Sonia Mabrouk reçoit Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste et député du Nord dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
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00:00 Bonjour, bienvenue à tous au Grand Rendez-vous Europain, c'est News Les Echos.
00:06 Bonjour Fabien Roussel.
00:07 Bonjour, Monsieur Devineau. Bonjour à toutes et à tous.
00:10 Député du Nord, secrétaire national du PCF, le Parti communiste français,
00:14 c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:16 À trois semaines des élections européennes, alors que le débat devrait justement se concentrer sur l'Europe,
00:22 ce scrutin se nationalise de plus en plus,
00:25 au vu de la situation très inquiétante en France et notamment en Nouvelle-Calédonie avec six morts à date,
00:32 l'antisémitisme aussi encore en cette fin de semaine avec la profanation par incendie d'une synagogue
00:38 et le pouvoir d'achat bien sûr, malgré une baisse de l'inflation.
00:41 Pour vous interroger sur tous ces sujets, je suis entouré de Stéphane Dupont du journal Les Echos.
00:45 Bonjour Stéphane. Bonjour.
00:47 Et de Mathieu Bocoté. Bonjour Mathieu. Bonjour.
00:49 Ce dimanche matin en Nouvelle-Calédonie, 600 gendarmes, Fabien Roussel, dont une centaine du GIGN,
00:55 pour rétablir l'ordre, notamment entre Nouméa et l'aéroport international où sont bloqués 3200 personnes.
01:02 6 personnes ont été tuées depuis lundi.
01:05 Ce n'est plus un phénomène isolé.
01:07 Les témoignages sont de plus en plus nombreux.
01:09 Les émeutiers qui se sont emparés de la quasi-totalité des 100 000 armes sur l'île,
01:15 appellent à tuer du blanc.
01:17 Ce concept de racisme anti-blanc avait disparu pratiquement depuis la présidentielle 2022.
01:23 C'est aujourd'hui une réalité. Comment est-ce que vous l'expliquez ?
01:27 D'abord, la situation est extrêmement grave.
01:30 Il y a six morts aujourd'hui parmi les habitants, parmi les forces de l'ordre.
01:37 Je voudrais naturellement m'incliner devant ces victimes, exprimer toute mon amitié aux familles.
01:45 C'est dur et ça n'aurait jamais dû arriver.
01:49 Bien sûr, comme toutes les forces politiques sur place, comme ici à l'Assemblée nationale, nous appelons au calme.
01:58 Pas toutes les forces politiques.
02:00 Nous appelons toutes les forces politiques locales en Nouvelle-Calédonie, appellent au calme.
02:08 Nous avons d'ailleurs publié un communiqué disant cela et appelant à renouer le dialogue.
02:15 Et à l'Assemblée nationale, je n'ai entendu personne appeler à l'émote.
02:20 Je n'ai pas entendu Jean-Luc Mélenchon appeler au calme.
02:22 En tout cas, nous le disons, je le redis ici, il faut pouvoir retrouver le calme.
02:29 Bientôt, il va y avoir des problèmes d'approvisionnement, nourriture.
02:32 C'est une situation qui devient extrêmement grave, préoccupante et surtout plus de victimes, plus de blessés.
02:40 Nous avions dit, il y a quelques mois, ça fait plusieurs mois que nous interpellons le président de la République, le gouvernement,
02:47 sur les risques de dégradation du climat, le risque de recours de la violence.
02:53 Le gouvernement porte une lourde responsabilité dans la situation qui est celle que nous connaissons aujourd'hui.
03:00 C'est à lui de trouver les voies pour renouer ce dialogue et revenir au calme, qui a présidé quand même la Nouvelle-Calédonie depuis plus de 30 ans.
03:08 Donc il porte une responsabilité aussi sur le racisme anti-blanc, les gens qui veulent tuer du blanc.
03:12 Roch Vamitan, le président du congrès de Nouvelle-Calédonie, le dit, le seuil de tolérance des blancs est atteint.
03:19 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
03:21 Eh bien, j'ose croire, je pense, nous avons des contacts aussi avec les forces calédoniennes sur place.
03:30 Je parle de mon groupe et de mon parti, que c'est ce que l'on nous dit, c'est que ses propos sont minoritaires en Nouvelle-Calédonie, sur le caillou.
03:43 Ses propos sont minoritaires.
03:45 Minoritaires mais néanmoins présents.
03:46 Minoritaires parce que l'ensemble des forces, y compris les forces indépendantistes, canaques, appellent au calme.
03:53 Justement.
03:54 Et le retour du processus qui, depuis 1988, crée les conditions d'un dialogue, d'une vie ensemble, avec l'ensemble des communautés existantes, et dans un esprit de respect mutuel.
04:13 Visiblement pas.
04:14 Visiblement pas, quand les référendums sont bricolés.
04:16 On peut parler de minorités qui ont des propos inacceptables, je le dis, des propos inacceptables.
04:26 Mais qui relèvent du racisme anti-blanc, c'est un concept valable selon vous ?
04:28 Mais bien sûr que non, mais enfin, toute forme de racisme, quel qu'il soit, est inacceptable.
04:34 Mais vous savez que une partie de la gauche conteste l'existence du racisme anti-blanc.
04:36 Non, non.
04:37 C'est pas votre cas.
04:38 Des propos comme ceux-là, qui existent.
04:41 Le président du congrès de Nouvelle-Calédonie.
04:43 Il existe.
04:44 Sont inacceptables.
04:46 Vous dites que c'est très minoritaire ces propos.
04:48 Mais je considère, oui, parce que ce ne sont pas les propos, ce ne sont pas les expressions qu'ont les responsables politiques.
04:56 Parce que toutes les forces calédoniennes, vous dites, appellent au calme, mais aujourd'hui, même les leaders indépendantistes ne sont plus écoutés par les émigrés.
05:04 Ils sont complètement débordés.
05:06 Ils appellent au calme et ils sont débordés. Mais je vous avouerai que les loyalistes appellent aussi au calme.
05:11 Et on voit des milices armées de caldoches qui tirent sur les canaques qui sont sur les ronds-points.
05:21 Et donc, des deux côtés, c'est le débordement.
05:24 Des deux côtés, c'est la haine qui aujourd'hui a pris le dessus.
05:27 Alors que depuis 30 ans, il y avait une voie de dialogue et d'apaisement.
05:33 Et donc, l'enjeu le plus important, c'est de faire revenir la politique au sens noble du terme.
05:39 C'est-à-dire l'esprit du dialogue.
05:41 Est-ce que c'est possible, monsieur Roussel, vu le contexte, est-ce que c'est possible cet appel au dialogue ?
05:45 Oui, mais si on dit que ce n'est pas possible aujourd'hui, on baisse les bras et on les laisse déchirer.
05:49 Donc l'enjeu, c'est quand même de renouer un dialogue, retrouver un processus de construction d'une communauté collective autour d'un destin commun.
05:59 C'est ce qu'ils appellent tous.
06:01 Il faut sortir des caricatures blancs, noirs, et comme si ils étaient aujourd'hui…
06:07 Vous avez l'impression qu'ils avaient une envie de vivre ensemble en Nouvelle-Calédonie aujourd'hui ?
06:10 Mais c'est ce que Jacques Lafleur et Jean-Marie Djibahou, quand ils ont décidé de se serrer la main et de construire la paix des braves,
06:19 ils ont décidé ensemble, par ces accords qui ont été signés en 1988,
06:24 de permettre au peuple d'origine de constituer une communauté humaine, un destin commun, avec toutes celles et ceux qui y vivent.
06:32 Vous entendez bien ? Avec toutes celles et ceux qui vivent.
06:35 Mais regardez la situation aujourd'hui.
06:36 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il faut trouver la voie de la réconciliation.
06:41 Mais comment ?
06:42 On va y venir. Comment on y va ?
06:45 Il y a eu une réunion à Matignon, il y a deux jours, à laquelle nous avons participé,
06:52 et quasiment toutes les forces politiques…
06:56 Y compris LFI ?
06:57 Quasiment, oui. Je vais vous le dire pour que ce soit clair pour l'émission.
07:00 Moi, je ne vais pas parler des autres, je vais parler de nous.
07:03 Vous parlez de toutes les forces politiques.
07:05 Quand j'entends Jean-Luc Mélenchon parler de néocolonialisme et qu'il dit qu'il n'appelle pas au calme…
07:11 Quasiment l'ensemble des forces politiques appellent à l'envoi d'une mission sur place pour créer les conditions de renouer ce dialogue.
07:19 Une mission dont la composition sera acceptée et validée par l'ensemble des forces politiques locales calédoniennes pour qu'elle soit respectée,
07:28 comme l'avait fait d'ailleurs Michel Rocard en son temps, en 1988.
07:33 Mais c'était d'autre temps. Qu'est-ce qui vous dit que ça va être respecté ?
07:35 Les temps ont changé. Regardez ce qui se passe aujourd'hui sur l'île.
07:38 Vous vous rendez compte ce qu'ils ont réussi à faire en 1988, après plus de 20 morts ?
07:44 Mais aujourd'hui, la violence est désinhibée.
07:46 Chez les Kanaks, 19 Kanaks tués. C'était la prise d'otages à Ouvéa. C'était terrible !
07:52 C'était terrible ! En pleine campagne présidentielle.
07:55 À l'issue de ce drame qui a meurtri dans leur chair les habitants de la Nouvelle-Calédonie,
08:01 ils ont réussi à faire la pédébrave et à dire "nous allons construire un destin commun".
08:07 Donc vous vous appelez à l'envoi d'un émissaire ?
08:09 Non, d'une mission composée d'hommes et de femmes reconnus, acceptés par les forces politiques
08:18 loyalistes et indépendantistes, et qu'ils réécrivent ensemble les voies de la réconciliation
08:26 avec un calendrier accepté par chacun. Ils ont su le faire. Il y a plus de 30 ans.
08:32 Il y a eu 4 présidents de la République depuis, M. Mitterrand, M. Chirac, M. Sarkozy, M. Hollande,
08:37 qui ont respecté le processus qui avait été écrit ensemble sur place.
08:42 Aujourd'hui, tout a volé en l'air. M. Macron y est allé mais violemment.
08:47 Il a mis un coup de pied dans ce qui avait été écrit sur une position d'équilibre fragile.
08:53 Il fallait sur le gel du corps électoral. Est-ce que c'était possible de respecter ?
08:57 Il ne fallait pas. Nous lui avons dit, je lui ai écrit au président de la République,
09:01 je lui ai dit vis-à-vis, il ne fallait pas maintenir ce référendum en plein Covid.
09:06 - Le troisième, c'est ça qui a été boycotté.
09:10 - André Chassagne, qui est un de vos députés, a eu une formule forte à l'Assemblée
09:14 disant qu'il ne faut pas mettre en minorité les Canacs sur leur terre historique.
09:18 Je l'ai mis en parallèle avec une formule de Marion Maréchal qui dit,
09:22 en France, il ne faut pas que le peuple historique français soit mis en minorité chez lui.
09:26 De quelle manière ces deux discours se répondent ?
09:28 - Ça n'a rien à voir. - J'essaie de comprendre.
09:30 Vous avez noté cette semaine, cette comparaison.
09:33 - Oui, mais je ne veux pas, j'ai entendu et je la trouve vraiment scandaleuse.
09:38 Ça n'a rien à voir. - Laquelle des deux est scandaleuse ?
09:40 - Bah, c'est faire le parallèle avec un grand remplacement en France.
09:44 Ça n'a rien à voir. Nous sommes en Nouvelle-Calédonie, en océan Pacifique,
09:49 là-bas, loin de chez nous, dans une terre qui a été colonisée par la France en 1850.
09:55 La France est arrivée là-bas. Je rappelle qu'en 1931,
09:59 à l'exposition universelle qui s'est tenue à Paris, les Kanaks étaient représentés
10:03 comme des cannibales dans des eaux humaines.
10:06 Mais de la pire des manières, en 1945 seulement, la France met fin au statut de l'indigénat.
10:13 Et c'est seulement en 1957, c'est nous, c'est notre génération en 1957,
10:19 que les Kanaks ont le droit de vote, qu'ils accèdent à la citoyenneté.
10:23 - Et donc, on fait quoi ? - Imaginez que ce processus,
10:25 ce processus de vie ensemble, de construction d'une communauté commune,
10:31 il est récent, il est frais et il est fragile.
10:35 Les Kanaks sont attachés à leur terre et on les comprend bien.
10:39 - Seriez-vous favorable à la département de la Nouvelle-Calédonie ?
10:41 - Mais c'est aux Kanaks de construire.
10:44 - Donc, un nouveau rédélecteur à l'élection du camp rédélectoral et central,
10:47 si les Kanaks sont mis en minorité dans leur camp rédélectoral.
10:50 - Mais quand je vous raconte l'histoire du droit de vote des Kanaks,
10:53 ils n'y ont accédé qu'en 1957, parce qu'ils étaient considérés comme des indigènes avant.
10:59 Vous voyez bien que la question du droit de vote et de l'accès à la citoyenneté
11:02 est au cœur de leur existence.
11:05 Et donc, aujourd'hui, il faut respecter ça.
11:07 Et quand j'ai vu d'ailleurs, je me suis replongé dans l'histoire,
11:10 la mission qu'a envoyée Michelle Roca à l'époque,
11:12 c'était même pas des responsables politiques.
11:14 Il y avait deux préfets, il y avait un représentant de l'église catholique,
11:17 protestante, un franc-maçon, et ils sont allés là-bas pour écouter une terre...
11:22 - Vous nous direz...
11:23 - ...qui est très religieuse, et ils sont allés là-bas écouter.
11:26 - On va marquer une pause, et vous nous direz, juste après la pause,
11:28 ce qu'il faut faire, donc, et quelle route il faut suivre.
11:30 A tout de suite sur le Grand Rendez-vous d'Europe 1 et de CNews.
11:33 Retour sur le plateau du Grand Rendez-vous d'Europe 1 et CNews,
11:40 en partenariat avec Les Echos.
11:41 Nous sommes avec Fabien Roussel,
11:43 qui venait de nous faire l'historique politique de la Nouvelle-Calédonie,
11:47 et en a t-il resté, Mathieu Bocoté, à la question de l'indépendance ou pas ?
11:51 - Oui, mais justement, la question...
11:52 Vous disiez, c'est au Nouveau-Calédonie ou au Calédonien,
11:55 exige de trancher, mais la question doit se poser à nouveau.
11:58 Un nouveau référendum sur l'indépendance est nécessaire ?
12:00 - D'abord, je vais vous donner mon avis à moi, celui de ma formation politique.
12:05 Le Parti communiste français s'est toujours battu auprès des peuples
12:10 qui se battaient pour retrouver leur indépendance.
12:14 Donc, pour la décolonisation, notamment en Algérie,
12:18 nous avons toujours été de ces combats pour la paix et pour la liberté des peuples.
12:22 Je me bats aussi pour la justice sociale en France,
12:25 et de la même manière, je soutiens ceux qui l'exigent là-bas,
12:28 en Nouvelle-Calédonie, où les inégalités sociales sont extrêmement fortes.
12:31 Concernant l'indépendance, je voudrais d'abord dire
12:35 que c'est aux habitants de la Nouvelle-Calédonie
12:39 de décider de ce processus qui doit les conduire à vivre ensemble.
12:43 Et je reviens sur cet accord de 88 qui ne tient qu'en une page.
12:47 - Mais la question n'est pas close pour vous.
12:50 - Non, mais parce que c'est écrit dans ce document qu'il faut respecter.
12:54 C'est construire un destin commun avec toutes celles et ceux qui y vivent aujourd'hui.
13:00 C'est-à-dire des Canaques, des Canaques le peuple premier,
13:04 des Vietnamiens, des Européens, des Français,
13:07 et des Métissés qui vivent ensemble.
13:10 Donc, ils doivent ensemble écrire ce destin commun.
13:13 - Donc, un quatrième référendum.
13:15 - Moi, je dis, dans notre histoire, je vous le dis,
13:19 pour vous répondre très précisément,
13:21 que ce soit en Nouvelle-Calédonie ou en Polynésie,
13:25 je suis moi pour que ces peuples prennent leur destin en main
13:29 et s'engagent dans un processus de décolonisation.
13:32 - Qui aboutirait à l'indépendance.
13:34 - Qui doit aboutir à une forme d'indépendance
13:37 qui est la leur avec une coopération des liens étroits
13:41 avec la République française, puisque c'est notre histoire.
13:44 - Une forme de commune ouverte à la française.
13:46 - Et donc, nous pouvons construire,
13:48 et d'ailleurs, quand j'en parle avec mes collègues polynésiens,
13:51 ils se battent pour leur indépendance,
13:53 mais sans se couper de la France.
13:55 C'est-à-dire en ayant une coopération
13:57 avec la République française, dans des matières
14:00 telles que la défense, la recherche,
14:03 on a besoin de travailler ensemble.
14:05 Et donc, nous pouvons construire de telles liens
14:08 avec la Nouvelle-Calédonie comme la Polynésie
14:10 et respecter ces peuples et toutes ces sociétés.
14:13 - Si je peux me permettre, vous me corrigerez,
14:15 les Kanaks, qui représentent moins de la moitié
14:18 du corps électoral aujourd'hui, sont majoritairement
14:20 pour l'indépendance, ce qui n'est pas le cas
14:22 des populations issues du Pacifique plus largement
14:24 et des Kaldoch, des Blancs.
14:26 Si vous parlez du peuple d'origine,
14:28 le peuple d'origine a fait le choix de l'indépendance
14:30 et les autres populations n'y sont pas favorables.
14:32 Comment criez-vous une communauté de destin à travers cela?
14:34 - Mais là, je me permettrais de dire tout simplement
14:37 que c'est à eux de décider et d'y agresser.
14:40 - Ils ont ri. - Parfois.
14:42 - Parfois, oui.
14:44 - Oui.
14:46 - Sans aucune contestation, mais le 3e référendum
14:49 qui a fait l'objet de plus de 54-55% d'abstention...
14:53 - Ou de boycott, ça dépend comment...
14:55 - Il a été boycotté par les forces indépendantistes
14:58 parce qu'il n'a pas été tenu dans des bonnes conditions.
15:01 - Mais si on en fait un 4e, ils vont le boycotter aussi?
15:03 - Mais pas forcément.
15:05 Pourquoi ne pas faire confiance à celles et ceux
15:08 qui ont su écrire l'histoire il y a 30 ans
15:11 et ces 30 dernières années?
15:13 Ils ont quand même réussi cet équilibre-là.
15:15 - A quelle échéance il faut organiser ce référendum?
15:18 - C'est une idée aussi de Marine Le Pen,
15:20 un 4e référendum. Vous êtes d'accord avec elle?
15:22 - Mais si c'est ce qu'ils décident, faisons-le.
15:25 Moi, je pense que c'est suffisamment compliqué
15:29 pour que ce ne soit pas nous, ici, depuis Paris,
15:32 de leur dire ce qu'il faut faire.
15:34 C'est pour ça que l'envoi d'une mission plurielle,
15:37 pluraliste, respectueuse de tout le monde
15:40 et admise par tous, est essentiel.
15:43 Il faut renouer avec ce qu'avait fait Christian Blanc à l'époque.
15:46 Nous avons su le faire.
15:48 Il faut respecter l'impartialité de l'Etat.
15:51 L'Etat doit rester impartial.
15:53 - Avec quelle échéance et avec quel corps est-il moral?
15:56 - J'adore l'expression utilisée par les canards
15:59 qui nous disent "vous avez la montre, nous avons le temps".
16:04 Parce que ça fait des décennies qu'ils se battent, eux,
16:07 pour retrouver leur indépendance,
16:09 depuis qu'ils ont été réduits à l'indigénat.
16:13 - Les canards votent pour l'indépendance,
16:16 mais pas l'ensemble des populations de la Nouvelle-Calédonie.
16:19 Comment respecter le droit de détermination du peuple d'origine?
16:22 - Les forces indépendantistes, aujourd'hui,
16:25 avaient écrit que si les trois référendums
16:28 disent non à l'indépendance,
16:30 nous trouverons ensemble les voies du dégel du corps électoral.
16:33 Ils ne sont pas contre le dégel.
16:35 - C'est écrit non au dégel partout,
16:37 sur toutes les banderoles de l'île.
16:40 - Ce sont les représentants, les partis indépendantistes,
16:43 pas les gens qui sont dans la rue.
16:45 - Essayez d'écouter précisément ce qui se dit,
16:48 et avec des nuances, parce que tout n'est pas noir et blanc.
16:51 C'est beaucoup plus nuancé que ça.
16:54 Bien sûr que la question du dégel électoral
16:57 est inscrite à l'ordre du jour de toutes les forces,
17:00 y compris indépendantistes.
17:02 Mais pas de cette manière-là.
17:05 C'est ça qui suscite la colère,
17:08 et une colère qui explose sur un fonds d'inégalité sociale,
17:11 de crise avec le nickel, qui est énorme.
17:14 Il faut entendre que 70% des canaques
17:17 vivent sous le seuil de pauvreté aussi.
17:20 - C'est un peuple colonisé, selon vous?
17:23 - Bien sûr.
17:26 - Encore aujourd'hui?
17:29 - Vous ne partagez pas ce diagnostic avec Jean-Luc Mélenchon.
17:32 C'est une situation coloniale.
17:35 - Le Parti communiste français l'a écrit depuis longtemps.
17:38 Mais c'est pas que nous.
17:41 Vous pouvez ouvrir une fiche Wikipédia.
17:44 - Il a dit 5 jours de diagnostic.
17:47 - Je suis désolé, mais nous avons envoyé des navires là-bas.
17:50 Il y a eu des milliers de morts vis-à-vis du peuple
17:53 premier primitif canaque que nous avons réduit à l'indigénat,
17:56 dans des eaux vivant à Paris, en Europe,
17:59 en les faisant passer pour des cannibales.
18:02 Ils n'ont eu le droit de voter qu'en 1957.
18:05 - En 2024, les Blancs qui vivent sur l'île sont-ils des colonisateurs?
18:08 - Non.
18:11 Ceux qui vivent sur l'île aujourd'hui veulent pouvoir y vivre tous et ensemble.
18:14 - Et les émeutiers?
18:17 - Les émeutiers leur disent que les Blancs ont foutu le camp.
18:20 - Ils y sont pour rien.
18:23 - Aujourd'hui, il y a des émeutes.
18:26 Elles sont graves parce qu'elles provoquent des morts.
18:29 Il ne doit plus y en avoir.
18:32 Nous avions alerté sur le fait que le pire pouvait arriver.
18:35 Et le pire est arrivé.
18:38 Je redis que le gouvernement porte une grave responsabilité
18:41 parce que nous l'avions alerté.
18:44 Même le gouvernement, ça lui échappe.
18:47 Les canaques, ça leur échappe.
18:50 - Le gouvernement a raison.
18:53 - La première chose que le gouvernement aurait dû faire,
18:56 et c'est ce que j'ai demandé,
18:59 c'est que le gouvernement dise
19:02 qu'il a compris qu'il allait peut-être un peu trop vite.
19:05 Donc, on lève le pied.
19:08 On ne convoque pas le congrès d'ici fin juin.
19:11 - On reporte le dégel.
19:14 - La réponse des forces de l'ordre est nécessaire.
19:17 La réponse, elle est d'abord politique.
19:20 - Ce n'est pas d'abord une réponse de sécurité.
19:23 - Mais bien sûr que si.
19:26 Aujourd'hui, je ne cautionnerai jamais
19:29 l'attaque de supermarchés, des incendies, etc.
19:32 Et bien sûr qu'il faut des forces de l'ordre
19:35 pour protéger les espaces de vie,
19:38 les endroits où on peut acheter de quoi se nourrir,
19:41 permettre l'acheminement de la nourriture.
19:44 - Fabien Roussel, vous voulez une indépendance.
19:47 - La réponse doit d'abord être politique.
19:50 Or, aujourd'hui, quel message envoie le gouvernement ?
19:53 Monsieur Darmanin, l'état d'urgence.
19:56 Ce n'est pas comme ça qu'on va calmer la situation.
19:59 Au contraire, on jette de l'huile sur le feu.
20:02 - Vous parlez d'indépendance.
20:05 Qu'est-ce que vous dites quand on voit la Chine
20:08 qui regarde de très près les intérêts calédoniens ?
20:11 On voit le pays de Jiang qui fagocite les émeutiers.
20:14 Il n'y a pas un danger sans Protectora de la France ?
20:17 Quelle est votre idée de l'indépendance ?
20:20 Vous avez dit qu'on va collaborer par la suite
20:23 après l'indépendance.
20:26 - C'est bien la raison pour laquelle nous devons
20:29 entretenir des liens étroits, pacifiques, fraternels
20:32 avec la communauté calédonienne qui vit, qui travaille.
20:35 - C'est une forme de Protectora ?
20:38 - Je n'aime pas ce terme.
20:41 Mais en tout cas, un lien qui fait qu'ensemble,
20:44 nous avons des coopérations et que nous partagions
20:47 des communautés de vues communes entre la République française
20:50 et la Nouvelle-Calédonie.
20:53 - Ce n'est pas une vision un peu naïve ?
20:56 - Écoutez, être naïf comme Jean-Marie Djibaou et Jacques Lafleur,
20:59 je le souhaite.
21:02 Parce que ce qu'ils ont réussi à faire,
21:05 la réconciliation d'un peuple,
21:08 d'une communauté, ensemble,
21:11 c'est quelque chose qui est aussi grand
21:14 que ce qu'a fait Nelson Mandela à la fin de l'apartheid.
21:17 Est-ce que Nelson Mandela était naïf ?
21:20 Est-ce que Jacques Lafleur était naïf ?
21:23 Est-ce que Jean-Marie Djibaou était naïf ?
21:26 Je ne le crois pas.
21:29 C'était des grands hommes qui ont tracé le chemin
21:32 et qui ont fait un travail de démonstration.
21:35 - Est-ce que vous diriez aux Calédoniens
21:38 qui prennent leur indépendance,
21:41 si vous voulez "vendre" la Calédonie à la Chine ou à l'Azerbaïdjan,
21:44 c'est votre problème, faites-le.
21:47 - Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe.
21:50 Je vais vous donner un exemple très concret.
21:53 La Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie,
21:56 j'en parle avec mes collègues polynésiens,
21:59 c'est une île qui est en danger.
22:02 Les Calédoniens ne peuvent pas avoir leur propre armée.
22:05 Dans ce cadre, nous passons des accords ensemble
22:08 et la France peut assurer la défense,
22:11 la protection de la Nouvelle-Calédonie.
22:14 Dans le cadre d'accords,
22:17 dans le cadre de traités,
22:20 la France ne se sert pas de ces îles
22:23 comme d'endroit pour faire les guerres
22:26 et les attaquer.
22:29 - On vous retrouve juste après.
22:32 - J'espère qu'on va parler un peu de pouvoir d'achat.
22:35 - On y arrive.
22:38 - Tout à l'heure.
22:41 - Fabien Roussel,
22:44 Fabien Roussel,
22:47 au début de la campagne pour les Européennes,
22:50 on parlait agriculture commune,
22:53 qui sera votée au lendemain du 9 juin.
22:56 La réalité s'est invitée,
22:59 la réalité française, celle de la violence.
23:02 En quelques jours, cette évasion causant la mort sauvage
23:05 de deux agents pénitentiaires,
23:08 des mains rouges sur le mémorial de la Shoah,
23:11 une synagogue profanée,
23:14 le scrutin est rattrapé, il devient nationalisé.
23:17 Soit on n'a pas de solution, soit on propose
23:20 un se mettre autour de la table.
23:23 Qu'est-ce que vous proposez ?
23:26 - Que la question de sécurité soit une question importante.
23:29 Je l'ai dit pendant les élections présidentielles,
23:32 j'ai voulu la porter en homme de gauche sensible à ces questions-là
23:35 et au nom de toutes les familles, les personnes
23:38 qui subissent l'insécurité au quotidien, qui vivent mal.
23:41 Il faut s'occuper d'eux.
23:44 La gauche a une parole forte à porter là-dessus.
23:47 J'étais content de voir Pierre Jocques,
23:50 ancien ministre de l'Intérieur, qui était à notre meeting à Paris.
23:53 La gauche avait aussi développé des services publics
23:56 dans tous nos quartiers, une politique de logement social
23:59 qui faisait qu'on vivait ensemble.
24:02 Aujourd'hui, oui, vous avez raison, je suis extrêmement inquiet.
24:05 J'ai publié une tribune dans Libération qui en parle.
24:08 Des croix gamées qui fleurissent sur les monuments aux morts,
24:11 des manifestations de nazis.
24:14 C'est l'anniversaire de la libération de Paris,
24:17 de la victoire contre le nazisme.
24:20 Ils défilent dans Paris comme les chemises noires.
24:23 Et une violence, en même temps, je ne sais pas si on peut faire le lien,
24:26 mais bien sûr, les actes antisémites
24:29 qui prennent des proportions insupportables dans notre pays.
24:32 - Comment expliquez-vous cette montée de l'antisémitisme en France aujourd'hui ?
24:35 - Il y a un climat de haine, de détestation
24:38 qui envahit chaque débat politique.
24:41 - Mais pourquoi les Juifs ?
24:44 - Il y a une histoire française de l'antisémitisme, malheureusement.
24:47 Et c'est pour ça que c'est grave.
24:50 Chaque acte antisémite doit être condamné avec force
24:53 parce que nous avons une histoire française
24:56 de Dreyfus à la collaboration et de Pétain.
24:59 - Vous, notre hypothélogue qui a été récendu,
25:02 ne l'a pas été parmi les directeurs de droite.
25:05 - La France a participé à la Shoah.
25:08 La France a fait des rafles.
25:11 - Mais l'antisémitisme d'aujourd'hui n'est pas le même.
25:14 - Bien sûr qu'il n'est pas le même.
25:17 Quand vous avez lu la parole donnée à des enfants,
25:20 des jeunes, des citoyens français
25:23 qui subissent l'antisémitisme,
25:26 des Juifs de nos compatriotes qui subissent l'antisémitisme
25:29 et un jeune homme qui disait "dans le métro,
25:32 on m'a fait un salut nazi".
25:35 C'est là.
25:38 C'est d'une violence insupportable.
25:41 - La pyramide qui a été récendue n'a pas été récendue
25:44 par un militant d'extrême droite.
25:47 - Bien sûr que je le note.
25:50 Nos concitoyens, nos compatriotes juifs
25:53 doivent se sentir en sécurité dans notre pays
25:56 et ne jamais subir de discrimination
25:59 parce qu'ils sont juifs.
26:02 Il y a l'antisémitisme,
26:05 il y a le racisme,
26:08 il y a ces croix gammées aussi.
26:11 Et puis cette violence avec ces gangs,
26:14 ces narcotrafiquants
26:17 qui pour libérer un des leurs
26:20 tuent d'abord.
26:23 - Sans sommation.
26:26 - Sans sommation.
26:29 C'est une manière de faire
26:32 qui n'était pas celle des malfaiteurs d'avant.
26:35 - Vous avez de la sympathie pour les malfaiteurs d'avant.
26:38 - Non, c'est parce que je suis allé voir
26:41 les agents pénitentiaires de la prison de Valenciennes
26:44 pour leur porter soutien.
26:47 Ils m'ont dit ça.
26:50 Quand Edouard Fahy s'est évadé
26:53 et qu'il avait pris plusieurs des nôtres,
26:56 il a dit qu'il ne voulait pas se tuer.
26:59 Je ne cautionne pas ce grand banditisme.
27:02 Mais ce qu'ils m'ont dit,
27:05 c'est qu'avant il y avait une sorte de code d'honneur
27:08 qui faisait que ça ne se passait pas de cette manière-là.
27:11 - C'était mieux avant ?
27:14 - Non, mais je rapporte leur parole.
27:17 Ce qu'ils me disent, c'est qu'aujourd'hui,
27:20 les gars tuent d'abord.
27:23 C'est pour ça qu'ils réclament des moyens de protection.
27:26 Ils n'ont que des six hours.
27:29 Ils réclament des armes automatiques,
27:32 des véhicules blindés,
27:35 et beaucoup plus de considération et de respect.
27:38 Cette profession souffre.
27:41 - Est-ce que vous considérez qu'aujourd'hui,
27:44 la situation sur le plan de la lutte contre la drogue
27:47 est hors de contrôle ?
27:50 - La situation est devenue dramatique.
27:53 Grave, extrêmement grave.
27:56 - Qu'est-ce qu'on fait alors ?
27:59 - On n'agit que par un grenel.
28:02 - Ça veut dire quoi ?
28:05 - Aujourd'hui, on sait d'où vient la drogue.
28:08 Par où ? Elle rentre.
28:11 Par nos ports, nos aéroports.
28:14 Aujourd'hui, on contrôle un container sur 10 000.
28:17 - C'est ce que dit le sénateur qui présidait cette commission.
28:20 - Les douaniers réclament depuis des années
28:23 à ce qu'il y ait des portiques,
28:26 à ce qu'il y ait beaucoup plus de moyens humains sur place,
28:29 à ce qu'il y ait beaucoup de moyens d'enquête.
28:32 Je mets un coup de projecteur sur les banques.
28:35 Le blanchiment de l'argent se passe dans les banques.
28:38 Il y a des sommes d'argent liquide.
28:41 - Vous visez une banque en particulier ?
28:44 - Il y a un office central qui s'occupe de ça.
28:47 Il y a besoin de plus de moyens pour faire en sorte
28:50 que les trafiquants soient attaqués à la source.
28:53 - Papier en sel.
28:56 - Les paradis fiscaux qui existent encore.
28:59 Je mène ce combat contre l'existence de ces paradis fiscaux.
29:02 Il ne devrait plus y avoir aucun commerce.
29:05 Il y a des relations internationales avec ces pays.
29:08 On sait que c'est là-dedans que l'argent sale,
29:11 la drogue, la prostitution, la mafia, est planqué.
29:14 - Sur la délinquance au sens général,
29:17 Valéry Ayé disait qu'il n'y avait pas de lien
29:20 entre la délinquance et l'immigration.
29:23 Vous en pensez quoi ?
29:26 - Je vais prendre un exemple.
29:29 Celui de la délinquance des mineurs, des enfants.
29:32 On en a parlé ces dernières semaines.
29:35 Il y a eu des drames terribles.
29:38 55% des jeunes délinquants mineurs
29:41 viennent de l'aide sociale à l'enfance.
29:44 Ce sont des enfants mineurs qui ont été placés.
29:47 Pour lesquels, je le dis,
29:50 l'Etat ne met pas les moyens.
29:53 Il les abandonne.
29:56 L'Etat a complètement abandonné le champ
29:59 des mineurs qui sont sous l'autorité
30:02 de familles d'accueil ou d'établissement.
30:05 Il n'y a plus assez d'éducateurs spécialisés.
30:08 Il n'y en a plus assez à la PJJ
30:11 pour mettre en place l'exécution des peines.
30:14 - C'est une explication.
30:17 Celui qui prend fin de la synagogue,
30:20 il est sous OQTF.
30:23 Est-ce que vous voyez un lien entre
30:26 la délinquance et l'immigration ?
30:29 - Quand il est sous OQTF, oui.
30:32 - Le jour d'exécution, les OQTF...
30:35 - Ils ne sont pas tous sous OQTF.
30:38 Quand je vous parle de 55% de mineurs
30:41 provenant de l'ASE, qui sont aujourd'hui
30:44 reconnus comme des jeunes délinquants,
30:47 il y a un sujet.
30:50 Quelle est la responsabilité de l'Etat
30:53 dans l'abandon de ces mineurs ?
30:56 Comment on fait pour que demain,
30:59 on n'a pas de mineurs ?
31:02 - La délinquance, c'est une question
31:05 de justice. Elle avait 17 gamins
31:08 à s'occuper de l'âge de 4 ans à 17 ans.
31:11 C'est comme leur maman.
31:14 Ils les emmènent à l'école,
31:17 chez le médecin, au sport.
31:20 Elle a 17 mômes à s'occuper.
31:23 - Il y a différentes explications
31:26 pour lesquelles vous contestez.
31:29 - Je me réfère à Gérald Darmanin,
31:32 président de la République.
31:35 - Je conteste.
31:38 90% des faits de délinquance
31:41 et d'actes violents sont le fait d'hommes.
31:44 Ce sont des hommes, pas des femmes.
31:47 - C'est une donnée importante.
31:50 - Vous avez raison.
31:53 - Si on enfermait les hommes
31:56 et qu'on laissait les femmes
31:59 diriger la société, ça irait
32:02 beaucoup mieux dans notre pays.
32:05 Nous ne sommes que des hommes
32:08 autour de cette table.
32:11 Ces statistiques sont erronées
32:14 et nous conduisent vers la mauvaise
32:17 direction pour apporter des réponses
32:20 justes.
32:23 Nous sommes tous citoyens.
32:26 Nous avons des droits et des devoirs.
32:29 L'Etat doit faire respecter
32:32 ces droits et ces devoirs.
32:35 L'Etat est en train de reculer.
32:38 Il recule dans les quartiers,
32:41 auprès des enfants, dans les écoles,
32:44 dans les prisons, partout.
32:47 - Comment voulez-vous
32:50 qu'après, ce ne soit pas le bordel?
32:53 - C'est un mot très important.
32:56 Un autre mot est "étrangers".
32:59 On parle d'étrangers,
33:02 notamment dans la délinquance.
33:05 - Est-ce que vous considérez
33:08 qu'un homme ou une femme
33:11 qui vit en France depuis 30 ou 40 ans,
33:14 un titre de séjour, est un étranger?
33:17 - Je vous le demande.
33:20 - Sur le plan formel, oui.
33:23 - Vous le mettez dedans?
33:26 - Non.
33:29 - Il devrait avoir le droit de vote.
33:32 - Pas de lien entre la délinquance
33:35 et l'immigration.
33:38 On va parler des Européennes
33:41 dans quelques instants.
33:44 - Le secrétaire national du Parti communiste,
33:47 Fabien Roussel,
33:50 liste communiste aux Européennes,
33:53 n'est crédité que de 2%.
33:56 A quoi sert le Parti communiste français?
33:59 Vous ne faites pas obstruction
34:02 à un vote utile à gauche?
34:05 - C'est une élection à un tour.
34:08 Le 9 juin, il y a un mode de scrutin
34:11 qui est injuste.
34:14 Si on fait moins de 5%,
34:17 on n'a pas de député.
34:20 Si on fait 5%, on a 5 députés.
34:23 Ce que je souhaite,
34:26 c'est qu'au lendemain des élections,
34:29 le 9 au soir,
34:32 il y a plus de députés de gauche écologiste
34:35 que de droite ou renaissance.
34:38 Pour ça, votez pour la liste conduite
34:41 par Léon Desfontaines.
34:44 Il en manque 2 en les sondage.
34:47 Il y a 6 députés pour aller siéger
34:50 et renforcer le camp de la gauche.
34:53 Léon Desfontaines,
34:56 nous portons une liste du monde du travail,
34:59 de la gauche unie,
35:02 de l'engagement d'Arnaud Montebourg,
35:05 mais aussi d'Emmanuel Morel.
35:08 - Vous auriez pu avoir une grande famille
35:11 autour de Raphaël Glucksmann.
35:14 - Plus ou moins unis.
35:17 - Nous avons des projets différents.
35:20 Il faut les respecter.
35:23 Avec un scrutin à un tour,
35:26 ça permet à chacun de choisir sa liste.
35:29 Je le dis à ceux qui nous écoutent
35:32 et qui ne partagent peut-être pas
35:35 notre sensibilité,
35:38 il faudrait que notre sensibilité
35:41 existe au Parlement européen.
35:44 - 5% des voix, c'est zéro.
35:47 - Dès qu'on atteindra les 5,
35:50 ça fait 5 à 6 députés.
35:53 André Chassaigne,
35:56 l'agriculture,
35:59 mais aussi Sigrid Gérardin,
36:02 professeure enseignante en lycée professionnel,
36:05 qui défend les services publics.
36:08 Hélène Bidart,
36:11 elle se bat pour l'égalité femmes-hommes.
36:14 Si notre sensibilité atteint les 5%,
36:17 elle enverra 5 députés
36:20 au Parlement européen.
36:23 Ça va compter pour demain.
36:26 Et parmi les 5 premiers,
36:29 il y a Emmanuel Morel,
36:32 député européen sortant.
36:35 - Vous nous citez toute la liste ?
36:38 - Non, j'ai fait les 5 premiers.
36:41 - Le premier, on ne l'entend pas.
36:44 - Je l'ai dit.
36:47 - C'est une erreur de casting.
36:50 - C'est une erreur de casting.
36:53 - Je ne suis pas un élu.
36:56 - C'est l'artoir.
36:59 - Ce sont les programmateurs
37:02 qui décident de n'inviter que les 4 ou 5 premiers.
37:05 Et je regrette qu'il ait été squeezé
37:08 de plusieurs émissions.
37:11 - Vous dénoncez l'Arcom ?
37:14 - Non, c'est pas l'Arcom.
37:17 Ils ont invité sur la base de telle ou telle règle
37:20 les 5 premiers, les 6 premiers.
37:23 Je discute avec eux.
37:26 Le sujet, c'est pas ça.
37:29 - Le sujet, c'est Glucksmann.
37:32 Pourquoi ne pas avoir fait une alliance avec lui ?
37:35 - Glucksmann défend une Europe fédérale, libérale.
37:38 Il a voté 90% des mêmes textes
37:41 que le parti de M.Macron.
37:44 Nous ne partageons pas la même conception
37:47 de l'Union européenne.
37:50 Je suis européen, je veux une Europe
37:53 de la paix et de la prospérité.
37:56 - Son numéro 3 est un proche de Mélenchon.
37:59 Est-ce qu'il y a un ticket possible Glucksmann-Mélenchon pour 2027 ?
38:02 - Qu'est-ce que vous faites ?
38:05 - C'est ce que dit Valéry Ayé.
38:08 C'est l'arbre qui cache la nuques.
38:11 La liste, ce que défend Raphaël Glucksmann,
38:14 il a le droit de le défendre.
38:17 Mais ce n'est pas la même conception de l'Europe que nous nous défendons.
38:20 Avec Léon Desfontaines, nous voulons défendre l'industrie française.
38:23 Produire en France.
38:26 Nous voulons défendre aussi le pouvoir d'achat.
38:29 Quand je distribue les tracts de Léon Desfontaines,
38:32 je dis la liste du monde ouvrier, du monde du travail
38:35 qui va défendre votre pouvoir d'achat.
38:38 Les gens qui nous tractent, ils nous connaissent.
38:41 Ils savent que moi, dans ma circonscription à Saint-Amand-les-Eaux,
38:44 je défends les ouvriers.
38:47 Qu'ils soient du service public ou du privé.
38:50 Je suis de ceux-là.
38:53 Je suis sur cette liste pour dire qu'elle défend le monde ouvrier.
38:56 Elle défend le pouvoir d'achat via la facture d'électricité
38:59 qui est l'excellent symbole de l'Europe libérale.
39:02 Qui nous a fait privatiser EDF.
39:05 Qui a fait que le prix d'électricité...
39:08 - EDF vient de se nationaliser à 100% monsieur Roussel.
39:11 - Non, non, non. Libéraliser EDF.
39:14 Et c'est les marchés européens spéculatifs
39:17 qui aujourd'hui fixent notre tarif de l'électricité
39:20 et qui fait que votre facture, la mienne, comme celle du boulanger,
39:23 elle a été multipliée par 2 ou par 3.
39:26 - Elle aurait pu être multipliée par 10 ou par 20.
39:29 - On aurait pu souffrir beaucoup plus.
39:32 - C'est la raison pour laquelle nous avons fait une liste.
39:35 - Donc monsieur Glucksmann c'est un social libéral.
39:38 - Oui.
39:41 Nous voulons envoyer des députés européens
39:44 qui au Parlement européen seront résistés
39:47 à ce libéralisme, à ces financiers qui aujourd'hui nous font les poches.
39:50 - Quand va venir le temps de faire le décompte
39:53 des députés de gauche au Parlement européen ?
39:56 Il faudra compter les communistes, les écolos,
39:59 les filles et monsieur Glucksmann.
40:02 Néanmoins tout ça c'est la gauche.
40:05 - Mais tout ça pour vous c'est la gauche.
40:08 - Sur certains votes, indépendamment des choix des différents groupes,
40:11 les députés de gauche français savent se retrouver.
40:14 Je le redis, je souhaite que toutes les listes
40:17 et des représentants au Parlement européen,
40:20 les listes de gauche,
40:23 et quand je passe ce message c'est surtout pour dire
40:26 si vous nous donnez 5%, il y a tout de suite 5 à 6 députés
40:29 de la liste conduite par Léon Desfontaines qui siégeront
40:32 au Parlement européen. Et donc faites en sorte que notre sensibilité
40:35 puisse défendre les intérêts du monde du travail,
40:38 défendre nos services publics, reprendre la main
40:41 sur la Banque centrale européenne. Vous ne pensez pas que c'est un sujet ça ?
40:44 Que la Banque centrale européenne aujourd'hui travaille pour les marchés financiers,
40:47 pour les banques et nous prête de l'argent avec des taux d'intérêt
40:50 qui fait qu'on se saigne tous les ans pour payer ces taux d'intérêt.
40:53 Enfin on fait travailler la finance.
40:56 Nous, nous voulons reprendre la main sur la finance.
40:59 Nous sommes la seule liste à porter une proposition unique.
41:02 Je pense, Fabien Roussel,
41:05 création d'une institution publique qui permettrait de prêter aux Etats
41:08 un taux zéro et négatif pour financer l'écologie, le nucléaire,
41:11 les services publics, l'information.
41:14 Fabien Roussel, sans être désagréable,
41:17 aujourd'hui c'est très difficile pour un Français de faire la différence
41:20 entre ce que sont les communistes et ce que sont les insoumis.
41:23 Ah ben écoutez, moi je ne crois pas
41:26 parce que quand on m'interroge, tout le monde sait que je n'ai pas
41:29 le discours de Jean-Luc Mélenchon, je ne suis pas
41:32 ni insultant ni outrancier.
41:35 Et donc nous avons
41:38 des manières de nous exprimer qui sont totalement différentes
41:41 et je respecte tous mes interlocuteurs, même ceux avec qui
41:44 je ne suis pas d'accord. Et ça c'est une différence de fond
41:47 qui est importante.
41:50 Ensuite, nous nous retrouvons
41:53 avec les députés insoumis comme avec
41:56 les écologistes et les socialistes.
41:59 Nous nous retrouvons sur beaucoup de sujets,
42:02 sur la hausse du SMIC, l'indexation des salaires sur l'inflation,
42:05 sur la défense de nos services publics,
42:08 sur la retraite à 64 ans
42:11 que nous a infligée M. Macron.
42:14 Il y a quand même une gauche aujourd'hui
42:17 qui sait travailler ensemble et qui sait défendre
42:20 les conquêtes sociales du monde du travail.
42:23 L'élection européenne, elle pose des sujets
42:26 sur lesquels nous avons des différences de fond.
42:29 Le Parti communiste français depuis 1992, le traité de Maastricht,
42:32 le fameux, il combat cette conception
42:35 libérale et financière de l'Europe qui a détruit nos usines.
42:38 Léon Desfontaines vient d'Amiens où on a supprimé
42:41 des milliers d'emplois. Nous avons nous cette histoire-là
42:44 qui fait qu'avec d'autres forces de gauche comme le MRC,
42:47 nous disons "On veut construire une autre Europe,
42:50 on veut la paix et la prospérité pour tous les travailleurs,
42:53 on veut retrouver notre souveraineté économique,
42:56 pouvoir défendre nos usines, pouvoir les subventionner".
42:59 - Le gouvernement aussi veut réindustrialiser.
43:02 - Ça c'est du pipeau. M. Macron qui dit "J'ai créé des emplois",
43:05 c'est Pinocchio. Alors lui, je veux bien qu'on en parle de ça,
43:08 des créations d'emplois dans l'industrie dans notre pays.
43:11 - Vous n'avez pas répondu à la question de...
43:14 - C'est des usines qui délocalisent et depuis 2017 jusqu'à aujourd'hui,
43:17 on produit moins de biens manufacturés.
43:20 - M. Roussel, vous n'avez pas répondu à la question...
43:23 - C'est un menteur en matière de politique industrielle.
43:26 - Vous n'avez pas répondu à la question de Pierre sur...
43:29 On n'a pas compris, qu'est-ce qui vous différencie sur le fond
43:32 aujourd'hui des insoumis ? - Vous êtes plus respectueux,
43:35 c'est quoi la différence ? - Eh bien, je vais...
43:38 Nous avons des différences de fond et si vous me permettez,
43:41 je préfère parler de ce que nous, nous défendons
43:44 et qui fait notre spécificité. Je ne suis pas là pour dire
43:47 du mal des autres, je suis là pour dire du bien de ce que nous,
43:50 on fait. Donc vous permettez, je vais répondre à votre question
43:53 en vous disant que nous, notre liste, elle veut reprendre la main
43:56 sur l'énergie et elle veut dire "Nous sortons du marché
43:59 européen de l'énergie, nous voulons fixer nous, la France,
44:02 retrouver notre souveraineté énergétique et faire en sorte
44:05 que le prix de l'électricité soit le moins cher et le plus décarboné
44:08 et avec de l'énergie nucléaire et renouvelable".
44:11 Ça, par exemple, c'est une des différences, je vous la livre,
44:14 mais en vous disant ce que nous, nous défendons.
44:17 Et c'est pour ça qu'il est important qu'il y ait demain
44:20 des députés européens de la liste de la gauche unie tirés par
44:23 les ondes des fontaines qui vont défendre. - Où est-ce qu'on va ?
44:26 - Nous sommes la seule liste de gauche à avoir ce discours
44:29 sur la politique énergétique française, sur la souveraineté
44:32 énergétique française. - Vous disiez le mot "souveraineté"
44:35 à plusieurs reprises, vous avez critiqué M. Glucksmann en disant
44:38 que c'est une Europe fédérale. Est-ce que vous êtes contre l'idée
44:41 d'une Europe fédérale ? - Oui, je suis contre. - Direz-vous que vous êtes
44:44 un candidat souverainiste ? - Je suis, je représente la gauche
44:47 républicaine, universaliste et souverainiste. - Donc la gauche
44:50 souverainiste, c'est le Parti communiste dans ses élections ? - Oui.
44:53 Oui, je peux le dire parce que quand je fais un débat avec Arnaud
44:56 Montebourg sur Belfort et notre turbine Arabelle qui a été vendue
45:01 aux Américains par M. Macron, puis aujourd'hui M. Macron s'agit
45:04 dans tous les sens, on a peut-être fait une bêtise, on va le racheter
45:07 et puis il n'arrive pas à le racheter parce que les Américains lui font
45:10 un air de pipo pour ne pas lui vendre. - Il y a beaucoup de pipo là,
45:13 j'ai l'impression. - Ah oui, mais avec ce boulot... - C'est un orchestre là.
45:16 - Vous avez raison, avec le gouvernement de M. Macron, on a un orchestre
45:19 de pipo de Pinocchio, ça vous avez droit. M. Le Maire qui demande
45:22 n'y a rien, il y a beaucoup de parlottes, beaucoup de musique
45:26 et peu de concret. En tout cas, nous demandons, nous, à ce que
45:30 les intérêts stratégiques français industriels soient protégés.
45:35 Protégés. Et que quand il y a un décret fait par M. Montebourg
45:39 qui date de 2004, qui fait que nous pouvons utiliser ce type
45:43 de décret pour protéger notre industrie, eh bien nous devons l'utiliser.
45:46 Donc oui, je suis une gauche républicaine et souverainiste
45:50 sur cette question industrielle. Et ça va jusqu'au bout.
45:53 - Et sur les autres ? - Parce que je veux parler aussi
45:56 de l'argent. Nous ne pourrons pas reconstruire cette industrie
45:59 si nous ne reprenons pas le pouvoir sur l'argent, sur la finance.
46:02 - Donc les super-profits. - C'est les super-profits,
46:05 mais ça va au-delà de ça. Mais vous voyez, sur les super-profits,
46:07 à gauche, tout le monde est d'accord pour taxer les dividendes,
46:09 pour taxer les riches, et nous aussi. Mais ça ne suffira pas.
46:12 - Eh bien, vous nous exposerez ça la prochaine fois, merci.
46:15 - Ah bah non ! - Fabien Roussel, d'avoir été
46:17 l'intrigue du Grand Rendez-Vous de la prochaine fois. - On se retrouve pour un rendez-vous.
46:20 - Hein ? - Ouais.
46:21 ♪ ♪ ♪