Les invités de Nelly Daynac débattent de l'actualité dans #180minutesInfo du lundi au vendredi
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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour 180 minutes info.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 17h pour analyser et décrypter l'information et pour vous
00:00:09 livrer l'actualité à mes côtés.
00:00:10 Soumaya Labidi, bonjour ma chère Soumaya.
00:00:12 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:00:13 On vous retrouve dans un instant pour le journal mais avant, comme chaque début d'après-midi,
00:00:17 l'Ephéméride.
00:00:18 Chers amis, bonjour.
00:00:24 Vous vous souvenez qu'il y a deux jours, nous avons fêté le premier martyre, Étienne.
00:00:29 Aujourd'hui, trois jours après, nous célébrons les saints innocents.
00:00:33 Tous ces petits martyres mis à mort par Hérode après l'annonce de la naissance de Jésus.
00:00:39 Comme si l'Église voulait nous rappeler combien la bonne nouvelle avait mal été
00:00:44 accueillie par les hommes.
00:00:45 Vous vous souvenez que le roi Hérode avait été affolé par la venue du Messie annoncée
00:00:51 par les rois mages.
00:00:52 Il avait même essayé de ruser avec eux pour savoir où était l'enfant pour aller le
00:00:57 vénérer.
00:00:58 C'est ce qu'il prétendait mais en réalité, il voulait le tuer.
00:01:01 Comme il n'avait pas pu le découvrir, il eut recours à une solution radicale.
00:01:06 Il fit massacrer tous les enfants de moins de deux ans de la région de Bethlème.
00:01:11 Toutes ces petites victimes, l'Église a considéré qu'elles étaient saintes.
00:01:16 Cette fête très particulière est aussi l'occasion pour l'Église de rappeler l'attention
00:01:22 à laquelle ont droit les enfants dès leur conception.
00:01:26 Voici donc notre prière du jour adressée à la Vierge Marie.
00:01:31 Mère des tout petits défunts, viens nous consoler dans notre peine et faire grandir
00:01:37 en nous l'espérance de retrouver ces enfants un jour.
00:01:41 C'est tout pour aujourd'hui.
00:01:43 A demain chers amis.
00:01:44 Ciao.
00:01:45 Et à demain chère Alessandra.
00:01:48 Dans un instant, place au débat, au décryptage avec nos invités.
00:01:52 Je vous les présente, mais tout de suite, le journal avec vous, Soumaya.
00:01:55 Bonjour à tous.
00:01:56 A la une de l'actualité, le suspect du quintuple homicide de Meaux a reconnu être l'auteur
00:02:01 des faits.
00:02:02 Il a également précisé avoir noyé ses deux petits garçons.
00:02:05 Il dit avoir entendu des voix qui lui ont demandé de faire le mal.
00:02:08 Cependant, il n'identifie pas d'éléments déclencheurs de son passage à l'acte.
00:02:12 De son côté, le parquet a requis son placement en détention provisoire.
00:02:17 Et cette actualité qui provoque des réactions également aujourd'hui, ma chère Soumaya,
00:02:21 25 passagers indiens de l'avion immobilisé pendant 4 jours à Vattry, ils ont été libérés
00:02:27 ce mardi alors qu'ils sont dans l'attente de l'examen de leur demande d'asile.
00:02:31 Le juge lui invoque un motif de forme.
00:02:34 Les détails avec Audrey Berthoud.
00:02:35 Après plusieurs jours de confinement, suite à l'arrêt du vol Dubaï-Managua par la police
00:02:42 aux frontières, 25 passagers indiens ont été libérés ce mardi.
00:02:46 Ces passagers avaient demandé l'asile politique en France alors que leur avion était retenu
00:02:50 au sol pour soupçon de traite d'être humain.
00:02:52 Leur libération a été décidée par le juge des libertés et de la détention pour un
00:02:57 motif de forme.
00:02:58 Ce dernier a estimé que le directeur de la police aux frontières de l'aéroport de
00:03:02 Roissy Charles de Gaulle ne l'avait pas saisi dans les délais en vue d'obtenir
00:03:05 la prolongation de leur maintien en zone d'attente pour 8 jours.
00:03:09 Le parquet de Bobigny a précisé qu'ils sont donc libres de leurs faits et gestes
00:03:12 même s'ils sont en situation irrégulière sur le territoire français.
00:03:16 Parmi les 25 passagers, 5 mineurs ont été confiés à l'aide sociale à l'enfance
00:03:20 du département et placés.
00:03:21 L'avion a pu repartir lundi avec 276 des passagers.
00:03:25 Il a atterri à Bombay ce mardi au lieu de se rendre à Managua, la capitale du Nicaragua,
00:03:31 comme initialement prévu.
00:03:32 Dans le reste de l'actualité, ce nouveau revers pour la ville de Nice.
00:03:36 Le conseil d'Etat a rejeté son pourvoi pour expulser des migrants autour d'une église.
00:03:41 Le maire Christian Estrosi explique qu'il va reprendre la procédure d'expulsion de
00:03:45 ces migrants installés depuis 7 ans autour de ce lieu de culte.
00:03:49 Et puis cette interrogation à présent, la France est-elle plus laxiste que ses voisins
00:03:55 en matière d'immigration ? Même avec la nouvelle voie votée à l'Assemblée nationale,
00:04:00 le pays est le plus accueillant que la plupart des autres membres de l'UE.
00:04:04 Explication signée Célia Gruyère.
00:04:07 Si pour une partie de la classe politique la loi immigration est trop dure, la France
00:04:11 resterait pourtant l'un des pays européens les plus ouverts en la matière.
00:04:15 Par exemple, le niveau de langue requis pour obtenir un titre de séjour reste plus bas
00:04:20 qu'un bon nombre de pays de l'Union européenne.
00:04:22 Il faut acquérir le niveau A2 en France contrairement à l'Allemagne, la Finlande ou encore les
00:04:28 Pays-Bas qui exigent le niveau B1.
00:04:30 Une des mesures phares, comme la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers
00:04:34 en tension, permettent également à la France de garder une politique d'immigration ouverte.
00:04:39 Autre exemple, la prise en charge de la santé des sans-papiers.
00:04:43 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark ou encore les Pays-Bas,
00:04:47 la France propose un système quasiment unique au monde permettant un accès aux soins beaucoup
00:04:52 plus large.
00:04:53 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration qui publie une
00:04:57 tribune dans Le Monde, même si le Conseil constitutionnel valide la loi immigration,
00:05:02 la France restera l'un des pays les plus ouverts de l'Union européenne.
00:05:05 En témoigne notamment le domaine de l'hébergement d'urgence inconditionnelle.
00:05:09 Un hébergement même pour ceux qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
00:05:14 La France se rapproche tout de même de certains pays, en durcissant notamment l'accès
00:05:19 aux allocations familiales et le regroupement familial.
00:05:22 Manifestation contre la réforme des retraites, saintes solides ou encore les émeutes, l'année
00:05:28 2023 a été particulièrement chargée pour les forces de l'ordre.
00:05:31 Le bilan avec Mathilde Couvillier-Fleurnoy et Audrey Berthoud.
00:05:37 L'année 2023 a été particulièrement rude pour les forces de l'ordre.
00:05:42 Entre les manifestations contre la réforme des retraites, celles à Sainte-Soline ou
00:05:46 encore les émeutes de cet été.
00:05:47 Des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits.
00:05:51 Premier exemple, le 1er mai, près de 12 000 policiers et gendarmes ont été déployés
00:05:56 partout en France, dont 5 000 à Paris.
00:05:58 Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été blessés ce jour-là, selon le ministre
00:06:02 de l'Intérieur.
00:06:03 On a eu une addition de manifestations avec des groupes, notamment l'extrême gauche,
00:06:10 des groupes plus culs, plutôt Black Bloc, Antifa, etc. venus non pas pour exprimer
00:06:18 un mécontentement social, mais pour brûler, pour semer le chaos, pour tuer du flic n'ayant
00:06:25 pas peur.
00:06:26 Plus tard, fin mars, lors des nombreuses manifestations contre le projet de bassine
00:06:29 à Sainte-Soline, les gendarmes aussi étaient en première ligne.
00:06:33 47 d'entre eux ont été blessés, selon le procureur de la République de Nior.
00:06:37 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme, je n'ai pas souvent vu une telle concentration
00:06:44 de ce niveau de violence-là.
00:06:45 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché grandes et moyennes villes ont également
00:06:49 été un marqueur frappant pour les forces de l'ordre cette année.
00:06:52 Des émeutes bien plus violentes que celles de 2005, selon un syndicat de police.
00:06:56 Au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré 10 762 policiers blessés, dont
00:07:03 près de 4000 à la suite de violences volontaires.
00:07:05 Neuf d'entre eux ont perdu la vie en service, dont trois lors d'une opération de police.
00:07:09 Et cette année difficile pour les forces de l'ordre, nous y reviendrons avec nos invités
00:07:15 dans 180 minutes.
00:07:16 Info, mais avant, l'actualité économique.
00:07:19 Le coup prêt qui est tombé pour l'enseigne d'ameublement Habitat, en grande difficulté
00:07:23 financière, a été placé en liquidation judiciaire, sans maintien de l'activité.
00:07:28 Une décision qui intervient moins de dix jours après le placement redressement de
00:07:32 l'entreprise.
00:07:33 Entreprise qui emploie près de 400 salariés et qui compte 25 magasins.
00:07:38 Médecins, transports, commerce, dans les campagnes tout comme en périphérie des villes,
00:07:43 les Français doivent faire face à la panne des services de proximité.
00:07:47 Illustration avec ce reportage à Guérare en Seine-et-Marne.
00:07:50 Fabrice Elsner et Chloé Tarka.
00:07:52 Seulement à 20 kilomètres de Disneyland.
00:07:55 Pourtant, ici, dans cette commune de Seine-et-Marne, le manque de services impacte le quotidien
00:08:01 de ses habitants.
00:08:02 Peu de commerce de proximité et pas de transport en commun.
00:08:05 Pour cette habitante de Guérare depuis 35 ans, difficile de s'imaginer vieillir ici.
00:08:10 Dès qu'on arrive à 80 ans, qu'on ne peut plus conduire.
00:08:13 Moi j'y pense parce que j'ai 65 ans et je me dis mais dans 10 ans, dans 15 ans, je
00:08:19 ne sais pas dans quel état je serai.
00:08:20 Je pense que je retournerai en ville parce que ce n'est pas possible de rester là.
00:08:24 Heureusement, une solidarité s'est mise en place.
00:08:27 Nous sommes chez Martine, membre de l'association Entre Aides et Déplacements qui compte une
00:08:31 cinquantaine de chauffeurs bénévoles permettant aux personnes âgées de les conduire.
00:08:35 Dans tous les transports qu'on fait, on a 60% de transports pour le médico, on a 35%
00:08:41 pour les courses et le reste, ça peut aller tout simplement d'aller porter des fleurs
00:08:46 au cimetière.
00:08:47 C'est un truc tout bête mais une personne âgée, elle ne va pas faire 3 km à pied
00:08:52 pour aller porter des fleurs au cimetière donc elle a besoin de nous.
00:08:54 Martine retrouve une habituée des services de l'association.
00:08:57 Alors on va à l'intermarché de Farmoutier.
00:09:01 Ces personnes âgées qui ne conduisent pas et qui sont dans des villages, dans des lieux
00:09:07 où les commerçants ne sont pas suffisants pour survivre.
00:09:10 On est obligé, voici au décès de mon mari, soit je déménageais, si cette association
00:09:17 n'avait pas existé, j'aurais été obligé de déménager.
00:09:20 Chaque année, les chauffeurs de l'association parcourent jusqu'à 90 000 km pour aider
00:09:25 les habitants.
00:09:26 Cette France à deux vitesses, nous en parlerons également cet après-midi avec nos invités.
00:09:32 Cette information soumaya importante en cette période de fête.
00:09:35 Absolument, la préfecture interdit la pêche, la récolte et la commercialisation de l'ensemble
00:09:40 des coquillages du bassin d'Arcachon et du banc d'Arguin.
00:09:44 Une décision qui fait suite à plusieurs cas d'intoxication alimentaire.
00:09:47 Et puis peut-être cette astuce à présent Soumaya pour terminer le journal ?
00:09:52 Absolument, c'est une astuce Olivier pour faire des économies sur les mêlées plus
00:09:56 prisées en cette fête de fin d'année.
00:09:59 Abini, qu'il vous faudra seulement plonger pour ramasser des Saint-Jacques mais aussi
00:10:03 respecter les règles.
00:10:04 Caminata Demphal.
00:10:05 En Bretagne, le parking de la plage de Binic se transforme en vestiaire.
00:10:10 Des apnéistes se retrouvent pour la dernière pêche à la coquille de l'année.
00:10:15 Moi ça fait 55 ans que je plonge.
00:10:19 Avant on faisait les araignées.
00:10:23 Arrivé près de la mer, les plongeurs amateurs chaussent leurs palmes, masques et tubas,
00:10:28 vérifient leurs équipements et se préparent à se jeter à l'eau.
00:10:33 Après la séance de plongée, la Saint-Jacques, objet de toutes les convoitises, est ramenée
00:10:40 sur la plage.
00:10:41 Mais attention, même gratuite, la pêche à la coquille en apnée est aussi réglementée
00:10:46 que la pêche professionnelle.
00:10:48 Chaque plongeur a droit à deux heures de pêche deux fois par semaine, 30 Saint-Jacques maximum
00:10:54 par plongée et elles doivent mesurer 11 centimètres de diamètre minimum.
00:10:59 Voilà, donc elle fait la taille.
00:11:00 Là on va tout rincer notre matériel et puis ouvrir les coquilles.
00:11:04 On en garde quelques-unes pour manger et puis on en donne à nos enfants.
00:11:11 Un mets de qualité et gratuit, de quoi se faire plaisir à quelques jours du réveillon
00:11:15 de la Saint-Sylvestre.
00:11:16 Avec un peu de beurre c'est absolument délicieux.
00:11:21 On est les retours à la poêle ma chère Soumaya.
00:11:23 Merci beaucoup.
00:11:24 On vous retrouve à 14h30 pour un nouveau journal.
00:11:26 Dans l'actualité également cette rixe mortelle avec des mineurs isolés.
00:11:29 Cela s'est passé à Limoges et c'est inquiétant.
00:11:33 En tout cas les riverains, les habitants de cette ville moyenne nous ont fait part de
00:11:38 leurs inquiétudes.
00:11:39 On en parle avec nos invités.
00:11:40 Je vous les présente dans un instant.
00:11:41 On marque une très courte pause.
00:11:42 Restez avec nous sur CNews.
00:11:45 Et de retour sur le plateau de 180 minutes info.
00:11:51 Bienvenue.
00:11:52 Si vous nous rejoignez, on décrypte, on analyse l'actualité avec nos invités cet après-midi.
00:11:56 Autour de ce plateau, pour vous accompagner, Sandra Buisson.
00:11:58 Bonjour Sandra.
00:11:59 Bonjour Vincent.
00:12:00 Journaliste police, justice, CNews, vous la connaissez bien.
00:12:03 Claude Aubadia, agrégé de philosophie, nous accompagne également cet après-midi.
00:12:06 Bonjour.
00:12:07 Bonjour.
00:12:08 J'en profite pour présenter votre livre "Grande philosophie du grand large".
00:12:11 C'est aux éditions Le Pommier.
00:12:12 C'est préfacé par Jean Le Cam.
00:12:14 Absolument.
00:12:15 Amaury Brela, journaliste Valeurs Actuelles, est également avec nous cet après-midi.
00:12:19 Bonjour Amaury.
00:12:20 Bonjour.
00:12:21 Denis Deschamps, analyste conférencier, nous s'accompagne également.
00:12:24 Bonjour Denis.
00:12:25 Cette inquiétude à la une de l'actualité, on en parle régulièrement, les villes moyennes
00:12:29 désormais touchées par l'ultra-violence des RICS.
00:12:32 C'est en tout cas le cas à Limoges où un mineur isolé, c'est un jeune turc de 16
00:12:36 ans, a été tué dans une RICS.
00:12:38 Il a été touché à l'arme blanche dans le centre-ville.
00:12:41 Une annonce du Parquet hier.
00:12:42 Les suspects sont eux aussi des mineurs isolés de nationalité pakistanaise.
00:12:47 Retour sur les faits avec Jules Bedot, Justine Serquera.
00:12:50 Le récit est signé Célia Gruyère.
00:12:53 C'est sur la place Winston Churchill à Limoges qu'une RICS entre-bande a éclaté ce lundi.
00:12:59 Un mineur isolé turc âgé de 16 ans est décédé après avoir été blessé à l'arme blanche.
00:13:05 Il était accompagné de trois autres mineurs turcs quand ils se sont fait prendre à partie
00:13:10 par un autre groupe.
00:13:11 Vers 17h30, travaillant au bureau, j'ai entendu des bruits, des exclamations.
00:13:17 Je suis venu voir à la fenêtre et là j'ai vu un groupe de 5-7 personnes contre un groupe
00:13:22 de 3 personnes qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir et qui se donnaient des coups
00:13:27 de ceinture en cuir violemment.
00:13:30 Il y en a même un du groupe des 3 qui est tombé par terre et qui a été lapidé au
00:13:36 sol par un coup de ceinture.
00:13:38 Ce que j'ai vu après, les deux groupes se sont séparés.
00:13:44 Le groupe de 3 est parti dans la rue en face et le groupe de 7 est parti en direction de
00:13:49 Place Dene.
00:13:50 Les suspects, des mineurs pakistanais SDF AG de 15 à 17 ans, ont été interpellés
00:13:55 et placés en garde à vue.
00:13:56 Tous, nient leur implication quant aux coups mortels portés à la victime, mais reconnaissent
00:14:01 leur présence sur le lieu des faits.
00:14:03 Pour ce témoin, ce genre de scène est habituel sur la place.
00:14:07 Trois-quatre fois par semaine, il y a des altercations violentes sur cette place, à
00:14:13 divers niveaux.
00:14:14 Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Limoges.
00:14:18 Des personnes impliquées dans la RIC se sont toujours activement recherchées.
00:14:22 Denis Deschamps, ce n'est pas la première fois que la ville de Limoges fait la une pour
00:14:27 ce type de RIC.
00:14:29 Regroupées en collectif depuis 2019, des habitants avaient d'ailleurs multiplié les
00:14:33 courriers à la mairie pour faire part notamment de leurs inquiétudes sur les rassemblements
00:14:38 nocturnes, sur l'activité des prostituées ou encore le trafic des stupéfiants.
00:14:43 Là, c'est encore une autre problématique qui est soulevée, celle des mineurs isolés.
00:14:47 C'est navrant d'entendre encore ça.
00:14:51 Il y avait eu des incidents similaires en août de cette année, que l'on avait commenté
00:14:56 d'ailleurs.
00:14:57 Ce qui est assez ennuyeux, vous voyez, là on est dans la démonstration concrète, vraiment
00:15:01 concrète, qui vient en parallèle des chiffres que vous avez présentés notamment au journal
00:15:05 tout à l'heure avec ce sentiment d'insécurité, où en fait il faudrait regarder dans le temps
00:15:10 le suivi à périmètre comparable parce que le ministère de l'Intérieur fait bouger
00:15:14 les curseurs et donc en fait les chiffres ne sont plus comparables.
00:15:17 Mais là, vous voyez pourquoi les habitants ressentent un sentiment d'insécurité même
00:15:23 s'ils ne se sont pas touchés.
00:15:24 Ce n'est même pas un sentiment là.
00:15:25 L'insécurité, elle existe.
00:15:26 Oui, mais en fait les chiffres n'ont pas vraiment monté d'abord.
00:15:30 Je pense que c'est faux puisque les curseurs ont bougé.
00:15:32 Mais en plus, même s'ils ne se sont pas touchés directement, c'est quand même l'insécurité
00:15:36 qui leur crée le sentiment d'insécurité.
00:15:37 Et vous avez vu, c'est trois, quatre fois par semaine.
00:15:40 C'est de plus en plus violent pour différentes raisons, soit du trafic, soit de la prostitution,
00:15:44 soit des règlements de compte.
00:15:46 Et effectivement, c'est de plus en plus jeune.
00:15:49 On n'arrête pas d'en parler.
00:15:50 Ça concerne des gens de plus en plus jeunes.
00:15:52 Vous avez vu pendant les émeutes, par exemple, où c'était des gamins de 13 ans.
00:15:56 Donc vous voyez bien que les choses évoluent.
00:15:58 Les temps évoluent aussi.
00:15:59 Mais malheureusement, la réponse de l'État ne s'accorde pas par rapport à cette réalité
00:16:04 qui est différente d'il y a 20 ans ou de 40 ans.
00:16:06 Et là, vous voyez que maintenant, toutes les villes moyennes, voire même les petites
00:16:10 villes sont touchées aujourd'hui.
00:16:11 - Amaury Brelet, effectivement, une évolution de la situation, puisque ce qui est notable,
00:16:16 c'est effectivement que cette rixe mortelle se passe à Limoges, ville moyenne, dans le
00:16:20 centre-ville.
00:16:21 C'est vrai que les centres-villes n'étaient pas particulièrement touchées autrefois,
00:16:24 on s'y sentait en sécurité.
00:16:25 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:16:26 Qu'est-ce que révèle, selon vous, cette rixe mortelle ?
00:16:29 - C'est l'illustration d'un double phénomène à l'œuvre, celui de l'hyperviolence de la
00:16:34 société, de l'ensauvagement, comme on le dit, qui touche désormais toutes les villes,
00:16:37 y compris les villes moyennes.
00:16:38 Et c'est lui aussi d'une forme de communautarisation, puisque souvent ces rixes ont lieu soit au
00:16:45 bas de l'échelle, entre bandes, même entre quartiers, ou même entre communautés.
00:16:50 C'est d'ailleurs le cas à Limoges, dans le cas présent, puisque la victime est un
00:16:54 Turc et les agresseurs, les suspects en tout cas, sont des Pakistanais.
00:16:57 Et c'est un phénomène d'autant plus inquiétant qu'il concerne les mineurs, beaucoup de mineurs,
00:17:03 essentiellement des mineurs qui sont d'ailleurs de plus en plus jeunes.
00:17:05 - On y reviendra largement dans cette émission, et peut-être pour conclure, Claude Aubadia,
00:17:09 c'est la question effectivement des mineurs isolés, de l'accueil des mineurs isolés,
00:17:14 qui doit se poser également à la lumière de cette rixe mortelle.
00:17:19 - Oui, c'est la question de l'accueil des mineurs isolés, mais par-delà la question
00:17:23 spécifique de l'accueil des mineurs isolés, la question qui doit se poser, c'est la question
00:17:27 des sources de cette violence gratuite, de cette violence aveugle.
00:17:32 On peut incriminer, on peut imputer cette violence aux discriminations sociales, aux
00:17:37 injustices, aux inégalités, mais derrière cette violence aveugle qui touche en fait
00:17:43 l'ensemble des territoires, il y a une crise beaucoup plus profonde, qui est une crise
00:17:46 de sens, qui est une crise du sens, et cette crise du sens, c'est une crise qui touche
00:17:51 en fait la question même de la société, qui est la question de savoir ce que c'est
00:17:54 que faire société, ce que c'est que vivre en société.
00:17:58 Je pense que, en fait, ce déchaînement de violence ne montre qu'une chose, c'est que
00:18:02 sous l'effet d'un certain nombre de phénomènes historiques plus ou moins contemporains, je
00:18:06 pense à la sortie de la religion, je pense à la faillite du communisme historique, je
00:18:11 pense au progrès du libéralisme politique-économique, je pense aussi au triomphe du capitalisme,
00:18:17 pour toutes ces raisons conjointes et qui se conjuguent de façon inédite dans les démocraties
00:18:23 occidentales depuis maintenant plusieurs décennies, eh bien on voit se dissoudre cette espèce
00:18:28 de lien social, et on voit l'avènement en fait de ce que Jaurès déjà il y a un siècle
00:18:34 appelait la "dissociété", c'est-à-dire une société dans laquelle il n'y a plus de société,
00:18:38 il n'y a plus de solidarité, il n'y a plus de partage, il n'y a plus de respect.
00:18:40 Et en tout cas, Claude Obadia, en première ligne, face à ces violences qui se multiplient,
00:18:44 les forces de l'ordre, les forces de l'ordre qui ont vécu une année qu'ils ne risquent
00:18:48 pas d'oublier, s'insolinent, émeute de juin-juillet ou encore manifestation contre
00:18:53 la réforme des retraites, les policiers et les gendarmes ont été les victimes de nombreuses
00:18:58 attaques.
00:18:59 Retour sur une année difficile pour les forces de l'ordre, signé Mathilde Kouvilleurs-Flornois
00:19:03 et Audrey Bertheau.
00:19:04 L'année 2023 a été particulièrement rude pour les forces de l'ordre.
00:19:11 Entre les manifestations contre la réforme des retraites, celles à Sainte-Sauline ou
00:19:15 encore les émeutes de cet été.
00:19:16 Des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits.
00:19:20 Premier exemple, le 1er mai, près de 12 000 policiers et gendarmes ont été déployés
00:19:25 partout en France, dont 5 000 à Paris.
00:19:28 Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été blessés ce jour-là, selon le ministre
00:19:31 de l'Intérieur.
00:19:32 On a eu une addition de manifestations avec des groupes, notamment l'extrême gauche,
00:19:39 des groupes plus culs, plutôt Black Bloc, Antifa, etc. venus non pas pour exprimer
00:19:47 un mécontentement social, mais pour brûler, pour semer le chaos, pour tuer du flic n'ayant
00:19:54 pas peur.
00:19:55 Plus tard, fin mars, lors des nombreuses manifestations contre le projet de bassine
00:19:58 à Sainte-Sauline, les gendarmes aussi étaient en première ligne.
00:20:02 47 d'entre eux ont été blessés, selon le procureur de la République de Nyon.
00:20:06 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme, je n'ai pas souvent vu une telle concentration
00:20:13 de ce niveau de violence-là.
00:20:14 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché grandes et moyennes villes ont également
00:20:18 été un marqueur frappant pour les forces de l'ordre cette année.
00:20:21 Des émeutes bien plus violentes que celles de 2005, selon un syndicat de police.
00:20:25 Au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré 10 762 policiers blessés, dont
00:20:32 près de 4000 à la suite de violences volontaires.
00:20:34 Neuf d'entre eux ont perdu la vie en service, dont trois lors d'une opération de police.
00:20:38 Une année 2023 particulièrement rude pour les forces de l'ordre.
00:20:45 Intéressons-nous à la réforme des retraites, épisode où l'on a observé une gradation
00:20:50 de la violence.
00:20:51 Oui, premières journées de manifestation se sont bien déroulées.
00:20:55 D'ailleurs, il y avait un service de sécurité des organisateurs de la manifestation qui
00:21:00 était bien structuré.
00:21:01 D'ailleurs, certains ultra-radicaux s'en sont pris à ce service d'ordre en disant
00:21:05 qu'il les empêchait de passer à l'axe et de faire dégénérer la manifestation.
00:21:09 Les choses ont changé à partir du 16 mars, l'utilisation du 49.3 pour faire passer le
00:21:15 texte des actions très violentes, notamment dans des cortèges sauvages.
00:21:18 Certains policiers nous ont dit qu'ils avaient fait certains soirs 16 km à pied pour poursuivre
00:21:24 les différents cortèges sauvages dans la capitale.
00:21:26 Et puis, cette bascule le 1er mai, la journée de loin la plus violente de ce mouvement anti-retraite.
00:21:33 20 000 personnes dans le pré-cortège, c'est-à-dire avant la manifestation, là où se place
00:21:37 la nébuleuse et les individus ultra-violents.
00:21:40 1500 à 2000 ultra ont réussi à former quatre Black Blocs.
00:21:45 La manifestation donc la plus violente depuis le début de la contestation.
00:21:49 On est arrivé au niveau de violence du 8 décembre 2018.
00:21:53 Des gilets jaunes, m'avait dit un policier à ce moment là.
00:21:55 Un policier qui était donc sur le terrain, qui m'a dit qu'il n'avait jamais vu autant
00:21:59 de magasins détruits et pillés depuis longtemps.
00:22:01 Il m'a dit sur le terrain, ce que j'ai vu sur le terrain, c'était la haine.
00:22:06 Des épisodes tellement violents.
00:22:09 D'ailleurs, Sandra, qu'il y a eu des conséquences dans les prises de position du gouvernement
00:22:12 par la suite.
00:22:13 Oui, et notamment cette décision, cette annonce de Gérald Darmanin après le 1er
00:22:17 mai.
00:22:18 Il a dit qu'il voulait retravailler une disposition qui était en 2019 dans le projet de loi anti-casseurs.
00:22:24 C'était au moment des gilets jaunes.
00:22:25 La volonté d'interdire administrativement de manifester.
00:22:29 Ça avait été censuré par le Conseil constitutionnel.
00:22:32 Là, donc, suite aux violences extrêmes qui ont eu lieu dans les manifestations anti-retraite,
00:22:39 Gérald Darmanin a dit qu'il allait retravailler le texte pour essayer qu'il puisse passer
00:22:43 sans subir les fourches codines du Conseil constitutionnel.
00:22:45 Alors, au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré à Moriburellet 10 762 policiers
00:22:51 blessés, près de 4 000, 3 788 très précisément à la suite de violences volontaires.
00:22:56 Neuf d'entre eux ont perdu d'ailleurs la vie en service, dont trois lors d'une opération
00:23:00 de police.
00:23:01 Interrogeons ces chiffres, si vous le voulez bien.
00:23:04 Sans aucun doute, en tout cas, premier constat, s'en prendre à un policier aujourd'hui
00:23:08 ne suscite plus la crainte.
00:23:09 Non, ça ne suscite plus la crainte.
00:23:11 Et aujourd'hui, les policiers sont en première ligne face à l'hyperviolence de la société.
00:23:15 Ils subissent, ils ont subi, on l'a rappelé cette année, ils ont subi les manifestations
00:23:20 liées à la réforme des retraites.
00:23:21 Ils ont subi évidemment de plein fouet les émeutes cet été, avec près de 900 membres
00:23:26 des forces de l'ordre, policiers et gendarmes blessés.
00:23:28 Ils ont aussi été mobilisés pour gérer l'accueil et l'accueil et la visite du
00:23:35 roi Charles et du pape.
00:23:36 Et ils sont aujourd'hui en effet la cible des voyous, des voyous de la rue, qu'il
00:23:40 s'agisse des racailles de banlieue ou des séditieux d'ultra-gauche, mais aussi d'une
00:23:45 autre forme de voyous qui sont des voyous de salon, qui sont ceux qui, dans la classe
00:23:49 politique, et je pense évidemment à Jean-Luc Mélenchon et à ses complices élus de la
00:23:54 France insoumise, qui depuis des années ne cessent de déverser sur la police leur
00:23:58 haine anti-flic en les accusant de racisme, en les accusant de tuer à longueur de journée,
00:24:03 en voulant les désarmer aussi.
00:24:05 Et en voulant les désarmer, c'est un désarmement moral que l'on exerce sur les policiers
00:24:11 aujourd'hui qui subissent non seulement la violence des coups, mais la violence des mots.
00:24:15 Vous rappeliez ces termes de Jean-Luc Mélenchon, la police tue effectivement des mots qui ont
00:24:21 écho Denis Deschamps dans différents groupuscules et différents.
00:24:25 Alors il y a des émeutiers, il y a également les black blocs, l'ultra-gauche, Sandra Buisson
00:24:29 nous en parlait.
00:24:30 On peut aussi parler de ces éco-terroristes, en tout cas ils avaient été qualifiés comme
00:24:34 ceux-là à Sainte-Soline par Gérald Darmanin.
00:24:37 On voit aussi que les forces de l'ordre font face à des groupuscules de plus en plus nombreux
00:24:42 et de plus en plus violents et différents en même temps.
00:24:44 Mais vous avez raison de signaler tout à l'heure en fait que l'État ou la police ne font plus
00:24:50 peur.
00:24:51 Alors dans l'histoire de France, il y a toujours eu des violences plus ou moins canalisées,
00:24:56 mais là on est dans un pic de violence.
00:24:59 On se rappelle Sainte-Soline effectivement, il y a des étrangers, même des acteurs étrangers
00:25:06 qui étaient venus exprès pour en découdre.
00:25:08 On a vu la violence contre notamment des fourgons de gendarmerie.
00:25:13 Donc en fait c'était en dehors du fond de la manifestation.
00:25:17 Donc en fait il y a un certain nombre de gens qui, pour manifester leurs idées, voire leur
00:25:23 idéologie, voire leur extrémisme quelque part sur certaines idées, n'ont pas d'autre
00:25:31 démonstration, au lieu d'utiliser la parole, utilisent la violence.
00:25:35 Et on le voit maintenant sur les stades de foot, on le voit donc au niveau des retraites,
00:25:40 on l'a dit, on le voit dans les luttes contre le trafic où en fait maintenant, vous avez
00:25:44 bien vu à Marseille ou à Valence, où les centres-villes sont touchées, ce n'est plus
00:25:47 les quartiers nord, maintenant c'est les centres-villes.
00:25:49 Il y a des dégâts collatéraux, il y a des gens de chez eux qui sont touchés et qui
00:25:52 meurent.
00:25:53 Donc en fait maintenant, en tout cas en ce moment, il y a un recul de l'autorité de
00:25:58 l'État et l'État est dépositaire de la force publique.
00:26:01 Et on voit bien que là, il va falloir prendre vraiment le problème à bras-le-corps et
00:26:07 monter une stratégie en conséquence.
00:26:09 On voit bien que l'État à chaque fois, enfin en tout cas pas l'État, le gouvernement,
00:26:13 il réagit mais il n'anticipe jamais et ne pose pas une stratégie en amont.
00:26:17 Et dans ce contexte-là, nous nous poserons la question cet après-midi.
00:26:21 Peut-on revivre une fronde des policiers et gendarmes ? La question se pose.
00:26:27 Des syndicats de police alertent.
00:26:28 Nous serons en liaison avec un policier à partir de 16h.
00:26:31 On vous entendra également Claude Obadia sur le sujet tout à l'heure.
00:26:34 On va marquer une très courte pause.
00:26:36 Merci à vous Sandra Buisson pour votre éclairage, toujours très pertinent.
00:26:40 On marque une très courte pause.
00:26:42 On parlera d'Anticor, de l'association Anticor.
00:26:45 L'exécutif n'a pas renouvelé son agrément.
00:26:49 Analyse à suivre dans 180 minutes info.
00:26:52 A tout de suite.
00:26:53 Et de retour sur le plateau de 180 minutes info.
00:26:58 Bienvenue, si vous nous rejoignez pour décrypter l'actualité, l'analyser jusqu'à 17h.
00:27:03 Pour vous accompagner, Denis Deschamps, Amaury, Brelec, Claude Obadia.
00:27:07 Mais avant, le journal et c'est avec vous ma chère Somaya Labidi.
00:27:11 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:27:13 À la une de l'actualité, le suspect du quintuple homicide de Moa a reconnu être l'auteur des faits.
00:27:18 Il a également précisé avoir noyé ses deux petits garçons.
00:27:21 Il dit avoir entendu des voix qui lui ont demandé de faire le mal.
00:27:24 Cependant, il n'identifie pas d'éléments déclencheurs de son passage à l'acte.
00:27:29 De son côté, le parquet a requis son placement en détention provisoire.
00:27:33 Et puis dans l'actualité, nous en parlions au début de cette émission.
00:27:36 La mort d'un adolescent de 16 ans tué à l'arme blanche lors d'une rixe dans le centre-ville de Limoges.
00:27:42 Cinq mineurs sont suspectés d'être à l'origine du drame.
00:27:44 Et une information judiciaire a été ouverte par le parquet.
00:27:48 Les précisions depuis Limoges, signée Justine Serquera.
00:27:52 Les enquêteurs recherchent activement d'autres suspects qui pourraient être impliqués dans l'affaire
00:27:56 et notamment le ou les auteurs des deux coups de couteau mortels
00:27:59 selon le communiqué du procureur de la République de Limoges.
00:28:03 Cinq personnes ont déjà été interpellées et placées en garde à vue.
00:28:06 Ce sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans et demi,
00:28:09 des personnes qui vivent dans la rue et sont d'origine pakistanaise.
00:28:12 Ils nient leur implication dans l'attaque au couteau,
00:28:15 mais reconnaissent leur présence au moment des faits, place Churchill, juste derrière moi.
00:28:19 La victime vivait dans un foyer aux alentours de Limoges.
00:28:22 Elle n'était pas connue des services de police et vivait en France depuis seulement deux mois,
00:28:28 selon le représentant du syndicat SGP Police de Limoges, contacté plutôt par téléphone.
00:28:33 Dans le reste de l'actualité, l'Office central de lutte contre les crimes,
00:28:37 contre l'humanité et les crimes de haine travaille sur la flambée des actes antisémites depuis le 7 octobre.
00:28:42 Plus de 1800 faits ont été recensés en France cette année contre 551 en 2022.
00:28:48 Alors comment expliquer cette hausse ? Aminata Demphal.
00:28:52 Dans une entrevue accordée au Figaro, le général Jean-Philippe Rélan,
00:28:57 patron de l'Office central de lutte contre les crimes de haine,
00:29:00 dresse un état des lieux alarmant.
00:29:02 Par rapport à l'année dernière, les dossiers traités par l'Office ont augmenté de 15%
00:29:07 et les gardes à vue en matière de crimes de haine ont fait un bond de 25%.
00:29:12 Au total, le général Rélan et ses équipes travaillent sur environ 210 affaires
00:29:17 dont 150 sont liées à des crimes internationaux.
00:29:20 Des chiffres qui ne traitent qu'une partie d'une masse d'affaires encore inconnues pour le général,
00:29:24 à l'heure où le cyberharcèlement s'intensifie.
00:29:27 « Notre portefeuille d'affaires liées aux faits les plus graves ne cesse de croître depuis le 7 octobre.
00:29:31 Je crains que l'on en soit qu'au début puisque de nombreuses victimes ne se font pas connaître. »
00:29:35 À lui seul, l'Office compte une quarantaine d'enquêteurs spécialisés.
00:29:39 Tous, sous l'égide d'Europol, ont récemment participé à une journée d'action
00:29:44 avec cinq services de police européens.
00:29:46 Un travail d'équipe qui aura permis l'interpellation de plus de 200 personnes
00:29:50 soupçonnées d'avoir tenu des propos racistes, antisémites, homophobes ou appelant à la violence.
00:29:56 « Il s'agit en majorité d'hommes âgés de 13 à 75 ans et qui ont différents profils.
00:30:00 Cela va du particulier qui a proféré des injures racistes dans son quotidien
00:30:03 jusqu'à l'influenceur professionnel. »
00:30:05 D'ici mai 2024, l'Office se donne pour objectif de former 100% des gendarmes et policiers
00:30:11 à la lutte contre les crimes de haine.
00:30:13 Et les crimes de haine qui se multiplient en France, nous y reviendrons à 16h
00:30:16 avec le directeur exécutif du CRIF Roper Henge qui sera en liaison avec nous.
00:30:21 Dans l'actualité également, les drapeaux de la Commission européenne en Berne.
00:30:26 Vous le voyez sur ces images.
00:30:28 Un hommage à Jacques Delors, Jacques Delors, père fondateur de l'Europe,
00:30:31 l'ancien président de la Commission européenne, décédé hier à l'âge de 96 ans.
00:30:36 À gauche comme à droite, les réactions se sont multipliées pour saluer son parcours politique.
00:30:41 Emmanuel Macron a redemandé à Benyamin Netanyahou, je cite,
00:30:45 « un cessez-le-feu durable », une demande faite lors d'un entretien téléphonique entre les deux hommes.
00:30:50 Le chef de l'État lui a également demandé de mettre un terme aux violences commises
00:30:53 par certains colons contre les civils palestiniens.
00:30:56 Et puis Somaïa Benyamin Netanyahou au chevet des soldats israéliens blessés.
00:31:02 Vous allez le voir sur ces images.
00:31:04 Depuis le début de l'incursion terrestre le 27 octobre, 164 militaires ont été tués.
00:31:09 Alors qu'Israël intensifie ses bombardements dans la bande de Gaza
00:31:12 et que la communauté internationale appelle à un cessez-le-feu.
00:31:17 À peine nommée qu'elle est déjà sous le feu des critiques,
00:31:20 Sigrid Kaag, ministre néerlandaise sortante,
00:31:23 occupera au sein de l'ONU le poste de coordinatrice de la réponse humanitaire
00:31:27 et de la reconstruction à Gaza.
00:31:29 Alors pourquoi cette nomination dérange ?
00:31:32 Élément de réponse avec ce sujet de Chloé Tarka.
00:31:35 Nomination controversée.
00:31:37 Sigrid Kaag, ministre des Finances et vice-première ministre néerlandaise,
00:31:41 a été nommée au poste de coordinatrice de l'aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza,
00:31:46 suite à une résolution vendredi dernier du Conseil de sécurité sur l'aide dans le territoire palestinien.
00:31:52 Selon un communiqué du porte-parole du secrétaire général des Nations Unies,
00:31:56 Sigrid Kaag "facilitera, coordonnera, contrôlera et vérifiera les envois d'aide humanitaire à Gaza".
00:32:02 C'est une nomination qui fait polémique,
00:32:04 notamment en Israël du fait de sa proximité avec la Palestine.
00:32:09 L'époux de Sigrid Kaag n'est autre qu'un haut responsable de l'autorité palestinienne,
00:32:14 anciennement vice-premier ministre dans le gouvernement de Yasser Arafat
00:32:17 et ambassadeur de la Palestine en Suisse.
00:32:20 Autre controverse, la diplomate s'était opposée au premier ministre néerlandais Marc Routteux,
00:32:25 qu'elle jugeait trop proche d'Israël.
00:32:27 Suite à cette nomination, Israël a averti l'organisation
00:32:31 qu'il ne travaillerait pas avec les membres soutenant la propagande du Hamas contre Israël.
00:32:35 Selon l'ONU, l'aide internationale reste à ce jour très insuffisante.
00:32:40 La situation en Israël, nous y reviendrons à 15h30.
00:32:45 Nous retrouverons nos envoyés spéciaux sur place, mais avant Washington et Mexico,
00:32:50 Somaya qui se félicite de la visite d'urgence d'Antony Blinken.
00:32:54 Une visite qui a permis des avancées, notamment dans le dossier brûlant de la crise migratoire,
00:32:59 au moment où les deux pays s'apprêtent à entrer dans une année électorale.
00:33:03 Tout ce qu'il faut retenir de ces échanges avec notre correspondante à New York, Fanny Chauvin.
00:33:09 En cette période de fête, l'heure est à la réunion de crise entre Washington et Mexico.
00:33:13 Les deux pays veulent faire face à la situation dramatique actuelle à la frontière
00:33:18 avec des traversées illégales record ces derniers mois et une police frontalière débordée.
00:33:23 Alors les deux gouvernements se sont mis d'accord pour répondre de façon urgente à la situation,
00:33:29 sans donner beaucoup plus d'informations.
00:33:32 Pourtant, on le sait, l'immigration est un enjeu crucial pour Joe Biden
00:33:37 à la vue de l'élection présidentielle de 2024,
00:33:40 mais aussi actuellement au Congrès américain, les élus de l'opposition souhaitent
00:33:46 que le président prenne des mesures pour lutter contre l'immigration illégale.
00:33:52 Une condition sine qua non pour obtenir leur vote, leur soutien
00:33:56 dans l'obtention d'une aide supplémentaire à l'Ukraine et à Israël.
00:34:01 Alors Joe Biden se retrouve donc coincé.
00:34:04 Il s'est dit prêt à faire des compromis significatifs.
00:34:07 Le président américain qui propose notamment la création de 1300 nouveaux postes
00:34:13 au sein de la police frontalière.
00:34:15 Voilà ce que nous pouvions retenir de l'actualité à 7h.
00:34:18 Merci beaucoup Soumaya de nous avoir accompagné.
00:34:21 Pause pour vous, vous êtes mobilisés depuis ce matin.
00:34:23 Un repos bien mérité.
00:34:25 Donc on trouvera Mathieu Dewez à 15h pour le journal.
00:34:27 Merci à vous Soumaya.
00:34:28 On va marquer une très courte pause, mais restez avec nous puisque nous allons nous intéresser
00:34:33 dans un instant à l'association Anticor, l'exécutif qui n'a pas renouvelé l'agrément
00:34:37 permettant à l'association d'intervenir dans des dossiers de lutte contre la corruption.
00:34:43 Alors que pensent nos invités de ce non-renouvellement de l'agrément ?
00:34:48 Je vous pose la question dans un instant messieurs.
00:34:50 En tout cas, cela provoque beaucoup de réactions ces dernières heures.
00:34:53 Restez avec nous sur C News.
00:34:54 A tout de suite.
00:34:54 Et de recours sur le plateau de 180 minutes info.
00:35:01 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:35:03 Nous allons nous intéresser à présent à l'association Anticor, puisque l'exécutif
00:35:09 n'a pas renouvelé l'agrément permettant à l'association d'intervenir dans des dossiers
00:35:13 contre la lutte contre la corruption.
00:35:15 Une décision qualifiée, alors je cite, de cadeau de Noël pour les corrupteurs par l'avocat
00:35:20 de l'ONG qui va la contester, donc cette décision devant la justice administrative.
00:35:25 C'est ce que nous explique Tony Pitaro.
00:35:27 Nous en parlons ensuite.
00:35:29 Ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna avait jusqu'à mardi, pour renouveler
00:35:34 ou non, l'agrément permettant à l'association Anticor d'intervenir dans des dossiers de
00:35:38 lutte contre la corruption.
00:35:39 N'ayant pas répondu à la demande de l'ONG, ceci équivaut à une décision implicite
00:35:43 de refus.
00:35:44 Une décision qui ne surprend pas la présidente de l'association.
00:35:47 On n'est pas très étonnés par la décision parce qu'on sait que cette procédure est
00:35:51 éminemment politique et que comme notre action dérange le gouvernement, il n'y a pas de
00:35:55 volonté politique de renouveler l'agrément d'Anticor.
00:35:59 Les motifs de ce non-renouvellement sont inconnus pour l'avocat de l'association.
00:36:02 Vous avez une autorité publique aujourd'hui qui est dans l'incapacité de pouvoir justifier
00:36:07 des raisons précises pour lesquelles elle n'entend pas octroyer cet agrément.
00:36:10 On a véritablement l'impression aujourd'hui que c'est un cadeau de Noël formidable
00:36:14 qui a été offert aux grands corrupteurs parce qu'on prive une association qui joue
00:36:19 un rôle central dans la lutte contre la corruption de pouvoir se constituer partie civile dans
00:36:24 le cadre d'informations judiciaires en cours.
00:36:27 L'avocat précise qu'il va contester cette décision en justice.
00:36:30 Nous l'avons compris.
00:36:32 Amaury Brelet, il y a deux visions qui s'opposent dans ce dossier finalement.
00:36:36 La vision qui met en avant une crainte de l'exécutif face à l'association Anticor
00:36:41 avec d'éventuelles révélations et puis il y a l'autre vision, celle qui juge qu'Anticor
00:36:45 finalement fait de la politique.
00:36:47 En d'autres termes, d'où parle Anticor ? Est-ce qu'en tant qu'opposant politique
00:36:51 finalement ou en tant qu'association ? C'est un peu ça les deux visions qui s'opposent.
00:36:56 Quel est votre regard à vous finalement dans ce dossier ?
00:36:58 La décision de l'exécutif, elle est logique.
00:37:00 Elle fait suite à plusieurs décisions déjà de la justice administrative.
00:37:04 Malgré le fait que cette association mène depuis des années, il est vrai, un combat
00:37:08 utile et même indispensable contre la corruption.
00:37:11 Ça, personne ne le remet en cause.
00:37:13 Le problème, c'est ce qui a été soulevé d'ailleurs devant la justice, c'est celui
00:37:16 de l'opacité totale à la fois de ses modes de financement, de son fonctionnement.
00:37:22 Visiblement, des administrateurs n'ont pas été tenus au courant de certaines décisions
00:37:26 prises par les instances dirigeantes.
00:37:27 Des fonds aussi n'ont pas été clairement identifiés.
00:37:33 Certaines personnalités ont visiblement donné de l'argent via des canaux relativement
00:37:38 opaques et tout ça a été évidemment mis en exergue devant la justice.
00:37:42 Et cette décision, elle paraît tout à fait logique.
00:37:44 L'autre problème, c'est celui dont on a parlé, c'est la dérive idéologique de
00:37:48 cette association qui, depuis des années, est noyautée, est infiltrée par la gauche
00:37:52 radicale.
00:37:53 On se rappelle déjà à l'époque de la ministre de la Justice, Christiane Taubira,
00:37:56 qui avait fait partie du comité de parrainage et dont la présence au sein de ce comité
00:38:00 avait déjà posé problème à l'époque.
00:38:03 Depuis, un ancien magistrat a été vice-président pendant des années de cette association.
00:38:09 Il a été le vice-président aussi du syndicat de la magistrature.
00:38:12 Et la présidente actuelle d'Anticor, que l'on a entendue il y a quelques secondes,
00:38:17 qui est une avocate, est aussi la cofondatrice d'une web télé en ligne qui s'appelle
00:38:21 Blast et qui a une ligne éditoriale clairement affichée à l'extrême-gauche.
00:38:24 Du coup, on le voit bien à Claude Aubadien, nous serons tous d'accord autour de cette
00:38:28 table, la lutte contre la corruption, c'est sain pour une démocratie.
00:38:31 Faut-il encore s'en donner les moyens, des vrais moyens, avec une instance capable de
00:38:36 le faire et qui mettrait tout le monde d'accord ? Là, on le voit, effectivement, l'association
00:38:40 qui est noyautée par l'extrême-gauche.
00:38:42 Oui, alors ce risque de noyautage qui vient d'être évoqué, doit être pris en considération.
00:38:49 Il explique évidemment la décision ici du gouvernement.
00:38:52 Mais moi, je pense que pour sortir de cette situation dans laquelle on peut imaginer que
00:39:00 le gouvernement a un intérêt à précisément ne pas renouveler cet agrément, il faudrait
00:39:07 peut-être tout simplement en venir à créer ou à dédier à une instance administrative
00:39:14 indépendante du gouvernement les agréments réclamés par telle ou telle association.
00:39:20 Par exemple, on pourrait très bien confier à la Haute Autorité pour la transparence
00:39:27 de la vie publique le soin de délivrer ces agréments, de sorte que l'État ne soit
00:39:35 pas impliqué dans la délivrance de ces agréments.
00:39:40 C'est effectivement Denis Deschamps du bon sens, puisque là, il y a plein d'interrogations.
00:39:45 Alors, du côté des partisans d'Anticor, on pointe du doigt l'exécutif qui a peur
00:39:50 des révélations à venir.
00:39:52 Et puis, du côté du gouvernement, on reste assez discret.
00:39:56 Mais néanmoins, tout ça n'est pas très clair.
00:39:59 Et c'est vrai qu'une instance indépendante pourrait régler le problème.
00:40:01 C'est très ennuyeux, cette porosité d'idéologie dans des choses qui devraient être parfaitement
00:40:06 transparentes.
00:40:07 Donc, je pense qu'ils devraient faire un peu le ménage chez eux.
00:40:11 Maintenant, les grands corrupteurs peuvent revenir parce qu'eux, ils ne sont plus dans
00:40:15 la place.
00:40:16 En gros, c'est ce qu'il a dit l'avocat.
00:40:17 Ça, c'est très ennuyeux.
00:40:18 En plus, je fais le parallèle par rapport à certains hommes politiques, notamment un
00:40:21 qui fait son grand retour, qui est Cahuzac.
00:40:23 Donc, effectivement, c'est ce que vous disiez.
00:40:25 C'est très troublant que ce soit l'État qui décide lui-même de s'autocontrôler
00:40:29 quelque part.
00:40:30 Donc, effectivement, une instance indépendante, ce serait parfait.
00:40:33 Dans certains pays, ça existe.
00:40:35 Maintenant, l'indépendance, vous avez vu, Anticor, ils ne sont pas du tout indépendants
00:40:39 en réalité.
00:40:40 Donc, ils se mettent derrière un grand drapeau de la liberté.
00:40:44 On veut lutter contre la corruption et c'est nécessaire.
00:40:47 C'est tout à fait nécessaire parce que de toute façon, quand il n'y a pas de contrôle,
00:40:51 vous pouvez être sûr qu'il y a la corruption et qu'elle se déploie.
00:40:53 Vous savez, quand il n'y a pas de barrière, la place est occupée systématiquement.
00:40:58 Mais je pense qu'il y a d'autres organisations qui luttent contre la corruption aussi.
00:41:04 Là, ils en font toute une publicité.
00:41:05 Mais c'est en même temps assez traditionnel chez l'extrême gauche de se saisir de sujets
00:41:11 pour en faire une tribune.
00:41:12 – Donc, Claude Obadia, on voyait que c'est la ministre des Affaires étrangères qui
00:41:16 s'occupait du dossier.
00:41:17 Ça nous interpelle, d'ailleurs, autour de ce plateau.
00:41:19 Vous avez un élément de réponse.
00:41:20 – Oui, il me semble qu'Elisabeth Borne, il y a trois jours, s'est déportée de
00:41:35 cette décision qu'elle a confiée à la ministre des Affaires étrangères.
00:41:39 Et il me semble qu'il n'est pas impossible que cela s'explique par sa possible mise
00:41:47 en cause dans au moins deux dossiers qui ont été instruits par l'association Anticor.
00:41:55 – Donc, effectivement, voilà, on a l'explication.
00:41:59 On s'interrogeait peut-être pour conclure à Maury Brelet, effectivement, à présent,
00:42:04 quelles sont les instances capables de lutter contre la corruption aujourd'hui en France.
00:42:09 Est-ce qu'il y a encore des efforts à faire ? Où en sommes-nous, finalement ?
00:42:13 – La justice, pour commencer.
00:42:15 Évidemment que l'association Anticor a, pendant des années, fait un gros travail,
00:42:19 non seulement dans la popularisation de certaines affaires médiatiques et politiques,
00:42:26 mais c'est à la justice, de toute façon, une fois saisie et mobilisée par Anticor,
00:42:31 de mener les enquêtes et de condamner s'il le faut les contrandants.
00:42:34 – Une dernière précision de Claude Aubadier avant de partir en publicité.
00:42:37 – Oui, il semblerait que la première ministre, qui, précisément, s'est déportée sur
00:42:42 la ministre des Affaires étrangères, soit susceptible d'être concernée par deux dossiers
00:42:45 qui sont portés par Anticor devant la justice.
00:42:47 Le premier dossier, c'est celui de la tour Triangle à Paris, lorsqu'elle était
00:42:51 directrice générale de l'urbanisme à la mairie de Paris.
00:42:54 Et le second dossier, c'est celui du protocole d'accord qui a été signé en 2015
00:42:58 entre l'État et les concessionnaires d'autoroutes.
00:43:00 Elle avait mené, Elisabeth Borne, ses négociations en tant que directrice de cabinet
00:43:04 de Ségolène Royal, aux côtés d'Alexis Kolar, alors directeur de cabinet
00:43:08 du ministre de l'Économie, Emmanuel Macron.
00:43:10 – Merci pour ces précisions, Claude Badia.
00:43:12 On va vous remercier, Denis Deschamps, merci de nous avoir accompagné,
00:43:15 merci d'avoir livré vos analyses.
00:43:16 Votre décryptage de l'information, cet après-midi, nous accueillons
00:43:19 d'autres invités dans un instant.
00:43:21 Nous allons marquer une très courte pause.
00:43:22 Tout de suite, Anne Fulda, l'heure des livres, l'instant culture sur C News.
00:43:27 Et elle, Anne Fulda, qui reçoit Jonathan Cixous.
00:43:30 C'est tout de suite, on se retrouve à 15h pour un nouveau journal.
00:43:32 Restez avec nous sur C News.
00:43:34 [Générique]
00:43:38 – Il est 15h passé de 1 minute, bienvenue.
00:43:40 Si vous nous rejoignez dans 180 minutes,
00:43:42 info dans un instant, place au débat, au décryptage,
00:43:44 à l'analyse de l'actualité, mais avant, le journal.
00:43:48 C'est avec vous, Mathieu Deveze.
00:43:49 Mon cher Mathieu, bonjour.
00:43:51 Et on va démarrer avec ce père de famille,
00:43:53 insoupçonné d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants à mots.
00:43:56 Eh bien, il a reconnu les faits.
00:43:58 – Tout à fait, Olivier, l'homme de 33 ans,
00:44:00 dit avoir entendu des voix, des voix qui lui demandaient de faire du mal.
00:44:04 D'après les résultats des autopsies, la mère et ses filles
00:44:07 ont été victimes d'une dizaine de coups de couteau chacune.
00:44:10 Les garçons sont morts après avoir été noyés.
00:44:12 Le procureur a requis son placement en détention provisoire.
00:44:16 – Et à la une de l'actualité également aujourd'hui,
00:44:18 Mathieu, ça t'a donné les sangs de 16 ans morts lors d'une rixe.
00:44:21 Cela s'est passé à Limoges.
00:44:23 – Le jeune Turc a été tué par arme blanche.
00:44:25 Une information judiciaire a été ouverte à l'encontre de 5 suspects.
00:44:29 Il s'agit de 5 mineurs pakistanais âgés de 15 à 17 ans.
00:44:33 Un reportage de Jules Bédot et Célia Gruyère.
00:44:37 C'est sur la place Winston Churchill à Limoges
00:44:40 qu'une rixe entrebande a éclaté ce lundi.
00:44:42 Un mineur isolé turc âgé de 16 ans est décédé
00:44:45 après avoir été blessé à l'arme blanche.
00:44:48 Il était accompagné de 3 autres mineurs turcs
00:44:51 quand ils se sont fait prendre à partie par un autre groupe.
00:44:54 – Vers 17h30, travaillant au bureau, j'ai entendu des bruits, des exclamations.
00:45:00 Donc je suis venu voir à la fenêtre
00:45:02 et là j'ai vu un groupe de 5-7 personnes
00:45:04 contre un groupe de 3 personnes qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir
00:45:09 et qui se donnaient des coups de ceinture en cuir violemment.
00:45:13 Il y en a même un du groupe des 3 qui est tombé par terre
00:45:17 et qui a été lapidé au sol, enfin par coups de ceinture et tout ça.
00:45:22 Et les deux groupes, ce que j'ai vu après, les deux groupes se sont séparés.
00:45:26 Le groupe de 3 est parti dans la rue en face
00:45:29 et le groupe de 7 est parti direction Place Daine.
00:45:32 – 5 suspects, des mineurs pakistanais SDF AG de 15 à 17 ans,
00:45:37 ont été interpellés et placés en garde à vue.
00:45:40 Tous nient leur implication quant aux coups mortels portés à la victime
00:45:44 mais reconnaissent leur présence sur le lieu des faits.
00:45:47 Pour ce témoin, ce genre de scène est habituel sur la place.
00:45:50 – 3-4 fois par semaine, il y a des altercations violentes sur cette place,
00:45:56 à divers niveaux mais voilà.
00:45:58 – Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Limoges.
00:46:02 Des personnes impliquées dans la rue se sont toujours activement recherchées.
00:46:06 – Et cette information qui suffit l'incompréhension depuis quelques heures.
00:46:10 Puisque 25 passagers indiens de l'avion immobilisé dans la Marne,
00:46:14 eh bien Mathieu, ils ont été libérés.
00:46:16 – Tout à fait, on va tenter d'éclaircir tout cela.
00:46:18 Après de nombreuses discussions,
00:46:19 276 passagers bloqués des jours dans un aéroport avaient été renvoyés en Inde
00:46:25 mais il en restait 25 sur le sol français qui demandaient l'asile politique.
00:46:29 Ils ont donc été relâchés, les précisions d'Audrey Berthoud.
00:46:33 – Ils sont désormais libres.
00:46:35 Après plusieurs jours de confinement,
00:46:36 suite à l'arrêt du vol Dubaï-Managua par la police aux frontières,
00:46:40 25 passagers indiens ont été libérés ce mardi.
00:46:43 Ces passagers avaient demandé l'asile politique en France
00:46:46 alors que leur avion était retenu au sol pour soupçons de traite d'êtres humains.
00:46:50 Leur libération a été décidée par le juge des libertés
00:46:53 et de la détention pour un motif de forme.
00:46:55 Ce dernier a estimé que le directeur de la police aux frontières
00:46:58 de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle ne l'avait pas saisi dans les délais
00:47:02 en vue d'obtenir la prolongation de leur maintien en zone d'attente pour 8 jours.
00:47:06 Le parquet de Bobigny a précisé qu'ils sont donc libres de leurs faits et gestes
00:47:10 même s'ils sont en situation irrégulière sur le territoire français.
00:47:13 Parmi les 25 passagers, 5 mineurs ont été confiés à l'aide sociale
00:47:17 à l'enfance du département et placés.
00:47:19 L'avion a pu repartir lundi avec 276 des passagers.
00:47:23 Il a atterri à Bombay ce mardi au lieu de se rendre à Managua,
00:47:26 la capitale du Nicaragua, comme initialement prévu.
00:47:31 Et toujours sur la question de l'immigration,
00:47:33 ce nouveau revers, Mathieu, pour la ville de Nice.
00:47:36 Ils sont installés depuis 7 ans autour d'une église du centre-ville des migrants
00:47:40 et le conseil d'Etat rejette le pourvoi de la ville de Nice pour les expulser.
00:47:44 Le maire Christian Estrosi compte poursuivre en reprenant les démarches engagées.
00:47:49 Et cette interrogation à présent, la France est-elle plus laxiste
00:47:53 que ses voisins en matière d'immigration ?
00:47:56 Et même avec la nouvelle loi votée à l'Assemblée nationale,
00:47:59 on en a beaucoup parlé, la France est bien plus accueillante
00:48:01 que la plupart des autres membres de l'Union européenne,
00:48:04 les explications de Célia Gruyère.
00:48:07 Si pour une partie de la classe politique, la loi immigration est trop dure,
00:48:11 la France resterait pourtant l'un des pays européens les plus ouverts en la matière.
00:48:15 Par exemple, le niveau de langue requis pour obtenir un titre de séjour
00:48:20 reste plus bas qu'un bon nombre de pays de l'Union européenne.
00:48:23 Il faut acquérir le niveau A2 en France contrairement à l'Allemagne,
00:48:27 la Finlande ou encore les Pays-Bas qui exigent le niveau B1.
00:48:31 Une des mesures phares, comme la régularisation des travailleurs étrangers
00:48:34 dans les métiers en tension, permettent également à la France
00:48:37 de garder une politique d'immigration ouverte.
00:48:40 Autre exemple, la prise en charge de la santé des sans-papiers.
00:48:43 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark ou encore les Pays-Bas,
00:48:47 la France propose un système quasiment unique au monde,
00:48:50 permettant un accès aux soins beaucoup plus large.
00:48:53 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration
00:48:56 qui publie une tribune dans Le Monde,
00:48:58 même si le Conseil constitutionnel valide la loi immigration,
00:49:02 la France restera l'un des pays les plus ouverts de l'Union européenne.
00:49:05 En témoigne notamment le domaine de l'hébergement d'urgence inconditionnel.
00:49:10 Un hébergement même pour ceux qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
00:49:14 La France se rapproche tout de même de certains pays,
00:49:18 endurcissant notamment l'accès aux allocations familiales et le regroupement familial.
00:49:23 Et puis nous l'évoquions en première partie, 180 minutes info,
00:49:28 l'agrément Anticor n'a pas été renouvelé par le gouvernement Mathieu.
00:49:31 Tout à fait, il s'agit de l'association phare de lutte contre la corruption.
00:49:35 La perte de son agrément prive donc Anticor d'agir efficacement en justice.
00:49:40 L'association souhaite contester cette décision.
00:49:43 Les explications de Tony Pitaro.
00:49:46 La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait jusqu'à mardi,
00:49:50 pour renouveler ou non, l'agrément permettant à l'association Anticor
00:49:53 d'intervenir dans des dossiers de lutte contre la corruption.
00:49:56 N'ayant pas répondu à la demande de l'ONG,
00:49:58 ceci équivaut à une décision implicite de refus.
00:50:01 Une décision qui ne surprend pas la présidente de l'association.
00:50:04 On n'est pas très étonnés par la décision,
00:50:06 parce qu'on sait que cette procédure est éminemment politique
00:50:08 et que comme notre action dérange le gouvernement,
00:50:12 il n'y a pas de volonté politique de renouveler l'agrément d'Anticor.
00:50:15 Les motifs de ce non-renouvellement sont inconnus pour l'avocat de l'association.
00:50:19 Vous avez une autorité publique aujourd'hui qui est dans l'incapacité
00:50:23 de pouvoir justifier des raisons précises
00:50:24 pour lesquelles elle n'entend pas octroyer cet agrément.
00:50:27 On a véritablement l'impression aujourd'hui
00:50:28 que c'est un cadeau de Noël formidable
00:50:30 qui a été offert aux grands corrupteurs,
00:50:33 parce qu'on prive une association qui joue un rôle central
00:50:37 dans la lutte contre la corruption de pouvoir se constituer partie civile
00:50:41 dans le cadre d'informations judiciaires en cours.
00:50:43 L'avocat précise qu'il va contester cette décision en justice.
00:50:47 L'actualité économique à présent marquée par le placement
00:50:51 en liquidation judiciaire de l'enseigne Habitat, Mathieu.
00:50:54 Une décision prise en raison de ces graves, très graves difficultés financières
00:50:58 scellant le sort d'une enseigne qui a démocratisé le design pendant des décennies.
00:51:02 Habitat France emploie 315 salariés dans ses 25 magasins
00:51:06 pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros l'année dernière.
00:51:11 Et puis cette nouvelle prise de parole dans l'affaire de Pardieu.
00:51:15 Et cette fois c'est Sophie Marceau qui s'exprime dans les colonnes de Paris Match.
00:51:18 L'actrice revient notamment sur l'omerta qui règne dans le cinéma français.
00:51:22 Tout ce qu'il faut retenir avec Dunia Tengour.
00:51:26 Dans un entretien accordé au magazine Paris Match,
00:51:29 l'actrice Sophie Marceau s'exprime sur l'affaire de Pardieu
00:51:33 alors qu'une cinquantaine de personnalités du monde du spectacle
00:51:36 ont signé une tribune en soutien à l'acteur.
00:51:38 Elle y dénonce la complaisance mais aussi un comportement trop longtemps
00:51:43 toléré par le milieu du cinéma.
00:51:45 J'ai dit publiquement à l'époque que je ne supportais pas son attitude grossière et très déplacée.
00:51:50 Beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite peste.
00:51:54 Et j'ai toujours refusé ensuite les films avec lui.
00:51:57 Maintenant avec l'acharnement qu'il connaît ce serait trop facile.
00:52:00 Parce que tout le monde riait avec lui, tout le monde l'aimait pour ça,
00:52:03 tout le monde l'applaudissait pour ce qu'il était.
00:52:05 Et tout le monde trouvait ça normal.
00:52:07 Loin d'une attaque à dominem contre Gérard Depardieu,
00:52:10 la comédienne cible ceux qui ont laissé faire.
00:52:13 Il ne s'en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes.
00:52:17 La vulgarité et la provocation ont toujours été son fond de commerce.
00:52:20 Aujourd'hui, on l'accuse de ce pourquoi on l'a encensé.
00:52:23 Je ne vais pas lui tendre la perche ni l'enterrer.
00:52:25 On m'a tellement demandé d'aller témoigner contre lui partout.
00:52:28 Je ne l'ai évidemment pas fait.
00:52:30 L'actrice s'est également félicitée de la libération de la parole des femmes.
00:52:34 Ce qui est certain, c'est que désormais les femmes parlent.
00:52:37 Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat,
00:52:39 tu ne traites pas les gens comme ça, point barre.
00:52:42 Sophie Marceau avait déjà alerté sur le comportement déplacé de l'acteur,
00:52:46 notamment sur le tournage d'un film dont il partageait l'affiche
00:52:50 "Police" de Maurice Pialat, sorti en 1985.
00:52:53 Voilà ce que nous pouvons retenir à cette heure dans l'actualité.
00:52:58 Merci à vous Mathieu.
00:52:59 Nous faisons un prochain point complet avec vous.
00:53:01 Ce sera à 16h pour un nouveau journal.
00:53:04 On va marquer une très courte pause.
00:53:05 Dans un instant, nous allons nous poser cette question.
00:53:09 Peut-on revivre une fronde des policiers et des gendarmes ?
00:53:12 La question se pose, puisque nous entendons la colère de certains d'entre eux
00:53:17 après une année terriblement difficile pour les forces de l'ordre.
00:53:20 On en parle avec nos invités.
00:53:22 Je vous les présente dans un instant.
00:53:23 Restez avec nous sur CNews.
00:53:24 A tout de suite.
00:53:25 De retour sur le plateau de 180 minutes info.
00:53:31 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour vous accompagner pendant une heure
00:53:34 autour de ce plateau Jordan-Florentin.
00:53:37 Bonjour, journaliste Boulevard Voltaire.
00:53:39 A vos côtés, Claude Aubadia, qui est toujours avec nous, agrégé de philosophie.
00:53:43 Rebonjour, mon cher Claude.
00:53:44 Bonjour, Karim Zeribi, ancien député européen.
00:53:47 A vos côtés, Amaury Brelet.
00:53:48 Bonjour Amaury, journaliste à Valeurs Actuelles.
00:53:50 Philippe David est également avec nous.
00:53:52 Bonjour Philippe, animateur Sud Radio.
00:53:54 Nous en parlions en première heure de l'année terriblement difficile
00:53:58 pour les forces de l'ordre.
00:53:59 Alors, dans ce contexte, posons-nous cette question.
00:54:02 Peut-on revivre une fronde des policiers et des gendarmes ?
00:54:05 Effectifs et moyens en messe, hausse des violences à leur encontre,
00:54:08 burn-out, démission pour certains.
00:54:11 La situation est très tendue.
00:54:12 Précision de Tony Pitaro.
00:54:14 Nous en parlons ensuite.
00:54:16 Sursollicité en 2023, les forces de l'ordre craignent que la même chose
00:54:20 ne se produise en 2024 avec une multitude d'événements à sécuriser.
00:54:24 Nous avons passé une année assez compliquée, assez chargée.
00:54:29 Assez chargée par des situations lourdes à gérer
00:54:33 par rapport à nos collègues qui ont été,
00:54:36 comme on le sait, mis en détention provisoire.
00:54:38 Nous avons aussi dû servir la Coupe du Monde, la venue du Pape.
00:54:44 Et c'est vrai que ça demande beaucoup, beaucoup d'énergie, beaucoup d'effectifs.
00:54:48 Et on va devoir aussi servir en 2024, notamment les Jeux Olympiques.
00:54:53 Et là aussi, ça va demander beaucoup de concentration d'énergie et d'effectifs.
00:54:58 Ça va être compliqué de travailler avec très, très peu de congés.
00:55:01 Le syndicat de Police Allianz s'alarme sur les conditions de travail des policiers,
00:55:05 avec notamment l'empilement des missions,
00:55:07 et demande une reconnaissance exceptionnelle pour l'engagement des policiers.
00:55:11 Nous avons appelé clairement à une journée noire le 18 janvier 2024.
00:55:17 Si le nombre de nos rendications ne sont pas prises en compte
00:55:20 par le ministère de l'Intérieur, ça peut être différentes choses.
00:55:25 Des blocus d'aéroports, ça peut être une activité moindre,
00:55:29 un appel à un rassemblement devant le commissariat,
00:55:32 des sorties uniquement sur AP17 en cas d'urgence absolue.
00:55:38 Enfin, rien n'est arrêté.
00:55:40 Toutes ces pistes sont à explorer.
00:55:43 Dans un communiqué, Alliance Police Nationale exige entre autres
00:55:46 des mesures de reconnaissance pérenne.
00:55:48 A défaut de réponse claire, le syndicat précise
00:55:51 qu'un risque de fronte des policiers n'est pas à exclure.
00:55:55 Après une année 2023 très difficile, l'année 2024 s'annonce également très chargée,
00:56:01 on l'entendait pour les forces de l'air,
00:56:02 notamment avec la mobilisation liée aux Jeux olympiques
00:56:05 et avec toutes les manifestations que l'on ne connaît pas encore.
00:56:08 On ne sait pas ce que cette année 2024 nous réserve.
00:56:11 En tout cas, Jordan Florentin,
00:56:13 est-ce qu'une journée noire qui est d'ores et déjà annoncée le 10 juillet 2024,
00:56:17 on l'entendait par ce syndicaliste policier,
00:56:19 est-ce que vous sentez aujourd'hui cette colère du côté des forces de l'ordre,
00:56:25 cette grogne qui est en train de se lever ?
00:56:28 Et est-ce que vous la comprenez ?
00:56:29 Elle se comprend parfaitement et très légitimement d'abord
00:56:32 parce qu'il y a un soutien très peu prononcé de la part de l'État.
00:56:36 En revanche, il y a un énorme soutien de la part des gens simples,
00:56:39 des habitants des villes, des communes qui voient les policiers municipaux
00:56:42 agir au quotidien pour leur sécurité.
00:56:43 Parce que ce qu'il faut rappeler, c'est qu'un policier municipal,
00:56:46 c'est vraiment le soldat du quotidien,
00:56:47 c'est le héros des petites villes, des campagnes,
00:56:49 qui vient parler avec la population, les aider.
00:56:52 Là, on ne parle pas de la police municipale, on parle davantage...
00:56:54 Le sujet, c'est surtout de la police municipale sur les grèves,
00:56:55 c'est eux qui font les grèves.
00:56:58 Là, c'est la police nationale, en l'occurrence,
00:57:01 avec le syndicat de police Allianz,
00:57:03 et donc qui alerte pour l'année 2024 en disant
00:57:06 "Attention, on est à bout, l'année 2023 a été particulièrement difficile,
00:57:11 on appelle à une journée noire le 18 juillet,
00:57:14 il va y avoir les Jeux Olympiques",
00:57:15 je le disais, différentes manifestations,
00:57:17 et on le sait, des forces de l'or très sollicitées.
00:57:20 Vous la comprenez, du coup, cette...
00:57:22 - Bien sûr, mais tout ça est lié quand je vous parle de police municipale,
00:57:24 c'est parce qu'effectivement, en fait, on arrive à un stade
00:57:26 où on essaye de confier à la police municipale des missions
00:57:29 qui normalement relèvent du statut des policiers nationaux.
00:57:32 Et effectivement, on est quand même à six mois des Jeux Olympiques,
00:57:35 il y a énormément de revendications,
00:57:36 alors elles sont de l'ordre social pour la police municipale,
00:57:38 mais elles sont aussi de l'ordre pénal pour la police nationale.
00:57:40 En fait, quand vous êtes policier, vous vous rendez bien compte
00:57:42 que les personnes que vous interpellez dans les quartiers,
00:57:44 la chaîne pénale est complètement abîmée aujourd'hui,
00:57:47 on se rend bien compte qu'on les interpelle,
00:57:49 ils ne vont pas en prison.
00:57:50 Donc effectivement, il y a cette grogne sociale
00:57:52 pour la municipale, pénale pour la nationale,
00:57:54 et puis il y a surtout un état de dédicatement dans les commissariats.
00:57:57 Moi, j'ai visité des commissariats des postes de police municipale,
00:58:00 enfin, il y a un argent qui n'arrive pas, en fait,
00:58:02 dans ces services publics,
00:58:03 qui ont été en plus dégradés pendant les émeutes.
00:58:05 Il y a toute cette espèce de séquence explosive qu'il y a eu en 2023,
00:58:10 qui va, à mon avis, s'accélérer en 2024,
00:58:12 et à mon avis, je doute qu'on ait les moyens
00:58:13 pour les Jeux olympiques à ce stade.
00:58:15 - Vous y voyez, Karim Zeribi, un dossier chaud
00:58:17 qui attend le gouvernement,
00:58:19 puisqu'on le sait, les forces de l'ordre, police, gendarmerie,
00:58:22 eh bien, elles sont le dernier rempart pour l'État
00:58:24 face à cette grogne sociale.
00:58:25 Quand vous entendez ces syndicats dire "attention,
00:58:29 on a besoin de moyens, il va falloir faire quelque chose,
00:58:32 parce que là, on est à bout",
00:58:33 c'est effectivement un dossier très sensible
00:58:36 pour l'exécutif et Gérald Darmanin.
00:58:37 - Et on comprend parfaitement qu'au regard des terrains d'intervention
00:58:41 qui sont multiples, de plus en plus importants,
00:58:43 de plus en plus violents aussi pour les forces de l'ordre,
00:58:47 ces derniers s'interrogent, ces derniers s'inquiètent,
00:58:51 à la fois sur leurs conditions de travail,
00:58:53 sur les moyens qui leur sont octroyés,
00:58:54 sur le soutien de leurs institutions,
00:58:56 dans un contexte qui est de plus en plus difficile.
00:58:59 Je ne sais pas si on se rend compte, la sécurité publique,
00:59:01 ça veut dire la violence au quotidien,
00:59:04 la sécurité routière, la lutte contre les terrorismes,
00:59:08 la lutte contre la drogue,
00:59:11 le police secours qui toute la journée sonne pour des interventions
00:59:14 qui tendent à protéger les plus vulnérables,
00:59:16 une femme battue, un enfant maltraité,
00:59:18 c'est les policiers qui sont au premier rang de ces interventions,
00:59:22 et en zone rurale, les gendarmes.
00:59:24 Aujourd'hui, on a 250 000 forces de sécurité intérieure,
00:59:28 100 000 pour les gendarmes et 150 000 pour la police nationale.
00:59:34 On a 26 000 policiers municipaux, j'ai envie de dire à peine,
00:59:38 et on a une sécurité privée qui n'est pas dotée des moyens
00:59:41 pour être en coproduction et apporter un appui
00:59:44 à cette police nationale et cette gendarmerie.
00:59:46 Donc, il y a un problème d'effectifs,
00:59:47 il y a un problème de temps de formation,
00:59:49 ils ne parviennent plus à se former,
00:59:50 ils n'ont plus le temps, des amplitudes horaires,
00:59:53 des amplitudes qui sont folles,
00:59:54 des problématiques de repos, des problématiques de récupération,
00:59:58 et puis de rémunération, disons-le clairement.
01:00:00 C'est un métier aujourd'hui où on a du mal à recruter la police nationale.
01:00:03 Avant, on y allait par vocation, un peu comme dans le corps enseignant.
01:00:06 Aujourd'hui, c'est de plus en plus compliqué.
01:00:08 Donc, je pense que les syndicats qui sont très représentatifs
01:00:11 dans la police nationale, c'est un taux de syndicalisation
01:00:14 dans l'administration qui est le plus élevé, 88 %,
01:00:17 et qui s'exprime aussi de manière très massive aux élections.
01:00:20 Ils sont très représentatifs.
01:00:21 Donc, s'ils tirent la sonnette d'alarme,
01:00:24 ça veut dire que le malaise est profond.
01:00:25 Et aujourd'hui, on ne sent pas toujours l'institution
01:00:29 à leur soutien pour leur apporter les moyens nécessaires.
01:00:32 Il faudra être aussi attentif à l'état d'esprit de la gendarmerie.
01:00:35 On se souvient, en 2001, c'était pour la première fois
01:00:38 qu'ils avaient manifesté.
01:00:39 On le rappelle, les gendarmes qui ont le statut militaire,
01:00:41 qui n'ont pas le droit de manifester.
01:00:42 Il serait intéressant aussi de s'intéresser à l'état d'esprit.
01:00:45 Je vous donne la parole dans un instant, Claude Obadia,
01:00:47 mais avant, nous allons écouter Frédéric Peschnéard.
01:00:49 Il répondait à Yohann Usahi ce matin dans l'interview politique de la matinale.
01:00:54 Il constatait effectivement cette sursollicitation de la police.
01:00:58 Écoutez-le.
01:00:59 La situation est effectivement assez inquiétante.
01:01:01 On le voit d'ailleurs, on a énormément de blessés, des morts, des suicides.
01:01:05 On a également beaucoup de démissions de la police et de la gendarmerie,
01:01:08 ce qui n'est pas du tout un bon signe.
01:01:10 Et il est vrai que cette année a été très dure pour les policiers.
01:01:13 Elle le sera l'année prochaine,
01:01:14 parce qu'avec notamment l'absence de vacances pendant les Jeux olympiques.
01:01:16 Mais rappelons que depuis quelques années,
01:01:19 les policiers et les gendarmes ont été sursollicités.
01:01:22 On a eu les attentats de 2015-2016,
01:01:24 on a eu les Gilets jaunes qui ont été une crise sociale majeure.
01:01:27 Moi, je n'avais jamais vécu quelque chose qui ressemblait à ça.
01:01:30 Par les violences, bien sûr,
01:01:32 et les violences contre les forces de l'ordre,
01:01:33 mais également par la longueur de la crise.
01:01:37 Donc, ça fait plusieurs années que la police est sursollicitée.
01:01:40 2023 a été très dur.
01:01:42 Et effectivement, il y a un moment où il faut incontestablement
01:01:45 les encourager et les citer plutôt que de leur cracher dessus,
01:01:48 comme fait les filles.
01:01:51 Claude Aubadière, en tout cas, le moral des troupes n'est pas bon.
01:01:54 C'est ce qu'on entend dans la bouche de Frédéric Pechenard.
01:01:57 Karim Zeribi évoquait la sécurité privée,
01:02:00 la sécurité de la police municipale.
01:02:02 Est-ce que sur cette sur sollicitation des forces de l'ordre,
01:02:05 il ne faudrait pas s'attacher à recentrer leurs tâches,
01:02:09 à recentrer les missions des uns et des autres,
01:02:11 effectivement, pour qu'il n'y ait pas ces burn-out,
01:02:15 ces démissions en cascade du côté des forces de l'ordre ?
01:02:18 Oui, bien sûr, on pourra toujours,
01:02:20 on peut toujours évidemment envisager de reconsidérer,
01:02:23 de restructurer, de redéfinir les missions des uns et des autres.
01:02:27 Mais quand vous parlez de burn-out,
01:02:29 vous parlez bien aussi d'un problème de fond
01:02:31 qui n'est pas simplement un problème matériel,
01:02:33 qui n'est pas un problème finalement en termes très objectivistes,
01:02:36 mais qui est un problème aussi qui touche
01:02:38 au ressenti même des policiers et des forces de l'ordre.
01:02:42 Alors, les motifs d'exaspération sont d'abord matériels,
01:02:45 vous l'avez dit, mais les motifs d'exaspération des policiers,
01:02:48 aujourd'hui, il me semble qu'ils ne sont pas simplement matériels.
01:02:52 Il y a la reconnaissance aussi.
01:02:54 Voilà, parce qu'il me semble que les policiers,
01:02:56 ils sont finalement sur le front
01:02:58 qui est celui de la disqualification de la loi
01:03:02 et qui est aussi le front de la discréditation de l'autorité.
01:03:07 Et en fait, pourquoi ?
01:03:09 Parce que dans les démocraties occidentales,
01:03:11 alors peut-être d'une façon plus prononcée en France
01:03:14 pour des raisons particulières,
01:03:16 mais dans les démocraties occidentales,
01:03:18 l'individualisme, en fait, il a généré, il a engrangé
01:03:22 le développement d'un certain nombre de théories.
01:03:25 On appelle ça les théories de la déconstruction.
01:03:27 Ces théories de la déconstruction, elles voient,
01:03:30 lorsqu'elles sont affiliées au marxisme,
01:03:33 elles voient dans la loi le maquillage d'un rapport de force,
01:03:37 c'est-à-dire d'un rapport de classe.
01:03:39 Et puis, ces théories de la déconstruction,
01:03:43 lorsqu'elles sont influencées par un auteur comme Michel Foucault,
01:03:45 elles voient dans la loi une insupportable atteinte,
01:03:49 en fait, à la liberté de l'individu.
01:03:52 Alors, je crois que dans nos sociétés
01:03:54 dans lesquelles, précisément, au nom de l'individualisme,
01:03:58 on a tendance à rejeter la loi,
01:04:00 et on le voit bien même dans le discours politique,
01:04:03 on voit, ça a été dit,
01:04:04 comment un certain nombre de représentants politiques
01:04:09 régulièrement jettent le discrédit
01:04:12 sur la capacité de l'État à servir l'intérêt général,
01:04:15 sur la loi à servir l'intérêt public,
01:04:18 est-il tellement étonnant que l'individu post-moderne
01:04:22 de nos sociétés démocratiques se croit tout permis,
01:04:26 sans limite, et ne soit plus capable précisément
01:04:30 d'assumer ses devoirs de citoyen,
01:04:34 et donc de respecter l'autorité,
01:04:36 et donc de respecter ce qui incarne la loi dans le pays ?
01:04:40 Ce n'est pas forcément très étonnant.
01:04:41 Mettons-nous, Philippe David, à la place d'un policier,
01:04:44 d'un CRS ou d'un gendarme mobile, par exemple,
01:04:47 qui n'a pas dormi de la nuit, qui rentre chez lui le soir,
01:04:50 et puis qui entend un parti politique, LFI,
01:04:53 pour ne pas le nommer, qui dit "la police tue",
01:04:56 qui voit effectivement les gens interpellés
01:04:59 la journée, le lendemain, être en liberté,
01:05:02 cela aussi, tout simplement, très concrètement,
01:05:04 peut expliquer un moral des troupes en merde.
01:05:06 Frédéric Péchenard parlait des départs dans la police.
01:05:09 Mais il n'y a pas que LFI.
01:05:10 Regardez le président de la République.
01:05:13 Lorsque Nahel meurt, le jour même, il fait l'enquête,
01:05:16 les conclusions de l'enquête,
01:05:17 la présomption d'innocence est piétinée
01:05:20 et il condamne le policier.
01:05:22 Donc déjà, il n'y a pas que LFI.
01:05:23 Il faut voir un peu plus loin, et y compris jusqu'à l'Élysée,
01:05:27 ce qui est quand même intéressant,
01:05:28 venant de la personne qui est théoriquement garante des institutions
01:05:31 et qui se permet ainsi de piétiner la présomption d'innocence.
01:05:34 Ça, c'est le premier point.
01:05:35 Frédéric Péchenard parlait des policiers qui démissionnaient.
01:05:38 Mais vous le disiez, c'est un métier mal payé.
01:05:41 On travaille le jour, on travaille la nuit,
01:05:43 on travaille le week-end, on travaille les jours fériés.
01:05:45 Ça piétine les vies de famille.
01:05:48 Les heures supplémentaires,
01:05:49 les millions d'heures supplémentaires qui ne sont pas payées.
01:05:52 Vous connaissez un patron du privé qui fait ça ?
01:05:54 Le patron du privé, il fait ça, tout le monde le fout au prud'homme
01:05:57 et il met la clé sous la porte.
01:05:59 Alors que l'État peut se permettre tout et n'importe quoi
01:06:02 en termes de droits du travail.
01:06:04 Continuons.
01:06:05 Aucun soutien pour les policiers.
01:06:07 Enfin si, vous avez toujours Darmanin qui roule un peu les mécaniques
01:06:11 et dans le même temps, là c'est le Père Noël,
01:06:13 le Père Fouettard, le Père Noël du Pont-Morétie
01:06:16 arrive et dit pour les petits voyous
01:06:18 "mais ce sont des pauvres enfants broyés par la vie"
01:06:21 et qui remet une pièce d'un euro ou de deux euros,
01:06:24 je ne connais plus le prix, dans le baby-foot.
01:06:26 Vous voyez à Nantes,
01:06:27 où un voyou traîne un policier sur 20 mètres ?
01:06:31 Traîné en voiture sur 20 mètres ?
01:06:33 - Et il a des TIG.
01:06:34 - 35 heures de travail d'intérêt général.
01:06:36 Alors si vous prenez le travail,
01:06:38 et en plus, cerise sur le gâteau, j'ai des policiers dans ma famille,
01:06:41 où vous risquez de vous faire menacer
01:06:44 avec vos photos qui sont affichées "il habite à telle adresse"
01:06:47 "problème pour la femme, problème pour les enfants".
01:06:50 Frédéric Péchenard s'étonne qu'il y ait des gens qui quittent la police
01:06:53 et de moins en moins de vocation.
01:06:55 Eh bien écoutez, excusez-moi Olivier de Carenflech,
01:06:56 mais avec cet inventaire à la prévère,
01:06:58 s'il arrivait à trouver des gens, ça relèverait vraiment du miracle.
01:07:01 - Et on va en parler, on essaiera de trouver des solutions,
01:07:03 en tout cas vous essayerez de donner des solutions,
01:07:05 puisque Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police,
01:07:08 sera justement en liaison avec nous à 16h.
01:07:11 Nous reviendrons sur ce dossier.
01:07:13 Faut-il s'attendre à une fronde des policiers,
01:07:16 des gendarmes, des forces de l'ordre en général pour l'année 2024.
01:07:20 Mais avant, je vous propose que nous fassions un point
01:07:23 sur la situation en Israël.
01:07:24 L'armée qui poursuit son offensive pour éradiquer le Hamas,
01:07:28 libérer les otages après l'attaque terroriste du 7 octobre.
01:07:31 Lors d'un entretien téléphonique hier avec Benyamin Netanyahou,
01:07:34 Emmanuel Macron a réitéré sa demande d'un cessez-le-feu durable à Gaza.
01:07:38 L'ONU qui demande, je cite à Israël, de mettre fin aux homicides illégaux.
01:07:43 Tandis que Recep Tayyip Erdogan, le président turc,
01:07:45 a affirmé qu'il n'y a aucune différence entre Benyamin Netanyahou
01:07:49 et Adolf Hitler. Rien que cela, on en parlera,
01:07:51 on va y revenir dans un instant. Mais avant,
01:07:53 point sur la situation, sur le terrain, avec nos envoyés spéciaux.
01:07:57 Nous allons retrouver tout de suite Régine Delfour et Sacha Robin.
01:08:02 Régine, bonjour. Alors, je le dirais,
01:08:04 c'est l'intensification des combats en ce moment même
01:08:07 dans la bande de Gaza.
01:08:09 Oui, absolument. Et cela depuis trois jours,
01:08:13 depuis que Benyamin Netanyahou l'a annoncé officiellement dès lundi,
01:08:17 que les combats allaient s'intensifier, notamment dans le centre
01:08:20 et dans le sud de la bande de Gaza. Là, nous sommes, nous, à Béry,
01:08:24 exactement à moins de 3 kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza.
01:08:29 Et en face, face à nous, nous avons la ville d'Albourêge.
01:08:32 Vous devez le voir sur les images de Sacha Robin,
01:08:35 on distingue des panaches de fumée cette ville qui est largement
01:08:39 bombardée depuis plusieurs jours puisqu'il y avait un camp de réfugiés.
01:08:43 Dans ce camp se trouvaient des terroristes.
01:08:46 Selon Tsahal, ils en auraient éliminé un certain nombre,
01:08:49 mais ils continuent encore les opérations.
01:08:51 Je ne sais pas si vous entendez ces tirs d'obus qui sont incessants ici.
01:08:55 Un petit peu plus sur la droite, il y a des villes au sud de la ville
01:08:59 de Gaza City où là aussi, Tsahal continue aussi cette offensive
01:09:03 puisqu'il y a toujours ces puits de tunnels et ces nombreux terroristes.
01:09:08 Il y a aussi cet axe, l'axe Salah ad-Din, qui est un axe routier très important
01:09:14 puisque c'est sur cet axe que se déplacent les terroristes du Hamas.
01:09:17 Et pour éviter qu'ils déplacent les otages,
01:09:19 Tsahal essaye de prendre le contrôle de cette ville.
01:09:22 Alors, il y a aussi l'autre front dans le sud de la bande de Gaza,
01:09:27 qui est celui de Raniounès.
01:09:29 Tsahal a annoncé avoir envoyé une nouvelle brigade
01:09:32 puisqu'il mène encore de nombreux combats là-bas.
01:09:34 Il continue à éliminer des puits de tunnels et aussi de nombreux terroristes.
01:09:40 Ils ont trouvé notamment des armes aussi.
01:09:43 Et aussi dans des écoles, toujours ces armes et ces puits de tunnels.
01:09:48 Donc Tsahal continue à Raniounès, mais aussi à Rafa Oulah.
01:09:52 Il y a énormément de réfugiés.
01:09:54 - Coucou Régine, merci pour votre engagement sur le terrain.
01:09:57 Régine Delfour envoyée spéciale avec Sacha Robin derrière la caméra.
01:10:01 Je le disais, dans ce contexte, Emmanuel Macron,
01:10:04 qui lui a réitéré sa demande de cesser le feu durable à Gaza.
01:10:08 On le rappelle, un cesser le feu qui profiterait aux terroristes,
01:10:11 en tout cas selon Israël.
01:10:13 Amoury Brelet, la posture de la France, on le voit aujourd'hui,
01:10:17 après avoir apporté son soutien inconditionnel à Israël,
01:10:20 depuis plusieurs semaines désormais, la France qui demande un cesser le feu durable.
01:10:24 Ce n'est pas la première fois.
01:10:25 Catherine Colonna l'avait dit il y a quelques jours également.
01:10:28 Est-ce qu'elle est lisible, cette posture diplomatique de la France, pour vous ?
01:10:31 - Non, elle est totalement illisible et incohérente, puisque vous l'avez rappelé.
01:10:34 Emmanuel Macron, dès le début du conflit, a apporté son soutien inconditionnel
01:10:37 avant de retourner sa veste assez rapidement.
01:10:39 Aujourd'hui, il ne propose aucune alternative sérieuse
01:10:42 à la poursuite des combats contre le Hamas à Gaza.
01:10:45 L'objectif d'Israël, il est très clair depuis le début,
01:10:48 c'est non seulement évidemment de libérer les otages encore aux mains des terroristes,
01:10:52 mais c'est surtout d'annihiler définitivement
01:10:54 les capacités opérationnelles et militaires du Hamas.
01:10:57 D'abord, pour assurer sa sécurité à sa frontière.
01:10:59 Il faut rappeler que l'Israël est menacé et attaqué par le Hamas depuis près de 30 ans.
01:11:03 C'est aussi débarrasser les Gazaouis de l'emprise totalitaire de ce groupe terroriste.
01:11:09 Et c'est enfin un prérequis, à mon avis, indispensable
01:11:13 à toute reprise du processus de paix dans les mois et les années qui viennent.
01:11:17 On ne peut pas imaginer qu'on puisse relancer le processus de paix
01:11:20 avec un groupe terroriste qui serait toujours là, entre l'autorité palestinienne,
01:11:23 en tout cas entre les représentants légitimes des Palestiniens et Israël.
01:11:27 - Donc le dodo badière effectivement la question, c'est un cessez-le-feu durable.
01:11:30 Oui, mais après, pourquoi faire ? Avec quelle perspective ?
01:11:33 Et c'est ça l'interrogation, puisque Israël le répète,
01:11:35 un cessez-le-feu profiterait, quoi qu'il arrive,
01:11:38 aux terroristes du Hamas pour se reconstituer, notamment.
01:11:41 - Oui, bien sûr. Donc cet appel des Français de la France à un cessez-le-feu
01:11:46 est un appel qui, dans la circonstance, me semble convenu à tous les sens du mot.
01:11:51 C'est un appel convenu, qui évidemment tranche avec la position initiale du chef de l'État.
01:11:57 Je crois qu'il faut commencer par rappeler que la guerre que livre Israël
01:12:00 est une guerre qu'Israël n'a pas voulue.
01:12:02 C'est une guerre que le Hamas a voulue,
01:12:04 et que malheureusement Israël n'a pas eu d'autre choix que de livrer.
01:12:09 Ça, il faut quand même le rappeler, et le rappeler si c'est nécessaire.
01:12:14 L'autre chose, c'est qu'Israël, qu'il faut dire, c'est qu'Israël est face à une coalition.
01:12:19 C'est une coalition qui, du Hamas au Hezbollah,
01:12:24 en passant par les outils du Yémen, est une coalition qui est très forte.
01:12:30 Si jamais Israël, aujourd'hui, acceptait un cessez-le-feu sans la libération des otages,
01:12:38 c'est-à-dire un cessez-le-feu, pour ainsi dire, inconditionnel,
01:12:41 et qui n'impliquerait pas la libération de tous les otages,
01:12:45 on peut craindre, évidemment, un élargissement de cette demi-victoire
01:12:51 que remporterait alors la coalition qui, encore une fois, du Hamas au Hezbollah,
01:12:58 en passant par les outils, veut plus ou moins la destruction de l'État d'Israël.
01:13:03 Karim Zéribi, la France qui va d'ailleurs mener des actions humanitaires dans les prochains jours,
01:13:07 annonce Emmanuel Macron là encore.
01:13:10 Donc la France qui s'engage auprès des populations palestiniennes aujourd'hui,
01:13:14 on peut effectivement le saluer pour les populations civiles,
01:13:17 mais qui ne s'est pas engagée dans la lutte contre le terrorisme,
01:13:21 la lutte contre le Hamas.
01:13:22 Et on se souvient, Emmanuel Macron l'avait dit,
01:13:23 pourquoi pas une coalition internationale pour lutter contre le terrorisme ?
01:13:27 Est-ce que finalement, la communauté internationale n'est pas passée à côté de quelque chose ?
01:13:33 C'est-à-dire de cette coalition qui aurait pu éventuellement voir le jour,
01:13:36 à la fois pour éradiquer le Hamas,
01:13:39 et en même temps, pour venir en aide aux populations civiles gazaouies.
01:13:44 Moi je trouve que la position de la France, elle est dramatique,
01:13:46 parce que d'abord, elle n'a aucune cohérence et aucune constance.
01:13:49 Donc j'ai trouvé que c'était une faute d'apporter un soutien inconditionnel au tout début.
01:13:54 Donc être en phase avec la riposte nécessaire d'Israël qui avait été attaquée,
01:14:00 à l'évidence, mais une réponse qu'on aurait dû qualifier et désirer de disproportionner,
01:14:06 de proportionner, proportionnelle.
01:14:08 Et là, on a affaire effectivement à un massacre.
01:14:11 Donc la situation en Gaza c'est un carnage.
01:14:13 Donc on voit que Gaza est en train d'être détruit,
01:14:17 on a dit aux gazaouis d'aller dans le sud, ils sont dans le sud, le nord est détruit,
01:14:20 maintenant qu'ils sont dans le sud, on bombarde le sud,
01:14:22 sur quelques kilomètres carrés, ils sont 250 000 entassés,
01:14:26 il y a de la famine, on fait des opérations sans qu'un hôpital soit opérant,
01:14:31 avec un demi d'antidouleur, on ampute les gens, on fait des enfants, des femmes,
01:14:37 c'est une horreur absolue.
01:14:39 Je veux dire que si on est porteur d'un semblant de civilisation et d'humanité,
01:14:41 on ne peut pas accepter ce genre de riposte.
01:14:43 Combattre le Hamas, évidence, Israël, qui a son objectif, a ce droit,
01:14:48 mais tuer autant de palestiniens innocents, femmes, enfants, personnes vulnérables,
01:14:54 et je veux dire même on met en danger les otages.
01:14:56 Je veux dire, il se trouve que la réponse, elle n'a pas de débouché politique.
01:14:59 - On peut rappeler, Philippe David veut le réagir,
01:15:01 on peut rappeler effectivement, et vous le disiez,
01:15:03 qu'à l'origine, cette attaque terroriste du Hamas,
01:15:06 et le Hamas qui prend en otage aussi cette famille, ces populations gazaouies,
01:15:10 qui prend en otage les enfants en faisant de ces populations des débouchés humains.
01:15:14 - Mais ça c'est l'argument que vous donnez toujours pour justifier les bombardements,
01:15:17 mais c'est inaudible ce que vous dites là.
01:15:18 - L'argument de Karim est tout de même assez surprenant ici,
01:15:22 qui revient finalement à imputer la responsabilité des disparitions de civils
01:15:29 au seul Etat d'Israël.
01:15:31 C'est quand même le Hamas qui se casse.
01:15:33 - Dans la nature de la riposte.
01:15:34 - Non mais ce sont les combattants du Hamas qui se cachent par les bisiclés.
01:15:36 - Donc ça veut dire pour un combattant, on tue cinq civils ?
01:15:38 - Ce sont les combattants... - C'est acceptable ?
01:15:39 - Ce sont les... - Non mais humainement parlant,
01:15:41 pour combattre un combattant du Hamas, on tue cinq civils ?
01:15:43 - Ah non mais... - Vous validez ça ?
01:15:45 - Non non. - Ben moi non.
01:15:46 - Il faut dire les choses... - Ça différence entre nous.
01:15:47 - Il faut dire les choses très simplement.
01:15:49 La disparition d'un civil est quelque chose d'inconditionnellement insupportable.
01:15:54 - Mais j'ai pas l'impression. - Mais vous ne pouvez pas faire porter la responsabilité
01:15:57 - Mais j'ai pas l'impression. - de la disparition des civils à l'Etat d'Israël
01:15:59 - Mais permettez-moi de vous dire que j'ai pas l'impression - dans le bataillon du Hamas,
01:16:00 - que ce soit aussi insupportable que ça. - car dans la population.
01:16:03 - Quand on continue de valider la riposte telle qu'elle est,
01:16:06 - c'est pas aussi insupportable que ça. - Mais la responsabilité de la riposte
01:16:09 - n'est pas imputable au stade d'Israël. - Parce que la riposte...
01:16:10 - Quand vous avez des généraux, des militaires français de haut niveau
01:16:14 - qui vous expliquent que 1) le débouché militaire ne nous amène pas sur une solution politique,
01:16:21 - et là on sait pas où on va, à part Netanyahou et sa posture messianique
01:16:25 - qui consiste à éradiquer les Gazaouis de Gaza,
01:16:29 - mais sinon derrière, c'est quoi le débouché ? - Non la position de Netanyahou,
01:16:31 - c'est pas d'éradiquer, c'est de se réformer. - Mais vous entendez les déclarations ou pas ?
01:16:36 - J'ai besoin que vous... - C'est une réponse...
01:16:37 - Y'a même une personne qui est sur Y 24 News, qui dit "on envoie la bombe nucléaire,
01:16:42 - il faut raser Gaza". Mais on banalise tout ce qui se dit à ce niveau-là.
01:16:46 - On fait comme si on ne l'entendait pas. Y'a des choses qui sont pas acceptables.
01:16:50 - Comme Venezan aussi. - Y'a le Karim Zéribis qui n'est pas acceptable non plus,
01:16:54 - c'est le massacre du 7 octobre et c'est une réponse. - Mais qui a dit que c'était acceptable ?
01:16:57 - Qui a dit que c'était acceptable ? - Non mais, excusez-moi...
01:16:59 - On va mettre dos à dos, effectivement, des terroristes et le gouvernement israélien,
01:17:05 - c'est aussi la question. Je vous laisse répondre et puis Philippe David ensuite voudrait agir.
01:17:09 - D'abord, vous m'amenez sur un terrain qui est autre que celui que j'explique.
01:17:12 - Le 7 octobre, je l'ai condamné. Et si vous voulez que je le condamne 10 fois, je le condamnerai 10 fois.
01:17:16 - Mais je vous dis que le 7 octobre ne justifie pas de tuer 30 000 civils innocents et de faire 100 000 blessés.
01:17:23 - Et j'ai envie de vous dire que le 7 octobre, moi je l'ai condamné et j'ai condamné le Hamas
01:17:27 - avec tous les mots qu'il fallait le condamner. Mais vous ne me ramenez pas toujours le 7 octobre,
01:17:31 - sinon moi je vais vous ramener avant le 7 octobre. Est-ce qu'aujourd'hui, il n'y avait pas un terreau
01:17:36 - pour créer ce qui s'est passé le 7 octobre ? - Philippe David, pour répondre à...
01:17:39 - On peut aussi en parler ? - Il faut revenir à une chose, c'est que depuis des années,
01:17:43 - on nous intoxique à la guerre propre. Une guerre propre, ça n'existe pas, ça n'a jamais existé.
01:17:49 - C'est pas de ça dont j'ai parlé. - Non mais, ça n'existera jamais.
01:17:52 - Une guerre, alors d'ailleurs on ne dit plus des victimes civiles, on dit des dommages collatéraux,
01:17:57 - la traduction américaine de "collateral damages" qui est vraiment le summum du politiquement correct.
01:18:03 - Moi je crois que le but de guerre, c'est d'éradiquer le Hamas.
01:18:07 - Quand l'armée rouge donne l'assaut à Berlin le 16 avril 1945, le but c'est d'éradiquer le régime nazi.
01:18:15 - La bataille, elle a commencé le 16 avril, elle s'est terminée le 2 mai, avec notamment la photo
01:18:21 - du sergent militant Cantaria qui monte le drapeau de l'armée rouge sur leur hashtag.
01:18:25 - 200 000 morts, 200 000 morts en 18 jours. Mais il fallait éradiquer le régime nazi de Berlin.
01:18:32 - Donc il faut éradiquer le Gaza oui. - Il faut éradiquer le Hamas.
01:18:35 - Il faut éradiquer le Hamas. - Mais là, c'est pas ce qu'on parvient à faire.
01:18:38 - Mais il n'y avait pas que des nazis qui habitaient à Berlin.
01:18:39 - Mais Karim, il n'y avait pas que des nazis qui habitaient à Berlin.
01:18:41 - Vous ne comprenez pas que le Hamas c'est une idéologie.
01:18:43 - Et le nazisme c'est une idéologie, c'est la même chose.
01:18:46 - Au plus vous tirez d'innocents, le nazisme c'est pas une idéologie.
01:18:49 - Non, vous confondez la nature, la comparaison n'est pas raison.
01:18:53 - Le Hamas ce sont comme les nazis, ce qu'ils ont fait le 7 octobre, ils ont fait leur babillard à eux.
01:18:59 - Tout un enfant orphelin deviendra un soldat du Hamas.
01:19:06 - Si c'est ce que vous voulez, continuez.
01:19:08 - C'est faux parce qu'après on a dénazifié l'Allemagne et des enfants orphelins qui avaient dit qu'ils n'ont pas de vie des auteurs.
01:19:13 - Vous parlez d'un sujet ô combien délicat, on le sait, qui cristallise les tensions, en tout cas, situation militaire.
01:19:19 - On l'entendait avec nos envoyés spéciaux qui se poursuivent et qui continuent son opération militaire pour éradiquer le Hamas.
01:19:28 - But de guerre affiché par l'armée israélienne.
01:19:31 - Je vous propose de revenir en France à présent pour nous intéresser à cette France à deux vitesses.
01:19:37 - Médecins, transports, commerce, les français dans certains territoires font face à la panne des services de proximité.
01:19:43 - C'est le cas dans la commune de Guérare.
01:19:45 - Guérare, c'est situé en Seine-et-Marne. Nos équipes sont parties rencontrer les habitants qui font face aux défaillances du service public dans les secteurs clés du quotidien.
01:19:54 - Voyez ce reportage de Fabrice Elsner, le récit Claude Etarch.
01:19:59 - Nous sommes seulement à 20 km de Disneyland.
01:20:02 - Pourtant, ici, dans cette commune de Seine-et-Marne, le manque de services impacte le quotidien de ses habitants.
01:20:09 - Peu de commerce de proximité et pas de transport en commun pour cette habitante de Guérare depuis 35 ans.
01:20:14 - Difficile de s'imaginer vieillir ici.
01:20:17 - Dès qu'on arrive à 80 ans, on ne peut plus conduire.
01:20:20 - J'y pense parce que j'ai 65 ans et je me dis que dans 10 ou 15 ans, je ne sais pas dans quel état je serai.
01:20:27 - Je pense que je retournerai en ville parce que ce n'est pas possible de rester là.
01:20:31 - Heureusement, une solidarité s'est mise en place.
01:20:34 - Nous sommes chez Martine, membre de l'association Entre Aides et Déplacements, qui compte une cinquantaine de chauffeurs bénévoles permettant aux personnes âgées de les conduire.
01:20:42 - Dans tous les transports qu'on fait, on a 60% de transport pour le médico, on a 35% pour les courses et le reste, ça peut aller tout simplement d'aller porter des fleurs au cimetière.
01:20:54 - C'est un truc tout bête, mais une personne âgée, elle ne va pas faire 3 km à pied pour aller porter des fleurs au cimetière, donc elle a besoin de nous.
01:21:01 - Martine retrouve une habituée des services de l'association.
01:21:04 - Alors on va à l'intermarché de Farmoutier.
01:21:08 - Ces personnes âgées qui ne conduisent pas et qui sont dans des villages, dans des lieux où les commerçants ne sont pas suffisants pour survivre, on est obligé.
01:21:18 - Voici, au décès de mon mari, soit je déménageais, si cette association n'avait pas existé, j'aurais été obligé de déménager.
01:21:27 - Chaque année, les chauffeurs de l'association parcourent jusqu'à 90 000 km pour aider les habitants.
01:21:34 - Philippe David, on le rappelle, cette commune n'est pas loin de Paris, elle est tout près d'ailleurs de Disneyland.
01:21:40 - Donc tout est fait pour que les touristes puissent aller en transport à Disneyland, mais à quelques kilomètres de là, plus rien.
01:21:48 - Est-ce que c'est le signe qu'il y a deux Frances, que la France marche à deux vitesses quand on voit la réalité et ces Français qui s'organisent ?
01:21:55 - Je vais vous amener un peu plus au sud de Disneyland, à la frontière espagnole, dans les Hautes-Pyrénées, quelques origines familiales.
01:22:02 - Quand j'étais gamin, on prenait le train, on arrivait à Pierre Fitness Thalasse pour descendre à Lucin-Sauveur, 12 km.
01:22:07 - Gare de Pierre Fitness Thalasse fermée, gare d'Argelès-Gazotte fermée, la première gare ouverte, alors elle, elle ne fermera jamais, c'est lourde,
01:22:14 - parce que j'ai vu le nombre de pèlerins qui viennent chaque année, celle-là, elle ne fermera jamais, ils sont tranquilles, on ne va pas les emmener à Tartre, 21 km plus loin.
01:22:22 - Vous prenez tous ces villages, on a fermé les bureaux de poste, maintenant vous avez la machine à franchir, le point-colis, etc.
01:22:29 - On a fermé les impôts, ce qui gêne peut-être quand même un peu moins les gens, c'était de l'humour bien évidemment.
01:22:35 - Les déserts médicaux se sont multipliés, on a tout retiré à la France qui ne dit rien, à la France rurale, à ce que Guy lui appelle la France périphérique.
01:22:47 - Et comment voulez-vous, alors je ne parle même pas des zones blanches pour les téléphones portables, parce que croyez-moi, aller dans le sud-ouest, il y en a encore,
01:22:55 - et quand vous circulez en voiture, vous vous rendez compte, plus les liaisons internet qui ne sont pas toujours au top, et aujourd'hui comment fait-on pour travailler sans internet ?
01:23:03 - C'est rigoureusement impossible, parce que vous faites votre banque par internet, vous faites vos virements par internet, vous faites votre comptabilité,
01:23:09 - quand vous envoyez vos éléments à votre expert comptable par internet, on a sacrifié la France des campagnes.
01:23:14 - Mais à la rigueur, ils ont raison, parce qu'eux, ils ne crient pas, ils ne brûlent pas de voiture, ils ne cassent rien, donc on peut continuer.
01:23:20 - Mais vous soulignez à juste titre la question des transports, Jordan Florentin. Les transports, aujourd'hui, le train, finalement, c'est une réponse également aux défis climatiques,
01:23:32 - c'est une réponse au carburant qui est beaucoup plus cher ces dernières années, et au fond, des petites gares de petites communes ferment, et les gens se retrouvent isolés, finalement.
01:23:45 - Pourquoi, selon vous, le gouvernement ne met pas le paquet, justement, pour remettre en marche certaines lignes ferroviaires, et pour pouvoir permettre à ces gens, des communes, de villages, de se déplacer plus facilement ?
01:23:57 - Pour le train, déjà, il faudrait pouvoir le financer. Vous voyez aujourd'hui le prix des billets de train, des gens préfèrent même prendre l'avion pour se déplacer d'une commune à l'autre en France.
01:24:04 - C'est vrai que c'est hors de prix.
01:24:05 - Il y a déjà ce sujet, mais moi j'ai beaucoup aimé la description de cette, moi je l'appelle la petite France de Philippe.
01:24:10 - C'est également à Strasbourg.
01:24:12 - C'est terrible, moi j'ai grandi, vous savez, dans une ville qui s'appelle Le Creusot, en Saône-et-Loire, qui avait 30 000 habitants dans les années 80, et qui n'en a plus que 20 000 aujourd'hui, et en fait, cette France qui est abandonnée, qui est oubliée,
01:24:22 en fait, moi le sentiment de jette, on parlait de France à deux vitesses, c'est qu'il y a effectivement les grandes villes, les centres-villes, qui eux, sont dans une forme de, voilà, il y a toujours une émulation commerciale, etc.,
01:24:33 on a vidé les centres-villes, on va acheter, et même son pain, on est obligé de prendre la voiture pour aller l'acheter, je vous dis, dans ma commune, on a complètement décousu le centre-ville,
01:24:39 et en même temps, de manière un peu plus lente, un peu plus subtile, dans ces centres-villes oubliées, abandonnées, et même parfois dans ces quartiers, il y a une autre civilisation qui s'installe, un autre peuple,
01:24:49 et qui fait sa propre économie locale, et où les gens sont obligés de se sécuriser eux-mêmes, et il y a d'autres, des nouveaux services publics, presque auto-indépendants, qui se créent,
01:24:57 donc voyez, moi la France à deux vitesses, j'analyse plutôt comme ça, et sur ma commune, où en fait, il ne reste aujourd'hui que 20 000 habitants, et bien c'est typiquement ce type de commune,
01:25:04 qu'est-ce qu'on fait ? Et bien pour les revitaliser, on envoie des migrants dans des centres, voilà, qu'on essaye de, voilà, et puis finalement...
01:25:10 - Et Emmanuel Macron l'avait dit d'ailleurs. - Il l'avait dit, mais en fait, vous savez, dans ces communes-là, moi c'est ce que j'appelle en fait, il y a une nouvelle France qui se crée,
01:25:17 c'est la France de la halalisation, de la presque otakosisation, vous savez, il y a un commerce qui marche très bien depuis des décennies, enfin depuis quelques années, là c'est les otakos.
01:25:25 Vous savez, dans n'importe quelle petite commune en France, alors il n'y a plus de postes, il n'y a plus de centres d'impôts, par contre il y a des kebabs et des otakos partout.
01:25:31 - Ça c'est pas la France que j'ai connue il y a 20 ans. - En tout cas, Maury Brelet, 2500 villages ont été sélectionnés justement par le gouvernement pour un grand projet de revitalisation.
01:25:40 C'est le nom. Alors l'axe majeur du plan, c'est apporter de l'aide de conseillers techniques, donc des conseillers techniques vont venir dans ces villages pour mettre en œuvre des projets d'investissement,
01:25:49 pour réhabiliter des bâtiments, pour ouvrir des commerces, pour aménager des pistes cyclables ou des voies piétonnes. Par exemple, on sait parfois, dans ces villages, dans ces communes,
01:25:59 il y a des personnes âgées pas sûres que la piste cyclable soit la première réponse attendue par les habitants. Néanmoins, effectivement, est-ce que ce projet de revitalisation est une bonne chose ?
01:26:11 - Ça relève, tel que j'entends la description que vous en faites, ça relève du gadget politique. - C'est un petit peu le sentiment qu'on a, effectivement.
01:26:18 - Et il y a ce qui s'exprime aussi dans ce sentiment de déclassement, d'abandon de ces nombreux Français, de ces millions de Français dans les territoires, c'est aussi une certaine forme de mépris de l'État.
01:26:27 Ils ressentent une sorte de condescendance, de mépris de l'État. Et ça a été évoqué aujourd'hui, ils subissent la double peine, non seulement ils perdent les services publics, les médecins, les transports, mais ils gagnent, on l'a dit, la délinquance aussi,
01:26:38 parce qu'aujourd'hui la délinquance, elle gagne, y compris les arrière-pays et les provinces, y compris les villages et les migrants. Aujourd'hui, l'État installe, répartit en France, partout en France,
01:26:49 généralement sous la contrainte, dans le dos des administrés, ou sans leur demander leur avis, contre leur avis, des centres de migrants, avec les conséquences sécuritaires et financières que l'on connaît.
01:26:59 - Et nous étions d'ailleurs allés à Châteauneuf-Grâce, petite commune du sud de la France, et nous avions effectivement constaté que le seul hôtel de la région avait été réquisitionné pour y mettre des mineurs isolés,
01:27:10 aux grands dames des riverains, avec toutes les conséquences, et effectivement, ces villages de cette France qui ne parle pas, c'est cette France qui ne parle pas, qui se débrouille, on l'a vu avec ces associations qui se montent,
01:27:22 et les gens font un peu comme ils peuvent, comment est-ce que vous comprenez finalement cette France à deux vitesses, Claude Baillat ?
01:27:29 - Ecoutez, cette France qui ne parle pas, pour reprendre votre dernier mot, c'est une France qui s'exprime et qui va s'exprimer, et il faut en prendre conscience, parce que, en fait, ce sentiment d'abandon, ce sentiment d'injustice,
01:27:42 je pense qu'il peut avoir deux, et il a déjà sans doute deux conséquences majeures. La première, c'est une espèce de résistance au consentement à l'impôt républicain.
01:27:52 Pourquoi les Français, qui doivent faire 700 km pour trouver une consultation en ophtalmologie, pourquoi contribueraient-ils aussi solidairement à la budgétisation des politiques publiques, s'ils n'en bénéficient pas ?
01:28:09 Et deuxièmement, on est quand même dans une période dans laquelle, comment dire, la vie politique devient de plus en plus violente, on est dans une période dans laquelle les populismes croissent et se développent,
01:28:22 et je crois que cette situation, elle ne peut que ajouter au discrédit de la classe politique, à la crise plutôt de la représentation politique.
01:28:32 Et la crise de la représentation politique, c'est ce qui débouche évidemment sur le succès des représentations les plus extrêmes et les plus dangereuses pour notre pays.
01:28:43 Et nous continuerons d'en parler dans la dernière partie de 180 minutes info, nous vous entendrons également Karim Zérébi sur le sujet, puisque le maire de Ville-sur-Ozon, Frédéric Rouet, sera en liaison avec nous.
01:28:55 Il fait partie des villages sélectionnés par le gouvernement pour ce grand projet de revitalisation. Il nous en dira certainement plus sur cette volonté de l'exécutif.
01:29:04 On marque une très courte pause. Dans un instant, un journal complet, et puis place au débat, au décryptage, à l'analyse. Restez avec nous sur ces questions.
01:29:16 De retour sur le plateau de 180 minutes info, dernière partie. Il est 16h. Bienvenue, si vous nous rejoignez, sur ces news.
01:29:23 Tout de suite, le journal. Avec vous, Mathieu Devese. Et on démarre avec ce père de famille soupçonné d'avoir tué sa femme et ses 4 enfants à mots.
01:29:31 Eh bien, il a reconnu les faits.
01:29:33 Oui, l'homme de 33 ans dit avoir entendu des voix, des voix qui lui demandaient de faire du mal.
01:29:38 D'après les résultats des autopsies, la mère et ses filles ont été victimes d'une dizaine de coups de couteau chacune.
01:29:43 Les garçons sont morts après avoir été noyés. Le procureur a requis son placement en détention provisoire.
01:29:49 Et puis, ce nouveau revers, Mathieu, pour la ville de Nice, dans sa volonté d'expulser des migrants.
01:29:55 Oui, ces migrants qui sont installés depuis 7 ans désormais autour d'une église du centre-ville.
01:30:00 Et le Conseil d'État rejette le pourvoi de la ville de Nice pour les expulser.
01:30:05 Le maire Christian Estrosi compte poursuivre en reprenant les démarches engagées.
01:30:10 Et dans ce contexte, cette interrogation en matière d'immigration, la France est-elle plus laxiste que ses voisins ?
01:30:17 Oui, même avec la nouvelle loi qui a été votée à l'Assemblée nationale. On en a beaucoup parlé.
01:30:21 La France est bien plus accueillante que la plupart des autres membres de l'Union européenne.
01:30:26 Les explications de Célia Gruyère.
01:30:29 Pour une partie de la classe politique, la loi immigration est trop dure.
01:30:33 La France resterait pourtant l'un des pays européens les plus ouverts en la matière.
01:30:37 Par exemple, le niveau de langue requis pour obtenir un titre de séjour reste plus bas qu'un bon nombre de pays de l'Union européenne.
01:30:45 Il faut acquérir le niveau A2 en France contrairement à l'Allemagne, la Finlande ou encore les Pays-Bas qui exigent le niveau B1.
01:30:52 Une des mesures phares, comme la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers en tension,
01:30:57 permettent également à la France de garder une politique d'immigration ouverte.
01:31:01 Autre exemple, la prise en charge de la santé des sans-papiers.
01:31:05 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède, le Danemark ou encore les Pays-Bas,
01:31:09 la France propose un système quasiment unique au monde permettant un accès aux soins beaucoup plus large.
01:31:15 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration qui publie une tribune dans le Monde,
01:31:20 même si le Conseil constitutionnel valide la loi immigration, la France restera l'un des pays les plus ouverts de l'Union européenne.
01:31:27 En témoigne notamment le domaine de l'hébergement d'urgence inconditionnel.
01:31:32 Un hébergement même pour ceux qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire.
01:31:36 La France se rapproche tout de même de certains pays en durcissant notamment l'accès aux allocations familiales et le regroupement familial.
01:31:45 Dans l'actualité également aujourd'hui, les drapeaux de la Commission européenne en berne après la mort de Jacques Delors, Mathieu.
01:31:51 Tout à fait. L'Union européenne qui a perdu l'un de ses plus éminents bâtisseurs.
01:31:55 Mort hier à l'âge de 98 ans, Jacques Delors fut président de la Commission européenne pendant 10 ans
01:32:00 et ministre de l'économie et des finances de François Mitterrand.
01:32:04 Il restera aussi dans les mémoires comme l'homme qui n'a pas saisi sa chance lors de l'élection présidentielle de 1995.
01:32:11 Et puis cette information importante en cette période de fête, il n'y aura pas d'huître issu du bassin d'Arcachon lors de vos repas pour le nouvel an.
01:32:20 Oui, d'ordinaire, elles agrémentent l'étable des fêtes de fin d'année.
01:32:24 Et pourtant, la préfecture de Gironde a interdit jusqu'à nouvel ordre la pêche, la récolte et la commercialisation en vue de la consommation
01:32:31 de l'ensemble des coquillages du bassin d'Arcachon après des cas d'intoxication alimentaire.
01:32:37 Ce n'est pas le cas en Bretagne, aviez aux amateurs de coquilles Saint-Jacques.
01:32:41 À présent, certains ont trouvé une astuce pour faire des économies.
01:32:45 Tout à fait, et oui, elles sont très prisées des fêtes de fin d'année.
01:32:48 Alors sachez que dans les Côtes d'Armor à Bignic, il suffit de plonger pour ramasser des Saint-Jacques.
01:32:53 Il faut aussi, vous allez le voir, respecter certaines règles. Un sujet d'Aminata Demphal.
01:32:58 En Bretagne, le parking de la plage de Bignic se transforme en vestiaire.
01:33:03 Des apnéistes se retrouvent pour la dernière pêche à la coquille de l'année.
01:33:07 Moi, ça fait 55 ans que je plonge. Avant, on faisait les araignées.
01:33:15 Arrivé près de la mer, les plongeurs amateurs chaussent leurs palmes, masques et tubas, vérifient leurs équipements et se préparent à se jeter à l'eau.
01:33:26 Après la séance de plongée, la Saint-Jacques, objet de toutes les convoitises, est ramenée sur la plage.
01:33:33 Mais attention, même gratuite, la pêche à la coquille en apnée est aussi réglementée que la pêche professionnelle.
01:33:40 Chaque plongeur a droit à deux heures de pêche deux fois par semaine, 30 Saint-Jacques maximum par plongée,
01:33:47 et elles doivent mesurer 11 cm de diamètre minimum.
01:33:51 Voilà, donc elle fait la taille.
01:33:53 On va tout rincer notre matériel et puis ouvrir les coquilles.
01:33:57 On en garde quelques-unes pour manger et puis on en donne à nos enfants.
01:34:03 Un mets de qualité et gratuit, de quoi se faire plaisir à quelques jours du réveillon de la Saint-Sylvestre.
01:34:09 Effectivement, nous salivons déjà à voir ces coquilles Saint-Jacques.
01:34:14 Cette grosse frayeur à Londres.
01:34:17 À présent, un avion manque de s'écraser lors de son atterrissage, Mathieu.
01:34:21 Et oui, le Royaume-Uni qui est frappé par la tempête Geary.
01:34:24 Cette nouvelle perturbation a engendré de violentes rafales dépassant parfois les 100 km/h ainsi que de fortes pluies.
01:34:31 Et voyez ces images assez impressionnantes.
01:34:33 D'ailleurs, un avion de la compagnie American Airlines a donc manqué de s'écraser lors de son atterrissage.
01:34:38 Effectivement, images impressionnantes.
01:34:40 Pour terminer ce journal, direction l'Espagne, Mathieu.
01:34:43 Tout à fait en Espagne, avec une bataille de farines géantes.
01:34:46 Oui, vous avez bien entendu, c'est une tradition dans la petite ville d'Ibi.
01:34:51 Des dizaines de fêtards qui ont simulé un coup d'état désordonné en lançant de la farine et des oeufs au cours de la fête annuelle.
01:34:57 Elle remonte à plus de deux siècles et a lieu chaque année le 28 décembre à l'occasion de la journée des Saints-Innocents.
01:35:03 Merci beaucoup, mon cher Mathieu.
01:35:05 On vous retrouve tout à l'heure pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:35:09 L'information également marquée par une année que les forces de l'ordre ne risquent pas d'oublier.
01:35:15 En effet, Sainte-Sauline, émeute de juin-juillet ou encore les manifestations contre la réforme des retraites,
01:35:20 les policiers et les gendarmes ont été victimes de nombreuses attaques.
01:35:24 Retour sur une année difficile pour les forces de l'ordre.
01:35:27 Nous serons ensuite en liaison avec Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police.
01:35:32 L'année 2023 a été particulièrement rude pour les forces de l'ordre.
01:35:39 Entre les manifestations contre la réforme des retraites, celles à Sainte-Sauline ou encore les émeutes de cet été,
01:35:44 des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits.
01:35:48 Premier exemple, le 1er mai, près de 12 000 policiers et gendarmes ont été déployés partout en France, dont 5000 à Paris.
01:35:56 Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été blessés ce jour-là, selon le ministre de l'Intérieur.
01:36:01 On a eu une addition de manifestations avec des groupes, notamment l'extrême-gauche,
01:36:07 des groupes pluscules, plutôt Black Bloc, Antifa, etc. venus non pas pour exprimer un mécontentement social,
01:36:16 mais pour brûler, pour semer le chaos, pour tuer du flic n'ayant pas peur.
01:36:23 Plus tard, fin mars, lors des nombreuses manifestations contre le projet de bassine à Sainte-Sauline,
01:36:28 les gendarmes aussi étaient en première ligne.
01:36:30 47 d'entre eux ont été blessés, selon le procureur de la République de Nior.
01:36:35 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme, je n'ai pas souvent vu une telle concentration de ce niveau de violence-là.
01:36:43 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché grandes et moyennes villes ont également été un marqueur frappant pour les forces de l'ordre cette année.
01:36:50 Des émeutes bien plus violentes que celles de 2005, selon un syndicat de police.
01:36:54 Au 31 octobre 2023, la police nationale a enregistré 10 762 policiers blessés, dont près de 4000 à la suite de violences volontaires.
01:37:03 9 d'entre eux ont perdu la vie en service, dont 3 lors d'une opération de police.
01:37:07 Et je vous le disais, pour en parler, Denis Jacob, secrétaire général alternatif police, est en liaison avec nous.
01:37:14 Denis Jacob, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:37:18 Est-ce que vous pourriez dire que l'année 2023 pour les forces de l'ordre a été un tournant ?
01:37:24 En d'autres termes, est-ce que c'est une année inédite en termes de violence pour vous ?
01:37:30 Malheureusement, 2023 ce sera l'année inédite en matière de violence.
01:37:34 Et malheureusement, de manière exponentielle, depuis les attentats de 2015, je ne vais pas vous faire la liste à la prévère,
01:37:41 mais en 2016 on a eu l'euro, on a eu les manifestations contre la loi travail, on a eu en 2018-2019 les gilets jaunes,
01:37:49 on a eu en 2020 à gérer, et en 2021, la crise sanitaire du Covid.
01:37:54 Et puis on a eu, ce qu'on a connu cette année, des violences urbaines, des émeutes d'un niveau de violence jamais connu.
01:38:03 Une volonté délibérée de s'en prendre physiquement aux policiers, donc d'essayer de les tuer.
01:38:10 Et puis on a eu tout le reste, les mouvements sociaux, vous en parliez tout à l'heure sur votre plateau des retraites,
01:38:17 mais il y a eu également tout un tas d'événements comme la présence du roi Charles III, la venue du Pape,
01:38:26 la coupe du monde de rugby, et donc des policiers, et vous le disiez très justement dans votre titrage sur votre chaîne,
01:38:33 surmobilisés d'année en année, avec à côté le quotidien géré, une réelle agressivité, une volonté de tuer quotidiennement.
01:38:43 Je pense aujourd'hui à mon collègue qui a subi un refus d'obtempérer, aujourd'hui à Montpellier,
01:38:48 qui se retrouve avec 15 jours d'arrêt de travail, et ça c'est au quotidien, en plus de tout le reste à gérer.
01:38:54 Et Philippe David, qui était sur votre plateau tout à l'heure, et je le remercie pour avoir tenu les propos qu'il a tenus,
01:39:00 parce qu'au moins on ne dira pas encore que les policiers se plaignent de tout,
01:39:04 alors qu'ils ont tout ce qu'il faut pour travailler dans de bonnes conditions, ce n'est pas vrai.
01:39:08 J'apprécie que des personnes externes à la police nationale puissent faire le constat que nous, nous faisons au quotidien sur le terrain,
01:39:15 c'est-à-dire une absence de respect de l'autorité de l'État, et je forme un vœu, permettez-moi de le faire dès à présent,
01:39:22 sur votre antenne pour 2024, qu'il y ait une véritable volonté politique de réinstaurer l'autorité de l'État dans ce pays,
01:39:30 et ça ne concerne pas que les policiers, policiers municipaux, pompiers, gendarmes, enseignants, personnels hospitaliers, pénitentiaires,
01:39:39 tous ces agents aujourd'hui n'ont plus le respect qu'ils auraient dû, et le seul moyen d'y remédier,
01:39:45 c'est d'avoir de manière systématique une fermeté dans la réponse pénale et donc de la justice.
01:39:51 On va y revenir avec vous notamment, mais sur sollicitation des forces de l'ordre, nous en parlions à l'instant,
01:39:57 et violence toujours plus importante envers les gendarmes et les policiers.
01:40:03 Très concrètement, quel impact sur un policier, sur un gendarme, sur le moral des troupes aujourd'hui ?
01:40:09 Vous savez, les policiers, ce sont des professionnels de la sécurité, et la très grande majorité,
01:40:16 pour ne pas dire l'unanimité, est rentrée par conviction dans cette institution, mais pas à n'importe quel prix.
01:40:22 Alors oui, il y a du ras-le-bol, il y a de la lassitude, il y a du mécontentement, il y a une extrême fatigue,
01:40:30 et aujourd'hui il y a effectivement, je ne vais pas dire un mouvement, parce qu'on n'en est pas là,
01:40:36 mais il y a en tous les cas une remontée de terrain, d'informations à notre niveau,
01:40:41 qui fait apparaître un mécontentement par rapport à ce qui se profile dans quelques mois,
01:40:46 car les Jeux Olympiques 2024, avec un flou artistique à ce jour sur comment va être organisée la sécurité
01:40:54 et dans quelles conditions pour les policiers.
01:40:57 Alors Gérald Darmanin nous a fait des annonces qui vont dans le bon sens,
01:41:01 on attend le début de l'année 2024 pour reprendre les discussions, les réunions avec lui et avec son administration,
01:41:09 pour faire en sorte que les Jeux Olympiques qui arrivent soient une réussite,
01:41:15 parce qu'il en va de l'image de notre pays à travers le monde,
01:41:18 mais aussi que nos collègues puissent travailler dans des conditions de travail et de sécurité optimales,
01:41:25 sans que ce soit au détriment de leur vie de famille, puisque le débat aujourd'hui c'est celui-là,
01:41:29 c'est que les policiers ne savent pas encore complètement à quelle sauce ils vont être mangés,
01:41:32 ils ne savent pas comment ils vont pouvoir se reposer.
01:41:36 Je l'ai dit, le ministre a fait quelques annonces qui vont dans le bon sens,
01:41:39 on a tendance à en savoir plus à la rentrée au mois de janvier,
01:41:42 mais en tous les cas il y a de toute manière une lassitude, une fatigue et un ras-le-bol de mes collègues sur le terrain, ça c'est évident.
01:41:48 Denis Jacob, vous restez avec nous, vous intervenez dès que vous le souhaitez,
01:41:53 je vous demanderai dans un instant quelles sont les mesures très concrètes que vous demandez
01:41:59 et qu'en est-il de la grogne des forces de l'ordre aujourd'hui,
01:42:02 mais avant Jordan Florentin, on entendait dans la voix de Denis Jacob ce souhait,
01:42:09 une volonté politique aujourd'hui de remettre l'autorité de l'État comme priorité en amont.
01:42:17 Le chef de l'État qui doit s'exprimer pour ses voeux très prochainement,
01:42:21 est-ce qu'effectivement aujourd'hui quand on entend les Français, le ras-le-bol autour de l'insécurité,
01:42:26 quand on entend aujourd'hui la grogne des forces de l'ordre,
01:42:28 est-ce que la priorité des priorités c'est de remettre de l'ordre et de remettre l'autorité de l'État en amont ?
01:42:38 C'est à tout le moins une des priorités effectivement,
01:42:40 mais pour revenir sur la fronde qui pourrait être inédite cette année en 2024,
01:42:44 vous citez le chiffre en 2023 de 10 000 policiers blessés,
01:42:47 il faut savoir qu'en 2021 Gérald Darmanin avait dit qu'il y avait eu 2 fois plus de policiers et gendarmes blessés en 15 ans.
01:42:54 Donc ça remonte déjà à 2003, n'est que l'acmé finalement d'une très très longue période de violence,
01:42:59 non pas policière mais de violence contre les policiers.
01:43:01 Donc d'abord il faut rappeler ce chiffre et puis sur la question de la fronde,
01:43:04 ce qui est inédit cette fois et qui pourrait survenir en 2024,
01:43:07 c'est que comme je vous le disais il n'y a pas seulement les gendarmes et les policiers nationaux,
01:43:10 il y a aussi une révolte qui commence à arriver, des policiers municipaux qui réclament,
01:43:15 et c'est là où j'en viens sur le point politique,
01:43:17 qui réclament un petit peu plus de reconnaissance sociale.
01:43:20 Il faut savoir qu'un policier municipal il peut commencer sa carrière à 1500 euros,
01:43:24 il la terminera à 2000 euros.
01:43:25 Alors tu sais quand même, des personnes qui assurent notre sécurité au quotidien,
01:43:28 et leur prime, et c'est d'ailleurs la revendication en ce moment qu'ils ont fait à l'État,
01:43:31 leur prime de 20% n'est pas prise en compte dans la retraite.
01:43:34 Donc un policier qui toute sa vie a oeuvré à la sécurité des Français va avoir une retraite à 1200 euros.
01:43:39 Donc il n'y a pas de soutien politique, quand on parle en plus de la LFI qui les attaque quotidiennement,
01:43:44 il n'y a pas de soutien non plus sur leurs revendications matérielles.
01:43:48 Il faut savoir que, prenez l'exemple de Paris, on parlait des Jeux Olympiques,
01:43:51 à Paris, Andy Dalour a refusé des années et des années d'admettre qu'il fallait armer la police municipale.
01:43:56 Or quand vous prenez les chiffres, je les avais notés à Paris,
01:43:58 il y a eu plus de 43% de coups et blessures, plus de 103% de violences sexuelles,
01:44:02 et on pense encore aujourd'hui que la police municipale ne devrait pas être armée.
01:44:06 Et une police municipale qui pourrait venir en soutien à la police nationale notamment.
01:44:09 Exactement, et enfin il n'y a pas de soutien de la part des magistrats,
01:44:13 puisque, vous savez moi j'ai rencontré des policiers il n'y a pas très longtemps dans une affaire de pite potiètre à Paris,
01:44:17 les policiers sont arrivés vers moi et m'ont dit "ça ne sert à rien de retenir des enfants qui avaient volé une dame dans le métro".
01:44:23 Ils m'ont dit "en fait, elles n'iront pas en prison, d'abord bon c'est des mineurs,
01:44:26 mais surtout il n'y aura pas de réponse pénale", donc les policiers eux-mêmes le savent.
01:44:30 Et puis en face de ça, Cerise-sur-le-Château, ils sont attaqués par une partie de la population,
01:44:35 avec des dégradations de leur commissariat, avec des émeutes,
01:44:38 et puis tout ça, voilà, sont devenus des cibles en fait finalement les policiers municipaux.
01:44:43 Donc effectivement, ils pourraient avoir une fronde inédite en 2024.
01:44:46 On va peut-être demander justement à Denis Jacob quel est l'état d'esprit des troupes ces derniers temps,
01:44:51 est-ce qu'effectivement vous sentez auprès de vos collègues une grogne qui est en train de monter ?
01:44:57 Je pense très sincèrement, vous savez je suis un des premiers à dire que les policiers doivent se mobiliser
01:45:03 pour exprimer leur mécontentement quand ils considèrent qu'ils ne sont pas reconnus à la hauteur de leur engagement.
01:45:09 Mais ils ne le font pas non plus, comme certains de mes collègues de syndicats concurrents peuvent le faire.
01:45:14 Souffler sur les braises d'un potentiel mécontentement,
01:45:21 ou d'expression de mécontentement à venir dans la rue,
01:45:24 nous avons un devoir de responsabilité, nous sommes des syndicalistes policiers,
01:45:27 mais nous sommes aussi des policiers,
01:45:29 nous avons un devoir d'assurer la sécurité de nos concitoyens dans ce pays.
01:45:34 Donc nous exprimons des mécontentements,
01:45:36 nous exprimons des revendications auprès de notre ministère de tutelle,
01:45:41 mais on attend beaucoup, bien évidemment,
01:45:44 et surtout les moyens de faire notre travail dans de bonnes conditions,
01:45:47 sans que ce soit au détriment de notre vie privée.
01:45:50 Donc on verra en fonction de ce que le ministre de l'Intérieur apportera comme réponse au mois de janvier,
01:45:56 puisqu'il s'est engagé à nous recevoir, à concerter, à discuter avec nous,
01:46:00 dès le lendemain du jour de l'an,
01:46:03 donc dans les jours qui viennent il va y avoir des réunions.
01:46:06 Et en fonction de ce que le ministre annoncera,
01:46:09 nous verrons s'il y a nécessité de se mobiliser ou pas.
01:46:14 Mais comme je prends une expression un peu populaire,
01:46:18 "ne vendons pas la peau de l'Oufs avant de l'avoir tuée",
01:46:22 c'est-à-dire n'allons pas souffler sur des braises d'un potentiel mécontentement
01:46:26 avant même d'avoir eu les réponses que nous attendons.
01:46:28 Si nous n'avons pas les réponses que nous attendons,
01:46:30 on avisera à ce moment-là.
01:46:32 Il y a un mécontentement, de là à dire qu'il y aurait une fronde
01:46:35 au point où des milliers de policiers seraient en capacité aujourd'hui
01:46:40 de dire "on va dans la rue", je ne le pense pas.
01:46:42 Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de malaise dans la police nationale
01:46:46 au regard de l'agression que subissent au quotidien nos collègues.
01:46:50 Et monsieur sur votre plateau le rappelait,
01:46:52 on a eu plus de 10 000 policiers de blessés en 2023,
01:46:56 dont près de 4 000 en mission de police.
01:47:00 Donc il y a une situation de tension, ça c'est indéniable.
01:47:04 Mais de là à dire que d'un claquement de doigts,
01:47:06 demain tous les policiers vont aller manifester pour mettre le pays en croix
01:47:10 et ne participeront pas à l'organisation de la sécurité de notre pays
01:47:16 pour les Jeux Olympiques, je pense que tenir ce type de propos
01:47:20 serait irresponsable aujourd'hui.
01:47:21 En tout cas Karim Zérébi, effectivement, on aura beau mettre tous les moyens
01:47:25 pour les policiers, si effectivement il n'y a pas cette volonté politique
01:47:29 de fermeté de l'État ou même de la justice,
01:47:32 on en revient souvent à cet exemple du délinquant qui va en garde à vue
01:47:36 et qui dès le lendemain est libre.
01:47:38 Est-ce que ce n'est pas là la priorité ? Je repose la question Karim Zérébi.
01:47:43 Oui en fait c'est un problème qui me paraît assez global.
01:47:47 C'est vrai que c'est une corporation qui est en souffrance,
01:47:49 la corporation policière, les gendarmes.
01:47:52 Mais plus encore j'ai envie de dire, c'est une problématique
01:47:55 de nos services publics et de l'état de nos services publics.
01:47:58 Si on prend la justice, on a une situation qui est une situation de clochardisation.
01:48:03 On est 15ème au niveau européen.
01:48:05 Si on prend l'enseignement à l'école, on voit bien qu'il y a une problématique
01:48:09 d'attractivité, de recrutement.
01:48:11 Devant les élèves aujourd'hui, on met des gens qui ne sont peut-être pas
01:48:15 ce qu'ils étaient il y a encore quelques décennies.
01:48:17 On prend la santé, on voit bien que malgré les plans,
01:48:21 les infirmières, les aides-soignantes, les médecins, il y a une insatisfaction.
01:48:25 Il y a une crise de vocation dans nos services publics
01:48:29 qui représente le socle de la République en réalité.
01:48:32 Le socle de la République parce qu'à la fois ils ont des fonctions
01:48:35 assez régaliennes qui sont indispensables pour le fonctionnement de notre société.
01:48:38 Moi je connais bien la corporation policière puisque j'ai été conseiller du ministre
01:48:41 de l'Intérieur quand Jean-Pierre Cheminement a été ministre de l'Intérieur.
01:48:43 Et je sais que c'est une corporation qui a besoin à la fois d'un soutien matériel
01:48:48 mais aussi moral.
01:48:50 Et le soutien matériel c'est, il ne faut pas lésiner sur les effectifs.
01:48:53 Je considère aujourd'hui qu'on ne met pas le paquet pour avoir une police de proximité.
01:48:57 Or on a besoin d'avoir une police de proximité sur le terrain pour assurer les Français
01:49:00 et pour faire en sorte que les policiers travaillent dans de bonnes conditions.
01:49:03 Ils n'ont pas le temps de se former, insuffisamment.
01:49:05 Ils aimeraient se former parce qu'il faut toujours rappeler les fondamentaux.
01:49:08 Mais on leur demande tellement d'amplitude horaire, donc folle,
01:49:12 qu'ils n'ont même pas le temps de voir la famille.
01:49:14 23 millions d'heures supplémentaires, il y a encore quelques années, impayées.
01:49:18 Alors Gérald Darmanin fait ce qu'il peut, mais il y a un retard qui est tel
01:49:22 que sur le plan matériel, sur le plan de la considération,
01:49:24 sur le plan de la manière dont on respecte cette corporation,
01:49:29 il y a beaucoup à faire.
01:49:30 Donc moi je pense qu'ils sont presque au bord de la rupture pour beaucoup d'entre eux.
01:49:33 Certains démissionnent, certains ont aussi un désenchantement
01:49:37 parce que la justice, vous l'avez dit tout à l'heure, ne suit pas toujours.
01:49:40 Quand ils font leur job, derrière il n'y a pas la réponse judiciaire.
01:49:43 Donc il y a une problématique qui est assez globale
01:49:45 à laquelle il faudrait répondre par une approche qui est transversale.
01:49:49 Or cette réponse-là, elle n'existe pas aujourd'hui.
01:49:51 – Je vous donne la parole tout de suite, mais Denis Jacob voulait réagir.
01:49:54 Denis Jacob, effectivement, est-ce que c'est ce manque de soutien moral également
01:49:59 que vous déplorez aujourd'hui ?
01:50:02 – Ce n'est pas tant le soutien moral, parce que le soutien moral,
01:50:05 vous savez, des déclarations, on en a quotidiennement,
01:50:08 de soutien du politique en général.
01:50:10 Alors je mets un parti de côté, puisqu'on ne va pas polémiquer sur ce parti-là,
01:50:14 qui est de toute façon fait de sa ligne de campagne politique de l'antiflic primaire,
01:50:20 mais hormis ce parti-là, on a globalement du gouvernement,
01:50:24 des parlementaires de l'Assemblée nationale, du Sénat en majorité,
01:50:28 toujours des mots de soutien.
01:50:30 C'est nécessaire pour les policiers, vous savez,
01:50:32 la police nationale c'est un métier où il y a beaucoup d'affect.
01:50:35 On a besoin de cette reconnaissance et le soutien moral est important.
01:50:39 Mais ce n'est pas suffisant, on a besoin d'actes concrets.
01:50:42 Les déclarations d'amour, c'est bien, les preuves d'amour, c'est mieux, comme on dit.
01:50:47 Donc nous on attend des actes concrets, je l'ai dit tout à l'heure,
01:50:51 on attend de rencontrer le ministre de l'Intérieur
01:50:53 pour savoir ce qu'il va annoncer très précisément pour nos collègues sur le terrain
01:50:57 par rapport à leur mobilisation aux Jeux olympiques.
01:50:59 Mais pour réagir à ce que disait Karim Zerimi tout de suite,
01:51:02 c'est que la problématique de la police nationale,
01:51:05 elle ne se résume pas à un problème défectif.
01:51:07 Si c'était ça la solution, ce serait déjà réglé depuis longtemps.
01:51:12 Et aujourd'hui le policier il est confronté à tous les maux de société.
01:51:17 On arrive malheureusement au terme du temps qui nous est imparti, cher Denis Jacob.
01:51:22 Un grand merci d'avoir accepté notre invitation.
01:51:25 Je le rappelle, vous êtes secrétaire général Alternatives Police.
01:51:28 On va marquer une très courte pause, Philippe David,
01:51:30 mais peut-être un dernier mot pour conclure sur la question des moyens,
01:51:33 moyens matériels, mais également sur le manque de soutien moral.
01:51:37 Le soutien, comme le disait notre ami d'Alternatives Police,
01:51:40 il y a un gros problème.
01:51:42 Quand les gens agressent des policiers et sont libres deux heures après,
01:51:45 alors que ce sont des multirécidivistes,
01:51:47 je peux vous dire, il n'y a pas besoin d'augmenter les effectifs de police.
01:51:50 Mettez les voyous en prison, et je peux vous dire que les effectifs de police,
01:51:53 à mon avis, seront suffisants.
01:51:55 Mais il faut prendre le problème, pas par le petit bout de la lorgnette,
01:51:58 mais par le bon bout de la lorgnette.
01:52:00 Effectivement, nous continuerons à en débattre.
01:52:02 Un grand merci à vous, Denis Jacob, secrétaire général Alternatives Police,
01:52:05 d'avoir été en liaison avec nous.
01:52:06 On marque une très courte pause.
01:52:08 Dans un instant, nous allons revenir sur l'Office central de lutte
01:52:11 contre les crimes, contre l'humanité et les crimes de haine,
01:52:14 qui l'annonce, il y a une flambée des actes antisémites
01:52:17 qui se propage depuis le 7 octobre.
01:52:20 On y revient dans un instant avec Robert Henge,
01:52:23 directeur exécutif du CRIF.
01:52:25 Restez avec nous sur C News. À tout de suite.
01:52:27 De retour sur le plateau de 180 minutes info.
01:52:32 Bienvenue si vous nous rejoignez pour vous accompagner
01:52:34 pour cette dernière partie.
01:52:36 Jordan Florentin, Karim Zeribi et Philippe David.
01:52:39 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation alarmante
01:52:43 depuis le 7 octobre.
01:52:45 Les actes antisémites qui ne cessent d'augmenter.
01:52:47 Mais tout de suite, un point sur les toutes dernières informations.
01:52:50 Avec vous, Mathieu Devese.
01:52:51 Et à la une, Emmanuel Macron qui réitère sa demande
01:52:57 d'un cessez-le-feu durable à Gaza.
01:52:59 Le président a échangé par téléphone avec le Premier ministre israélien.
01:53:03 Emmanuel Macron a informé Benyamin Netanyahou
01:53:05 de sa plus vive préoccupation face au nombre de victimes civiles
01:53:09 et à l'urgence humanitaire absolue constatée dans la bande de Gaza.
01:53:13 Troisième alerte à la bombe en trois jours à la mairie de Grenoble.
01:53:16 L'hôtel de ville a donc de nouveau été évacué ce matin.
01:53:19 Il s'agit d'une menace d'attentat à la bombe reçue par mail.
01:53:22 Selon le procureur de la République, les derniers courriels envoyés
01:53:25 ont fait une demande de rançon de 250 000 et 500 000 euros.
01:53:30 Enfin, l'enseigne Habita a été placée en liquidation judiciaire.
01:53:33 Une décision prise en raison de ses graves difficultés financières,
01:53:36 ce qui scelle le sort d'une enseigne qui a démocratisé le design
01:53:40 pendant des décennies. Habita France qui emploie 315 salariés
01:53:44 dans ses 25 magasins pour un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros
01:53:48 l'année dernière.
01:53:50 Merci beaucoup Mathieu. Prochain point sur l'actualité avec vous, Mathieu Devesse.
01:53:54 Ce sera à 17h dans Punchline Weekend.
01:53:57 Dans l'actualité, cette situation se constat alarmant depuis le 7 octobre.
01:54:09 Nous vous en parlons régulièrement.
01:54:11 L'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine
01:54:14 travaille justement sur la flambée des actes antisémites qui se propagent
01:54:18 depuis l'attaque terroriste du Hamas en Israël.
01:54:21 Plus de 1800 faits recensés en France cette année contre 551 en 2022.
01:54:27 Voyez ce sujet d'Aminata Demphal.
01:54:29 Et puis on sera ensuite avec Robert Eijn, directeur exécutif du CRIF pour en parler.
01:54:34 Dans une entrevue accordée au Figaro, le général Jean-Philippe Rélan,
01:54:39 patron de l'Office central de lutte contre les crimes de haine,
01:54:42 dresse un état des lieux alarmant.
01:54:45 Par rapport à l'année dernière, les dossiers traités par l'Office
01:54:48 sont augmentés de 15% et les gardes à vue en matière de crimes de haine
01:54:52 ont fait un bond de 25%.
01:54:54 Au total, le général Rélan et ses équipes travaillent sur environ 210 affaires
01:54:59 dont 150 sont liées à des crimes internationaux.
01:55:02 Des chiffres qui ne traitent qu'une partie d'une masse d'affaires
01:55:05 encore inconnues pour le général, à l'heure où le cyber harcèlement s'intensifie.
01:55:09 Notre portefeuille d'affaires liées aux faits les plus graves
01:55:12 ne cesse de croître depuis le 7 octobre.
01:55:14 Je crains que l'on en soit qu'au début, puisque de nombreuses victimes
01:55:16 ne se font pas connaître.
01:55:18 A lui seul, l'Office compte une quarantaine d'enquêteurs spécialisés.
01:55:22 Tous, sous l'égide d'Europol, ont récemment participé à une journée d'action
01:55:26 avec cinq services de police européens.
01:55:29 Un travail d'équipe qui aura permis l'interpellation de plus de 200 personnes
01:55:33 soupçonnées d'avoir tenu des propos racistes, antisémites, homophobes
01:55:37 ou appelant à la violence.
01:55:39 Il s'agit en majorité d'hommes âgés de 13 à 75 ans et qui ont différents profils.
01:55:42 Cela va du particulier qui a proféré des injures racistes dans son quotidien,
01:55:45 jusqu'à l'influenceur professionnel.
01:55:47 D'ici mai 2024, l'Office se donne pour objectif de former 100% des gendarmes
01:55:52 et policiers à la lutte contre les crimes de haine.
01:55:55 Et Robert Ejnes, directeur exécutif du CRIF est en liaison avec nous.
01:56:01 Monsieur, bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:56:04 Peut-être votre première réaction.
01:56:06 Les crimes de haine sont en hausse, les actes antisémites qui flambent.
01:56:11 Quel est votre regard sur cette flambée ?
01:56:14 C'est quelque chose de plus qu'inquiétant en France.
01:56:16 Plus qu'inquiétant, et notamment depuis le 7 octobre,
01:56:19 puisque vous savez que dès le 7 octobre, on a vu,
01:56:21 et c'est le ministre de l'Intérieur lui-même qui s'est exprimé à plusieurs reprises,
01:56:25 sur le fait que dès le 7 octobre même,
01:56:28 les nombres d'actes antisémites a considérablement augmenté en France
01:56:32 et qu'on est arrivé à des chiffres qu'on n'avait jamais connus en France.
01:56:35 Avant les années 2000, on était de l'ordre de quelques dizaines.
01:56:39 En 2000, avec la première antifada, on est arrivé de l'ordre des centaines.
01:56:44 On a eu jusqu'à 900 actes antisémites par an.
01:56:48 Et maintenant, on passe dans l'ordre des milliers.
01:56:51 Donc on passe un pas important.
01:56:53 En quelques semaines, on a vu la haine antisémite se déchaîner un peu,
01:56:58 aussi bien dans la rue que sur Internet.
01:57:01 Alors là, nous parlons de chiffres, effectivement.
01:57:03 Mais dans le reportage à l'instant, nous entendions ces mots
01:57:08 du général de gendarmerie Jean-Philippe Relland qui dit
01:57:11 « Je crains que l'on n'en soit qu'au début,
01:57:14 puisque de nombreuses victimes ne se font pas encore connaître ».
01:57:17 C'est ce que vous constatez également ?
01:57:19 Beaucoup de victimes n'osent pas parler, n'osent pas aller déposer plainte ?
01:57:24 Oui, alors ça, c'est quelque chose qui est déjà assez ancien,
01:57:27 qu'on a mesuré avec le temps,
01:57:29 qui nous montre qu'à peu près seulement 20% des victimes
01:57:32 vont déposer plainte des actes, des agressions antisémites.
01:57:37 Pourquoi ? En grande partie parce que les gens nous disent,
01:57:41 et on fait des enquêtes sur le sujet, ça ne sert à rien.
01:57:44 Ou bien les auteurs ne sont pas retrouvés, ne sont pas condamnés,
01:57:48 s'ils sont retrouvés, ils ne sont pas condamnés non plus,
01:57:51 donc il y a une problématique là-dessus.
01:57:53 La deuxième, c'est que très souvent, et notamment dans les agressions
01:57:56 de personnes, dans les agressions physiques,
01:57:59 les gens connaissent justement leurs agresseurs
01:58:02 et ont peur de réactions qui seraient encore plus graves
01:58:07 que les premières réactions qu'ils ont connues.
01:58:09 Et pourtant, c'est important aujourd'hui d'encourager les victimes
01:58:13 à se faire connaître ?
01:58:16 Oui, bien sûr, c'est essentiel de manière à montrer,
01:58:19 à comprendre la gravité de la situation.
01:58:22 Et quand on parle des actes antisémites, et vous parliez de chiffres,
01:58:26 on n'a pas parlé non plus de l'antisémitisme
01:58:29 qui s'est déchaîné sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux.
01:58:33 Le cyberharcèlement, effectivement, Philippe David,
01:58:37 vous restez avec nous, Robert Ejnes, vous intervenez
01:58:40 quand vous le souhaitez bien évidemment, vous nous faites signe
01:58:43 si vous voulez réagir, le cyberharcèlement qui s'intensifie,
01:58:46 c'est peut-être aussi par le cyberharcèlement, finalement,
01:58:51 des personnes cyberharcelées, des victimes n'osent pas aller déposer plainte
01:58:54 en se disant, et Robert Ejnes le disait, ça ne sert à rien,
01:58:58 de toute façon l'auteur ne sera pas interpellé.
01:59:00 De toute façon, vous pouvez signaler à Pharos,
01:59:02 qui est la plateforme de surveillance de tout ce qui est délictuel,
01:59:07 voire criminel, sur les réseaux sociaux,
01:59:10 c'est pas traité, à mon avis, à grande vitesse,
01:59:14 on y revient par des problèmes de manque d'effectifs,
01:59:16 et après, la question qui se pose, et on y revient toujours,
01:59:20 quelle est la sanction pénale ?
01:59:22 On peut le rappeler, la loi prévoit deux ans de prison
01:59:26 et une amende de 30 000 euros en cas de menace,
01:59:28 comme en raison de l'appartenance de la victime à une ethnie,
01:59:31 une nation, une race ou une religion déterminée,
01:59:34 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende en cas de menace de mort et de violence.
01:59:39 On va peut-être demander à Robert Ejnes, d'ailleurs,
01:59:42 ces peines de prison, elles sont quasiment jamais appliquées, finalement ?
01:59:48 On n'en sait rien. Je vais vous dire, on a, et on demande depuis des années,
01:59:53 au CRIF, que le ministère de la Justice veuille bien nous faire
01:59:57 un rapport correspondant au rapport que fait le ministère de l'Intérieur
02:00:01 sur les actes racistes et antisémites, pour savoir quelle est la suite donnée.
02:00:05 Et jusqu'à présent, on n'a pas eu de réponse sur le sujet,
02:00:09 mais on sait globalement que très peu donnent lieu d'abord à une condamnation,
02:00:14 et quand c'est des condamnations, elles sont souvent trop légères.
02:00:18 Voilà, Karim Zérébi, peut-être de la transparence du gouvernement,
02:00:21 de la justice, justement, sur les peines qui sont appliquées,
02:00:24 là aussi, ça peut être dissuasif ?
02:00:26 Bien sûr qu'il faut faire tomber des sanctions,
02:00:29 et des sanctions telles que le Code pénal le stipule,
02:00:33 parce que sinon, on crée une forme d'impunité,
02:00:37 et les gens n'ont plus peur, j'avais de dire, de passer devant les tribunaux.
02:00:42 Si on vous met un rappel à la loi pour, je dirais, un acte de haine,
02:00:49 c'est toute la société qui va, je dirais, en perdre sa cohésion.
02:00:57 Il y a une montée de l'antisémitisme, il y a une montée des haines en général dans notre pays,
02:01:00 il y a une montée de l'intolérance, on voit bien sur les réseaux sociaux.
02:01:03 Je veux dire, moi je suis contre l'anonymat sur les réseaux sociaux, je vous le dis,
02:01:06 parce que derrière l'anonymat se cachent des gens frustrés,
02:01:09 des gens qui mettent des messages qui sont des horreurs,
02:01:14 de l'antisémitisme, du racisme, de l'islamophobie, de l'homophobie,
02:01:18 enfin on a droit à tout, donc il faut qu'on arrête.
02:01:20 À un moment donné, il faut qu'on mette fin à l'anonymisation,
02:01:24 donc les gens, il faut qu'ils déposent une carte d'identité
02:01:27 lorsqu'ils veulent créer un compte sur un réseau social,
02:01:29 et qu'ils assument leurs propos, et ils iront devant les tribunaux sans expliquer,
02:01:32 et il faut que les tribunaux soient le plus sévères possible.
02:01:35 Je veux dire, c'est la cohésion de notre pays qui est en jeu.
02:01:38 Robert Ejnes, c'est ça la clé ? C'est la fin de l'anonymisation,
02:01:43 notamment sur les réseaux sociaux ?
02:01:46 C'est probablement une méthode,
02:01:49 ceci étant, je voudrais attirer l'attention de tout le monde sur le plateau,
02:01:52 sur l'importance de l'éducation. Je crois que tout commence à l'école.
02:01:55 On le rappelle souvent, on ne naît pas ni raciste ni antisémite, on le devient.
02:02:00 Qu'est-ce qui nous fait le devenir ?
02:02:02 Qu'est-ce qui fait qu'un élève qui est passé par l'enseignement public ou privé,
02:02:07 mais par le côté de l'enseignement, devienne raciste ou antisémite ?
02:02:11 C'est ce qui devrait nous interpeller en premier.
02:02:13 Et je crois que notre défi en tant que société aujourd'hui,
02:02:17 c'est de former des citoyens qui réagissent lorsqu'ils voient un propos antisémite,
02:02:25 un propos raciste, un propos homophobe, un propos de haine ou de harcèlement.
02:02:29 Et je crois qu'aujourd'hui, on est dans une société,
02:02:32 et je crois que c'est là que va être notre combat commun,
02:02:35 c'est de lutter contre l'indifférence.
02:02:37 Jordan Florentin, est-ce qu'effectivement, on peut y voir l'échec de l'éducation nationale
02:02:42 après cette hausse sans précédent d'actes antisémites,
02:02:45 notamment depuis le 7 octobre ?
02:02:47 Oui, ça souligne un échec de l'éducation nationale,
02:02:49 un échec aussi de l'éducation des parents,
02:02:51 parce que disons-le, le sujet n'est pas abordé ici,
02:02:54 mais s'il y a une hausse de l'antisémitisme en France,
02:02:56 c'est parce qu'il y a une hausse de l'islamisation.
02:02:58 Les principaux bourreaux des Juifs, et on le voit avec le Hamas,
02:03:01 sont de confession musulmane, et puis il y a donc cette gestion de l'éducation.
02:03:06 Mais moi je suis d'accord avec vous, ce que vous disiez, M.Médiz.
02:03:09 L'antisémitisme de l'extrême droite n'a pas totalement disparu non plus.
02:03:12 Ça fait des semaines que je vous explique qu'il y a une ultra-droite menaçante en France.
02:03:16 Ce qu'on voit, la preuve, c'est que c'est des actes antisémites qui se développent,
02:03:18 et je ne crois pas qu'ils soient faits par ces personnes ultra-droites.
02:03:21 Mais je suis d'accord avec vous sur la gestion de l'anonymisation sur les réseaux sociaux,
02:03:24 qui est une absurdité totale.
02:03:26 Et d'ailleurs, souvenez-vous, c'était Marlène Schiappa en 2018
02:03:28 qui avait instauré une loi sur le harcèlement.
02:03:31 Et d'ailleurs, il faut se féliciter aujourd'hui,
02:03:34 c'est Mila, vous savez, qui avait été cyber-harcelée par des islamistes,
02:03:39 qui a annoncé aujourd'hui que Juan Branco,
02:03:42 qui est l'un des avocats d'une personne qui avait harcelé Mila,
02:03:45 a tenté de poser une question prioritaire de constitutionnalité,
02:03:47 qui a été retoquée par la Cour de Cassation.
02:03:49 Et on apprend donc aujourd'hui que cette loi sur le harcèlement est renforcée,
02:03:53 puisque considérée comme constitutionnelle.
02:03:55 Donc déjà, il y a une progression là-dessus, on va pouvoir avancer.
02:03:59 Donc il y a cette question-là qui est pénale,
02:04:01 il y a la question de l'immigration,
02:04:02 et tout à l'heure on parlait de la position de la France
02:04:04 vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
02:04:06 Pourquoi il y a un antisémitisme en France ?
02:04:08 Parce qu'on importe en France un conflit qui n'est pas le nôtre,
02:04:11 parce que politiquement, Emmanuel Macron a du mal à se positionner,
02:04:14 et puis enfin, il y a comme un mouvement politique,
02:04:16 la France insoumise, qui va complètement dans le sens des antisémites.
02:04:19 Avant de libérer Robert Rejnest, on va entendre Frédéric Pechnard,
02:04:22 l'ancien directeur de la Police Nationale,
02:04:24 qui répondait aux questions de Johan Usahi ce matin dans l'interview politique,
02:04:28 et il pointait la responsabilité des politiques, justement, écoutez-le.
02:04:32 Ces déclarations qui sont souvent provocatrices et intempestives,
02:04:38 que ce soit d'ailleurs dans le domaine de ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
02:04:41 ou sur la sécurité, ou sur tout autre sujet,
02:04:44 ne font qu'hystériser le débat et alimenter la violence.
02:04:50 Donc oui, ces propos sont dangereux,
02:04:53 et il devrait mieux tourner cette fois sa langue dans sa bouche
02:04:57 avant de prononcer ce qu'il prononce régulièrement.
02:04:59 Frédéric Pechnard, vous l'aurez compris,
02:05:01 qui parlait donc de Jean-Luc Mélenchon, Robert Rejnest,
02:05:04 dans ses hôtes contre l'antisémitisme.
02:05:06 Il y a une responsabilité aussi du politique.
02:05:08 On parle ici de la France insoumise, plus précisément.
02:05:11 Bien sûr. Quand on souffle sur les braises, on sait ce qui se passe.
02:05:16 Et le danger aujourd'hui, c'est justement de la part de gens
02:05:19 qui n'y ont rien à voir, sinon un intérêt politique,
02:05:22 de rentrer dans un débat sécuritaire, dans un débat international,
02:05:27 dans la guerre que mène Israël contre le Hamas,
02:05:30 en hystérisant la société française, ce qui est très dangereux.
02:05:34 Merci beaucoup, Robert Rejnest, d'avoir accepté notre invitation
02:05:37 cet après-midi dans 5,80 minutes.
02:05:39 Info, je le rappelle, vous êtes directeur exécutif du CRIF.
02:05:43 Merci à vous. On aura l'occasion de reparler, bien évidemment,
02:05:46 de cette hausse des crimes antisémites autour de ce plateau.
02:05:50 Je vous propose, après cent, que nous revenions sur cette situation.
02:05:54 Cette France à deux vitesses, médecins, transports, commerce.
02:05:57 Les Français, dans certains territoires, font face à la panne de services de proximité.
02:06:02 C'est le cas dans la commune de Guérare.
02:06:04 Petite commune de Seine-et-Marne.
02:06:06 Nos équipes sont parties rencontrer les habitants
02:06:09 qui font face aux défaillances du service public dans les secteurs clés du quotidien.
02:06:13 Voyez ce reportage de Fabrice Elfner. Le récit est signé Chloé Tarka.
02:06:18 Nous sommes seulement à 20 kilomètres de Disneyland.
02:06:21 Pourtant, ici, dans cette commune de Seine-et-Marne,
02:06:24 le manque de services impacte le quotidien de ses habitants.
02:06:28 Peu de commerce de proximité et pas de transport en commun,
02:06:31 pour cette habitante de Guérare depuis 35 ans, difficile de s'imaginer vieillir ici.
02:06:36 Dès qu'on arrive à 80 ans, qu'on ne peut plus conduire,
02:06:39 et moi j'y pense parce que j'ai 65 ans,
02:06:42 et je me dis mais dans 10 ans, dans 15 ans, je ne sais pas dans quel état je serai.
02:06:46 Je pense que je retournerai en ville parce que ce n'est pas possible de rester là.
02:06:50 Heureusement, une solidarité s'est mise en place.
02:06:53 Nous sommes chez Martine, membre de l'association Entre Aides et Déplacements,
02:06:56 qui compte une cinquantaine de chauffeurs bénévoles permettant aux personnes âgées de les conduire.
02:07:01 Dans tous les transports qu'on fait, on a 60% de transport pour le médico,
02:07:05 on a 35% pour les courses, et le reste,
02:07:09 ça peut aller tout simplement d'aller porter des fleurs au cimetière.
02:07:13 C'est un truc tout bête, mais une personne âgée,
02:07:16 elle ne va pas faire 3 km à pied pour aller porter des fleurs au cimetière,
02:07:19 donc elle a besoin de nous.
02:07:20 Martine retrouve une habituée des services de l'association.
02:07:23 Alors on va à l'intermarché de Farmoutier.
02:07:27 Ces personnes âgées qui ne conduisent pas et qui sont dans des villages,
02:07:31 dans des lieux où les commerçants ne sont pas suffisants pour survivre,
02:07:36 on est obligé, voici au décès de mon mari,
02:07:40 soit je déménageais, si cette association n'avait pas existé,
02:07:44 j'aurais été obligé de déménager.
02:07:46 Chaque année, les chauffeurs de l'association parcourent jusqu'à 90 000 km
02:07:51 pour aider les habitants.
02:07:53 Alors face à ce constat, le gouvernement a décidé d'agir.
02:07:57 2500 villages sélectionnés pour un grand projet de revitalisation.
02:08:03 Alors de quoi s'agit-il ?
02:08:04 On va en parler justement avec Frédéric Rouet,
02:08:06 maire de Ville-sur-Ozon, commune choisie justement,
02:08:11 qui fait partie de ces 2500 villages pour ce grand projet de revitalisation.
02:08:15 Bonjour M. le maire, merci d'avoir accepté notre invitation.
02:08:18 Avant de parler de ce projet, aujourd'hui,
02:08:21 quelle est la situation dans votre commune ?
02:08:24 Quels sont les besoins très clairement qu'il manque aujourd'hui
02:08:27 en matière de services publics ?
02:08:29 La commune a essayé de recréer des services publics.
02:08:34 Sur la commune, nous avons une station S.A.S. communale,
02:08:37 nous avons un distributeur de billets communal,
02:08:40 une station S.A.S. communale aussi, la piscine municipale.
02:08:44 Donc on essaye de recréer des services pour revitaliser le village et la région.
02:08:51 Alors je le disais, vous avez été sélectionné, votre village,
02:08:55 par le gouvernement pour un grand projet de revitalisation.
02:08:59 De quoi s'agit-il très concrètement ?
02:09:01 Qu'est-ce que l'on vous propose ?
02:09:04 On nous propose d'avoir un suivi, d'avoir un chef de projet
02:09:08 qui va nous accompagner pour suivre ce projet.
02:09:12 C'est un beau projet que nous avons, on en parlera peut-être après,
02:09:15 mais ça va nous apporter un soutien technique.
02:09:18 Et donc ça, ce n'est pas un ingénierie,
02:09:20 ce n'est pas négligeable pour une petite commune comme nous.
02:09:23 Alors quel est le projet justement, dites-nous ?
02:09:26 Alors le projet, on a une piscine municipale
02:09:29 qui est ouverte deux mois par an.
02:09:34 Depuis cette année, on ouvre aussi au mois de juin
02:09:37 pour que les scolaires de l'école du village,
02:09:41 les enfants puissent apprendre à nager et se familiariser avec l'eau.
02:09:45 Et depuis cet été, avec l'aide de Jeunesse et Sport,
02:09:48 on a appris aussi à nager à 80 enfants du coin,
02:09:53 entre 6 ans et 12 ans.
02:09:56 Donc voilà, tout ça, ça va dans le bon sens.
02:10:01 Mais en fait, en ayant vu mon école aller à la piscine,
02:10:08 d'autres communes ont demandé si je pouvais avoir de la place
02:10:10 l'an prochain pour le mois de juin.
02:10:12 Et déjà, on a du mal à avoir tous les créneaux pour notre école.
02:10:16 Donc il y a une vraie demande au niveau des communes avoisinantes.
02:10:20 C'est un besoin, apprendre à nager quand on est dans le beau plus.
02:10:25 Il y a beaucoup de piscines privées,
02:10:28 donc beaucoup de risques de noyade chez les enfants.
02:10:30 Donc apprendre à nager, c'est d'utilité publique.
02:10:33 Effectivement, c'est important.
02:10:35 Et en ce qui concerne les transports,
02:10:37 en ce qui concerne les commerces de proximité,
02:10:39 les médecins aussi, est-ce que là,
02:10:42 vous êtes en manque de moyens également dans ces domaines ?
02:10:47 Médecins ? Sur la région, oui, il y a une récurrence.
02:10:51 On a un médecin sur le village.
02:10:53 Il y en a un médecin qui est parti à la recrète.
02:10:56 Il a fallu qu'on crée un cabinet médical dans la municipale.
02:11:01 Et il y a un médecin qui est venu s'installer dans le village.
02:11:05 Donc voilà, mais il y a vraiment que sur tout le secteur, oui,
02:11:09 on est en carence au niveau des docteurs.
02:11:12 Et au niveau des commerces,
02:11:14 on est un village qui est assez éloigné d'une grande ville.
02:11:17 Donc on arrive à avoir un tissu commercial pour une ville,
02:11:21 pour un village de 1 350 habitants,
02:11:23 avoir quelques commerces qui arrivent à vivre toute l'année.
02:11:26 Et voilà, on a deux épiceries.
02:11:28 On a pas mal de 25 et 30 commerces sur le village.
02:11:31 1 300 habitants.
02:11:33 Vous nous dites quel est le profil de vos administrés ?
02:11:36 C'est une population plutôt âgée,
02:11:38 plutôt jeune, des familles assez homogènes.
02:11:43 Il y a des familles, mais bon, l'école,
02:11:47 on a 85 enfants à l'école.
02:11:49 Il en faudrait plus.
02:11:51 Il y en a eu beaucoup plus, mais bon, voilà.
02:11:54 Il y a une population qui est un peu vieillissante.
02:11:59 Oui, c'est vrai qu'il y a...
02:12:00 Donc on va essayer de recréer tant au niveau de la mobilité
02:12:05 qu'au niveau des logements,
02:12:06 d'essayer de trouver des moyens pour que les jeunes puissent revenir
02:12:10 et s'installer sur le village à des coûts modérés.
02:12:14 Karim Zeribi, qui est autour de ce plateau,
02:12:17 qui vous écoute très attentivement,
02:12:19 souhaitait vous interpeller, monsieur le maire.
02:12:21 Oui, d'abord, je voudrais saluer le rôle de ces maires de village
02:12:26 qui font un travail extraordinaire d'engagement.
02:12:30 Je suis inquiet quand j'entends dire
02:12:32 qu'à la prochaine élection municipale,
02:12:34 il y aura pas mal de défections,
02:12:36 parce qu'il y a des maires qui se sentent un peu abandonnés,
02:12:40 qui sont découragés.
02:12:41 Je ne sais pas si on se rend compte de ce à quoi ils ont à faire.
02:12:44 Ils ont peu de budget.
02:12:45 Ils ont peu de compétences autour d'eux.
02:12:47 Ils ont des bonnes volontés du village,
02:12:49 mais ils n'ont pas d'expertise comme ils en auraient besoin aussi
02:12:52 pour faire fonctionner leur ville et faire avancer les projets.
02:12:55 Donc, je leur tire un grand coup de chapeau,
02:12:57 parce qu'ils font ça vraiment avec beaucoup de conviction,
02:12:59 beaucoup de vocation.
02:13:00 Et je ne dis pas ça parce qu'on a Frédéric Rouet,
02:13:02 qui est un Vauclusien,
02:13:03 puisque moi je suis né à Avignon.
02:13:04 Donc, je ne dis pas ça par proximité géographique.
02:13:10 Non, je voulais vous poser une question, monsieur le maire.
02:13:12 Est-ce que vous remarquez un retour quand même
02:13:16 des habitants des villes vers nos villages ?
02:13:18 Parce qu'on dit qu'il y a eu cette phase de désertification
02:13:22 de la ruralité et des villages,
02:13:25 mais on dit aussi qu'il y a un retour pour la qualité de vie,
02:13:28 pour la tranquillité, pour l'environnement,
02:13:31 à faire grandir ses enfants dans un cadre plus apaisé, plus apaisant.
02:13:34 Est-ce que vous le notez, vous, dans votre ville ?
02:13:36 Est-ce que vous avez des jeunes couples,
02:13:38 des jeunes familles qui viennent s'installer dans votre village ?
02:13:43 Oui, il y a une vraie volonté.
02:13:46 Après, ce qui manque, c'est vrai que dans les villages,
02:13:50 l'immobilier, c'est assez cher.
02:13:55 Donc, il y a beaucoup de maisons qui ont eu des réflexions,
02:14:00 des maisons qui étaient plus ou moins abandonnées.
02:14:03 Tout le centre du village s'est reconstruit, s'est refait.
02:14:07 Donc, il y a eu vraiment un retour dans des maisons
02:14:10 qui ne trouvaient pas un prix modéré.
02:14:14 Mais oui, il y a de la volonté, mais après, il faut pouvoir trouver.
02:14:18 Il y a une vraie tension au niveau de l'immobilier.
02:14:21 Dans nos régions, il y a des résistances secondaires.
02:14:26 On est en surchauffe à ce niveau-là, si je peux le dire comme ça.
02:14:31 Mais bon, c'est problématique.
02:14:35 Il y a beaucoup de jeunes, même du village, qui voudraient s'installer
02:14:38 et qui ont du mal à s'installer. C'est ça le gros problème chez nous.
02:14:42 Donc, le prix des habitations, des maisons trop chères à vendre,
02:14:46 l'immobilier trop cher, l'occasion également.
02:14:48 Merci à vous, Frédéric Crouet, maire de Ville-sur-Ozon,
02:14:52 d'avoir accepté notre invitation, de nous avoir fait vivre
02:14:55 un petit peu votre quotidien de maire là-bas.
02:14:58 Et on le voit, c'est compliqué finalement, à la fois pour redynamiser.
02:15:04 Alors là, avec cette piscine, effectivement, c'est déjà un début.
02:15:08 Mais il y a beaucoup, tant de choses à faire, notamment pour accueillir,
02:15:13 on l'entendait, les familles, notamment sur le prix de l'immobilier.
02:15:15 C'est ce qu'on peut retenir aussi de cette intervention.
02:15:17 Oui, moi, ce que je retiens, c'est qu'on a cru, en fait,
02:15:21 à un moment pendant la crise du Covid, que finalement,
02:15:24 il allait y avoir un nouvel épisode urbain,
02:15:26 où on allait redécouvrir à la campagne la joie de vivre, tout ça.
02:15:29 Mais on a toujours, en fait, malheureusement,
02:15:32 et votre précédent invité en parlait un peu philosophiquement,
02:15:37 il y a cette désagrégation de la famille, un individualisme nouveau,
02:15:43 avec une espèce d'ubérisation de la société,
02:15:45 où finalement les liens sociaux sont déstructurés.
02:15:47 Et en fait, on a tendance à vouloir aller vivre dans des grandes villes,
02:15:50 en tant qu'individualité de consommation,
02:15:52 où on trouve, en fait, tout ce qu'on ne peut pas vivre seul à la campagne.
02:15:56 La campagne, c'est aussi la proximité, c'est le lien social,
02:15:58 c'est la famille.
02:15:59 Et évidemment qu'un jeune de 20 ans va préférer aller vivre dans une grande ville.
02:16:02 Et puis cette France, que moi j'appelle la France de Thomas,
02:16:05 c'est cette petite France qui avait du lien social
02:16:07 en se retrouvant dans les salles des fêtes,
02:16:08 mais qui a peur aujourd'hui aussi de l'insécurité.
02:16:10 - L'insécurité, effectivement, qui gagne les campagnes,
02:16:13 c'est un débat que nous pourrons avoir dans nos prochaines éditions.
02:16:17 On arrive au terme de 180 minutes info.
02:16:19 Un grand merci à tous les trois.
02:16:21 Merci Jordan Florentin, merci Karim Zeribi, merci Philippe David,
02:16:26 merci à Benjamin Cuneo, à Isabelle Tellet qui m'ont aidé à préparer cette émission.
02:16:31 Merci à toutes les équipes techniques.
02:16:32 L'actualité continue, bien évidemment, sur CNews.
02:16:35 Dans un instant, punchline avec Mickaël Dorian.
02:16:39 Restez avec nous sur CNews.
02:16:41 A très vite.
02:16:42 [Musique]