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DB - 06-03-2024

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00:00 Bonsoir. L'accident de la corniche des Grelais.
00:10 Vous vous souvenez ? Selon la version officielle, la voiture avait dérapé, le conducteur avait
00:16 été éjecté et son corps s'était écrasé sur les rochers. Quant à la voiture, elle
00:20 avait terminé sa course et sa carrière au fond du ravin.
00:24 Et maintenant, soyez très attentifs. Le jeune mécano a mis la clé de contact. Les essuie-glaces
00:31 fonctionnent, l'antenne électrique s'éleve et vous entendez la musique de la radio.
00:36 Arrête ça, tu veux ? Autrement dit, quand la voiture était tombée
00:50 dans le ravin, le contact était coupé, le moteur arrêté. Ce qui s'était passé
00:56 en réalité, l'inspecteur l'avait deviné sans pouvoir le prouver sur le champ.
01:01 Un règlement de compte. Pietro Limone fait arrêter Marcel le chanceux sous un prétexte
01:07 quelconque. Il l'assomme, il le laisse derrière le volant, il pousse la voiture dans le ravin.
01:13 Tout le monde prend ça pour un accident. Pas bête, hein ?
01:19 Grâce à l'esprit d'observation du jeune mécanicien, l'enquête fut rouverte. Devant
01:24 la précision des accusations portées contre lui, Pietro Limone, le rital, se troubla
01:31 et finit par avouer.
01:32 Si vous le voulez bien, nous allons aborder à présent une curieuse affaire.
02:01 La mort de Georges Gauvin. L'écho du coup de feu n'avait pas encore fini de retentir
02:07 que déjà la nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans les salles de
02:11 rédaction, dans les bars fréquentés par le milieu et dans les bureaux de l'APJ.
02:16 Alors il n'y a que j'écoute. Oui ? Quoi ? Sans blague, c'est pas vrai. Quand ? Et comment,
02:35 c'est d'où ça vient ? Naturellement. Ça devait arriver un jour ou l'autre. Ah, ça
02:55 va. Tu sais ce que je viens d'apprendre ? Gauvin. Georges Gauvin, le journaliste ? Oui. Il est
03:19 très curieux. Force d'être curieux, on finit par savoir trop de choses. Depuis bientôt
03:24 20 ans que je le connaissais, j'avais jamais cessé de le mettre en garde, mais je ne voulais
03:28 rien l'écouter. Quand on veut fourrer son nez dans les affaires du milieu, dès qu'on
03:32 n'est ni un truand ni un flic, ça finit toujours mal. Ah, je l'aimais bien, c'était un brave
03:38 type. Celui qu'il a descendu, il va falloir qu'il le paie. Tôt ou tard, il le paiera.
03:45 Tu as une idée de qui ça peut être ? Bon, j'en ai plusieurs, c'est bien ça le problème.
03:48 En 30 ans de journalisme spécialisé dans le fait divers, il avait découvert en dessous
03:53 de pas mal d'affaires. Donc vous connaissez la nouvelle ? Gauvin vient de se faire buter.
04:00 Oui, merci, on est déjà au courant. Une balle dans la tête, c'est bien ça. Mais
04:04 comment le savez-vous ? Le flair, question de métier, tu comprendras plus tard. Ah,
04:09 le patron vous demande tout de suite à son bureau. J'ai l'impression qu'il veut vous
04:12 envoyer chez Gauvin.
04:19 Bon, on y va.
04:26 C'est parti.
04:33 C'est parti.
04:40 C'est parti.
04:47 C'est parti.
04:54 M. Laurignac, comme je suis contente que ce soit vous. Il avait beaucoup d'amitié
05:13 pour vous. Moi aussi j'avais de la sympathie pour lui. Pauvre Georges.
05:20 Mais sa mort sera vengée, ça je vous le promets. Personne n'a touché à rien ? Non,
05:34 ça s'est passé il y a 20 minutes et j'ai tout de suite vu qu'il n'y avait plus rien
05:38 à faire. Alors j'ai téléphoné au commissariat et ils m'ont dit d'attendre, sans toucher
05:42 à rien. Et ils m'ont envoyé deux agents. Bien, conduisez-moi. Excusez-moi, je passe
05:50 devant vous.
05:57 Il était dans son bureau. C'est horrible. Oui. Il est mort sur le cou et je suis sûre
06:15 qu'il n'a pas souffert. En effet. J'étais dans la cuisine, je l'entendais taper à la
06:22 machine et tout à coup j'ai entendu un coup de feu alors j'ai bondi jusqu'ici et il ne
06:28 bougeait déjà plus. Mais je ne comprends pas. Comment ? Vous auriez dû voir le meurtrier.
06:39 Non. La fenêtre était ouverte et nous habitons en rue de chaussée. Le bandit n'a même pas
06:47 eu besoin d'entrer. C'est vous qui avez refermé la fenêtre. Oui, il ne fallait pas. Si, si,
07:02 si. Il savait que sa vie était menacée. Il ne m'en parlait jamais mais depuis ces derniers
07:12 mois il avait beaucoup changé. Il était devenu soupçonneux, anxieux, taciturne. Il ne sortait
07:18 pratiquement plus. On aurait dit qu'il attendait la mort. La preuve, tenez, regardez ce que
07:24 j'ai trouvé. Non, non, ne touchez pas. L'homme chargé de m'exécuter ne me quitte plus depuis
07:33 plusieurs jours. Je ne connais pas son visage mais je le sens qui rôde dans l'ombre. À
07:39 quoi bon fuir ? Celui qu'il emploie jurerait mort. Il ira jusqu'au bout. Ce n'est que...
07:47 ça serait là. Il est mort en train d'écrire. Dommage qu'il n'ait pas pu en écrire davantage.
07:57 Ça doit être le labo. Ah, c'est vous qui êtes sur le coup. On dirait. Où ça se passe?
08:20 Restons ici, Germaine. Il vaut mieux les laisser travailler tranquilles. Je vous admire. Vous
08:39 avez un cran. J'ai beaucoup de chagrin, vous savez. Je sais. Vous étiez très unie, n'est-ce
08:49 pas ? En dix ans de vie commune, nous n'avons jamais eu une seule dispute. Vous m'avez
08:55 dit qu'il avait beaucoup changé ces derniers temps. Avec moi, il était resté le même
09:01 mais je voyais bien qu'il était angoissé. Pardonnez-moi de vous parler de ce sujet mais
09:11 au point de vue matériel, comment allez-vous vous débrouiller ? Je suppose qu'il cotisait
09:15 pour une caisse de retraite, n'est-ce pas ? Écoutez, il faut que je vous dise. Tout
09:22 le monde nous croyait mariés mais ce n'était pas vrai. Légalement, nous ne pouvions pas
09:26 et il avait été marié autrefois avec une femme qui a toujours refusé le divorce.
09:32 De sorte que… J'ai droit à rien. Comment ? Par la loi, c'est elle qui aura tout.
09:40 Il était au courant ? Ça le préoccupait beaucoup. C'est pour cette raison qu'il
09:46 a voulu souscrire à mon profil une assurance sur la vie l'année dernière. Présentez-vous.
09:53 Peut-être. Écoutez-moi Germaine. Vous savez que j'avais beaucoup de sympathie pour Georges
10:02 et que j'ai beaucoup d'estime pour vous. Alors, pourquoi me prenez-vous pour un imbécile
10:11 ? Moi ? Je suis sûr qu'il vous a fallu beaucoup de courage pour maquiller cette mise
10:19 en scène. Mais qu'est-ce que vous allez imaginer ? La vérité tout simplement. Depuis
10:26 quelque temps, Georges a donné des signes de dépression nerveuse et puis cet après-midi,
10:32 au cours d'une crise un peu plus violente, il se tire une balle dans la tête. Dans la
10:37 cuisine, vous entendez la détonation, vous accourez. Mais il est trop tard, il n'y a
10:43 plus rien à faire. La mort a été instantanée. Je suis sûr que pour vous le choc a été
10:49 terrible. Mais la douleur ne vous fait pas perdre la tête. Vous réalisez que le suicide
10:58 de Georges vous fait perdre le bénéfice de l'assurance, la seule chose qui vous restera
11:03 de lui. Alors, sans perdre une seconde, vous improvisez une petite mise en scène pour faire
11:10 croire à un maître. C'est la vérité, oui ou non ? Oui. Il a dû vous en falloir du
11:20 courage. Oui. J'ai bien vu tout de suite que quelque chose ne collait pas. Une fausse
11:33 note en quelque sorte. L'histoire du crime nous fournit de nombreux exemples de meurtres
11:42 maquillés en suicide. Cette fois-ci, il s'agit de l'inverse, un suicide maquillé en crime.
11:49 Mais dans tous les cas, l'expérience nous montre que l'auteur de la mise en scène
11:54 oublie toujours quelque chose. Avez-vous découvert la faute commise par la compagne du malheureux
12:01 journaliste ? Peut-être. Bon, nous en parlerons demain. À demain. Bonsoir.
12:07 [Musique]

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