Delphine Batho - "Rejet du projet de loi immigration : c'est une faute politique de la gauche"

  • l’année dernière
Avec Delphine Batho, députée écologiste des Deux-Sèvres

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Transcript
00:00 Vous êtes la seule de gauche à avoir voté contre la motion de rejet du texte de loi sur l'immigration. Pourquoi ?
00:09 - Parce que cette motion de rejet, qui a sa logique puisque nous sommes opposés au texte de Gérald Darmanin,
00:18 a été instrumentalisée par Les Républicains et le Rassemblement National
00:23 pour obtenir un résultat concret sur le plan parlementaire,
00:28 qui est le retour au texte du Sénat.
00:31 Donc tout ça est d'une confusion extrême et pose deux problèmes.
00:36 Un problème de principe et de valeur, parce que moi je refuse de mêler ma voix,
00:41 celle de l'extrême droite, sur le sujet de l'immigration.
00:44 Et un problème de conséquences concrètes pour la vie des gens,
00:49 parce que si ce qu'il se produit c'est le retour au texte du Sénat,
00:52 ça veut dire la suppression de l'aide médicale d'État qui permet de soigner des personnes malades,
00:59 ça veut dire la remise en cause du droit du sol,
01:01 qui fait que des enfants nés en France deviennent français,
01:06 donc c'est des conséquences très concrètes pour la vie de nos compatriotes immigrés.
01:11 - Ça veut dire Delphine Bateau que selon vous la gauche s'est tirée une balle dans le pied ?
01:16 - Il y a à mon sens une faute politique.
01:19 - Faute politique ?
01:20 - Oui, parce que ça entretient la confusion ambiante actuelle,
01:25 et moi je crois qu'on est dans un moment qui est dangereux pour la République,
01:29 où il y a besoin de clarté, où il y a besoin de tenir bon sur les principes et sur les valeurs.
01:34 Et moi mes principes c'est pas de confusion avec l'extrême droite et défendre la vie des gens.
01:40 Donc ce qu'il a emporté c'est une espèce de vision de coup politique à court terme,
01:47 pour infliger un échec au gouvernement, avec une dimension qu'on peut comprendre,
01:53 de revanche sur tous les 49-3, sur la réforme des retraites,
01:57 et qui sont des combats que nous avons portés,
02:00 mais encore une fois avec une forme d'aveuglement sur les risques et sur les conséquences de ce vote.
02:05 - Mais tout à l'heure Benjamin Lucas était avec moi,
02:07 et il me disait "nous étions opposés au texte,
02:11 donc il est logique que nous demandions que le texte soit sanctionné,
02:17 et que le ministre de l'Intérieur soit sanctionné."
02:19 - Oui !
02:22 - Ça parait logique, non ? Delphine Bateau, ça parait logique ?
02:27 - S'il y avait une motion de rejet des écologistes et de la gauche seulement, je l'aurais voté.
02:35 Le problème c'est que, comme l'a dit d'ailleurs Benjamin Lucas à la tribune,
02:39 il a dit "ce n'est pas autour de nos idées que se fait ce scrutin".
02:43 Eh bien moi je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord avec cette addition de vote incompatible
02:51 qui va avoir des conséquences dans la vie des gens.
02:55 - C'est ce que les français n'aiment pas, Delphine Bateau ? La confusion ?
03:01 - Bon écoutez, les gens ne comprennent plus rien.
03:06 Et ça fait 40 ans que le sujet de l'immigration dans la vie politique française
03:13 est une espèce de "punching ball" de manœuvres politiques,
03:18 avec des dégâts en fait sur ce que c'est que l'identité de la France,
03:23 une préoccupation qui est la mienne aujourd'hui,
03:28 et je ne crois pas que ce qui s'est passé hier à l'Assemblée Nationale va contribuer à la clarté.
03:34 - Quand... Je reviens à Benjamin Lucas, vous êtes dans le même groupe de Delphine Bateau ?
03:41 - Oui, mais pas dans le même parti. - Mais vous n'êtes pas dans le même parti.
03:44 - Je suis membre de Génération Écologie, qui est un parti différent,
03:50 et qui est très entré dans les valeurs républicaines et dans le combat contre l'extrême droite.
03:55 Ce qui est le cas des collègues aussi, je ne suis pas en train de leur faire une espèce de procès,
04:01 mais je pense qu'ils n'ont pas mesuré les conséquences de ce vote.
04:04 - Oui. Benjamin Lucas qui disait à la tribune hier,
04:06 "L'appel d'air n'existe pas, laissons les familles se réunir, les gens s'aimer, les malades se soigner,
04:11 et que cesse le harcèlement des humanitaires et la criminalisation de la solidarité."
04:17 Vous diriez la même chose ?
04:19 - Peut-être pas exactement pareil, mais globalement, ce n'est pas ça la question.
04:25 Est-ce qu'on est pour ou contre la suppression de l'aide médicale d'État ?
04:29 Moi je suis contre, et donc je ne veux pas qu'on revienne au texte du Sénat
04:33 et qu'on offre au gouvernement la possibilité de passer un accord avec le Sénat
04:38 pour que la loi adoptée soit celle du Sénat.
04:41 Et c'est le risque du vote qui est intervenu hier à l'Assemblée nationale.
04:45 Vous savez, beaucoup de gens ont été chercher dans les annales parlementaires
04:50 la motion de rejet sur le Pax quand Lionel Justin était Premier ministre.
04:55 Mais en fait, il y a une grande différence entre ce qui s'est passé hier et ce qui s'est passé à l'époque.
05:01 C'est que l'Assemblée nationale examinait le texte sur l'immigration
05:06 après que le Sénat ait adopté un texte.
05:09 Ça veut dire que le rejet par l'Assemblée nationale
05:13 entraîne le fait que ce qui reste en discussion dans la procédure parlementaire,
05:18 c'est le texte du Sénat.
05:19 Et moi je ne suis pas pour la politique du pire.
05:21 - Merci Delphine Bateau.

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