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Sonia Mabrouk reçoit Marine Le Pen, députée et présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.

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Transcription
00:00 Bienvenue à tous au Grand Rendez-vous Europe 1C News, les échos.
00:05 Bonjour Marine Le Pen.
00:06 Bonjour.
00:07 Et bienvenue, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:09 Vous êtes députée et présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.
00:13 Assemblée où le projet de loi immigration de Gérald Darmanin va entrer dans une phase décisive.
00:17 Dès demain, nous allons bien sûr en parler.
00:20 Et sur le front de la lutte contre le terrorisme et sur l'insécurité,
00:23 les échanges entre vous et l'exécutif sont très vifs,
00:26 avec en toile de fond la responsabilité et l'inaction au sommet de l'État, telle que vous les dénoncez.
00:31 Pour vous interroger sur ces sujets Marine Le Pen et sur votre stratégie,
00:35 évidemment politique avec Jordane Bardella en vue des européennes et bien au-delà,
00:39 je suis entourée de mes camarades Stéphane Dupont des échos, bonjour à vous Stéphane.
00:42 Bonjour.
00:43 Et Mathieu Boccote, bonjour à vous Mathieu.
00:45 Bonjour.
00:46 Et tout d'abord, avant d'aborder tous ces sujets éminemment importants, Marine Le Pen,
00:50 vous-même et 26 autres personnes avec le parti,
00:53 vous êtes renvoyée en correctionnelle dans l'affaire dite des assistants parlementaires au Parlement européen.
00:58 Je rappelle que l'enquête a débuté en 2015 pour suspicion de détournement de fonds publics
01:03 dans le but de rémunérer des assistants qui travaillaient pour le parti, selon le parquet.
01:07 Le procès aura lieu en 2024. Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
01:11 Je ne suis pas particulièrement étonnée de cette décision, puisque le parquet est cohérent.
01:17 Il va dans un sens que nous contestons par ailleurs, avec une analyse juridique que nous contestons également,
01:22 mais qu'il a appliquée à M. Bayrou, qu'il appliquera très certainement demain à M. Mélenchon,
01:28 ce qui fait que l'ensemble de la classe politique sera donc traînée devant un tribunal correctionnel.
01:34 Nous expliquerons d'ailleurs au tribunal les raisons pour lesquelles nous contestons formellement
01:39 les accusations qui sont portées et qui ne sont qu'en réalité le copier-coller
01:46 de la vision du Parlement européen et de ses technocrates.
01:53 Vous avez l'air plutôt confiante, on dirait que vous attendez ce rendez-vous pour vous expliquer
01:57 et en tous les cas présenter vos arguments.
01:59 Bien sûr, je suis confiante sur le fond, je suis aussi confiante par ailleurs sur la forme que la procédure a prise,
02:06 car il y a eu de multiples violations des droits de la défense au cours de cette procédure,
02:12 dont nous n'avons pas pu nous plaindre, car ce que très peu de gens savent,
02:17 c'est que l'Union européenne qui donne des leçons de respect des droits de l'homme à la terre entière,
02:23 l'Union européenne a toujours refusé de signer la Convention européenne des droits de l'homme.
02:29 Alors même qu'elle avait pris cet engagement dans le traité de Lisbonne,
02:33 l'Union européenne au moment où nous nous parlons n'est pas signataire de la Convention européenne des droits de l'homme.
02:40 Ça n'est qu'une des multiples hypocrisies de cette structure.
02:43 Marine Le Pen, est-ce que vous voyez dans ce renvoi en correctionnel une forme de justice politique ?
02:47 Vous parliez de François Beyrou, de Jean-Luc Mélenchon, c'est ce que disent certains responsables de votre parti.
02:53 De justice politique, en tout cas un désir de la part d'un certain nombre de magistrats de se faire le monde politique,
02:59 mais je crois qu'il n'y a pas que ces affaires qui nous permettent de tirer cette conclusion.
03:03 En l'espèce, en réalité le Parlement européen souhaite faire de nos assistants parlementaires
03:09 des employés de la Commission.
03:15 Or ce sont des assistants parlementaires, de parlementaires opposés à l'Union européenne.
03:21 Pardon de faire de la politique et pardon de faire en sorte que nos assistants parlementaires
03:26 nous aident à faire de la politique pour contester en réalité le fonctionnement de l'Union européenne.
03:30 Mais justement, est-ce qu'on peut y voir aussi une tentative d'inféodation des partis, des nations aussi,
03:35 autrement dit, vous n'aurez pas le droit de mener votre propre politique si elle est en contradiction avec l'Europe ?
03:39 C'est une inquiétude. Il est évident que ces procès ont vocation un peu à tétaniser les élus.
03:48 Et l'absence de respect d'ailleurs de toute règle dans le fonctionnement du Parlement européen,
03:54 lié à l'absence de signature de la Convention européenne des droits de l'homme, fait également partie de cette pression.
04:01 Parce que les élus demain se diront "ouh là là, moi je n'ai pas envie de me mettre trop mal avec l'administration du Parlement européen,
04:10 je risque quand même un certain nombre de difficultés, donc je préfère m'abstenir de défendre mon pays".
04:15 Bon, eh bien, nous ils peuvent toujours nous faire ça, ils ne nous intimideront pas, et donc nous allons à ce procès avec tranquillité.
04:22 D'ailleurs, vous l'avez précisé, Marine Le Pen, encore une question à ce sujet.
04:25 C'est le même procès qui est fait au Modem et à François Bayrou.
04:28 Je rappelle que François Bayrou a été à la barre pendant cinq semaines pour un verdict attendu en début d'année prochaine.
04:34 Donc j'imagine que vous considérez le procès du Modem un peu comme une répétition avant le vôtre.
04:39 Ça dépend ce qui sera jugé.
04:40 Il faut croire quand même qu'il y a une différence entre le Modem et nous,
04:43 puisque nous, l'intégralité des assistants parlementaires a été renvoyée devant le tribunal correctionnel,
04:47 alors que dans la procédure de monsieur Bayrou, aucun des assistants parlementaires n'a été renvoyé devant le tribunal correctionnel.
04:52 Ce qui pose quand même légèrement un problème, parce que dans notre pays,
04:57 normalement, la justice devrait avancer de la même manière, selon les mêmes principes et avec les mêmes conclusions,
05:04 quelle que soit la personne qui est devant elle.
05:06 Vous craignez une peine d'inéligibilité, ce qui pourrait arriver ?
05:10 J'ai le sentiment que chacun pense qu'en réalité, c'est l'objectif.
05:14 Comme tout le monde me pose la question, je me doute que chacun pense en réalité, en son fort intérieur,
05:20 que l'objectif, ce serait de tenter de m'empêcher d'être présente à la future élection présidentielle.
05:28 Je ne peux pas imaginer que la justice se prête à cela.
05:32 Vous ne pouvez vraiment pas l'imaginer ?
05:34 Si, je pourrais potentiellement l'imaginer, mais il faudrait quand même aller très très loin,
05:40 puisqu'il faudrait que cette inéligibilité soit exprimée avec exécution provisoire, ce qui serait tout de même étonnant.
05:56 Politiquement, Marine Le Pen, on l'a dit, c'est une semaine décisive pour le projet de loi Immigration à l'Assemblée nationale.
06:01 Le projet de loi de Gérald Darmanin pourrait, pourrait être rejeté dès demain.
06:05 On précise à nos téléspectateurs et auditeurs, les écologistes ont déposé une motion de rejet.
06:09 Si cette motion est adoptée, le texte ne sera même pas débattu.
06:13 Pour cela, il faut les voix de la NUPES, des LR et donc des députés RN.
06:17 Ce matin dans Le Parisien, Éric Ciotti laisse entendre qu'il pourrait, il pourrait voter la motion de rejet.
06:23 Avant de vous demander vos intentions, vous, qu'est-ce que vous pensez déjà de ce que pourraient faire les LR ?
06:27 Mais, je ne comprends pas bien, monsieur.
06:30 Ne me demandez pas à moi, j'ai énormément de mal à comprendre comment fonctionnent les LR.
06:35 Donc, ils déposent une motion de rejet et ils se posent la question de savoir s'ils vont voter la motion de rejet.
06:40 À partir du moment où ils l'ont déposée, je suppose qu'ils souhaitent le rejet du texte.
06:44 Donc, on pourrait s'attendre à ce que monsieur Ciotti dise, évidemment, on va voter la motion de rejet.
06:49 Puisque quand il y a deux motions de rejet qui sont déposées, il y a un tirage au sort.
06:54 Bon, un coup c'est eux, un coup c'est les autres, mais ça ne change pas la volonté de rejeter le texte.
07:01 Donc, je suis un peu inquiète de voir que les LR ne sont même pas capables d'être d'accord avec eux-mêmes.
07:09 Et vous, le serez-vous ? Et dans quel sens allez-vous voter ?
07:12 Nous allons en discuter lors d'une réunion de groupe qui aura lieu demain avec l'ensemble de mes députés.
07:19 Et nous prendrons notre décision et nous le ferons savoir.
07:22 La veille du vote, vous n'êtes pas capable de nous dire aujourd'hui si vous allez voter cette motion de rejet.
07:26 C'est quand même une décision très importante.
07:27 Il y a des arguments pour et il y a des arguments contre.
07:29 L'argument contre, c'est qu'évidemment, nous souhaitons débattre.
07:34 Parce que M. Darmanin dit tout et l'inverse de tout.
07:37 Et à un moment donné, il va falloir qu'avec des contradicteurs.
07:40 Pas seulement lors des questions au gouvernement où il sait que personne ne peut lui répondre.
07:44 Avec des contradicteurs, il nous explique sa position.
07:48 Parce que pour l'instant, elle n'est pas claire.
07:49 Le Sénat supprime la ME, merveilleux, fantastique, dit Gérald Darmanin.
07:55 Ça me va très bien.
07:56 La commission à l'Assemblée nationale rétablit la ME, merveilleux, fantastique.
08:01 Ça me va très bien.
08:02 Il essaie de faire le compromis.
08:03 Mais il pense quoi au fond de lui ? Il est pour ou il est contre la ME ?
08:07 Et on peut trouver dix exemples de ce type.
08:10 Alors ça, c'est le contre.
08:12 Le pour, c'est qu'il est tout à fait évident que nous sommes opposés frontalement à cette loi sur l'immigration.
08:19 Qui en réalité, crée une nouvelle filière d'immigration supplémentaire.
08:25 Alors que déjà, on voit que nous sommes submergés par une immigration anarchique.
08:31 Et donc, le fait de l'évacuer, pas totalement d'ailleurs.
08:36 Parce que c'est un peu compliqué, mais on retombera sur le texte du Sénat qui n'est pas parfait.
08:42 Mais moins pire, même si à nos yeux, il ne mérite pas d'être voté non plus.
08:49 On va aller sur le fond, qui est très important évidemment de ce projet de loi sur ce sujet de l'immigration.
08:53 Mais politiquement, ça voudrait dire, et c'est ce que dit d'ailleurs Gérald Darmanin, je vous oppose son argument.
08:58 Il dit que vous pourriez faire alliance pour cette motion de rejet avec Sandrine Rousseau.
09:02 Et que ce serait un peu l'alliance de la carpe et du lapin.
09:05 Oui, mais c'est le même argument qui sort à chaque fois.
09:07 Il sort cet argument avec les motions de censure.
09:10 Ça fait la 20e fois qu'il nous explique ça.
09:13 Ils ne comprennent pas manifestement le fonctionnement de la démocratie.
09:17 Peut-être faut-il retourner en cours de démocratie première année.
09:22 On peut être opposé à un texte pour des raisons différentes.
09:25 Il se trouve que nous sommes opposés à ce texte sur l'immigration,
09:29 pour des raisons exactement inverses de celles de la France insoumise.
09:34 Eux, ils considèrent qu'il n'y a pas assez d'immigration, qu'il faut régulariser la terre entière.
09:40 Nous, vous savez ce que nous pensons de cela.
09:43 Donc on peut parfaitement être opposé à un texte,
09:46 surtout quand il est conçu sur un toxique en même temps,
09:50 pour des raisons radicalement différentes.
09:52 Sur un texte aussi important que l'Assemblée nationale ne débat pas, ça ne vous plaît pas ?
09:55 Il ne faut pas utiliser les arguments du gouvernement.
09:59 Sur un sujet aussi important ?
10:01 Le sujet est important.
10:02 Vous imaginez qu'il peut débat ?
10:04 Le texte en réalité est un petit texte administratif.
10:07 C'est ce que vous aviez dit au mois d'octobre, que vous seriez prêt à le voter.
10:10 Vous aviez dit un petit texte qu'on pourrait voter.
10:12 Si il n'y avait pas par ailleurs la création d'une filière supplémentaire d'immigration et de régularisation de clandestins.
10:22 Vous le saviez Marine Le Pen quand vous avez dit "petit texte qu'on pourrait voter".
10:25 Vous saviez qu'il y avait la régularisation ?
10:26 Oui, sauf que le Sénat s'était engagé à supprimer l'article 3.
10:30 La réalité c'est qu'ils ne l'ont pas supprimé, ils l'ont juste appelé "article 4 bis donc".
10:35 Mais vous dites que le texte du Sénat est moins pire, je reprends vos mots.
10:38 Représenterait-il néanmoins un progrès par rapport à la situation actuelle ?
10:42 Non, à partir du moment où ils continuent à régulariser des clandestins, je pense que c'est un signal catastrophique.
10:49 C'est un signal catastrophique parce qu'en matière d'immigration aussi, il y a le signal que l'on lance.
10:57 Or, si l'on dit aux clandestins qui sont sur notre territoire,
11:01 "si vous travaillez, vous pourrez être régularisé", alors d'autres clandestins viendront
11:09 cherchant un emploi pour pouvoir être potentiellement régularisé.
11:15 C'est donc un très mauvais signal.
11:17 La réalité c'est qu'il faut aujourd'hui une loi extrêmement ferme,
11:22 et même une loi constitutionnelle, pour arrêter l'immigration dans notre pays.
11:28 Renvoyer les clandestins chez eux.
11:31 Et pour cela, je suis navrée de vous le dire, nous avons beaucoup travaillé.
11:35 Il n'y a pas d'autre moyen que de constitutionnaliser une grande partie du droit des étrangers
11:42 et de rappeler que la Constitution est supérieure à tout texte et à toute jurisprudence de nature internationale.
11:51 Marine Le Pen, on va marquer une pause parce que Gérald Darmanin rappelle aussi qu'il y a le volet fermeté.
11:55 Il va plus loin et dit que si l'opposition LR, mais aussi finalement le RN, ne vote pas ce projet de loi,
12:01 c'est-à-dire qu'il lui permet aussi de renvoyer les délinquants étrangers, vous pourriez en être responsable.
12:07 Vous nous répondrez juste après la pause.
12:09 On se retrouve évidemment sur Europe 1 et CNews.
12:12 La suite en direct bien sûr du grand rendez-vous Europe 1, CNews, Les Echos.
12:20 Nous parlons du projet de loi immigration qui rentre dès demain dans une phase décisive.
12:23 Tout pourrait même s'arrêter demain si la motion de rejet du texte est adoptée.
12:29 Vous nous avez dit, Marine Le Pen, que vous allez en discuter, que vous voyez aussi que vous vous pesez le pour et le contre
12:34 sur l'opportunité d'un débat au Parlement, mais évidemment vous critiquez cette loi.
12:38 Gérald Darmanin, lui, n'a de cesse de mettre en avant l'aspect de fermeté.
12:42 Il dit qu'elle prévoit des facilités pour renvoyer des délinquants étrangers, 4000 par an.
12:46 Et est-ce que vous ne vous exposez pas vous-même, Marine Le Pen, à la critique qui est celle de dire
12:50 vous dénoncez souvent l'action de l'exécutif, mais quand il faut voter des dispositions qui vont dans le sens de la fermeté,
12:55 vous n'êtes pas au rendez-vous. Vous l'avez souvent entendu, cela.
12:57 Oui, d'accord, mais dans ces cas-là, si vous voulez, le problème c'est qu'est-ce qu'ils veulent ?
13:02 Est-ce qu'ils pourraient dire clairement aux Français ce qu'ils souhaitent ?
13:05 Moi, je dis, pour eux, l'immigration n'est pas un problème, c'est un projet.
13:09 Et d'ailleurs, à chaque fois qu'ils mettent un texte en place, c'est en réalité pour se poser la question
13:15 de savoir comment accueillir l'immigration, comment mieux l'accueillir, comment mettre en place les conditions,
13:21 les infrastructures, le personnel pour accueillir l'immigration.
13:25 Et donc, je ne pense absolument pas que cette loi est susceptible de régler le problème de l'immigration.
13:35 Je pense qu'elle n'est pas susceptible de régler le problème des obligations de quitter le territoire français
13:41 dont M. Darmanin, pour le coup, porte la responsabilité et qui ne sont que 7% à être exécutés.
13:47 7%, c'est dérisoire, il faut quand même se le dire, et ça s'est aggravé au fil des années.
13:53 Quant au propos de M. Darmanin, essayons de dire que ceux qui seraient sur le territoire,
13:59 qui seraient restés sur le territoire et qu'ils auraient pu éventuellement expulser si la loi était votée,
14:05 comme était un acte criminel ou de délinquance, ceux qui n'auraient pas voté la loi sont responsables,
14:11 et ça veut donc dire que lui, il est responsable de tous ceux qui arrivaient avant 13 ans,
14:16 ont commis des crimes et des délits sur le territoire depuis qu'il est ministre,
14:22 car il aurait pu faire passer une loi exclusivement sur ce sujet.
14:25 C'est une modification du Céséda, c'est extrêmement simple après tout, si vraiment il avait cela à cœur.
14:32 Donc ces utilisations d'argumentation démontrent une chose, c'est que M. Darmanin était extrêmement fébrile.
14:41 Et d'ailleurs, il a envoyé, alors là c'est la première fois de ma vie que je vois ça,
14:45 j'avoue que je n'ai jamais vu ça dans ma carrière, il a envoyé à tous les députés un mail
14:50 pour expliquer tous les cas où des étrangers arrivés avant 13 ans pourraient demain pouvoir être renvoyés.
15:01 Il y en a deux pages et demie, dont des exemples d'ailleurs un peu problématiques,
15:05 parce qu'il y en a un qui est né en 2002, en 2008 il commet une conduite sous l'effet d'un produit alcoolique,
15:15 ce qui pose quand même un problème, à 6 ans c'est quand même assez rare.
15:18 Mais à quoi tient sa fébrilité ?
15:20 Mais il n'y a que cela, il n'y a que ce cas-là dans la loi, mais il n'y a pas de problème M. Darmanin.
15:26 On va vous la faire passer, cette modification du Céséda.
15:30 Moi je n'ai aucune difficulté, on va mettre ça pendant la semaine de l'Assemblée,
15:34 en deux temps trois mouvements, cette modification sera votée, aucune difficulté.
15:38 Vous êtes en train de dire que c'est l'arbre qui cache la forêt d'un projet, si je vous entends bien,
15:42 ce sont vos mots, immigrationniste.
15:44 Mais évidemment, il y a toute une série de mesures dans ce projet de loi
15:49 qui concourent à l'aggravation en réalité de l'immigration,
15:54 sans compter que la majorité a participé à supprimer tous les éléments de durcissement
16:00 qui avaient été posés par le Sénat, et tout cela a disparu.
16:05 La suppression de l'AME par exemple a disparu,
16:09 donc on a la régularisation des clandestins qui travaillent,
16:13 l'ouverture à une politique de quotas, pardon mais ça s'est mis en place dans des pays,
16:16 vous êtes bien placé pour le savoir, qui veut de l'immigration.
16:20 Vous avez utilisé la formule "arrêter l'immigration".
16:23 Alors vous entendez peut-être cette petite musique dans l'espace public,
16:25 ce ne serait pas possible de l'arrêter, au mieux pourrait-on la maîtriser,
16:28 parce que la pression démographique, parce que la pression économique
16:31 ferait-elle que ce ne serait plus possible politiquement ou juridiquement aujourd'hui d'arrêter l'immigration?
16:35 Vous êtes en désaccord avec cela?
16:37 Arrêter l'immigration c'est quoi?
16:39 C'est faire en sorte que l'on détermine un nombre d'immigrés que la France peut accueillir chaque année.
16:46 10 000, 15 000.
16:48 C'est-à-dire, ça ne veut pas dire en accueillir 10 000.
16:50 Ça veut dire que c'est la différence entre ceux qui arrivent et ceux qui repartent.
16:54 Le problème c'est que dans notre pays, plus personne ne repart,
16:58 ni les déboutés du droit d'asile, ni les étudiants qui sont pourtant venus apprendre
17:04 pour pouvoir normalement contribuer à l'enrichissement et au développement de leur pays d'origine,
17:09 plus personne ne repart.
17:11 Donc il faut drastiquement limiter évidemment le regroupement familial,
17:16 il faut évidemment revoir les conditions du droit d'asile dont on voit bien qu'il a été détourné de son objectif principal.
17:25 Il faut arrêter l'immigration de travail d'ailleurs.
17:29 Parce qu'à partir du moment où nous avons sur notre territoire des étrangers
17:34 qui sont deux fois plus au chômage que les Français en pourcentage,
17:40 et pourquoi aller en chercher encore d'autres?
17:43 Donc c'est une maîtrise ferme de l'immigration mais pas une immigration zéro.
17:46 Ce sont des mots que vous rejetez.
17:48 Oui, je le rejette, c'est une facilité de langage.
17:50 Mais la réalité c'est qu'il n'y a jamais d'immigration zéro.
17:54 Mais il y a toute une série de choses à revoir.
17:56 Il faut supprimer le droit du sol, il faut supprimer l'acquisition automatique de la nationalité par mariage.
18:01 On peut très bien, je le dis aux gens, supprimer le droit du sol ça ne veut pas dire interdire à des gens de potentiellement devenir français.
18:09 Il existe toujours la possibilité d'être naturalisé.
18:12 Le fait d'être né sur le territoire peut être un élément d'ailleurs positif dans votre dossier de demande de naturalisation.
18:19 Mais ça n'est pas automatique ou quasi-automatique.
18:23 Dans le projet de loi d'Armana, il n'y a rien qui va dans le bon sens selon vous?
18:26 Il n'y a pas de mesure, il n'y a pas de progrès, il n'y a rien qui...
18:28 Si, il y a quelques mesures qui vont plutôt dans le bon sens.
18:32 Mais qui pourraient très bien être inclus dans une loi votée très rapidement.
18:37 La suppression de la restriction d'expulsion d'un certain nombre de personnes qui menacent l'ordre public.
18:44 Il y a la suppression d'un certain nombre de catégories d'étrangers qui ne peuvent pas faire l'objet d'occutef.
18:48 Il y a quelques mesures qui sont bien.
18:50 C'est pour ça que je disais que s'il n'y avait pas eu les mesures immigrationnistes, on aurait pu le voter.
18:55 Mais ça va se finir en 49-3.
18:57 Il faudrait qu'ils puissent en avoir un encore à leur disposition.
19:01 Le Conseil constitutionnel est saisi du problème.
19:04 Marine Le Pen, vendredi à Valenton, dans le Val-de-Marne, un adolescent de 17 ans a été poignardé à mort pour un survêtement qu'il souhaitait vendre.
19:13 Un mineur a été depuis placé en garde à vue.
19:16 C'est mort, poignardé au couteau.
19:18 Est-ce que pris isolément ou dans un continuum? Ce sont pour vous des faits divers ou des faits de société?
19:23 Non, c'est un fait de société. C'est incontestable.
19:25 Que dit-il alors?
19:27 Il dit l'enseauvagement de notre société.
19:29 Le mot qui est utilisé d'ailleurs par le ministre de l'Intérieur.
19:32 Le mot que nous avons utilisé et qu'il a repris, le problème c'est qu'il se paye de mots.
19:36 C'est-à-dire qu'il pense que dire c'est faire.
19:39 Il pense qu'en posant un constat qui est un constat réel, le problème va se régler de lui-même.
19:46 Or il ne se réglera pas de lui-même parce que rien n'est sérieusement fait pour le régler.
19:50 Nous avons fait un certain nombre de propositions.
19:52 Vous voyez bien que dans tous les reportages que vous faites, vous vous apercevez que les jeunes délinquants que vous interrogez,
19:58 qui sont dans les quartiers criminogènes, vous disent "mais nous on a tous un couteau sur nous".
20:03 Tous!
20:05 Qu'est-ce qui est fait contre ça?
20:06 Faudrait quoi?
20:07 Qu'est-ce qui est fait? Non mais il y a une loi! Il faut l'appliquer! Il y a une loi!
20:12 Bon, ben en réalité, je crois qu'il y a eu 300...
20:14 J'ai posé la question au ministre de l'Intérieur l'année précédente.
20:18 Il y a eu je crois 300 condamnations pour port d'armes illégales de ce type,
20:22 dont une partie d'ailleurs ça a été un stage de citoyenneté.
20:26 Donc on voit bien qu'il n'y a pas de volonté d'agir.
20:30 Bon, mais ça c'est une des choses.
20:32 La police et la justice ne font pas leur travail.
20:34 Non! C'est le politique qui ne fait pas son travail.
20:37 Arrêtons! Là aussi la technique de M. Darmanin est objectivement inadmissible.
20:42 À chaque fois qu'on le met en cause lui, il dit "vous mettez en cause les policiers, vous mettez en cause les services de renseignement".
20:49 Non! Nous ne mettons pas en cause l'ensemble de ceux qui participent à assurer notre sécurité
20:55 parce qu'ils font ce qu'ils peuvent avec les ordres qui leur sont donnés.
20:58 Le problème ce sont les ordres qui ne sont pas donnés.
21:03 C'est clair! Donc la fermeté face à ce type d'agression.
21:09 Mais aussi, pardon, pendant la campagne présidentielle, j'avais dit il y a un problème majeur,
21:14 c'est la désacralisation de l'intégrité physique.
21:18 Il faut donc ressacraliser l'intégrité physique.
21:22 Non mais là pour le coup il fallait un renforcement de la loi.
21:26 En disant "ceux qui attendent à l'intégrité physique ne pourront plus bénéficier des aménagements de peine s'ils sont condamnés à plus de six mois".
21:38 Ça c'est un moyen, encore une fois, pour lancer le signal "nous n'admettrons plus que pour un oui ou pour un non,
21:45 parfois de manière parfaitement gratuite, vous attaquez à l'intégrité physique de quelqu'un,
21:50 vous le blessiez et de plus en plus souvent, hélas, vous le tuez".
21:55 Alors depuis l'agression de Crépole, un terme est revenu dans le débat public, le terme de racisme anti-blanc.
22:01 Certains le dénoncent, d'autres disent que ce terme ne réfère à aucune réalité.
22:05 Est-ce que la question du racisme anti-blanc est une vraie question en France aujourd'hui?
22:08 Bien sûr, mais c'est une question depuis des années que nous avons cherchée à...
22:12 Mais le terme ne vous choque pas?
22:14 Mais enfin, le racisme c'est le racisme.
22:17 Ce serait quand même absolument insensé d'admettre que le racisme à l'égard de nos compatriotes de peau noire serait du racisme,
22:26 le racisme à l'égard de nos compatriotes de peau blanche ne serait pas du racisme.
22:30 C'est en tout cas ce que pense Mme Abdoulmanach, la ministre de la Culture,
22:35 puisqu'elle entend mettre en place une politique de discrimination positive
22:40 pour accorder des postes à la tête d'instituts culturels et le choix serait fait,
22:47 notamment, dit-elle, notamment en raison de la couleur de la peau.
22:51 C'est une politique qui est une politique fondée sur la couleur de la peau, c'est une politique raciste.
22:58 Mais il y a un continuum si je comprends bien. On dit « crépole, racisme anti-blanc »,
23:02 on veut les circonstances, les citations, les témoignages,
23:04 et vous nous dites, Mme Abdoulmanach, « racisme anti-blanc pour la discrimination positive ».
23:08 Pour vous c'est un continuum ça ou deux phénomènes distincts ?
23:10 Non, ce n'est pas un continuum, c'est une négation d'une réalité que l'on voit depuis plusieurs années
23:16 qui est qu'il existe chez un certain nombre de personnes une haine qu'ils expriment,
23:23 une volonté de discriminer, une volonté de développer la haine à l'égard de telle religion,
23:33 de telle couleur de peau, ça existe et il faut en tenir compte.
23:38 On ne peut pas, encore une fois, se cacher les yeux face à cette réalité.
23:42 Quand vous le dites, quand vous le dénoncez, quand vous appréhendez et vous évoquez ces sujets graves,
23:47 parce qu'il y a eu Thomas, il y a eu Lola et beaucoup d'autres,
23:49 l'exécutif et en particulier la Première ministre et le garde des Sceaux vous accusent régulièrement
23:53 de récupération politique, en fait d'être des charognards, des charognards qui attendaient justement,
23:57 en tous les cas, de voir dans ces faits-là quelque chose qui correspond à votre grille idéologique.
24:03 Que répondez-vous ? C'est une accusation qui est grave sur des sujets quand même.
24:06 Oui, mais bien entendu, mais ils utilisent cette accusation pour ne pas répondre sur le fond.
24:10 Regardez les questions au gouvernement, regardez-les depuis six mois,
24:14 regardez-les quand il s'agit d'insécurité.
24:16 À chaque fois que l'on pose une question, aussi polie soit-elle, aussi raisonnable soit-elle,
24:21 nous sommes confrontés à un torrent d'injures de la part de Mme Borne, de M. Darmanin, de M. Dupond-Moretti
24:28 et pendant qu'ils nous injurient, pendant deux minutes, ils ne sont pas obligés de se justifier.
24:33 Moi, je ne comprends pas ce comportement.
24:35 Je veux dire, moi j'attendais, j'attends d'un responsable politique que face à une situation telle que celle-là,
24:41 ils viennent et ils disent, et ils disent "Madame, vous avez raison, ce qui se passe est catastrophique.
24:47 Nous y apportons une attention toute particulière. Nous souhaitons mettre en place les conditions..."
24:54 - Mme Susskent, quand vous prenez la parole, vous dénoncez leur inaction, leur incapacité, leur inculpabilité.
24:59 Ils ne vont pas vous dire "merci, on vous a dit le reste".
25:02 - Mais bien sûr qu'ils n'agissent pas et nous sommes là dans l'opposition pour leur dire,
25:07 nous pensons que vous ne faites pas le nécessaire et j'en suis absolument convaincue qu'ils ne font pas le nécessaire.
25:14 - Vous, ce n'est pas une exploitation politique de ce que vous appelez ces faits de société.
25:18 - Mais c'est quoi la politique pour vous ? Qu'est-ce que c'est pour vous que la politique ?
25:22 Si ce n'est prendre les problèmes que vivent les gens au quotidien et leur apporter des réponses,
25:27 c'est quoi pour vous la politique ?
25:29 C'est un truc où on boit le thé dans un salon avec des technocrates qui sortent de l'ENA.
25:34 C'est quoi exactement pour vous ?
25:36 - C'est ça la politique pour Elisabeth Borne ?
25:38 - Mais évidemment que c'est ça la politique pour Elisabeth Borne.
25:40 - Mais Elisabeth Borne la preuve, elle ne se rend même pas compte qu'il y a une réalité de l'insécurité dans notre pays.
25:44 - Sentiment de la violence.
25:46 - Elle parle encore de sentiment d'insécurité, comme Yonet Jospin en son temps.
25:49 - Elle ne connaît pas son propre pays de ce point de vue selon vous ?
25:52 - Mais elle ne le connaît pas ou alors, je veux dire, ou alors,
25:55 ils ont tellement peur d'accepter qu'ils ont une responsabilité dans cette situation que le mieux c'est de nier la situation.
26:03 Tant qu'ils nient la situation, ils ne sont pas obligés de dire, bon ben la situation est catastrophique,
26:08 nous en sommes en partie responsables, parce qu'à ce moment-là, dans Responsables politiques,
26:12 il faut retirer le responsable si plus personne n'a jamais de responsabilité.
26:15 Et nous sommes donc obligés d'agir.
26:18 La réalité c'est qu'en niant les faits, en niant le fait de société,
26:25 ils cherchent en réalité à se protéger et à nier leur propre responsabilité et leur propre inaction.
26:32 - Une courte pause et on se retrouve avec vous Marine Le Pen, invité ce dimanche.
26:35 Grand rendez-vous européen, CNews, Les Echos.
26:38 Merci d'être avec nous, le grand rendez-vous européen, CNews, Les Echos.
26:44 Dans quelques instants, nous allons évoquer le rendez-vous d'Emmanuel Macron en janvier 2024 pour, dit-il, tenir l'unité du pays.
26:53 Marine Le Pen en évoquera également ce sondage où près d'un tiers, plus d'un tiers des Français disent adhérer aux idées du RN.
27:00 Et pour beaucoup de Français, le RN n'est plus du tout un danger, en tout cas ils ne le voient pas ainsi, si vous arriviez au pouvoir.
27:06 Mais tout d'abord, cette information qui nous arrive à l'instant, je précise que c'est une information de l'Obs.
27:14 Dans l'affaire, dite David Rachlin, le parquet de Draghenian ouvre donc une enquête préliminaire sur la gestion de Frejus et de David Rachlin.
27:23 Rachlin, comment vous réagissez à cela, sachant qu'il y avait eu un livre intitulé "La rapace" sur une enquête au cœur d'un système,
27:30 disait la journaliste politico-financier nommée Rachlin ?
27:34 C'est assez classique que le parquet ouvre une enquête pour savoir si ce qui est indiqué dans ce livre est vrai ou non.
27:43 Je trouve ça, pour le coup, assez naturel.
27:46 Vous n'y voyez pas autre chose, une fragilisation de David Rachlin ?
27:50 Non, ça lui permettra de se défendre précisément, puisqu'il l'a fait en poursuivant, en déposant une plainte en diffamation contre l'auteur du livre.
28:02 Mais il pourra ainsi se défendre des accusations qui sont portées contre lui.
28:07 La gestion est exemplaire, selon vous ?
28:08 Mais j'en sais strictement rien, cher monsieur. Pardon, je ne vis pas à Frejus, je ne travaille pas à la mairie.
28:13 Ce que je sais, c'est qu'il a été réélu au premier tour par ses administrés lors des dernières municipales.
28:20 Il peut être un maire, comment dire, admiré, reconnu, et avoir une gestion qui ne soit pas à la hauteur ?
28:25 Mais tout peut absolument arriver, encore une fois.
28:29 Je suis dans l'incapacité de vous apporter la moindre réponse sur ce sujet, n'ayant que des rapports à l'intern avec la gestion de Frejus, compte tenu de ma position.
28:38 Marine Le Pen, le président de la République a annoncé un rendez-vous avec la nation en janvier 2024 pour, dit-il, tenir l'unité du pays, redonner goût en l'avenir.
28:46 Alors, sans donner plus de détails sur la forme, en s'étant en trouble au Proche-Orient et après tout ce qu'on a évoqué, là, un continuum d'insécurité,
28:54 est-ce que sa parole est audible, attendue, bienvenue ?
28:57 Il va peut-être nommer Jordan Bardella, Premier ministre, pour redonner de l'espoir au pays.
29:05 Il y a tellement à dire, vous balayez la réponse.
29:09 Emmanuel Macron est encore président pour quelques années.
29:12 Je comprends, mais est-ce qu'il est encore possible, selon vous, autrement que sous votre administration ou votre présidence éventuellement un jour,
29:17 est-ce qu'il est possible de redonner vigueur à ce pays dans les circonstances actuelles ?
29:21 Non, je ne le crois pas. Non, je ne le crois pas.
29:23 Je crois qu'Emmanuel Macron a démontré durant six ans son incapacité totale à rétablir les piliers de notre pays
29:32 et même sa grande capacité à aggraver les difficultés qui sont celles aujourd'hui de notre pays.
29:39 Donc, il n'y a plus un domaine… Pardon, mais moi, parfois, vous savez, je réagis comme une citoyenne aussi, comme tout le monde.
29:47 Je regarde et partout où je regarde, les choses vont mal et vont de plus en plus mal.
29:52 Je veux dire, la santé, c'est une catastrophe, l'enseignement, c'est une catastrophe, l'insécurité, c'est une catastrophe, l'immigration, c'est une catastrophe.
29:59 Son positionnement en matière internationale nous a fâchés quasiment avec le monde entier.
30:05 L'industrie s'effondre, les TPE, PME n'arrivent plus à payer l'électricité, l'énergie.
30:13 Enfin, il n'y a pas un domaine où on se dit « Ah, quand même, là, c'est pas mal ».
30:17 L'agriculture, j'en parle pas.
30:19 On va continuer à parler d'unité et je voudrais vous faire réagir à une séquence très particulière qui a suscité beaucoup de réactions,
30:24 puisque, en parlant de division et de critique, Emmanuel Macron a appelé à raison garder.
30:28 Après la polémique sur Hanoukka, la bougie et les chants à l'Élysée, il a nié toute atteinte à la laïcité.
30:33 Il parle d'un esprit de concorde. Est-ce que vous pourriez aussi l'entendre et l'appréhender ainsi ?
30:39 Je pense que ce qu'il a fait est extrêmement maladroit.
30:44 Ça a d'ailleurs été dénoncé par un très grand nombre de compatriotes de Confession juive.
30:49 C'est très maladroit. C'est très maladroit et en plus, je veux dire, c'est pas pour de bonnes raisons.
30:54 Il essaye de faire croire que c'est pour de bonnes raisons. Ça n'est pas vrai.
30:57 La seule raison qui l'a poussé à commettre, quoi qu'on en dit, cette violation de la laïcité,
31:03 c'est pas une catastrophe, elle est attaquée de bien d'autres manières et bien plus mises en danger
31:09 que l'allumage de cette bougie de Hanoukka à l'Élysée.
31:15 Mais en réalité, il l'a fait pour faire oublier qu'il a refusé de venir marcher contre l'antisémitisme
31:22 dans la marche républicaine qui a eu lieu et qui a réuni l'ensemble de ceux
31:31 qui sont très inquiets de la montée des actes antisémites dans notre pays.
31:37 - Il est en train de se rattraper par rapport à... - Mais c'est une évidence pour tout le monde.
31:42 Donc c'est une mauvaise raison et c'est une mauvaise manière qu'il fait à nos compatriotes de confession juive,
31:50 évidemment, parce qu'il va nourrir tous les antisémites qui vont dire "Ah, vous voyez, ils ont un traitement particulier", etc.
32:00 Donc c'est une opération qui est vraiment néfaste et toxique du début jusqu'à la fin
32:07 et qui en plus n'a été mise en œuvre que pour tenter, encore une fois, de faire oublier une faute politique lourde de la part d'Emmanuel Macron.
32:16 - On va laïciter Marine Le Pen, puisque l'IFOP a fait paraître une enquête auprès des Français musulmans
32:21 sur les questions de religion et de laïcité.
32:23 L'étude a dévoilé l'impopularité du modèle français de la laïcité auprès de cette grande partie de la population.
32:29 Cette hostilité est particulièrement prégnante, je vais la citer autour de l'école.
32:33 83% des Français musulmans plébiscitent l'idée de menus confessionnels à la cantine, au registre vestimentaire.
32:39 72% d'entre eux désapprouvent l'interdiction des tenues traditionnelles islamiques, comme la baïa.
32:45 Et puis, plus largement, il y a, comment dire, pas le sentiment, mais en tous les cas la pensée, selon laquelle il y a une forme d'islamophobie.
32:55 La laïcité est vue finalement comme une arme. Comment faire face à de tels chiffres et un tel constat ?
33:01 - Lutter contre le fondamentalisme islamiste. Voilà.
33:05 Parce que la réalité, c'est que l'ensemble de ces chiffres qui sont vraiment inquiétants, vraiment inquiétants.
33:11 Moi, je les ai regardés de près, quand 50% des musulmans sont pour que les élèves n'assistent pas au cours
33:18 dont les contenus heurteraient leur conviction, c'est extrêmement inquiétant.
33:24 En réalité, on a laissé le frérisme, c'est-à-dire le fondamentalisme islamiste,
33:33 prendre la main en réalité sur une partie de plus en plus importante, soit de nos compatriotes de religion musulmane,
33:42 soit des étrangers musulmans qui sont dans notre pays. On a laissé faire. Et on a pire que laissé faire.
33:50 - C'est qui ? - Pardon ? Nos dirigeants politiques.
33:54 Ce sont toujours eux qui sont responsables, cher monsieur. Dans une démocratie, les responsables, ce sont les dirigeants politiques.
34:00 Ils sont responsables de l'immigration et ils sont responsables de la montée en puissance du fondamentalisme islamiste.
34:05 Et non seulement ils en sont responsables, mais ils ont en plus condamné, empêché, insulté ceux qui, comme nous, disaient
34:16 "Attention, il y a une montée en puissance du fondamentalisme islamiste, vous ne luttez pas contre lui."
34:22 Et par la force, par la pression, par le nombre, ils réussiront en réalité à imposer leur loi.
34:29 Aujourd'hui, selon la DGSI, il y a 150 quartiers qui sont entre les mains des fondamentalistes islamistes.
34:35 - Je reprends votre terme "fondamentaliste islamiste". Est-ce que selon ces chiffres, selon vous,
34:40 la majorité des musulmans de France sont désormais sous l'emprise du fondamentalisme islamiste ?
34:44 - En tout cas, ils sont convaincus que la voie est celle-là.
34:53 - L'islamisme a pris le contrôle de l'islam en France ?
34:59 - Il est en voie de le faire, oui. C'est une évidence. Mais on n'a rien fait pour empêcher ça.
35:07 Après l'attentat contre Samuel Paty, on nous avait fait plein de promesses.
35:14 On allait réduire les associations qui portent une pensée fondamentaliste islamiste. On ne l'a pas fait.
35:23 On allait fermer les mosquées. On ne l'a pas fait. On a fait un pauvre texte sur la laïcité
35:30 que certaines organisations ont refusé de signer. Et sanction de ce refus de signer ? Rien.
35:37 Donc on ne fait rien. Je crois que c'est un danger majeur.
35:43 Car le fondamentalisme islamiste est une idéologie totalitaire.
35:48 Il faut donc la traiter comme une idéologie totalitaire.
35:51 Et il faut pour elle une législation que nous avons rédigée,
35:56 qui est la proposition de loi que nous avons rédigée pour lutter contre les idéologies islamistes
36:04 et qui permet de s'attaquer à cette idéologie dans l'ensemble des secteurs de notre société.
36:10 - Il y a par exemple ce que dit Philippe de Villiers.
36:14 Il a assuré au sujet des élèves français musulmans, je voulais vous le soumettre,
36:18 ces élèves qui jugent la laïcité discriminatoire.
36:21 "Si on veut qu'ils nous ressemblent, dit-il, ce ne sera pas dans l'hédonisme, le nihilisme, la laïcité du vide,
36:27 ce sera dans l'exaltation de notre patrimoine vital."
36:30 Est-ce qu'il a raison aussi sur cet aspect un peu plus immatériel, finalement plus culturel ?
36:36 Est-ce qu'il faut combattre aussi et se battre dans ce domaine-là ?
36:40 - Ce qui est sûr, c'est qu'on a tout fait à l'envers et on s'est donné tous les moyens d'échouer.
36:48 On s'est donné les moyens d'échouer par le nombre,
36:51 parce qu'on a accueilli tellement de gens qu'on ne peut pas mettre en place une politique d'assimilation.
36:56 L'assimilation, c'est une démarche personnelle.
36:58 Je souhaite, moi, personnellement, m'assimiler à un pays.
37:01 On n'assimile pas un peuple.
37:03 Donc plus il y a de gens, plus on rend l'assimilation extrêmement compliquée.
37:07 Après, on leur a dit "assimilez-vous à nous, nous sommes des colonialistes,
37:12 un petit pays qui s'est extrêmement mal tenu à votre égard, des pilleurs de richesse,
37:21 des racistes, des xénophobes, j'en passe et des meilleurs,
37:24 mais est-ce qu'il y a une personne qui a envie de s'assimiler à un pays comme ça ?
37:27 Donc oui, la raison quand tu dis qu'il faut à nouveau que nous leur offrions la volonté de s'assimiler à un pays
37:35 qui est un grand pays, avec une culture incroyable, avec une histoire incroyable,
37:41 une civilisation incroyable, bien entendu, il a raison quand ils disent cela.
37:45 Mais là encore, vous ne semblez pas y croire du tout.
37:48 Si, j'y crois, bien sûr que j'y crois.
37:51 J'y crois tellement que je vais vous dire, j'ai défendu pendant très longtemps
37:55 et je continue à défendre la priorité nationale.
37:58 Pourquoi ? Parce que je pense que les Français doivent être mieux traités chez eux,
38:03 en termes d'accès au HLM, en termes d'accès à l'emploi,
38:06 que ceux qui s'invitent dans notre pays ou que nous invitons d'ailleurs dans notre pays.
38:13 Mais ça permet aussi de rendre un contenu à la nationalité française
38:18 pour ceux qui ont acquis cette nationalité française.
38:21 Vous voyez, être Français, ce n'est pas pareil que de ne pas être Français.
38:25 Aujourd'hui, il ne voit pas la différence entre les deux.
38:28 Quelle est la différence entre être Français et ne pas l'être ?
38:31 Parfois même quand on ne l'est pas, on est mieux traité, et même souvent,
38:35 et de plus en plus, que lorsque l'on est Français.
38:38 Encore une question, Marine Le Pen, avant de marquer une pause et d'en venir au RNS.
38:42 Pour autant, c'est important de le dire, vous avez une différence majeure avec Éric Zemmour.
38:46 Vous n'employez pas le concept, l'expression, peu importe, de guerre, de civilisation.
38:51 Vous ne voulez pas, d'abord peut-être que vous n'y croyez pas,
38:54 mais vous pensez, ce que j'ai lu, que c'est dangereux.
38:57 Bien entendu, c'est dangereux.
38:59 C'est dangereux parce qu'en réalité, c'est créer une forme de guerre,
39:05 accepter l'idée d'une forme de guerre religieuse.
39:08 Il y a d'un côté la civilisation judéo-chrétienne,
39:12 qui serait donc en guerre avec la civilisation musulmane.
39:18 Mais c'est faux en plus.
39:20 C'est faire fi de toutes les différences qui peuvent exister dans le monde musulman.
39:25 Il y a toute une série de pays musulmans qui luttent contre les fondamentalistes islamistes,
39:30 l'Égypte, les Émirats Arabes Unis.
39:32 Nous avons hier accueilli nos compatriotes harkis,
39:37 qui n'ont jamais posé aucune difficulté.
39:41 Ils étaient musulmans.
39:42 À Mayotte, 95% de nos compatriotes sont musulmans.
39:45 Il n'y a aucune difficulté.
39:46 Donc je pense que c'est une erreur, une erreur d'analyse.
39:50 C'est évidemment dangereux parce que ça assigne des gens dans deux camps différents.
39:57 Pour le coup, Jordan Bardella a eu parfaitement raison de dire
40:02 que la seule guerre qui existe, c'est entre la civilisation et la barbarie.
40:07 La barbarie étant incarnée par ce fondamentalisme islamiste
40:11 contre lequel nous ne menons pas une lutte sérieuse.
40:14 Une pause et on se retrouve pour la dernière partie de l'émission.
40:18 La suite de votre émission sur CNews Europe 1
40:20 avec notre invité Marine Le Pen.
40:22 Plus d'un tiers des Français disent adhérer aux idées du RN
40:25 selon un récent sondage, notamment pour Le Monde.
40:28 Beaucoup de Français, Marine Le Pen, qui estiment désormais
40:31 que le RN ne représenterait pas du tout un danger
40:33 pour la démocratie une fois au pouvoir.
40:35 Est-ce que vous diriez que la stratégie de normalisation,
40:38 certains appellent de dédiabolisation, est achevée ?
40:42 Ça vous fait sourire, pourquoi ?
40:43 Achevée, je ne sais pas, en tout cas, je ne peux que me réjouir de ces résultats.
40:48 Je veux dire, depuis 20 ans, je me suis donné comme objectif
40:52 de montrer le RN tel qu'il est et pas tel qu'on cherche à le caricaturer,
40:58 à travailler, à expliquer les raisons pour lesquelles nous sommes sur telle ou telle position.
41:04 Alors évidemment, ce qui a facilité les choses, c'est qu'aujourd'hui,
41:08 le RN est un pays qui est en train de se défendre
41:12 et le RN est le centre de gravité des idées politiques en France.
41:16 La réalité, c'est que tout le monde vient vers nous, quand même.
41:19 Les LR reprennent quasiment mot à mot l'intégralité de nos propositions,
41:23 du droit d'Asie qui doit être demandé dans les consulats,
41:26 à la suppression de l'AME, ils étaient contraints il y a encore quelques années,
41:30 au référendum sur l'immigration, ils n'en avaient encore,
41:33 il y a quelques années, jamais parlé.
41:34 Donc, tant mieux, je ne peux que me réjouir de cela
41:39 et ça nous permet d'essayer de convaincre de plus en plus,
41:42 pas seulement sur les constats que nous faisons,
41:44 parce que je pense que c'est quand même maintenant assez largement partagé, les constats.
41:47 On n'a plus trop à se battre sur le fait qu'on vit une apocalypse migratoire,
41:53 que rien n'est géré dans ce domaine,
41:56 que l'insécurité est en grande partie liée à l'immigration, etc.
42:00 Mais sur les solutions que nous entendons mettre en œuvre.
42:03 Et quand Jordan Bardella, comme le week-end dernier à Florence,
42:06 s'affiche avec des leaders d'extrême droite, pas toujours recommandables,
42:09 ce n'est pas pour vous un accroc dans cette stratégie de normalisation ?
42:13 Vous vous présentez en France comme un parti irresponsable.
42:15 Encore une fois, si vous cherchez à chaque fois à faire assumer
42:20 le poids des prises de position des partis alliés ailleurs en Europe,
42:24 vous allez trouver chez Renew, etc.,
42:26 certainement un certain nombre de trucs assez rigolos, voyez-vous,
42:30 parce que tous les pays n'ont pas la même culture, n'ont pas la même histoire.
42:33 Moi, je cherche encore une fois, et Jordan est dans cette vision-là,
42:37 des alliés, pas des clones.
42:39 Je ne cherche pas à avoir des gens qui pensent exactement la même chose que moi
42:42 sur l'intégralité des sujets.
42:44 Je cherche des gens qui considèrent que la souveraineté d'une nation
42:48 est le gage de la démocratie.
42:50 Voilà, c'est clair.
42:51 Donc des alliés dont vous ne partagez pas parfois ces discours transphobes.
42:54 Si nous n'avons pas de souveraineté, alors ça ne sert à rien de faire des élections,
42:58 puisque ce que décideront les Français ne pourra pas être appliqué
43:01 parce qu'il n'y aura plus de souveraineté.
43:03 Donc je cherche cela.
43:04 Après, c'est à leur peuple de décider ce qu'il souhaite ou ce qu'il ne souhaite pas.
43:10 C'est leur problème, ça n'est pas en l'occurrence le nôtre,
43:13 et c'est vrai également sur le plan économique,
43:15 où vous êtes bien placé pour savoir que des pays sont très différents
43:19 dans la structuration économique qui est la leur, dans leur histoire,
43:22 dans leur culture économique,
43:24 parce qu'il existe aussi une identité économique dans les pays,
43:27 et donc on peut avoir des divergences avec eux, ce n'est pas bien grave.
43:30 L'important, c'est que leurs décisions n'influent pas évidemment sur nous.
43:34 Et l'heure est-elle venue d'ailleurs, parce que c'est la petite musique qui court aussi,
43:37 d'une réconciliation entre l'ERN et le milieu patronal,
43:41 qui n'était pas nécessairement historiquement votre allié ?
43:43 D'abord, on n'a jamais eu de fâcherie en réalité.
43:46 Je vous parlais de caricature.
43:47 À quoi il n'était pas en amour avec vous ?
43:49 Non mais on a été très clairement, j'adore cette expression,
43:52 très clairement on a été victime vis-à-vis du milieu patronal,
43:58 c'est vrai, d'une forme de caricature.
44:00 L'intégralité de notre projet a été résumée à une vision
44:05 qui est elle-même caricaturale de la retraite à 60 ans.
44:07 Alors que vous savez que nous sommes pour la retraite de 60 à 62,
44:10 avec surtout 40 à 42 annuités,
44:14 sans parler de rien d'autre,
44:17 ni de la capacité que nous avons à faire baisser le prix de l'énergie,
44:20 ni pour parler de notre volonté de réindustrialisation.
44:23 Est-ce que vous leur dites à ces grands portants que vous vous rencontrez ?
44:26 Oui, je l'ai eu aussi de tous.
44:27 Mais justement, comment les rassurez-vous ? Parce qu'ils ont l'air inquiets.
44:29 Eh bien je leur dis d'abord de lire le projet économique.
44:33 Il faut lire le projet économique du Rassemblement National.
44:37 Et pour beaucoup d'entre eux, ils s'apercevront que
44:40 vouloir réindustrialiser le pays,
44:42 vouloir travailler sur la productivité,
44:45 vouloir donner de l'emploi, comme l'a dit le président du Medef d'ailleurs,
44:49 d'abord aux Français avant d'aller chercher des étrangers
44:52 pour venir dans les métiers en tension,
44:54 nous savons que ça pèse à la baisse sur les salaires de l'ensemble de ces secteurs.
44:58 Tout cela, nous l'avons dans notre projet
45:00 et nous sommes évidemment prêts à en discuter avec eux.
45:04 Dernière question, Marine Le Pen.
45:06 Qu'est-ce qui pourrait vous empêcher, de votre point de vue, d'arriver au pouvoir ?
45:10 La volonté des Français.
45:13 Que vous réponde de plus dans une démocratie
45:16 s'ils tentaient, encore une fois, que le combat soit loyal.
45:19 Moi, ce que je ne comprends pas,
45:22 c'est la déloyauté de nos adversaires politiques.
45:25 Qu'ils nous attaquent sur nos propositions.
45:28 Mais bien sûr, ça s'appelle la démocratie.
45:30 Qu'on en débatte, que chacun défende sa vision, c'est normal.
45:34 Mais ils ne le font jamais.
45:36 En réalité, ils usent et abusent de l'insulte, de l'injure et de la caricature,
45:41 parfois même en dénaturant totalement les propositions qui sont les nôtres.
45:45 Et ça, encore une fois, ça prouve une forme de fébrilité de leur part
45:49 et une forme de déloyauté de la vision du combat politique.
45:54 - Projet contre projet. - Exactement.
45:57 - On a essayé d'en parler ce matin.
45:59 Merci d'avoir été notre invitée.
46:01 - Merci à vous, c'est un grand plaisir.
46:03 - Je remercie mes camarades Stéphane et Mathieu.
46:06 Bon après-midi sur nos antennes communes C News et Europe 1.
46:09 Merci.

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