:25 - C'est l'urgence de la protection.
01:48:27 Moi, je suis député d'Orléans
01:48:29 et je regardais le dernier spectacle,
01:48:32 il y a quelques jours, de Janzé.
01:48:33 Donc, je n'ai pas oublié Hélène Bouchardzé,
01:48:36 la fille de Janzé, tuée parce que juif,
01:48:39 ce ministre de l'Éducation.
01:48:40 Il y a quelques jours, il y a eu une stèle
01:48:44 faite à Orléans pour Janzé.
01:48:46 Donc, on voit bien qu'à Orléans, elle le dit,
01:48:49 on sent bien que, de toute façon,
01:48:51 il y a une espèce de fond de sauce anti-juif qui existait,
01:48:55 qui était là.
01:48:56 Et donc, voilà, que le ramasse,
01:48:58 qu'est-ce qu'il a fait, ce groupe terroriste,
01:49:01 a exacerbé un certain nombre de choses.
01:49:04 Et en même temps que je dis ça, et je ne le compare pas,
01:49:07 il faut protéger.
01:49:09 Moi, je viens d'être nommé, aujourd'hui,
01:49:11 président du groupe d'amitié France-Palestine au Parlement.
01:49:13 C'est-à-dire que comment on l'attache
01:49:15 va être difficile, et comment elle est difficile,
01:49:18 en protégeant nos amis juifs,
01:49:20 parce qu'on a un fonds antisémite en France
01:49:24 et qui se réveille, qui est exacerbé.
01:49:26 Et derrière, sur la jeunesse, notamment dans les quartiers,
01:49:29 il va falloir éduquer, parce qu'il y a un fonds antisémite
01:49:33 qui est basé sur quelque chose, qui est un espèce de sentiment,
01:49:36 avec des gens qui ne comprennent rien
01:49:38 et qui n'ont pas eu l'éducation pour avoir les codes
01:49:40 pour qu'ils ne deviennent pas antisémites.
01:49:42 Et donc, tâche qu'on a très, très difficile
01:49:46 et sur laquelle il ne faut pas faire du cumpisme,
01:49:48 c'est-à-dire affronter camp contre camp,
01:49:51 parce que si on fait ça, ce sera très, très dangereux,
01:49:54 mais ne pas faire camp contre camp, ça va être très compliqué.
01:49:57 - Comment on donne les codes, Christian Proutot,
01:49:59 dans le contexte du moment ?
01:50:01 Là, je vois mal, comme ça, tout de suite,
01:50:02 comment on peut trouver une réponse adéquate
01:50:06 et comment on peut changer et inverser la tendance, malheureusement.
01:50:11 - Non, mais ce qui est insupportable,
01:50:14 c'est de se dire qu'on retrouve des choses qu'on pensait,
01:50:18 qui, à défaut d'avoir ne plus existé, étaient sous-jacentes,
01:50:21 mais qu'elles ne ressortiraient pas.
01:50:23 On a tous été éduqués, à un moment,
01:50:26 avec ce que pouvait apporter l'horreur, tout d'un coup,
01:50:28 de stigmatiser les gens à travers leur religion.
01:50:31 Or, on se rend compte que la géopolitique
01:50:34 entre en ligne de compte,
01:50:35 et vous posiez la question tout à l'heure
01:50:37 sur le fait de l'antisionisme et de l'antisémitisme.
01:50:41 On a du mal à faire comprendre aux gens
01:50:45 qu'Israël, c'est un Etat, et qu'après tout,
01:50:48 la politique de cet Etat ne met pas en cause
01:50:50 les gens qui auraient la même religion
01:50:52 qu'une partie des gens qui sont dans cet Etat.
01:50:54 C'est d'une stupidité incroyable,
01:50:58 mais malheureusement, c'est comme ça.
01:51:00 Et comme les réseaux sociaux en rajoutent,
01:51:02 et que beaucoup de jeunes vivent avec ça,
01:51:04 des jeunes qui sont pas forcément...
01:51:07 Je suis d'accord avec monsieur sur certaines choses,
01:51:10 mais il y en a une sur laquelle je suis pas d'accord,
01:51:12 c'est que je pense que malheureusement,
01:51:14 c'est pas forcément une action extérieure qui fait ça,
01:51:18 c'est l'imbécilité d'un système
01:51:20 qui fait que parce que des référents ne sont pas les bons,
01:51:23 des gens sont capables de faire n'importe quoi
01:51:26 au nom de... Ils prétendent eux-mêmes
01:51:29 de pouvoir soutenir la Palestine, par exemple.
01:51:32 - Jérémy Haddad voulait lui répondre
01:51:34 sur la stupidité que décrit Christian Proutot.
01:51:39 Vous êtes d'accord avec ça ?
01:51:41 Il y a une forme de stupidité ou ça va plus loin ?
01:51:44 - Oui, je sais pas sur quoi on serait pas d'accord.
01:51:48 Si c'est pour dire que ce sont des actions
01:51:50 qui sont parfaitement spontanées, là, on n'est pas d'accord.
01:51:53 Je pense qu'il y a un fond culturel
01:51:56 dans lequel un certain nombre de gens
01:51:58 qui passent à l'action vivent.
01:51:59 Passer à l'action, c'est quand même pas neutre.
01:52:01 Prendre un couteau, rentrer dans une crèche,
01:52:03 expliquer qu'on est une sioniste, etc.,
01:52:07 on fait pas ça de façon spontanée.
01:52:09 Il y a quelque part, à un moment donné,
01:52:11 une sorte d'acculturation
01:52:16 au fait qu'il y a un ennemi qui s'appelle le juif
01:52:19 et envers lequel il faut combattre.
01:52:21 Et ça, il faut comprendre comment ça se passe
01:52:24 et sans opter pour la version du lot solitaire
01:52:27 pour laquelle on avait parlé pour Mohamed Merah en 2012
01:52:30 et qui s'est avérée, après une recherche approfondie,
01:52:33 notamment d'universitaire, complètement fausse.
01:52:35 On s'est rendu compte que Mohamed Merah était parti
01:52:38 dans des endroits où il a fréquenté des cellules djihadistes.
01:52:43 Tout ça n'est absolument pas anodin.
01:52:45 Judith Vintraud, puis Karim Zaribi pour une réponse rapide.
01:52:48 On reste à peu près deux minutes pour conclure ce parti.
01:52:50 Oui, effectivement, il n'y a pas de génération spontanée.
01:52:53 Ce dont on ne parle pas depuis le début de cette conversation,
01:52:56 c'est une idéologie à l'œuvre qui s'appelle l'islamisme
01:53:00 et dont l'antisémitisme est un vecteur.
01:53:02 On n'est pas en train d'assister au réveil de la bête immonde,
01:53:06 du vieil antisémitisme de droite.
01:53:08 C'est un antisémitisme contemporain
01:53:11 que charrie l'islamisme et c'est un projet.
01:53:15 Karim, pour lui répondre peut-être sur cet aspect,
01:53:18 est-ce que c'est aussi vaste que ça
01:53:20 et est-ce que c'est aussi systématique que ça ?
01:53:21 C'est-à-dire que la cible des personnes de confession juive
01:53:25 serait celle d'islamistes aujourd'hui uniquement.
01:53:28 Je pense que c'est plus vaste que ça,
01:53:30 j'allais dire malheureusement et dramatiquement.
01:53:33 Je pense que l'antisémitisme n'est pas prédéfini
01:53:37 ni par l'identité des auteurs, leur religion.
01:53:41 Tu parles d'idéologie, attendez.
01:53:43 Oui, ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a plusieurs idéologies.
01:53:45 Il n'y a pas que les islamistes.
01:53:47 Je pense que l'extrême droite reste antisémite.
01:53:49 Ah bon ? Il y a eu des juifs assassinés par l'extrême droite
01:53:53 ces 20 dernières années ?
01:53:54 Si vous attendez effectivement qu'on ait des assassinats
01:53:57 pour définir l'antisémitisme…
01:53:58 Il parle d'accord plus idéologique, je crois.
01:53:59 Je pense effectivement que vous allez un peu loin
01:54:01 et qu'il faut définir l'antisémitisme
01:54:03 avant qu'il y ait effectivement des gens qui soient morts,
01:54:06 si vous me le permettez.
01:54:07 Une insulte, elle a un caractère antisémite.
01:54:10 Elle ne tue pas physiquement,
01:54:12 mais elle est inacceptable, horrible, inadmissible.
01:54:14 Ça s'appelle l'antisémitisme.
01:54:15 Donc moi, ce que je voudrais, c'est que dans notre pays,
01:54:19 on parvienne tous, avec notre communauté nationale,
01:54:22 à décommunautariser la lutte contre l'antisémitisme,
01:54:25 contre l'islamophobie, contre tous les racismes.
01:54:27 Moi, quand il y a de l'antisémitisme, je ne suis pas juif,
01:54:30 je suis très sensible à ce que subissent
01:54:33 ceux qui sont victimes d'antisémitisme.
01:54:35 J'aimerais que nous le soyons tous aussi
01:54:38 contre l'islamophobie et contre tous les racismes,
01:54:40 qu'on décommunautarise, parce que moi,
01:54:42 je me mets à la place de ceux qui subissent ces actes-là.
01:54:46 C'est inadmissible, notre République ne doit pas
01:54:48 et ne peut pas les accepter.
01:54:49 Merci beaucoup, Jérémy Haddad, d'avoir été des nôtres
01:54:51 cet après-midi, et puis on note au passage
01:54:53 que Yonathan Harfi, donc le président du CRIF,
01:54:56 sera l'invité de ces news.
01:54:57 Il sera sur le plateau d'Olivier Benkemoun
01:55:00 ce soir à 21h.
01:55:02 Merci pour cette première partie d'émission.
01:55:04 On va évidemment retourner à d'autres problématiques,
01:55:07 et notamment à cette cohabitation qui devient
01:55:09 de plus en plus compliquée à Calais
01:55:11 entre habitants et migrants.
01:55:14 Et nous serons sur place. A tout à l'heure.
01:55:15 De retour avec vous pour la suite de notre émission
01:55:21 180 minutes, info toujours avec nos invités.
01:55:23 On va parler de ces esprits choqués,
01:55:24 de ces profs qui s'interrogent de plus en plus
01:55:26 sur le rapport à certains élèves,
01:55:27 après ce qui s'est passé à Rennes,
01:55:30 l'attaque de cet élève de 12 ans,
01:55:31 déjouée sans doute, attaque au couteau,
01:55:34 qui n'a fait que renforcer le climat, déjà,
01:55:37 bien anxiogène au sein de l'éducation nationale.
01:55:39 On va largement y revenir avec nos invités
01:55:42 dans un instant, mais on va prendre la direction
01:55:43 de Rennes où nous attend Mickaël Chahiou.
01:55:44 Mickaël, bonjour.
01:55:46 Où en est l'enquête, peut-être, pour commencer ?
01:55:48 Avant de parler de l'état d'esprit
01:55:49 de l'atmosphère qui règne sur place.
01:55:50 Alors, l'enquête se poursuit,
01:55:55 mais pour l'heure, ce qu'on peut dire,
01:55:56 c'est qu'il n'y a pas eu de cours
01:55:59 pour le moment, aujourd'hui, en tout cas,
01:56:01 dans ce collège, mais une cellule psychologique
01:56:04 est en place pour entendre ceux qui en ressentent,
01:56:06 le besoin des parents, des enseignants
01:56:09 et, bien sûr, les élèves.
01:56:11 La jeune fille, elle, a été placée
01:56:13 dans un établissement psychiatrique
01:56:16 parce qu'elle est dangereuse pour elle-même,
01:56:18 ont dit les médecins, en tout cas,
01:56:19 ce sont les propos relayés hier soir
01:56:23 par le procureur de la République.
01:56:25 Une jeune fille qui avait été exclue
01:56:28 de son précédent établissement,
01:56:30 déjà pour des problèmes de comportement violent,
01:56:34 ce qui pose la question du suivi de ses élèves,
01:56:38 en tout cas, question que se posent beaucoup
01:56:40 des enseignants, ici, à Rennes.
01:56:42 -Comment réagit-on ?
01:56:43 Sachant qu'il n'y a pas eu cours, évidemment, aujourd'hui,
01:56:45 mais vous avez sans doute croisé
01:56:47 quelques parents d'élèves, ce matin.
01:56:49 -Tout à fait, on a croisé des parents d'élèves,
01:56:54 des parents qui, déjà, à travers l'association
01:56:57 qui les représente, ont fait un communiqué
01:56:58 pour apporter, évidemment, leur soutien aux enseignants.
01:57:02 Et puis, on a rencontré des parents toute la journée, ici,
01:57:05 notamment Nadia, dont le fils est un proche
01:57:08 de la jeune collégienne.
01:57:09 Nadia qui nous expliquait qu'elle était dans le désarroi.
01:57:12 Elle se posait la question,
01:57:13 comment de tels événements peuvent arriver ?
01:57:16 Comment on peut introduire un couteau
01:57:19 de cette longueur-là ?
01:57:20 Je vous rappelle, une lame de 17 cm
01:57:22 dans un établissement scolaire.
01:57:25 Nadia qui s'inquiète également pour ses enfants
01:57:28 et qui se pose, évidemment, la question de la fouille
01:57:31 à l'entrée du collège.
01:57:33 Pourquoi ne pas mettre des forces de l'or ?
01:57:35 En tout cas, c'est ce qu'elle nous disait.
01:57:36 Et puis, elle pose plus généralement
01:57:39 la question de la responsabilité des parents
01:57:42 quant à l'éducation des enfants.
01:57:43 -Merci beaucoup, Michael Chahut.
01:57:45 Ça nous fait une base, évidemment, de débats
01:57:47 et de discussions à suivre.
01:57:49 Et on va joindre tout de suite
01:57:51 Ève Vaguerland, qui est prof agrégée de Lettres modernes,
01:57:54 qui est avec nous via Skype.
01:57:56 Bonjour, merci d'être avec nous.
01:57:58 Votre livre également porte sur toutes ces problématiques
01:58:02 au sein de l'éducation nationale.
01:58:03 "Un prof ne devrait pas dire ça.
01:58:05 Chose vue et chose tue."
01:58:08 Quelle a été votre première réaction ?
01:58:12 Vous vous êtes dit, encore un cas supplémentaire,
01:58:15 mais quand va-t-on prendre la mesure
01:58:17 de ce qui est en train de se passer pour nous, professeur ?
01:58:20 -C'est ça, il faut se rendre compte
01:58:23 que l'actualité, là, elle est terrifiante
01:58:25 pour nous, les enseignants.
01:58:27 C'est-à-dire qu'après Samuel Patin,
01:58:29 après Dominique Bernard,
01:58:30 en l'espace d'une semaine,
01:58:32 on a une enseignante contestée
01:58:35 pour avoir simplement montré une œuvre d'art dans son cours,
01:58:38 une enseignante calomniée,
01:58:39 et une collègue attaquée au couteau dans un établissement.
01:58:43 Donc là, on a l'impression qu'il n'y a plus de limite,
01:58:45 ça ne s'arrête pas.
01:58:47 La jeune fille a 12 ans, c'est extrêmement jeune.
01:58:50 Donc c'est vraiment terrifiant.
01:58:52 Et à cela s'ajoute aussi ce sondage,
01:58:54 ce sondage IFOP qui dit qu'on a 31 % des élèves musulmans
01:58:59 qui ne condamnent pas totalement
01:59:01 le meurtre de Dominique Bernard.
01:59:03 Donc on en est vraiment à se demander, en fait,
01:59:05 comment est-ce qu'on peut encore enseigner dans ces conditions
01:59:08 face à des élèves, en fait,
01:59:10 qui potentiellement seraient indifférents à notre mort.
01:59:13 C'est impossible, ça devient complètement impossible.
01:59:17 Et l'école paraît tellement éloignée, maintenant,
01:59:19 de l'instruction.
01:59:21 C'est un drame national.
01:59:23 C'est-à-dire que ça dépasse le simple cadre de la laïcité,
01:59:25 parce que Samuel Paty avait été assassiné
01:59:29 sur fond de cour,
01:59:31 sur les caricatures de Charlie Hebdo, notamment.
01:59:35 Mais là, on se rend compte que de plus en plus,
01:59:37 il est question de sexisme,
01:59:40 d'une vision un peu biaisée de l'égalité des sexes,
01:59:42 de choses comme ça.
01:59:43 C'est beaucoup plus transversal, selon vous, le problème ?
01:59:46 C'est plus large, effectivement,
01:59:48 que seulement la question de la laïcité.
01:59:51 En fait, il y a une part des élèves, maintenant,
01:59:54 qui se sentent en guerre contre les profs.
01:59:57 Il y a une haine du professeur,
01:59:59 une contestation permanente qui prend différentes formes.
02:00:02 Alors là, on parle de la forme la plus violente.
02:00:04 Mais ce qui me paraît important de souligner,
02:00:07 c'est le fait que cette contestation,
02:00:09 on l'a institutionnalisée,
02:00:11 on l'a organisée dans l'éducation nationale
02:00:13 depuis des dizaines d'années,
02:00:16 sous prétexte d'être à l'écoute des élèves.
02:00:17 En fait, ça fait des années que,
02:00:19 dans les heures de vie de classe,
02:00:21 on laisse les élèves critiquer les enseignants,
02:00:23 on les laisse même critiquer les enseignants en conseil de classe.
02:00:27 Dès qu'il y a un conflit entre élèves et professeurs,
02:00:29 au lieu de simplement appliquer une sanction,
02:00:32 on passe par une médiation
02:00:33 où il faudrait entendre le point de vue de l'élève.
02:00:35 Donc maintenant, moi, ce que j'ai envie de dire,
02:00:37 c'est qu'il faut arrêter, en fait,
02:00:39 d'écouter la version de l'élève,
02:00:42 mettre des sanctions fortes dès qu'un prof est contesté,
02:00:46 dès qu'un enseignant n'est pas respecté.
02:00:48 Ça commence par les plus petites choses.
02:00:50 Et il faut aussi complètement abandonner le dogme de l'inclusion,
02:00:56 parce qu'on voit bien que les élèves dangereux,
02:01:00 à un moment, ne relèvent plus du système scolaire.
02:01:02 Un élève avec des troubles psychiatriques lourds,
02:01:05 il relève d'un établissement spécialisé.
02:01:07 Les élèves radicalisés, c'est la même chose.
02:01:09 Comment est-ce qu'on peut envisager
02:01:10 de les laisser au milieu des autres enfants ?
02:01:13 C'est un enjeu pour les profs, on le voit actuellement,
02:01:15 mais c'est aussi un danger pour les élèves.
02:01:17 En fait, on noie constamment le poisson en parlant de harcèlement,
02:01:22 mais il y a surtout des violences scolaires,
02:01:24 des couteaux dans les sacs,
02:01:26 des élèves qui sont délinquants, qui n'ont rien à faire là.
02:01:28 Dernière question,
02:01:30 et qui a été soulevée d'une certaine manière par notre reporter,
02:01:32 tout à l'heure, quand il parlait de ses parents,
02:01:35 de ses profs aussi, sur place au collège de Rennes,
02:01:39 qui disaient qu'il faut la responsabilisation des parents.
02:01:43 Qu'est-ce qu'on peut faire en la matière ?
02:01:45 Parce qu'on voit bien que ces mêmes parents,
02:01:47 lorsqu'ils sont convoqués
02:01:48 ou lorsque les profs veulent initier une discussion avec eux,
02:01:51 en remettent une couche.
02:01:52 Parfois, ce sont eux qui sont aussi à la manœuvre
02:01:55 dans le conditionnement de leurs enfants, d'une certaine manière.
02:01:58 Tout à fait, les parents aussi sont au cœur de la contestation,
02:02:01 malheureusement, bien souvent.
02:02:03 Donc, il faut qu'ils soient responsables de l'éducation de leurs enfants
02:02:07 sur un plan judiciaire, tout simplement.
02:02:11 Les parents ne peuvent plus contester les enseignants.
02:02:16 Dans l'affaire Samuel Paty,
02:02:17 c'était absolument central dans ce qui s'est passé.
02:02:20 Il faut l'empêcher totalement
02:02:23 et que les parents soient responsables, tout à fait.
02:02:27 Moi, ça ne me paraît pas.
02:02:28 J'ai entendu dans le reportage qu'il fallait fouiller les sacs à l'entrée.
02:02:32 Donc, en fait, la France va devenir un aéroport géant
02:02:34 où il va falloir sécuriser tout, partout, tout le temps.
02:02:38 Mais en fait, c'est sans fin.
02:02:42 Donc, il ne faut pas passer par là.
02:02:45 Il faut vraiment que...
02:02:48 Par exemple, aussi, dans la contestation de la minute de silence,
02:02:52 les sanctions qui ont été prises sont tout à fait insuffisantes.
02:02:54 On a donné des sanctions disciplinaires au sein des établissements.
02:02:58 On a fait des exclusions.
02:02:59 Alors, ce qui signifie qu'en fait, les élèves changent d'établissement,
02:03:02 c'est tout.
02:03:03 Les élèves mineurs qui avaient parfois menacé de mort des profs,
02:03:08 il faut que les parents soient l'objet de poursuites pénales.
02:03:10 Il faut que la justice des mineurs fasse son travail.
02:03:13 Et quand c'est des mineurs de moins de 13 ans,
02:03:16 il faut que les parents soient sérieusement poursuivis.
02:03:18 Merci beaucoup, Eva Guerlain, pour votre témoignage très fort.
02:03:21 On prend la mesure de l'ampleur de la tâche qui nous attend.
02:03:24 Christian Proutot, peut-être en guise de réaction,
02:03:28 on ne peut pas bunkeriser...
02:03:29 Elle disait, effectivement, qu'on ne peut pas bunkeriser les écoles,
02:03:32 la sécurité, c'est un domaine que je vous connais.
02:03:35 On ne va pas demander à passer des portiques.
02:03:38 C'est même contre-productif, contre-intuitif
02:03:40 pour la plupart des élèves qui ne comprendraient pas.
02:03:42 Et ça alimente, d'une certaine manière,
02:03:43 ce climat de violence qui perdure,
02:03:45 parce que ça reste dans les esprits, en fait.
02:03:47 Non, mais c'est toujours le choix que l'on voudrait faire
02:03:50 quand, tout d'un coup, on n'a pas apporté la réponse en amont.
02:03:53 Je trouve complètement surréaliste de se dire
02:03:56 que peut-être il faudrait faire ça.
02:03:58 Il y a quand même, pour en arriver à ce genre de situation,
02:04:01 un certain nombre de choses qui auraient pu être faites en amont.
02:04:04 Et je suis tout à fait d'accord avec madame.
02:04:07 Sur l'inversion des valeurs par rapport au poste de l'enseignant.
02:04:11 L'enseignant, c'est celui qui sait.
02:04:13 Les élèves, ils doivent écouter.
02:04:16 Et les parents qui sont associés à l'enseignement et tout,
02:04:20 ils ne doivent pas les mettre dans l'école.
02:04:22 Et les associations de parents d'élèves,
02:04:24 de temps en temps, feraient bien de balayer devant leurs cours,
02:04:27 parce qu'elles sont souvent...
02:04:29 C'est toujours les professeurs qui sont responsables.
02:04:32 Jamais leur petit roi,
02:04:33 qui, de temps en temps, ne sont pas à la hauteur.
02:04:36 -Il y a un peu de ça dans cette génération.
02:04:38 -Il y a deux choses importantes dans le témoignage de cette enseignante.
02:04:42 Première chose, punir à la première incartade.
02:04:48 Et ça, c'est exactement ce que dit Gabriel Attal.
02:04:51 Il ne faut rien laisser passer,
02:04:53 parce que c'est comme ça qu'on apprend des règles,
02:04:56 qu'on apprend l'existence d'un cadre.
02:04:58 Il faut le faire, le premier moment est le bon.
02:05:03 Et deuxième chose, extraire ces élèves,
02:05:07 et je pense en particulier à cet ado de Rennes,
02:05:11 du système scolaire.
02:05:12 Et là, ça pose le problème de la pédopsychiatrie en France,
02:05:16 qui est extrêmement malade depuis des dizaines d'années.
02:05:20 -On n'a pas de rendez-vous quand on veut.
02:05:22 -Et il n'y a plus de pédopsychiatres.
02:05:24 Le recrutement en libéral a baissé de plus de 30 %,
02:05:28 en disant qu'il n'y en a plus.
02:05:30 Et en plus, quand un élève est changé,
02:05:33 parce que son comportement, c'est le cas de cette jeune fille,
02:05:37 dans son ancien établissement,
02:05:38 elle avait le même genre de comportement.
02:05:41 -S'argeant l'idée que...
02:05:43 -Elle avait aussi menacé.
02:05:44 Le chef d'établissement du nouvel établissement
02:05:47 n'est pas mis au courant,
02:05:48 parce qu'on ne veut pas stigmatiser l'élève.
02:05:51 -On croit trouver la solution à chaque fois
02:05:53 en pensant que le problème va disparaître.
02:05:55 -On passe d'un établissement de droit commun
02:05:58 à un autre établissement de droit commun.
02:06:00 -On doit passer d'un établissement spécialisé
02:06:03 avec un accompagnement, un suivi,
02:06:05 et ça, ça n'est pas fait.
02:06:07 On ne s'en donne pas les moyens.
02:06:08 Et comment ?
02:06:10 Finalement, le mal est plus fort que l'investissement
02:06:13 que ça nous coûterait.
02:06:14 Il faut remettre l'autorité de l'enseignant
02:06:17 au coeur de nos préoccupations.
02:06:19 L'autorité de l'enseignant.
02:06:20 Je suis désolé, le pédagogisme...
02:06:22 -Il faut lui donner les moyens.
02:06:24 -Il faut lui donner les moyens,
02:06:26 mais il faut que ce soit une volonté collective
02:06:29 de restaurer son autorité.
02:06:30 Les pédagogies de l'éducation nationale
02:06:33 ont trop laissé la place à la contestation de l'élève.
02:06:36 Donc ont trop laissé la place au rôle des parents
02:06:39 qui font intrusion de l'éducation nationale.
02:06:41 C'est générationnel.
02:06:43 Il faut qu'on revienne à ce qui était le cas
02:06:45 quand nous étions gamins.
02:06:47 Lorsqu'on prenait une punition à l'école,
02:06:49 on en prenait une deuxième à la maison.
02:06:52 Il était inimaginable que des parents
02:06:54 allaient à la rencontre de l'enseignant
02:06:56 pour lui demander des comptes.
02:06:58 -Il y avait une forme de solidarité des adultes
02:07:01 face à l'enfant.
02:07:02 -Il faut que ça redevienne le cas.
02:07:04 -On a tous connu ça.
02:07:06 -Chéma inversé.
02:07:07 -Il faut de l'autorité.
02:07:09 C'est 20 ans qu'on a laissé filer.
02:07:12 J'étais un élu rural.
02:07:13 Il y a 20 ans, les instituteurs...
02:07:16 Il faut prendre ça au plus jeune âge, dès la maternelle.
02:07:19 En CP, l'institutrice me disait...
02:07:22 Quand on savait un petit peu, on avait une barre.
02:07:24 Quand on en savait très bien, on avait un carré complet.
02:07:28 Une jeune fille que je connaissais bien,
02:07:30 je lui disais qu'elle ne savait pas tout.
02:07:32 Elle me disait qu'elle ne voulait pas
02:07:35 s'emmerder avec les parents.
02:07:37 Il y a 20 ans, en CP, déjà, on avait jeté l'éponge.
02:07:40 -Parfois, certains signaient à la place des parents
02:07:43 les carnets de notes pour ne pas se faire prendre.
02:07:46 -Et pas de redoublement.
02:07:48 On ne veut pas d'histoire avec les parents.
02:07:50 Il faut reprendre l'autorité.
02:07:52 -On s'attaque à Mamouth.
02:07:54 On verra si Gabriel Attal a les solutions adéquates.
02:07:57 Il propose, il paraît prometteur, la mise en oeuvre.
02:08:00 -L'incaptation est bonne. -Oui.
02:08:02 -L'action suivra. -Il faudra qu'il en ait les moyens.
02:08:05 J'aimerais qu'on parte à Calais.
02:08:07 Ce sera le dernier angle de cet après-midi.
02:08:10 La cohabitation devient de plus en plus compliquée
02:08:13 entre habitants et migrants.
02:08:15 Vous avez peut-être entendu, ces derniers jours,
02:08:18 Natacha Bouchard qui tire la sonnette d'alarme.
02:08:21 Des incivilités, de la saleté rampante.
02:08:23 Le quotidien est insupportable pour ces riverains.
02:08:26 On a appelé au gouvernement...
02:08:28 Gérald Darmanin était chez nous hier soir.
02:08:31 Il dit, attention, en la matière,
02:08:33 sur l'émigration au sens large,
02:08:36 il faut aussi s'atteler aux passeurs.
02:08:38 Je vous propose de l'écouter.
02:08:41 -Quand on appelle des passeurs,
02:08:42 aujourd'hui, c'est un délit.
02:08:44 Moins de 5 ans de prison.
02:08:46 Ils font quelques mois, les passeurs.
02:08:48 Ils gagnent beaucoup d'argent.
02:08:50 C'est un trafic qui nourrit d'autres trafics.
02:08:53 Dans le projet de loi, c'est plus un délit,
02:08:56 15 à 20 ans de prison.
02:08:57 Ce que donnent les magistrats,
02:08:59 c'est pas qu'ils sont laxistes,
02:09:01 c'est que notre propre loi est laxiste.
02:09:04 Ce qu'on propose, c'est la criminalisation,
02:09:06 comme le trafic de drogue,
02:09:08 la criminalisation des passeurs.
02:09:11 -Elémentaire, mon cher Watson.
02:09:13 Pierre-Henri Dumont, bonjour.
02:09:15 Vous êtes député,
02:09:16 les Républicains du Pas-de-Calais.
02:09:19 Qu'est-ce que vous dites à Gérald Darmanin,
02:09:22 qui veut s'atteler aux passeurs ?
02:09:24 Est-ce qu'on a les moyens de le faire ?
02:09:26 C'est comme le syndrome Gabriel Attal.
02:09:29 Il y a les annonces et la mise en oeuvre.
02:09:31 -Oui, on a les moyens de le faire.
02:09:33 Les forces de l'ordre font un travail remarquable
02:09:36 chaque nuit, chaque jour,
02:09:38 pour empêcher des morts dans la Manche.
02:09:40 On empêche de transformer la Manche
02:09:42 en Nouvelle-mer méditerranée.
02:09:44 Le problème de Calais, c'est un problème géographique.
02:09:48 C'est ma circonscription, je le connais bien.
02:09:50 Je vis avec depuis que je suis né.
02:09:53 Il n'y a pas de route à traverser
02:09:54 depuis l'Irak ou l'Afghanistan jusqu'à la France.
02:09:57 Il n'y a que de la terre à traverser,
02:10:00 à part un petit bras de mer au large de la Turquie.
02:10:03 Mais pour aller de Calais,
02:10:05 de l'Europe continentale au Royaume-Uni,
02:10:08 il faut traverser la mer, la Manche.
02:10:10 Du coup, il y a, à cet endroit-là,
02:10:12 un nœud qui existe.
02:10:13 Ce n'est pas à cause des accords du Touquet,
02:10:16 ni de quoi que ce soit d'autre.
02:10:18 Les Anglais ont aussi une politique permissive
02:10:21 de travail, de logement, de vie en communauté,
02:10:23 voire de communautarisme,
02:10:25 et qui attire des étrangers,
02:10:27 qui sont pour la plupart issus des anciennes colonies britanniques.
02:10:31 Tout ça fait qu'à Calais, la situation est compliquée.
02:10:34 Il faut criminaliser les passeurs,
02:10:36 le travail des forces de l'ordre est remarquable,
02:10:38 mais on vide la mer à la petite cuillère.
02:10:41 -Pierre-Henri Dumont, on avait cru qu'on prend.
02:10:44 On nous a fait croire que la jungle de Calais
02:10:46 avait été démantelée.
02:10:48 On découvre le réveil un peu plus dur.
02:10:50 On découvre qu'il n'en est rien.
02:10:52 Est-ce qu'elle se reconstitue à hauteur
02:10:54 de ce qu'on connaissait en 2010-2015 ?
02:10:57 -C'est pas que vous découvrez,
02:10:58 c'est que vous n'étiez pas intéressé depuis 2015 ou 2016.
02:11:02 La jungle de Calais,
02:11:03 telle qu'elle avait été créée sous François Hollande
02:11:07 entre 2015 et 2016, n'existe plus, a été démantelée en 2016.
02:11:10 C'était 10 000 migrants qui s'entassaient
02:11:13 dans le plus grand bidonville d'Europe,
02:11:15 juste à côté du port.
02:11:17 Il y a toujours eu entre 200, 300, 500, 800 migrants
02:11:20 qui existaient dans des petits camps,
02:11:22 parfois aidés par des associations
02:11:24 qui ne font pas un travail main dans la main avec l'Etat.
02:11:27 Certaines les incitent à ne pas demander l'asile en France
02:11:31 et à tenter leur chance vers l'Angleterre
02:11:33 en payant des passages, comme le ministre l'a dit,
02:11:36 à des passeurs pour plusieurs dizaines de milliers d'euros,
02:11:40 risquer de perdre la vie, comme on a pu le voir
02:11:43 ces derniers mois ou ces dernières années,
02:11:45 dans la manche sur des rafios pneumatiques gonflables
02:11:49 où des enfants, des femmes, des hommes meurent dans la manche.
02:11:52 Parfois, certains sont...
02:11:53 Parce qu'ils ont des camps écrasés par les trains de marchandises
02:11:57 qui passent ou percutés par des camions
02:11:59 sur les recades portuaires, sur l'autoroute
02:12:02 ou sur les zones de Transmarc ou de la Turcurie.
02:12:05 Donc, il y a des mini-camps,
02:12:06 mais on est très, très, très loin de ce que fut la jungle
02:12:10 qui était un camp organisé.
02:12:11 La jungle, c'était 10 000 personnes.
02:12:13 Aujourd'hui, on estime
02:12:15 entre 500 et 800 migrants sur le territoire.
02:12:18 Des opérations de démantèlement régulières
02:12:20 ont lieu de la flagrance tous les 24 à 48 heures.
02:12:23 Des mises à l'abri, en période hivernale,
02:12:25 la semaine dernière ou il y a deux semaines.
02:12:27 Mais on aimerait que tout le monde joue le jeu
02:12:30 et que les migrants qui doivent être mis à l'abri
02:12:33 dans des centres ailleurs en France
02:12:35 pour demander l'asile ou être mis en centre de rétention
02:12:38 pour être envoyés dans leur pays,
02:12:40 qu'il n'y ait pas des associations qui fassent du contre-emploi.
02:12:43 -Dernière question sur un plan plus politique.
02:12:46 Vous avez réuni lundi à 17h.
02:12:49 Ca a été un beaucoup de poker
02:12:52 et qui a été gagnant pour les Républicains,
02:12:54 cette motion de rejet, entre autres formations.
02:12:57 Le texte, normalement,
02:12:59 si la commission est conclusive, devrait être durci.
02:13:03 Il recueillera votre assentiment ?
02:13:06 Il sera, à votre avis, plus conforme à vos attentes ?
02:13:09 -Oui. En immigration, on ne peut pas faire
02:13:11 et de la régularisation de clandestins
02:13:14 de façon massive dans les métiers en tension jusqu'en 2028,
02:13:17 des clandestins déjà présents en France
02:13:19 mais également ceux qui sont toujours présents en Afrique ou en Asie,
02:13:22 et en même temps demander à mieux expulser.
02:13:25 Soit on expulse mieux, soit on régularise les clandestins.
02:13:28 Le texte du Sénat visait d'abord à mieux expulser,
02:13:30 à faire en sorte de pouvoir fermer les pompes aspirantes,
02:13:33 couper les vannes de l'immigration légale et illégale,
02:13:36 faire en sorte que l'immigration légale soit celle que l'on choisit
02:13:39 et non pas celle que l'on subit grâce ou à cause des passeurs.
02:13:43 Plus le texte s'approchera de la version du Sénat,
02:13:46 plus il sera conforme aux attentes des Français,
02:13:48 plus on sera, nous, députés, les Républicains, amenés à le voter.
02:13:51 J'ai aucun doute sur le fait que la majorité ira vers le texte du Sénat.
02:13:54 D'ailleurs, Gérald Darmanin avait dit à l'issue du texte du Sénat
02:13:58 qu'il était très content du texte du Sénat,
02:14:00 que c'était un très bon texte,
02:14:01 et les sénateurs de la majorité En marche au Sénat
02:14:05 avaient d'ailleurs voté en faveur du texte du Sénat.
02:14:07 Donc il serait logique que les députés
02:14:09 En marche à l'Assemblée nationale et de la majorité présidentielle
02:14:12 votent ce même texte du Sénat,
02:14:13 qui sera à peu près celui qui sortira de la commission mixte paritaire.
02:14:16 Merci beaucoup, Pierre-Henri Dumont.
02:14:17 On vous sondera évidemment à cette occasion.
02:14:19 Ce sera l'actualité du début de la semaine prochaine.
02:14:21 Merci d'avoir répondu à toutes nos questions.
02:14:22 Merci à nos invités aussi de nous avoir rejoints.
02:14:24 Punchline, Laurence Ferrari, bien sûr.
02:14:26 Vous en avez l'habitude dès 17h.
02:14:28 Et nous, on se rejoint demain.
02:14:29 Enfin, non, pas demain.
02:14:31 C'est Lionel Rousseau qui officiera.
02:14:33 On se rejoint lundi pour une nouvelle émission.
02:14:35 À très bientôt.
02:14:36 ♪ ♪ ♪

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