Sonia Mabrouk reçoit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste et député du Nord, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.
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00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous au Grand Rendez-vous Europain, C News, Les Echos.
00:06 Bonjour Fabien Roussel.
00:07 Bonjour à vous.
00:08 Merci de votre présence, vous êtes le secrétaire national du Parti communiste et député du Nord.
00:13 C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche alors que la bataille des Européennes est déjà lancée,
00:17 du moins avec les meetings des différents partis.
00:20 Dans les sondages, le Rassemblement national écrase le match des intentions de vote.
00:25 Que pèse la gauche face à ce rouleau compresseur ?
00:28 La campagne va-t-elle se résumer aussi à des saïds anti-RN comme hier lors du meeting de Renaissance ?
00:34 Une campagne sur fond de prise de parole et de prise de position d'Emmanuel Macron sur l'Ukraine.
00:39 Le président français qui appelle à ne pas être lâche, alors comment réagissez-vous ?
00:43 Et puis quelles conséquences peuvent avoir ces propos ?
00:46 Emmanuel Macron est-il selon vous un va-t'en-guerre ?
00:48 Dans cette émission, nous évoquerons aussi la situation à Gaza, vous revenez d'un voyage en Israël
00:53 et les conséquences évidemment de tout cela en France.
00:55 Alors pour vous interroger, mes camarades Nicolas Barré-Lézeco, bonjour à vous Nicolas.
00:59 Bonjour Sonia.
01:00 Et Mathieu Boccoté, bonjour Mathieu.
01:02 Bonjour.
01:03 Fabien Roussel, après avoir surpris tous nos alliés en évoquant l'hypothèse de troupes occidentales au sol en Ukraine,
01:10 Emmanuel Macron persiste ainsi en lançant qu'il ne fallait pas céder à la lâcheté face au danger qui frappe l'Europe.
01:16 Vous avez dit que le président français était allé trop loin.
01:19 Selon vous, quelles conséquences peuvent avoir ces paroles aujourd'hui ?
01:23 Celles de la guerre, la guerre généralisée, l'embrasement de la guerre sur l'ensemble du territoire européen.
01:29 Elle a lieu aujourd'hui à trois heures d'avion de Paris, elle a déjà fait plus d'un demi-million de morts,
01:35 elle dure depuis deux ans figée sur un front de 900 km à l'est de l'Ukraine.
01:40 Et tout doit être fait pour aboutir à un cessez-le-feu, des discussions,
01:46 et en tout cas à mettre fin à ce charnier, à ces bâtiments, ces infrastructures, ces villes dévastées.
01:56 Mettre fin à la guerre.
01:57 Ce que je regrette et ce que j'ai entendu du président de la République lors de la réunion que nous avons eue à l'Elysée,
02:03 c'est qu'il endosse les habits de la guerre, qu'il devient le parti de la guerre, la guerre militaire,
02:10 comme la guerre sociale qu'il mène en France, mais on y reviendra.
02:13 Et c'est très inquiétant pour la suite.
02:17 D'abord, il n'a pas dit un mot sur la diplomatie française et le rôle qu'elle doit jouer aujourd'hui,
02:24 avec d'autres pays qui, eux, appellent à ce que l'on trouve un cessez-le-feu,
02:29 comme le Pape d'ailleurs, j'ai découvert cette déclaration ce matin.
02:32 Et il fait le choix plutôt d'un discours guerrier.
02:36 J'ai le sentiment qu'il se prend pour le chef d'état américain, Bush, en 2003, dans son offensive contre l'Ukraine.
02:47 Et je le dis, nous n'avons pas besoin en France d'un Bush, nous n'avons pas besoin en France d'un chef militaire.
02:54 Nous avons besoin d'une coalition pour la paix et de ramener la paix en Europe.
02:58 La comparaison qu'il vous proposera est plutôt autre.
03:02 On a entendu hier Mme Valérie Ayé dire que dans le camp où nous sommes en 1938,
03:08 c'est Munich et le clan de la paix, pour reprendre vos mots, ce serait Daladier, ce serait Chamberlain.
03:12 Est-ce que nous sommes en 1938 aujourd'hui ?
03:14 Non, pas du tout, c'est une très mauvaise référence historique.
03:18 La seule comparaison que je pourrais faire avec 1938, c'est la montée des extrêmes droites en Europe,
03:25 à cette époque très très forte, Salazar au Portugal, Franco en Espagne, Mussolini en Italie,
03:32 Hitler en Allemagne et la France de Pétain qui grandissait.
03:37 Nous sommes dans la même période un petit peu aujourd'hui, avec les extrêmes droites qui grandissent un peu partout dans le monde, en Europe,
03:43 et nous voyons que ça, ça fait peser une menace sur l'équilibre du monde.
03:48 Trump aux Etats-Unis, Poutine en Russie, M. Netanyahou en Israël, Orban, Marine Le Pen en France,
03:57 vous voyez que les extrêmes droites pèsent fortement...
03:59 Vous mettez tout le monde sur le même plan ?
04:01 Là on est passé quand même de Hitler à Marine Le Pen.
04:04 Je mets sur le même plan ces forces d'extrêmes droites qui grandissent dans le monde
04:09 et qui font peser une menace réelle sur l'avenir de l'humanité, de la planète et de la paix.
04:15 En revanche, concernant la guerre en tant que telle, la référence pour nous, c'est pas Munich, c'est plutôt 14-18,
04:22 parce que nous sommes sur une guerre qui aujourd'hui est stabilisée sur un front de 900 km,
04:29 plus d'un demi-million de morts, avec des tranchées et deux armées qui s'affrontent et qui, dans un conflit qui s'endit...
04:37 Mais que faire Fabien Roussel ? Vous dites quand même que Emmanuel Macron c'est le parti de la guerre.
04:41 Vous faites une comparaison avec George W. Bush et donc les faucons.
04:46 C'est ce qu'il y avait de plus dur sous l'administration américaine.
04:49 Pour vous, Emmanuel Macron aujourd'hui est un jusquoboutiste ?
04:52 La France n'a pas besoin d'un George Bush à la française.
04:56 On a besoin au contraire aujourd'hui de faire entendre les possibilités, les voies qui peuvent nous conduire à un cessez-le-feu et à la paix.
05:05 Ces voies-là, nous ne les entendons pas.
05:08 Le parti de la guerre, c'est Poutine aujourd'hui. Ce n'est pas la France. Il faut inverser les proportions.
05:15 Je suis d'accord. Vous m'interrogez sur les choix de la France aujourd'hui.
05:19 Depuis le début...
05:20 On va revenir à l'origine.
05:22 Vous l'associez à Emmanuel Macron.
05:24 On va revenir à l'origine et sur les déclarations que j'ai faites à l'Assemblée nationale au nom de mon groupe
05:31 dès l'invasion de la Russie de Poutine de l'Ukraine.
05:36 Nous l'avons dit, il y a aujourd'hui un occupant et un occupé.
05:40 La Russie de Poutine a envahi un territoire, violé l'intégrité territoriale d'un pays et bafoué l'ensemble des résolutions du droit international.
05:50 Nous avons aujourd'hui un homme et une oligarchie avec lui qui menacent un pays et qui menacent la paix en Europe.
06:01 Ça c'est une réalité et nous devons tout faire pour l'empêcher de gagner et je le dis clairement.
06:06 C'est pour ça que ça n'a rien à voir avec Munich parce que tout faire pour l'empêcher de l'emporter,
06:10 ça veut dire qu'aujourd'hui, de manière indirecte, nous aidons les Ukrainiens à se défendre en leur livrant des armes défensives,
06:20 leur empêchant la Russie d'aller plus loin.
06:23 En 1938, Daladier et Chamberlain abandonnent en race campagne les Autrichiens et les Tchèques.
06:35 Donc là aujourd'hui, on n'en est pas là.
06:37 Apporter un soutien à l'Ukraine et à l'armée ukrainienne pour éviter que la Russie aille plus loin, il faut le faire.
06:47 Nous le disons et nous sommes nous favorables à créer les conditions pour continuer d'armer l'Ukraine.
06:54 Les lignes rouges sont celles que la France avait posées dès le début du conflit, que M. Macron avait posées et que nous avons soutenues.
07:01 C'est de dire qu'il y a des lignes rouges à ne pas franchir, ne pas devenir co-belligérant dans ce conflit,
07:07 ne pas fournir d'armes, notamment des missiles à longue portée, des avions de chasse,
07:14 qui pourraient permettre à l'armée ukrainienne de tirer sur le territoire russe
07:19 et de faire en sorte que la France, de fait, par ses armes, se retrouve engagée dans un conflit avec la Russie.
07:25 Ça, la France, la diplomatie française, le président de la République l'avait dit au début du conflit.
07:31 J'ai interrogé le président de la République.
07:33 Je lui ai dit "M. le Président, est-ce qu'il y a encore ces lignes rouges que vous aviez définies ? Existe-t-elle encore aujourd'hui ?
07:39 Est-ce que vous êtes encore sur cette position-là ?"
07:42 La réponse est claire, non. Il n'y a plus de lignes rouges.
07:45 Il vous a dit qu'il n'y a plus aucune ligne rouge, qu'il n'y a plus aucune limite.
07:49 Il n'y a plus aucune limite. C'est ce que j'ai dit tout de suite en sortant parce que j'étais choqué.
07:53 Moi, j'ai été choqué par les propos qu'il a tenus, puisqu'ils n'ont plus rien à voir avec ceux qui étaient tenus il y a quelques mois,
08:00 que nous soutenions la démarche, la politique française.
08:03 À l'époque, nous la soutenions, c'est-à-dire ne pas faire en sorte que la France s'engage dans ce conflit, mais soutienne l'Ukraine.
08:10 Oui, mais aujourd'hui, nous venons de franchir un pas supplémentaire.
08:13 C'est ce que l'on appelle l'escalade militaire, guerrière.
08:17 C'est-à-dire que nous rajoutons à chaque fois un pas de plus vers la guerre généralisée et nous n'en voulons pas.
08:22 Votre position est contradictoire. Vous dites à la fois qu'il faut tout faire et en même temps, il faut s'interdire certaines choses.
08:27 Mais parce que... Non, mais ce n'est pas contradictoire.
08:31 Mais que voulez-vous qu'il arrive dans les mois qui viennent ?
08:36 Le front est stabilisé sur 900 kilomètres. Qu'est-ce qu'il faut faire ?
08:40 L'objectif, c'est quoi ? C'est de repousser la Russie, de vaincre militairement la Russie jusqu'à combien de morts, jusqu'à combien de dévastations ?
08:50 C'est ça la question qui est posée.
08:52 Ce que nous disons, nous, le Parti communiste français, c'est qu'il y aura une fin à ce conflit.
08:58 Il y aura une fin, il y aura des négociations.
09:00 Avec qui ?
09:01 Et la question...
09:02 Fabien Roussel, avec qui faut-il négocier par le moment ?
09:04 Il y aura une fin à ce conflit, il y aura des négociations.
09:07 Avec qui ?
09:08 Il y aura donc un cessez-le-feu.
09:10 Nous nous disons que ces discussions, ce cessez-le-feu, il doit arriver au plus vite et mettre fin aux morts.
09:17 Mais la question sur...
09:18 Plutôt que dans deux ans, dans trois ans, et avoir des millions de morts supplémentaires.
09:22 Vous au pouvoir aujourd'hui, avec qui ?
09:24 Et on entend ce que vous dites aussi, c'est une voix importante aujourd'hui en France et en Europe.
09:28 Avec qui pouvez-vous mener cet objectif de cessez-le-feu ?
09:32 Mais avec les dirigeants russes actuels.
09:35 Enfin, qu'est-ce qu'il a dit ?
09:37 Vous savez que moi, j'ai adhéré au Parti communiste français dans le cadre de mon engagement contre l'apartheid
09:43 et pour la libération de Nelson Mandela, 27 ans emprisonné dans les geôles d'Afrique du Sud.
09:47 Qu'est-ce qu'il a dit, Nelson Mandela, quand il est sorti à ses joailliers, à son peuple ?
09:52 Il a dit, pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi.
09:57 Quelle force !
09:58 Quelle force de la part d'un homme emprisonné pendant 27 ans
10:01 et qui décide de discuter avec ceux qui ont été ses joailliers et qui l'ont enfermé
10:05 pour pouvoir amener la paix et la construction d'une nation sud-africaine.
10:10 Eh bien, aujourd'hui, si nous devons construire la paix et un cessez-le-feu,
10:14 et en respectant ce que demandent les Ukrainiens, c'est retrouver leur territoire.
10:19 Et monsieur...
10:20 - Xavier Roussel !
10:21 - Monsieur Zineski !
10:22 - La différence entre Afrique du Sud, c'est qu'en Russie, les prisonniers politiques, on les tue.
10:26 - Oui, bah...
10:27 - C'est ce qui s'est passé avec Navalny.
10:29 - Oui, d'accord.
10:30 - Ah bah d'accord.
10:31 - En Afrique du Sud, je ne vais pas vous citer le nombre de martyrs sud-africains de l'ANC
10:36 qui ont été torturés, pendus...
10:38 - Non mais bien sûr, Xavier Roussel, il y a quelques contrats de force avant que je ne vous le prouve.
10:41 - Non mais ce que je veux dire, et la comparaison, elle doit s'arrêter là.
10:43 Bon, la comparaison doit s'arrêter là.
10:45 Monsieur Poutine est un dirigeant d'extrême droite nationaliste
10:48 qui tue ses opposants comme monsieur Navalny.
10:51 Il est dangereux et effectivement, tout doit être fait pour qu'il ne gagne pas.
10:55 Et pour que nous puissions traiter avec lui des conditions d'une sécurité collective.
11:01 Nous voulons la sécurité en Europe, la sécurité pour le peuple français.
11:05 - Mais Xavier Roussel, il y a un souci de cohérence minimale.
11:08 Je peux me permettre, vous dites que les Ukrainiens veulent reconquérir leur territoire.
11:11 Bon, on dit.
11:12 De la même manière, il ne peut pas y avoir de paix, j'entends, dans la logique qui est la vôtre,
11:16 s'il n'y a pas une discussion sur ce territoire conquis par les Russes.
11:19 - Bien sûr.
11:20 - Vous dites qu'il faut tout faire, mais ne pas tout faire.
11:22 Donc j'essaie de comprendre à travers ces contradictions qu'il n'y a pas de ligne.
11:24 - Il faut tout faire, mais il faut tout faire.
11:26 - Est-ce qu'il faut par exemple envisager des concessions territoriales pour les Ukrainiens ?
11:28 - Comment nous, Français, pouvons dire à l'Ukraine ce qu'ils vont devoir accepter ?
11:35 Ce que nous disons, c'est que...
11:36 - Si vous voulez organiser une conférence de paix, vous acceptez d'avance l'idée de concession territoriale.
11:40 - Je vais vous dire ce que nous a dit le président de la République.
11:44 Ce n'est pas moi qui le dit, c'est lui.
11:46 Le président de la République, dans cette discussion où nous étions entre nous, il dit,
11:50 bien sûr, que quand il y aura des discussions, un cesser le feu,
11:55 il faudra discuter de l'avenir des territoires occupés par les Russes aujourd'hui
12:00 et ce sera au président Zinenski de savoir où il met le curseur et comment il règle cette discussion-là,
12:06 ce qu'il devra céder, ce qu'il devra soumettre à un référendum, ce qu'il devra conserver.
12:10 Ça fait partie des discussions. Ce n'est pas à nous de le dire.
12:13 Par contre, nous, notre rôle, c'est d'être aujourd'hui aux côtés du peuple ukrainien,
12:18 de l'aider à se défendre, d'empêcher la Russie d'aller plus loin,
12:22 mais surtout de créer les conditions que l'on sorte par le haut de ce conflit.
12:27 Il ne peut pas se terminer en guerre généralisée.
12:29 Vous vous rendez compte qu'on a affaire à des puissances nucléaires,
12:31 que ce soit celles de la Russie ou celles de la France.
12:35 - Mais nous, on s'en rend compte. - On ne peut pas aller plus loin jusqu'où ça va aller.
12:37 - Mais c'est en Russie qu'il ne s'en rend pas compte.
12:39 - Mais je pense que le président de la République souhaite véritablement endosser les habits d'un chef militaire.
12:44 Je vais aller plus loin. Et puis, ça s'est déjà vu dans l'histoire.
12:48 C'est une manière aussi pour lui d'évacuer complètement la situation sociale catastrophique
12:53 que nous vivons en France, mais aussi en Europe.
12:55 - Il serait prêt à risquer une guerre nucléaire pour fuir une situation sociale française.
12:59 - C'est une manière pour lui de faire la campagne des élections européennes
13:03 avec cette caricature absolument stupide et bête de dire
13:08 "il y a ceux qui sont pour l'Ukraine et ceux qui seraient pour Poutine".
13:11 Enfin, mais quelle bêtise de dire ça.
13:14 Et d'ailleurs, c'est terrible d'abaisser le niveau politique à ce niveau-là.
13:18 Alors qu'au contraire, les enjeux sont extrêmement graves.
13:21 D'un côté, on se bat pour sauver la planète des gaz à effet de serre, des catastrophes naturelles.
13:27 Et de l'autre, elle peut exploser du jour au lendemain
13:29 parce que des puissances militaires décideraient de régler leur compte à coup de bombes atomiques.
13:32 Et il faut arrêter cette escalade.
13:34 - On va continuer à en parler. Il faut arrêter et en parler au Parlement.
13:37 - Il y a un débat mardi. On va marquer une pause Fabien Roussel.
13:40 - C'est dommage qu'on soit déjà en pause parce qu'on a encore tellement de choses à dire.
13:44 - Mais c'est pour mieux reprendre juste après avec vous.
13:47 Et évidemment, Mathieu Bocoté et Nicolas Barré à tout de suite.
13:51 Le grand rendez-vous européen, CNews, les écho avec notre invité Fabien Roussel
13:59 avec des mots forts, directs en ce début d'émission.
14:03 Fabien Roussel, vous avez dit qu'Emmanuel Macron était le parti de la guerre,
14:06 que nous n'avions pas besoin d'un Bush à la française.
14:09 Alors la question vous est directement posée.
14:11 Est-ce qu'Emmanuel Macron cherche à instrumentaliser la guerre en Ukraine
14:14 à des fins de politique intérieure ? Vous avez dit oui.
14:16 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
14:18 C'est-à-dire qu'un président aujourd'hui, nous parlons quand même de risques nucléaires majeurs,
14:22 pourrait utiliser cela pour ne pas parler de la situation sociale dans son pays ?
14:27 - D'abord, je pense, après je me trompe peut-être, je vous livre une analyse comme ça, personnelle.
14:32 Je pense qu'il fait des coups de menton avec un langage guerrier,
14:36 mais que lui-même ne croit pas à une seule, un seul instant que la France va s'engager là-dedans, etc.
14:43 En tout cas, j'espère pas.
14:45 Mais surtout, ce qu'il fait, il agite un contre-feu,
14:49 une manière de détourner l'attention des Français sur ce conflit.
14:53 Et pendant ce temps-là, c'est la catastrophe en France.
14:56 La situation sociale est déplorable, le pouvoir d'achat des Français fond comme neige au soleil.
15:01 Et il n'y a aucune réponse qui est apportée, que ce soit pour les agriculteurs, pour les salariés, pour nos services publics.
15:07 Et donc, c'est une manière pour lui d'endosser des habits de chef de guerre militaire,
15:14 tout en menant une guerre sociale qui fait beaucoup de mal à notre pays.
15:18 J'ai entendu, la France est en faillite, je ne sais plus sur quelle antenne,
15:22 mais c'est pas la France qui est en faillite, c'est les Français qui sont en faillite.
15:25 - On va en parler, mais est-ce que la France est bientôt en guerre ?
15:28 Emmanuel Macron dit "la guerre est revenue sur notre sol".
15:31 Est-ce que, Fabien Roussel, vous dites qu'elle est revenue sur notre sol,
15:34 ou est-ce qu'elle est en train de se dérouler, géographiquement, en Ukraine, aux confins de l'Europe ?
15:39 - La France, la guerre, elle est aujourd'hui à quelques heures de chez nous.
15:43 Mais les impacts, ils sont énormes et ils pèsent sur les Français, sur l'économie française, sur l'économie européenne.
15:52 Et donc, nous avons intérêt à ce qu'elle se termine au plus tôt.
15:56 D'abord, pour les Ukrainiens, pour eux, mais je pense aussi aux familles russes,
16:01 qui voient leurs enfants tués dans une guerre qui ne devrait pas être la leur.
16:05 Et puis, je pense, enfin, aux familles françaises et européennes qui souffrent de ce conflit.
16:09 Donc, il y aura une fin à ce conflit, il faut que les Français le comprennent.
16:13 Nous, ce qu'il faut, c'est agir, faire pression sur M. Macron, sur M. Attal.
16:18 Il faut agir, faire pression.
16:19 - Et ce que vous allez faire, Marthie, il y a un débat à l'Assemblée.
16:22 Les parlementaires sont en effet appelés à se prononcer sur le plan de soutien de la France à l'Ukraine.
16:28 Vous allez le voter ?
16:29 - Nous allons, alors moi j'attends de savoir ce sur quoi on va voter.
16:32 Si c'est sur le discours du Premier ministre, et que le discours du Premier ministre reprend les éléments
16:36 qu'il y a dans le traité que M. Macron a signé avec M. Zinenski, nous voterons contre.
16:40 Je le dis, on est en train de faire le tour.
16:41 - Ah, vous allez voter contre.
16:42 Depuis tout à l'heure, vous nous dites qu'il faut aider l'Ukraine, et maintenant, vous allez voter contre.
16:45 - Non, mais c'est des choses différentes.
16:47 Le traité que nous propose le Président de la République, enfin, que nous propose,
16:51 c'est quand même fort, il l'a signé dans notre dos quand même.
16:54 On peut nous traiter de lâcher de traite, mais enfin, le traité, il l'a signé dans notre dos.
16:58 Et aujourd'hui, on a un débat au Parlement sur lequel on va s'exprimer sur le discours du Premier ministre.
17:03 Excusez-moi du peu, mais la démocratie est légèrement mise de côté là-dedans.
17:08 Ce discours, ce traité, il dit plusieurs choses.
17:10 Il dit notamment que l'Ukraine doit rentrer dans l'OTAN.
17:13 C'est une provocation, c'est une bêtise.
17:16 Et d'ailleurs, l'Ukraine ne rentrera jamais dans l'OTAN, parce que ça fera partie des discussions.
17:22 Et c'est un des points durs posés par le dirigeant Poutine.
17:25 L'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN, c'est une ineptie, une provocation de l'esprit à nos intraités.
17:30 - Là, il y a deux pays qui viennent de rentrer dans l'OTAN, vous dites que c'est une provocation de la part des Suédois ?
17:33 - C'est autre chose, c'est fait.
17:35 Ça, c'est fait.
17:36 Mais là, on est sur l'Ukraine.
17:38 On est sur l'Ukraine.
17:39 L'autre chose, c'est qu'il est écrit dedans, un soutien militaire sans limite.
17:45 - Et là, vous dites non ?
17:46 - Sans limite.
17:47 Mais bien sûr, nous, nous disons, et nous avons voté, j'ai voté, un premier...
17:53 Il y a eu une première discussion, une première résolution qui a été déposée à l'Assemblée nationale,
17:58 que nous avons votée, parce qu'elle disait cela.
18:01 J'ai été d'ailleurs critiqué à gauche, parce que nous avions voté ça,
18:04 mais ça me permet de dire aujourd'hui qu'il n'y a pas d'ambiguïté.
18:07 Nous avions voté cette première résolution.
18:08 Mais aujourd'hui, nous franchissons un cap dangereux.
18:11 Dangereux pour l'avenir de l'Europe et pour la paix en Europe.
18:14 Et nous ne voulons pas franchir ce cap.
18:16 Pour nous, « parti de la paix », c'est comme si on assassinait une deuxième fois Jean Jaurès.
18:21 Nous sommes à l'aube d'une escalade militaire dangereuse, et nous ne voulons pas assassiner la paix.
18:27 - Vous êtes le parti de la paix, et Emmanuel Macron est le parti de la guerre.
18:29 - Oui, mais la ligne de clivage autour de ça, donc il y a le parti de la guerre qui est Emmanuel Macron, je comprends bien.
18:36 Il y a le parti de la paix, donc dans ce parti, il y a vous, il y a aussi Madame Le Pen, il y a M. Mélenchon.
18:40 C'est un parti de la paix assez hétéroclite.
18:42 - Vous vous sentez solidaire de tous les agents du parti de la paix ?
18:45 - Ce que j'entends surtout, c'est qu'il y a une très grande majorité de Français qui n'en veulent pas,
18:50 représentés par des partis qui peuvent s'opposer, mais écoutez les Français d'abord.
18:55 - Vous vous sentez plus près sur cette question-là, par exemple, du Rapport de la Banque Nationale que du Président de la République ?
18:59 - Je me sens très proche des Français.
19:02 - Vous êtes qu'à tout le front.
19:03 - Et qui me disent, eux, je suis rentré à Saint-Amand-les-Eaux de mon voyage en Israël-Palestine,
19:08 et quand je rentre chez moi, je suis allé dire bonjour dans un café, je vais toujours quand je rentre d'abord.
19:13 Et les gens tout de suite m'ont interpellé, mais ils m'ont attrapé la manche en me disant,
19:17 "mais il est fou là-haut, il est fou Macron, il est fou le président, qu'est-ce qu'il a bu, qu'est-ce qu'il a fait, qu'est-ce qu'il prend ?"
19:23 Mais j'entends ça. Vous mesurez un peu ce qui se dit dans le pays ?
19:28 - Qu'est-ce qu'il a bu, qu'est-ce qu'il prend ? C'est ce qui est dit, c'est-à-dire qu'on pense qu'il est irrationnel sur ce sujet totalement ?
19:32 - Mais bien sûr, il a pris une décision seul, sans concertation nationale, sans même concertation avec les autres chefs d'État,
19:40 il s'est isolé diplomatiquement, alors que la France devrait prendre une place originale,
19:45 au regard de son histoire justement, et être celle... Nous avons le troisième réseau diplomatique mondial.
19:51 187 ambassades et représentations nationales, et je salue nos diplomates à l'étranger.
19:59 Pourquoi ne sont-ils pas mobilisés au service d'une grande coalition diplomatique pour aboutir à un cessez-le-feu ?
20:05 Pour faire en sorte que l'on arrive à trouver les termes de ce qui pourrait être mis sur la table.
20:10 - Au fond, vous êtes plus du côté de Donald Trump finalement, qui ne veut pas d'aide supplémentaire à l'Ukraine.
20:15 - Soyez pas provocateurs, ça n'a rien à voir. Donald Trump, et comme beaucoup de partis d'extrême droite, y compris...
20:23 - Mais tout le monde est d'extrême droite !
20:25 - Non, non, non, non, non !
20:27 - Y compris le parti de Mme Le Pen, ont affiché leur proximité.
20:31 Leur proximité idéologique avec des dirigeants nationalistes, y compris M. Poutine.
20:37 Ça n'a rien à voir avec ce que nous disons, nous, nous, parti internationaliste,
20:41 parti fondamentalement pacifique, et qui s'est toujours battu pour faire en sorte que les guerres aguerrissent.
20:48 - M. Roussel, ne nous poussez pas à rappeler aussi, puisqu'on est dans l'histoire, les conséquences et les effets du communisme aussi.
20:53 Non mais ne me faites pas ce regard-là.
20:55 - Non mais je vous parle de moi, je vous parle de nous, du parti communiste français.
20:59 - 30 ans de 41, c'est une période complexe !
21:01 - Vous n'allez pas me parler quand même de ce qu'ont fait des dirigeants, qui n'ont rien à voir avec l'idéologie, l'idéal que nous portons.
21:08 Je vous rappelle que l'idéal communiste, c'est celui qui vient de rentrer au Panthéon, par la voie de M. Manouchian,
21:14 et nous sommes un parti pacifiste, mais nous n'avons jamais eu peur, nous, de prendre les armes,
21:19 pour combattre les envahisseurs, et faire en sorte que nous puissions vivre libre dans notre pays.
21:24 - Mardi, la majorité va vous dire que si vous votez non, vous votez Poutine. Qu'est-ce que vous allez répondre à la majorité ?
21:30 - C'est en cela que je regrette le niveau du débat aujourd'hui, et qu'au lieu d'avoir un débat sur la manière dont nous pourrions faire atterrir ce conflit,
21:40 pour aboutir à un cessez-le-feu, sans permettre à M. Poutine de gagner, mais en faisant en sorte que la guerre s'arrête,
21:47 et que les Ukrainiens puissent retrouver tout ou partie de leur territoire, débattre de cela.
21:52 Quelles sont les voies pour la paix ? Et moi, je ne suis pas devin, et je ne suis pas diplomate, je suis inquiet.
21:58 - Mais vous allez être assimilé à l'extrême droite, vous savez.
22:01 - Mais je souhaite que l'on ait ce débat, y compris avec d'autres ministres des Affaires étrangères,
22:05 dans notre pays, qui expriment les mêmes inquiétudes. Quand j'en discute avec M. Hubert Védrine, quand j'écoute M. Dominique de Villepin,
22:15 que j'ai retrouvé cette citation de Jacques Chirac, "La guerre, c'est toujours un ultime recours, c'est toujours un constat d'échec,
22:20 c'est toujours la pire des solutions, parce qu'elle amène la misère et la mort."
22:24 Mais je me retrouve mille fois dans ces phrases qui sont fortes, et je pense qu'il y a en France un rassemblement républicain à construire,
22:33 pour dire à M. Macron, non, la France doit être la voie de la paix.
22:38 - Et qui a sa place dans ce rassemblement ?
22:39 - Certainement que nous prendrons une initiative, je le dis, nous, parti communiste français, nous nous exprimerons à l'Assemblée nationale,
22:46 mardi, dans ce débat, et si le Premier ministre confirme les propos de M. Macron, bien sûr que nous voterons compte,
22:53 parce que nous ne voulons pas participer à cette escalade, mais certainement que nous appellerons aussi l'ensemble de nos concitoyens
22:59 à se mobiliser et exprimer leur rejet d'aller plus loin dans la guerre, et pourquoi pas nous rassembler partout en France,
23:09 devant les monuments aux morts, de venir faire une veillée. Nous serons ce que nous serons, mais nous devons faire briller les bougies de la paix,
23:17 dire "stop" à la guerre, et faire en sorte que l'on mette la pression sur le président de la République.
23:23 - Les bougies de la paix, ça c'est aux velléités de Poutine, c'est son désir.
23:26 - Mais justement, mais même ça, regardez, les velléités de Poutine et Trump, qui pourraient être élus en novembre,
23:34 et je ne veux pas m'y résoudre, ça c'est le pire, mais le meilleur aussi peut arriver.
23:39 Quoique, enfin bon bref, Trump, en novembre, mais qu'est-ce qu'on fait d'ici là ?
23:44 On va attendre ces élections qui pourraient être terribles, mais c'est aujourd'hui qu'il faut amener Poutine autour d'une table
23:50 et qu'on commence à discuter, et d'ailleurs j'ai pas compris, parce que le président de la République a même glissé dans la discussion,
23:55 je reprends mes notes, je l'ai pas inventé, quand il parle de diplomatie, je l'ai interrogé sur la diplomatie,
24:01 il dit "l'OTAN aujourd'hui n'est pas à la négociation, d'ailleurs la Russie serait demandeur d'un cessez-le-feu",
24:09 je l'ai entendu, "la Russie serait demandeur d'un cessez-le-feu, mais nous ne voulons pas,
24:15 parce que ce serait le moyen pour elle de se réarmer et de geler les positions".
24:19 Mais enfin, un cessez-le-feu aujourd'hui, d'abord ce serait aussi la possibilité pour l'Ukraine de retrouver des munitions qu'on a du mal à lui fournir,
24:26 et de faire en sorte effectivement de geler les positions, mais pour pouvoir discuter de la fin de cette guerre et comment l'Ukraine retrouve son territoire.
24:34 Et c'est pour ça que je suis éinquié et qu'il faut faire pression sur le président de la République,
24:39 et que nous appellerons les Français à prendre des initiatives pour manifester ce stop à la guerre,
24:45 et pourquoi pas se retrouver devant les monuments aux morts dans les jours, les semaines qui viennent, et faire des billets.
24:50 - On se retrouvera mardi à l'occasion de ce débat parlementaire. Une courte pause et on se retrouve pour le Grand Rendez-Vous.
24:56 La suite du Grand Rendez-Vous, au repas en CNews Les Echos, notre invité, le secrétaire national du Parti Communiste, député du Nord Fabien Roussel.
25:06 Nous avons largement parlé de la situation en Ukraine, des conséquences en France.
25:10 Vous revenez aussi d'un voyage en Israël, Fabien Roussel, vous avez rencontré des familles israéliennes mobilisées pour la libération des otages,
25:17 et vous avez rencontré des responsables palestiniens.
25:20 On va y revenir en longueur, je voudrais tout d'abord vous faire réagir à ce qui s'est passé il y a quelques jours.
25:25 Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi 8 mars à travers la France, à l'occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes.
25:31 A Paris, le traditionnel rassemblement a été marqué par de vives tensions, lorsqu'un collectif féministe s'est joint au rassemblement,
25:37 pour rappeler le sort qui a été celui des femmes israéliennes violées et massacrées le 7 octobre.
25:43 Est-ce que vous apportez votre soutien à ce collectif appelé "Nous Vivrons" et qui a manifestement plus que des difficultés à intégrer un rassemblement pour les femmes ?
25:52 Il y a eu des insultes, il y a eu des menaces, des bousculades importantes. Qu'en pensez-vous ?
25:56 Il ne devrait pas y avoir d'insultes et de menaces, et on devrait tous dénoncer le viol utilisé comme arme de guerre.
26:08 Parce qu'aujourd'hui, le viol est utilisé comme arme de guerre. Il a été utilisé par le Hamas, organisation terroriste qui a commis un crime innommable le 7 octobre,
26:21 en s'attaquant à des civils, à des innocents, mais à des femmes, des enfants, et en utilisant le viol comme arme de guerre.
26:30 Et c'est horrible. Mais aujourd'hui, et un rapport de l'ONU daté d'il y a quelques jours indique qu'il y a aussi des femmes palestiniennes qui subissent des violences,
26:42 des violences sexuelles, des viols, dans les prisons israéliennes. Et donc le viol, l'intimidation, l'humiliation des femmes est aussi utilisé comme arme de guerre.
26:54 Et c'est pour ça qu'on devrait être unis, unis pour dire stop. Et je reviens de ce voyage. D'abord, nous sommes la première délégation politique...
27:03 - Pardonnez-moi Fabien Rensel, on va insister sur ce voyage, je voudrais quand même, parce que c'est important ce que vous dites, c'est une dénonciation claire de votre part,
27:09 ce n'est pas le cas pour l'ensemble de la gauche. Pourquoi selon vous les féministes soutenant une telle cause sont traitées de la sorte ?
27:16 Pourquoi est-ce qu'une partie de la gauche, extrême gauche, ne reconnaît pas le féminicide de masse qui s'est déroulé le 7 octobre ?
27:22 Est-ce que vous, qui faites partie de cette large constellation, ça vous interroge ? Vos propos ont toujours été clairs sur ce sujet, il faut le reconnaître et le dire.
27:29 Est-ce que ça vous perturbe au-delà ?
27:32 - J'en regrette profondément et je ne comprends pas leur position. - Vous parlez de France Insoumise.
27:37 - Ne pas le reconnaître, c'est ne pas reconnaître les droits des femmes et notamment ne pas reconnaître le fait, une réalité, c'est que les femmes sont bien souvent les premières victimes de ces conflits.
27:50 Elles souffrent énormément de toutes les guerres, y compris en Ukraine. Le viol est utilisé, les femmes sont martyrisées.
27:59 - Ce n'est pas l'antisémitisme l'explication de ce distinguo ? Ce n'est pas ça, à l'extrême gauche ?
28:05 - Je ne sais pas, il faudrait les allonger sur le canapé, faire une psychanalyse et les étudier.
28:09 - En interview, quand la question est posée, il n'y a pas de réponse.
28:12 - Je regrette parce que, et c'est pour ça que je dis que, vous savez, quand nous sommes divisés, nous n'aidons pas à faire progresser les droits des femmes.
28:21 - Mais c'est une division majeure quand même.
28:23 - Je souhaiterais que nous soyons unis et que nous puissions dénoncer de part et d'autre les crimes qui sont commis à l'encontre des femmes,
28:30 qu'elles soient israéliennes, juives, et les crimes qu'elles ont subis le 7 sont innommables.
28:36 - Mais pourquoi la France non-semiste ne peut pas le faire ?
28:38 - Mais j'en sais rien, posez-leur la question.
28:40 - Vous avez été partenaire à Banco, vous les connaissez mieux que moi.
28:42 - Ça fait partie des sujets pour lesquels nous avons dit que nous n'avons plus rien à faire ensemble.
28:46 - Définitivement.
28:48 - Nous ne pouvons pas cautionner de tels propos, nous ne pouvons pas cautionner ceux qui disent qu'aujourd'hui la Palestine doit aller de la Méditerranée au Jordan
28:59 et donc qu'il n'y ait qu'un seul Etat palestinien et donc de tirer un trait sur un Etat israélien.
29:04 Nous, nous sommes clairement pour trouver une solution politique avec la création de deux Etats et donc surtout d'un Etat palestinien qui aujourd'hui,
29:14 non seulement n'existe pas, mais le peu qu'il y avait recule.
29:17 Et là aussi, c'est comme pour l'Ukraine et la Russie, il y a un occupant et il y a un occupé.
29:24 Et l'armée israélienne, le gouvernement de monsieur Netanyahou est le pire gouvernement que ce pays ait eu et il occupe illégalement la Cisjordanie
29:36 et il est en train d'effacer le peuple palestinien à Gaza.
29:40 - D'effacer ?
29:42 - Oui, d'effacer.
29:43 - Qu'est-ce que vous entendez ?
29:44 - C'est parce que, je vais te dire, on parlait d'un risque génocideur.
29:50 Ce que j'ai entendu, ce que je vois, c'est que nous allons vers le génocide, il est en cours.
29:56 - Israël mène un génocide à Gaza pour vous ?
29:58 - Oui. Est-ce que vous imaginez, essayez de trouver même une comparaison dans l'histoire et vous verrez sur quoi vous tomberez.
30:05 Un territoire qui est enfermé, fermé, sans aucune issue, où il y a 2,1 millions d'habitants, qui est la population de Paris.
30:12 2,1 millions d'habitants dans un territoire qui est fermé, bouclé, ils ne peuvent pas en sortir.
30:16 En même temps, ils sont bombardés, bombardés.
30:20 Et en même temps, il n'y a aucune aide humanitaire qui rentre.
30:22 Pas une bouchée de pain, pas d'eau, rien.
30:25 Ils meurent de faim aujourd'hui et, nous disent les associations humanitaires,
30:29 demain ce sont les épidémies parce que l'eau est en train de croupir et avec les chaleurs ça va être ça.
30:33 Comment vous appelez ça ? Qu'est-ce qu'il y a comme comparaison dans l'histoire ?
30:36 - Vous n'avez pas bien eu l'esprit ?
30:38 - Je cherche.
30:39 - Je vous pose la question, vous la suggérez.
30:41 - Aussi pire, je n'en ai pas trouvé.
30:43 D'une telle ampleur, je n'en ai pas trouvé.
30:48 D'une telle ampleur, je n'en ai pas trouvé.
30:50 Et quand on regarde dans l'histoire récente, des sièges où des populations ont été assiagées, bombardées, exterminées,
30:57 c'est Sarajevo, c'est le ghetto de Varsovie.
31:01 - Donc pour vous, il y a une comparaison.
31:03 Israël, en somme, mène une politique qui vous fait penser au ghetto de Varsovie.
31:07 - Oui.
31:08 - Donc vous nazifiez Israël.
31:09 - Les mots...
31:10 - Non, je ne dis pas ça parce que...
31:11 - Vous parlez du ghetto de Varsovie mais vous ne nazifiez pas Israël.
31:15 - Non, pas du tout.
31:16 Pas du tout, je ne dis pas ça, mais je cherche des comparaisons.
31:19 Et je voudrais que chacun prenne conscience de ce qui est en train de se passer dans ce pays.
31:26 Et je dis, d'ailleurs j'aimerais pouvoir le dire, c'est qu'il y a 9,5 millions d'Israéliens qui sont touchés par cette guerre.
31:34 Touchés parce qu'ils ont été meurtris par les attentats du 7 octobre.
31:37 Meurtris par des prises d'otages et ils attendent encore le retour dès l'heure.
31:40 Touchés parce que toutes les familles ont un enfant qui fait la guerre.
31:45 Toutes les familles israéliennes sont touchées.
31:48 Et les 5 millions de Palestiniens qui attendent après un État depuis tant d'années sont persécutés.
31:55 La moitié d'entre eux vivent dans des camps d'apartheid.
31:58 Il faut aller les voir les 2 millions d'Israéliens.
32:01 - Le ghetto de Varsovie ?
32:02 - Oui, oui, oui.
32:04 - Vous savez qui était responsable du ghetto de Varsovie ?
32:06 - Oui, oui, mais...
32:07 - C'étaient des nazis.
32:08 - Allez...
32:09 - Vous êtes conscient de votre comparaison ?
32:10 - Allez sur place.
32:11 - Je vous pose une question.
32:12 - Allez sur place.
32:13 - Vous connaissez l'histoire.
32:14 - Vous êtes dans une équivalence quand même là.
32:15 - A tel point...
32:16 Mais trouvez-moi...
32:17 Trouvez-moi d'équivalent.
32:18 - Non, je retrouve ma question.
32:19 Pardonnez-moi.
32:20 Vous connaissez l'histoire.
32:21 - Pour mesurer...
32:22 Et ce que je...
32:23 Et en plus, je suis ému parce que...
32:25 - Monsieur Roussel.
32:26 - Je suis ému parce que j'ai beaucoup de camarades, d'amis de confession juive.
32:30 Et jamais, jamais, ils ne souhaiteraient que ces crimes soient commis dans leur nom.
32:35 - Fabien Roussel, s'il vous plaît.
32:36 - Aujourd'hui, comme rien ne se passe, et comme la communauté internationale laisse faire,
32:42 et que ces drames ont lieu devant des centaines de...
32:45 Des dizaines de...
32:46 - Monsieur Roussel.
32:47 - De millions de personnes qui le regardent à la télévision.
32:49 Mais que vont-ils penser ?
32:51 - Attendez, on va y venir.
32:52 - Vous êtes parmi les deux.
32:53 - Monsieur Roussel, attendez, attendez.
32:54 S'il vous plaît, on va...
32:55 Attendez, on va revenir sur les mots.
32:56 Ils sont quand même...
32:57 Enfin, ils sont lourds de sens.
32:59 Entre le ghetto de Varsovie, le génocide...
33:01 Est-ce que vous dites clairement, vous êtes un responsable politique, qu'aujourd'hui,
33:04 Israël a un projet d'éradication en fonction de la nationalité ou de la race ou de la religion ?
33:11 Parce que c'est à cela que fait référence le terme de "génocide",
33:14 qui est un terme pas anodin, qui est religieux aussi.
33:17 - Je reviens avec le sentiment que le gouvernement d'extrême droite, fasciste,
33:24 de monsieur Netanyahou, le pire que ce pays n'ait eu,
33:28 il est en train d'accélérer la création d'un grand État d'Israël
33:34 et donc de régler la question de Gaza, c'est-à-dire de faire en sorte de les affamer,
33:42 de les terroriser à tel point qu'au bout d'un moment, ils ouvriront la porte à Rafah
33:48 et ils partiront courir se réfugier dans le désert du Sinaï
33:52 et je ne sais pas comment ça se passera avec les Égyptiens.
33:55 Ils comptent régler Gaza de cette manière-là,
33:59 ils comptent finir l'occupation de la Cisjordanie.
34:02 700 000 colons armés, ils ont été armés par le ministre Ben Guevire
34:07 qui leur a donné des armes, c'est le Far West.
34:09 Ils se font tirer comme des lapins.
34:11 - C'est d'indresse responsabilité de revenir sur ces mots de Guetta Bartoli de fasciste.
34:16 - Un génocide c'est une volonté planifiée, organisée, d'élimination.
34:22 - Dites-moi que ce n'est pas planifié.
34:24 - Ce n'est pas à nous monsieur, c'est à vous, vous y étiez sur place.
34:27 - D'abord je laisserai le soin à la Cour internationale de justice
34:34 de définir ce qui se passe et de définir les sanctions qu'il faudrait prendre.
34:39 Et effectivement je connais la définition de ce qu'est un génocide
34:43 et il faut qu'il y ait l'intention, l'intention d'éliminer un peuple,
34:47 l'intention de tuer, l'intention d'éradiquer une population.
34:51 Dites-moi ce qui se passe à Gaza.
34:55 - Vous trouvez vraiment que c'est le cas ?
34:57 - Dites-moi que ce n'est pas le cas.
34:59 Et je finis, c'est parce qu'en même temps qu'il accélère l'implantation des colonies
35:04 et la répression contre les réfugiés, en même temps il accélère les tirs,
35:09 il veut régler la question du Hezbollah au sud-liban.
35:14 - Il y a de la colère et de l'émotion chez vous, pourquoi monsieur Roussel ?
35:20 - Il y a de la colère parce que j'ai rencontré un papa israélien
35:26 qui a perdu son fils de 52 ans le 7 octobre.
35:29 Et ça fout les boules.
35:31 La manière dont il le raconte, et sans haine,
35:35 mais avec beaucoup de colère contre le gouvernement israélien de monsieur Netanyahou.
35:41 Et j'ai rencontré deux jours après un papa palestinien
35:44 qui venait de perdre son fils pendant que nous étions sur place,
35:48 deux jours avant, il a perdu son fils de 13 ans dans un camp de réfugiés
35:52 parce que l'armée israélienne fait des incursions tous les jours
35:56 dans les camps de réfugiés, tous les jours, et ils tirent sans sommation.
36:01 Des enfants, des femmes sont tués sans sommation.
36:04 Et donc il n'y aura pas de paix, il n'y aura pas de sécurité dans ce pays
36:10 tant qu'ils n'auront pas chacun un état dans lequel ils pourraient vivre en sécurité.
36:15 Ce ne sera pas possible.
36:17 Je regrette que beaucoup d'israéliens aujourd'hui ne croient plus dans la paix.
36:22 J'ai rencontré une association de juifs et d'arabes, comme ils se le disent,
36:26 à Jérusalem, qui se bat pour redonner l'espoir de la paix au peuple israélien.
36:30 Ils ne croient plus dans la paix.
36:32 Ils pensent que c'est dans la guerre qu'ils auront la sécurité.
36:34 Or, ils n'auront la sécurité que dans la paix, dans une solution politique à deux États.
36:39 Une courte pause et on se retrouve.
36:46 La suite du Grand Rendez-Vous.
36:47 Nous venons d'évoquer la situation en Israël, à Gaza, en Cisjordanie,
36:51 avec aussi des mots forts et beaucoup d'émotion de votre part.
36:55 C'est l'occasion de rendre hommage à ces deux pères,
36:58 à la fois palestiniens et israéliens, que vous avez rencontrés,
37:01 et d'évoquer à présent cette enchaînement, cette campagne politique avec les Européennes,
37:07 qui démarre avec une bataille, des meetings.
37:09 On a entendu hier Fabien Roussel, la tête de liste Renaissance,
37:12 qui a été trônisé à Lille, tout son discours a été consacré à des saillies anti-Rassemblement National.
37:20 Est-ce que cette campagne des Européennes va prendre ce ton-là ?
37:25 Je ne le souhaite pas.
37:28 D'ailleurs, je trouve que la majorité fait une erreur,
37:33 parce qu'en faisant ça, ils font beaucoup de pubs,
37:36 Rassemblement National, à sa tête de liste,
37:39 et en installant un duel, ils veulent partager l'électorat en deux,
37:45 et c'est une manière de faire monter l'extrême droite.
37:48 Alors qu'il y a en France des listes de gauche, plusieurs,
37:52 qui portent des projets, qui se rejoignent sur beaucoup d'aspects,
37:55 et qui peut aussi y avoir à l'issue de ces élections Européennes,
37:59 beaucoup plus de députés européens de gauche et écologistes qu'il n'y en avait avant,
38:03 et donc nous pouvons nous aussi montrer que la gauche,
38:06 elle est aujourd'hui porteuse de propositions qui défendent
38:10 la souveraineté française, la souveraineté agricole,
38:12 la transition écologique, la reprise en main de la finance,
38:15 et c'est ce que nous voulons faire nous avec Léon Desfontaines,
38:18 et d'autres forces politiques.
38:20 Donc nous avons construit une liste de gauche, unie,
38:23 pour le travail et pour la paix,
38:25 et de tout cela, il faut que l'on en parle.
38:27 Les Français doivent avoir connaissance de l'ensemble du débat,
38:30 ça ne peut pas être un tête-à-tête bardé là.
38:33 On va parler de vos propositions, simplement pour parler de ceux qui sont sur la liste
38:36 et faire le lien avec le sujet précédent.
38:39 Rima Hassan, qui est une militante,
38:42 vous avez tout à l'heure dit que vous étiez contre,
38:44 vous opposer à ce slogan "From the river to the sea",
38:47 qui suppose qu'on élimine, on efface Israël,
38:49 elle est sur la liste de la France insoumise,
38:52 que représente-t-elle à vos yeux, cette jeune femme ?
38:55 Vous venez de le dire, elle porte un projet qui n'est vraiment pas du tout le nôtre,
38:59 et qui n'est pas porteur en tout cas d'une solution politique et de paix,
39:03 respectueux des deux États, des deux peuples,
39:07 qui doivent pouvoir coexister ensemble,
39:09 sur ce petit bout de terre,
39:11 qui est le berceau de l'humanité,
39:13 avec l'ensemble de ces religions qui vivent ensemble là-bas.
39:17 Et donc, nous ne partageons pas du tout ce projet qu'ils ont,
39:21 c'est bien pour ça que nous n'avons pas fait de liste commune,
39:24 que nous portons un autre projet,
39:26 pour l'international, notamment, sur cette question israélo-palestinienne,
39:29 et je suis fier, fier d'être moi aussi sur cette liste,
39:32 avec Léon Desfontaines,
39:34 et d'avoir un message à porter,
39:36 pour nos compatriotes, mais aussi à l'international,
39:39 et avoir des députés européens, demain,
39:42 qui sur cette question israélo-palestinienne,
39:44 seront clairement pour une solution politique à deux États.
39:47 Et plus largement, vous dites Fabien Roussel,
39:49 nous voulons faire respecter la voix des peuples en Europe,
39:51 et construire une Europe qui respecte la souveraineté de chaque peuple,
39:54 et qui coopère entre eux.
39:57 Très honnêtement, si on prend cette phrase,
39:59 et c'est vrai que je n'ai pris que celle-ci,
40:01 on pourrait la retrouver chez le Rassemblement National.
40:04 Oui, sauf que le Rassemblement National
40:07 font beaucoup de punchlines,
40:10 de slogans, mais avec des propositions,
40:13 et des actes derrière, creux.
40:16 Voilà, tout le monde le dit aujourd'hui,
40:19 plein d'articles dans la presse,
40:21 sur le peu d'amendements déposés par M. Bardella,
40:24 et sur les positions qu'il a prises,
40:26 notamment, il a voté contre la PAC,
40:28 et donc contre ces aides qui arrivent à nos agriculteurs.
40:31 Il a changé d'avis, une fois oui, une fois non,
40:34 et il dit que la PAC ayant évolué, maintenant il l'a compacte.
40:36 Mais justement, vous savez, il faut être clair en politique.
40:39 Et on ne peut pas être bique et bouc, et bouc et bique.
40:42 Il faut savoir ce qu'on défend, c'est une expression de chez moi.
40:45 J'avais compris.
40:47 Il faut savoir ce qu'on défend,
40:49 parce que défendre M. Bardella, ce n'est pas clair.
40:51 Dans l'extrême droite, il y a droite.
40:54 Et ce qu'il propose, lui,
40:57 est de continuer de s'inscrire dans une Europe
41:00 qui sera foncièrement libérale,
41:02 et teintée de nationalisme.
41:04 Et c'est pour ça que son projet est inquiétant,
41:07 mais qu'il y a des forces de gauche,
41:09 et la gauche unie que nous allons nous représenter
41:12 avec Léon Desfontaines, avec Emmanuel Morel,
41:14 mais aussi avec Samia Jaber.
41:16 - La gauche unie sans la France insoumise,
41:18 désunie sur beaucoup de choses.
41:20 - La gauche, ce n'est pas que la France insoumise.
41:22 Il y a des voix à gauche qui portent un projet social,
41:25 de justice sociale, de justice fiscale,
41:27 des personnalités, des partis.
41:29 Je pense à la gauche républicaine et socialiste
41:32 d'Emmanuel Morel qui est avec nous.
41:34 Je pense aux radicaux de gauche qui sont avec nous.
41:36 Je pense à l'engagement, le parti qui a été fondé par M. Montebourg.
41:39 Samia Jaber sera en 6e position.
41:41 C'est une chef d'entreprise de Belfort.
41:44 On a aussi une vingtaine de représentants
41:47 du monde du travail, syndicalistes,
41:49 de l'éducation nationale, des éducateurs.
41:51 Nous sommes une liste du monde du travail
41:54 et de forces de gauche qui font le choix
41:56 de s'unir et de s'associer pour porter un message
41:58 et en direction du monde du travail
42:00 pour défendre la souveraineté française,
42:02 mais en même temps, un message de paix
42:05 et nous conservons notre internationalisme
42:07 qui fait aussi notre ADN.
42:09 - Sur cette question, vous disiez
42:11 de retrouver la souveraineté des peuples, des États.
42:13 Est-ce que, pour vous, Bruxelles a trop de pouvoirs ?
42:16 Est-ce que la souveraineté devrait être nationale ou européenne ?
42:21 - Non seulement elle a trop de pouvoirs,
42:24 mais en plus, elle l'utilise contre les peuples.
42:27 Je vais vous répondre là-dessus.
42:29 Quand j'entends Valérie Ayé dire
42:35 où on est pour l'Europe, où on est contre l'Europe,
42:39 si il faut aller sur ce terrain-là,
42:41 je suis contre leur Europe, leur Europe libérale,
42:45 leur Europe qui a désindustrialisé mon pays,
42:48 qui a mis notre agriculture à genoux,
42:50 qui a désingué nos services publics
42:52 et notamment celui de l'électricité
42:54 et qui fait qu'aujourd'hui, ils nous mettent pieds et mains liés
42:57 avec le marché européen de l'énergie.
42:59 Quand nous disons, nous, que nous rejetons leur Europe,
43:03 cette Europe pourrie qui nous a abîmés,
43:06 nous voulons nous construire une autre relation
43:09 avec les pays d'Europe pour pouvoir justement retrouver
43:12 les moyens de répondre aux besoins des Français.
43:15 - Diriez-vous une Europe des nations ?
43:17 - Par exemple, une Europe des nations
43:19 qui respecte la souveraineté des nations,
43:21 mais qui leur permette de travailler ensemble.
43:23 - Vous êtes le premier d'égalistes ?
43:25 - Oui, bien sûr, ça ne me dérange pas de le dire comme ça.
43:28 - Vous choisissez, reconquête.
43:30 - Il n'y a pas que moi à ce qu'il dit.
43:32 - Justement.
43:33 - L'impensé de m'excuser pour l'auteur,
43:35 qui a mis son nom, mais il n'était pas communiste,
43:38 l'impensé de cette Europe, ce sont les nations.
43:41 C'est juste. L'impensé de l'Europe, ce sont les nations.
43:44 Et il faut redonner au peuple, aux nations,
43:47 le pouvoir de décider de leurs choix économiques et politiques.
43:51 Bon sang !
43:52 Et donc, cette Europe a tout fait pour nous embrigader
43:56 dans des logiques financières qui nous ont abîmés.
44:00 Pendant que certains sabrent le champagne,
44:02 nous, on serre la ceinture.
44:03 Ça, c'est terminé. C'est clair, c'est net.
44:05 Le projet européen que nous portons, nous,
44:07 c'est une coopération entre les peuples.
44:09 Nous voulons reprendre la main sur le marché,
44:12 sur l'électricité, sur l'énergie.
44:14 - Pour une autre Europe, pour une autre nation.
44:17 - Des centrales nucléaires, des éoliennes, des barrages hydrauliques.
44:19 Nous pouvons produire suffisamment d'électricité
44:21 pour répondre aux besoins du peuple,
44:23 de nos entreprises, de notre industrie.
44:26 Eh bien, oui, nous, nous disons que l'électricité,
44:28 la facture d'électricité pour les commerçants,
44:30 les boulangers, les restaurateurs, les industriels,
44:32 les ménages, les communes,
44:34 nous pouvons la diviser par deux, voire par trois.
44:36 Ça, c'est une question de souveraineté.
44:38 Et cette souveraineté-là, nous voulons la défendre
44:40 avec cœur, avec passion, et rien ne nous empêchera
44:42 de le faire au Parlement européen.
44:44 - Eh bien, voilà, le programme est connu.
44:46 Vous le défendrez, avec, on l'a compris, force et conviction.
44:48 Merci, Fabien Roussel, d'avoir été notre invité.
44:50 Je remercie évidemment mes camarades,
44:52 Nicolas Barret et Mathieu Bocoté.
44:54 Et on vous souhaite à tous très bon dimanche sur nos antennes.
44:57 Merci à tous !